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nom d'Aphutai, vient de Jephta, ville marquée dans Jefué, c. 15, v. 44.

APHYTE, APHYTEYA, OU APHYTIS, ville vers la Pallene de Thrace: c'eft ainfi que s'exprime Etienne le Géographe. Hérodote l. 7, c. 123, dit plus clairement que c'étoit une ville de la Pallene. Il paroît par un paffage de Thucydide, l. 1, c. 4, de la trad. d'Ablancourt, qu'Aphyte étoit affez près de Pallene, ville maritime, dont la presqu'ifle où elle étoit fituée prenoit le nom. Etienne dit que dans cette ville, il y avoit un temple de Jupiter Ammon. Cela s'accorde avec ce que Plutarque, t. 4, p. 256, de la trad. de Dacier, raconte que Lyfandre dit aux Ephores qu'il étoit obligé d'aller au temple d'Ammon, pour s'acquitter des facrifices qu'il avoit voués à ce Dieu avant fes combats. Il y a, pourfuit cer hiftorien, des auteurs qui écrivent, que lorsqu'il affiégeoit la ville des Aphytiens en Thrace, Ammon lui apparut véritablement en fonge, qu'il abandonna le fiége, comme par l'ordre de Jupiter, qu'en partant il avertit les Aphytiens de lui faire des facrifices pour lui marquer leur reconnoiffance; & que par la même raifon il fe hâtoit d'aller en Libye pour appaifer auffi ce Dieu. On voit par les paroles mêmes de Plutarque, que la ville des Aphytéens étoit de la Thrace, c'eft-à-dire qu'il y a eu un tems où la Pallene étoit de cette province, quoique bien au midi du Strymon, que eft regardé comme la borne, entre la Thrace & la Macédoine.

1. APIA, l'un des anciens noms de la Morée, felon Pline, l. 4, c. 2.

2. APIA, ville d'Egypte, aux confins de la Libye, felon Hérodote, l. 2, c. 18. C'eft peut-être la même chofe que l'APIs de Ptolomée; Ortelius le conjecture ainfi: il pouvoit l'affirmer; car Hérodote, l. 4. c. 59, écrit Ana au genitif, dont le nominatif eft Aris; Apia dans cet auteur n'eft pas le nom d'une ville, mais de la terre que les Scythes adoroient comme une divinité fous ce nom-là.

APIACUM. Voyez EPIACUM.

APIARÉE. Simeon Métaphrafte, dans la vie de S. Chryfoftôme fait mention d'un evêque d'Apiarée. Si ce mot n'eft pas corrompu, ce lieu étoit quelque part dans l'Afie. C'est la même qu'Appiaria, felon le P.

Hardouin.

APIAS. Campagne dans l'Afie mineure, vers l'olide. Polybe, 4. 5. en fait mention.

APIATES, ancien peuple d'Aquitaine dompté par Craffus, felon Dion, 7. 39. Xilandre croit que ce font les Sontiates de Céfar.

APICE, (') en latin Apicium, petite ville du royaume de Naples, dans la principauté ultérieure, & fur la riviére Calore, à fept mille pas de Benevent à l'orient, & vers Ariano, dont elle eft à pareille diftance. Elle faifoit autrefois partie du territoire de Benevent; mais elle appartient préfentement aux rois de Naples. * Baudrand, éd. 1705.

APIDANUS, riviére de Theffalie. Elle a fa fource dans les montagnes de la Perrhebie, d'où ferpentant vers le nord-eft, elle mêle fes eaux avec celles de l'Enipée, du Melax & du Phoenix, & elles vont enfemble fe jetter dans le Penée. Le nom moderne eft EriDENO. Voyez ce mot.

1

APIENATES, ancien peuple de l'Ombrie. Pline, 1. 3, c. 14, en parle comme d'une nation qui ne fub fiftoit déja plus de fon tems.

APILÁS, riviére de la Macédoine, dans la Pierie, fur la côte, felon Pline, . 4, c. 10.

1.

APINA & TRICA, felon Pline, . 3, c.11, deux villes de la Pouille Daunienne. Diomede les détruifit. Erafme, Chil. 1, , cent. 2, Adag. 23, obferve que le nom de ces deux villes étoit pallé en proverbe pour fignifier des bagatelles, des chofes de néant. Martial, .1, épig. 114, a nommé dans ce fens Apinas, à l'accufa tif plurier, les poëfies qu'il avoit faites dans fa premiere jeuneffe, & qu'il avoit lui-même oubliées pour marquer le peu de cas qu'il en faifoit.

Quacumque lufi juvenis & puer quondam, Apinafque noftras quas nec ipfe jam novi. APIOLA, felon Etienne le Géographe, & Denis d'Halicarnaffe, l. 3, ou

APIOLA, felon Pline, l. 3, c. 5, ancienne ville d' talie, dans le Latium. Ce dernier dit, fur l'autorité d Antias, que le roi L. Tarquin la conquit, & que les dépouilles de cette ville lui fournirent de quoi commencer l'édifice du capitole.

APIRA; quelques-uns écrivent ainfi ce mot en latin au lieu d'APERA, ce qui eft presque indifférent puisque le Grec porte Antipa, felon Homer. Ody. H. On lit dans Antonin Apera ou Adapera. C'étoit une ville de la Galatie.

APIRI, c'eft ainfi que portent quelques exemplaires de Ptolomée, l. 4, c. 7, au lieu d'ATTIRI, qu'on lit en d'autres. C'étoit une nation de l'Ethiopie fous l'Egypte. Ils étoient entre les Syrtibes & les Babyloniens. 1. APIS; ancienne ville maritime de la Libye, felon Ptolomée, l. 4, c.), qui la met à 56 d. 40' de longitude, & à 31 d. 6' de latitude. Comme elle étoit peu éloignée du nome Maréotide, qui étoit de l'Egypte, Martianus Capella la donne à l'Egypte, qui a pû s'étendre jusques la, puisque des auteurs lui ont donné la Marmarique, comme je le prouve ailleurs. Scylax dans fon Périple, p. 42, dans fon Périple, p. 42, la met dans la Libye Maréotide. Pline, 45, c. 6, qui en fait aufli mention, ne la donne que pour un village. Hérodote la nomme APIA & la met aufli en Egypte.

2. APIS, montagne de la Libye. Elle étoit au fudeft de la ville d'Apis à quelque distance, & Ptolomée la fait contigue à une autre montagne, qu'il nomme le petit Catabathmos, qui étoit à l'orient du mont Apis.

3. APIS, ifle auprès de celle de Crete, felon le Scholiafte d'Apollonius, cité par Ortelius Thefaur. APITAMI, peuple de l'Arabie heureufe, felon Pline, l. 6, c. 28.

APLEBY. Voyez APPLEBY.

APLEDORE. Voyez APPLEDORE.
APLIUM. Voyez HYPIA.

APOBATERIUM: ce mot eft Grec Axobaryptov, & veut dire SORTIE. Jofeph, Antiq. liv. 1, dit qu'on donna ce nom au lieu où Noé fortit de l'arche. Le faux Berofe cité par Ortelius le nomme auffi de même.

APOBATHMOS, village du Péloponnefe, felon Paufanias, l. 2, c. 38. Ce mot fignifie un lieu où l'on aborde. Il étoit auprès de Genefium, fur le chemin de Lerne à la mer. Ce nom venoit de ce que, felon la tradition du pays, c'étoit là que Danaus & fes fils avoient abordé au territoire. d'Argos.

APOBATHRA, lieu d'Afie, près d'Abydos: c'eft ainfi que parle Ortelius, & il cite Euftathe & Strabon. Il ajoute que le vaiffeau de Xerxès fut pris par les glaces en cet endroit. Je n'ai pas vû le paffage d'Euftathe, fur lequel il fe fonde: mais pour Strabon, il dit au contraire, l. 13, p. 591. qu'auprès de Sefthos, c'est-àdire dans la presqu'ifle de Thrace, & non pas en Afie, qui étoit à l'autre côté de l'Hellefpont, étoit un lieu nommé Apobathra, de la defcente qu'y fit la flote de Xerxès, qui y prit terre.

APOBOIOTI, ancien peuple de l'Etolie, felon Etienne le Géographe, qui cite le III livre de Thucydide. Ortelius lit Apodoti, comme on le trouve préfentement dans les œuvres mêmes de Thucydide. Voyez ce mot.

APOCOPA, anfe du golfe Arábique, felon Etienne le Géographe. Malgré fon autorité, il n'eft pas fûr que ce fut le nom particulier de cette anfe, car AoxoTY fignifie une coupure, une échancrure, une baye, une anfe, & convient à tous les lieux où la terre femble fe reculer pour donner paffage à la mer.

APOCOPON, ville marchande fur le golfe Barbarique en Ethiopie, felon Ptolomée & le périple d'Arrien: C'eft ainfi que l'écrit Ortelius: mais il devoit avertir qu'ATоxоTwу eft un génitif plurier, dont le nominatif eft Anoia. Arrien (Perelip. mar. Erythrai, p.9) diftingue deux Aprocopes, la grande, & la petite: il les met dans l'Azanie. Il ajoute que l'ancrage y eft bon. Ptolomée, l. 4, c. 7, dit aufli Apocopa, au plurier. Mais ils ne difent, ni l'un, ni l'autre, que ce fut une ville, & moins encore une ville marchande (Emporium) comme Ortelius, qui a été moins exact en cet endroit qu'il n'a coutume de l'être. C'étoient deux anfes. Marcien d'Héraclée décide pour mon fentiment, car il dit dans fon périple, p. 12, que la mer de Barbarie (aujourd'hui le Zanguebar) a plufieurs anfes ou

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bayes (Sinus) qu'entre les plus remarquables, la premiere eft celle que l'on nomme Apocopa. Après quoi on trouve de fuite le grand & le petit rivage. Ce dernier auteur confirme ce que dit Etienne, favoir que c'étoit le nom propre de ce lieu. Mais la remarque fubfifte, & la baye de tous les Saints dans le Bréfil, s'appelle fimplement la baye entre les mariniers. Alors ce nom eft appellatif, & propre en même tems. Il peut en avoir été de même d'Apocopa.

APODASMII, ancien peuple de Gréce, felon Hérodote. Ce mot fe trouve en effet dans cet auteur, 1. 1, a 1463 146; mais joint avec Phocenfes, les Phocéens; il n'eft là qu'adjectif, & non pas comme nom particulier d'un peuple. L'édition de Jacques Gronovius rend ce mot en latin par immunes, c'est-à-dire exempts de contributions. Il l'explique dans une note, où après avoir condamné les fens que d'autres critiques ont donnés à ce mot, il dit fon fentiment: il croit que cet adjectif fignifie une partie de la Phocide, tellement remplie de roches, & d'un terroir fi ingrat, que les habitans étoient trop pauvres, pour avoir de quoi contribuer; que pour cette raifon, ils quittoient fans regret une patrie fi ftérile. Plufieurs ont dérivé ce mot d'Andares qui veut dire partie, ou portion; & ont rendu l'ASau d'Hérodote par portionales; mais ils n'ont pû dire pourquoi ce furnom leur avoit été donné, ni à quelle occafion.

APODEOTÆ. Voyez l'article fuivant. APODOTI, peuple d'Etolie, felon Polybe, . 17. Ce font fans doute les mêmes que les APOBOIOTI d'Etienne le Géographe, & les APODEOTA de Tite-Live, 1. 32, c. 34.

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1. APOLLINARES. AQUÆ. Voyez AQUE. 2. APOLLINARES ou APOLLINARII. Voici ALBICI. APOLLON, l'un des dieux de la fable les plus connus par le foin qu'ont pris les poctes de lui attribuer l'enthoufiafme, qui produit les bons vers, & de fuppofer qu'il eft en même tems le dieu de la poësie, de la lumiere, & de la médecine: comme par ce nom les payens entendoient le foleil, qui fait naître les plantes, & leur donne les vertus & les propriétés qu'elles ont de guérir les maladies, ils avoient multiplié fes attributs, dont je laiffe le détail & les explications aux mythologyftes. Un affez grand nombre de lieux portoient fon nom, parce qu'il y avoit un temple une chapelle, ou quelque culte publiquement établi. Ces lieux fe nommoient ou Apollinis aqua, ou Fanum, ou Fons &c. c'est-à-dire les Eaux, où la Chapelle, ou la fontaine d'Apollon, ou APOLLONIA, en fous-entendant le mot URBS. Nous avons imité cet ufage des payens: & comme il y a en France & dans les autres pays catholiques, un grand nombre d'églifes dédiées fous l'invocation des Saints; il est arrivé que des paroiffes, des villes, ou même des provinces ont pris le nom du Saint à qui leur principale églife eft dédiée. C'eft ainfi que nous avons en France quantité de lieux qui portent le nom de Saint DENIS, de Saint MARTIN, de Saint PIERRE, &c. Les noms dérivés de celui de quelque faux dieu étoient communs à un nombre de villes, plus ou moins grand, felon le plus ou le moins de célébrité de ce dieu. La déeffe Minerve nommée Athena, Alva par les poëtes, Hercule nommé Ηρακλής par les Grecs, Diane nommée Αρτιμις, & autres divinités des idolâtres fourniffent quantité d'Athenes, d'Heraclées, d'Artemifes, &c.

APOLLINIACUM. Voyez POLIgnac. APOLLINIS CIVITAS MAGNA, ou la grande cité d'Apollon, ville d'Egypte, felon Ptolomée, l. 4, c. 5, fes interpretes écrivent en marge comme nom moderne MUNSIAZIEGI. Ortelius écrit fimplement MUNFIA, & cite Ziegler. C'étoit la même que l'APOLLO SUPE RIOR d'Antonin. Ptolomée la met dans le nome d'Hermontis, fur la rive gauche du Nil.

APOLLINIS CIVITAS PARVA, ou la petite ville d'Apollon, ville d'Egypte, felon le même, fur la rive droite du Nil, au midi de Coptos, dans le nome de ce nom. C'eft la même que l'APOLLO MINOR d'An

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At pius AEneas arces quibus altus Apollo
Prafidet, horrendaque procul fecreta Sibylla,
Antrum immane petit.

Le P. de la Rue explique cela d'un temple d'Apollon, qui étoit au côté oriental de la colline, & faifoit partie de la ville de Cumes à, laquelle il fervoit, pour ainfi dire, de citadelle. Il ajoute qu'il étoit creufé dans une feule roche, & que l'antre de la Sibylle n'étoit pas dehors, mais au fond de ce temple. Il tire ces circonftances de l'exhortation de Saint Juftin Martyr, qui vivoit fous Antonin, environ 170 ans après Virgile, & dit avoir vû ce temple, & du premier livre d'Agathias, du vivant de qui il femble que ce temple ait été démoli, ou du moins changé en citadelle, fous laquelle étoit l'antre de la Sibylle. Le P. de la Rue obferve encore que ce temple étoit confacré à Apollon & à Diane; ce qui fe prouve, parce que Virgile nomme la Sibylle, prêtreffe de l'un & de l'autre.

Phabi Triviaque facerdos.

Auprès de ce temple il y avoit un bois confacré, ou à Apollon & à Diane, comme le temple, ou peutêtre à Diane feule.

Jam fubeunt Trivia lucos. Virgile pouvoit mettre ades, qui fignifie fimplement un temple; mais il a préféré arces, comme plus harmonieux & plus convenable à la fituation, & à la force naturelle de ce temple.

1. APOLLINIS FANUM, fiége épifcopal d'Afie, dans la Lydie, felon le périple de Scylax. Entre les Peres qui fignérent le concile de Chalcedoine, on trouve Leucius, évêque de Fanum Apollinis. Le même eft nommé Lucius dans l'épître fynodale de cette provin

Il y avoit auffi une ville d'APOLLONIE dans la Lydie, qui étoit différente de celle-ci & avoit pareillement fon évêque. * Carol. à S. Paulo, Geog. Sacr. p. 235.

2. APOLLINIS FANUM, c'eft-à-dire le temple d'Apollon, dans l'Afrique proprement dite, felon Ptoloinée, l. 4, c. 3; il y avoit quelque chofe de plus qu'un temple, & il étoit fitué au nord oriental de Tabraca fur la côte. Caftald croit que ce lieu fe nomme préfentement TAMACLATI.

APOLLINIS FONS, fontaine de la Cyrénaïque en Afrique, felon Euftathe, cité par Ortelius Thefaur, C'eft la même que la fontaine du foleil, Fons folis. Voyez l'article EAU DU SOLEIL, au mot EAU.

APOLLINIS INSULA, ifle d'Afrique, felon Etienne le Géographe.

APOLLINIS LUCUS, ou le Bocage d'Apollon. Voyez ONCIUM & ONCUS.

APOLLINIS OPPIDUM, petite ville ou bourg de l'Ethiopie fous l'Egypte, au pays des Mégabares, selon Pline, l. 6, c. 30.

APOLLINIS PHÆSTII PORTUS, port de la Grèce, dans la Locride, au voifinage de l'Etolie, felon Pline, 1. 4, c. 2. Martianus Capella, 1. 6, p. 259, en fait auffi mention.

1. APOLLINIS PROMONTORIUM, ou le Promontoire d'Apollon, cap de l'Afrique proprement dite. Il étoit au nord de la fameufe ville d'Utique. Prolomée, l. 4, c. 3, le nomme Adλves äxpov. Strabon, 4 17, p. 832, le nomme Av. Mercator dit que c'eft préfentement LE CAP DE RASAMUZAR.

2. APOLLINIS PROMONTORIUM, ou le Promontoire d'Apollon, cap de la Mauritanie Céfarienne, & différent du précédent. Ptolomée le marque auffi, 44, c. 2. Il étoit à l'occident de Caftra Germanorum. Caf tald croit qu'on le nomme préfentement CABO DE TE

NES.

APOLLINIS REGIO, contrée de l'Ethiopie. Peutêtre faut-il y chercher l'Apollinis Oppidum de Pline.

1. APOLLINIS TEMPLUM, ou le temple d'Apollon. Tite Live, l. 38, dit qu'on le nommoit ZERINTHIUM dans le pays, & il le met dans la Thrace aux confins des Æniens.

2. APOLLONIS TEMPLUM, dans la Lycie au gol fe de Myre, felon Alien dans fon hiftoire des animaux, l. 12, c. I.

3. APOLLINIS ACTII TEMPLUM, en Theffalie, Lur

fur la côte de Magnéfie auprès de Pagafa. Hygin dit que ce fut en cet endroit que l'on conftruifit le navire des Argonautes. Je parle encore de ce vaiffeau au mot APHETA. Je cite Hygin fur la bonne foi d'Ortelius, car je n'ai pas trouvé dans cet ancien ce que le moderne lui attribue.

APOLLINIS URBS, ou la ville d'Apollon. Virgile nomme ainfi la ville d'ASTERIE, qui fut enfuite appellée DELOS nom qui lui fut commun avec l'ifle où elle étoit fituée. Voyez ASTERIE & DELOS. APOLLONEATES, tribu des Tégéates en Arcadie, au Péloponefe, felon Paufanias, 1. 8, c. 53. APOLLONIADE. Voyez APOLLONIE, 2, 5, 8, 9,

18, 19, 27.

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APOLLONIATE, lac d'Afie, qui a pris fon nom de la ville d'APOLLONIE qui étoit fur fes bords, felon Strabon, & près de laquelle paffoit le fleuve Rhindacus, qui féparoit la Bithinie de la Mifie, & fe jette auprès de Cyfique dans la Propontide. Ce lac eft trèspoiffonneux, & peut avoir trente milles de tour.

APOLLONIATES. (les) Voyez APOLLONIE 12. APOLLONIATIDE. Voyez APOLLONIE 8. APOLLONIE. J'ai déja remarqué que quantité de villes ont été ainfi nommées à caufe de quelque temple d'Apollon, qui en étoit le lieu le plus remarquable. Etienne le géographe en remarque xxy; il faut y en ajouter VII autres, qui ont porté auffi le même nom, quoiqu'elles en euffent un autre, qui même a prévalu & presque fait oublier celui d'Apollonie. If eft pourtant utile de connoître ces noms, parce qu'il fe trouve des auteurs qui les ont employés. J'entre dans le détail & commence par celles de l'Afie.

1. APOLLONIE, ville d'Affyrie, à l'orient du Tygre. Etienne le géographe, dont elle eft la xxve, la met entre Babylone & Sufe. Polybe, l. 5, c. 52, en fait mention, & parle auffi de l'Apolloniatide, pays qui en prenoit le nom, & dont je parlerai ci-deffous. Prolomée, l. 6, c. 1, place cette Apollonie au-delà du fleuve. Gorgos.

2. APOLLONIE, ville de la Carie. Ptolomée, 7.5, c. 2, la nomme pour la diftinguer (Apollonia ad Lambanum) auprès du Lambane; mais Cellarius doute fi ce dernier nom fignifie une montagne ou un ruiffeau. Pline, 7. 2, c. 106, fait mention des habitans qu'il nomme Apolloniates; il parle auffi d'une pierre qui jettoit des flammes quoiqu'il y eût des fources d'eau def fous, & lorsqu'elle ceffoit de jetter du feu, on croyoit que c'étoit le préfage de quelque malheur pour le pays. Les notices épiscopales mettent dans la Carie un fiége épiscopal nommé APOLLONIAS, felon Carol. à Sancto Paulo, Geogr. Sacr. pag. 236,, & on trouve entre les peres qui fouscrivirent au concile de Chalcédoine, Tynchanius évêque d'Apolloniade, dans la Carie. C'eft la xvie d'Etienne le géographe, qui la met dans la Lydie; c'eft du moins le fentiment de Berkelius fon commentateur, qui, à cette occafion, lit πρὸς Κελβιάνω Λαμβάνω ps Keßiv au lieu des Außáve qu'il prétend être corrompu dans Ptolomée. La correction eft d'autant plus vraisemblable qu'elle eft autorifée par des paffages d'Etienne & d'Euftathe fur Denis.

3. APOLLONIE, ville de Syrie, felon Appien in Syriacis. C'eft apparemment la même que la xir d'Etienne qui la met joignant la Céléfyrie, & qui la distingue des deux qui fuivent.

4. APOLLONIE, ville de Syrie auprès d'Apamée. Strabon, 7. 12, p. 569, & l. 16, p. 752, en fait aufli mention, & la met entre les dépendances de cette ville. C'est la xx. d'Etienne le géographe.

5. APOLLONIE, ville de la Palestine, entre Céfarée & Joppé; mais plus près de la derniere, felon Ptolomée, ., c. 16. Pline en fait aufli mention, L., c. 13. Ortelius Thefaur. faute d'avoir fait affez d'attention à la jufte ponctuation que demande le paffage de Pline, lui impute à tort d'avoir dit que Céfarée fe nommoit aufli Apollonie. Pline, les diftingue très bien. Celle-ci eft la xш. d'Etienne, qui la nomme Apollonie auprès de Joppé. La table de Peutinger la nomme APOLLONIADE, & la met à vingt milles de Joppé & à huit de Céfarée, en quoi il y a une grande erreur de calcul. Quelques-uns la confondent mal-à-propos avec Antipatride. Jofeph (Antiq. l. 13, c. 23.) les diftin

que comme deux villes différentes, il n'en eft point parlé dans l'Ecriture. Cette Apollonie fut fans doute ainfi nommée par les rois Macédoniens, ou par ceux de Syrie & d'Egypte, qui fe disputerent la fouveraineté de cette côte; car cette ville n'étoit pas loin de la mer. Les guerres l'ayant prefque ruinée, elle fut rétablie par Gabinius, préfident de Syrie, aufli-bien que plufieurs autres villes de ce canton. * Jofeph. de Bello, l. 1. c. 6: 6. APOLLONIE, ville de Pifidie, peu loin de la fource du Méandre au nord oriental d'Amblada, & au fud-oueft d'Antioche, felon Prolomée, 4. 5, c. 4. C'est la xvII. d'Etienne, qui dit que l'ancien nom de ce lieu étoit MORDIÆUM.

7. APOLLONIE, ville de Myfie, felon Etienne le géographe, qui la diftingue de celle qui fuit. Celle-ci eft la vie. de cet auteur. Il n'en donne néanmoins aucun caractere diftinctif. Mais c'eft fans doute la même que Pline, 4. 5, c. 30, met dans la Troade, & que Strabon, l. 13, p. 625, met vis-à-vis de Pergame à l'orient. Elle n'avoit rien de commun que le nom avec la ville qui fuit. C'eft aufli vraisemblablement la même que la xvII. d'Etienne qui la met dans la Phrygie, & de laquelle il dit que l'ancien nom étoit MARGION. Voyez ASSUM.

8. APOLLONIE, ville de la Myfie felon le même, fur le Rhyndacus. Ptolomée, l. 5, c. 2, donne à la petite Phrygie cette Apollonie qu'il place fur la même rivière. Strabon, l. 12, p. 575, & Pline, l. 5, c. 30, ne difent point de quel peuple elle devoit faire partie, quoiqu'ils faffent mention, l'un du marais ou lac nommé Apolloniatide du nom de cette ville, & l'autre des Apolloniates fur le Rhyndacus. Cette ville a été épiscopale, & Cyriacus, fon évêque, figna la lettre fynodale de cette province adreffée à Léon. Le P. Charles de faint Paul, Geog. Sacr. p. 135, fe trompe avec un très-grand nombre d'autres, lorsqu'il dit que le nom moderne eft LUPADI. Ce nom défigne la ville que les Grecs ont nommée Lopadion, & que les François appellent aujourd'hui, Loubat. Cette Apollonie conferve encore fon ancien nom un peu corrompu en celui d'ABOUILLONA. Voyez cè mot. C'est la Ix. d'Etienne. Je doute au refte que cette ville foit différente de celle que diverfes notices nomment Apolloniade dans la Lydie; mais elle n'eft pas la même que la fuivante.

9. APOLLONIE, ville de Bythinie. On lit dans le martyrologe romain, (au 28 Janv.) que l'on célébre à Apollonie la mémoire des faints martyrs Thyrfus Leucius & Callinique, qui, fous l'empire de l'empereur Dece, fouffrirent le martyre, après avoir été tourmentés de divers fupplices: le premier & le troifième eurent la tête tranchée, & le fecond rendit l'efprit, dans le tems qu'une voix célefte l'appelloit. Il y a plufieurs obfervations à faire fur ce fujet. Voyez Baron. Ann. ad annum 254. n. 22. Il eft certain que ces trois martyrs ne moururent pas dans une même ville; car S. Leucius, ou Lucius fut martyrifé à Céfarée de Bythinie, que faint Thyrfus mourut à Milet, dans la Carie, en un lieu nommé Daphné, & qu'il n'y eut que S. Callinique qui mourut à Apollonie. Cela paroît par les actes de leur martyre: il paroît auffi par ces mêmes actes que l'Apollonie, dont il eft ici question, étoit celle de Bythinie. Les notices s'accordent à mettre dans la Bythinie une ville nommée, non pas Apollonie, mais Ápolloniade. Elle étoit épiscopale fous la métropole de Nicomédie, felon Carol. à S. Paulo, Geog. Sacr. p. 252. Gorgonius, qui eft nommé au premier concile de Nicée, eft qualifié évêque d'Apollonie de Bythinie, ce qui fait voir qu'on difoit également Apollonie & Apolloniade. Bailler brouille un peu les chofes : APOLLONIE, dit-il, où Apolloniade, ville de Myfie, ou plutôt de Bithynie, réputée depuis dans la petite Phrygie. On voit bien qu'il la confond avec celle qui eft dans le huitiéme rang cideffus. Le P. Charles de S. Paul les a très-bien diftinguées.

10. APOLLONIE: Étienne compte pour x. ville de ce nom, une qu'il met dans le voisinage de Thyatire & d'Ephèfe: mais la polition de cette ville n'en eft pas plus connue pour cela, car la premiere étoit dans la Lydie, & la feconde bien loin de là, vers le midi de l'lonie; de forte qu'une ville qui auroit été voifine de l'une, ne pouvoit pas être regardée comme voifine de Tome I. Tt

l'autre. Ce ne peut pas être l'Apollonie de Lydie; car le même auteur les diftingue en marquant cette derniere pour la xvi. D'ailleurs j'ai obfervé ci-deffus que celle qu'Etienne met dans la Lydie est attribuée à la Carie par Ptolomée. Voyez APOLLONIE. 2.

11. APOLLONIE, dans la Méfopotamie, felon Ortelius, Thefaur. qui ne cite aucun garant; c'eft la xiv. d'Etienne.

12. APOLLONIE, dans le Pont. Il y avoit une fontaine auprès de la mer : cette fontaine, felon Pline, 1. 31, c. 4, avoit cela de particulier, qu'elle ne débordoit de fon ballin qu'en été, & fur-tout vers le lever de la canicule : elle fourniffoit moins d'eau lorsque l'été étoit plus froid. Comme l'endroit cité femble laiffer douteux fi c'étoit fimplement une fontaine ou une ville, ce doute eft levé par l'auteur même, qui dit, . 34, c. 7. ex Apollonia Ponti Urbe. Le P. Hardouin croit que cette ville étoit fituée dans une ifle nommée, à caufe d'elle, l'Ile des Apolloniates, & qu'elle étoit dans le Pont-Euxin, au-deffous des bouches du Danube. Il s'appuie de l'autorité de Strabon, 47, p. 319, qui fait mention de cette ville, & de l'ifle qui en portoit le nom. Voyez APOLLONIE. 15.

13. APOLLONIE, ville dans l'ifle Siphnos, petite ifle entre les Cyclades : c'eft la xix. d'Etienne.

14. APOLLONIE, ville des Ioniens, qui font auprès de la Thrace. Etienne, dont elle eft la xx11. dit que Démofthene en fait mention. Voici en effet ce que je trouve dans la troifième Philippique de cet orateur. Je ne pale point d'Olynthe, de Méthone, d'Apollonie, ni de trente-deux villes en Thrace, qu'il a détruites d'une façon fi barbare, qu'à les voir on pourroit douter fi elles furent jamais habitées. Ces paroles de Démofthene font connoître la deftinée de cette ville, & celles d'Etienne nous apprennent que c'étoit une colonie d'Ioniens: elle eft par conféquent différente de la fuivante, qui avoit d'autres fondateurs. * Toureil, Œuvres, t. 2, P. 344.

15.

APOLLONIE, en Thrace, colonie des Miléfiens, d'où Lucullus enleva le coloffe, qu'il plaça dans le Capitole. Strabon, 1. 7, en parle ainfi : Apollonie eft une ville des Miléfiens, de laquelle la plus grande partie -eft fituée dans une petite ifle où eft un temple d'Apollon: Lucullus en ayant enlevé le coloffe d'Apollon, le mit dans le Capitole : mais Pline, rapportant ce même fait, dit que ce fut d'Apollonie, ville du Pont, (Voyez cidevant l'article 12.) que ce coloffe fut enlevé par Lucullus; ainfi Apollonia in Ponto de Pline feroit la même que l'Apollonie des Miléfiens mentionnée par Strabon, & la même encore que l'Apollonie fituée dans une ifle auprès de Salmydeffus; la feconde de celles d'Etienne, qui dit qu'elle étoit une colonie des Miléfiens & des Rhodiens. Saumaife, in Solin. doute qu'il y eût une ifle, & il foupçonne Strabon d'avoir confondu cette Apollonie avec une autre qui étoit en Afie, dans une ifle du Pont-Euxin. Pline les diftingue lui-même; car, fon Apollonia in Ponto, où étoit le coloffe enlevé Lucullus, eft la même que celle que nomme Eutrope, 1.6, c. 8, lorsque, parlant de l'expédition de Lucullus, il dit: l'autre Lucullus (favoir Marcus) gouvernoit la Macédoine.... il attaqua beaucoup de villes fituées fur le Pont-Euxin, & il y renverfa Apollonie. D'un autre côté Pline, l. 6, c. 12, diftingue deux ifles nommées Apollonie; car il met dans le Pont-Euxin les Ifles Plancte, ou Cyanées, ou Symplegades, enfuite Apollonie, furnommée Thynias, afin, dit-il, de la diftinguer de l'autre qui eft en Europe, & qu'il appelle l'Isle des Apolloniates. Voyez THYNIAS.

par

16. APOLLONIE, ville de la Macédoine, dans la Chalcidique, loin de la côte. Pline, l. 4, c. 10, nous apprend que fes Habitans étoient nommés Macrobii, c'eft-à-dire gens de longue vie. Cellarius conjecture qu'elle fut bâtie à la place de la ville d'ACROATHON. Voyez la difficulté que j'oppofe à fon fentiment au mot ACROATHON. Cette Apollonie a été nommée par quelques-uns Apollonia Macrobiorum. C'est préfentement

ERISSO.

17. APOLLONIE, ville de Macédoine, dans la Mygdonie, felon Ptolomée, l. 3, c. 13. Pline, l. 4, c. 10, qui la diftingue fort à propos de l'Apollonie des Macrobiens, ne la met pas dans la Mygdonie, mais dans

une contrée qui en dépendoit; & il remarque qu'elle s'éloignoit de la mer, c'est-à-dire qu'elle n'en étoit pas fi proche que les villes qu'il nomme avant elle. Antonin, dans la route de Duras à Byzance, met cette Apollonie entre Amphipolis & Theffalonique, à trente mille pas de la premiere, & à trente-fept de la feconde. Dans les actes des Apôtres, c. 17, v. 1, S. Paul & Silas, ayant paffé par Amphipolis & par Apollonie, allerent à Theffalonique, où étoit la fynagogue des Juifs. Scylax de Cariande, p. 25, en fait aufli mention. Etienne, dont elle eft la 11. la met fimplement dans la Macédoine, fans rien déterminer fur la province.

18. APOLLONIE, en Macédoine, ville maritime des Taulantiens, felon Ptolomée, l. 3, c. 13, C. 13, fur la mer Ionienne, ou, ce qui eft la même chofe en cet endroit, fur la côte orientale du Golfe Adriatique. Prolomée la met au midi de l'embouchure de l'Abfus, & au nord de celle de l'Aous. L'auteur du livre de Mirabilibus, attribué à Ariftote, fait mention d'une Apollonie Arλavívy. Ortelius conjecture qu'il faut lire Tauλavrav. Elle garde fon ancien nom dans celui de POLLINA, que lui donnent les modernes. Les Turcs la nomment PIERGI. Elle a été épiscopale, felon Carol. à S. Paulo, Geog. Sacr. p. 200. & Eufebe, fon évêque, fouscrivit à la lettre fynodale de cette province à l'empereur Léon; mais il fe dit évêque d'APOLLONIade. Felix, évêque du même fiège, eft qualifié évêque d'Apollonie, & de Bellide ou Bullide, dans le concile d'Ephefe. Les notices eccléfiaftiques la donnent à la nouvelle Epire. Le paffage de Strabon, cité ci-deffous, (APOLLONIE 20.) n'eft pas affez décifif pour affurer que fon Apollonie d'Epire foit celle-ci. C'est la 1a. d'Etienpe, qui la met dans l'Illyrie.

19. APOLLONIE, ville de la Phocide. On croit qu'elle a été nommée CYPARISSUS par Homere, in Catalogo, à caufe de la quantité de cyprès qui y étoient. Etienne, dont elle est la xr. le dit ainfi ; mais il s'explique encore mieux, in voce Kuzáporos. Elle étoit, ditil, fur le Parnaffe, auprès de Delphes, & avoit été il, fur le Parnafle, auprès de Delphes, & avoit été ap pellée auparavant ÉRANUS : elle prit le nom de Cypariffus, fils de Minyas. D'autres veulent qu'elle l'air pris des cyprès, qui y étoient en quantité, d'où vient que quelques uns la nomment CYPARISSON, & d'autres APOLLONIADE.

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20. APOLLONIE, dans une ifle de l'Acarnanie, l'une des Echinades. C'est la v. d'Etienne. Ortelius dit que c'est peut-être l'Apollonie d'Epire, dont parle Strabon, 1. 17, p. 764, ou celle d'Etolie, de laquelle parle Tite Live, 7. 28, c. 8.

21. APOLLONIE, ville de Sicile, auprès des Aluntins & de Calacte. Diodore, l. 16 & 20, en fait plufieurs fois mention. On lifoit autrefois dans Etienne qui la met pour la vire. qu'elle étoit voifine des Léontins. Mais Cluvier, Sicil. Ant. a obfervé que les Léontins étoient bien loin de là, & qu'il faut corriger ce mot par celui d'Alontins. Ciceron en parle dans fes oraifons contre Verrès.

22. APOLLONIE, ville de Créte, auprès de Cnoffe, felon Etienne le géographe, dont elle eft la vie.

23. APOLLONIE, autre ville de Créte, felon le même, dont elle eft la xxi. Il dit qu'on la nommoit auparavant ELEUTHERE; qu'elle étoit la patrie de Linus & de Diogene le Phyficien. Auroit-elle repris l'ancien nom, & feroit-ce la même que Ptolomée nomme Eleuthere, affez près de Cnoffe, dans la partie orientale de l'ifle ?

Pline, 7. 4, c. 12, fait mention feulement d'une 1. ville de ce nom dans la Créte, & le P. Hardouin croir qu'il a voulu parler de la premiere.

24. APOLLONIE, ifle voifine de la Lycie, felon Etienne dont elle eft la xxr. C'étoit vraisemblablement une des ifles voifines de Patare, où Apollon rendoit fes oracles, & où il étoit honoré d'un culte pareil à celui qu'on lui rendoit à Délos.

25. APOLLONIE, ville d'Egypte, c'eft la xxive. d'Etienne le géographe. Pline en fait auffi mention, lorsqu'il nomme APOLLOPOLITES NOMOS, une contrée d'Egypte, celle apparemment où étoit la grande cité d'Apollon, que Ptolomée place dans le Nome Hermontide. Voyez APOLLINIS CIVITAS MAGNA.

26. APOLLONIE, ville de la Lybie, felon Etienne,

dont elle eft la ive. Il la diftingue de la fuivante, avec laquelle il ne faut point la confondre.

27. APOLLONIE, ville de la Cyrénaïque ou de là Pentapole. Etienne dit qu'on la nommoit Cyrene, & en fait la xv. des Apollonies qu'il remarque; mais Ptolomée, 4. 4, c. 4, diftingue Cyrene d'Apollonie, & donne cette derniere comme le port de mer de la premiere. Pline en fait auffi mention, l. 5, c. y. Strabon, . 17, p. 837, la nomme APOLLONIADE; mais, après avoir nommé Apollonias le port de Cyrene, il dit enfuite dans la même page, en faifant le dénombrement des villes de la Cyrénaique, quelles étoient Apollonie, Barce, Teuchira, Bérénice, &c. La feconde étoit dans les terres, la troifième & la quatrième étoient des ports de mer. Auroit-il voulu diftinguer Apollonias d'Apollonie; & cette derniere feroit-elle la même que celle de l'article précédent? Etienne, qui la place dans la Lybie, y met auffi l'Apollonie, qu'il nomme Cyrene, & compte celle-ci pour la xve. Caftald la nomme BON ANDREA. Marmol, t. 2, l. 6, c. 55, ne s'en écarte pas lorsqu'il dit Apollonie ou BONNE ANDRÉ.

28. APOLLONIE. Voyez CESAREE de Palestine. 29. APOLLONIE. Voyez CYDONIE, ifle. 30. APOLLONIE. Voyez TROEZENE. Ortelius fournit encore quelques Apollonies, mais qui ne font fondées que fur des auteurs mal expliqués: favoir, 1. Apollonie, autrement nommée Antandrus. J'ai fait voir au mot ANTANDRE, d'où eft venue l'erreur de ce favant homme. 2. Apollonia Beliadis; il faut favoir qu'Apollonie d'Epire, qui eft la 18. ci-deffus, n'étoit pas éloignée de Bullis, autre ville épiscopale; que Felix, évêque d'Apollonie, & de Cellis ou Bullis, fouscrivit au concile d'Ephefe. Quelques exemplaires vicieux, au lieu d'Apollonia & Bellidis, aura eu Apollonia Belliadis, ce qui aura trompé Ortelius.

APOLLONIUM. Voyez APOLLINIS PROMONTO

RIUM.

APOLLONIUS LACUS. Lac d'Afie, felon Suidas. C'eft le même que le Lac Apolliniatide, dont je parle aux articles ABOUILLONA & APOLLONIE S. APOLLONOS; ce mot eft grec & fignifie le genitif François d'Apollon, & le genitif latin APOLLINIS. Voyez

ce mot.

APOLLOPOLIS, ou la ville d'Apollon. Le P. Hardouin, Num. Illuft. p. 26, col. 2, explique de cette ville une médaille d'Hadrien, fur laquelle on lit AnоA. A. TA. c'est-à-dire, felon lui Apollopolitarum anno xi. il renvoye enfuite à l'Apolopolites Nomos de Pline, duquel j'ai parlé dans la 25. APOLLONIE, qui eft auffi la même que la grande cité d'Apollon. Voyez cet article, & celui d'APOLLINIS CIVITAS MAGNA.

APOLOGUS. Voyez TEREDON. APONUS, lieu fameux à cinq milles de Padoue, pour avoir été la patrie de Tite Live. C'eft préfentement ABANO. Voyez ce mot.

APOSTAÑOS, lieu de Perfe, fur le Golfe Perfique, felon Arrien in Indiciis.

APOSTOLOPOLIS,'nom d'un lieu : il en eft fait mention au 11. concile de Nicée. Ortelius dit qu'il ne fait en quel pays il étoit.

APOTEVITZ, petite ville de Hongrie dans l'Esclavonie, proche de la Drave au comté de Kreiff (Creits) entre des montagnes, & environ à un grand mille Hon& environ à un grand mille Hongrois de Copranitz vers l'occident. * Baudrand, éd. 1705. APOTOMITÆ, peuple d'un des Nômes de la Marmarique, felon Ptolomée, 1. 4, C. 5.

APPA, ville de l'Arabie heureufe, felon Ptolomée, 1. 6, c. 7.

APPADANA, ville de la Perfe propre, felon le même 1. 6, c. 4. Quelques exemplaires portent ASPADANA. APPAMIA. Voyez APAMÉE.

APPENCENSIUM CIVITAS. Le livre des provinces nomme ainfi une de celles de la Gaule Narbonnoife II; d'autres exemplaires portent Wappincenfium Civitas. APPENNIN. Voyez APENNIN. APPENZEL, gros bourg de Suiffe, au canton d'Appenzel, au pied d'une haute montagne nommée Alpstein, & fur le bord de la rivière Stinter, & en latin Sintria (a) à quatre lieues françoifes de S. Gal au midi, & à douze de Coire vers le Septentrion (b). Un abbé de faint Gal, ayant bâti en cet endroit un hofpice vers le vine.

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fiècle, enfuite une fortereffe, nommée CLANX, il fe peupla peu à peu, & devint enfuite un bourg qu'on nomma Appen-Zell, c'eft-à-dire, la Cellule de l'Abbé. (De Longuerue (c) dit un Cellier. Quoiqu'il en foit, on exprime ce lieu en latin par Abbatis Cella.) Vers le milieu du xre. fiècle, on y fonda une églife paroiffiale avec des revenus affez confidérables: mais un abbé de faint Gal les réunit à la manfe abbatiale & n'y mit qu'un vicaire. On y voit encore les ruines de la fortereffe de Clanx. Il y a en outre deux couvens, un de capucins, qui y furent reçus vers l'an 1580, & un de religieufes qui fut bâti l'an 1586, d'une maifon que poffédoit un docteur en médecine, proteftant de religion, exécuté à mort pour avoir accufé un prêtre d'un crime exécrable. Les proteftans difent que ce docteur parloit pour avoir vu commettre ce crime, & qu'il fut condamné & exécuté, fans qu'on lui lût fon procès felon la coutume. * (a) Baudrand, éd. 1705. (b) Délices de la Suiffe, t. 2, p. 431. (c) Desc. de la France, 2. part. p. 288, long. 27. 8. latit. 47. 30'.

LE CANTON D'APPENZEL, petite contrée de la Suiffe, qui eft le XIII & le dernier des cantons qui compofent la république Helvétique. Il tire fon nom du bourg d'Appenzel qui en eft le principal lieu. Ce canton, l'un des plus petits, eft compofé de trois ou quatre vallées, entre de hautes montagnes, au midi de la ville de S. Gal, & presque à la tête du lac de Conftance. Il a a pour voifins du côté du nord,la ville & l'abbaye de S. Gal; à l'occident, le comté de Tockenbourg; au midi, le même comté en partie, & le bailliage de Gans, & à l'orient le Rheinthal. Comme ce pays eft au milieu des Alpes, tire fa plus grande fubfiftance du revenu de fes troupeaux : les habitans s'y appliquent à filer du lin qu'ils vendent à S. Gal. Les hommes y font grands, bien faits, vigoureux; leurs mœurs font fimples & groffieres, mais franches & naïves. * Dél. de la Suiffe, t. II, p. 426 & fuiv.

il

Anciennement ce pays appartenoit aux abbés de S. Gal & à divers gentilshommes: mais l'an 1401, les habitans fe fouleverent contre Cuno de Stauffen, qui les privoit de tous leurs priviléges,& exerçoit contre eux les vexations les plus criantes. L'abbé, pour les dompter, emprunta du fecours des villes qui font fur le lac de Conftance, de l'évêque de Conftance, de Fréderic, duc d'Autriche, du comte de Wirtemberg & de plufieurs gentilshommes des environs. Les habitans d'Appenzel, 'uniquement fecourus de ceux de la ville de S. Gal, fe préfenterent avec courage devant leurs ennemis, gagnerent plufieurs batailles, emporterent cinq villes, détruifirent plus de foixante châteaux, entr'autres celui de Clanx que les Abbés poffédoient à Appenzel. Cette guerre, après avoir duré fept ans, fut terminée l'an 1408 par les foins de l'empereur Robert qui accommoda les parties à Conftance. Les habitans du pays s'unirent enfemble pour ne faire qu'un corps de république, & réglèrent leur gouvernement fur le pied qu'il eft aujourd'hui. Trois ans après cette paix, ils firent alliance avec les fix cantons de leur voifinage, ce qui irrita l'abbé de S. Gal au point que l'an 1425, il engagea l'empereur Sigismond à les mettre au ban de l'empire, & le pape Martin Và lancer l'excommunication contre eux. Leurs montagnes les mirent à l'abri de la colere de l'empereur; ils fe mocquerent de l'excommunication du pape, chaffe rent, même tuerent ceux de leurs prêtres qui refuferent de célébrer l'office divin. L'abbé eut recours aux électeurs mais il n'en obtint que des promeffes. Enfin la paix fe fit par l'entremise des Suiffes. L'an 1452 ils fe joignirent aux fept cantons, & furent reçus l'année suivante au nombre des cantons.

:

La religion catholique & la proteftante réformée y font en ufage mais les P. réformés font en plus grand nombre que les Catholiques. Le pays eft partagé en douze communautés qu'on appelle Roden, & qu'on divife en deux claffes : les intérieures & les extérieures. Les premieres font à l'orient & les autres à l'occident. Dans les commencemens de la religion P. réformée, toutes les communautés étoient mêlées de Catholiques & de P. réformés qui vécurent dans une très-grande union jusqu'à l'an 1587, que les Catholiques du bourg d'Appenzel commencerent à chaffer les Proteftans: ceux-ci fe mirent fur la défenfive; les deux partis s'enflammerent, & le fang coula de toutes parts. En 1597 les autres canTome I. Ttij

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