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nomme le Belier; eft fortie du figne du Belier; c'eft-à-dire, de la premiere douzième partie du Zodiaque, pour pasfer dans le figne du Taureau; & ainfi des autres, à caufe du mouvement particulier des étoiles. C'eft pour cela, qu'on a distingué deux fortes de Zodiaques; l'un Vifible & Senfible dans le firmament, où font les constellations des douze fignes; & l'autre, Rationnel dans le premier mobile, dont les douzièmes parties ont retenu le nom des mêmes fignes; parce que du tems des premiers astronomes, les constellations, qui font les douze fi gnes, étoient au-desfous de ces douzièmes parties du Zodiaque du premier mobile. Ainfi, quand on dit que le Soleil eft au Belier, on n'entend pas au Belier du firmament, mais au Belier du premier mobile. De même, quand on dit que le Soleil eft dans un Signe, ce mot dans, fignifie desfous; c'est-à-dire, que la ligne, tirée de la terre par le Soleil, rencontre ce point dans l'écliptique. Nous difons pareillement qu'une planete eft dans un figne, quand la ligne, tirée de la terre par cet astre, rencontre dans le firmament quelque partie de ce figne. Il faut donc concevoir un figne comme une pyramide, qui a fa bafe dans le ciel, & fa pointe à la terre, & que l'astre fera dans ce figne, s'il eft dans cette pyramide.

Le Soleil entre tous les mois dans un figne,. & c'est environ le 20 de chaque mois. Je dis environ, parce qu'il n'entre pas dans chaque figne à un même jour de chaque mois dans une année, & que ce jour n'eft pas tout-à-fait le même dans toutes les années, fe trouvant une différence continuelle dans chaque année, à caufe de l'inégalité du mouvement propre du Soleil.

On peut aisément trouver, en tout tems, le lieu du Soleil dans le Zodiaque; car comme tous les jours de l'année & les mois font marqués fur l'horifon du globe terrestre, & que vis-à-vis on voit tous les dégrés de l'écliptique, avec les fignes, conformément aux jours que le Soleil entre dans ces fignes, il fera aifé de connoître, par ce moyen, le lieu du Soleil dans le Zodiaque, en un jour propofé; par exemple, le douziéme d'Avril: car vis-à-vis de ce jour-là, on voit fur l'horifon le vingt-troifiéme dégré du Belier, pour le lieu du Soleil qu'on cherche. Si au contraire on vouloit favoir en quel jour de l'année le Soleil feroit en quelque point du Zodiaque; par exemple, au vingt-troifiéme dégré du Belier, il n'y a qu'à chercher, fur l'horifon, ce vingt-troifiéme dégré, & vis-à-vis on trouvera le douzième d'Avril, pour le jour que l'on cherche.

Comme l'équateur a fon axe, qui, pasfant par fes deux poles, lui eft perpendiculaire, & eft par conféquent le même que l'axe du monde ; de même, le Zodiaque ou l'écliptique a fon axe, qui, pasfant par fes deux poles, eft ausfi perpendiculaire à fon plan, & par conféquent fe fait, avec l'axe de l'équateur, un angle de vingt-trois dégrés & demi. La différence, qu'il y a entre ces deux axes, eft que l'axe de l'équateur eft immobile, & que l'axe du Zodia que fe meut avec les deux poles, par le mouvement du premier mobile.

Le point du Zodiaque, qui fe leve, fe nomme -Horoscope, & celui qui répond à la partie fupérieure du Méridien, eft appellé Point culminant, & Copernic l'appelle Médiation du Ciel, à l'égard des étoiles; mais le point, qui répond à la partie inférieure du Méridien, s'appelle Fond du Ciel. Les deux points de l'écliptique, les plus éloignés de l'équa teur, & qui font éloignés de go dégrés ou d'un quart de cercle des deux points équinoxiaux, s'appellent points folftitiaux; parce que quand le Soleil y eft parvenu, par fon mouvement propre, il femble, pendant quelques jours, ne point avancer dans l'écliptique, en fe levant & en fe couchant environ dans les mêmes points de l'horifon; & alors on dit que le Soleil eft dans fon folftice, qu'on nomme Soltice d'Eté, quand il entre dans le figne de l'Ecrevice, ce qui arrive environ le 21 de Juin; & Solstice d'Hiver, quand il entre dans le figne du Capricorne, to qui arrive environ le 21 Décembre. Ces deux

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points folftitiaux de l'écliptique, avec les deux points équinoxiaux, font appellés Points Cardinaux de l'Ecliptique, parce qu'ils déterminent les commen cemens des quatre faifons de l'année: car, quand le Soleil eft parvenu au point équinoxial du Belier, il fait le commencement du Printems; & l'Automne commence lorsque le Soleil eft au point équinoxial de la Balance. Le commencement de l'Eté eft au point folftitial de l'Ecrevice; & le commencement de l'Hiver, au point folftitial du Capricorne. Les fignes, qui répondent à ces quatre points cardinaux favoir: les quatre, Y,,,, comme étant les commencemens de quatre faifons de l'année, font ausfi appellés Cardinaux. Les trois premiers des douze; favoir: Y, 8, H, font appellés Signes du Printems; les trois fuivans, , n, m, Signes d'Eté; les trois fuivans,, in, ✈, Signes d'Automne; & les trois derniers, o,~, X, Signes d'Hiver. Voici leurs noms Latins & François, avec leurs caracteres, & le jour du mois auquel le Soleil entre au commencement de chaque figne.

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Les planetes font dans les fignes du Zodiaque, & même toutes les étoiles du firmament, qui font hors du Zodiaque, en prenant les fignes d'une maniere plus étendue que nous les avons pris ci-devant; favoir: en faifant pasfer par les deux poles de l'écliptique, & par les douze divifions du Zodiaque, fix grands cercles, qui diviferont toute la fphére du monde en douze parties égales, que l'on prendra pour les douze fignes du Zodiaque; & alors il n'y aura point d'étoile dans le Ciel qui ne foit dans quel ques fignes pris dans ce fens.

Le premier ufage du Zodiaque, eft que par fon obliquité il fait le changement des faifons, & l'inégalité des jours, portant le Soleil alternativement vers les deux poles monde. Secondement, le Zodiaque eft la mesure du mouvement fecond d'Occident en Orient, mouvement qui eft commun aux planetes & aux étoiles fixes. C'eft l'équateur, qui eft la mefure du mouvement premier d'Orient en Occident, mouvement qui eft ausfi commun aux planetes & à toutes les parties du Ciel. En troifiéme lieu, l'écliptique eft la régle des éclipfes du Soleil & de la Lune: car les éclipfes n'arrivent que quand ces luminaires font au-desfous de cette ligne, ou fort proche. En quatriéme lieu, l'écliptique divife, comme l'équateur, le monde en deux parties égales, dont l'une, Septentrionale, comprend le pole feptentrional; & l'autre, Australe, comprend le pole mé= ridional. En cinquième lieu, le Zodiaque nous montre la latitude des planetes & des étoiles fixes, qui eft leur distance de l'écliptique de côté & d'autre comme leur déclinaifon eft leur éloignement du cercle équinoxial de part & d'autre. En fixiéme lieu, c'eft desfus l'écliptique que l'on compte la longitude des étoiles, laquelle fe prend depuis la fection vernale, felon les fignes, jusqu'à la fection de l'écliptique, & d'un grand cercle tiré par les poles du Zodiaque & par l'étoile ; & c'est ce qui fait que le mouvement propre des étoiles fe nomme ausfi mouvement en longitude. Cette longitude fe compte ausfi fur un cercle parallèle à l'écliptique, & fe divife en véritable & en apparente. Enfin, le Zodiaque nous apprend combien le Soleil avance chaque jour, par fon mouvement propre, vers l'Orient, jusqu'à ce qu'il ait parcouru de dégré en dégré, pendant un

an, toute l'ecliptique, qu'il ne quitte jamais, en rétrogradant peu à peu contre fon mouvement diurne, qui l'emporte tous les jours de l'Orient en Occident, dans l'espace de vingt-quatre heures.

Pour bien comprendre ces deux mouvemens, il faut les comparer à ceux d'un petit animal, qui, tournant fur une grande roue 365 fois en un an, ne laisferoit pas, pendant le tems de ces 365 révolutions, de s'avancer contre ce premier mouvement, peu à peu, jusqu'à ce qu'il eût fait tout le tour de la roue, en recommençant toujours fon mouvement contraire d'année en année, c'eft-à-dire, de 365 tours en 365 tours.

ZODÓCATHA, ville de la Palestine, felon la notice des dignités de l'empire.

ZOELE, peuples de l'Espagne-Tarragonnoife: Pline, 1.3, c.3, les comprend fous les Asturi; & dit, l. 19, c. 1, que leur cité étoit voifine de la Gallecia, & près de l'Océan. Le lin de ce pays étoit anciennement en réputation. C'eft ce qu'on appelloit Linum Zoëlicum. On en transportoit en Italie, où on s'en fervoit pour faire les rets, filets ou toiles à prendre les bêtes fauves.

ZOES ou ZOA, ville d'Afrique, dans la Cyréraïque: Hérodote, l. 4, p. 121, dit que Battus fut le fondateur de cette ville. On croit que le nom de cette ville pourroit être corrompu: car quélques manuscrits lifent Zeus, & d'autres, Z. Le troifiéme concile d'Ephèfe donne le nom de Zow, à un fiége épiscopal, dont l'évêque fe nommoit Macedonius; mais Ortelius croit que ce fiége étoit en Egypte, & non dans la Cyrénaïque.

ZOEST ou SOEST. Voyez SOEST.
ZOFALA. Voyez SOFALA.

ZOFFA ou ALFAQUES, baye de la Mer Méditerranée, fur la côte d'Espagne, dans la Catalogne. Environ dix-huit milles, au Nord-Eft-Quart de Nord, de Peniscola, eft la montagne de la Rabitta ou Ravitta, qui fait, à la gauche, l'entrée de la baye de Zoffa, & qu'on nomme, à caufe de cela, la Ravitta de Zoffa. La baye de Zoffa eft fort grande, ayant dix à douze milles de longueur, & quatre à cinq de largeur. Elle eft formée par plufieurs isles basfes & marécageufes, qui font bordées de grandes plages de fable. On reconnoît l'entrée de cette baye, par la montagne de la Ravitta, qui paroît de fort loin; mais on ne peut voir ces bas terreins, qui font fur la droite de la baye, que lorsqu'on en eft à huit ou neuf milles. La reconnoisfance de Peniscola fait connoître la montagne de la Ravitta, & la montagne fait connoître la baye de Zoffa. Quand on vient du côté du Sud, pour aller mouiller dans la baye de Zoffa, il faut ranger à une petite portée de canon, le côté de la montagne de la Ravitta, où l'on voit quelques tours de garde fur le bord de la Mer; & comme du côté de la droite, où font fes basfes terres, il y a de longues pointes de fable, qui s'avancent à près de deux milles loin des plages, & fur lesquelles il y a très-peu d'eau, on laisfe toujours les deux tiers du chemin de l'entrée fur la droite; & on évite tous ces dangers. Entre cette basfe pointe, & la côte de la Ravitta, on trouve quatre à cinq brasfes d'eau, presque également par tout avec un fond de vafe molle, où l'on ne fauroit brifer, en cas qu'on y échoue. * Michelot, Portul. de la Mé¿dit. p. 36.

Le mouillage de la baye de Zoffa eft vis-à-vis d'un vieux monastere ruiné, qui eft au pied de la montagne de la Ravitta, à la petite portée du canon. On y eft par quatre à cing brastes d'eau, fond de vafe molle, où les ancres tiennent parfaitement bien. On va ordinairement faire de l'eau à un grand puits, qui eft au-devant du vieux monastere ; & il eft ausfi facile de faire du bois. On peut ausfi aller mouiller du côté de l'Eft de cette basfe pointe, environ à quatre milles de ce monastere, en s'éloignant à un mille des basfes terres. On y eft pareillement, par quatre brasfes d'eau, fond de vafe & de fable. En 1680, on y espalma les galéres du roi. Dans le fond de cette baye, vers l'Eft du monastere, il y a une petite isle plate, fur laquelle eft une tour à fix côtés,

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& qu'on appelle la tour de faint Jean. Elle eft à dix milles du monastere. Le terrein, qui fe trouve entre ce monastere & cette tour, du côté du Nord, n'est autre chofe que des terres basfes, remplies de marécages & d'étangs, bordés de grands arbres; mais dans les terres, ce font par-tout de hautes montagnes. Environ à quatre à cinq milles, vers le NordOueft du monastere, il y a une petite ville, qu'on appelle Anposta, & qui eft fituée dans une grande plaine. Les traverfiers du mouillage de Zoffa font les vents depuis le Sud-Sud-Est, jusqu'au Sud-SudOueft. On remarque qu'ordinairement pendant l'Eté, le vent de Sud-Oueft y regne presque tous les jours; ce qu'on appelle l'embas, & que pendant la nuit, il vient au Nord & au Nord-Est, par rapport à la fituation des terreins. Le vent de NordOueft y eft fort impétueux; mais comme il vient de la terre, il n'excite pas une grosfe Mer. La latitude eft de 40 d. 22'. & la variation de cinq à fix dégrés,. vers le Nord-Ouest. Lorsqu'on vient du côté de Sa lo, pour aller à la rade de Zoffa, il faut s'éloigner de ces basses terres, dont nous avons parlé : car les courans portent ordinairement à la plage, à caufe de la riviere & des étangs. On a vu plufieurs vaisfeaux échoués à la plage; ainfi, en partant de la rade de Salo, pour aller à celle de Zoffa, il faut, pour éviter ces plages, faire la route du SudOueft quart de Sud, principalement lorsqu'il eft nuit.

Environ dix-huit milles, vers l'Eft-Nord-Eft de la pointe de la Ravitta, eft l'entrée de la riviere de Tortofe. Il y a, entre cette riviere & cette pointe plufieurs isles fort basfes, bordées de fable, qui s'avancent fort au large: il faut faire un grand tour, pour aller dans la riviere de Tortofe, & s'éloigner des isles, du moins de deux milles. On trouvera, à cette distance, quatre à cinq brasfes d'eau. Presque aux deux tiers du chemin de Zoffa, à l'entrée de la riviere de Tortofe, on voit fur ces isles plates, plufieurs monceaux de fel, qui, de loin, paroisfent fort blancs, & deux tours de garde.

ZOFFINGUEN, ville de Suisfe, au canton de Berne, dans l'Argow, à une petite lieue, au Midi, d'Arbourg. Le chemin, qui conduit de l'une de ces villes à l'autre, eft beau & uni. Celle de Zoffinguen eft fort jolie. Elle s'appelloit autrefois Tobinium, & fut fort confidérable, fous l'empire des Francs; & après la ruine de Windifch, elle devint la principale de l'Argow. Elle avoit droit de battre monnoie; & on y voir quantité de ces piéces de monnoie, qui ne font marquées que d'un côté, & qu'on appelle Nummi bracteati. Elles font au coin de Zoffinguen. Il y avoit autrefois, dans cette ville, un college de chanoines, fondé par les comtes de Fribourg. Les Bernois en ont fait une espéce de bailliage; & celui qui en a la charge, s'appelle Schaffner, c'est-à-dire, administrateur; mais il n'a point d'autorité fur la ville, qui releve immédiatement de Berne, & qui jouit de plufieurs bons priviléges. Le pays eft bon, & les habitans font riches. Le temple mérite d'être vu. Il y a un beau clocher, qui fut bâti dans le dernier fiécle. Les bourgeois ont une bibliothéque, où l'on trouve quelques ma nuscrits curieux. On y voit ausfi une très-belle orgue. Cette bibliothéque fut fondée en 1695, & elle s'augmente tous les jours. La ville a fon avoyer, fon grand & fon petit confeil, fa justice & fon drapeau. Celui à qui on confie le drapeau, en tems de guerre, eft obligé de jurer qu'il le gardera fi bien, qu'en cas de befoin, il en fera ce qu'en fit leur avoyer, nommé Nicolas Dut, dans la bataille de Sempach, en 1386. Cet homme, fe voyant ferré de près, déchira fon drapeau en cent piéces, & fe les fourra toutes dans la bouche, où on les trouva après la mort, & d'où on les rapporta à la maifon. Au-dehors de la ville, on voit une jolie plaine, qui eft la place du tirage, ornée d'un beau tilleul, dont les branches font élargies & entrelasfées avec tant d'adresfe, qu'on y a pratiqué des chambres. Près de Zoffinguen, eft une grande forêt, nommée Bonwald ou Bowald, qui porte les fapins les plus beaux & les plus hauts

que

que T'on voye en Suisfe. Il y en a qui ont jusqu'à cent trente pieds de hauteur. On en a envoyé plufieurs fois dans les pays étrangers, fur-tout à Gênes, pour fervir de mâts de vaisfeaux. En 1534, la république de Venife en acheta une vingtaine, qui avoient fixvingt pieds de haut, après avoir été travaillés. On en a ausfi quelquefois envoyé en Hollande. * Délices de la Suisje, t. 2, p. 182.

ZOGANI, golfe d'Afie. Il fait partie de la Mer Noire; & on le trouve fur la côte de l'Anatolie, à l'embouchure de la riviere de Sangari ou d'Ajala. On le prend pour le Sinus Mariandinus des anciens. *Corn. Dict.

ZOGOCARA, ville de la Grande-Arménie, felon Prolomée, 1.5, c. 13. Il y en a qui veulent que ce foit aujourd'hui la ville de Teffis. Il ne faut pas confondre cette ville avec celle de Sogocara, que Ptolomée marque à peu-près dans le même pays: il les distingue l'une de l'autre.

ZOGOR. Voyez SEGOR.

ZOHELETH. La pierre de Zoheleth étoit près de la fontaine de Rogel, au pied des murs de Jérufalem. Les Rabbins difent que cette pierre fervoit aux exercices des jeunes hommes, qui éprouvoient leur force à la jetter, ou plûtôt à la rouler & à la foulever. D'autres croyent qu'elle fervoit aux foulons ou blanchisseurs, pour battre fur elle leurs étoffes, ou leurs toiles, après les avoir lavées.* 3. Reg. c. 1,

4.9.

ZEIL ou ZUGLIO, bourg d'Italie, dans l'état de Venife, au Frioul, vers les confins de la Carinthie, près de Moscaredo & de la fource du Buti. Simler le prend pour l'ancienne Julium Carnicum, que d'autres veulent être Visfac.

ZOITIUM, Zario, ville du Péloponnèfe, dans l'Arcadie. Elle eft connue de Paufanias, .7, c. 35, & d'Etienne le Géographe. Ce dernier veut qu'on dife ausfi Zafrelor; mais c'eft une faute; & il faut lire Zura, comme Paufanias, qu'il cite. En fortant de Tricolons, pour aller à Methydrium, en prenant fur la gauche, on arrivoit à Zoetée, qui fe trouvoit à quinze ftades de Tricolons, & qui avoit eu, difoit-on, pour fondateur, Zoeteüs, fils de Tricolonus. Paroreüs, fon cadet, fonda Parorie, dix ftades plus loin. Du tems de Paufanias, ces deux villes étoient défertes. Il étoit feulement resté deux temples à Zoetée, l'un de Cerès, l'autre de Diane.

ZOLCA, ville de l'Afie-Mineure, dans la Galatie Ptolomée, l. 5, c. 4, la donne aux Paphlagoniens, & la place fur la côte du Pont-Euxin, entre Selca & Dacasta. Le manuscrit de la bibliothéque Palatine, lit Xoana, au lieu de Zolca.

ZOLDO, bourg de l'état de Venife, au Bellunèfe, environ à quinze milles au Nord occidental de Belluno, à la gauche de la riviere de Mae, & asfez près de l'endroit où cette riviere reçoit celle de Malifia. * Jaillot, Atlas.

ZOLL, comté de la Haute-Hongrie, au Midi de ceux de Liptow, & de Turocz. Il a environ vingt lieues de long, du Midi au Nord, & douze de large, du Levant au Couchant. La riviere de Gran le traverfe du Nord-Eft au Sud-Ouest.

ZOLLERN, château d'Allemagne, dans la Suabe, au comté de Hechingen, qui eft de l'ancien patrimoine de la maifon de Hohen-Zollern. * D'Audifret, Géogr. t. 3.

La Principauté de Hohen-Zollern confine avec le duché de Wurtenberg, la feigneurie d'Ehingen, la principauté de Furftenberg, & la baronie de Waldbourg. Elle a été ainfi nommée du château de Zollern, que l'empereur, Henri V, fit bâtir à fon retour d'Italie. Sa longueur eft de quinze lieues, & fa plus grande largeur de fept. Le pays eft très-fertile, & fitué avantageufement, à caufe du voifinage du Danube. Ses principaux lieux font:

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Les princes de Hohen-Zollern descendent, de même que l'électeur de Brandebourg, des anciens comtes de Zollern, qu'on fait venir de Tasfilon, comte de Hechingen, dont l'origine eft asfez incer taine. Fréderic VII, comte de Zollern, eut d'Elifabeth, fœur de l'empereur, Rodolphe I. Fréderic, qui fut la tige des Burgraves de Nurenberg, & Ei tel-Fréderic I, qui fit la branche de Hohen-Zollern. Charles, arriére-petit-fils de ce dernier, eut, entre autres enfans, d'Anne, fille de Fréderic de BadeDourlach, Eitel-Fréderic IV, qui fit la branche de Hechinberg, & Charles II, qui fit celle de Sigmaringen. Eitel - Fréderic IV, fut pere de JeanGeorge, que l'empereur, Ferdinand II, créa prince de l'empire, en 1623, à condition qu'il n'y au roit que les aînés de fa branche qui jouiroient de cette dignité. Il eut de Françoife, fille de Fréderic Rheingrave, Eitel-Fréderic V, ayeul de Fréderic Guillaume, prince de Hohen-Zollern, qui a conti nué la branche. Les princes de Hohen-Zollern font catholiques, & vicaires de l'électeur de Brandebourg, pour la charge de grand-chambellan de l'empire. Charles I ordonna, par fon testament, que fes descendans pourroient prendre la qualité de chambellans héréditaires de l'empire; mais que feulement le plus âgé feroit les fonctions de cette charge, au facre de l'empereur, & aux autres cérémonies.

ZOLNOK, ville de la Haute-Hongrie, & la capitale d'un comté auquel elle donne le nom. Cette ville, fituée à la droite de la Teisfe, dans le lieu où cette riviere reçoit celle de Zagiwa, fut prife par les Turcs, en 1554, & reprise, par les Impériaux en 1685. * De l'Isle, Atlas.

Le Comté de Zolnok eft borné, au Nord, par ceux de Hevecz & de Zabolcz; à l'Orient, par celui de Bihor; au Midi, par ceux de Bath & de Czongrad; & à l'Occident, encore par celui de Bath, & par celui de Peft. La riviere de Teisfe le partage en deux parties, l'une orientale, l'autre occidentale; & la premiere fe nomme communément le Comté de Zolnok-Extérieure. Ses principaux lieux font:

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ZOMBIS, ville de la Médie, felon Ammien Marcellin, L. 23, c. 6, & Etienne le Géographe.

ZOMPUS-PONS. Curopalate connoît un pont de ce nom, dans l'Afie-Mineure, fur le fleuve Sangarius.

ZOMUCHANA, ville d'Afie, dans l'Arie, felon Ptolomée, 1.6, c. 17. Le manuscrit de la bibliothéque Palatine, écrit Zamuchana, pour Zomuchena.

ZOMZOMIM ou ZOMZOMMIM, anciens Géans, qui demeuroient au-delà du Jourdain, dans le pays qu'occuperent, depuis, les Ammonites. Il est fait mention de ces Géans, dans le Deutéronôme, c. 2, v. 20, où il eft dit, en parlant du pays des Ammonites: Ce pays a été confidéré autrefois comme le pays des Géans, parce que les Géans y ont habité, ceux que les Ammonites appellent Zomzommim. C'étoit un peuple grand & nombreux, & d'une taille fort haute, comme les Enacins. Le feigneur les a exterminés, par les Ammonites, qu'il a fait habiter dans leur pays, au-delà d'eux.

1. ZONA, ville d'Afrique: Dion-Casfius, in Augusto, femble la mettre dans la Numidie. Il ajoute que Sestius la prit par famine.

2. ZONA ou ZONE, ville de la Thrace, chez les Ciconiens, felon Etienne le Géographe, qui cite Hécatée. Pomponius Mela, l. 2, c. 2, femble faire de Zone, un promontoire voifin de celui de Serrium: Circa Hebrum Cicones: trans eundem Do riscos, ubi Xerxen copias fuas, quia numero non poCcs

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terat, fpatio menfum ferunt. Deinde Promontorium Serrium, & quo canentem Orphea fequuta narrantur etiam nemora, Zone. Pline, 1.4, c 11, fait de Zone une montagne; ce qui revient au même, Mons, Serrium & Zona. Hérodote, l.7, c. 59, place la ville de Zona fur le rivage, auquel l'ancien mur Doriscus avoit donné le nom, & à quelque distance de l'embouchure de l'Hébre. Tout cela veut dire que le nom de Zona ou Zone, étoit commun à la ville & au promontoire fur lequel elle étoit bâtie. Je ne fais même fi quelqu'un n'a point fait de Zona une isle; ; parce que le promontoire où elle fe trouvoit, étoit une espéce de péninfule, & qu'asfez fouvent les anciens ont confondu les isles avec les péninfules. La ville de Zona eft célebre dans les poëtes. Ils difent qu'il y avoit, dans le voifinage, des Hêtres, qu'Orphée avoit forcés, par la douceur de fon chant, de le fuivre, depuis la Piérie jusques-là.

3. ZONA, ou ZONA UXORIS REGIE, & CALIPTRA. Platon, in Alcibiade, donne ces noms à deux contrées de la Perfe, ainfi appellées, parce que leur revenu étoit destiné à l'entretien de la ceinture & de l'écharpe de la reine. Ces deux contrées étoient trèsfertiles.

ZONCHIO, (Cap de) cap de la Morée, près du golfe de même nom. Il a été connu des anciens, fous le nom de Coryphafium.

1. ZONE. Voyez ZONA, No. 2.

2. ZONE. Les points, les lignes & les cercles, que les géographes fe font figurés dans la folidité & fur la furface de la terre, leur ont fourni plufieurs manieres de divifer la furface du globe terrestre, par rapport au Ciel; favoir: en Zones, en longitude & latitude; en ombres, en fituation ou pofition, & en climats. Les Zones font des bandes ou ceintures de la terre, terminées par deux petits cercles paralléles entr'eux; favoir, par les deux cercles polaires, & par les deux tropiques, qui divifent toute la terre en cinq Zones; une Torride. deux Froides & deux Tempérées, qui ont reçu ces dénominations de la qualité des lieux qu'elles enferment dans leur étendue. *Ozanam, Dict. de Mathém.

Ce mot de Zone, vient du Grec, Zár, qui fignifie cein ure; & l'on a appellé les Zones Torride, Froide & Tempérée, de la qualité de la température à laquelle leur fituation eft fujetre, fuivant les différens dégrés de chaleur ou de froid, que leur donne, le Soleil, par fon approche & par fon éloignement. La Zone Torride eft au milieu de toutes les autres ; les Froides tiennent les deux extrêmités; & les deux Tempérées occupent ce qui eft entre la Torride & les Froides, d'un côté & d'autre.

La Zone Torride ou Brûlée, eft terminée par les deux cercles tropiques. Elle fe trouve au milieu des deux Zones tempérées, & l'équateur la divise en deux parties égales; l'une feptentrionale & l'autre méridionale. Elle a 47 d. de largeur, qui valent environ 1165 lieues de France, & environ 940 de Marine. Cette Zone eft nommée Torride ou Brûlée, parce qu'elle eft fous le lieu par où pasfe le Soleil, & reçoit directement fes rayons. Le milieu de cette Zone doit être plus tempéré que fes extrêmités, tant à cause de l'égalité des jours & des nuits, qu'à caufe qu'il n'y a pas un long folftice, comme fous les tropiques, où les chaleurs, les plus brûlantes du Soleil, fe rencontrent, à caufe qu'il demeure plus longtems proche des folftices, que proche de l'équateur. Ces lieux néanmoins ne laisfent pas d'être habités; & la ville de Siene, en Egypte, eft fous le tropique de l'Ecrevice. Les peuples, qui demeurent précitément au milieu de la Zone Torride, ayant leur Zenith à l'équateur, ont un perpétuel équinoxe, & le Soleil ne s'écarte jamais de leur Zenith, de plus de vingt-trois dégrés & demi. Les jours, ausfi-bien que les nuits, y font toujours de douze heures, & les poles font à l'horifon. Les crépuscules y font trèscourts, à caufe que le Soleil descend perpendiculairement fous l'horifon, & qu'ainfi, il arrive bientôt au dix-huitiéme dégré, qui eft la fin du crépuscule du foir, & le commencement de l'aurore. Ceux qui font entre l'équateur & le Tropique, comme les

habitans de l'isle de Madagascar, ont les mêmes propriétés que ceux qui font desfous l'équateur, pour le moins, lorsqu'ils en font proche, car, quand ils en font éloignés, ils ont des propriétés fort différentes, & femblables à ceux qui font fous les Tropiques. Ceux qui font fous les Tropiques, ont le pole élevé fur leur horifon, de vingt-trois dégrés & demi. Toutes les étoiles, renfermées dans le cercle polaire, qui eft proche du pole élevé, ne fe couchent point, & les oppofées ne fe levent jamais. Le Soleil ne pasfe qu'une fois l'année par leur Zenith; lorsqu'il eft au Tropique fous lequel ils font fitués. Le plus grand jour eft de treize heures & demie, & le plus court, de dix & demie; & le Soleil, en Hiver, eft éloigné de leur Zenith, de 47 dégrés. Enfin, ils ont deux folftices, l'un vertical, & l'autre, éloigné de leur Zenith de 47 dégrés; & les faifons commencent à y être réglées. Ceux qui font au milieu de la Zone Torride, ont cinq ombres toutes différentes; l'une orientale, quand le Soleil fe couche ; une occidentale, quand il fe leve; une feptentrionale, quand il eft aux fignes méridionaux ; une méridionale, quand il eft aux fignes feptentrionaux; & une perpendiculaire à Midi, au tems des équinoxes. Ceux qui habitent entre l'équateur & un Tropique, ont pareillement cinq ombres; mais le Soleil eft entre le Zenith & le Tropique ; & les ombres des arbres, des maifons & de tous les autres corps perpendiculaires à l'horifon, rétrogradent deux fois le jour, à caufe du paralléle ou arc diurne du Soleil, qui coupe en deux points un même vertical devant & après midi. Ceux qui habitent fous l'un des Tropiques, c'eft-à-dire, aux extrêmités de la Zone Torride, ont feulement quatre ombres différentes, une orientale, une occidentale; une vers leur pole, & l'autre perpendiculaire au Midi, dans le tems du folftice, ce qui n'arrive qu'une fois l'année. La Zone Torride a neuf mille lieues .communes de France en fon circuit, fous l'équateur, ce qui eft fa plus grande étendue, & environ huit mille deux cent cinquante-trois lieues dans fes extrêmités, fous les Tropiques.

Les deux Zones Froides font terminées par les deux cercles polaires, qui les embrasfent, l'une autour du pole arctique, & l'autre autour du pole antarctique. Elles font appellées froides ou glacées, parce que pendant la plus grande partie de l'année, il y fait un froid extrême, par les longues nuits de plufieurs mois, qui s'y rencontrent, & par l'obliquité des rayons du Soleil, quand il les éclaire. Ceux qui font dans ces Zones, & premiérement entre le pole & le cercle polaire, ont, en Eté, des jours plus grands que de vingt-quatre heures, & en Hiver, des nuits de même. Les crépuscules y font fort grands, & l'élevation du pole y eft ausfi très-grande, ce qui rend la fphére très-oblique, le pole étant élevé fur l'horifon plus de foixante-fix dégrés & demi. Il y a une très-grande quantité d'étoiles, qui ne fe couchent jamais, & d'autres, qui font toujours cachées au-desfous de l'horifon. Ils ont une fi grande inégalité de jours & de nuits, que le Soleil paroit fur l'horison pendant plufieurs jours, & quelquefois plufieurs mois. Il arrive, en échange, la même chose aux nuits, qui y font ausfi de plufieurs jours & de plufieurs mois. Ils ont le Soleil très-éloigné de leur Zenith, & ne voyent que le folftice d'Eté, le folftice d'Hiver étant caché fous l'horifon. Ils ont quatre fortes d'ombres, une orientale, une occidentale; une vers le pole élevé, & plufieurs circulaires, au tems que le Soleil demeure plufieurs jours fans se coucher. Le Taureau fe leve fur l'horifon avant le Belier; le Belier avant les Poisfons; les Poisfons avant le Verfeau, quoique les fignes, qui leur font oppofés, fe levent felon leur ordre; mais ausfi ils fe couchent contre leur ordre, ce qui fait que la Lune fe leve quelquefois devant le Soleil, & fe couche quelque tems après; lorqu'elle eft au figne du Taureau, & le Soleil au commencement des Poisfons ou du Belier. Ceux qui font fous le cercle polaire, n'ont qu'un jour de vingt-quatre heures, le Soleil étant au folftice d'Eté, ni qu'une nuit de vingt-quatre heures, le Soleil étant au folftice

'Hiver. Les crépuscules y font ausfi fort grands, le pole étant élevé fur l'horifon, de foixante-fix dégrés & demi; & depuis le 5 d'Avril, jusqu'au 9 de Septembre, il n'y a point de nuit clofe. Ceux qui habitent au milieu des Zones froides, c'est-à-dire, fous les poles, ort la fphére paralléle, & ont fix mois de jour, fix de nuit de fuite par an. Les étoiles, qui font dans l'hémisphère fupérieur, ne fe couchent jamais; & celles qui font dans l'hémisphère inférieur, ne fe levent jamais; parce que les poles font au Zenith & au Nadir. Ils n'ont ni Orient ni Occident, parce que le Soleil fait toutes fes révolutions paral léles à l'horifon, & n'ont par conféquent qu'une ombre circulaire. Enfin, Saturne y eft environ quinze ans fans fe coucher; Jupiter, fix; Mars, un; le Soleil, Venus & Mercure, fix mois; & la Lune, quinze jours, les moitiés des périodes de ces planetes, étant à peu-près de cette grandeur.

Les grands voyages & les navigations ordinaires, après la découverte des Indes orientales & occidentales, nous ont prouvé que la Zone Torride étoit fort peuplée, & que la chaleur y étoit fort tempérée en plufieurs endroits, à caufe des vents, des pluies, des montagnes & des nuits, qui, étant asfez longues, ont le tems de rafraîchir l'air, par les grandes rofées. Les deux Zones froides étoient regardées comme inhabitables, à caufe de la rigueur du froid caufée par la chûte trop oblique des rayons du Soleil, qui ne les regarde que de travers. Les dernieres relations, néanmoins, nous asfûrent, par expérience, que les Zones froides ne font pas entierement dépourvues d'habitans. Il ne faut que voir une partie de la Norwege, de la Suéde & de la Moscovie, où l'on va tous les jours, qui font au-delà des cercles polaires, & qui font cependant habitées par des peuples, qu'on nomme Lapons. L'islande, le Groenland & la Nouvelle-Zemble, qui s'étendent jusques fous le pole arctique, fe trouvent peuplées d'hommes & d'animaux. Chaque Zone froide a, de circuit, en viron trois mille cinq cent quatre-vingt-huit lieues communes de France, & environ onze cent foixante & quinze de largeur, comme la Zone Torride.

Les deux Zones Tempérées contiennent chacune quarante-trois dégrés de largeur; celle qui eft entre le tropique de l'Ecrevice & le cercle polaire arctique, comme celle où nous habitons, eft appellée feptentrionale; & l'autre, qui eft entre le tropique du capricorne & le cercle polaire antarctique, fe nomme méridionale: ces deux Zones font dites tempérées, parce qu'étant fituées entre la Torride & les froides, elles font favorablement regardées du Soleil, dont la chaleur s'y trouve tempérée; ce qui les rend beaucoup plus fertiles, plus agréables & plus abondantes en toutes chofes que les autres: leurs extrêmités, néanmoins, participent beaucoup de l'excès du froid & du chaud; de forte qu'il n'y a que le milieu, comme l'endroit où eft la France, qui foit bien tempéré, les autres parties étant ou trop froides, ou trop chaudes, plus ou moins, felon qu'elles font plus ou moins proches des extrêmités des autres Zones: ceux qui habitent l'une de ces deux Zones, n'ont jamais le Soleil fur la tête, & les jours y font toujours moindres que de vingt-quatre heures, parce que l'horifon coupe tous les raralléles du Soleil, qui, par conféquent, fe leve & fe couche chaque jour. L'équinoxe arrive deux fois l'année, au tems ordinaire, & le pole y est toujours plus élevé que de vingt-trois dégrés & demi, & moins que de foixante-fix & demi; ce qui fait que hors des tems des équinoxes, les jours font inégaux aux nuits: il y a plufieurs étoiles, plus ou moins, felon 1 obliquité de la fphére, qui font hors du cercle polaire, proche du pole élevé, & qui ne fe couchent point; & d'autres, qui font hors du cercle polaire oppofé, & qui ne fe levent jamais : les crépuscules y font plus grands que dans la Zone Torride, parce que le Soleil descendant obliquement fur l'horifon, n'arrive pas fitôt à l'Almicantarath, éloigné de l'horifon de 18 dégrés, que s'il descendoit perpendiculairement: l'inégalité des jours s'augmente d'autant plus, qu'ils ont

le pole élevé fur l'horifon; ce qui fait qu'il y a des
nuits,
nuits, qui ne font qu'un crépuscule, en plufieurs
années, des Zones tempérées, comme il arrive à
Paris, pendant quelques jours de l'Eté; favoir; en-
viron huit jours devant & après le folftice d'Eté,
parce que le Soleil, pendant tout ce tems, ne des-
cend jamais dix-huit dégrés fous l'horifon. Les fai-
fons arrivent, dans ces Zones, aux tems ordinaires,
comme nous l'expérimentons dans cette Zone tem-
pérée feptentrionale: on y a feulement trois fortes
d'ombres, une orientale, une occidentale, & une
vers le pole; le plus petit circuit des Zones tempé-
rées
rées, eft d'environ trois mille cinq cent quatre-
vingt-huit lieues communes de France, comme le
plus grand de la Zone froide, & le plus grand cir-
cuit des tempérées, eft de huit mille deux cent cin-
quante-trois lieues communes, comme au plus petit
circuit de la Zone Torride.

On peut divifer les Zones de la terre en trois fortes; favoir: en grande, comme la Zone Torride, dont la furface eft d'environ dix millions deux cent foixante & dix-huit mille lieues carrées communes de France; en moyennes, comme les deux tempérées, dont la furface de chacune eft de fix-millions fix cent quatre-vingt-fept mille lieues carrées ; & en petites, comme les deux froides, dont chacune comprend, en fuperficie, un million foixante & onze mille lieues carrées.

Les géographes fe fervent de ces termes: Asciens, Amphisciens, Hétérosciens, & Périsciens, pour fignifier la différence des ombres, que le Soleil fait dans les endroits différens de la terre: l'étimologie de ces noms, vient de ce mot Grec, cx', qui fignifie ombre; on appelle donc Asciens, ou fans ombre, ceux qui n'ont point d'ombre à midi, parce que le Soleil est à leur Zenith; tels font ceux qui habitent la Zone Torride: les Amphisciens font ceux qui ont deux ombres différentes, en différentes faifons de l'année; tantôt vers le Midi, quand le Soleil est au-delà de leur Zenith, du côté du Septentrion; & tantôt vers le Septentrion, quand le Soleil eft audelà de leur Zenith, du côté du Midi; & rels font ausfi ceux qui habitent la Zone Torride, entre les deux tropiques: les Hétéro sciens font ceux qui ont toujours les ombres à midi, du même côté, fans les avoir jamais de l'autre ; tels font ceux qui habitent les Zones tempérées, & dont les ombres méridiennes tendent vers le Septentrion, pour ceux qui font dans la Zone tempérée feptentrionale, comme nous, & vers le Midi, pour ceux qui demeurent entre le tropique du Capricorne, & le cercle polaire antarctique: enfin, les Férisciens font ceux qui ont les ombres de tous les côtés, le même jour, à cause que le Soleil tourne autour d'eux, par le mouvement du premier mobile, lorsqu'il eft fur l'horifon; ce qui fait que les ombres des arbres & des tours roulent ausfi, & font portées fuccesfivement vers tous les endroits de l'horifon; tels font ceux qui habitent les Zones froides.

Lucain, Bel. civ. l. 3, v. 247, parlant des Arabes, qui habitent la Zone Torride, dit qu'ils s'étonnerent, lorsqu'ils virent les changemens des ombres dans la Zone tempérée, ce qu'il exprime, par ces deux

vers:

Ignotum vobis, Arabes, venistis in Orbem;
Umbras mirati nemorum non ire finistras.

Ce mot finistra, au côté gauche, fe prend ici pour
le Midi, qu'on a à la gauche, quand on fe tourne
vers l'Occident
vers l'Occident, comme s'y tournoient les poëtes,
à caufe des champs élifiens, & des isles fortunées
qu'ils y avoient mifes; ainfi, ils avoient le Sepren
trion à leur droite, & le Midi à leur gauche.

ZONIDES ou EXONIDES. Voyez 21.LÆ-Æxo-
NIDES.

1. ZONUS. Voyez BURGUS-NOVUS.

2. ZONUS. Les manuscrits & les diverfes éditions de Pline, 7.6, . 13, mettent l'embouchure d'un fleuve de ce nom, fur la côte de la Mer Caspienne, & comptent mille quatre cens ftades, de

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