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pourroient être les mêmes que les Tatatha de Chal condyle.

ZACATECAS ou LOS ZACATECAS, province de l'Amérique feptentrionale, au Mexique, dans l'Audience de la nouvelle Galice. De Laet, Description des Indes occidentales, l. 6, c. 8, parle ainfi de cette province: elle a pris fon nom des Sauvages, qui l'habitent; elle eft féparée, par un petit espace, de la province d'Uxitipa, & fe trouve entre le Nord & l'Ouest. Cette contrée eft fort riche en mines d'argent; mais l'eau y manque, en plufieurs endroits, ainfi que le froment, le mays & toute autre forte de denrées. Il y a trois villes, qu'habitent les Espagnols outre quatre ou cine bourgades. La principale des villes, eft appellée Nuestra Senora de los Zacatecas, du nom de la province, & elle eft fituée à quarante lieues de la ville de Guadalaiara, vers le Nord, & à quatre-vingt de la métropole du Méxique. Il y a, dans cette ville, enviròn cinq cens Espagnols, autant d'esclaves, & cent, tant chevaux que mulets. On y voit un couvent de Cordeliers, & un officier du roi, du gouvernement de Guadalaiara. Les mines, qu'on nomme d'Avinno, tiennent le fecond lieu. Elles furent découvertes, fous les auspices du viceroi, Dom Louis de Velas co, en 1554, par Francisco de Ybarra. Quand il eut découvert ces mines, le viceroi lui ordonna d'y mener des habitans, & d'y bâtir des forts, afin de fe mettre à l'abri des infultes des Sauvages. On découvrit, dans la fuite, ces mines fi riches, nommées del Frenillo, qui fournisfent encore aujourd'hui beaucoup d'argent. Après qu'on eut mené une colonie Espagnole aux mines d'argent de S. Martin, & que les Naturels furent un peu domptés, le viceroi y envoya quelques religieux, afin qu'ils pénétrasfent plus avant dans le pays, & qu'ils prêchasfent aux Sauvages les principes de la religion chrétienne. Mais Francisco de Ybarra, jugeant qu'il y avoit trop de danger, à envoyer ces religieux vers des peuples barbares & cruels, les accompagna lui-même, avec des foldats armés. Ce fut dans ce tems-là, qu'il découvrit premierement la vallée de faint Juan, & la riviere de las Nacas; & ayant gagné, par les bons traitemens, les Sauvages qui demeuroient vers la frontiere, il bâtit la ville de Nombre de Dios, à foixante-huit lieues de celle de Guadalaiara, & à dix des mines d'argent de S. Martin, vers le Nord, dans un terrein très-fertile en froment & en mays, & riche en veines d'argent. Après qu'Ybarra eut obtenu du roi, le gouvernement des pays, qu'il avoit découverts, il penfa à augmenter & orner la ville de Nombre de Dios. Pour cet effet, il donna gratuitement, tant aux Naturels, qu'aux Espagnols, les mines, qui font dans le quartier d'Avinnò, qu'il avoit achetées; ce qui fut caufe qu'il accourut, dans cette ville, un grand nombre de perfonnes, & que le revenu du roi, appellé communément Quintos, s'augmenta confidérablement. Ybarra fit enfuite mener une colonie, dans la vallée de Guadiana, fous la conduite du capitaine Alfonfo Pacheco, qui donna le nom à la ville de Durango, fur les frontieres des mines de S. Martin, & de la vallée de S. Salvador, & à huit lieues de la ville de Nombre de Dios. On dit que Tair y eft fain & que la terre y eft arrofée de plufieurs rivieres & torrens, & très-fertile en froment, mays & autres fruits, Proche de la ville, font les mines de S. Lucas & des falines fort cormodes. Les habitans Espagnols, y ont bâti plufieurs cenfes, dans lesquelles ils nourrisfent du bétail; de forte que les Sauvages voifins commencent à devenir plus doux, à s'accoutumer aux mœurs des chrétiens, à fe vêtir, & à embrasfer la religion chrétienne. Il y a, dans cette province, une autre ville, nommée par les Espagnols, Xerès de la Frontera: elle eft à trente lieues de la ville de Guadalaiara, vers le Nord, & à dix des mines d'argent de Zacatecas, en fuivant le chemin, qui y mene. Les Espagnols ont eu longtems la guerre avec les Sauvages de ces quartiers, & les Chichiméques & les Guachachiles ont fouvent infesté, par leurs brigandages, les chemins, entre

Guadalaiara & Zacatecas. Mais enfin, ils furent subjugués, par le marquis de Ville-Manrique, viceroi de la nouvelle Espagne ; & préfentement les Sauvages font distribués en cent quatre tribus, que les Espagnols nomment Repartie mentor. Ils fervent les habitans & les bourgeois Espagnols. On a pratiqué un nouveau chemin, qui va de la ville de Méxique, aux mines d'argent de Zacatecas.

Selon de l'Isle, la province de Zacatecas eft bornée, au Nord, par la nouvelle Biscaye, à l'Orient, par la province de Guasteca ou Panuco, au Midi, par celle de Guadalajara, & au Couchant celles de Culiacan & de Chiametlan. Ses principaux lieux, font:

Durango,
Nombre de Dios,
S. Pablo,

Les mines de S. Martin,
Guadiana,

par

Les mines d'Ellerena;
Real de Fresnillo,
Real de Sombrete,
Les mines de Zacatecas,
Xerès de la Frontera.

1. ZACATULA, ville de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, & dans l'Audience de México, près de la côte de la Mer du Sud, vers l'embouchure d'une riviere, qui lui donne fon nom. Cette ville, la capitale d'une petite province, comprife fous le gouvernement de Mechoacan, fe trouve fituée à dix-huit dégrés quelques minutes de la ligne, à quarante lieues de la ville de Valladolid, vers le Sud-Oueft, environ à quatrevingt-dix lieues de la métropole du Méxique, & à une lieue & demie de la Mer Pacifique. Roderico de Villafuerte & Simon Cuença, bâtirent cette ville, fur le bord de la riviere Zacatula. Du port de ce nom, vers l'Eft, & vers le port célebre d'Acapulco, la côte court premierement Nord. Oueft & Sud-Eft, l'espace de trente lieues, après quoi, elle s'étend droit vers l'Eft, ayant de très-hauts rivages. Au dedans du pays, s'élevent des montagnes, couvertes de bois; & la côte eft entrecoupée de plufieurs bayes & reculs, ausfi l'espace de trente lieues, où il y a un grand cap, qui s'avance en Mer, en forme de Pěninfule, & qui eft fort battu des flots. De-là, jusqu'au port d'Acapulco, on compte dix-huit lieues. Du même port de Zacatula, vers l'Ouest, on rencontre premièrement un rivage, médiocrement relevé, que les mariniers appellent los Motines, qui fe termine à une pointe de terre, dite vulgairement Punta de Maruata: enfuite, vient une côte basse & plate, qui eft bordée de plufieurs censes de payfans; on la nomme la vallée de Maquile. Enfuite, on trouve le cap Suchisfi, & à deux lieues de-là, l'embouchure de la riviere Alima, & une baye profonde, entre les terres. On la nomme las Pescerias de Colyma. Delisle, Atlas. De Laet, Descr. des Indes occ. 1.5, c. 25.

*

2. ZACATULA, riviere de l'Amérique feptentrionale, au Mexique. Elle a fa fource près de la ville de los Angelos, ou la Poueble, dans le gouvernement de Tlascala; & prenant fon cours vers l'Occident, elle entre dans le gouvernement de México, qu'elle traverft. Avant que d'en fortir, elle fe partage en deux branches, dont celle qui court, à la gauche, conserve le nom de Zacatula, & entre dans le gouvernement de Mechoacan, pour y arrofer la province de Zacatula, & y mouiller la ville de ce nom; après quoi, elle va fe perdre dans la Mer du Sud. Cette riviere, qui eft asfez grande, naît, felon de Laet, Descr. des Indes occ. 1., c. 16, & de l'Isle, dans fon Atlas, près de Tlascala. Elle eft d'abord fort petite; mais elle fe grosfit bientôt, & coule entre la ville de los Angelos & Cholula, & par la province de Mechoacan, puis entre dans la Mer Pacifique, près de Zacatula. De Laet, 15, c.25, dit que cette riviere entre dans la Mer, par deux embouchures. Elle n'a point de poisfon; mais elle noutrit une grande quantité de gros crocodiles., qui dépeuplent les lieux voifs du rivage. ZACH ou ZACK, riviere d'Allemagne, dans la Silefie, & nommée Zakako, par les gens du pays. Elle fort des montagnes, qui féparent la Bohême de

1.

la Silefie, & traverfe une partie de la principauté de Jawer, où elle entre, après avoir mouillé Warmbad & Hirsberg; elle va fe jetter dans le Bober, au-desfous de Molckenhauff, à la gauche. C'eft plutôt un torrent qu'une riviere. Elle abonde néanmoins en poisfon, principalement en truites. * Baudrand, Dict. Corn. Dict. Jaillot, Atlas.

ZACHAF Ou LE LAC DE ZACHAF, lac de la Basfe-Ethiopie, dans l'empire du Monoemugi, d'où la riviere du S. Esprit fort, & prend fon cours vers le Zanguebat, felon que le remarquent quelques auteurs modernes. On n'a rien de bien asfuré de ces pays-là, où les Européens n'ont pas pénétré. * Baudrand, Dict.

ZACHAR, forteresse de la Colchide, fur le fommet d'une montagne. Agathias, l. 4, dit qu'on donna, dans la fuite, à cette forteresfe, le furnom de Ferreum, à caufe qu'elle étoit extrêmement forte, & difficile à réduire.

ZACHEO, petite isle, ou plutôt rocher, de l'Amérique feptentrionale, entre l'isle de S. Domingue, & celle de Porto-Rico, mais plus près de cette derniere, que de l'autre. Ce n'eft proprement qu'un repaire d'oifeaux. * De Laet, Descr. des Indes occ.

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ZACK. Voyez ZACH.

ZACLIZAH-ADASSI. Les Turcs appellent ainfi l'isle de la Mer Adriatique, ou du golfe de Venise, que les anciens ont nommée Zacynthus, & que nous connoisfons aujourd'hui fous le nom de Zante. *D'Herbelot, Biblioth. or.

ZACONIE, province de la Morée. Elle eft bornée, au Nord, par le duché de Clarence; à l'Orient, par le golfe de Napoli de Romanie; au Midi, par celui de Calamata, & en partie par celui de Colochina; & au Couchant, elle confine à la province de Belvedere. C'eft la quatrième province de la Morée: elle a changé fon nom de Laconie, fous lequel elle étoit connue anciennement, en celui de Zaconie, & on la nomme ausfi fouvent Brazzo di Maina, de Maina, château, dont le pays & le peuple même > ont pris le nom. Voyez MAINA. Cette province, qui furpasfe les autres en grandeur, & qui eft la plus étendue, du côté du Midi, le long de la Mer, fut premierement appellée Lelegia de Lelex, le premier, qui y commanda en qualité de Roi. Virgile & les autres poëtes l'appellent Oebalia, d'Oebalus, qui en fut feigneur; & felon Strabon, elle fut encore nommée Argos.

Cette province a un grand nombre de hauts & af freux rochers & de précipices, & eft fujette à de fréquens tremblemens de terre. Le plus grand nombre de fes profondes cavernes, fe trouve aux environs du mont Taigéte, appellé aujourd'hui, du côté de Mifitra, Vouni tis Mifitra, & du côté de la Mari

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Voutri tis Portais. Il naît, dans cette province, des chiens, dont on fait quelque cas. Le Zaiman Bachi, ou le grand veneur du Sultan, en choifit tous les ans un bon nombre, pour le Grand-Seigneur; & il n'eft point de Turc, qui fe pique de faire quelque dépenfe, qui n'en ait toujours quelqu'un chez foi. Les principaux lieux de la Zaconie,

font:

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ZACROCHIN, felón Corneille, qui cite les mémoires du chevalier de Beaujeu, & Zakrotzin, felon de l'Isle, ville de la Grande-Pologne, dans le Palatinat de Mazovie. Le premier, la place au bord de la Vistule, à trois lieues de Chervinsko; & de l'Isle, la met fur la rive droite du bourg, à l'embouchure d'une petite riviere, environ à trois lieues au-dessus de l'endroit, où le bourg fe jette dans la Vistule. Cette ville eft élevée fur une haute plateforme; elle a un péage, & pasfe pour une des plus confidérables de la contrée, à cause de la petire Diéte, qu'on y tient.

ZACTARENSIS. Voyez ZATTARENSIS.

ZACUTH, riviere de la Turquie, en Afie, dans l'Anatolie anciennement nommée, Eurymedon. Elle traverfe la Caramanie, & s'y rend, dans la Mer Méditérannée, felon Thevet, cité par Baudrand, Dict.

1. ZACYNTHUS, Isle de la Mer Ionienne asfez près du Péloponnèfe, au Couchant de l'Elide au Midi, de l'isle de Céphalénie, & au Nord, des Strophades. Strabon, 10, compte Zacynthe & Céphalénie, au nombre des isles, qui étoient fous la domination d'Ulysfe. Il donne, à l'isle de Zacynthe, cent foixante ftades & plus de circuit, & il la place à foixante ftades de Céphalénie. Il ajoute, d'après Homere, Odys, I, v. 24, que cette isle étoit couverte de bois & fertile.

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L'isle de Zacynthe, aujourd'hui l'isle de Zante; avoit une ville de même nom; & felon Strabon, cette ville étoit confidérable. Thucydide 1. 2, p. 144, après avoir dit que l'isle Zacynthe eft fituée du côté de l'Elide, ajoute que fes habitans étoient une colonie d'Achéens, venus de l'Achaie propre. Tite-Live, l. 26, c. 24, fait mention de l'isle, qui eft petite, dit-il, & fituée au voifinage de l'Etolie. Lævinus, continue-t-il, emporta la ville d'asfaut, avec la citadelle. Paufanias, 1.8, c. 24, nous apprend que cette citadelle s'appelloit Pfophis; parce qu'un Pfophidien, nommé Zacynthe, fils de Dardanus, ayant débarqué dans l'isle, y fit bâtir cette forteresfe, & lui donna le nom de la ville, où il avoit pris naisfance. Ptolomée, 43, c. 14, compte l'isle de Zacynthe, parmi les isles fituées fur la côte de l'Epire, & y marque une ville de même nom Scylax lui donne ausfi un port, en xal Пós xai xíurn' ἐν καὶ Πόλις λίμνη Pline, l. 4, c. 12, remarque que Céphalénie & Zacynte font des isles libres; que la derniere avoit une belle ville, que fa fertilité lui donnoit le premier rang parmi les isles de ce quartier, & qu'anciennement elle avoit été appellée Hyrie. Sur ce pied-là, Pomponius Mela a donc eu tort de distin guer l'isle Hyria, de celle de Zacynthe. Les habitans de cette isle, font appellés Zacynthii, par Cornelius Nepos, in Dione, c. 9.

2. ZACYNTHUS, ville de Libye, felon Etienne, le géographe, qui dit que quelques-uns écrivoient Zacynthia, au lieu de Zacynthus.

3. ZACYNTHUS, ville de l'Ibérie, autrement de l'Espagne. Etienne, le géographe, qui en parle, entend, par Zacynthus, la ville de Sagunte. Voyez

ZACANTHA.

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ZADADRUS fleuve de l'Inde, en-deçà dư Gange. Ce fleuve, felon Ptolomée, .7, c. 1, recevoit l'Hypafis & l'Adris, grosfi des eaux de l'Hydaspis & du Sandabilis, qui fe jettoit dans le fleuve Indus, à la gauche, près de la ville d'Ionufa. Le manuscrit de la bibliothéque Palatine, lit Zaradrus, pour Zadadrus.

ZADAON, Sadanus, riviere de Portugal, anciennement Calpidus. Elle prend fa fource au Midi du royaume, dans les montagnes d'Algarve, & ne forme, dans le commencement, qu'un ruisfeau,

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qui, grosfi des eaux de l'Exarrama; du Campilhas, & de quelques autres petites rivieres, fe jette dans le golfe de Setubal, un peu au-desfous de la ville de ce nom. Le Zadaon eft fécond en divers genres de poisfons, qu'on ne trouve pas facilement ailleurs, comme muges, barbeaux, anguilles & autres. Dès l'endroit où il fe joint, à la marée, on trouve quantité de chancres marins & de petoncles. *Délices de Portugal, p. 696.

ZADRA, ville d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume de Tunis, dans la province de Mesrate. Marmol, Desc. d'Afrique, t. 2, p. 574, la prend pour l'Aufigda des anciens.

ZADRACARTA, ville de l'Hyrcanie. Arrien, de Exped. Alex.1.3, qui en fait la capitale de cette contrée, dit ailleurs, que c'étoit une très-grande ville; mais dans ce fecond endroit, il écrit Zeudacarta, au lieu de Zadracarta. Ortelius foupçonne que ce pourroit être la ville Hyrcania, de Ptolo

mée.

ZADRAMA, ville de l'Arabie-Heureufe, & la capitale des Cinadocolpites, felon Etienne, le géographe, qui cite le Périple de Marcian, & promet de parler de cette ville, fous la lettre K. Mais s'il a tenu fa parole, nous n'en fommes pas plus avancés. On ne trouve aujourd'hui, fous la lettre K, que le nom feul des Cinadocolpites, & outre cela, on ne trouve point l'endroit, cité dans l'abrégé du Périple de Marcian d'Héraclée. Cependant, comme Ptolomée, 1.6, c. 7, connoît, dans l'Arabie-Heureufe, des Cinadocolpites, ausquels il donne, pour capitale, une ville, nommée Zaaram, il y a apparence que c'est-là la Zadrama d'Etienne, le géographe. Voyez ZAARAM.

ZADRIS, ville de la Colchide. Ptolomée, 1.5, c. 10, la marque dans les terres.

ZÁEA, ville de la Béotie. Etienne, le géographe, dit que c'eft une ville très-ancienne, & qu'Hérodien écrit indifféremment Zea & Zaea.

ZAEMSLAG, village des Pays-Bas, dans la Flandre-Hollandoife, au bailliage d'Axel. Ce village fe resfent des guerres des Pays-Bas. On y voit une églife, desfervie par un ministre de la clasfe de Walcheren. Il y avoit autrefois, dans ce village, une commanderie, de l'ordre des Templiers, & qui, après l'abolition de cet ordre, fut donnée à celui de Malthe. On y trouve encore des terres, qui portent le nom de temple. Quelques-uns prétendent que le véritable nom de ce village, eft Zalmflag, & qu'il vient de la quantité de faumons, qu'on y prenoit autrefois. * Janiçon, Etat préfent des Prov. Un. t. 2, p. 388 & 535.

ZAFFERAMINI, ou ROANDRIAN D'ANOSSI. Flacourt, c. 16, dans fon histoire de l'isle de Madagascar dit que la province d'Anosfi ou Carcanosfi ou Androbeizaha, fituée depuis Manatengha, qui eft fous le tropique du Capricorne, jusqu'à la riviere de Mandrerei, qui eft par les 26 d. Sud, étoit gouvernée par les Zafferamini, ou Rahimina, avant d'être conquife par les François, & qu'elle reconnoisfoit un prince, auquel les habitans rendoient un culte, comme à une divinité. Dans cette province, il y a des Blancs & des Noirs. Les Blancs font divifés en trois fortes; en Rohandrian, en Anacadrian & en Ondzatfi; & les Noirs en quatre fortes: les Voadziri, les Lohauohits, les Ontfoa & les Ondeues. Les Rohandrian font comme les princes, & de la race des princes. Les Anacandrian font comme descendus des bâtards des grands. Ils s'appellent ausfi Ontampasfemaca, c'est-à-dire, hommes de fable de la Mecque, d'où ils fe difent venus, avec les Rohandrian. Les Ondzarfi ont la peau rouge, & les cheveux longs, comme les Rohandrian & les Anacandrian; mais ils font regardés comme des hommes plus vils & plus bas, étant descendus des matelots, qui ameperent, dans le pays, Dian Racoube ou Racouuatfi, un de leurs ancêtres. Ceux-ci font pêcheurs, pour la plupart, & gardiens des cimetié res des grands. Les Voadziry font les plus grands & les plus riches d'entre les Noirs, & font maîtres d'un ou de plufieurs villages, ayant le privilége de

tuer leurs fujets. Ceux-ci font de la race des maîtres du pays, avant que les Zafferamini y vinsfent, & depuis, ils ont été foumis à ces derniers. Les Lohauohits font grands ausfi parmi les Noirs; mais ils ne peuvent couper la gorge à un boeuf ou à une vache, qui leur appartient: il faut qu'ils aillent chercher un Rohandrian, ou un Anacandrian. Les Ontfoa font au-desfous des Lohauohits & leurs parens. Les Ondeues font les esclaves de pere & de mere, achetés ou pris en guerre, tant Anacandrian, Ondzatfi, que Voadziri, Lohauohits & Onfoa. Quand ils meurent, les grands, fous qui ils font, fe faifisfent de tous les boeufs, & de tout ce qu'ils posfédent, & ne réfervent fimplement à leurs enfans, que les terres, pour planter des vivres, & les horacs, pour femer du ris. Il eft permis à ces Voadziri, Lohauohits & Ontfoa, de fe mettre fous lequel des grands ils veulent. Ils reçoivent, du grand ou du roi, le Lafic-deue, qui eft un engagement, pour leur fuccesfion, & un préfent, qu'il leur fait, pour qu'ils fe mettent fous fa protection; & le grand, à leur mort, hérité de tout ce qu'ils posfédent. Mais les Ondeues ne peuvent quitter leur maitre, à moins que dans une famine, il ne refufe de les asfister.

Quelques-uns difent que les Rohandrian s'appellent Zafferahimina, du nom de la mere de Mahomet, qui s'appelloit Imina, d'autres veulent qu'ils fe nomment Zafferamini, c'eft-à-dire, lignée de Ramini, qu'ils asfurent avoir été de leurs ancêtres, ou de Raminia, femme de Rahourod, pere de Rahazi & de Racouuatfi. Du tems, difent-ils, que Mahomet vivoit, & demeuroit à la Mecque, Ramini fut envoyé de Dieu, au rivage de la Mer Rouge, près de la ville de la Mecque, & fortit de la Mer, à la nage, comme un homme, qui fe feroit fauvé du nauffrage: toutefois, continue Flacourt, ce Ramini étoit un grand prophète, qui avoit été créé de Dieu dans la Mer. Lorsqu'il fur fur le rivage, il fe mit en route, pour aller trouver Mahomet, à la Mecque, & lui conta fon origine, qui le furprit fort. Mahomet lui fit un grand accueil; mais Ramini n'ayant point voulu manger de viande, qu'il n'eût coupé lui-même la gorge au hœuf, les fectateurs de Mahomet, qui prirent cela pour une offenfe, qu'il faifoit à leur prophète,' formerent le desfein de le tuer. Mahomet l'empêcha, permettant à Ramini de couper lui-même la gorge aux bêtes, qu'il mangeroit. Quelque tems après même, il lui donna, en mariage une de fes filles, nommée Rafateme, avec laquelle Ramini s'en alla en Orient, dans une terre, nommée Mangadfini ou Mangaroro. Il laisfa, de ce mariage, un fils, appellé Rahourod, qui fut ausfi très-puistant, & une fille, appellée Raminia. Ceux-ci fe marierent enfemble, & eurent deux fils, l'un, appellé Rahadfi, & l'autre, Racoube ou Racouvatzi. C'eft de Rahadfi, l'aîné, que font descendus tous les Blancs de Madagascar, qu'on nomme Zafferamini.

ZAFFE-HIBRAHIM, peuples de l'isle de Madagascar. Ils fuivent quelques cérémonies du Judaïsme. Flacourt, qui en parle, dans la relation, qu'il a faite de cette isle, dit qu'ils ont été appellés ainfi, de Zaff, qui fignifie race, & d'Ibrahim, Abraham, comme qui diroit lignée d'Abraham. * Corn. Dict. ZAFI. Afafia Voyez SAFIE.

ZAFLAN, ou LAC DE ZAFLAN, lac fort confidérable, dans la Haute-Ethiopie. Il s'étend du Septentrion au Midi, & eft ainfi nommé d'une ville, qui eft fur fes bords. Il étoit autrefois dans l'état de l'empereur, ou roi des Abisfins; mais depuis plus d'un fiécle, il est dans celui des Gales, qui s'en font rendus les maîtres, felon que le remarque Jérôme Lobo, Portugais, qui a fait un long féjour dans ce pays. * Baudrand, Dict.

ZAFRA, ville d'Espagne, dans l'Estremadoure, & qu'on nomme ausfi Safra. Elle est assez forte, & défendue par un bon château, au pied des montagnes, près de la riviere de Guadaxira, à deux lieues de Medina, dans les terres, au Septentrion, à trois lieues de Feria, au Levant, & à huit de Merida, au Couchant d'Hiver, en pasfant vers Guelva & Palos de Moguer. On prend Zafra, pour l'ancienne Segeda

ou Julia Restituta, quoique quelques auteurs placent. cette ancienne ville à Caceres, petite ville de la même contrée. Baudrand, Dict.

*

On dit, dans cet article, que Zafra eft l'ancienne Segeda ou Julia Restituta, comme fi c'étoit deux noms différens; cependant Julia Restituta, n'eft qu'un furnom, que Pline donne à une ville de la Bé tique, qu'il nomme Segeda.

ZAGARAH, nom d'une ville, fituée fur les confins de la Nubie, de l'Ethiopie & de la Nigritie & quia, dans fes dépendances, plufieurs bourgades très-peuplées, dont tous les habitans font appellés Zagarin. Ils ont quantité de troupeaux de chameaux, qu'ils louent aux marchands leurs voifins. Car pour eux, ils ne font négoce, que de marchandifes viles & de bas prix. Cette

ZAFY, Alafia, ville de Barbarie, au royaume fix journées de celle d'ille n'eft éloignée que de

de Maroc. Voyez SAFIE.

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ZAGACUPADA ville de l'Afrique propre. Ptolomée, l. 4, c. 3, la range parmi les villes de la Nouvelle-Numidie. Le manuscrit de la bibliotheque Palatine, lit Aazacuacda, au lieu de Zagacuau lieu de Zagacupada.

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ZAGARA, montagne de la Turquie, en Europe, dans la Livadie, & connue anciennement fous le fameux nom d'Hélicon, Le nom moderne de Zagara, lui a été donné, à caufe de la grande quantité de liévres, qu'on y trouve. Il ne laisfe pas néanmoins, d'y avoir d'autres chasfes; on y rencontre, furtout, des fangliers & des cerfs. Par la description, que Strabon nous a donnée, de l'Hélicon, il eft aifé de juger que c'eft aujourd'hui la montagne Zagara. L'Hélicon étoit fur le golfe Crisféen ou de Corinthe, & bordoit la Phocide, qu'elle regardoit au Nord, inclinant un peu à l'Oueft. Ses hautes croupes pendoient fur le dernier port de la Phocide, qui, de-là, s'appelloit Mycus. Elle n'étoit pas fort éloignée du Parnasfe, & ne lui cédoit ni en hauteur, ni en étendue; enfin, ces deux montagnes n'étoient presque que rochers, & leurs croupes fe trouvoient toujours couvertes de neiges. C'eft-là l'état de la montagne de Zagara. Mais il ne faudroit pas y chercher les monumens d'Orphée, ni ceux des Mufes, ni ceux d'Héfiode, que Paufanias dit y avoir vus de fon tems. Pour ce qui eft de la fontaine d'Hippocréne, où les Mufes avoient coutume de s'asfembler, Wheler, (Voyage d'Athènes, dans les lieux voifins, t. 2, 1.3,) qui me fournit cet article, n'asfûre pas l'avoir distinguée; il n'en parle que par conjecture. «Ayant avancé une lieue & demie, dit-il, » vers le haut de la montagne, jusqu'aux neiges, » il fallut m'arrêter & me contenter de descendre » de cheval, & de tâcher de grimper fur quelque » rocher plus haut, d'où je pûsfe découvrir le pays » de desfous, & le haut des montagnes; en forte » que l'espace qui y étoit renfermé, me parut » comme un lac glacé & couvert de neiges. Mais mon guide me difant qu'il n'avoit pasfé par ce » chemin, qu'en tems d'Été, avec M. de Nointel, » ambasfadeur de France, & qu'il y avoit vu une » belle vallée, couverte de verdure & de fleurs, » avec une belle fontaine au milieu, je me trouvai » porté à croire que c'étoit-là la fontaine d'Hippocrène, & le bois délicieux des Mufes ». Il croit, fur cette montagne, quantité de fapins mâles, dont la gomme ou le benjoin a l'odeur de la muscade, & celle de l'herbe, que les Anglois appellent Leopards-hane, dont la racine resfemble à un fcorpion. Du haut de la montagne, on découvre les plaines de la Livadie, au Nord: directement à l'Est, on voit le mont Delphi d'Egripo, & une autre montagne de la même isfe, à l'Eft-Nord-Eft. En laisfant le chemin de San-Georgio; & tournant à main-gauche, on descend dans une plaine, qui fe trouve entre le mont Zagara & une autre petite montagne, dont l'extrêmité orientale n'eft pas éloignée. Elle s'appelloit anciennement Laphytius, de ce côté-là, & du côté de l'Occident, on lui donnoit le nom de Telphyfium. En descendant de la montagne de Zagara, on trouve, du côté qui regarde Livadia, quel ques fontaines, qui fourdent de terre, & dont il y en a, qui fe rendent dans la plaine de Livadie, & dans le lac où elles fe perdent, tandis que d'autres fe rassemblent dans une riviere de la vallée. Il y en a une, qui fait une belle cascade, presque du haut de la montagne, & qui fort apparemment du lac, qui eft fur le haut du mont Zagara. Il croît quantité de narcisfes, fur le bord de cette riviere: ils ont une odeur agréable, & multiplient extrêmement.

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de Mathan, où le feigneur du pays, que l'on appelle le prince de Zagarah, fait fa demeure ordinaire. D'Herbelot, biblioth. or.

On a vu, en France, un prince d'Ethiopie, qui portoit le titre ou le nom de Zagarah. On l'appelloit Zaga-Chrift. Les Ethiopiens ont accoutumé d'ajouter le nom de Chrift ou Crostos, à leurs noms & & quan lités. ZAGARI, nom que l'on donnoit aux Hippopo-" des, felon Eustathe, in Dionyf. Voyez HIPPOPODES.

ZAGARIS. Voyez SANGAR.

ZAGAROLO, bourg d'Italie, dans l'état de l'églife. On le trouve dans la campagne de Rome, à dix-fept ou dix-huit milles de la ville de ce nom, du côté de l'Orient, & environ à huit milles au Couchant de Palestrina. Ce bourg, qui a titre de duché, appartenoit ci-devant aux Ludovifio, & eft posfédé aujourd'hui, par les Rospigliofi. Quelques-uns prennent ce bourg, pour l'ancien Labicum, que d'autres placent à Val-Montone; mais Holftenius veut que ce foit la Colonna. * Magin, Carte de la Campagne de Rome.

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ZAGATAIS. Les Tartares, fujets de ZagataiChan, fecond fils de Zingis-Chan, qui eut la grande, Boucharie, & le pays de Charafs'm en partage, garderent, après la mort de leur maître, le nom de Zagataïs, qu'ils avoient adopté pendant fa vie; en forte que ces provinces porterent toujours, depuis ce tems-là, le nom du pays des Zagatais, & les Tartares, qui les habitoient, le nom de Tartares-Zagatais, jusqu'à ce que Schabacht-Sultan, à la tête des Tartares-Usbecks , ayant conquis ces provinces, après en avoir chasfé les descendans de Tamerlan le nom des Zagataïs fur engloutti, par celui des Usbecks; de maniere qu'il n'eft plus question, à préfent, du nom de Tartares-Zagatais, dans la grande Boucharie, ni dans le pays de Charafs'm, que pour conferver l'arbre généalogique de diverfes tribus Tartares, qui font établies dans ces provinces, pour distinguer les Tartares premiers occupans de ce pays, d'avec les Tartares, qui en font actuellement les maîtres. Du reste, ces deux branches de Tartares, font fi bien mêlées enfemhle, à l'heure qu'il eft, qu'elles ne font abfolument qu'un feul & même corps, qui eft compris fous le nom de Tartares-! Usbecks. C'eft ce que nos géographes n'obfervent pas, lorsqu'ils continuent toujours de donner le nom du pays de Zagatais, à la grande Boucharie, quoiqu'il y ait plus de deux fiécles que ce nom foit aboli. On ne peut entendre préfentement, par le mot Zagataïs, que les troupes du Grand-Mogol: car comme les Tartares de la grande Boucharie portoient encore le nom de Zagatais, lorsqu'ils firent la conquête de l'Indostan, fous la conduite de Tamerlan, & que ce font leurs descendans, qui posfédent en-> core actuellement cet empire, fous la domination des Grands-Mogols, dont la maifon eft l'unique branche de la postérité de Tamerlan, qui fubfiste encore, à l'heure qu'il eft, les Tartares, ausfi-bien que les autres Orientaux, leur confervent tonjours le nom de Zagatais, pour les distinguer, d'un côté,› des Tartares-Usbecks, qui posfédent préfentement la grande Boucharie, & de l'autre côté, des anciens habitans de l'empire de l'Indostan, qui font, à l'heure qu'il eft, les fujets des Zagatais; mais entr'eux, ils prennent le nom de Mogoules. * Hist. Généal. des: Tartares, p. 667 & p. 774

ZAGATIS, fleuve de la Colchide, & qui fe jettoit dans le Pont-Euxin. Arrien, 1, Peripl.p.7,› place l'embouchure de ce fleuve, entre Athena & Anchiani-Regia, (Anchialos) à sept fades feule

ment d'Athena, & à trente-trois ftades du palais d'Anchialus.

ZAGAUAH, ville du pays, que les Arabes appellent Zeng', & que nous nommons le Zanguebar. Voyez ce mot.

ZAGERÆ, peuples de l'Ethiopie. Pline, 1.6, c. 29, les compte au nombre des Troglodytes. Le pere Hardouin remarque que quelques-uns des manuscrits, qu'il a confultés, lifent Zangene, au lieu de Zagera.

ZAGILLOUITIS, canton de l'Afie-Mineure, dans la Cappadoce, felon Strabon, l. 12, p. 553; mais Cafaubon aimeroit mieux lire Gazalouitis, comme portent les manuscrits, qu'il a confultés. Ortelius en a pris occafion de foupçonner que Gazalouitis & Gazelotus ager, dont parle Strabon, l. 12, p. 560, étoit le même canton. Si celá étoit, la Zagillonitide ou Gazalonitide, fe feroit trouvée au Nord de la Phazemonitide.

ZAGIRA, ville de la Galatie, dans la Paphlagonie. Ptolomée, 7.5, c. 4, la marque dans les terres, mais à une petite distance de la mer, puis qu'Arrien, qui la nomme Zagora, en fait menen fait mentron, dans fon Périple du Pont-Euxin. Voyez ZAGORA.

ZAGMAIS, ville de l'Arabie déferte. Ptolomée, 1.5, c. 19, qui en parle, la place dans les terres. ZAGOAN, montagne d'Afrique, dans la Barbarie. C'eft, felon Marmol, 1.6, c. 35, une grande montagne déferte, à une lieue de Tunis, entre le Midi & le Levant. Quoiqu'elle foit très-haute & très-froide, on y voyoit autrefois quantité de villes & de châteaux, dont on trouve encore les ruines, avec des inscriptions, en langue latine, fur de grandes tables de pierre. Il y a, par-tout, des endroits ménagés, pour mettre à couvert les ruches de mouches a miel, & quelques terres, où l'on feme de l'orge. C'étoit de cette montagne, que les Carthaginois faifoient venir de l'eau dans leur ville, par des aqueducs, foutenus fur de grandes voûtes. Il n'y a que cette montagne, & quelques autres, qui avancent dans la Mer, près de cette ville, avec quelques collines, qui font aux environs de Tunis. Tout le reste de cette province, eft une vaste campagne: car le mont Atlas a, dans ce quartier, de grandes ouvertures, qui donnent le pasfage dans les provinces de Zeb & de Numidie.

1. ZAGORA, ville de la Galatie, dans la Paphlagonie, fur le bord du Pont-Euxin. Arrien, 1, Peripl. p. 15, la marque entre Carufa & l'embouchure du fleuve Halys, à cent cinquante ftades de Carufa, & à trois cens ftades du fleuve. Voyez ZAGIRA.

2. ZAGORA. Voyez SEPIAS.

3. ZAGORA, nom d'un lieu, que Nicetas femble placer dans la Moëfie. Il eft, je penfe, question de la ville de Develto, que les Bulgares appellent Zagora ou Zagoria. Voyez DEVELTO. De l'Isle fait, de Zagora, une ville détruite, & en place les ruines dans la Romanie, fur la riviere de Bujuk, à fept ou huit lieues, au Couchant, de Sifopoli. *Ortel. Thef.

ZAGRAB, ville de la Basfe-Hongrie, dans l'Esclavonie, fur la Save, près de Sisfeg, auttefois Siscia, à laquelle elle a fuccédé, pour la dignité épiscopale. Cette ville, que les habitans du pays nomment Zagrab, , & que les Allemands appellent Agram, eft la capitale d'un comté, auquel elle donne fon nom. Selon quelques auteurs, Zagrabia eft l'ancienne Sifopo, que Ptolomée marque dans la Haute-Pannonie; & felon d'autres, entre lesquels eft Lazius, c'est l'ancienne Soroga. Bonfinius, néanmoins, fondé fur une ancienne inscription, conjecture que ce pourroit être Vicus Italicus. Le fiége épiscopal de Zagrabia, qui eft fuffragant de Colocza, étend fa jurisdiction fur toute l'Esclavonie, & fur une partie de la Croatie. Les évêques demeurent dans la ville, que les rois de Hongrie ont confervée. On la divife, pour cette raifon, en cité royale, & en cité capitulaire. * Hist. & Descr. du Royaume de Hongrie, 1688, p. 209.

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ZAGRI-PORTE ou PYLE. Par les portes du mont Zagrus, Ptolomée, l. 6, c. 2, entend un pasfage étroit dans cette montagne de la Médie. Diodore de Sicile, l. 2, c. 14, qui appelle la montagne, Zarcæus Mons, nous apprend que ce pasfage fut pratiqué par Sémiramis, qui voulut, par-là, laisfer à la postérité, un monument éternel de fa puisfance. La montagne, dit-il, qui s'étend l'espace de plufieurs ftades, ne préfentoit que des rochers escarpés & des précipices, qui obligeoient à faire de grands détours, pour la traverfer; mais Semiramis trouva moyen d'accourcir ce chemin, par la route aisée, qu'elle fit pratiquer, en abbattant les rochers, & en comblant les précipices; ce qui exigea des travaux infinis. Nous n'aurons pas de peine à croire que ce chemin portoit encore le nom de Sémiramis, lorsque Diodore de Sicile écrivoit; puisque Niger asfüre qu'on l'appelle encore préfentement Semirami. C'est ce que Strabon appelle les Portes de la Médie. Ptolomée connoît une montagne de Sémiramis; mais c'est quelque chofe de différent: car il la met entre la Carmanie & la Géodrofie.

ZAGRIUS. Voyez ZAGRUS.

ZAGRUS ou ZAGRIUS MONS, montagne d'Afie, & qui faifoit partie du mont Taurus. C'étoit proprement cette chaîne de montagnes, qui touchoit au mont Niphates, féparoit la Médie de la Babylonie, & au-dessus de la Babylonie, joignoit les montagnes des Elyméens & des Parétaceniens, comme au-desfus de la Médie, elle joignoit les montagnes des Cosféens. Pline, 7.6, c. 17, donne à entendre que le mont Zagrus commençoit dans l'Arménie s'étendoit jusqu'à la Chalonitide, entre la Médie & l'Adiabéne. Ptolomée, 1.6, c. 2, compte le mont Zagrus parmi les plus confidérables de la Médie. * Strabon, 1. 11, p. 522.

&

ZAGURI-PÁLUS, nom d'un marais, que Curopalate place quelque part dans l'Afie. * Ortel. Thef.

ZAGYLIS ou ZAGYLIS VILLA, village de la Libye. Ptolomée, 7.4, c. 5, la marque fur la côte du Nome de Libye, entre Chettaa Villa, & Selinus Portus.

ZAGYTIS, contrée de la Libye, felon Etienne, le géographe, qui cite Alexandre, 1.3, Libycor, & dit que le nom nationnal eft Zagystita.

ZAHARA, ville d'Espagne, dans l'Andaloufie, fur la route de Séville à Cadix, à la fource du Guadalete. Elle eft fituée autour d'une colline, avec un château fur la hauteur, & qui eft fi fort, qu'on le regarde comme imprenable. Zahara appartient aux ducs d'Arcos, en titre de comté, dont leurs aînés prennent le nom. Les habitans de cette ville font naturellement complaifans, honnêtes & industrieux. Ils font grand état de leur noblesfe, & s'allient rarement avec ceux d'un autre fang. L'agriculture eft leur occupation, & ils fe contentent de vivre de leur revenu. Ils ne permettent point aux enfans de boire du vin; les hommes en boivent modestement, & les femmes en ufent peu. * Délices d'Esp. p. 453, Corn. Dict. Botero, Relat. di Spagna.

ZAHASPE, ville d'Afié, dans la Tartarie, au pays des Usbecks, felon Davity. Elle eft fituée fur le bord de la riviere de Sihux, anciennement Jaxartets.

ZAHUATLE' riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la Nouvelle-Espagne, & dans la province de Tlascala. Vers le quartier où étoit la ville de Xicotencalt, il y a, felon de Laet, (Descr. des Indes Occ. l.5, c. 15.) des montagnes, qui s'étendent de l'Eft à l'Oucft, par le milieu desquelles court la riviere de Zahuatlé, qui quelque

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