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tons établirent la paix entr'eux, & il fut décidé que les p. réformés habiteroient les communautés extérieures & les Catholiques les intérieures ; ce qui fut exécuté. Depuis ce tems chaque parti a formé une petite république qui a fon chef, fa juftice, fa police & la banniere à part mais pour les affaires matrimoniales, les Catholiques, comme les p. réformés, fe pourvoient par-devant l'officialité de l'évêque de Conftance.

Les communautés intérieures & catholiques font Schwendi, Rentin, Lenh, Schlatt, Gonten & Ringgebach, compofées des villages de ce nom, & de quelques autres, comme Appenzell, Brulliffaw, Winkelbach, Haljen & Idergrub, qui font deux paroiffes, Appenzel &

Inder Grub.

Les communautés extérieures & p. réformées font, Trogen, Hérijjaw, Teuffen, Urneschen, Huntwel & Hays ou Abhayss, compofées des villages de ce nom, & d'un petit nombre d'autres qui font fix paroiffes.

que

Ces douze communautés enfemble compofent un confeil général & fouverain, qui s'affemble tous les ans le dernier dimanche d'avril dans le bourg d'Appenzel où préfide le premier magiftrat nommé Amman, qui n'eft deux ans en charge. On choifit dans cette affemblée douze confeillers de chaque communauté, pour compofer ce grand confeil, qui fe trouve de 144 perfonnes. Outre cela dans les affaires d'importance, on eft obligé d'affembler tout le peuple, qui eft fort jaloux de fa liberté. La différence de religion a fouvent introduit dans ces affemblées des divifions, par les différens intérêts: ceux du dedans s'étant quelquefois engagés à des alliances que ceux du dehors n'approuvoient pas. * Longuerue, Desc. de la France, part. 1, p. 288.

APPHA, ville d'Afie, dans la Parthie, felon Ptolomée, 1. 6, c. 5, elle étoit dans l'Articene.

pas

APPHADANA, ville de la Méfopotamie, felon le même, 7. 5, c. 18. Ortelius a raifon d'avertir qu'il ne faut la confondre avec une autre Apphadana que le même auteur met auffi dans la Méfopotamie, mais fur l'Euphrate; au lieu qu'Apphadana étoit fur le Chaboras beaucoup plus vers le nord occidental. Voy. APADNA.

APPHANA, ifle du golfe Perfique, felon le même. Il l'attribue à l'Arabie heureuse: il y a bien de l'apparence que c'eft l'ifle de CARGH, vis-à-vis de l'embouchure de l'Euphrate & du Tigre joints ensemble.

APPHAR, ville de la Mauritanie Céfarienne, felon Ptolomée, l. 4, C. 2.

APPIA VIA, c'est-à-dire LA VOYE APPIENNE : je réferve au mot VOYE, un éclairciffement fur les voyes ou routes publiques des Romains.

APPIA &

APPIANI, peuple de l'Afie mineure, dans le département de Synnade, ville de la grande Phrygie, felon Pline, l. 5, c. 29. Dans le VI concile général, on trouve Pierre, évêque de la ville d'Appia, qui y fouscrivit avec l'évêque d'Ancyre. Ces deux fiéges font attribués à la Phrygie Pacatienne. Le P. Charles de Saint Paul, Géog. Sacr. p. 231, nomme mal cette ville APIRA. Hiérocles, dans fa notice, la nomme beaucoup mieux Appia, au lieu de Nectarius Apirenfis qu'écrit le P. Charles de S. Paul. Holftenius obferve que dans les plus anciens manuscrits on trouve APPIAS, c'eft le genitif grec d'Appia.

PEN;

APPIANUM ou APIANUM. Paul Diacre, dans fon hiftoire des Lombards, 1. 3, met ce nom diversement écrit, felon les différens exemplaires, entre les lieux du Trentin. Lafius juge que ce doit être le château de HEPOrtelius aime mieux AVIANO. APPIARIA, ville de la Baffe Myfie, ou ce qui eft la même chofe, de la feconde Moéfie. Antonin Itiner. & le livre des notices, fect. 29, en font mention. Le premier la met à XIII milles de Tigra, & à xvi de Transmarisca, fur la route de Viminacium à Nicomédie en fuivant les rivages du Danube, & du pont Euxin. La notice de Hiérocles la compte aufli pour une des fept villes de Myfie.

1. APPIDANUS, riviere de la Theffalie, où elle fe jette dans le Penée. Il eft plus ordinaire de l'écrire avec un fimple p. Properce, l. 1, Eleg. 3, v. 6, l'écrit avec deux pp. pour la meture de fon vers.

Qualis in herbofo concidit Appidano. Voyez APIDANUS.

2. APPIDANUS. Quelques-uns prétendent qu'il y avoit une riviere de ce nom dans la Troade, comme le remarque Dubois dans fon commentaire de Properce pour pour l'ufage du dauphin.

APPLEBY, Abaliaba ou Abellaba, ville d'Angleterrė en Weltmorland, dont elle est la capitale, fur l'Eden à 200 milles de Londres. C'étoit autrefois une ville d'importance. Il n'y a plus qu'une rue, qui n'eft pas même fort peuplée. Cependant on y tient toujours les affifes, & c'eft la feule ville dans cette province qui ait le privilége d'envoyer des députés au parlement: il y a une école publique & un hôpital.* Etat préfent de la Gr. Bret. t. I, p. 121. Long. 14, 48, latit. 14,45.

APPLEDORE, bourg d'Angleterre, dans le Kent, fur la riviere de Rother, à 5 milles anglois de la Rye au feptentrion, à 16 de Cantorberi au midi, & autant de Douvres au couchant, felon Spéed, & à 54 milles de Londres au fud. * Baudrand, éd. 1705.

APPULIA. Voyez APULIA.

APRAGOPOLIS, nom qu'Augufte donna en plaifantant à une ifle voifine de celle de Caprée, à caufe de la vie oifive qu'y paffoient ceux de fa cour qui s'y alloient divertir. Ce mot eft formé de A'payia, qui veut dire oifiveté, pareffe, & de nós Ville.* Sueton. in Auguft. c. 98.

1. APREMONT, felon Longuerue, Descrip. de la France, part. 2, p. 196, feigneurie dans la Lorraine, avec titre de baronnie. Elle confine avec le territoire de S. Mihel: c'eft un des plus anciens fiefs de l'évêché de Metz, & un de ceux que l'évêque Etienne de Bar remit fous fon obéiffance vers l'an 1140.

Après la mort de ce prélat la baronnie d'Apremont fut partagée entre plufieurs familles. Godefroi, comte de Sarbruc, rendit hommage à Jacques de Lorraine, évêque de Metz, l'an 1243, pour une portion de cette baronnie. On trouve un Gobert d'Apremont parmi ceux qui accompagnerent S. Louis à la Terre Sainte: Huart d'Ẩutels & Jean fon fils reconnurent en 1301 qu'Apremont relevoit de l'évêché de Metz; ainfi il eft probable que les comtes de Sarbruc, les fieurs d'Autels & d'Apremont eurent chacun une portion de cette baronnie, & que les derniers changerent leur nom de famille en celui d'Apremont. Ils reconnoiffoient tous l'évêque de Metz pour feigneur fuzerain.

De Gobert, qui accompagna faint Louis, descendoit Godefroi ou Géofroi, qui, reconnoiffant Ademar de Monteil, évêque de Metz, pour feigneur dominant, obtint fon confentement pour l'aliénation qu'il faifoit de quelques dépendances de fa baronnie l'an 1346. Le même Godefroi obtint de l'empereur Charles IV un privilége, par lequel la feigneurie d'Apremont feroit affectée à perpétuité aux aînés mâles de cette maifon, qui auroient le droit d'annoblir, & de battre monnoie; mais il n'eut pas pas lieu, parce qu'il parut injufte que l'empereur fit cet établiffement dans un fief de l'évêque de Metz, fans fon confentement. Wenceslas, frere de l'empereur, & duc de Luxembourg,acheta la baronnie d'Apremont, dont il fit hommage, & rendit les devoirs de vaffal à Théodoric de Boppart, évêque de Metz, l'an 1377.

Godefroi, baron d'Apremont, prit bientôt après posfeffion de cette baronnie, qu'il donna à fon fils Godefroi l'an 1380, quand il le maria avec Jeanne de Saulx. Gobert d'Apremont, fils de Godefroi, eut un fils nommé Gobert; mais il aima mieux donner la baronnie d'Apremont à fa fille Jeanne. Il la maria à quelqu'un de la maifon d'Autels, qui avoit acquis un ancien droit fur cette baronnie: de la maison d'Autels, le droit paffa, par mariage, à la maifon de Linange.

Jean Henri, comte de Linange, avoit un quart d'Apremont l'an 1561, dont il fit hommage, & rendit fes devoirs à Charles, cardinal de Lorraine, administrateur de l'évêché de Metz. Dans la même année Louis Fretel, chevalier, baron d'Apremont, fit hommage au même cardinal de ce qu'il y avoit, & en donna fes lettres en forme l'an 1563.

Après cela le cardinal administrateur, pour affoupir les différends furvenus entre lui & le duc de Lorraine pour des terres contentieuses, lui céda tous les droits de fiefs & arriere-fiefs, régales, jurisdictions & reffort, qui lui pouvoient appartenir à caufe de fon évêché de Metz, en la baronnie, terre & feigneurie d'Apremont; à la charge

t

que le duc acquiteroit le cardinal adminiftrateur des de voirs dûs à caufe d'Apremont, & qu'il en feroit foi & hommage à l'empereur & à l'empire, tels que lui, comme évêque, & fes fucceffeurs feroient obligés de faire; & en conféquence le cardinal déchargea les vaffaux, officiers & fujets de la baronnie de tous les droits, devoirs & fervices qui lui étoient dûs & à fes fucceffeurs.

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Le duc Charles s'étant mis en poffeffion de la baronnie d'Apremont, ne crut pas pouvoir, en vertu du traité qu'il avoit fait avec le cardinal Charles de Lorraine évêque de Metz, fe rendre indépendant de l'évêché de Metz pour cette baronnie, & fit foi & hommage à fon fils, le cardinal de Lorraine, de cette feigneurie, qu'il reconnut être mouvante en plein' fief de cet évêché.

Le duc Charles II étant mort, fon fucceffeur Henri rendit les mêmes devoirs l'an 1610 au cardinal de Givri, fucceffeur du cardinal de Lorraine à l'évêché de Metz, & promit de rendre à ce prélat les fervices & obéiffances qu'un fidéle vaffal eft tenu de rendre à fon feigneur féodal.

Cependant les descendans mâles de Gobert d'Apremont, établis dans le Rhételois, où ils étoient feigneurs de Sorci, foutenoient leurs prétentions, & prenoient le titre de comtes d'Apremont. Charles, comte d'Apremont, n'avoit qu'une fille nommée Marie-Louife, qui époufa le duc de Lorraine Charles III, rétabli dans les états, & qui s'accommoda avec le comte, à qui il donna dequoi vivre; mais fon gendre ayant été chaffé de fes états l'an 1670, le comte perdit tout : étant mort quelques années après, fes plus proches parens céderent leur droit l'an 1676 au comte de Rekein, près de Maftrick.

Le feu roi Louis XIV, ayant joui d'Apremont depuis l'an 1670, l'a reftitué au duc de Lorraine Léopold, comme faifant partie des terres & des états dont fon grand oncle le duc Charles III étoit en poffeffion.

La feigneurie d'Apremont eft entre la Meufe & la Mofelle, & ne dépend ni du duché de Lorraine, ni du duché de Bar.

2. APREMONT, château fortifié de Savoie : il a donné fon nom à une illuftre famille, eft affez près de Montmelian à l'oueft nord-oueft. Il fut forcé en 1742 par l'infant d'Espagne dom Philippe. Long. 23, 34, la45,32'.

tit.

1. APRI. Voyez APRIO & APROS.

2. APRI. Voyez CAPRUS.

3. APRI MONASTERIUM, nom latin d'EBERSMUNSTER. Voyez ce mot.

APRIGLIANO, Aprilianum, bourg du royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, à trois lieues de Cofence vers l'orient. On croit communément que c'est l'APRUSIUM des anciens Brutiens, que d'autres placent à Caftro Villare. Baudrand, éd. 1705. *

APRILIS LACUS, lac d'Italie dans la Toscane, & dont il eft parlé dans l'itinéraire d'Antonin. C'eft aujourd'hui Lago di Caftiglione. Voyez ce mot, & Prilis qui eft le nom que Pline lui donne.

APRIO, Apros, ville de la Turquie en Europe, dans la Romanie, au milieu du pays, avec un archevêché grec fur la riviere de Lariffa, entre Trajanopolis à l'occident & Rhodosto à l'orient. Elle eft de peu de conféquence à préfent, & comme un bourg. * Baudr. éd. 1705.

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APROS eft l'ancien nom d'APRIO. C'étoit une ville de Thrace & une colonie, felon Pline, 1. 4, c. 11, qui la met à 188 mille pas de Philippe. Ptolomée, 1.3, c. la compte entre les villes méditerranées de la Thrace A'or xonavia. Le Pere Hardouin lit A'apes, & c'eft ainfi qu'il faut lire. Etienne le géographe dit auffi Aps. Une ancienne notice, imprimée dans l'hiftoire byfantine, & réimprimée par Schelftrate, t. 2, p. 782, nous apprend que cette ville s'appelloit anciennement Théodofiopolis, & qu'elle prit enfuite le nom d'APRUS, à caufe d'Aper ou Apros, beaupere de Carus. Sophien cité par Ortelius, dit que le nom moderne de ce lieu eft APRI. Une notice (ibid. p. 670.) qui régle le rang des églifes du patriarchat de Conftantinople, donne à Apros l'onziéme rang entre les archevêchés. Une autre notice met le fiége d'Apros dans l'Europe proprement dite (ibid. p. 673,) & prife pour une des provinces de Thrace.

APROSITOS, Ifle de l'Océan Atlantique. Ptolomée, 1. 4, c. 6, nomme ainfi la plus feptentrionale des ifles Fortunées, qu'il mettoit toutes fur une ligne du nord au fud. Cette dispofition vicieuse, jointe à la différence qui

fe trouve entre le nombre & la position qu'il donne à ces ifles, & ce que l'on trouve préfentement, ne permet guè res de deviner laquelle des Canaries il nomme ainfi. Ce mot Aprofitos lignifie inacceffible, & c'eft peut-être ce qui a donné lieu à imaginer l'ile chimérique d'EncuBIERTA. Voyez cet article.

APROSOPITES NOMOS, ou

APROSOPITICA PRÆFECTURA, nôme ou province d'Egypte, felon Strabon, l. 17, p. 802, qui y met la ville de Venus 'Appodirns ons. Ptolomée, 1.4, CS, appelle ce nôme PROSOPITES. Pline, l. 5, c. 9, lui donne auffi ce nom. Il étoit au bord oriental du Nil près du Delta.

APROUAGUE, montagne & riviere de l'Amérique méridionale dans la Guiane, au midi de l'ifle de Cayenne, dans l'intérieur du pays qui n'eft pas encore connu. La montagne eft fort élevée. On l'apperçoit diftinctement en pleine mer. La riviere qui y prend fa fource, a fon cours vers le nord, où elle fe rend dans la mer entre l'ifle de Cayenne & le cap d'Orange. Cartes de l'Amérique mérid. par M. de la Condarine, de l'Ifle, Robert.

APRUMACENSIS, fiége épiscopal d'Italie : il reconnoiffoit pour métropolitain celui de Janua. Ce qui pourroit faire perdre la véritable trace de ce fiége, c'est que la notice (felon Schelftrate, Ant. Ecclef. t. 2, p. 750, où je le trouve) le met fous la Pouille, in Apulia; mais c'eft une faute du copiste qui a oublié, fans doute, le titre in Etruria devant le métropolitain de Pife qui précéde celui de Janua dans cette notice. Elle met pour métropolitain Januenfis, & pour fuffragans Bobtenfis, Aprumacenfis & Maranenfis. D'autres exemplaires de cette notice portent Bobienfis, Aprimacenfis, Naulenfis, Mazanenfis, Brimiacenfis, Nobienfis. Il eft vifible qu'il s'agit ici de l'archevêché de Gênes, qui a pour fuffragans les évêques

Albingaunenfis, Albengue; Naulenfis, Noli; Brugnatenfis, Brugneto; Nebienfis, Nebio; Marianenfis, Mariana; Accienfis, Accia;

dans l'ifle de Corfe;

dans

& Bobienfis au duché de Milan. Aprumacenfis me paroît le même que celui de BRUGNETO, & corrompu de BRUGNATENSIS.

1. APRUS. Voyez APROS.

2. APRUS, nom latin de la riviere de WIEPRS, qui coule dans la Pologne.

APRUSA, felon Pline, l. 3, c. 15, nom latin d'une riviere de la Romagne. C'est l'AVESA, felon le P. Hardouin, ou la PLUSA, felon Ortelius & Léandre.

APRUSTANI, peuple d'Italie, dans le cœur du pays des Brutiens, felon Pline, 1. 3, c. 11. Le P. Hardouin croit qu'ils étoient ainfi nommés d'A"Cuspo, ville que Ptolomée, 1. 3, c. 1, place dans la grande Gréce. Baudrand dit Apruftum, ville des Brutiens, & cite Pline. Le nom d'Apruftum ne fe trouve point dans cet auteur. Gabriel Barri dit que c'eft préfentement CASTRO-VILLANO. Baudrand dit que c'eft CASTRO VILLARE; & que, felon d'autres, c'eft APRIGLIANO.

1. APRUTIUM, ville de l'Abruzze ultérieure. C'est préfentement TERAMO : quelques-uns la nomment Apru tina Civitas. Voyez TERAMO.

pays

2. APRUTIUM, nom latin que les modernes ont inventé pour fignifier l'ABRUZZE, province du royaume de Naples. Ce nom eft inconnu à tous les anciens géographes, même à l'anonyme de Ravenne. Ce même n'eft connu d'eux que fous le nom de divers peuples qui l'occupoient alors; favoir, les PICENTES en partie, FRENTANI en partie, PELIGNI, VESTINI, MARUCCINI, MARSI & les SAMNITES proprement dits, en partie. C'est fous ces noms qu'il faut chercher l'Abruzze dans les anciens auteurs; & non pas fous celui d'Aprutium, qui n'est que le nom moderne latinifé. * Baudrand, éd. 1682. APS, Alba Helviorum. Voyez ABS. APSALUS, ville ancienne de la Macédoine, dans le canton des Albotes, felon Ptolomée, l. 3, c. 13. APSARUS. Voyez ABSARE I & 2. APSASIUM, lieu voifin de Conftantinople, felon Pierre Gille, dans fa description du Bosphore.

APSILÆ, peuple voifin de la Lazique, felon Arrien & Etienne le géographe qui le cite. Pline, l. 6, c. 4, le nomme ABSILA, & le P. Hardouin dit que leur forte

reffe nommée Sebaftopolis devint une grande ville, & qu'elle a confervé jusqu'à préfent fon ancien nom en celui de SAVATOPOLI. C'eft le même peuple que les Abfiliens de Procope. Voyez ce mot.

APSINTHUS. Voyez APSYNTHUS."

1. & 2. APSORUS ou APSORRUS, ville & riviére, c'est la même chose qu'ABSARE.

3. APSORUS ou APSORRUS. Voyez APSYRTIDES. APSUS, riviére de la Macédoine, felon Plutarque, in Flamin, Cefar, de Bel. Civil. l. 3, c. 13, dit qu'il campa fur les bords de l'Apfus aux confins des Apolloniates; il dit encore (ibid. c. 19) qu'il n'y avoit entre le camp de Pompée & le fien, que l'efpace de la riviére Apfus. Lucain, 1. Strabon 5, Strabon l. 7, p. 316, & Ptolomée, 1. 3, c. 13, en font auffi mention. Les interpretes de ce dernier l'expliquent par SPIRNASSE; d'autres difent qu'il s'appelle préfentement l'ASPRO; d'autres difent que c'eft UREO; c'est-à-dire, en bon françois, que l'on ne fait quel nom lui donner. Le P. Lubin dans fes tables géographiques, dit que l'Apfus coule dans le pays des anciens Taulantiens, qui eft la partis occidentale de la Macédoine, entre l'Illyrie & l'Epire, & fe décharge dans la mer Adriatique. Il allégue enfuite Plutarque, dont voici les paroles de la traduction de Dacier, dans la vie de Flaminius, t. 3, P. 545; il trouva que Publius étoit bien campé devant l'armée de Philippe, qui, depuis longtems, gardoit les paffages, & les défilés le long de l'Apfus; mais qu'il étoit la fans rien faire, à caufe de la difficulté des lieux. Après avoir donc pris le commandement, & renvoyé Publius, il commença à confidérer & examiner l'affiéte du pays. Il eft naturellement fortifié comme celui de Tempé, mais il n'a pas comme lui de beaux bois, des forêts d'une verdure charmante, des endroits délicieux & d'agréables prairies. A droite & à gauche ce font de longues & hautes montagnes, qui font en bas une vallée fort profonde, le long de laquelle coule l'Apfus, affez semblable par fa figure & par fa rapidité au Penée. Il coule au pied de ces montagnes qu'il défend, & ne laille en tre deux qu'un petit chemin, taillé dans le roc, fi efcarpé & fi étroit, qu'une armée ne pourroit y paffer que très-difficilement, & avec des peines infinies, quand il ne feroit pas défendu; & pour peu qu'on le défendît, il feroit abfolument impraticable.

APSYNTHUS, ville de Thrace, felon Etienne le Géographe, qui remarque que le canton s'appelloit Apfunthis. Au mot Anus, il obferve que c'eft la même ville. Il ajoute au même endroit, qu'à l'embouchure de l'Hebre, qui fe partage en deux branches, eft fituée la ville d'Enus, bâtie par les Cyméens; mais celle-ci, pourfuit-il, a été appellée ainsi, parce qu'auprès d'Offa eft une riviére nommée Anus, & un village de même nom. Denis le Periegete, v. 575, nomme APSINTHIUS, une riviére de la Thrace, au bord de laquelle les Bistonides faifoient leurs bacchanales; mais, comme il n'en parle qu'en paffant, il n'en fournit que le nom, & l'épithete de Thracien. Je foupçonne que c'eft moins le nom propre d'un fleuve qu'une épithete de l'Hebre, ainfi défigné, parce qu'à fon embouchure étoit Apfynthus, qui eft aujourd'hui ENO; & que Diodore a dit l'Apfinthien, en fous-entendant le mot fleuve, pour dire le fleuve qui coule à Apfynthe. Euftathe, expliquant le cinq cens foixante-cinquiéme vers du Periégete, fait un peuple nommé les APSINTHIENS; mais je ne vois pas que Denis en ait parlé, comme le dit Ortelius.

APSYRTIDES, ifles du golfe Adriatique, felon Etienne le géographe, & Strabon, 1.7, p. 315. Pline, l. 3, c. 26, écrit ABSYRTIDES. Joignant cette côte, dit Strabon, (il parle de celle d'Iftrie) font les ifles Abfyrtides, où l'on dit que Medée tua fon frere Abfyrte qui la pourfuivoit. Quoique j'aie tâché de réfuter ce fentiment au mot ABSARE II, & que je fois perfuadé que s'il y a quelque chofe de vrai dans ce fait, il ne s'eft pas paffé dans ces ifles, j'ai cependant cru en devoir rapporter les principaux témoignages, d'autant plus qu'ils éclairciffent la géographie, qui eft mon plus grand objet. Hygin, Fabul. 23, parle ainfi Æete ayant fu que Medee avoit pris la fuite avec Jason, fe munit d'un vaiffeau, & envoya fon fils Abfyrte, avec des gens aimés, à fa pourfuite. Abfyrte, l'ayant fuivie jufqu'à l'ifle de Corcyre, dans la mer Adriatique, chez le roi

des

voyes

Alcinoüs, & voulant décider la querelle par la voye armes, Alcinoüs s'entremit pour les détourner des de fait. Cet auteur ajoute peu après le lendemain lorfqu'ils furent venus en jugement, Medée, ayant fait voir qu'elle étoit femme de Jafon, fut remife à fon mari. Néanmoins, après leur départ, Abfyṛte, craignant fon pere à caufe des ordres qu'il en avoit reçus, les pourfuivit jufques dans l'ifle de Minerve, où Jafon facrifia à la Déeffe, tua Abfyrte qui furvint, & Medée l'enfevelit. Ils partirent de-là, & les gens de Colchide, qui avoient accompagné Abfyrte, n'ofant se préfenter fans lui à Eete, s'établirent en cet endroit, bâtirent une ville qu'ils nommerent Apfore du nom d'Abfyrte. Cette ifle eft dans l'Iftrie, attenant celle de Pola, & près de l'ifle de Veglia: c'est ainfi que parle Hygin. Ceux qui examineront ma verfion fur le texte de cet auteur, verront que je fuis les corrections de Cluvier. (Ital. ant. l. 1, c. 21, p. 214.) Il y a plus d'embarras fur le nombre des Abfyrtides. Ptolomée, l. 2, c. 17, dans fa description de l'Illyrie, ne met qu'une ifle qu'il nomme Apfore. Il y place deux villes, Crepfa & Abfore. Mela, l. 2, c. 7, fait deux ifles diftinctes d'Abfore & Abfyrtis. Le paffage de Mela n'eft rien moins que clair; car il donne tout de fuite les ifles du golfe Adriatique, in Adria Apforos, Dyfcelados; Abfyrtis, Iffa, Pityia, Hydria, Electrides, Nigra Corcyra, &c. On ne voit point là combien il y avoit d'Apfyrtides. Cellarius, Geog. ant. l. 2, c. 8, p. 6233 c. 8, p. 623, lui impute de n'en avoir mis qu'une feule, quoique l'on trouve dans Mela Abforos & Abfyrtis; mais c'eft de quoi il le blâme, & il prétend que ces deux ifles n'en font qu'une au jugement de Ptolomée. Voffius a cru que Dyfcelados étoit une ifle chimérique, forgée d'une épithete mal entendue dans ce vers d'Apollonius, l. 4, v. 565: Ισσμ τε Δυσκελαδός τε καὶ ἱμερτὴ Πιτύεια. C'est-à dire, Issa, où l'on entend un bruit terrible, & la délicieuse Pytiée. Cluvier trouve qu'en effet les Apsyrtides étoient au nombre de quatre; felon lui, la plus grande, qui eft au milieu, a nom CHERZO; la feconde, qui en approche le plus pour la grandeur,eft au midi, & s'appelle OSERO; les deux autres font au nord ; favoir FEROSINA & CAO. Il prétend que ce qui a engagé les anciens à n'en faire qu'une ifle, c'eft qu'elle ne font féparées que par de petits bras de mer fort étroits, qui ne font que comme des canaux, d'où vient qu'encore à préfent on les défigne fouvent par le nom de l'ifle de Cherfo. Apollonius & Méla n'en ont défigné que deux, apparemment parce qu'ils comprenoient les deux feptentrionales avec celle du milieu. Pline, l. 3, c. 21, à l'endroit cité, n'a pas tant fongé à nommer les ifles, que les villes entre lesquelles étoit Abfyrthum dans l'une des Absyrtides: c'eft l'Abforis d'Hygin & l'Abforus de Ptolomée, que l'on peut aufli fort bien nommer Abfyrtis. Méla emploie les deux mots, parce qu'il les a trouvés exprimés différemment en différens auteurs. Cette ville eft préfentement nommée Ofero par quelque changement de lettres, & eft dans la plus grande des ifles, fur le canal même. C'eft delà que l'ifle voifine a pris fon nom. C'est là qu'étoit le temple de Diane, fi nous en croyons les fables des Grecs. Les gens de la fuite d'Apsyrte, n'ofant aller retrouver leur roi, s'y établirent & y bâtirent cette ville. Il y avoit encore une autre ville nommée Crepfa par Ptolomée, & Crexa par Pline, & même, à juger fur l'expreffion de ce dernier, on pourroit croire que le nom de Crepfa ou Crexa a été commun à cette ville & à l'ifle. Les fables des Grecs ajoutent que plus de fept cent vingt ans avant l'ére vulgaire, les Abfyrtiens, partant de ces ifles, allerent fonder dans le continent d'Iftrie la ville de Pola. Mais, comme obferve fagement Cluvier, on n'eft pas obligé d'y ajouter foi, puisqu'ils mettent fur le pont Euxin, dans le voifinage de la Colchide, une contrée, une ville & une riviere, qu'ils difent avoir pris leur nom de l'avanture du même Absyrte. On peut voir fur ce fujet Hygin, Fab. 26. Pline, 1.6, c. 4 & 9. Ptolomée, 4. 2. c. 17. Arrien, (Peripl. Ponti Eux.) & Procope, Gothic. I. 4. Apollodore luimême dit qu'Absyrte périt par les embuches de fa fœur, & que fon corps, emporté par le Phase, riviere de la Colchide, fut jetté fur les illes du pont Euxin, qui en prirent le nom d'Absyrtides.

Le GOLFE voifin de l'Iftrie, où font les Absyrtides, a

été diversement nommé par les anciens, POLATICUS SINUS (a), à cause de la ville de Pola: FLANATICUS SINUS (b), ou FLANONICUS (c); la table de Peutinger y met PORTUS PLANATICUS pour Flanaticus. On a fait plus; car le nom de la ville Flano, ou Flanona, qui eft aujourd'hui Fianona, a fait changer celui de l'ifle Absyrtis, laquelle a été nommée dans la fuite FLANONENSIS INSULA (d), ou même FLANO INSULA (), comme il roît par plus d'un témoignage des hiftoriens. * (a) Mela, 2, c. 3. (b) Plin. l. 3, c. 18 & 21. (c) Artemid. apud Stephan. Byfant. (d) Hift. tripartita l. 5, c. 2, & Paul Diac. Hift. Misc. 1. 11. (e) Socrat. 1. 2, c. 27. Niceph. Calift. 1. 9, C. 22, & Sozomen. 1. 4, c. 6.

1.

pa

APT, ville de France, en Provence, fur la riviere de Calaron, que Baudrand nomme Calavon, & Robbe, & quelques autres encore plus mal Coulon; elle eft fituée proche des montagnes. Pline, l. 3, c. 4, met cette ville dans la province de Narbonne, & en fait le chef-lieu du peuple Vulgientes: Apta Julia Vulgientium. Voyez aufli Hadr. Valefii Not. Gall. p. 27. Scaliger lit Vulgienfuum, d'autres Vulgentium & Vulgenfium. Quoiqu'il en foit, Pline femble mettre Apta au nombre des villes latines, en difant Oppida Latina Aqua Sextia Salyorum, Avenio Cavarum, Apta Julia Vulgientium. Une inscription, publiéé par le P. Sirmond, l'a fait regarder comme une colonie romaine. Col. Apta qu'on y lit eft pris pour Colonia Apta. Antonin fait mention de cette ville, & la place fur le chemin de Milan à Arles, entre Cisteron & Cavaillon; à cinquante-cinq mille pas de la premiere, & à trente & un mille de la feconde. Voici comment il fait fon calcul: de Cifteron à Forcalquier, Secufterone Alaunium, vingt-quatre mille pas : de Forcalquier à Ceirefte, village de Provence, Alaunio Catolucam, feize mille pas: delà à Apt, Catoluca Aviam Juliam, quinze mille pas; d'Apt, au lieu nommé alors Fines, vers l'endroit où eft aujourd'hui Maubec, feize mille pas; & delà à Cavaillon, quinze mille pas. Dans une autre route il met Apta Julia, au lieu d'Avia Julia. Surita, dans fes notes fur l'itinéraire, a remarqué que dans un feul exemplaire il y avoit Apta Julia, & dans tous les autres Avia Julia. Mais Avia & Abte paroiffent corrompus, & avoir été employés pour Apta. Il eft affez ordinaire aux mauvais copistes de confondre le p & le b. Dans les anciennes notices des provinces, & villes des Gaules, cette ville eft nommée Civitas Aptenfium, dans une feule Civitas Abtenfis pour Aptenfis, par la même erreur que l'on trouve Abte pour Apta: on la trouve au fecond rang parmi les villes de la II Narbonnoife. Robert, dans fa chronique, l'appelle Civitatem Abtenfem, & dit qu'avant le fiécle où il vivoit, on la mettoit dans la province d'Arles. Si cela eft vrai, contre les apparences, elle fut bientôt rendue à Aix fon ancienne métropole, & remife dans la feconde Narbonnoife. En effet, Gervafius Tisleberienfis, qui a été contemporain de ce Robert, & deux notices plus modernes qu'eux, nomment l'évêque d'Apt, comme le premier d'entre les cinq fuffragans de l'archevêque d'Aix.

Cette ville a confervé fon ancien nom; car aujourd'hui elle fe nomme encore APT, nom que les Romains peuvent lui avoir donné à raifon de fa fituation avantageufe: elle eft fituée fur les bords de la petite riviere de Calaron, à quelques lieues de la Durance. Le nom Julia de cette ville marque qu'elle doit fon origine à JulesCéfar, qui a fondé ou embelli la plupart des villes confidérables des Gaules. Elle pourroit auffi devoir ce nom à Augufte, fils adoptif de Jules-Céfar, qui, felon Dion, envoya plufieurs colonies dans la Gaule Narbonnoife.

L'évêché d'Apt (a) eft très-ancien. Les dépurés de cette églife affifterent au premier concile d'Arles l'an 314, fous le grand Conftantin. Ses évêques fe font trouvés dans le vie fiécle au concile d'Epaune & à plufieurs autres (b). S. Auspice, martir, qui vivoit vers l'an 92, ou, felon d'autres, en 162, fut le premier évêque d'Apt. L'églife cathédrale fut d'abord dédiée à la Ste Vierge; mais on la dédia à Ste Anne vers l'an 794, à caufe du corps de cette fainte, que l'on prétendit avoir été trouvé fous le regne de Charlemagne, & dont on croit garder le chef dans cette églife.

Le chapitre de la cathédrale eft compofé d'un prévôt, d'un archidiacre, d'un facriftain, d'un capiscol, & de neuf autres chanoines, fans compter trois bénéficiers qui

ont voix en chapitre comme les chanoines. Dans ce diocèfe il n'y a que trente-trois paroiffes & quatre abbayes, deux d'hommes & deux de filles. Celles d'hommes font: faint Eufebe de l'ordre de S. Benoît, qui eft fi ancienne qu'on ignore le tems de fa fondation; on fait feulement qu'en 1005, Durand, abbé de ce monaftere, fut évêque de Vence. Valfainte, de l'ordre de Câteaux, fondée en 1188. Les deux de filles font Sainte-Croix d'Apt, de l'ordre de Cîteaux; & fainte Catherine d'Apt, de l'ordre de faint Auguftin.

:

L'évêque partageoit autrefois la feigneurie de la ville d'Apt avec les comtes de Forcalquier mais il céda fa moitié en fief à la maison de Simiane, à condition qu'elle lui en feroit hommage. On voit par plufieurs actes paffés entre les bourgeois d'Apt & les feigneurs de Simiane, que ceux-ci faifoient battre monnoie à leur coin, ce qui prouve combien leur puiffance s'étoit élevée au-deffus de celle des comtes de Forcalquier. Ils vendirent, l'an 1319, leur feigneurie au roi Robert, comte de Provence; & la reine Jeanne, petite fille & héritiere de Robert, acheta, en 1355 de l'évêque Bertrand de Meyfenes, les droits féodaux : mais elle lui permit de porter toujours le titre de Prince, droit que les évêques ont abandonné depuis long-tems.

Cette ville a un bailliage: elle a droit de députer aux états & aux affemblées de la province. On prétend que l'enceinte des murailles d'Apt, lesquelles fubfiftent encore aujourd'hui, eft un ouvrage des anciens Romains. On voit auffi plufieurs beaux monumens d'antiquité dans cette ville. Longit. 23, 6′, latit. 43, 50'. (a) Longuerue, desc. de la France, part. 1, l. 3, P. 374. (b) Piganiol de la Force, descr. de la France, t. 3, p. 281.

APTA JULIA VULGIENTIUM, nom latin de la ville d'APT. Voyez l'article précédent.

1. APTERA, ville de Lycie, felon Etienne le géographe.

2. APTERA, ville de Créte, felon Etienne le géographe. Pline, 4.4, c. 12, l'appelle APTERON : le premier dit qu'elle fut ainfi nommée à cause du combat des mufes & des firénes, pour le chant, près de la ville & de la mer. Car les firénes ayant été vaincues, en quitterent de dépit les aîles qu'elles avoient fur les épaules; & étant devenues blanches, elles fe précipiterent dans la mer. La reffemblance de ce nom avec Tà¤à qui veut dire des aîles, & le noin d'un lieu voifin nommé Mauretor, où l'on prétend que cette dispute fe paffa, a pu donner lieu à l'imagination des Grecs d'inventer cette fable. Eufebe, dans fa chronique, dit que la ville prit le nom d'un roi nommé Apteras, & fe mocque de la fable avec raifon. Ptolomée nomme cette ville APTERIA, & ses interprétes difent que c'eft préfentement PALEOCASTRO. APTERIA &

APTERON. Voyez l'article précédent.

APTUCHI FANUM, ville d'Afrique dans la Pentapole, felon Ptolomée, l. 4, c. 4. Ses interprétes disent que c'eft LONGIFARIA. S. Augustin, Epift. 86, nomme ce lieu APTUNGIS, & ailleurs on lit dans ce même Pere (Epift. 161) APUNGITANUM pour Aptungitanum. L'évêque de ce lieu eft nommé dans la conférence de Carthage APTUNGINENSIS. Il y a peu de noms qui ayent été corrompus en tant de manieres que celui-là; car on lit dans quelques-uns PLEBS APTUGNITANA; dans d'autres, Autumnitana. Voyez les notes 116, 127 & 836 de Dupin fur la conférence de Carthage. Mais il ne faut pas confondre ce fiége avec celui d'Aptuca, qui étoit différent, quoiqu'on ne fache dans quelle province.

APUA, petite ville de la Ligurie, vers les fources de la riviere Magra. Tite-Live, . 39, en nomme les habitans APUANI LIGURES; Auguftin Juftiniani leur attribue la partie de la Toscane, qui eft entre la Magra & le Tibre. Cette contrée, dit Ortelius, eft nommée préfentement MAREMMA, & l'ancienne APUA eft, felon le même Juftiniani, & Léandre CASTELLO DI PONTE TREMOLO. Magin & Baudrand la nomment PONTE TREMOLI. Voyez ce mot.

ÁPUANI LIGURES. Voyez l'article précédent.
APULENSIS COLONIA. Voyez APULUM.

APULIA. Les Latins ont ainfi nommé cette contrée de l'Italie, qui eft à l'oppofite de la Gréce. Elle est encore défignée fous plufieurs autres noms. Les poetes & quelques hiftoriens l'ont nommée JAPYGIE, quoique la

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Japygie foit proprement la presqu'ifle où l'on s'embar-
que en plufieurs ports pour paffer en Grèce, & que l'on
appelle aufli MESSAPIE, CALABRE, & TERRITOIRE DES
SALENTINS. Il y en a d'autres qui ne regardent pas ces
deux derniers noms comme finonimes, & les diftinguent.
Tout ce qui eft hors de la presqu'ifle, depuis le Fortore
(Frento) jusqu'à Brinde & à Tarente, a été appellé Apu-
lia par les Latins, de forte qu'elle étoit féparée de la
presqu'ifle, nommée la Meffapie, par une ligne imagi-
née de l'une à l'autre de ces deux villes. La riviere de
Bradanus, aujourd'hui la Tacina, depuis fon embou-
chure jusqu'à environ xvIII milles au-deffus, la féparoit
de la Lucanie. Le Tifernus, aujourd'hui la riviere de
Biferno, la féparoit au nord des Frentani, depuis fon
embouchure jusqu'à environ xxvi milles plus haut. La
Mer fupérieure ou Adriatique la bornoit au nord-eft,
& elle avoit au couchant le Samnium, les Hirpins & la
Lucanie. On ne fait pas trop d'où lui eft venu le nom
d'APULIA. C'eft fe repaître de badineries, que de dire
que ce mot eft dérivé d'Apluvia ; c'est à-dire fans pluye,
fous prétexte qu'Horace la nomme altérée ou aride, fiti-
culofa. Elle fe divifoit en DAUNIENNE & PEUCETIENNE.
Voyez les articles DAUNIR & PEUCETIE. Voyez auffi l'ar-
ticle de la POUILLE.

APULUM, A" Touλov, ville de la Dacie, felon Ptolomée.
Ses Interprétes difent que c'eft WEISSENBOURG, en latin

ALBA JULIA.

coude vers le fud-oueft. Les Hollandois qui ont été dans cette riviere témoignent qu'à fon embouchure il y a une petite ifle longue qui finit en pointe, & qu'il fe trouve dans les bois qui bordent fes rivages, un grand nombre de perroquets & d'autres oifeaux, avec quantité de finges. Son cours eft du fud au nord, & fon embouchure dans un golfe fitué à l'orient de celui où tombe la riviere de Cayane, felon les cartes de Sanfon : ce géographe en met la fource dans un lac qui eft à l'orient du lac ou prétendue Mer de Parime, presque fous l'Equateur. *Corn. Dict. de Laet, Ind. Occid. 7. 17, c. 8.

Cette riviere dont parle de Laet, & Corneille après lui, eft fans doute la riviere qu'on trouve dans les cartes modernes fous le nom d'Aprouage ou d'Aprouague.

&

APUSCIDAMUS, lac d'Afrique. Pline, l. 31, c. 2, ne nous dit point dans quelle contrée : il obferve feulement que tout y nageoit, & rien n'y couloit à fond. Cette circonftance, qui n'eft pas fi merveilleufe ni fi incroyable qu'elle paroît à quelques-uns, eft commune à ce lac, à celui d'Asphaltide en Judée. Ifidore avoit quelque manuscrit de Pline bien vicieux, puisque dans fes origines, 7.3, c. 13, au lieu de ces mots, contrà in Africa lacu Apuscidamo omnia fluitant, nihil mergitur, il fubftitue ceux-ci où il n'y a aucun fens, contrà in Alce lacu per Porcidamum omnia fluitant, &c. Le P. Hardouin remarque que les manuscrits favorifent la maniere dont le passage fe trouve dans les imprimés.

APUYES (les), peuple de l'Amérique méridionale au Bréfil, affez avant dans les terres, vers la capitainie de Rio Janeiro, felon de Laet & d'autres. * Baudrand, éd. 1705.

APYRÆ, felon les notices eccléfiaftiques, ou

APYRI. Voyez TAPYRI.

APUNGITANUM. Voyez APTUCHI FANUM. APURIMA, riviere de l'Amérique méridionale dans le Pérou. C'eft la plus rapide de toutes celles de ce royaume. Elle eft à douze lieues de la riviere d'Abançay, & l'on y descend d'une bourgade d'Indiens, où il faut paffer par des lieux extrêmement dangereux, qui font la Laxa & le APYRE, felon Pline, l. 5, c. 27, ville de la Lycie. pont d'Apurima. La Laxa eft un fentier de 400 pas de Ptolomée, l. 5, c. 5, l'y place auffi, & la nomme APERlong, taillé dans des roches fort dures, qu'on descend RÆ, mais les notices épiscopales la nomment Apa comme un escalier; les degrés font faits en forte que Ortelius, Thefaur. dit qu'elle eft comptée entre les chaque bête de charge fe peut arrêter fur chacun de ces fiéges de la Phrygie Pacatienne au vi concile de Consdegrés, qui ont d'un côté de fort hautes montagnes de tantinople. rochers de quatre lieues d'étendue, & de l'autre une riviere, dont le bord eft aufli un rocher penchant à droite, muni à côté comme d'un mur ou rempart taillé, afin d'empêcher que les voyageurs ne tombent du haut en bas. De l'autre côté de la riviere font des montagnes & des bois impénétrables. Toutefois les anciens rois du Pérou avoient fi bien applani un chemin par ces endroits raboteux, qu'ils alloient fouvent par-là jusqu'à quatre lieues de la Laxa, le long de la riviere, en un certain lieu retiré, fitué dans le fond d'une vallée, proche duquel on dit qu'aujourd'hui il fe trouve beaucoup d'or. L'ouvrage du pont eft merveilleux. Il eft fait de bois, long de cent quatre-vingt pas, foûtenu d'un bout par une roche, & de l'autre bout par un grand monceau de pierres. Quoique ce pont ne foit foutenu dans fa longueur d'aucunes colonnes, à caufe que la riviere eft fi profonde dans ce lieu-là, qu'aucun fommier n'en peut atteindre le fond: il eft cependant accommodé & lié de telle forte, avec des anneaux, des clous & des chaînes de fer, qu'il peut porter de très-lourds fardeaux. Il y a un Espagnol qui a mille ducats de gage pour entretenir ce pont, où toutes les marchandifes qui y paffent, payent un demi ducat

pour cent.

APURWAKA, riviere de l'Amérique. Quelques-uns
l'appellent CAPERWACO (Capurwaca.) Elle a fon em-
bouchure à cinq lieues de la baye de Uviapoco, & de
Commaribo, vers le nord-oueft. Harcourt dit que fes
bords font fort peuplés de fauvages; mais Laurent de
Keymis, qui accompagna Raleigh en fes voyages, affure
-au contraire qu'étant entré dans cette riviere, & l'ayant
montée quarante lieues, il n'y découvrit aucun fauvage,
-ce qui ne doit pas furprendre, puisque les fauvages de
ces quartiers-là ont accoutumé de changer fouvent d'ha
bitation. Il rapporte qu'au pied d'une certaine monta-
fes
gne, gens avoient coupé autant de bois de Bréfil, que
leur chaloupe en pouvoit porter, & qu'il s'y trouve auffi
beaucoup d'arbres, dont l'écorce approche de la canelle.
Cette riviere eft large, & il y a dans fon embouchure
plufieurs petites ifles. Diverfes petites rivieres, & quel-
ques torrens y portent leurs eaux d'un côté & d'autre.
On dit que fa pointe la plus avancée en mer eft à 4 deg.
24 de latitude feptentrionale. Son canal monte premié-
rement vers le fud-eft, & delà il fe courbe comme un

AQUA. Ce mot, dans la langue latine, fignifie l'EAU. On peut voir les remarques curieufes que j'ai raffemblées au mot EAU. J'ajouterai ici, felon le P. Lubin, Merc. Geogr. que les graveurs des anciennes cartes de géographie diftinguoient l'eau de la terre d'une autre maniere que ne font les graveurs de ce tems: ils exprimoient la mer & les lacs par des ondes fort tendres, ou bien fémant l'espace de la mer de petits points qui la faifoient paroître comme grife, la terre demeurant toute blanche. Maintenant, après avoir tracé le trait des contours des caps & des ances, lequel fépare les terres d'avec les eaux, on fe contente d'ombrager au-dedans de l'eau ces endroits par de petits traits paralleles, qui font forts du côté de la terre contre ce trait; & au contraire foibles, & fe perdant, pour ainfi dire, du côté de l'eau. On pratique le contraire dans les cartes marines. J'ai remarqué que la médecine examine les eaux par rapport à leur falubrité; j'obferverai ici que la géographie les envifage auffi à cet égard, puisque ces eaux médicinales, nommées fouvent Aqua falubres, ou Acidula par les Latins, à caufe de leur goût aigret, ou autrement à cause de quelque circonftance du goût ou des effets, ont fouvent occafionné une dénomination particuliere à de vaftes provinces. On verra à l'article AQUITAINE que fon nom vient de fes eaux; mais pour m'arrêter aux eaux minérales, c'est l'abondance de ces eaux qui a fait donner le furnom de Salutaire à des pays entiers. Ainfi la Paleftine falutaire, la Galatie falutaire, la Phrygie falutaire, n'ont été furnommées ainsi qu'à cause de leurs eaux minérales.

Outre cela le mot Aqua eft entré, foit au fingulier, foit au pluriel, dans la composition de plufieurs noms de villes, de bourgs ou de villages.

AQUA, province d'Afrique, dans la Guinée fur la côte d'or, au nord du royaume de Fantin, & au midi occidental de Dinkira; à l'orient de la riviere de Chama ou Rio de Saint Joan, qui la fépare de Juffer. * De l'Ifle, atlas & Bosman, relat. de Guinée.

AQUA-ALBA, nom latin de BLACKWATER. Il y a en
Irlande deux rivieres de ce nom.
AQUA CHE FAVELLA,
AQUA DELLA MELLA,

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Voyez Acqua.

AQUA

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