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te, au nom de la ville de Satala, ces mots Leg. XV. Apollina, c'eft-à-dire, Legio XV. Apollinaris, furnom qui eft donné à la quinziéme légion par Dion Caffius, 1. ss, p. 564, par d'anciennes inscriptions & par la notice des dignités de l'Empire. La ville de Satala, dit Procope au troifiéme livre des édifices, c. 4, étoit dans une appréhenfion continuelle, parce qu'étant voifine des ennemis, elle étoit encore entourée de hauteurs qui la commandoient de tous côtés. Mais, fi fon affiette étoit défavantagcufe, fes murailles étoient encore plus mauvaises; car, outre qu'elles n'avoient jamais été folides, elles étoient presque ruinées par le tems. L'empereur Juftinien en fit faire de neuves, d'une hauteur qui furpaffoit toutes les éminences d'alentour, & d'une épaiffeur fuffifante pour porter une telle charge. Il fit élever en dehors une double muraille, qui donna de l'étonnement aux ennemis ; de plus il fit bâtir affez proche une fortereffe dans l'Osroëne.

2. SATALA, fiége épiscopal de la Macédoine, felon Socrate, Hift. Tripart. I. 2, c. 32, cité par Ortelius. SATALIE, ville de l'empire Turc, en Afie, dans la Natolie, fur la côte de la petite Caramanie, au fond du golfe auquel elle donne fon nom. Quelques-uns nomment cette ville ATTALIA, parce qu'elle s'eft élevée fur les ruines de l'ancienne Attalie. C'eft aujourd'hui l'une des plus fortes places qui foient fous la domination du Turc. Elle eft féparée en trois parties qui compofent comme trois différentes villes: on voit à chacune les murailles de féparation & des portes de fer, capables d'empêcher la communication de l'une à l'autre. Tous les vendredis on ferme toutes les portes, depuis midi jusqu'à une heure, parce que les habitans prétendent avoir une prophétie, qui leur a dit que les chrétiens doivent prendre leur ville un vendredi, entre midi & une heure. Cette ville a deux lieues de circuit. Tous les dehors font remplis de citronniers & d'orangers d'une grande beauté: ils y croiffent naturellement, & fans que perfonne fe donne la peine de les cultiver. Ce pays eft abondant en toutes chofes; il produit le ftorax en quantité. Les chaleurs y font fi exceffives en été, qu'elles caufent des maladies contagieufes. Alors la plupart des habitans fe retirent vers les montagnes, où le vent le plus frais, les ombrages & les demeures fouterreines, que la nature & l'art y ont ménagées, leur procurent une vie délicieuse. * De l'Ifle, Atlas. Lucas, Voyage.

Les chrétiens y avoient élevé autrefois une fort belle église à l'honneur de la fainte vierge; mais lorsque les Turcs redevinrent les maîtres de la ville, elle fut changée en mosquée. C'est un vaiffeau d'une grandeur qui furprend, & dont l'architecture eft d'un bon goût. On voit par tout fur les portes & fur les murailles les écuffons des chrétiens celui de Godefroi de Bouillon s'y diftingue par fa grandeur, & par les places qu'il occupe. Enfin, il y a une chapelle dans cette mosquée, que les Turcs tiennent fermée, & dont les mahométans & les chrétiens de Satalie content des chofes extraordinaires. Les mahométans avouent que lorsqu'elle étoit ouverte, & qu'il y entroit quelqu'un de leur fecte, il y périffoit immanquablement d'une mort fatale. Ou voit un grand bâtiment ruiné, où l'on trouve quantité d'appartemens, une gallerie fouterreine, qui eft encore presqu'entiere, auffi bien qu'une place couverte en dôme : il paroît que c'étoit le bain de ce palais. Proche de ce bain eft une grande muraille fort haute, avec plufieurs niches, qui doivent avoir fervi à y mettre des ftatues. On y en voit deux, dont l'une cft presque toute rompue, enforte que l'on n'y peut rien connoître. Le corps de l'autre eft habillé à la romaine; mais elle n'a' ni tête ni jambes. Il paroît que ce palais étoit un férail. Entre les chofes remarquables, qui font dans la même ville, on peut mettre un vaiffeau de pierre, qu'on dit avoir été un tombeau, & qui fert préfentement de baffin à une fontaine. On remarque fur cette pierre plufieurs figures vêtues à la romaine, dont quelques-unes font à cheval & parfaitement bien faites.

Le port de Satalie eft peu de chofe, & ne peut recevoir que de petits bâtimens, des barques, des tartanes & de petits caïques. La rade ne laiffe pas d'être belle; mais on n'y eft pas en fûreté. Enfin, quoique cette ville foit confidérable, on n'y trouve ni inscriptions ni medailles anciennes; il faut les chercher un peu plus à l'orient, dans l'endroit où étoit la vieille Attalie; car de l'lfle, dans fa carte

de la Grece, diftingue deux villes de Satalie; il appelle l'une Satalie la vieille, & l'autre Satalie la neuve.

On trouve, dans le golfe de Satalie, diverfes ifles, marquées dans les cartes marines, mais qui ne font défignées par aucun nom. Ce golfe eft fort dangéreux, à caufe des vents impétueux qui y foufflent des hautes montagnes, fituées fur la côte de la Pamphylie, Il y a même, aux environs du golfe de Satalie, un courant qui'entraîne les vaisfeaux d'orient en occident. Les mariniers, & fur-tout les Grecs, commencent en cet endroit à jetter des morceaux de biscuit dans la mer, par une coutume établie depuis longtems parmi les matelots, qui, apparemment, commencerent à le pratiquer par fuperftition, comme s'ils euffent voulu appaifer la mer, qui eft fort dangéreufe dans ce détroit, & fe la rendre favorable par ce facrifice. * Dapper,: Descr. des ifles de l'Archipel, p. 269.

Il y en a qui comprennent dans le golfe de Satalie appellé par les Italiens golfe di Satalia, une grande partie de la mer de Pamphylie. ils le font commencer près de la ville de Satalie, autrefois appellée Attalie, & que les Turcs appelient encore aujourd'hui Satyliach & Antali. Porcachi nomme mer de Satalie tout cet espace qui s'étend de puis le cap feptentrional de l'ifle de Cypre, appellé Cormachiti, jusqu'au cap de la même ifle, qui regarde au nord-ouest, anciennement appellé Acamas, & préfentement S. Epiphanio: ainfi la mer de Satalie feroit ce qu'on nommoir autrefois la mer de Pamphylie. C'est là que Porcachi marque le commencement du golfe de Satalie, qu'il étend jusqu'à la mer de Rhodes. Il en fait le partage de trois cents milles d'Italie, ou de foixante dix-fept lieues d'Allema gne, quoique dans les cartes marines le cap méridional de l'ifle de Cypre, appellé capo Baffo, & fitué droit au midi du cap de Saint Epiphane, ne foit placé qu'à quarante-huit lieues d'Allemagne, du cap oriental de l'ifle de Rhodes, qu'on appelle capo S. Gianno ou S. Giovani. Selon d'autres, le golfe de Satalie s'étend encore davantage. Ils le terminent du côté du midi vers les côtes d'Afrique, à compter du cap Roxatim, jusqu'à l'endroit où l'Egypte confine à la Syrie; du côté du nord près des côtes de la Caramanie, dans l'Afie mineure, & du côté du couchant près de la mer de Rhodes ou de Candie. Ainfi ce golfe comprendroit la mer d'Egypte vers les côtes des provinces de Marmarica & de l'Egypte, la mer de Syrie, qui baigne les côtes de la Phénicie & de la Pamphylie, & enfin les mers de Cilicie, de Pamphylie & de Lycie, vers les provinces des mêmes noms, & qui forment les contrées méridionales de la Natolie ou de l'Afie Mineure.

On dit que le golfe de Satalie, où eft l'ifle de Cypre, étoit autrefois fujet à de grandes tempêtes, fur-tout depuis Noel jusqu'à l'Epiphanie; mais on ajoute que l'impératrice Héléne, mere de Conftantin le Grand, revenant de Jerufalem à Conftantinople, jetta dans ce détroit un des cloux avec lesquels Notre-Seigneur fut attaché à la croix, & que depuis ce tems cette mer n'a pas été, à beaucoup près, fi fujette à ces tempêtes.

En prenant le golfe de Satalie dans un fens étendu, on y trouve un autre grand golfe appellé par les Flamans de Dode Zee, ou la mer Morte. Son embouchure eft étroite, & eft du côté du midi, entre la ville de Macara & le cap de Sardeni, autrement nommé Sept- Caps, fitué fur le continent de l'Afie Mineure. Ce cap forme le golfe, avec la terre-ferme de cette même contrée, à quelques lieues de Caftel Roffo, du côté du couchant. Ce golfe eft nommé autrement le golfe de Macaria ou de Macari, de la ville de Macaria, fituée fur le continent de l'Afie mineure, au bord du golfe, du côté de l'orient. Il comprend plufieurs beaux ports; & on y voit, au devant de la ville de Macaria, une ifle inculte & déferte, devant laquelle les vaisfeaux fe peuvent mettre à l'ancre fur dix ou douze braffes

d'eau.

SATAPHARA, ville de la grande Arménie. C'eft Prolomée, l. 5, c. 13, qui en parle.

SATARCHI. Voyez SCYTHE & TAPHRA. SATARNEI, peuple de la Sarmatie Afiatique, felon Pline.

SATAROS. Voyez PATAROS.

SATASIS, ville de la Mauritanie céfarienfe, felon Ortelius, qui cite l'itinéraire d'Antonin, & ajoute que cette ville eft entre Salda & Igilgilis; mais ou Ortelius fe trompe, ou il a été trompé par quelque manuscrit fautif;

car dans tous les exemplaires que j'ai confultés, j'ai trouvé entre Salda & Ilgilgilis une ville nommée SATAFIS, & non SATASIS. Voyez SATAFENSIS.

SATICOLA, ville d'Italie, felon Diodore de Sicile, 1. 19, c. 72, & Etienne le géographe. C'est la même qui eft appellée SATICLA par Tite-Live. Voyez SATI

CULA.

SATICULA, ville d'Italie, dans le Samnium. Servius, in Æneid. l. 8, v. 729, la place dans la Campanie ; mais il y a tout lieu de croire qu'elle étoit dans le Samnium. Feftus le dit pofitivement: Saticula oppidum in Samnio captum eft ; pofteà coloniam deduxerunt triumviri M. Valerius Corvus, Junius Scava, & P. Fulvius Longus ex C. Kal. Januar. P. Papirio Curfore, C. Junio. II. Coff. On trouve le même témoignage dans Tite-Live, l. 7; c. 32, où on lit: Ambo cum duobus ab urbe exercitibus profecti, Valerius in campaniam, Cornelius in Samnium : ille ad montem Gaurum; hic ad Saticulam caftra ponunt. On pourroit ajouter, fuivant la remarque de Cellarius, Geogr. ant. 1. 2, c. 9, que le paffage de Virgile fur lequel Servius a fait fa note la contredit. Virgile dit :

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En effet, cette épithète asper convient bien mieux à des Samnites, qui habitoient des lieux rudes, qu'à des Campaniens, que la douceur de leur climat a toujours rendus moûs & efféminés. Comme, après toutes ces preuves, on ne peut point douter que SATICULA ne fût dans le pays des Samnites, il s'enfuit que Cluvier a eu tort de la placer près de Capoue au pied du mont Tifitis, fituation que Holftein, p. 260, n'a pu prouver. Avant que Gronovius nous donnât une édition de Tite-Live, la plupart des exemplaires portoient SATRICULA au lieu de SATICULA, ce qui auroit pu faire croire que c'étoit la même ville que SATRICUM. Mais, Feftus & Velleius Paterculus, 1. 1, c. 14, écrivent SATICULA; Virgile SATICULUS, Diodore de Sicile & Etienne le géographe SATICOLA. Le nom national étoit SATICULANI.

On prétend que cette ancienne ville eft aujourd'hui Saint-Agatha de Goti. Voyez ce mot.

SATIO, ville de la Macédoine, felon Polybe, 1. s, & Tite-Live, l. 17. Le premier la place fur le bord du lac Lychnidus, & le fecond dit qu'elle devoit être rendue aux Athamanes; ce qui a fait croire à quelqués uns que par SATIO, Tite - Live & Polybe entendoient chacun une ville différente. En effet Nicolas Sanfon, dans fa carte de l'ancienne Gréce, met une feconde SATIO près des Ænianes & des Dryopes, fans doute parce que Tite-Live la donne aux Athamanes; mais, à mon avis, dit Paulmier, Gracia ant. c. 35, p. 208, de Grentemesnil, Sanfon resferte le pays des Athamanes dans des bornes trop étroites. Ce peuple qui avoit fon propre roi, s'étendoit fort loin dans les montagnes, & mettoit fur pied des troupes affez nombreuses; ce qui engagea les Romains à faire alliance avec leur roi contre Philipe. Dans ce tems-là les Athamanes étoient puiffans, quoique leur pays n'eût pas toujours eu la même étendue. Par le paflage de Tite-Live, on peut, en quelque forte, conclure qu'ils habitoient fur les montagnes du Pinde, & depuis ces montagnes jusqu'au lac Lychnidus, & que la ville de SATIO étoit fituée fur la rive méridionale de ce lac.

SATMALI, peuples des pays feptentrionaux : Pomponius Mela, l. 3, c. 7, dit qu'ils avoient les oreilles fi grandit qu'ils avoient les oreilles fi grandes, qu'ils pouvoient s'en entourer tout le corps. Mais Sanctius, au lieu de SATMALI, lit Otomegali. Pintaut & quelques autres lifent Panotii, ou Panufii. Dans la plûpart des manuscrits il y a SATMALI, & dans les autres & Analos. Ifaac Voffius foupçonne que Pomponius Mela avoit écrit Tanuoti. Ce qu'il y a de conftant, c'eft que ces hommes aux oreilles monftrueufes font appellés par quelques auteurs Μηχαλούατοι, & par d'autres Ενοτοκοῖται, Πανπτιοι Τανυωτοι, οι Ωτόλιμνο. ou rodiny. Tous conviennent à dire que ces peuples avoient des oreilles fi grandes & fi larges, que le jour elles leur fervoient d'habits, la nuit de couverture & en été de parafol. Je m'étonne, dit Ifaac Voffius, qu'on ne fe foit pas avifé de leur en faire auffi des aîles pour voler. Comme le merveilleux fe répand aifément, on a aifément transplanté cette race aux grandes oreilles de l'Inde, dans le Septentrion; car ceux qui en ont parlé les premiers les

plaçoient dans l'Inde; & peut être cette fable a-t-elle quelque espéce de fondement; car les Malabres ont les oreilles fort longues, & croyent qu'il leur manque quelque chofe, si elles ne leur descendent pas jusques fur les épaules. Ortelius cojecture, que les anciens, faute d'examen, auront pu prendre pour des oreilles quelque ornement de tête particu lier à ces peuples, & dont ils ufoient pour se garantir de la neige & des autres injures du tems.

SATNIOES, fleuve de l'Afie mineure, felon Homére, qui dit, Iliad. 2. v. 34, & 9 37, qu'il arrofoit la ville de Pedafus. Strabon, l. 13, p. 606, ajoute que ceux qui habiterent dans la fuite ce pays, changerent le nom de ce fleuve, en celui de Saphnioes.

SATNIUS, montagne dont parle Lycophron. Il femble qu'elle étoit quelque part dans la Gréce. Etienne le géogra phe, in voce ipos, fait auffi mention de cette montagne; mais feulement d'après Lycophron.

SATOISOSES, fleuve de la Sicile, dans la Lélégie, felon Phavorin,

SATORCHÆI. Voyez TAPHRA.

SATRA, ville de l'isle de Créte, felon Etienne le géographe, qui ajoute qu'on la nommoit aufli Elentherna.

SATRACHUS, montagne & fleuve de l'isle de Cypre, felon Lycophron; fur quoi Ifacius remarque que quelquesuns écrivent Setrechus pour Satrachus Le grand étymologique fuprime la lettre t, & lit ripaxos.

SATRÆ, peuples de la Thrace. Hérodote, 1.7, n. 1II, nous apprend que ces peuples paffoient pour n'avoir jamais été fubjugués ; & qu'ils étoient les feuls d'entre les Thraces qui avoient confervé leur liberté. La raifon qu'il en donne, c'est que ces peuples habitoient fur des hautes montagnes, couvertes d'arbres & de neige; outre qu'ils étoient de bons hommes de guerre. Ils avoient chez eux une idole de Bacchus, qui rendoit des oracles comme à Delphes.

SATRAIDE, peuple d'Afie. Denis le periégere, descript. orb. v. 1097, les place à l'occident du fleuve In

dus.

SATRAPARUM REGIA, ville de la Méfopotamie, felon Ortelius, qui cite Pline.

SATRAPÉI. Voyez SATRAPENI.

SATRAPENI, felon Plutarque, in Lucello, & SATRAPEI, felon Polype, 1. s, peuples de la Médie. Ils étoient dans l'armée de Tigrane, & furent mis en fuite par Lucullus.

SATRAPIE, mot venu de la Perfe, dont les provinces étoient gouvernées par des commandans, qui portoient le nom de Satrapes. Prolomée, dans fon fecond & fon troifiéme livre de la géographie, en parlant des régions de l'Europe, les nomme provinces ou fatrapies. Pline fe fert auffi du même mot, en parlant des Indes; & ce mot qui ne fignifie proprement autre chofe, qu'un pays gouverné par un feul officier, a rapport à ce que nous appellons en France gouvernemens, & à ce que les Italiens nomment Prefettura.

Le mot Satrape, dit dom Calmet, fignifie proprement un général d'une armée navale ; mais depuis il fut communément donné aux gouverneurs des provinces, & aux principaux miniftres des rois de Perfe. Nous les trouvons même bien long-tems avant les rois de Perfe, dans les fatrapies des Philiftins. Il eft vrai que les fatrapes des Philiftins font appellés dans l'hébreu feranim ; d'où vient le nom de furé

qui étoit un nom de dignité chez les Perfes. Pour ce qui eft du nom de fatrape, dont il s'agit ici, je le trouve dans le chaldéen de Daniel, c. 111, v. 2, dans Esdras & dans Efther, fous le nom d'Achasdarpané, d'où les Grecs ont fait Satrapa. Ce terme felon fon étymologie, fignifie un grand qui voit la face du roi, ou les portiers de la majesté. On trouve dans Jérémie, c. 51, v. 27, & dans Nahum, le nom de Tapfar que les interprétes traduifent par Satrapes. * Judic. c. 3, v. 3, Plutarch. in Craffo. 1 Esdr. c. 8, v. 36. Efth. c. 111, v. 12.

SATRIA, ville d'Italie, felon Etienne le géographe, qui donne au peuple le nom de Satriani.

1. SATRIANI. Voyez SATRIA. 2. SATRIANI, peuple de la Grèce, à ce qu'il paroît par un paffage de Quinte-Curse, l. 5.

SATRIANO, bourg d'Italie, au royaume-de Naples, dans la Calabre ultérieure, près du golfe Squillace, à trois ou quatre lieues de la ville de ce nom, en tirant vers le midi.

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SATRIANUM, ou SATRI, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Balilicate. Elle ett aujourd'hui entierement ruinée. C'étoit un évêché vers l'an 1179, & en 1525, il fut uni à Campagna. Ces deux fiéges font fous la métropole de Salerne. * Commainville, Table des évêchés.

SARTIAS, peuple de l'Ethiopie, felon Phavorin, lexic. SATRICANI. Voyez SATRICUM.

SATRICUM, ville d'Italie, dans le Latium, au voifinage de la ville Corioli. Les Latins, dit Tite-Live, l. 6, c. 33, outrés de la perte d'une bataille, poulferent leur rage, jusqu'à brûler la ville de Satricum, qui leur avoit pourtant fervi de retraite dans leur déroute. Les Antiates rétablirent cette ville, & y envoyerent une colonie l'an 407 de la fondation de Rome. Satricum fut encore réduite en cendres par les Romains qui y envoyerent quelques uns de leurs citoyens. Ceux-ci ayant fouffert que les Samnites misfent garnifon dans la ville, les Romains la prirent, & firent couper la tête aux auteurs de la révolte. Les habitans de Satricum font appellés Satricani, par Tite-Live, 1. 9,

c. 16.

SATRICUS. Paul Diacre donne ce nom à un fleuve d'Italie, & Ortelius foupçonne que ce fleuve étoit dans le Samnium, aux environs de Benevent. Cependant, ajoutet-il, un manuscrit de Paul Diacre, au lieu de Satricus porte Sangrus; & un exemplaire imprimé du même auteur lit Sacrus.

SATROCENTÆ, peuple de Thrace, felon Etienne le géographe, qui cite l'Europe d'Hécatée.

SATROIMA. Voyez STRYMON.

SATTAGYDE, ou SATGAGIDE, peuples d'Afie. Hérodote, l. 3, n. 91, les nomme feulement.

SATTIA & SATTIN. Voyez SETHIM. SATULA, ville de l'Arabie heureuse; Ptolomée, 1.6, c. 7, la place dans les terres.

SATURE-PALUS, marais d'Italie, dans le Latium, au voisinage de la ville d'Antium, & de celle de Cirati. Virgile, neid. 1.7, v. 801, donne à ce marais l'épithéte d'Atra :

Qua Satura jacet atra palus.

Et Silius Italicus, l. 8, v. 381, lui donne celle de nebulofa:

Qua Satura nebulosa palus reftagnat.

Clavier croit que ce marais eft le même que le marais Pomptine.

SATURCHÆI, peuples de la Sarmatie afiatique. Pline, 1.6, c. 7, les compte au nombre des peuples qui habitoient au voifinage des Palus Mæotides ; & Ortelius foupçonne que ce font les mêmes que les Satarcha.

SATUREIANI. Voyez SATURUM.

2. SATURNIA: Diodore de Sicile, 1. 3, c. 61, nous apprend que de toute ancienneté, & même de fon temis on donnoit dans les contrées occidentales de Sicile le nom de Saturnia à tous les lieux élevés, parce que Saturne dans le tems qu'il y regnoit y avort bâti des fotterelles.

3. SATURNIA COLONIA, ville d'Italie, dans l'Etrurie de Caletra, fuivant ce paffage de Tite-Live, I. 39. c. SS, Saturnia Colonia civium romanorum in agrum Caletranum deducta. On ignore fi Caletra fubfiftoit alors, ou fi elle étoit détruite. On prétend que les ruines de la ville Saturnia le voyent encore aujourd'hui, & Leander dit qu'on les nomme Saturniana. Au lieu de SATURNIA COLONIA; Polomée, l. 3, c. 1, écrit SATURNIANA COLONIA, & il la place dans les terres. Les habitans de cette ville font appellés Saturnini par Pline, l. 3, c. 5, & il ajoute qu'auparavant on les nommoit Aurinini; ce qui fait conjecturer Cellarius, Geogr. ant. l. 2, c. 9, que l'ancien nom de la ville étoit Aurinia.

SATURNIA TELLUS; c'eft un des premiers noms qu'ait eu l'Italie, & quoiqu'elle en ait porté divers autres depuis, ce premier n'a pas laiffé d'être employé par les poëtes. Virgile, Georg. l. 2, v. 173, dit:

Salve magna parens frugum, Saturnia tellus,
Magna virum;

Le même poëte parle ailleurs, Æneid. l. 8, v. 322, de ces divers changemens de nom :

Sapius & nomen pofuit Saturnia tellus.

L'Italie fut originairement appellée terre de Saturne, parce que, comme on fait, Saturne s'alla cacher dans cette contrée, lorsqu'il eut été chaffé par fon fils Jupiter.

SATURNIA URBS; les anciennes hiftoires portent, dit Varron, l. 4, de L. L. c. 7, qu'il y avoit une ville nommée SATURNIA fur le mont Tarpeien, & il ajoute qu'on en voyoit de fon tems des veftiges en trois endroits. On voit dans Minucius Felix, c. 22, que Saturne fugitif ayant été

reçu par Janus, bâtit en même tems la ville JANICULUM ; & on trouve la même chofe dans deux vers de Virgile, Eneid l. 8, v. 357..

Comme le mont Tarpeien étoit le même que le mont de Saturne & le mont Capitolin, il y a grande apparence que la ville Saturnia n'eft autre chofe que la fortereffe qui étoit felon Feftus au pied du mont de Saturne; voyez l'article SATURNIUS MONS.

SATURNIUM, CRONIUM ou MORTUUM MARE, nom qu'Orphée & Denys d'Alexandrie donnent à l'Océan feptentrional qui baigne les côtes de l'Arie.* Ortel. Thefaur.

SATURNIUS MONS.On appelloit ainfi anciennement, felon Feftus, de verbor. fignif. l'une des montagnes fur lesSATURNI COLLIS. Voyez au mot Mæfius, l'article quelles fut bâtie la ville de Rome, & qui fut depuis nomMASIUS-MONS.

SATURNI COLUMNÆ. On donna anciennement ce nom, felon Euftathe, aux montagnes d'Espagne & d'Afrique, qu'on appella enfuite Colomnes de Briare, & enfin Colomnes d'Hercule. * Ortel. Thefaur.

SATURNI FANUM, temple dédié à Saturne, dans la Sicile, felon Diodore de Sicile.

SATURNI INSULA, ifle de l'Océan. Plutarque, de facie in orbe Luna, en donne la description.

SATURNI LACUS & Puteus, lac & puits dans la Médie. Pline, l. 31, c. 2, qui en parle, dit que tout ce qu'on y jettoit, y furnageoit, & que rien n'alloit à fond.

1. SATURNI PROMONTORIUM, promontoire de l'Ethiopie Ptolomée, l. 4, c. 7, le marque dans le golfe Adulique.

2. SATURNI PROMONTORIUM, promontoire d'Espagne, près de la nouvelle Carthage, felon Pline, 1.3, C. 3.

SATURNI VICUS, lieu d'Afrique. L'auteur de la vie de faint Cyprien le place entre deux autres lieux, l'un nommé Veneria ; & l'autre Salutaria.

1. SATURNIA, ville d'Italie, dans le Latium: Pline, 1.3, c. 5, dit que cette ancienne ville avoit été bâtie, dans l'endroit où fut fondée depuis la ville de Rome. Peut-être entend-il feulement la fortereffe qui étoit anciennement au pied du mont Capitolin, felon Feftus.

mée le mont Capitolin. Le premier nom avoit été donné à cette montagne, parce qu'on la croyoit fous la protection de Saturne. On appelloit pareillement SATURNII ceux qui habitoient la fortereffe qui étoit au bas du mont Capitolin. Il y avoit dans cet endroit un autel qui paroiffoit avoir été confacré à Saturne avant la guerre de Troye, parce qu'on y facrifioit, la tête découverte, au lieu que les prêtres italiens facrifioient, la tête couverte d'un voile à l'imitation. d'Enée, qui dans le tems qu'il faifoit un facrifice à fa mere Venus fur le rivage de Laurentum, fe couvrit d'un voile pour n'être pas connu d'Ulyffe, & évita ainsi d'être vû de fon ennemi.

SATURO, bourgade d'Italie, au royaume de Naples, fur la côte de la terre d'Otrante, environ à huit milles vers le midi de Tarente, entre Torre di Capo S. Vito, & Torre di Caftelluzzo. On donne auffi à cette bourgade le nom de TORRE DI SATURO. Quelques-uns croyent que c'eft. la ville SATURUM des anciens; ce que Cluvier nie. Voyez SATYRIUM. SATYRIUM. Magin, Carte de la terre d'Otrante. SATURUM, & SATYREUM. Voyez SATYRIUM. SATZ où ZIATECK, ville de Bohême, fur l'Eger, à quatorze ou quinze lieues à l'occident de Prague. C'eft la capitale d'un cercle auquel elle donne fon nom. *Jaillot, Atlas.

*

Le CERCLE DE SATZ, autrement SATZEER KRAISS, confine du côté du nord avec le marquifat de Misnie, au

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SATYRI, peuples de l'Afrique intérieure, felon Pomponius Mela, l. 1, c. 4, qui dit qu'ils étoient errans, & qu'ils n'avoient aucune demeure fixe.

SATYRI MONUMENTUM, lieu d'Afie, fur le Bosphore Cimmérien. Strabon, l. 11, p. 494, qui marque ce lieu à quatre-vingt-dix ftades de Parthenium, ajoute que c'eft un champ fur un certain promontoire, & qu'on lui avoit donné ce nom pour conferver la mémoire d'un certain homme qui avoit été puiffant dans le Bosphore Cimmérien. Cafaubon, ad Strab. l. 7, p. 310, croit que l'homme dont il eft ici queftion étoit un des rois du Bosphore Cimmérien, & dont Diodore de Sicile fait mention.

SATYRIDES; ifle de l'Océan, felon Paufanias, qui pourroit entendre par ce mot les ifles Gorgolfes: Voici le pallage de cet ancien : Comme je leur faifois ( aux Athéniens) beaucoup de queftions fur les Satyres, pour tâcher d'apprendre quelque chofe de plus que ce qui s'en dit communément, un Carien nommé Euphémus, me compta ce qui fuit; que s'étant embarqué pour aller en Italic, il avoit été jetté par la tempête vers les extrémités de l'Océan, » Là » il y a, me difoit il, de ifles incultes, qui ne font habitées » que par des fauvages; nos matclots n'y vouloient pas » aborder, parce qu'elles leur étoient déja connues; mais » pouffés par les vents, ils furent obligés de prendre terre » à celle qui étoit la plus proche. Ils appelloient ces ifles les Satyrides. Les habitans font roux, & ont par derriere une » queue presque auffi grande que celle des chevaux. Dès » que ces fauvages nous fentirent dans leur ifle, ils accoururent au vaiffeau, & y étant entrés, fans proférer une feule parole, ils fe jetterent fur les premieres femmes » qu'ils rencontrerent. Nos matelots pour fauver l'honneur de ces femmes, leur abandonnerent une barbare qui étoit » dans l'équipage, & auffi-tôt ces Satyres en affouvirent » leur brutalité, non feulement en la maniere dont les hom»mes usent des femmes, mais par toutes fortes de lascivetés. » Voilà, ajoute Paufanias, ce qui me fut compté par ce Carien.

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SATYRIUM, canton d'Italie, dans la Meffapie, aux environs de la ville de Tarente, felon Etienne le géographe. Elle donna fon nom à la ville de Tarente, qui eft appellée Saturum Tarentum dans ces vers de Virgile, Georg. L. 2, V. 194.

Sin armenta magis ftudium vitulosque tueri,

Aut fætus ovium, aut urenteis culta Capellas ;
Saltus & Saturi petito longinqua Tarenti.

Servius, dans fa remarque fur ce paffage de Virgile, dit:
ou à caufe de fa fertilité, ou parce qu'elle étoit voifine de
la petite ville de Saturum : SATURI TARENTI, dit-il, aut
fœcundi, aut quod juxta oppidum Saturum. Tarentum enim
&Saturum vicina funt Calabria civitates. Horatius: Me
Satureiano vectari rura Caballo. Mais Cluvier, Ital. ant.
1.4, c. 13, s'éleve contre cette remarque. Le grammairien
Servius, dit-il, a fait voir ici combien il étoit ignorant en
fait de géographie. En effet comment Virgile auroit-il pû
tirer le furnom d'une ville des plus célébres, du nom d'une
bourgade des plus obscures, & fuivant quelle analogie au-
roit-il pû appeller la ville de Tarente Saturum Tarentum?
La remarque de Phylargyrus eft bien plus fenfée : D'autres
veulent, dit-il, que le canton, où fut bâtie la ville de Ta-
rente, s'appelloit Saturnum; mais il faut lire Saturium,
comme les Latins, & Satyrium, fuivant l'ortographe grec-
que. Le grammairien Probus, dans fa remarque fur le
fage de Virgile rapporté ci-deffus, nous apprend une origine
probable de ce mot SATYRIUM ou SATURIUM. On le dé-
rive,
dit-il, de Saturia, fille de Minos roi de Crete, de la-

pas

quelle Taras eut un fils nommé Tarente, qui fonda la ville de ce nom. Pompeius Sabinus ajoute que Tarente fonda deux villes, l'une à laquelle il donna fon nom, l'autre à laquelle il donna le nom de la mere Saturia'; & que les Lacédémoniens, qui pafferent enfuite en Italie fous la conduite de Phalente, augmenterent confidérablement la premiere. Rien n'empêche qu'on ne dife que l'ancienne Saturia eft aujourd'hui la bourgade SATURO.

SATYRORUM INSULÆ, ifles de l'Océan Indien. Ptolomée, l. 7, c. 2, qui les met au nombre de trois, les place au-devant du grand golfe, mais au-delà de la ligne équinoxiale. Il ajoute, qu'on difoit que les habitans de ces ifles avoient une queue comme celle qu'on donnoit aux Satyres.

SATYRORUM PROMONTORIUM, promontoire de la Chine. Ptolomée, l. 7, c. 3, le marque fur la côte occidentale, à l'entrée du grand golfe, directement fous la ligne équinoxiale.

SATYRORUM-MONS, ou PROMONTORIUM, promontoire de l'Ethiopie, fous l'Egypte. Ptolomée, l. 4, la place fur la côte du golfe Arabique.

6.7

1. SATYRUS, fleuve de la Gaule aquitanique, felon ces vers de Lucain, l. 1, v. 420:

Qui tenet & ripas Satyri, quà littore curvo
Molliter admiffum claudit Tarbellicus aquor.

Mais les meilleures éditions lifent Atyri, au lieu de Satyri.
Voyez ATURRUS.

2. SATYRUS, lieu de l'Afrique propre, selon Cédréne qui le place fur le bord de la mer.

1. SATZ, cercle de Boheme, dans fa partie occidentale. Les Bohémiens l'appellent Ziateck. Il est borné au nord par la Misnie, au midi par le cercle de Pilsen, au levant par celui de Rakonick & de Schlany, au couchant par celui d'Elnbogen. Il occupe les deux bords de l'E

gra.

2. SATZ, ville de Boheme, capitale du cercle de même nom, fur la rive méridionale de l'Egra, au nord-oueft de Prague. Cette ville est ancienne, & il paroit qu'elle a été fouvent le féjour des ducs de Boheme. Bretiflaw, fon duc, y reçut le jeune Boleflas l'an 1099, & le créa son porteglaive.* Cromer. p. 10. De l'Ifle, Atlas.

1. SAVA, village de l'Arabie heureufe. C'eft Etienne le géographe qui en parle. Ptolomée, L. 6, c. 7, marque auffi dans l'Arabie heureufe, une ville nommée Sava ou Sabe; & dit qu'elle étoit dans les terres. La queftion eft de dire fi c'eft la même dont entend parler Etienne le géographe.

2. SAVA, ou SABE, ville de l'Arabie déferte. Prolomée, l. 5, c. 19, la place aux confins de la Mélopotamie.

3. SAVA, municipe d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe, fuivant un fragment manufcrit de la table de Peutinger, cité par Ortelius.

4. SAVA, ville de Perfe, à deux ou trois journées de caravane de la ville de Com. Sava eft une petite ville, dit Lucas, Voyage de 1699, t. 2, c. 5, mais l'étendue des ruines qu'on y voit marque qu'elle a été autrefois confidérable. Il y a deux mofquées affez belles qui rendent cette ville célébre, à caufe de quelques grands perfonnages qui y font enterrés ; ce qui excite les Perfans à venir viliter leurs tombeaux par dévotion.

Sava, eft au 35d. de latitude à douze lieues au nordoueft de Kom.

SAVADII. Voyez AVADIÆ.

SAVADIR, ville des Indes, aux environs de l'ifle de Diu, dans la terre ferme, felon Corneille, qui cite les voyages de Vincent le Blanc. Il ajoute que cette ville eft fituée au-delà de la riviere d'Araba.

SAVANES. On appelle ainfi, dans les ifles françoifes des Antilles, les prairies où l'on met paître les chevaux & les beftiaux. Dans les favanes un peu feches, on trouve de petits infectes rouges qui ne font que de la groffeur de la pointe d'une épingle ces petites bêtes s'attachent à la jambe, & lorfqu'elles font paffées au travers des bas, elles caufent des démangeaifons épouvantables, qui obligent de s'écorcher les jambes. Quand on en eft incommodé, il n'y a pas d'autre remede que de faire bouillir dans de l'eau des bourgeons de vigne

& de monbain, des feuilles d'orangers & des heroes odoriférantes ; & on s'en lave bien les jambes pluticurs jours de fuite. Le mot de favanes a été emprunté des Elpagnols qui donnent le nom de favanas aux prairies.

Les François du Canada donnent le nom de favane aux forêts compofées d'arbres refineux ; c'est-à-dire aux forêts de pins, de lapins, de melefes, & dont le fond eft humide & couvert de mouffe. Il y a des favanes qui font fort épaifles, & d'autres qui font claires. Le caribou habite dans les favanes, & quand elles font épaifles il s'y fait des routes.

SAVARA, ville d'Affyrie. Ptolomée, 1. 6, c. I la marque au nombre des villes qui étoient dans le voifinage du Tigre.

SAVARABATIS, contrée de l'Inde, en deça du Gange, felon Ptolomée, l. 7, c. 1, dont les interprétes latins lifent Sandarahaus, au lieu de Savarabatis. Il y avoit quatre villes dans cette contrée, favoir :

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SAVARI, peuples de la Sarmatie Européenne. Prolomée, 1. 3, c. 5, les place auprès des Borufci.

1. SAVARIA, fleuve de Hongrie, felon Wolfgang Lazius, qui, dans le difcours joint à fes cartes de Hongrie, veut que ce foit aujourd'hui la Save, die Saw; mais dans la carte même, il dit, que le Muer fe nommoit autrefois Savaria. Jean Heroldus, dans fon dialogue touchant les geftes & faits des Turcs, eft du même fentiment. J'ignore, dit Ortelius, qui eft celui des anciens qui a parlé du fleuve Savaria, à moins qu'on ne dife que c'eft Prolomée, l. 2, c. 16, parce qu'on trouve ce mot dans quelques exemplaires latins, quoique dans le texte grec on life, Zaxos, Sauus. Σαάιος

2. SAVARIA, ville de haute Pannonie. Voyez SABARIA.

1. SAVATOPOLI, SEBASTOPOLIS: ville d'Afie, dans la Georgie, au royaume de Guriel. Elle étoit bâtie à l'embouchure du Phase qui l'engloutit au commencement du dernier fiécle. On l'a en quelque forte rétablie depuis, en lui confervant fon nom.* Baudrand, Dict.

2. SAVATOPOLI, ville d'Afie, dans la Mingrelie, fur la mer Noire, à l'endroit où la côte orientale fe joint avec la feptentrionale. Cette ville eft l'ancienne Sebaftopolis ou Diofcurias.

SAVATRA, ville de la Galatie, dans l'Ifaurie, felon Ptolomée, l. 5, c. 4. Le nom moderne, à ce que dit Niger,

eft Sour aceri.

SAVAREN, riviere d'Irlande, & connue auffi fous le nom de LEA. Elle coule dans la Momonie, & après avoir arrofé Korke, elle va fe jetter dans le golfe de ce nom. Quelques géographes, dit Baudrand, Dict. prennent cette petite riviere pour celle que les anciens appelloient Dabrona & Daurona, que d'autres croyent être celle de Black

Water.

SAUBAANA, ville de la grande Arménie. Ptolomée, 1.5, c. 13, la marque dans la Sophéne ou Sophanine. Quelques interprétes lifent Sagauana, au lieu de Saubaana.

SAUBALADE, Sylva lata, abbaye d'hommes en France, de l'ordre de cîteaux, dans le diocèfe de l'Escar, à trois lieues d'Ortez. Elle fut fondée par Gafton vicomte de Bearn en 1127, & rapporte à l'abbé 4000 l. L'abbé a entrée aux états du Bearn.

SAUBATHA, felon Prolomée, 1. 6, c. 7, & SABATTHA, felon Arrien, 2. Peripl. p. 15, ville de l'Arabie heureuse, où elle avoit le titre de métropole. Cette ville étoit dans les terres, & Arrien dit que le roi y faifoit la réfidence. Cela demande une explication, que Saumaife, in Exercit. Plin. p. 354, a donnée. Comme le pays de l'Arabic qui produifoit l'encens, étoit différent du pays des Sabéens, & que ces deux pays étoient foumis à deux différents rois, il s'enfuit que Saba capitale des Sabéens, & Sabbatha ou Saubatha, capitale du pays qui produifoit l'encens, étoient auffi deux villes différentes. Celle-ci fe trouvoit à l'orient de l'Arabie heureufe, & celle-là à l'occident, de forte que Sabota ville des Sabéens, que Pline met fur la côte du golfe Arabique, ou fur le rivage rouge, eft la même que Saba; & la Ville de Sabota que le même Auteur

place chez les Adramies, eft la ville Saubatha de Proloince, & la Salbatha d'Arrien.

SAUCHEI, Zauxaio: nom d'une nation, ou feulement d'une famille de la Paleftine. Il en eft parlé au livre de Job, c 2, v. 11. Au hea de Sauchai S. Jérôme lit SUITE. Baldad, l'un des amis de Job, étoit Suite, mot dérivé de l'hébreu Schuac, qui eft le nom d'un homme ou d'une contrée, ou même d'une ville. Guillaume de Tyr, l. 22, C. 15, qui en fait une contrée, la met au-delà du Jourdain, & c'eft dans cette contrée, felon Reland, Palaft. 1. 1, c. 41, que fe trouvoit le lac Pinala, la vraie fource du Jourdain. Sanut, p. 246, dans fon livre des fecrets des fidéles de la croix, parle de la ville Suita, & paroît la placer vers le lac Phiala. Enfin dom Calmet dit: Baldad Suites, ami de Job, étoit apparemment des defcendans de Sué, fils d'Abraham & de Cethura. L'Hébreu, ajoute-t il, lit Suchites, ou fils de Suach; & c'est le même que Sué, felon notre maniere de prononcer.

SAUCOURT, ou SAULCOURT, village de France dans la Picardie, élection de Saint-Quentin. Ce lieu eft remarquable par la victoire fignalée que les François y remporterent fur les Normands, qui étoient alors le fleau du

royaume.

SAUDEBONNE, Caftrum de faltu bono; abbaye de France, dans le Béarn, au diocèle d'Oleron, entre les deux Gaves. C'eft une abbaye de l'ordre de faint Benoit, fous l'invocation de faint Vincent de Luc.

1. SAUDRE, (la) Saldria, riviere de France. Elle prend fa fource dans le Berry, un peu au nord de Sancerre, passe à Vailly, à Concreffaut, & fépare la Sologne du Berry. Elle traverfe enfuite la Sologne, paffe par Salbris, la Ferté-Imbaut, Selles, Komorentin, Pont fur Saudre & fe va rendre dans le Cher, entre Selles & faintAignan.

2. SAUDRE, (la petite) Saldria minor, petite riviere de France dans le Berry. Elle prend fa fource un peu au midi de Boisbelle, pafle à Menetrol, & fe rend dans la Saudre un peu audeffus de Salbris.

1. SAVE, riviere de France, dans l'Armagnac. Elle fort du Nébouzan, & prend sa source dans les Pyrénées auprès de Bagnères, palle par Sammathan, Lombès & l'Ifle Jourdain, & fe rend dans la Garonne près de Grenade.

2. SAVE, riviere d'Allemagne. Elle prend fa fource, aux Alpes Juliennes, dans la haute Carniole, aux frontieres de la haute Carinthie, à trois milles d'Allemagne de Willach. Elle coupe enfuite l'une & l'autre Carniole d'occident en orient, & fépare la Hongrie & l'Esclavonie, de la Croatie, de la Bofnie & de la Servic. Enfin après avoir fait près de cent lieues, & s'être augmentée des eaux de plufieurs rivieres allez grandes qui s'y viennent rendre, elle fe jette dans le Danube près de Belgrade. Ptolomée l'appelle Savus, Strabon Saus, & les Allemands die Saw. Cette riviere paroît fort belle à Craimbourg, ville affez près de fa fource, & comme elle s'augmente encore dans fon cours, elle fait quelques belles ifles, comme celles de Metroviza à l'occident de l'ancienne Sirmium ; & celle de Siffeg, proche de Zagrabia, dans laquelle il y avoit autrefois une ville très célèbre. C'étoit là que les Romains apportoient anciennement toutes leurs marchandifes d'Aquilée, pour les envoyer enfuite à Laubach, ou Nauportus, d'où elles étoient transportées à Sigeftica, afin de les vendre dans ces provinces, ou d'en entretenir la garnison qu'ils y avoient. Corn. Dict. hift. & defcr. de la Hongrie, 1. 1, 1688. Edouard Brown, Relat. de divers voyages.

Les principales rivieres que reçoit la Save font: le petit Laubach, le Kulp, L'Unna la Plena, la Bofna, le Drin, le Bosweth.* Jaillot, Atlas. De l'Ile, Atlas. Les villes fituées fur les bords font,

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Brod, g.
Agram, ou Zagrad, g. Metroviza, g.
Sillek, d.
Belgrade, d.

SAVÉ, OU LA VALLÉE DE SAVÉ, autrement LA VALLÉE DU ROI, vallée de la Palestine. Elle étoit apparemment près de Jerufalem, puifque Melchifedech, roi de cette ville, & le roi de Gomorre, vinrent au devant d'Abraham, à fon retour de la défaite des cinq rois, jusqu'à la vallée de Savé. * Genef. c. 14, v. 17.

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