De la lettre H, etc. voyelle suivante cette explosion marquée qui vient de l'augmentation de la force expulsive, et alors elle a les mêmes effets que les autres consonnes. Si elle commence le mot, elle empêche l'élision de la voyelle finale du mot précédent, ou elle en rend muette la consonne finale. Ainsi, au lieu de dire avec élision funest'hasard en quatre syllabes, comme funest'ardeur; on dit funest-e-hasard en cinq syllabes, une haine, së prononce un-e-haine; j'aurois honte, se prononce j'aurè honte. 2o. Si la lettre H est muette, elle n'indique aucune explosion pour le son de la voyelle suivante, qui reste dans l'état naturel de simple émission de la voix, et dans ce cas, elle n'a pas plus d'influence sur la prononciation que si elle n'étoit point écrite ; ce n'est alors qu'une lettre purement étymologique, que l'on conserve comme une trace du mot radical où elle se trouvoit, plutôt que comme le signe d'un élément réel du mot où elle est employée : si elle commence le mot, la lettre finale du mot précédent, soit voyelle, soit consonne, est réputée suivie immédiatement d'une voyelle. Ainsi, au lieu de dire sans élision titr-e-honorable, comme on dit titre-favorable, il faut dire avec élision titr honorable, comme on dit titr' onéreux.. Encyclopédie in-folio, lettre H. Il seroit à souhaiter que l'on eût quelques règles générales pour distinguer les mots où l'on aspire la lettre h, de ceux où elle est muette. L'Académie, Tome I. C 1 Vaugelas et Restaut sont d'avis que dans tous les mots françois qui commencent par H, et qui sont dérivés du grec ou du latin, l'h n'est point aspirée, et que c'est précisément le contraire dans tous les mots dont l'origine est barbare; mais comme cette règle n'est rien moins qu'infaillible et générale, puisque, la ; HAGARD est dérivé du grec aypès, terre, arpios ἄγριος sauvage; HALBRAN, canard sauvage, de das, mer, et de péros, oiseau; HALE, de años, selon les Doriens, pour ἥλιος, soleil, ou de αλέος chaud, da, chaleur; HALLE, de anws, salle place, portique ; l'allemand HALL en vient aussi HARASSER, de ἀράσσειν ; HARNOIS, de ανακὶς, peau d'agneau dont on les garnit; HARPE et HARPIE viennent de ἁρπάζω ; HERSE vient de έρκιον, ip, enfermer, empêcher; HERON vient de pádio, oiseau de proie; HIERARCHIE vient de ispòs, saint, et de px, ordre, préséance; HOCQUETON vient de -Tv, la tunique, la casa que, etc.; Puisque, HALETER vient du mot latin halitus; HENNIR, de hinnire; HENNISSEMENT, de hinnitus; HARDI, de hardeo, ou du grec xapdía, cœur, en changeant k en h; HERNIE, de hernia; HAULT, de haltus, etc.; Et que malgré cette origine grecque ou latine, l'h de tous ces mots est toujours aspirée ; Alors, il est plus court et plus sûr de rapporter une liste exacte des mots où la lettre h est aspirée. L'Abbé Froment, Supp. à la Gramm. de PortRoyal, p. 17 et suiv. - D'Olivet, Traité de prosodie, p. 50. Régnier Desmarais, p. 29. LISTE de tous les mots où la lettre H est ASPIRÉE. (Dictionnaire de l'Académie, lettre H). Huées et dériv. Hurler. rivés. rivés. Hutter. Houppelande. Houssaie. Houpper. Housse et dé-Huit et ses dé-Hutte. Remarques. L'H, au milieu des mots, conserve l'aspiration dans ceux qui sont composés des précédens, comme déharnacher, enhardi, rehausser, etc.; on n'excepte que exhausser, exhaussement, où la lettre h perd l'aspiration : dans les autres mots qui ne sont pas composés des précédens, l'h fait l'effet du tréma, et ne sert qu'à annoncer que la voyelle qui la suit ne s'unit pas en diphtongue à la voyelle qui la précède, comme trahir, envahir, etc. Les dérivés du mot HÉROS sont tous sans aspiration; ce sont, héroïne, héroïsme, héroïde, héroïque, héroïquement. On aspire Henri dans le discours soutenu, mais on ne l'aspire jamais dans la conversation. Autrefois on prononçoit hésiter avec aspiration; selon l'usage actuel, il n'y a plus d'aspiration. On doit toujours aspirer l'h dans Hollande, Hongrie; excepté dans ces phrases qui ont passé du langage du peuple, dans le langage commun: toile d'Hollande, fromage d'Hollande, du point d'Hongrie, eau de la reine d'Hongrie; encore est-il mieux d'y conserver l'aspiration. Quelques Grammai riens ne veulent pas qu'il y ait d'aspiration dans huit, mais c'est sans fondement, puisqu'on écrit et qu'on prononce sans élision nf liaison le huit; les huit volumes, le ou la huitième, la huitaine. Les mots onze et onzième ont cela de particulier que quoiqu'ils commencent par une voyelle, cependant il arrive quelquefois, et surtout quand il est question de dates, l'on que l'on écrit sans éliprononce et que sion l'article ou la préposition qui les précède: de ONZE enfans qu'ils étoient, il en est mort dix; de vingt, il n'en est resté que ONZE ; la QNZIÈME année, Qui, pris substantivement, se prononce comme s'il y avait une aspiration, et quoique l'on dise, selon plusieurs, je crois qu'oui, cependant on dit le oui et le non; un oui; tous vos QUI ne me persuadent. pas. On prononce avec aspiration le mot une dans cette phrase sur les UNE heure. D'Olivet, pros. franç., p. 53 et suiv. - Th. Corneille, sur la 82o. et 87°. rem. de Vaugelas.-L'Acad., en ses observations, pag. 86 et 91; son Dictionnaire, aux mots Hollande, Hongrie, huit, onze, onzième qui et un.-Restaut, p. 32 et 492-De Wailly, p. 426 et 475. -Levizac, pag. 117, t. I, Jj. -Son propre JE: jamais, jésuite, joli, jeune, joue, jeter. Jinitial, ou au commencement du mọt, conserve toujours le son qui lui est propre. Cette lettre ne se double point, et ne se trouve jamais, ni devant une consonne ni à la fin d'un mot, ni devant la voyelle i, excepté par |