Charlemagne. Il y avoit autour de ce monaftere une vallée, dont la seigneurie & la propriété furent données à l'abbé & au couvent de Sarlat, il y a sept à huit cents ans, par Bernard, comte de Périgord. Le Pape Jean XXII érigea au même lieu un fiége épifcopal, dont il créa premier évêque Raymond de Roquecor, abbé de Gaillac en Albigeois. Les moines bénédictins conposerent toujours le chapitre de cette cathédrale jusqu'au pontificat de Pie IV, qui les sécularisa sous le regne de François II. Ce même roi donna ses lettres patentes pour l'exécution de la bulle de ce pape, & les moines quitterent enfin l'habit monastique l'année suivante au mois d'avril. L'église cathédrale est dédiée à faint Sacerdos, évêque de L'imoges qu'on appelle vulgairement faint Sardos & quelquefois Sadroc. Cet évêché, démembré de celui de Périgueux, n'est pas étendu, ni d'un grand revenu. Depuis quelques années on a uni au chapitre de l'église cathédrale celui de faint Avit, qui étoit dans l'étendue de ce diocèse; en forte que le chapitre de la cathédrale est aujourd'hui composé d'un doyen, d'un archidiacre, d'un sacriftain, & de quatorze chanoines. On compte dans ce diocèse environ deux cents cinquante paroisses, & deux abbayes; celle de Terrasson & celle de Cadoin. * Longuerue, Defc. de la France, part. 1, p. 174. Piganiol, Desc. de la France, t. 4, p. 478. Quoique Sarlat soit évêché, présidial & élection, les habitans en font néanmoins fort pauvres, parce que le pays eft mauvais, & que d'ailleurs il n'y a aucun commerce. Cette ville a donné la naissance à un gentilhomme, appellé Etienne de la Boétie, conseiller au parlement de Bourdeaux, & un des plus beaux esprits du seiziéme fiécle. On prétend qu'il n'avoit pas encore dix-huit ans lorsqu'il composa le traité de la servitude volontaire qui eft inféré dans le troisiéme volume de l'Etat de France, fous Charles IX. Il mourut en 1563, âgé de trentetrois ans. Montagne parle de lui avec de grands éloges, dans ses ellais, L. 1, 6. 28. Au reste ce traité de Boétie a été mis dans la nouvelle édit. de Montagne, faite à la Haye en 1725, t. 5, p. 74, & fuiv. SARLOUIS, ville d'Asie, dans la Cappadoce & dans la contrée de Chamare felon Ptolomée. l. 5, c. 6. SARLOUIS, ville de France & démembrée de la Lorraine, en vertu de l'article XXXII du traité de Ryswick, qui réserva au roi de France Sarloiiis avec une demi-lieue de terrein autour: mais comme cette forteresse étoit trop refferrée, & que cela incommodoit la garnison, le duc Léopold céda à la France cinq villages voisins, & l'emplacement de la ville de Valdrevange, avec les bâtimens qui y restent, par le traité du mois de janvier 1718. Cette ville est située sur la Saare, à quatre lieues de Sarbruck, & à dix de Metz. * Longuerue, Descript. de la France, 2. part. p. 153. Le seul nom de cette ville, & l'année 1680 que l'on commença à la bâtir, marquent suffisamment qu'elle reconnoît Loüis XIV pour son fondateur. Cette ville ne partage l'honneur de porter le nom de ce grand roi qu'avec Mont-Louis en Cerdagne. C'est une fingularité remarquable, qu'il n'y ait que ces deux villes qui portent le noin d'un roi, qui a peut-être lui seul fait construire plus de places que tous ses prédécesseurs ensemble. Cette place fur commencée en 1680, & achevée quatre ou cinq ans après. Elle est située dans l'isthme d'une presqu'isle que forme la riviere de Saare. Sa figure est un hexagone régulier de fix bastions, à la maniere du maréchal de Vauban. Le côté qui est sur la riviere est plus étendu que les autres. Au devant des courtines font placés de petits ouvrages appellés tenaillons. Cinq de ses fronts sont couverts d'autant de demi lunes, le tout revêtu de bonne maçonnerie, & le fossé qui entoure tous ces ouvrages, & qui est accompagné d'un bon chemin-couvert, est plein d'eau. Au-delà de ce chemincouvert regne tout autour un avant-foflé, dans lequel sont placées neuf redoutes, revêtues de pierres. Cet avant-fotfé est défendu d'un chemin-couvert, du côté de la terre, depuis le retranchement des capucins jusqu'à la riviere. On entre dans Sarloüis par deux portes diamétralement opposées. Les rues font fort régulieres & laissent entr'elles une grande place carrée, sur un des côtés de laquelle est la paroiffe, & de l'autre côté la maison du gouverneur. Le reste de cette place publique est fermé par des maisons bourgeoises, d'une égale symmétrie, & affez bien bâties. Le long du rempart font plusieurs corps de cazernes, & un couvent de recolets. Les bastions de cette place sont vuides, & il y en a trois qui servent de magasins, le quatrième de corps de garde, & les deux autres font chargés chacun d'un retranchement. Au-delà de la riviere, vis-à-vis le grand front de la place est un grand ouvrage à corne, lequel enferme l'hôpital & un corps de cazernes. Il est occupé dans sa largeur par un canal. Cet ouvrage est à la maniere du maréchal de Vauban. Son front eft couvert d'une demi-lune, le tout parfaitement bien revêtu, auffi-bien que le fossé qui est accompagné d'un bon chemin-couvert & d'un grand glacis. La fortie de la riviere est barrée par un ouvrage placé au milieu de fon cours, & défendu par une espece de petit chemin-couvert. Le retranchement des capucins, est de l'autre côté de la place, & confifte en un rempart, un parapet de terre & un foffé ou canal, qui communique de la riviere au fossé de la ville par un petit canal fouterrein qui est pratiqué sous les ouvrages. On en fort par deux ponts, qui ont chacun à leur tête un petit corps de garde octogone. Le rempart est planté de trois allées d'arbres, qui fournissent à Sarloüis une agréable promenade. La presqu'isle est une espèce de marais, que l'on peut inonder en cas de fiége. SARMAGANA, ville d'Afie: Ptolomée, 1. 6 17, la marque dans l'Arie. Il y en a qui veulent que ce soit présentement Samarkand. SARMALIA, ville de l'Afie mineure, dans la Galatie; elle est donnée par Ptolomée aux Toliitoboges L'itinéraire d'Antonin, dont quelques manufcrits portent SARMALIUS, & d'autres SARMALIUM, marque cette ville fur la route d'Ancyre à Tavia, entre Bolelasgus & Ecobrogis, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux & à vingt du second. SARMAN, ville d'Afrique, dans la province de Tripoli, auprès de l'ancienne ville de ce nom. C'est, une place toute ouverte mais grande & fort peuplée. Ses habitans font Bérébéres d'entre les Havares, & il y a aux environs quantité de bons palmiers; mais il n'y vient ni orge ni bled, parce que ce ne font que sablons tout à l'entour. Cette ville dépend de Tripoli. * Marmol, Defcr. d'Afrique, t. 2. l. 6, c. 49. SARMATES, peuples qui habitoient la Sarmatie. Ils font nommés SAUROMATE par les Grecs, & ordinairement SARMATE par les Latins. Ce nom de SARMATES est cependant donné plus particulierement aux peuples qui habitoient sur les bords du Tanais, aux environs des Palus Mæotides. C'est dans ce sens que Pomponius Mela, L. 1, C. 19, a dit : Ripas ejus [Tanaïs ] Sauromata, & Ripis harentia poffident ; & dans un autre endroit on lit, 1.2, c. I, Meotida Agathyrsi & Sauromata ambiunt. Pline le jeune, 1. 10, ep. 14, fait mention d'un roi Sarmate, & Spanheim nous a donné l'explication d'une médaille où on lit ces mots : BACIAEON CAYPOMA. Tor; cette médaille a été frappée du tems de l'Empereur Sévére. Voyez SARMATIE. * Cellarius, Geogr. ant. 1. 2, c. 6. SARMATICA INSULA. Pline, 1.4, c. 12, met une isle de ce nom près de la troisiéme embouchure du Danube, appellée Calostoma. SARMATICI MONTES, montagnes de la Sarmatie Européenne, aux confins de la Germanie. Ptolomée en fait une chaîne de montagnes qu'il étend du nord au midi, depuis la hauteur de la Vistule jusqu'aux monts Crapack. Il ajoute, 1.2, c. 11, qu'on leur donnoit aussi le nom d'Alpes 1. SARMATIE, grande contrée, qui prise en général renferme divers grands pays de l'Europe & de l'Afie. Les anciens la partageoient en deux parties, l'une appellée SaRMATIE ASIATIQUE, & l'autre SARMATIE EUROPÉENNE. Le Bosphore Cimmerien les PalusMeotides & le Tanaïs en faifoient la séparation. 2. SARMATIE ASIATIQUE (la) étoit terminée du côté du nord, selon Ptolomée, 1.5, 6.9, par des terres inconnues: au couchant par la Sarmatie Européenne, autrement par le Tanais, depuis sa source jusqu'à son embouchure, dans les Palus Meotides, & par le rivage oriental des Palus Meotides , jusqu'au 1 Bosphore Cimmerien: au midi, partie par le PontEuxin, depuis le Bosphore Cimmérien jusqu'au fleuve Chorax; partie par la Colchide, l'Ibérie & l'Albanie, en tirant une ligne droite, depuis le Crahox jusqu'à la côte de la mer Caspienne: & à l'orient par la Scythie en deça de l'Imaüs. Voici la description que Ptolomée nous donne de cette Sarmatie: ples connus sous des noms différens. Voici ceux que Piolo, imée nous a conservés : Paniardis, Marubii Fluvii Oftia, Afai, Sacani, Jaxamata, Vali Theophanii Fluvii Oftia, Chaenides, Serbi, Azara Civitas, Rhombiti Parvi Fluvii Oftia, Materi, Diduri, Nefiotis regio, Ula, Siraceni, Olonde, Tyrambe, Attici Fluvii Oftia, Pfeffii, Ifonde, Themeota, Gerri, Gerusa Civitas, Pfathis Fluvii Oftia, Tyramba, Bosphorani, Afturicani, Achai, Arichi, Cerate, Cimmerium Promont. Conapseni, Apathurgus, Metibi, Suanocolchi, Sanarai. Achilleum. Agorita, La SaRMATIE EUROPÉENNE étoit bornée au nord, selon Ptolomée 1.3, c.5, par l'Océan Sarmatique, par le golfe Vénédique, & par des terres inconnues : à l'occident par la Vistule & par les monts Sarmatiques : au midi par les Jazyges Metanastes, par la Dace jusqu'à l'embouchure du Boristhene, & dela par le rivage du Pont-Euxin jusqu'au fleuve Carcinite: & à l'orient par l'isthme du fleuve Carcinite par le Palus ou Marais Byce, par le rivage du Palus Méotide, jusqu'à l'embouchure du Tanaïs par ce fleuve, & au-delà par une ligne tirée vers le nord, au travers des terres inconnues. Ptolomée décrit ainsi cette Sarmatie: Après l'embouchure de la Vistule: Depuis l'embouchure du Borysthene jusqu'à l'ifthme du Cherfonnese Taurique : Depuis l'isthme du Chersonnese Taurique, jusqu'aux terres incon nues. Chronis Fluvii Oftia, Rubonis Fluvii Oftia, Fontes Fluvii, Hypanis Fluvii Oftia, Isthmos Achillei cursus, Carciniti Fluvii Oftia, Byces Palus, Pasiasci Fluvii Oftia, Oftium Orient. Tanais, Flexio Fluvii, Tout ce pays étoit habité par un grand nombre de peu- phées: SAR, riviere de Suisse. Voyez SARGANS. SARNACA, ville de l'Asie mineure, dans la Theu thranie, felon Pline, 1.5, 6.30. SARNADA, ville de la Pannonie, felon Ortelius, qui cite l'itinéraire d'Antonin. Il a suivi apparemment l'édition de Schotus; car toutes les autres & les manuscrits portent SARNADE OU SARNADA. Cette ville étoit sur la route de Sirmium à Salone, entre Leusaba & Silvia, à dix-huit milles du premier de ces lieux, &à vingt-quatre milles du second. Cette ville est nommée SARUTE dans la table de Peutinger, qui met pourtant Sarute à une plus grande distance de Leusaba. SARNAME. C'est le nom que de Laet donne à la riviere de Surinam. Voyez Surinam. SARNEM, bourg de Suisse, dans le canton d'Underwald, au département d'en haut. Ce bourg est la place capitale de ce département. Il est situé près d'un petit lac, & au bord d'une riviere nommée Aa. Il y avoit là autrefois un château où résidoit un gouverneur envoyé par l'empereur Albert. Les habitans le démolirent l'an 1308. Il y a dans tous les environs de ce lac diverses forteresses démolies: car anciennement ces pays-là étoient remplis de noblesse. On a dans Sarnem un fameux cloître de filles, de l'ordre de saint Benoît, où il y a jusqu'à cent religieuses, sous la jurisdiction de l'abbé d'Engelberg. * Etat & délices de la Suiffe, t. 2, p. 450. SARNIA, ifle que l'itinéraire d'Antonin marque dans la mer qui sépare les Gaules de la Grande-Bretagne. Les manuscrits varient pourtant sur l'ortographe du nom de cette ifle; les uns portent SARNIA, les autres ARMIA, SARMIA OU SARMA. On croit assez généralement que c'est l'isle de GARNESEY, SARNII ALPINI, peuples dont le consul Q. Marcius triompha dans la fix cents trente-fixiéme année de Rome, suivant les fastes romains. Titve-Live, Epitom. 1.62, parle de la victoire que ce conful remporta fur ces peuples; Entre les peuples qui habitoient ce pays, Ptolomée re- mais les nouvelles editions au lieu de SARNII lisent STONI. marque les SARMINETUM, NYMPHEUM & TIBERIAS. Il paroit, dit Ortelius, que ce sont là trois noms de villes que Platine, in Pascali II, met dans la Toscane, vers la côte de la mer. SARMISIA VALLIS. On trouve ce mot dans la carte de la Transilvanie de Sambucus, qui ajoute que les Hongrois appellent cette vallée Hacsag ou Hatsaag. Ortelius croit que Sarmisia est un mot nouveau ou corrompu de Tarmisogerhufa. SARMYDESSUS, lieu de la Thrace, selon Suidas. Ne feroit-ce point la même chose que SALMYDESSUS? Voyez STONI. SARNIUS, fleuve d'Afie. Ce fleuve, selon Strabon, 1. 11, p. 10, séparoit, du côté de l'orient, un défert de l'Hycarnie. Au lieu de Sarnius, les dernieres éditions portent Sarneus. 1. SARNO, riviere d'Italie, au royaume de Naples, dans la Principauté citérieure, anciennement Sarnus. Elle prend sa source aux confins de la Principauté ultérieure, & coule de l'orient septentrional au midi occidental. Dans sa course elle arrose la ville de Sarno, & reçoit à la gauche la riviere Safati, ou plutôt, se joint à cette riviere avec laquelle elle va porter ses eaux à la mer, sur la côte du golfe de Naples. * Magin, carte de la Principauté citérieure. 2. SARNO, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Principauté citérieure, vers la source de la riviere de Sarno, qui l'arrose & lui donne fon nom. Elle est située à cinq milles de Nocera, à huit de Nole, & à treize de Salerne. Elle fut érigée en évêché sous Salerne, vers l'an 967. Elle a titre de duché, & ce duché appartient à la maison Barberine. * Baud. Dict. Commainville, Table des évêchés. SARNUCA, ville de la Mésopotamie, le long de l'Euphrate, selon Ptolomée, 1.5, 6.18. I. SARNUS, fleuve d'Italie, dans la Campanie : Strabon, 1.5, p. 247, & Pline, 1.3, 6.5, disent que ce fleuve arrosoit la ville de Pompeii; & c'est ce qui a été cause que Stace, Silv. l. 1, carm. 2, v. 265, lui a donné le surnom de Pompejanus. Nec Pompejani placeant magis otia Sarni. Silius Italicus donne au Sarnus l'épithére de mitis: Sarastes etiam populos, totasque videres Il exalte les richesses du Sarnus, fans doute, parce que c'étott une riviere navigable. Quant aux peuples Sarraftes dont il parle, cette expression est prise de Virgile, ou on lit Æneid. l. 7, v. 738. Sarrastes populos & qua rigat aquora Sarnus. : 1 Surquoi Servius remarque que ces peuples étoient ainsi appellés du nom du Heuve Sarnus, sur les bords duquel ils habroient. Voyez SARNO. 2. SARNUS, ville de l'Illyrie, selon Etienne le géographe. SAROHEN, ville de la Palestine, dans la tribu de Siméon. Cette ville est nommée au dix-neuviéme chapitre de Jofué, v. 6. Dom Calmet croit que c'est le même que SAHAREM. 1. SARON OU SARONA; nous connoissons trois cantons dans la Palestine nommés SARON. Ce nom étoit comme paffé en proverbe, pour marquer un lieu d'une beauté & d'une fertilité extraordinaires. C'est dans ce sens qu'Ifaie dit, c. 33, v. 9 & 6.35, v. 2, Saron a été changé en un défert; & dans un autre endroit : la beauté du Carmel de Saron. 2. SARON, canton de la Palestine. Eufebe, in Saron, & faint Jérôme parlent de ce canton, qui étoit entre le mont Thabor & la mer de Tibériade. 3. SARON, canton de la Palestine, entre la ville de Céfarée de Palestine & Joppé. Eufebe & faint Jérôme en parlent. Voyez faint Jérôme sur les chapitres 33 & 55 d'Isaie. 4. SARON, canton de la Palestine, au-delà du Jourdain, Par.c.5, v. 16, dans le pays de Balan, & dans le partage de la tribu de Gad. Reland, Palest. 1. 1, C. IC, P. 370, & 1.3, p. 988, soutient qu'il n'y avoit point de Saron au-delà du Jourdain, & que ceux de la tribu de Gad venoient paître leurs troupeaux jusques dans le canton qui est aux environs de Joppé, de Célarée & de Lydda; ce qui, dit dom Calmet, Dict. ne nous paroît pas croyable, à cause de la distance des lieux. D'ailleurs, le pays de Bafan étoit si beau & fi fertile. Le passage des Paralipomenes ne décide point la question, le voici: ils s'établirent dans le pays de Galaad, dans Bafan, & les bourgades qui en dépendent, & dans tous les villages de Saron, depuis un bout jusqu'à l'autre. 5. SARON. Dom Calmet, Dict. dit: Les nouveaux voyageurs donnent ce nom à la plaine qui est entre Ecdippe & Ptolemaïde. 6. SARON. Il y en a qui font une ville de Saron, dont le roi fut défait par Jolué, c. 12, v. 18, & les enfans d'Ifrael, dans le pays qui est à l'occident du Jourdain. Saint Luc, dans les actes des apôtres, 6. 19, V. 35, semble marquer auffi une ville de Saron: Qui habitabat Lidda & Sarona; & dans les Paralipomenes, c. 37, ν. 29, on lit que les troupeaux que l'on faisoit paître fur la montagne de Saron, étoient sous la charge de Setraï le Saronite. Mais ces passages peuvent fort bien marquer un pays ou un canton, & non une ville de Saron. 7. SARON, lieu du Péloponnése, dans la contrée de Troezéne, felon Etienne le géographe. 8. SARON. Euftathe, in Dionys. met un fleuve de ce nom au Péloponnése, dans la contrée de Troezéne, & ajoute que ce fleuve avoit donné le nom au golfe Saronique. 9. SARON, ville de Perse: les géographes du pays, felon Tavernier, voyage de Perse, la mettent à 76d 20' de longitude, & à 364 15' de latitude. On la trouve, ajoute-t-il, dans la province de Guilan, & il s'y fait quantité de foie. SARONIA. Voyez TROEZEN. SARONICUS SINUS, golfe au midi de l'Attique. Ce golfe, felon Strabon, 1.8, étoit appellé Pont par quelques-uns, & Détroit par d'autres, ce qui fait, ajoutet-il, qu'on l'appelle auffi mer Saronique Πέλαγος Σαρωνικόν. Sa longueur se prenoit depuis Cenchrées jusqu'au promontoire Sunium, & fa largeur ou son entrée depuis ce promontoire, jusqu'à celui du Péloponnése, appellé Scyllaum; car Euripide, Hippolytov. 1200, en parlant de Troezéne, dit qu'elle étoit fituée sur la mer Saronique: Πρὸς πόντονήη δκειμένη Σαρωνικόν. Sita jam ad mare Saronicum. Pline, 1. 4, c. 5, remarque que ce golfe étoit anciennement bordé d'une forêt de chênes, & que c'étoit l'origine de fon nom, l'ancienne Gréce appellant ainsi un chêne. Euftathe donne une autre origine de ce nom. Voyez SAKON, no. 8. Ce golfe, fi célébre dans l'histoire ancienne, est entre le promontoire de Suniun, aujourd'hui Capo Coloni,' fur la côte de l'Attique, & le cap Schilloum, à préfeat Capo Skillo, fur la cose de la Morée. Ces promontoires font éloignés l'un de l'autre d'onze lieues. Il y a plufieurs ifles dans ce golfe. Les principales font Egine, Colouri St Porus, & ce font les feules qui foient habitées. Ceux qui y demeurent avoient courume d'avoir un vaivode & un cady, qui étoient cominus à ces trois ifles; mais ils ont jugé à propos de s'accommoder avec le capitan bacha, & de lui donner tous les ans sept cents quatre-vingts piastres, ce qui les exemte de tous les droits qu'on auroit på exiger d'eux. Ils pourroient vivre à leur aise, si les cor'anres ne les incommodoient pas si souvent, puisqu'ils ont affez de terre à cultiver pour le petit nombre d'habitans qui occupent ces trois ifles. Ce golfe prend aujourd'hui fon nom d'Egine, qui en est la principale, quoique nos mariniers lui donnent celui d'Engia. C'est la plus haute pointe du promontoire Sunium, qu'on voit oueft nord oneft. On la découvre du mont Himette du sud oueft à l'oueft, & de Colouri ou Salamine plus au fud. On la compte à neuf lieues de la côte la plus proche de l'Attique, & à douze de Porto Lione, & environ à fix de la Morée. Elle a près de quinze lieues de tour: il n'y a point de port pour les vailleaux, & ils font obligés de donner fond entre les iflets Angestri, Douronite & Mom. 11 n'y a plus ni ville ni village, à la réserve de celui d'Egine. SARONIDIS PALUS. Voyez PHOEBEA. SAROPHAGES, peuple de l'Inde, felon Pline, 1.6, c. 20. SAROTZE, nom d'une ville, quelque part aux environs de la Syrie & de la Mésopotamie, felon Ortelius, qui cite Surius, dans l'histoire de l'image de NotreSeigneur. 1. SAROS, comté de la haute Hongrie, aux confins de la Pologne, qui la borne à l'orient feptentrional. II a les monts Crapack à l'orient, le haut Kreyna à l'orient méridional, les comtés d'Abavyvar & d'Ungwar au midi, & le comté de Scepus au couchant. Il prend son nom du château de Saros. Ses principaux lieux font: Saros, Stropko, Kurima, * De l'Isle, Atlas. Eperies. Hanosfalva, Hommona. Tarko, 2. SAROS, château de la haute Hongrie, au comté de même nom, sur la Tarza, à deux lieues d'Epéries, vers le nord occidental. SARPANA. (ifle de) Voyez ZARPANA. 1. SARPEDON, promontoire de la Cilicie. Strabon, l. 14, p. 670, le met au voisinage de l'embouchure du fleuve Calycadnus. Ptolomée, 145, c. 8, qui le nomme Sarpedorum extrema, le marque fur la côte de la Cetide, entre Aphrodysia ou Venerea, & l'embouchure du Calycadnus. Ce promontoire devint célébre par le traité de paix des Romains avec Antiochus; car entre les conditions de cette paix, il étoit dit, felon Tite Live, 1. 38, c. 38, Neve navigato, citra Calycadnum, neve Sarpedonem, promontoria. Appien, Syriac. p. 181, écrit, ou les édien 's lui font écrire, Sarpidonium pour Sarpedon : c'est une faute, car Strabon & Prolomée écrivent Σαρπηδών, & les Latins Sarpedon. C'est de ce promontoire qu'Apollon avoit pris le nom de Sarpedonius. Il y avoit à Séleucie, felon Zofime, l. 1, c. 57, un temple d'Apollon Sarpédonien, & dans le temple un oracle. Strabon dit la même chose de Diane, sans néanmoins marquer que ce temple fut à Séleucie. Il y a aussi dans la Cilicie, dit-il, l. 14, p. 676, un temple de Diane Sarpédonienne, avec un oracle. Pomponius Mela, 1. 1, c. 13, dit que ce promontoire étoit autrefois la borne du royaume de Sarpedon : peut être veut-il parler du héros de ce nom, qu'Homére, Iliad. E, v. 647, donne pour le chef des Lyciens. Il sembleroit auffi qu'il y eût eu un fleuve ou une ville du nom de Sarpedon, car le périple de Scylax, en décrivant la Cilicie, dit: Σαρπηδών πόλις ἐρημος καὶ ποτάμος, Sarpedon oppidum defertum & fluvius; mais les critiques tiennent ce pallage pour fort fuspect. * Cellarius, Geog. ant. 1. 3, c. 6. 2. SARPEDON, ville de Thrace, selon Etienne le géographe, Hefyche, Suidas & Apollonius, 1. 2, qui la placent près du fleuve Erginus. Son scholiafte la décrit avant le mont Hemus; mais au lieu de Sarpedon, il dit Sarpedonia 3. SARPEDON, ville de l'Attique, selon Apollonius. 4. SARPEDON, nom d'une ifle, que Suidas & Apollonius mettent vers l'Océan Atlantique, & qui étoit habitée par les Gorgones. SARPEDONIA. Voyez GORGONES. SARRA & SARRACANA. Voyez TYRUS. SARRABOUS ou SORABUS, bourg de l'ifle de Sardaigne, sur la côte orientale de cette ifle, dans la province de Cagliari, à l'embouchure de la riviere de Seprus à la gauche. Ce bourg a un bon port & un château. * Carte de la Sardaigne, chez van Keulen. SARRACOTIM, château d'Espagne, dans l'Andalousie, entre Séville & Utrera, dans la place où fut autrefois une petite place de l'Espagne Bétique, qu'on nommoit Siarum. SARRAGAN, ifle d'Afie, dans l'Océan oriental & l'une des Philippines. De l'lfle, Atlas, la marque près de la côte la plus méridionale de l'isle de Mindanao. SARRÆ. Zonare dit que l'empereur Licinius fut tué à Theffalonique, ou près de Sarra. Ortelius croit qu'il faut lire Serra, parce que Serræ étoit un lieu voisin de Theffalonique. SARRANA, ville de la Mésopotamie, dans les terres, selon Ptolomée, l. 5, c. 18. SARRANATES, peuples d'Italie. Pline, 1.3, 6. 14, les place dans la fixieme région, aux environs de l'Ombrie. SARRASTES. Voyez SARNUS. SARRAN, bourg de France dans le bas Armagnac, élection de Riviere-Verdun, avec justice royale. SARRANCES, en latin sancta Maria de Sarrantia, lieu de France, dans le Béarn, au diocèse de Lescar. C'étoit ci-devant une abbaye d'hommes, ordre de prémontré, sous l'invocation de sainte Marie. La manse en est unie à présent à l'abbaye de la Castelle, autrement nommée la Grace Dieu, même ordre, dans le diocèse d'Aire. Marne, en remontant vers sa source, dans une paroisse qui porte le même nom. Il est moins considérable par ses bâtimens, qui, quoiqu'anciens, sont beaux & commodes, que par la beauté & la grandeur de ses jardins, ornés de parterterres bien entendus, d'un bon goût, & d'un grand nombre de bosquets & d'allées de charmilles, & autres arbres ; d'un canal; de foffés larges & profonds, remplis de poiffons ; d'une orangerie, & de belles statues, qui ne contribuent pas peu à rendre la promenade tout à fait charmante. * Baugier, Mém. hiftor.de Champ. t. 1, p. 249. Ces jardins, tels qu'on les voit aujourd'hui, font l'ouvrage de M. Vialart, l'un des plus grands prélats qui ayent jamais rempli le siége de Chalons, décédé en l'année 1680, âgé de soixante sept ans. Cet ouvrage lui a couté des sommes très-considérables, qu'il ne dépensa que dans la feule vue de faire subsister, en travaillant, un grand nombre de pauvres, dans un tems difficile, & lorsque le pain étoit excellivement cher. SARS, fleuve de l'Espagne tarragonnoise. Pomponius Mela, 1.3, 6.1, dit que ce fleuve couloit près de la tour d'Augufte. Molet dit que son nom moderne est Ars dans la Galice. SARSAGA ou CARSAT, ville de la petite Arménie. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Nicopolis à Satala, entre Olotoedariza & Arauraci, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à égale distance du second. Il n'y a point à douter que ce ne soit la même ville que Carfagis & Sargafis. SARSANE, ville d'Italie, dans l'Etat de Gènes. Cette place est assez forte; car il y a des fosses, des canons, des bastions, & d'autres munitions de guerre. Elle étoit autrefois du domaine de Toscane. Le grand duc l'a cédée aux Génois en échange de Livourne. Il y a un évêché qui est his Sarcina dives lactis. SARRANCOLIN ou SARRANCOULIN, ville ou hourg de France dans le haut Armagnac recette des QuatreVallées. Ce lieu, qui est bien peuplé, est dans la vallée Et dans Martial, 1.9, epigr. 59۰ d'Aure, au pied des Pyrénées. Il y a des carrieres de mar bre gris, jaune, & rouge couleur de sang: il s'en trouve quelquefois de transparent comme l'agathe. Il y a à Sarrancolin un prieuré de l'ordre de saint Benoît non réformé; & dans le voisinage une affez belle verrerie. SARRATEIX, (sainte Marie de) abbaye de bénédictins, de la congrégation de Tarragone, en Espagne, dans la Catalogne, au diocèse d'Argel. SARRE, bourg de France, dans la Gascogne, recette de Bayonne. SARREAL, petite ville d'Espagne, dans la Catalogne, sur la riviere de Francoli, un peu plus haut que Montblanc, au nord-eft. On trouve dans ce lieu des carrieres d'albâtre, fi beau, fi fin & fi transparent, qu'on en fait des glaces de fenêtres.* Délices d'Espagne, p. 594 SARRIA, bourg d'Espagne, dans la Galice, sur la riviere de Lugos, environ à quatre lieues de la ville de ce nom, vers le midi. On prend ce bourg pour le lien que les anciens nommoient Aqua Quintiana; & ce fut où mourut Alfonse XI, dernier roi de Léon. SARRITÆ, peuple de la Palestine. Ortelius dit : Il est parlé de ce peuple dans Joseph; mais au premier livre des Paralipomènes, c. 27, v. 8, au lien de Surrita on lit Gefinri, & Gezre. La Vulgate porte Jeser ; & il est question de la ville de Geder, Gader, Gadera, Gazer, Gazera, Gador ou Gaderoth. SARRUM, lieu de la Gaule aquitanique, selon Ortelius, qui cite le second fragment de la table de Peutinger. Il ajoute que le troisième fragment, non imprimé, & que Velser lui avoit communiqué, portoit Sannum au lieu de Sarrum. SARRY, château de France, en Champagne, au diocèse de Châlons. Ce château est une maison de plaisance de l'évêque. Il est situé à une lieue de la ville de Châlons, sur la 1 Sic montana tuos semper colat Umbria fontes, Nec tua Bajanas Sarfinu malit aquas. , Les habitans de cette ville font aussi appellés Sarfinates par Pline, 1.3, 6. 14, & par Polybe, 1. 2, 6. 24, Σαρσινάτοις ou plutôt Σαρσινάται, comme les Grecs ont coutume de former les noms nationaux ; & l'on trouve encore dans Gruter, p. 1092, n. 2, une ancienne inscription, avec ces mots CURATORI SARSINATIUM. Cependant d'autres anciennes inscriptions portent SASSINA au lieu de SARSINA. Dans une on voit MUNIC. SASSI, p. 322, n. 4; dans une autre, p. 522, n. 8, NATUS SASSINA; & dans une troisieme, Reineff. claff. 7, inscr. 20, BEBIUS GEMELLUS SARSINAS MUNICIPIBUS SINGULEIS. Sarsina étoit ainsi un municipe. Elle subsiste encore présentement, & conserve son ancien nom: on l'appelle Sarcine. Voyez l'article qui suit. SARCINE, ville d'Italie, dans la Romagne, au pied de l'Apennin, à huit lieues au sud-ouest, sur la rive gauche du Savio. Elle étoit autrefois si puissante qu'elle donna aux Ro-, mains un secours considérable, pour empêcher l'irruption que les Gaulois vouloient faire en ce pays-là, en traversant les Alpes. Cette ville a été long-tems sous la domination des Malatesta; mais étant tombée sous la puillance de l'églife, Leon X la donna aux Pio. Elle est fermée de remparts revêtus de briques. Dans la grande place il y a une fontaine d'une fort jolie sculpture. Au haut est une fort grosse pomme de pin, qui jette son eau dans un baffin foutenu de quatre tritons, qui font autant de jets d'eau, & plus bas font quatre figures, qui forment quatre fontaines. On conserve avec une grande vénération le corps de sainte Maure dans la cathédrale. Journal d'un voyage de France & d'Italie. SARSTEDE, bourg d'Allemagne, au cercle de la basleSaxe, dans l'évêché de Hildesheim, au confluent de l'InBbb ij Tome V |