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à Yfelburg, village du comté de Zutphen, & fe joint avec l'autre fource. De-là, elle baigne Dotechem & Doesbourg, ou, fe chargeant d'une partie des eaux du Rhin, elle pasfe enfuite à Bronchorft, à Zutphen, à Deventer, à Hartem, à Wilfen & à Kampen, où elle fe jette dans le Zuyderfée, dans la province d'Overisfel. Tel eft aujourd'hui le cours de cette riviere, qui eft quelque tems, en ferpentant, vers le Nord-Oueft, & le trouve enfuite vers le Nord un peu occidental.

3. YSSEL, (L') autre riviere des ProvincesUnies. Elle a fa fource asfez confufément marquée dans les cartes, à caufe des ouvrages de l'art, qui ont extrêmement changé les dispofitions, que la naturé avoit faites de ce pays, par rapport aux eaux. Cette riviere pasfe à Ysfelftein, qui en prend le nom, pasfe à Montford, à Oudewater, à Goude, & va tomber dans la Meufe, au-desfus & à l'Orient de Rotterdam.

ren, & les catholiques y ont une chapelle. La mai
fon de ville a une tour, & rien d'ailleurs de remar-
quable. La maison du commandant, donne fur la
place, de même que celle du commis des deux ma-
gafins. Le principal eft derriere la maifon, & l'au-
tre, dans l'endroit où étoit autrefois le quai, vers la
porte de Biervliet. La régence eft compofée d'un
baillif, d'un premier hocfdman, & de fix autres hoofd-
mans, outre un greffier, qui eft en même-tems le
receveur de la ville. Le baillif eft établi à vie; par le
grand baillif du Franc de l'Eclufe. Les hoofdmans font
changés, tous les ans, par les députés du Franc. Ils
dispofent de la charge de greffier & de receveur, qui
eft à vie. Ces magistrats prenoient, ci-devant, le
titre d'échevins, & ont eu de grands différends,
fur ce fujet, avec les échevins du Franc de l'Eclufe,
dont ils prétendoient être indépendans; mais, le 18
Juin 1622, il fut réglé que le choix des horfilmans
dépendroit entierement du collége du Franc. En ver-
tu de ce réglement, les députés de ce collége fe ren-
dent, tous les ans, à Yfendyck; & de quatorze per-
fonnes, outre les hoofdmans, en fonction, ils cho-
fisfent fept nouveaux hoofdmans, ou continuent les
anciens. La nommination fe fait par le baillif & les
fept hoofdmans regnans; & quand les comptes ont
été rendus, le mercredi après la Pentecôte, en pré-
fence des députés, & que les hoofdmans ont été re-
merciés, le baillif préfente la nommination aux dé-
putés, qui choifisfent les nouveaux hoofdmans; & ce
choix fait, le greffier en fait la proclamation à la
maifon de ville. Quand un de ces fept hoofdmans
vient à mourir, le collége du Franc nomme une au-
tre perfonne, pour le remplacer. Ces magistrats
n'exercent que la justice civile, & n'ont, hors de la
ville, aucune jurisdiction, laquelle appartient uni-
quement au Franc, de même que la justice crimi-
nelle dans la ville. Cependant, ils dispofent des
charges de greffier & de receveur, de celles de pro-
cureurs d'huisfiers & d'autres, moins confidérables;
mais le Franc s'y eft réfervé le droit de donner les
asfifes en ferme, fur la demande des hoofdmans. Ces
magistrats renouvellerent, dans la fuite, leurs pré-
tentions contre le Franc; mais ils en furent débou-Baudrand, édit. 1705.
tés, par une ordonnance des états-généraux, le 22
Janvier 1630, par laquelle il leur eft défendu de
prendre, à l'avenir, le titre de bourg-mestre &
d'échevins, & enjoint de fe foumettre à la jurisdic-
tion du Franc.

Les états généraux entretiennent une garnison, à
Yfendyck, fous les ordres d'un major de la place.
Le receveur du Verponding, ou de la taxe fur les
biens-fonds de ce quartier, demeure à l'Eclufe;
mais il a un commis à Yfendyck, qui eft chargé de
la perception de cette taxe, tant dans ce district,
que dans celui de Biervliet, & dont la charge eft à
la dispofition des états de Zélande. Il y a ausfi un
commis-collecteur de l'Amirauté de cette province,
pour la perception des droits d'entrée & de fortie.
Les armes de la ville font échiquetées d'argent &
d'azur.

Il y avoit autrefois, près de cette ville, une autre ville, nommée Gasternesfe, & plufieurs villages, qui furent engloutis, par les eaux de la Mer en 1337, & dont les habitans allerent s'établir Yfendyck.

YSEURES, De Yorio, bourg de France, dans la Touraine, diocèfe de Tours, élection de Loches.

YSIPORTUM, ancienne place de l'Arménie. Il y avoit garnifon Romaine, felon la notice de l'em pire, fect. 27.

J. YSSEL. (L') Cette riviere, qui donné le nom à des villes & à une province des Pays-Bas, neut fe confidérer aujourd'hui comme deux rivieres, indépendantes l'une de l'autre.

2. YSSEL, (L') a fes deux principales fources au pays de Munster, & dans le pays de Clèves. La plus feptentrionale des deux, pásfe à Borken & à Boecholt, & entre dans le comté de Zutphen. La méridionale, qui fe forme de deux ruisseaux, pasfe Ringelborg, qui est encore du pays de Clèves, &

Un favant écrivain Hollandois, croit que ce qu'on appelle aujourd'hui le Vieux-Ysfel, dans le duché de Clèves, dans l'évêché de Munster, & dans le comté de Zutphen, n'étoit qu'une même riviere avec l'Ysfel, qui tombe dans la Meufe, à Ysfelmonde, au-dessus de Rotterdam. Mais ce fentiment ne peut s'expliquer, que par un détail historique des changemens, que les Romains firent aux cours des eaux; furquoi, il vaut mieux renvoyer à l'auteur même, dans fon livre, fur les antiquités des Bataves, dont on promet une traduction. Je dirai feulement ici qué, felon lui, l'Ysfel, qui coule à Zutphen & à Deventer, ne fut formé que de quantité de ruisfeaux, que l'on y fit tomber. A ne regarder que l'état préfent du pays, ce fentiment n'eft pas aifé à comprendre.

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YSSELBOURG, bourg d'Allemagne, au cercle de Weftphalie, dans le duché de Clèves, fur le Vieux-Ysfel, au confins de l'évêché de Munster & du comté de Zutphen. Quelques auteurs y ont cherché l'Alifo des Chamaves, que d'autres mettent à Almen, village de Weftphalie; d'autres à Elfen village de l'évêché de Paderborn. Voyez ALISO.

1. YSSELMONDE. en latin, Ifale Ostium, bourgade des Provinces-Unies, dans la partie méri dionale de la Hollande, & dans une isle, qui eft au confluent de l'Ysfél & de la Meufe, environ à une lieue de Rotterdam.

2. YSSELMONDE, Isles des Provinces-Unies; à l'embouchure de l'Ysfel, dans la Meufe. Elle s'étend en long, du Levant au Couchant, entrè deux bras de la Meufé.

YSSELSTEIN, petite ville & château des Provinces-Unies, dans celle de Hollande, fur le petit Ysfel, aux confins de la province d'Utrecht, à une lieue & demie de la ville de ce nom. Les états de la province d'Utrecht en ont contesté le haut domaine, aux états de Hollande. C'eft le chef-lieu d'un petit canton, qui dépend du comté de Bure, lequel fait partie de la fuccesfion de Guillaume III, roi de lá Grande-Bretagne, comme prince d'Orange. * Dictionn. géographiq. des Pays-Bas. Baudrand, édit. 1705.

YSSOIRE. Voyez ISSOIRE.
ÝSSOUDUN. Voyez IsSOUDUN.
YSTEDT. Voyez UDSTET.

YSTHWITH, riviere de la Grande-Bretagne, au pays de Galles, en Cardiganshire. Elle eft formée de deux ruisfeaux, qui ont leurs fources aux confins de Montgomerishire, & fe jettent dans l'a Mer d'Irlande, auprès d'Aberiftwith, par une même embou chure.

1. YU, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Kinhoa, cinquiéme métropole de la province. Elle eft plus orientale qué Pékin, de z d. 59. par les 29 d. 14. de latitude. Atlas Sinenfis.

2. YU, petite forteresfe de la Chine, dans le Pekeli, au département de Vuning, premiere forteresfe de la province. Elle est plus orientale que Pékin, de 2. d: par les 39 d. 33. de lat. Atlas Sinenfis.

3. YU, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département de Nanyang, feptiéme métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pékin, de 4 d. 34. par les 34 d. 20'. de latit. Atlas Sinenfis.

4. YU, ville de la Chine, dans la province de Channfi au département de Taiyven, premiere métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pékin, de 3 d. 50'. par les 38 d. 45'. de lat. Atlas Sinenfis.

YUCATAN, (LE) ou JUCATAN, province de l'Amérique feptentrionale, dépendante de la Nouvelle-Espagne. Christophe Colomb, à fon quatriéme voyage, en 1502, eut la premiere connoisfance de ce pays; mais il n'y entra point. Des Indiens lui apporterent, à fon bord, des féves de cacao, dont ils compofoient leur boisfon, & qui leur fervoient de monnoie. La découverte en fut faite en 1517, par François Fernandés de Cordoue. Deux Indiens, qu'il en avoit amenés avec lui, dans la ville du Saint Esprit, en l'isle de Cuba, asfurerent qu'il y avoit beaucoup d'or dans leur pays; & fur ce rapport, Jean de Grijalva y fut envoyé, lequel aborda le 3 de Mai 1518, a l'isle de Cozumel, peu éloignée de la côte orientale de l'Yucatan, par les 19 d. de latitude nord. Il lui donna le nom de Sainte-Croix, dont on célebroit, ce jour-là, l'invention, d'autant plus qu'il trouva, auprès d'un temple, auprès d'un temple, une croix de pierre, environnée d'une balustrade de maçonnerie, & qu'on lui dit que cette croix étoit un des objets du culte des naturels du pays, qui ne lui demandoient jamais de pluie, fans être exaucés. En 1527, François de Montejo, qui avoit parcouru toute la côte de I'Yucatan, avec Grijalva, en fit la conquête, & en fut le premier gouverneur. Voyez JUCATAN 2.

YUCIEN, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Hangcheu, premiere métropole de la province. Elle eft plus orien tale que Pékin, de 2 d. 10'. par les 30 d. 22'. de latit. Atlas Sinenfis.

YUENXI, ville de la Chine, dans le Pekeli, au département de Chinting, quatrième métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pékin, de 2 d. 40'. par les 38 d. 26'. de latitude. Atlas Sinenfis.

YVERDON ou YwERDHON. C'eft ainfi que les Gallois appellent l'Irlande, felon l'état préfent de cette isle, c. I.

YVERDUN, ville de Suisfe au pays de Vaud, dans le bailliage dont elle est le chef-lieu, & auquel elle donne fon nom. En latin, Ebrodunum & Eburodunum. Quoique quelques-uns ne lui donnent que la qualité de bourg, c'eft une ville, qui, quoique petite, & compofée de trois rues paralléles, eft fort jolie, & agréablement fituée, à la tête du grand lac de Neufchâtel, au milieu d'une grande campagne. Elle a un beau fauxbourg ouvert, qui eft hors de l'enceinte des murailles, & qu'on nomme la Plaine. La ville eft ancienne & étoit déja confidérable, du tems des Romains. La notice des provinces lui donne le titre de Castrum, ce qui défigne une place forte. (La notice de l'empire, Ject. 65, porte Ebruduni Sapaudia, ce qui marque qu'elle étoit depuis très-longtems à la Savoye. En effet, les ducs de Savoye la posfédoient, en 1536, lorsque les Bernois s'en rendirent maîtres). Elle a toujours été forte, & a fouvent foutenu des fiéges. Elle eft bordée des rivieres d'Orbe & Thièle. Quand on entre dans la ville, du côté de la Plaine; on trouve d'abord une belle & large place, bordée, aux quatre côtés, du château, du temple, de la maifon de ville, & d'un beau grenier public, bâti, depuis quelques années, de belles pierres jaunes: le château eft un peu élevé, construit à l'antique, ayant la riviere pour fosfé, d'un côté, & des fosfés fecs, du côté de la ville. Conrad de Zeringuen, la bâtit à neuf, au douziéme fiécle, & Pierre de Savoye la répara, dans le treiziéme. Le temple eft ancien, & fa principale façade eft ornée, en dehors, d'asfez jolies fculptures. Le baillif d'Yverdun ne va jamais au temple, qu'accompagné de deux gardes, armés de fufils; on dit que

cela fut établi, il y a une centaine d'années, à l'oca cafion d'une émotion populaire où le baillif fut masfacré. Cette raifon eft réfutée, dans une lettre, inférée au tome 7 des Nouvelles-Littéraires, p. 105, La raison de cet établissement, y ajoute-t-on, vient de ce qu'au commencement de la réformation, le baillif, ayant appris que quelques catholiques vouloient exciter une fédition, à l'heure que l'on alloit au fermon, fe fit accompagner par quatre gardes, deux fufiliers & deux halebardiers; les derniers n'ac compagnent plus le baillif, & n'ont foin que de fer mer les portes de la ville & du château. Le commerce de cette ville eft florisfant. On y a un petit port, formé par le canal, qui reçoit l'Orbe, au bord du quel on a bâti des halles & une douane. Ainfi, les habitans y font généralement à leur aife. Ils fe piquent d'esprit & de politesfe, & c'eft ausfi l'une des villes du pays, où il y en ait le plus. On a trouvé, à Yverdun, divers monumens antiques, comme une inscription Romaine, qui fe voit fur un pillier de marbre, attaché à une maifon particuliere en dehors, près de la rue. Elle eft fort mal écrite, & conçue de la forte:

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Scheuzchzer, Itiner. Alp. VII, ann. 1709, la rapporte ainfi :

IMP. CES.

L. SEPT. SEVERO. RT. AUG. ARABU. PARTHIC. MAX. P. P. IMP. CES. M. AU. I... ANTONINO. POAL... Cos.

.

AU. N. C. C.

Et Plantin la donne de la maniere fuivante i

IMP. CAS.

L. SEPT. SEVERO. PERT. AUG. ARAB. PAR. H. G. MAX. P. P. IMP. CES. M. AUREL. ... NON NO. POTE. ..Cos....

On y a trouvé, outre cela, une lampe, à quatre tuyaux, des médailles Romaines, de plufieurs em pereurs, depuis Auguste, jusqu'à Julien l'Apostat & des pieces de monnoie Gothique.

Il y a diverfes belles promenades, dans cette ville & aux environs. Les murailles, du côté du lac, font fi épaisfes, qu'on peut commodément s'y promener deux-à-deux. Le lac, qui battoit presque au pied des murailles, il y a foixante ou quatre-vingt ans, s'eft tellement retiré, qu'il en eft presque éloigné de la portée du canon, & y a laissé un terrein asfez fpacieux & fort agréable, où l'on fe promene, à l'ombre de plufieurs arbres. De l'autre côté de la ville, il y a une métairie, où fe trouvent des eaux fouffrées avec des bains, qui font asfez fréquentés.

Le Bailliage d'Yverdun, eft un des cinq du pays de Vaud, en Suisfe, qui dépendent du canton de Berne. Il s'étend, d'un côté, jusqu'au mont Jura & de l'autre, environ trois lieues, tirant vers Laufanne, & occupant une bonne partie de ce qu'on appelle le Gros de Vaud, qui eft un pays très-fertile en bons grains. Du côté d'Yverdun, c'eft un lieu de vignes; mais le vin en eft petit. Il comprend dix-fept à dix-huit paroisfes. Il y a, dans ce bailliage, plufieurs villages feigneuriaux, avec des châteaux, comme: Champverd, Berchier, Biolay, Bavois Lignerolle, S. Christophle, Esfert, Pailli, &c, Les autres, qui n'ont point de feigneurs particuliers,

font: Warens, Chavornay, Sainte-Croix, Baume, Urfin, Valeyre, Bemont, & le bourg, nommé les Clées. Baume, Sainte-Croix, Lignerolle & les Clées, font dans la montagne.

Selon Baudrand, Yverdun ou Yverdon, n'eft éloigné que de trois lieues des frontieres de la France & de la Franche-Comté, au Levant de laquelle elle eft fituée', en allant vers Fribourg, dont elle n'eft qu'à quatre lieues. * Etat & Délices de la Suisfe, t.2, P. 327, & fuiv. Baudrand, éd. 1705.

YUESUI, forteresse de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Cienguei, premiere forteresse de la province. Elle eft plus occidentale que Pékin, de 14 d. 45'. par les 29 d. 6'. de latit. Atlas Sinenfis.

YVETOT, bourg de France, en Normandie, au pays de Caux. Il eft grand, & a porté le titre de ptincipauté, dans la maifon du Bellay. Il eft à deux lieues de Caudebec, & à fix de Rouen. L'historien Froisfard, écrit que Clothaire I, roi de France, ayant tué Gautier, feigneur d'Yvetot, dans l'églife de Soisfons, érigea, pour réparer fon crime, la terre d'Yvetot en royaume indépendant; mais comme il écrit plus de fept cent cinquante ans, après le tems qu'il dit que cela eft arrivé, & qu'il n'en apporte aucun témoin, ni aucune preuve, il eft permis de n'en

rien croire.

Cet article, qui eft de Baudrand, eft fort judicieux; & je m'y tiendrois, fi, depuis qu'il écrivoit, d'habiles critiques n'avoient traité profondément cette matiere. De la Roque a fort bien remarqué a fort bien remarqué que la terre d'Yvetot n'eft proprement qu'un alleu, exempt d'hommage & de toute redevance, quoiqu'elle portât le titre de royaume, dès l'an 1392, ainsi qu'un arrêt, de l'échiquier de Normandie, en fait foi, & que Charles VI en confirma les priviléges, dès 1401. Mais à l'égard de l'origine de ces priviléges, il a cru que le plus judicieux étoit de s'en tenir à la tradition de nos peres, quoique, de fon aveu, il ne trouvât point de titres fuffifans, pour l'autorifer.

L'Abbé de Vertot a traité, exprès, la même matiere, dans une Dissertation, fur l'origine du Royaume d'Yvetot. Elle eft inférée dans les mémoires de l'Accadémie royales des inscriptions & belles-lettres, de l'an de l'an 1714. Il réfute fagement le prétendu meurtre de Gautier d'Yvetot; mais nous verrons, dans la fuite, qu'on lui reproche d'avoir trop rapproché l'origine des priviléges, & qu'ils font antérieurs à l'époque qu'il veut leur donnet.

Il fe trouve encore deux mémoires, dans les Mercures des mois de Septembre 1725, & de Janvier de l'année fuivante. Dans le premier, on s'eft principalement attaché à étaler toutes les confirmations des prérogatives de la terre d'Yvetot, depuis l'an 1401, jusqu'en 1725. L'auteur du fecond mémoire, ne regarde cette terre, que comme un alleu, qui s'eft maintenu dans fon indépendance primitive; & il rapporte plufieurs exemples d'autres terres, dont les franchifes font les mêmes, & que les peuples ont ausfi érigées en royaumes; mais il donne dans une chimere ausfi peu recevable, que la fable de Gautier. Il prétend que cet alleu a précédé la domina tion des Normands, & que les feigneurs d'Yvetot n'ont jamais rendu aucuns devoirs aux ducs de Normandie, parce qu'ils étoient protégés par les rois de France. Il ajoute que, par cette raifon, on a dit d'abord que leur terre étoit du Royaume, & non du Duché, dans lequel elle étoit enclavée fimplement; que dans la fuite, au lieu de dire Yvetot du Royaume, on a dit le Royaume d'Yvetot.

.L'Abbé de Vertot a bien détruit la fable de Gautier d'Yvetot, & du pape Agapit. Il a cru avoir trouvé une preuve de fervices militaires, rendus aux rois de France, par des feigneurs d'Yvetot, pour leur fief, jusqu'en 1370, auquel un Perrinet d'Yvetot fut reçu à une revue, devant le connétable du Guesclin. Et de-là, il a inféré que l'érection d'Yvetot, foit en Principauté, foit en franc-alleu noble, (ce qu'il laisfe au choix du lecteur) doit avoir été faite entre les années 1370 & 1392, qui eft la date de l'ar

rêt de l'échiquier, où cette terre eft décorée du titre de Royaume. C'eft, en effet, ce qui feroit décifif, fi ce Perrinet d'Yvetot, dont il eft fait mention, dans le livre de l'arriereban, de de la Roque, & dans fes preuves de la maifon d'Harcourt, p. 1308 avoit fervi pour le royaume d'Yvetot; mais c'étoit alors un Jean d'Yvetot, qui posfédoir certe terre, foit que ce fût celui qui, en 1350, fonda trois prébendes, à Yvetot, ou bien fon fils & fuccesfeur de même nom, dont on a ausfi un acte de 1380.

Outre les écrits, fpécifiés ci-desfus, il y a, à la fin du dictionnaire géographique de la France, un ample mémoire, fur Yvetot; c'eft dans cet ouvrage, que nous avons trouvé ce que nous avons déja mis de critique dans celui-ci : il eft trop long, pour l'infé rer ici tout entier ; il vaut mieux y renvoyer le lecteur.

Baudrand attribue à Froisfard, d'être le premier, qui ait parlé du meurtre, commis par Clothaire I, en la perfonne de Gautier. Etienne Pasquier, dans fes recherches, dit que c'eft Gaguin. Le pere le Long, dans fa bibliotheque historique de la France, dit que Nicole Gilles eft le premier, qui ait parlé de ce royaume d'Yvetot; car fes chroniques parurent en 1492, & celle de Gaguin, en 1497. On a un traité du royaume d'Yvetot, par Claude Malingre. Il eft imprimé avec le traité de cet auteur de la loi Salique, in-8°. Paris, 1614. De falla Regni Yvetotti narratione ex majoribus Commentariis in fragmentum, in-8°. Paris, 1615. Ce fragment eft d'Antoine Mornac, célebre Jurisconfulte. Preuves de l'Histoire du Royanme d'Yvetot, avec un Examen ou une Réfutation des Instances & Moyens de faux de l'Auteur anonyme, & d'autres Ecrivains modernes, contre la même Histoire, par Jean Ruault, Profesfeur en Eloquence, in-4°. Paris, 1631.

YVIC,A. Voyez IVIÇA.

YVIERS, bourg de France, dans la Saintonge,

élection de Saintes.

YULIN, forteresfe de la Chine, dans la province de Xenfi, au département de Jungchang, premiere forteresfe de la province. Elle eft plus occidentale que Pékin, de 7 d. 30'. par les 39 d, 20'. de lat. Atlas Sinenfis.

YUMA, Isle de l'Amérique, entre les Lucayes, au Nord de la partie orientale de l'isle de Cuba. Les Anglois la nomment Long-Island, à caufe de fa longueur. Baudrand, éd. 1705, lui donne vingt-deux lieues de long. Sa longueur eft du Nord-Ŏuest au Sud-Eft. Il lui donne huit lieues de large, apparem, ment dans fa plus grande largeur, ce qui eft beaucoup. De Laet, Descr. des Indes Occ. l. 1, c. 16, dit qu'elle eft longue de vingt lieues, & large de fept. Il lui donne 20 dégrés 30 minutes, pour la hauteur du pôle.

YUMACH-CAMA. C'est ainfi que, felon Thevet, les habitans du Diarbeck, appellent le golfe Perfique.

YUMETO, Isle de l'Amérique, entre les Lucayes, au Nord de l'isle d'Yuma, felon de Laet, Descr. des Indes Occid. l. 1, c. 16, qui dir qu'elle est fous le Tropique, & que les Espagnols lui donnent quinze lieues de longueur. Cette isle & celle d'Yuma, n'ont point de colonies Européennes, & par conféquent, fort peu fréquentées, par les navigateurs d'Europe. D'Anville, dans fa carte des isles de l'Amérique, qui eft devant l'histoire de l'isle Espagnole ou de Saint Domingue, ne femble pas donner le nom d'Yumeto à une feule isle, mais à une longue chaîne d'islots, qui ne resfemble pas mal à une faucille, dont l'isle d'Yuma feroit le manche, & il fait cette chaîne au moins de deux longueurs de cette même isle.

YUNA, riviere de l'Amérique, dans l'isle Espagnole. Elle a fa fource dans les hautes montagnes de la Porte, coule au Nord-Eft, reçoit un très-grand nombre de ruisfeaux & de petites rivieres, & va fe rendre à la Mer, dans la baye de Samana. * Le pere Charlevoix, Histoire de Saint Domingue, tom. 4, P. 326.

1. YUNG, ville de la Chine, dans la province

de Quangfi, au département de Lieucheu, feconde métropole de la province. Elle eft plus occidenrale que Pékin, deg d. 16'. par les 25 d. 45'. de lat. Atlas Sinenfis.

2. YUNG, ville de la Chine, dans la province de Quangfi, au département de Gucheu, cinquiéme métropole de la province. Elle eft de 7 d. 33'. plus occidentale que Pékin, par les 23 d. 25'. de lat. Atlas Sinenfis.

YUNGHIANG, ville de la Chine, dans la province de Kangfi, au département de Nanning, feptiéme métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pékin, de 9 d. 16'. par les 23 d. 32'. de latis. Atlas Sinenfis.

YUNGHO, ville de la Chine, dans la province de Channfi, au département de Pingyang, feconde métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pékin, de 7 d. 20'. par les 37 d. 44'. de lat. Atlas Sinenfis.

YUNGO, ville de la Chine, dans la province de Chann au département de Pingyang, feconde métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pékin, de 7 d. 12'. par les 36 d. 47'. de latitude. Atlas Sinenfis.

YUNGUS VICUS, felon quelques exemplaires de l'Itinéraire d'Antonin; Vungus Vicus; felon d'autres. Plufieurs portent Dongo: Cluvier lit, Longus Vicus; mais Simler, Cellarius & Bergier, lifent, Yungo Vico. Ce dernier prétend que c'eft le palais d'Yonne, en Champagne. Ce lieu doit être fur la route de Rheims à Tréves, à 22 lieues Gauloifes de la premiere; mais il y a plus d'apparence que Vungo Vico eft la véritable leçon. Flodoard, dans fon histoire de Rheims, nomme Vongum Municipium, & fait ailleurs mention de Pagus Vongenfis. Dans la vie de faint Waaft, on lit ces mots : Vungife Pagus prope Reguliacam Villam circa florigeras Axona ripas ; & Hadrien Valois l'explique par Youfi ou Vouzi, comme le remarque Wesfeling, dans la belle édition, p. 365, qu'il nous a donnée, de l'Itinéraire d'Antonin, in-4. à Amfterdam, chez Wetstein & Smith, 1735.

YVOIRE, en latin, Aquaria, bourg de Savoye, dans le Chablais, fur la rive méridionale du lac de Genève, à trois petites lieues de Thonon, & à cinq d'Evian, felon Baudrand, éd. 1705.

YVOY. Voyez IVOY.

YUPI, pays fort étendu de la Tartarie orientale, avec titre de royaume, entre celui de Nieulan, la Mer orientale, la Tartarie orientale, proprement dite, & la Chine. Il eft ainfi nommé, à caufe des peuples Yupi, qui l'habitent, felon Baudrand,

éd. 1705.

Le pays d'Yupi eft le long du fleuve Seghalien, & s'étend jusqu'à la Mer. La nation, qui l'habite, eft fort farouche, s'habille de peau de poisson, dont

elle fe nourrit, n'ayant aucune connoisfance de l'agriculture.

YUPURA, riviere de l'Amérique méridionale. Voyez CAQUETA.

YVRÉ-L'EVEQUES, bourg de France, dans le Maine, élection du Mans.

YVRÉ-LE-POLLIN, bourg de France, dans l'Anjou, élection de la Fléche.

YURUBESH, riviere de l'Amérique méridionale. Sa fource eft dans les montagnes, près de la fource de l'Iquiari; & après avoir pasfé fous la ligne, fe rend dans le Rio-Negro. Cette riviere communique avec l'Yupura, par le moyen d'un lac, appellé Marahi. Carte du cours de l'Amazone, par M. de la Condamine.

YUSBECS, (Les) peuple Tartare. Ce font les mêmes que les Usbecs. Voyez, au mot TARTARE, l'article TARTARES USBECS.

YUTAI, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département d'Yencheu, deuxième métropole de la province. Elle eft fous les 35 d. 50'. de latit. Atlas Sinenfis.

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YU-VEN, (Les) Tartares orientaux de la nation des Sienpi. Ils étoient fitués au-delà du LeaoTong, & foumis anciennement aux Huns du Midi. Ils fe rafoient la tête, ne laisfant, fur le fommet, qu'un toupet de cheveux, qu'ils regardoient comme un ornement. On prétend que leur langue étoit différente de celle des autres Sienpi. L'an 285, de JefusChrift, ils avoient un chef, nommé Mohai, qui étoit ennemi de Mouyunghoi, autre chef des Sienpi, fondateur de la dynastie des premiers Yen. Ce petit état ne fubfista qu'environ 52 ans, depuis 292, jusqu'en 344, qu'il fut détruit, par les Yen. Voyez 'Histoire Générale des Huns, par M. de Guignes,

t. 1, p. 195.

YXI, ville de la Chine, dans la province de Channfi, au département de Pingyang, feconde métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pékin, de 6 d. 49'. par les 36 d. 38'. de latit. Atlas Sinenfis.

YXUI, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département de Cincheu, quatriéme métropole de la province. Elle eft plus orientale que Pékin, de 1 d. 40'. par les 36 d. 14'. de latit. Atlas Sinenfis.

I. YYANG, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département de Honan, fixième métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pékin, de 5 d. 30'. par les 35 d. 2'. de latit. Atlas Sinenfis.

2. YYANG, cité de la Chine, dans la province de Honan, au département d'Yu, grande cité de la province. Elle eft plus occidentale que Pékin, de cinq dégrés fix minutes, par les 35 d. 13'. de latit. Atlas Sinenfis.

LE GRAND

DICTIONNAIRE

GÉOGRAPHIQUE,

HISTORIQUE ET CRITIQU E.

Z

ZAB.

A, riviere d'Afrique, dans l'empire
de Maroc, au royaume de Fez, &
dans la province de Cuzt, felon
Marmol, Descr. d'Afrique, l. 2,
p. 296, qui dit que la ville de Teu-
rert eft bâtie au bord de cette ri-
viere.

ZAARA, partie fort confidérable de l'Afrique, ainfi nommée, par les Arabes, comme qui diroit par le Défert. On l'appelle ausfi fouvent Zahara, & Sahara. Elle eft fort étendue dans l'intérieur de l'Afrique, du Levant au Couchant, étant bornée, au Septentrion, par le Biledulgerid; à l'Orient, par la Nubie; à l'Occident, par l'Océan Atlantique; & au Midi, par le pays des Négres. On la divife, le plus fouvent, en fept parties ou déferts, qui font ceux de Berdoa, Borno, Gaoga, Lempta, Targa ou Zaghara, Zanhaga & Zuenziga. Il y a peu de villes & de places dans ce grand pays, où à peine trouve-t-on les places de même nom, à caufe des grandes campagnes de fable mouvant, qui incommmodent fort les habitans fur-tout, quand ils font agités par les vents; c'eft pourquoi, les Arabes appellent ce pays la Mer de fable, felon Jean Léon l'Africain. On ne peut pas même voyager dans ce pays-là, dont les habitans font esclaves tous ceux qu'ils prennent, & les vendent aux Etrangers. A peine permettent-ils à quelques Mandingues de trafiquer chez eux. Au reste, c'eft le pays des anciens Gétules & des Garamantes. Voyez SAHARA. * Baudrand, Dict.

1. ZAARAM, ville de l'Arabie-Heureufe: Ptolomée, 1.6, c.7 2 en fait la réfidence du roi des Cinadocolpites. Le manuscrit de la bibliotheque Palatine, lit Zabram, au lieu de Zaaram.

2. ZAARAM: Corneille, fans citer fon gadit: nom ancien d'Algiar, ville de l'Arabie

rant, Pétrée.

ZAB, riviere d'Afie, dans la Perfe. Tavernier, Voyage de Perfel. 2, c.7, dit, qu'on trouve cette riviere, en descendant le Tigre, depuis Ninive, jusqu'à Babylone, & il ajoute, qu'elle fe jette dans le Tigre, du côté de la Chaldée. A demi-lieue au

ZAB.

&

desfous de cette riviere, il y a un beau château de briques, bâti fur une petite colline, & qui, parce qu'il n'eft point habité, commence à fe ruiner.

1. ZABA, ville de l'Inde, au-delà du Gange: Ptolomée, 1.7, c. 2, la place dans les pays des Lestes ou des Pirates. Le manuscrit de la bibliotheque Palatine, porte Zaba, pour Zaba.

2. ZABA. Voyez ZABI.

3. ZABA. Voyez ZABATUS.

ZABACHE ou LA MER DE ZABACHE; autrement, LA MER D'ASOPH, en latin, Palus Mæotis. C'eft un lac, fitué fur les confins de l'Europe & de l'Afie, entre la petite Tartarie & la Circasfie. On lui donne fix cent milles, ou deux cens lieues de tour; mais il a fi peu de fond, & tant de bancs de fable, qu'il ne peut porter que des barques. Ce lac, formé, en quelque maniere, par l'embouchure du Don ou Tanaïs, & par un grand nombre de petites rivieres, s'étend, en longueur, du Nord oriental, au Midi occidental, depuis Afoph, jusqu'à la Péninfule de Crim. Il communique à la Mer de Gnil, qui eft formée de fes eaux, & il fe décharge dans la Mer Noire, par deux grands détroits, féparés l'un de l'autre, par l'isle de Tameraw. Les principales rivieres, qui se jettent dans la Mer de Zabache, outre le Don, font:

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