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venu. On compte dans son diocèse cent soixante paroiffes & plufieurs fuccursales. L'église cathédrale est dédiée à faint Pierre, & le chapitre eft composé d'un archidiacre, d'un trésorier, d'un chantre, d'un écolátre, d'un pénitencier, & de quinze chanoines. * Piganiol, Descr. de la France, t. 5. p. 146.

Le commerce le plus considérable de ce pays, est celui des bleds, & le pays eft riche lorsque la vente en eft facile & à bon prix; il s'y recueille ordinairement jusqu'à fix mille tonneaux de bled, & jusqu'à neuf mille de seigle. Ces bleds font portés à S. Sébastien, & quelquefois en Portugal, sur la côte du golfe de Gascogne à Bayonne, à Bordeaux & à la Rochelle. Les retours des bâtimens qui ont porté ces grains en Espagne font fort avantageux, parce qu'ils confiftent principalement en especes. Les marchands de Vannes font aussi quelque commerce de fer en verges, qu'ils tirent des forges de la Province. Ils font aussi commerce de fardines & de congres qui se débitent fort bien, même à Bordeaux, à la Rochelle, à Nantes, & à faint Malo. On dit que la seule ville de Port-I ouis débite tous les ans quatre mille bariques de fardines aux marchands de faint Malo, qui font en poffeffion d'en faire le débit par toute l'Espagne & la méditerranée. Les Habitans de Belle-Isle font auffi un commerce de fardines qui leur est trèsavantageux. On prétend que la pêche qu'ils en font leur produit tous les ans mille ou douze cens bariques. Les bâtimens qui font cette pêche, font de deux ou trois to neaux, & montés de cinq hommes qui vont à voile & à rames. Chaque bateau porte au moins douze filets de vingt à trente braffes, pour en changer, felon la quantité de poiffon qu'il prend. Les marchands achetent les fardines au bord de lamer, les falent & les arrangent dans des barriques, où on les presse pour en tirer l'huile qui les feroit corrompre. Il faut ordinairement neuf à dix milliers de fardines pour remplir une barrique; & de trente ou quarante barriques de ce poisson, on n'en fait qu'une barrique d'huile.

2. VANNES, Vennæ, bourgade du duché de Lorraine, au diocèse de Toul, dans la prevôté de Gondreville. Son église paroissiale est sous l'invocation de faint Martin, & l'évêque de Toul est patron de la cure. Le chapitre de Briey perçoit les deux tiers des dixmes, & le curé l'autre tiers. Il y a à un quart de licue un château qui appartient aux Seigneurs de Ligneville, qui font aussi seigneurs de Vannes, & dont les ancêtres ont fondé une chapelle sous l'invocation de faint Jacques & de fainte Marguerite.

VANNIA, ville d'Italie: Ptolomée, 1.3, c. 1, La donne aux Bechuni. Le MS. de la bibliothéque PaLatine lit Vaunia au lieu de Vannia. Cluvier, suivi par Baudrand, croit que c'est aujourd'hui FANNA, bourg de l'état de Venife.

VANNIANUM-REGNUM, royaume de la Sarmatie Européenne, dont Pline, 1.4, c, 12, fait mention. C'est le royaume de Vannius, que Drufus Céfar avoit donné aux Sueves; non à toute la nation des Suéves, mais à ceux de ces peuples que Drufus avoit envoyés fixer leur demeure au-delà du Danube, entre le Marus & le Cufus. Ce royaume ne fut pas de longue durée. Vannius lui-même fut chaffé de ses états par Jubilius, roi des Hermunduriens, & par Vangion & Sidon, fils de sa sœur. Ces deux derniers partagerent entr'eux le royaume de leur oncle qui alla s'établir dans la Pannonie, avec ceux de ses sujets qui lui étoient demeurés fideles. * Tacit, An. 1. 12.

VANNIDENSIS, fiege épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense, selon la notice des évêchés de cette province, qui fait mention de Rogatianus, fon évêque.

entre Kancheu, & Pekitsiven. Cette ville, située dans une plaine unie & fertile, n'est pas bien grande. Elle étoit autrefois bien bâtie & fort propre, comme on le peut encore voir par ses ruines, & par un portail fort superbe. Mais les Tartares y ont fait de grands ravages; l'herbe est fi haute par tout, & les maisons font tellement ruinées qu'on ne fauroit trouver les vestiges des rues. Un peu plus loin, en suivant la même route, on trouve la bourgade appellée Pektisiven, où les maîtres des navires ont coutume de se fournir de voiles, & de tout ce qu'ils ont besoin pour leurs vaisseaux. Son enceinte eit grande. On trouve én y entrant des grottes faites de main d'homme; mais que la guerre a ruinées pour la plupart. La plus considérable peut avoir autour de quarante pieds de hauteur. Elle est large à proportion, & elle a deux voûtes où l'on peut monter par un degré, dont les marches font basses & larges de quatre enjambées. Tout cet ouvrage est de terre glaise, mais si bien travaillé, qu'on prendroit cette grotte pour une chose que l'eau auroit faite, en se faisant chemin au travers d'une roche. * Voyage des. Hollandois à Peking, p. 50 VANS, ville de France, dans le bas Languedoc, diocèse & recette d'Ufez. On ne donne à cette petite ville que quinze cens foixante & dix-huit habitans. VANSUI, petit lac de la Chine, dans la province de Kiangsi, au voisinage de la ville de Nanfung. * Atlas Sinenf.

VANTADOUR. Voyez VENDATOUR,

VANTENA, ville d'Egypte, felon Ortelius, qui cite la lettre des évêques de cette province à l'empereur Leon. Cette lettre se trouve dans le recueil des conciles.

VANTIEN, petite cité de la chine, dans la province d'Iunnan, au département de Lungchuen, premiere petite cité de la province. Elle est de 17. d. 36. plus occidentale que Peking, sous les 24. d. 31. de latitude feptentrionale. * Atlas Sinens.

VANVEY, bourg de France, dans la bourgogne, bailliage de châtillon, sur la riviere d'Ourse. Ilya dant ce bourg un prieuré de l'ordre de faint Benoît, sous le titre de faint Barthelemi. Vanvey est une chatellenie royale. Jaillot écrit Vanney.

VANVRES, Vinya, village de l'isle de France, à une lieue au midi de Paris. Ce lieu est fameux par la bonté de fon beurre. On dérive fon nom de Venna ou Beuna, qui, en vieux françois, fignifioit Pêche, parce qu'il n'étoit habité que de pêcheurs de la riviere de Seine. M. le Prince de Condé y aune fort belle maison, qui appartenoit ci-devant à M. de Montargis.

VANXIN, montagne de la Chine, dans la province de Queicheu, au midi de la ville de Sunar. Elle est extrêmement escarpée de tous côtés. Il n'y a qu'un sentier fort étroit, par lequel on peut y monter. Dans le temps de guerre, les habitans de Sunan se retirent sur cette montagne, où ils font hors de tou

te infulte.

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VAPINCUM, VAPINQUUM & VAPINGUM, ville de la gaule Narbonnoise. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Milan à Arles, entre Caturiga & Alabons, à dix-sept milles du premier deceslieux, & à dix-huit milles du second. C'est le nom ancien de la ville de Gap. Voyez GAP.

VAPLUARII, peuples qui habitoient vers l'ema bouchure du Rhin, felon B. Rhenanus, qui se fonde sur un ancien fragment de la table de Peutinger. Velfer a substitué APSUARII pour VAPLUARII, & il entend par-là les ANSUARII.

VANNIEN, ville de la Chine, dans la province de Kiangsi, au département d'Iaocheu, seconde mé-ce, dans le pays Messin, au bailliage de Vic. Son

tropole de la province. Elle est de 0. d. 22'. plus occidentale que Peking, sous les 29. d. 14. de latitude septentrionale. * Atlas Sinenf.

VANNIENSES. Voyez FLAMONIENSES. VANNUNGAN, ville de la Chine, sur la route de Canton à Peking, à la droite de la riviere Kiam,

VAQUEVILLE, Episcopi Villa, bourg de Franéglise paroissiale est sous le titre de l'Invention de S. Etienne. Le hameau de Venay dépend de Vaqueville, dont l'évêque de Metz est seigneur.

VAR, (le) riviere qui fait la séparation de l'Italie & de la France. Voyez VARUS. Elle prend sa fource au mont Cemélione, dans les Alpes, traverse une après quelques douze lieues de cours du sud au nord, partie des dépendances du comté de Nice, passe par Entrevaux auprès de Glandeves, & vient vers son embouchure féparer le comté de Nice de la Provence, où elle se jette dans la mer Méditerranée, à une demi-lieue à l'occident de Nice.

1. VARA. Voyez VARAR. 2. VARA; ce mot signifie, en Arabe, derriere & au-delà.

VARA-GIHOUN, c'est-à-dire, ce qui eft audelà du Gihon & de Loxus. C'est la Transoxane que les Arabes appellent aussi Maouarannahar ce qui eft au-delà du fleuve; car ils qualifient du nom de fleuve par excellence le Gihon, que les Persans nomment auffi en leur langue Roud, & Roud-Khaneb, qui fignifie absolument & généralement le fleuve.

VARA-SIHOUN, c'est-à-dire, ce qui est au-delà du Sihon, qui est le Jaxartes des anciens. C'est proprement le Turquestan, appellé aussi pour la même raison Vara-Khogend, à cause qu'il s'étend au-delà de la ville de Khogend, qui est bâtie fur le fleuve Sihon. VARADA, ville de l'Espagne Tarragonoise : Ptolomée, 1. 2, c. 6. la donne aux Carpetains. VARADANUS. Voyez ACHARDEUS.

VARADE, bourg de France, dans la Bretagne, recette de Nantes. C'est le premier bourg qu'on trouve en paffant de l'Anjou dans la Bretagne, lorsqu'on descend de la Loire. Il est situé fur cette riviere à l'opposite de saint Florent le vieux.

VARADETUM, ville des Gaules, felon un fragment de la table de Peutinger, cité par Ortelius.

VARADIN. Voyez WARADIN.

VARAGIO, VARAGGIO, bourg d'Italie, dans l'état de Genes, fur le bord de la mer, à deux lieues de Savone, au nord-est. On le trouve diversement nommé par les anciens. Les uns écrivent Varagium, & les autres, Varago, Voragium, ou Vorago.

VARAISE, ville de France, dans la Saintonge, felon Corneille, qui la met sur la riviere de Char, environ à une lieue de faint Jean d'Angely. Varaise n'est qu'un village.

VARALII, peuples de la Dalmatie, & qui furent d'abord nommés ARDIÆI. Voyez ARDIÉENS. On croit que ce font les VARDEI de Ptolomée, 1.2, C. 17. & les VARDÆI de Pline, 1. 3, c. 22. qui les appelle Populatores Italiæ.

VARALLO, ou VARAL, ville d'Italie, au duché de Milan, dans le Val de Selfia, fur la riviere qui donne fon nom à cette vallée. Merula, 1. 2, c. II. appelle cette ville Varalle Alpinarum gentium celebris præfecturæ municipium. A demi-lieue de Varallo, fur une montagne délicieuse, qu'on nomme la montagne de Varal, est un lieu d'une grande dévotion, appellé la nouvelle Jérusalem.

VARAMBON, ville de France, au pays de Breffe. Voyez VAREMBON.

VARAMUS, fleuve d'Italie, chez les Vénetes: Pline, 1. 3, c. 18, dit que ce fleuve se jettoit dans l'Anaffus. Le pere Hardouin, au lieu de VARAMUS écrit VARRAMUS, & croit que c'est Muzonella qui se jette dans des marais, près de Marano au Frioul.

VARANO, Varanus-Lacus, lac d'Italie, au royaume de Naples, dans la Capitanate, près de la côte feptentrionale. Son circuit est de cinq lieues, & il se décharge par un petit canal dans le golfe de Rodia, à deux lieues à l'occident de la ville de Rodia. * Magin, carte de la Capitanate.

VARAR, golfe de la Grande Bretagne: Prolomée, 1. 2, c. 3. le marque sur la côte orientale, entre l'embouchure du fleuve Loxa & le golfe Tuæfis. Au lieu de VARAR, le grec porte VARA. C'est aujourd'hui le golfe de Murray en Ecoffe, Murrai-Firth. Buchanan croit que la province de Murray, qui est baignée par ce golfe, a été aussi autrefois appellée VARAR, nom que la riviere de Farray, qul se jetre dans ce golfe, a, en quelque forte, retenu. * Délices de la Grande Bretagne, t. 6, p. 1372.

VARARITANUS, fiége ériscopal d'Afrique, dans la Byzacène, selon la notice des évêchés de cetre province, qui fournit Julianu, un de ses évêques. VARAS, OU SAINT PAUL DE VARAS, bourg de

France, dans la Bresse, & le chef-lieu d'un mandement, avec titre de comté, au fud-ouest de Bourg. II députe aux assemblées de Breffe.

VARBOSANYEN, felon Corneille, & VERBOSANIE, felon de l'Isle, qui la marque à la source de la riviere Bosna. Corneille, qui ne cite aucun garant, dit qu'elle a été quelque-temps la capitale de la Bofnie, qu'elle est dans l'Hersegovine, ou haute Bosnie, & partagée en deux par la riviere de Melietzka, & qu'elle n'a point de murailles.

VARCAONENSIS, OU VIRGAONENSIS. Voyez au mot ALBA, l'article ALBA-VIRGANOENSIS.

VARCEVO, petit bourg de la Dalmatie, fur le chemin de Zarra à Scardona. On le prend pour le Collentum des anciens.

VARCIA, ville de la Gaule Belgique : l'itiné raire d'Atonin la marque sur la route d'Andematunum, à Cambaie, entre Andematunum & Vefontio, à seize milles de la premiere de ces places, & à vingtquatre milles de la seconde. Alting croit que VARCIA est présentement Vercar, village fur la Sône.

VARCIANI, peuples de la haute Pannonie: Ptolomée, 1. 2, c. 15. les place dans la partie orientale de cette province. Pline, 1.3, c. 25. fait aussi mention de ces peuples.

VARCOSSOS, fiége archiepiscopal d'Afie, felon la notice du patriarchat d'Antioche, publiée par Schelstrate.

VARDÆI & VARDEI. Voyez VARALII. VARDARI, Bardarus, Bardarius, Axius, riviere de la Turquie européenne, dans la Macédoine. Elle a sa source dans les montagnes qui font aux confins de la Servie, de la Bulgarie & de la Macédoine. Elle coule d'abord du nord au midi, & arrofe Scopia ou Uscopia; quand elle est arrivée vers Starachino qu'elle mouille, elle commence à courir du nord occidental au midi oriental, &, après avoir arrofé Toly ou Monaster, elle va se jetter dans le golfe de Salonique. Les principales rivieres qu'elle reçoit, sont Jesovo, d. Pfinia, g. & Vistriza, d. * Del'Isle, Atlas.

VARDBERGA, ou VARDBURGUM, noms que les auteurs latins donnent à la ville de Warberg, petite ville du royaume de Suede, dans la province de Halland.

VARDIMISSENSIS. Voyez BARTIMISIENSIS. VARDOGNA, bourgade de la Morée, dans la Zacanie, au couchant du lac de Feno. Ce que de Wit appelle Vardogna, est sans doute le même lieu que De l'Isle appelle Vulfi, auprès d'un lac de même nom, & qu'on appelle ici Feno, nom que je ne trouve dans aucun autre géographe;ce doit être aussi le même lieu que Baudrand nomme Strovifi. De Wit, Atlas. VARDULI, peuples de l'Espagne Taragonoife, sur l'océan Cantabrique; Ptolomée, 1. 2, c. 6. leur donne une ville nommée Menosca. Pomponius Méla, 1.3, c. 1. & Pline, 1.2, c. 3, parlent aussi de ces peuples. Ce dernier, 1.4, c. 20, nomme leurs villes M rosgi; Menosca, Vesperies & Amanum Portus, où étoit Flaviobriga-Colonia. On convient que le pays des Vardules est aujourd'hui le Guipuscoa.

VAREMBON, ville de France, dans la Breffe, sur la rive droite du Saran, qu'on y passe sur un pont, & qui au-dessous se joint à l'Ain. Cette petite ville n'est remarquable que par son église collégiale, au milieu du chœur de laquelle on voit un tombeau de marbre. C'est celui du fondateur de ce chapitre. Voici l'épitaphe qu'on y lit: Hic jacet reveren dissinus in Christo Pater & Dominus Ludovicus titulo S. Anaftafiæ S. R. E. cardinalis de Varembono vul gariter nuncupatus, episcopus Maurianensis, qui obiit XXII. menfis Septembris anno Domini M. CCCCLI. Le véritable nom de ce cardinal étoit la Palue. * Piganiol, Descr. de la France, t. 3, p. 539.

La paroiffe de Varembon est une annexe de Priay. Il y a un hôpital. La justice reffortit au bailliage de Bourg. Varembon est le chef lieu d'un mandement, & une communauté qui députe aux assemblées de la Breffe. Voyez VARAMBON.

VAREN, riviere de l'Amérique méridionale, dans la France équinoxiale. C'est une petite riviere, qui, va se décharger dans le canal naturel, qui sépare au fud l'isle de Cayenne du continent, depuis la riviere de Wia, jusqu'à celle de Cayenne.

VARENDORPH, ou VARNDORP, Varendorpium, petite ville d'Allemagne, dans la Westphalie, à cinq lieues de Munster, fur l'Ems, qui en cet endroit n'est guere plus gros que la riviere d'Aa, sur laquelle la ville de Munster est située. L'Ems paffe fous une des portes de Varendorph, qu'il fortifie affez bien de ce côté-là, & qui a de bons fossés ailleurs. Cette ville est mal-propre, à cause des fumiers que les habitans mettent devant leurs portes, comme presque par-tout en Westphalie, & même dans les groffes villes. Varendorph eft remarquable, en ce que Varus, capitaine Romain, sous Auguste, se retrancha dans fon voifinage. On voit encore autour de la ville les vestiges du foffé qui environnoit fon camp. Ce fossé est présentement à demi-comblé, & presque rempli de bois & de brossailles. Il ne feroit pas impossible que cette Ville eût pris fon nom de Varus, dorph, pouvant fignifier le bourg de Varus. Varendorph appartient à l'évêque de Munster, qui y tient garnifon. Corn. Dict. Voyage d'Osnabrug.

Varen

VARENGUEBEC, marquisat de France, dans la Normandie, au diocèse de Coutances. On y voit un ancien château. Plusieurs paroiffes relevent decemarquisat, & il y a à Varenguebec un bailli, devant lequel se portent les procès. Le bois de Limor, qui est très-grand, dépend de cette paroisse, & le prieuré de faint Michel de Bose y est en partie enclavé.

1. VARENNE, (La) bourg de France dans l'Anjou, élection d'Angers, il est confidérable.

2. VARENNE, lieu de France, dans la Bourgogne, recette de Chálon. Sa fituation est belle. La Sone paffe auprès. Le grand chemin de Châlon à Lyon y paffe. C'est un petit vignoble.

3. VARENNE, lieu de France, dans la Bourgogne, recette de Beaune. Ce lieu fitué dans une grande plaine est de la paroiffe de Ruffey. Il y paffe une petite riviere fur laquelle il y a un pont, Elle vient de l'abbaye de Serrigny. Il y a peu de vignes, & c'est un petit passage.

4. VARENNE, riviere de France, en basse Normandie, dans le petit pays appellé le Houlme, où elle prend sa fource au lieu appellé Chanu, d'où elle court en ferpentant vers le midi, passe à Domfront, & va se joindre à la Mayenne. Corn. Dict. de l'Isle, Robert Atlas.

VARENNES-LES-GRANDES, bourgade de France, dans la Bourgogne, prieuré de l'ordre de S. Benoît, & paroiffe du diocèse de Langres, bailliage & recette de Châlons.

VARENNE-SAINT-MAUR, (La) lieude l'Isle de France, élection de Paris. Il donne le nom à la plaine des environs, & il a pris le fien de ce que c'étoit un endroit où les rois prenoient autrefois le plaifir de la chasse.

1. VARENNES, paroisse de France, dans la Bourgogne, au bailliage & recette de Mâcon. Elle est située fur de petites montagnes éloignées des villes. Il y paffe une petite riviere nommée Cernin, & qui se déborde souvent, à cause des eaux qui découlent des montagnes. Vaux-la-Montagne, les Galines, les Thuileries & les Noyers en dépendent.

par le duc Robert de Bourbon, petit-fils de faint Louis. Ce prince allant à Rome, mena avec lui deux religieux de Sainte-Croix de Paris, & à fon retour, il les établit dans la ville de Varennes, leur donnant entr'autres reliques un morceau de la vraie Croix. Ces religieux poffédent aussi une épine de la couronne de Notre-Seigneur, avec des reliques de faint Roch & de faint Sébastien. * Corn. Dict. Journal d'un voyage de France & d'Italie. Le P. Bouffingaut, nouveau théâtre du monde, 1. part.

3. VARENNES, bourg de France, dansl'Anjou, élection de Saumur.

4. VARENNES, bourg de France, dans la Touraine, élection de Loches.

5. VARENNES, lieu de France, dans la Champagne, à quatre lieues de Langres. C'est un lieu renommé par la naissance de faint Gengoul, connéta ble de France, & par le prieuré qui y a été établi en fon honneur. On y voit une fontaine, qu'on dit y avoir été transportée par ce Saint, & dans laquelle il convainquit sa femme d'infidélité. Il y fit bátir & dota l'église paroissiale, qui depuis a été changée en prieuré, sous le titre de faint Pierre & de faint Gengoul, à la requifition & par la fondation de Regnier, ainsi qu'il paroit par la charte de Regnault, évêque de Langres, de l'avis des chanoines de fa cathédrale. Cette charte eft confervée dans les archives de l'abbaye de Molesme, à laquelle ce prieuré a été donné par cette charte, qui, quoique sans date, doit être rapportée entre l'an 1080. & l'an 1081. D'autres néanmoins la rapportent à l'an 1084. Ce prieuré vaut fix mille livres de rente. * Baugier, mémeire de Champagne, t. 2, p. 90.

6. VARENNES, paroisse de France, dans le Nivernois, élection de la Charité. Le seigneur de ce lieu a un château qui est des plus anciens du royaume, & d'une construction finguliere. On voit dans cette paroiffe une chapelle appellée saint Silvain: l'ancienneté du bâtiment fait croire que c'étoit un monastere, comme saint Annaire, évêque d'Auxerre, le rapporte en 580, monasterium quod dicitur Varennia. Il y a dans le territoire de cette paroiffe des mines de fer.

7.

VARENNES, prieuré de France, dans le dio

cèse de Meaux. Il est de trois cens livres.

8. VARENNES, lieu de France, dans la Bourgogne, recette de Mâcon. Les rivieres de Grosne & de Sône y paffent. C'est un passage de Mâcon à Lyon, Il y a un pont ruiné.

9. VARENNES, châtellenie de France, dans le Berry, élection de la Charité-fur-Loire.

10. VARENNES, abbaye de France, au diocèse de Bourges, dans la paroiffe de Fougerolles, à deux licues au couchant de la Châtre, dans l'archiprétré de Cluys. C'est une abbaye d'hommes de l'ordre de Cîteaux, & filles de Valuisant. Elle fut fondée par les libéralités de Guy de Chauvigny, en 1148, felon quelques-uns, & en 1155. ou 1162, felon d'autres. Ebon de Dols, Ebo de Dolis, en jetta les premiers fondemens. Les seigneurs de Cluys, ne le souffrant qu'avec peine, Henri, roi d'Angleterre, ôta la premiere pierre du fondement, puis la remit, & voulur en être le fondateur, & le gardien ou confervateur. Elle retenoit pour ses principaux bienfaiteurs les feigneurs de Dols & de Cluys.

2. VARENNES, ville de France, dans le Bourbonnois, élection de Moulins, près de l'Allier, aux frontieres de la basse-Auvergne. C'est une petite ville ruinée par les grands paslages des gens de guerrennes, qui font le long de la Loire, font des terres

re, qui ont fait déserter la plupart des habitans, dont il ne reste plus qu'environ quatre cens. Elle est bâtie fur une éminence, qui s'abaisse doucement du côté de la riviere, qui en lave le pied. Cette ville est du domaine du roi, mais engagée; aussi dans son préfidial, on ne rend justice que sous le nom du roi, & non pas fous celui de l'engagiste. Il n'y a qu'une grande rue qui foit remarquable. La petite riviere de Vallenfon, qui prend sa source en Auvergne, passe à l'extrémité du fauxbourg. Il n'y a qu'une feule église qui appartient aux chanoines réguliers de SainteCroix, fous la regle de faint Augustin. Cette église, ainsi que la maison religieuse, fut fondée en 1390,

11. VARENNES, (La) contrée de France, dans la Touraine, fur le bord de la Loire. Les Va

sablonneuses, faciles à cultiver, & toujours en labour. Elles rapportent du seigle, de l'orge, du mil, des légumes pour la province, & on en tire la gaude pour les teintures. * Piganiol, Description de la France, t. 7.

VARENNES-BOURREAU, bourg de France, dans le Maine, élection de Château-Gontier.

VARENNÉS DE REUILLON, paroisse de France, dans la Bourgogne, recette de Semur en Brionnois. Elle est composée de plusieurs hameaux & autres dépendances. Il y a deux collectes dans cette paroisse, l'une du Brionnois, l'autre du Charolois. Les habitans de la côte du Brionnois font de la recette

&

L

& du bailliage de Semur; ceux de la côte de Charollois font du bailliage & recette de Charolles. Tous ces lieux sont situés sur la riviere de Loire & fur une éminence. La riviere de Reconse en eft proche aussi. VARENNES SAINT SAUVEUR, paroiffe de France, dans le Bourbonnois, élection de Moulins, entre la riviere de Soulevan, & des terres de bruyeres & des bois. Targeat, Cervillas & la Graniere en dépendent.

VARENSIS-LIMES, lieu d'Afrique. Il en est parlé dans la notice des dignités de l'empire, fect. 2, & dans le décret de Gratian, Causa 13. Il est fait mention d'un concile tenu dans ce lieu, & appellé Varenfe concilium.

VARENTANUM, VARENTUM ou VERENTUM, ville de Toscane, felon l'itinéraire d'Antonin. Léander croit que c'est aujourd'hui Valentano, bourgade de la Tofcane.

VARENUS, fiege épiscopal de l'Hellespont, fous la métropole de Cyrique. Domninus, son évêque, fouscrivit à la lettre adressée à l'empereur Léon. Harduin, collect. conc. t. 2, p. 741.

VARESE OU VARESIO, Baretium, bourg d'Italie, au duché de Milan, sur la riviere d'Olona, environ à trois lieues du lac de Como, du côté de l'occident, & à deux lieues du lac de Ghivira ou Ghiura. * Magin, carte du duché de Milan.

VARESE, bourg d'Italie, sur la côte orientale de Genes.

VARETATE, peuple de l'Inde, selon Pline, 1. 6. c. 20. Le Pere Hardouin remarque que le manuscrit de la bibliotheque Colbertine, au lieu de Varetatæ, porte Suatarata.

VARETUM, fleuve de la Cappadoce, selon quelques exemplaires de Pline, 1.6, c. 20; mais le Pere Hardouin a prouvé qu'au lieu de VARETUM, il falloit Lire EVARCHUM. Il s'appuie sur le témoignage de Marcian d'Héraclée, Perip. p. 106, & fur celui d'Etienne le géographe. Voyez EVARCHUS.

VARGIONES, peuples de la Germanie, selon Ptolomée, l. 2, c. 11, Scudus croit que ces peuples habitoient vers les sources du Danube, dans le comté de Barr, Barr Landtgrafschafi.

VARHEL OU VECZEL, bourg de la Transilvanie, à douze lieues d'Hermanstad, vers le midi occidenzal. On le prend pour l'ancienne Ulpia Trajana.

1. VARIA, ville de l'Espagne Tarragonnoise, selon Strabon, 1. 3, c. 162, & Ptolomée, L. 2, c. 6. Ce dernier la donne aux Berones. Pline, 1. 3, c.3, dit qu'elle étoit fut le bord de l'Ebre, dans l'endroit où ce fleuve commence à être navigable. On croit que la ville de Logrogne s'est élevée de ses ruines.

2. VARIA ou VANIA, ville d'Italie, dans la Pouille: L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route d' Equotuticum à Tarentum, entre Butuntus & Turres, à douze milles du premier de ces lieux, & à vingt & un milles du second. Simler a cru qu'au lieu de Varia ou Vania, on devoit lire Barium; ce qui est très-vraisemblable, car il est question de la ville de Bari. Voyez BARI.

VARIANA, ville de la basse-Moefie: l'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Viminacium à Nicomédie, entre Augusta & Valeriana, à douze milles du premier de ces lieux, & à égale disrance du second. Procope, Edif. 1. 4, c.6, nous apprend que l'empereur Justinien releva cette ville, qui étoit tombée en ruine. Le nom moderne est BRANNICERO, selon Lazius; mais dans un autre endroit il dit que c'est VARADIN.

VARIANE, ville de la Pannonie, selon l'itinéraire d'Antonin, qui la marque sur la route de mona à Sirmium, entre Sifcia & Menneianæ, à vingttrois milles du premiet de ces lieux, & à vingt milles du second; mais dans la route d'Italie, dans la Dalmatie, en passant par l'Istrie, le même itinéraire met VARIANE à vingt-quatre milles de Sifcia. Cellarius, Geogr. ant. l. 2, c. 8, croit que Variance est la même chose que Caftra-Variava, &, felon Ortelius, le nom moderne est Wara fur Drave.

VARIANUS-VICUS, lieu d'Italie. Voyez Vipus Varianus. Toms VI

VARIATION. Ce mot a divers usages mais je me bornerai à celui qu'il a dans la géographie. On appelle ainsi la différence qu'il y a entre le vrai nord, & le nord indiqué par la boussole.

Cet instrument, fi connu depuis peu de fiécles, a été inconnu aux anciens. Ils connoissoient dans l'aimant cette vertu attractive, qui surprend ceux qui en voyent l'effet pour la premiere fois; mais ils en ignoroient la plus utile propriété. Ils ne s'aviserent point de soupçonner cette pierre d'avoir deux pôles, quê semblent répondre à ceux de notre globe, & qu'une aiguille dont les bouts font touchés à ces deux poles, acquiert la vertu de se tourner d'elle-même vers les pôles dont elle a été touchée; c'est-à-dire, que la partie frottée au pôle septentrional de l'aimant, cherche le nord, & celle qui a été frottée au pôle méridional, cherche le midi.

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Cette découverte, que les Chinois ont eue longtemps avant les Européens, est d'une grande ressour ce pour les voyages de long cours. Les navigateurs dans un temps obscur, ne voyant ni étoiles, ni foleil, ne favent ou prendre le nord: l'aiguille aiman tée le leur montre ; mais cet avantage n'est pas aussi parfait, qu'il le seroit, si l'aiguille montroit toujours le même nord. Elle varie; & bien loin qu'elle foit également conforme aux vrais pôles du monde, elle n'est pas toujours d'accord avec elle-même. C'est ce manque de conformité que nous appellons VARIATION. Quelquefois, ou en quelques endroits, elle décline à l'orient, ailleurs à l'occident. C'est ce que l'on appelle DÉCLINAISON OU VARIATION ORIENTALE, ou OCCIDENTALE, felon que l'aiguille est nord-est, ou nord-ouest. Ces mots NORD-ESTER, ou NORD-OUESTER, sont des termes de navigation inventés, pour exprimer cette variation.

Cette aiguille est appliquée à une rose de carton, fur laquelle font marqués les trente - deux-vents. Celui du nord est distingué par une fleur de lis. On fut long-temps à s'appercevoir de sa variation ou déclinaison. Elle fut publiée la premiere fois en 1549, par un nommé Caboto, navigateur Vénitien; mais de l'Isle a eu entre les mains le manuscrit d'un pilote dieppois, nommé Crignon, dédié à l'amiral Chabot en 1534, où il est fait mention de la déclinaison de l'aimant. Cettte nouveauté révolta les phi losophes, dont elle dérangeoit trop les idées. Ils la nierent fierement, parce qu'elle n'accommodoit pas leur systême: mais enfin elle devint incontestable, & il fallut s'y rendre.

On observa que sous le méridien des Açores il n'y avoit point de déclinaisfon, & l'on crut avoir trouvé un principe naturel pour y fixer le premier méridien; ce qui jusques-là n'auroit pû être fait qu'arbitrairement, & par conféquent n'auroit pas été au gré de tout le monde. Comme on voyoit par la direction de l'aimant qu'il avoit des poles, & par sa déclinaison qu'ils n'étoient pas les mêmes que ceux de la terre, on les plaça où l'on voulut, avec une assez grande liberté, qui étoit l'effet du manque d'observations.

On vint ensuite à s'appercevoir de deux nouveaux méridiens exempts de déclinaison, l'un qui passoit par un cap fitué proche du cap de Bonne-Efperance, & que l'on nomma pour cette raison le cap des Aiguilles aimantées, parce qu'en ce lieu les aiguilles aimantées marquoient le vrai nord: l'autre qui passoit à Canton dans la Chine. On détermina les angles d'interfection de ces méridiens, que l'on croyoit fixes, parce que la présomption est toujours pour l'immobilité. On remplit leurs intervales d'autres méridiens, sous lesquels il y avoit déclinaison, arrangés proportionnellement.

On découvrit, (& Gassendi fut le principal auteur de cette découverte) que la déclinaison de l'aimant avoit une variation, c'est-à-dire, que dans un même lieu elle changeoit d'un temps à un autre, & changeoit perpétuellement. Ce phénomene effentiel renversa

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parfaitement. Il a eu en main d'excellens mémoires, & il étoit l'homme du monde le plus propre à les

mettre en œuvre.

Il y a, dit-il, peu de matieres sur lesquelles on se soit plus détrompé que fur celle de la déclinaison & de la variation de l'aimant. Car dès que Chabot & Oviedo eurent avancé que l'aiguille aimantée déclinoit tantôt vers l'orient, & tantôt vers l'occident, les philosophes & les géographes prévenus en faveur de la vertu directrice de l'aimant, & de l'attraction des poles du monde, se récrierent contre cette nouvelle découverte, difant que ces deux pilotes étoient des ignorans, qui, s'étant trompés, vouloient tromper les autres, Mais une infinité d'observations, que l'on fit enfuite, presque dans toutes les parties du monde, prouverent fi bien la déclinaison de l'aimant, qu'il ne fut plus permis d'en douter. Chacun raisonna à sa maniere sur les experiences qui lui tomberent entre les mains. Les physiciens en chercherent la cause & donnerent leurs conjectures pour des vérités. Les mathématiciens, après avoir donné aux pilotes des régles sûres pour observer la déclinaison

de dans la premiere moitié de chaque hemisphere, & décroissant de même dans l'autre moitié.

Pour trouver la longitude dans ce systême, il ne faut qu'une regle de proportion: Si 22. d. 30'. de déclinaifon font 90. d. de longitude, les degrés de la déclinaison observée, par exemple, 11. d. un quatrième, feront 45. d. de longit. Crescentio affure que par cette méthode la longit. est aussi certaine, que par l'observation des éclipses de lune, & que toutes les cartes font fausses, dans lesquelles le cap de Bonne-Esperance n'est pas éloigné de go. d. duméridien des Açores. Si Crescentio avoit observé à Rome, comme il dit, vers l'année 1607, la déclinaison de 11. d. un quatrième, il faut qu'elle ait bien changé; car les PP. Clavius & Blancanus l'y ont observée de près de 6. d. les PP. Giatinus & Kircher, Jésuites, d'environ 3.d. & le P. Niceron, Minime, de 2. d. au nord-ouest, ce qui s'accorde assez avec ce que l'on a observé près de Londres; car en 1580. la déclinaison étoit au nordest environ 11. d. 30', en 1612, d'environ 6. d. 10', en 1633, d'environ 4. d., & en 1667, il n'y a eu aucune déclinaison. Elle y eft présentement, (c'est

de l'aimant, & pour corriger leur route, que l'infi-à-dire vers l'an 1692.) de plusieurs d. au nord-ouest.

délité de la boussole rendoit souvent mauvaise, essayerent de trouver par ce moyen les longitudes si néceffaires à la navigation. Mais les systemes qu'ils en firent se trouverent tous faux dans la fuite, aussi-bien que les raisonnemens des philosophes, qui n'avoient tout auplus qu'un rapport apparent. * Obfervat.physiq & mathémat. à la suite des Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, à l'année 1692, p. 408.

Le fameux Simon Stevin fit imprimer en 1608, fur les observations d'un certain géographe nommé Plancius, un traité qu'il intitula de Limenheuretica, parce qu'il y enseigne la maniere de trouver un port par la feule hauteur du pole, & la déclinaison de l'aimant; son systême est appuyé fur les principes suivans.

1. Sous un même méridien, dans le même hémisphere, la déclinaison est par-tout la même.

2. Il y a des méridiens que l'on peut appeller magnétiques, sous lesquels il n'y a nulle déclinaison.

3. Le premier méridien magnétique paffe par Corvo, l'une des Açores. Le second à 60 d. de longit.par Helmshudam, à l'orient du nord cap de Finmarchie. Le troisieme à 160. d. de longit, par l'embouchurede la riviere de Canton dans la Chine.

4. Dans le premier intervalle, c'est-à-dire, entre les deux premiers méridiens magnétiques, la déclinaison eft au nord-eft; dans le second, elle est au

nord-ouest.

5. Entre deux méridiens magnétiques, à une égale distance de l'un & de l'autre, il y a un méridien, que 1'on peut appeller le méridien de la plus grande dé

On a remarqué la même chose à Paris, où la déclinaison a été en 1660. de 7. d. & demi nord-est, en 1640. de 3. d. nord-eft, en 1666.0, en 1682. de 2. d. & demi nord-ouest, en 1685. de 4. d. 10'. nord-ouest, en 1687. de 4. d. 30', en 1691. de 4. d. 40'.

Emmanuel Figueroa fit un autre systême sur les observations de Vincent Rodrigue, premier pilote de la flote des Indes. Il y a dans son systême deux méridiens magnétiques, & deux de la plus grande déclinaison. on. Les magnétiques se coupent aux poles du monde à angles droits, & ceux de la plus grande déclinaison y font avec eux des angles de 45. d. Le premier méridien magnétique passe à 50 lieues à l'ouest de Flores une des Açores. La plus grande déclinaison est de 22. d. 36'. Elle est au nord-est dans le premier & dans le troifiéme intervalle; au nord-ouest dans le second & dansle quatrième, croiffant d'une maniere uniforme dans la premiere moitié de chaque intervalle, & décroiffant à proportion dans la seconde.

Le capitaine le Bon, de Dieppe, ayant vu que ses observations ne s'accordoient pas avec les principes de Figueroa, crut que les méridiens magnétiques, & ceux de la plus grande déclinaison, ne se coupoient point aux poles du monde, mais aux poles du Zodiaque.

Comme cette matiere parur d'une fort grande conséquence pour la navigation, les pilores eurent ordre d'observer par-tout, avec beaucoup de foin. Les Espagnols & les Portugais se distinguerent: ceux-ci dans l'hémisphere oriental, & ceux-là dans l'occidental; & parmi les François deux pilotes de Diep

clinaison, parce que la déclinaison croît toujours éga-pe, l'un nommé Guerart, l'autre Tellier; & l'on re

lement depuis le méridien magnétique jusqu'à ce méridien-là, & qu'enfuite elle décroît dans la mêmeproportion jusqu'au méridien magrétique suivant.

6. La plus grande déclinaison du premier intervalle est de 13. d. 24'. dans l'hémisphere septentrional, & de 19. d. dans l'hémisphere méridional. La plus grande déclinaison du second intervalle est de 33. d. dans l'hémisphere septentrional, & de 22. dans l'hémisphere méridional. Il ne dit rien de l'hémisphere occidental, parce qu'il n'avoit pas trouvé d'observations fur lesquelles il pût fonder son raisonnement.

Metius ajouta au systeme de Stevin un méridien magnétique, & deux intervalles, chacun de 100. d, en longit., l'un de 160. d. jusqu'à 260, dans lequel la déclinaison est au nord-ouest; & l'autre depuis 260.d. jusqu'à 360, dans lequel la déclinaison est au nord-ouest Le systême de Bartolomeo Grescentio, que l'on trouve dans le livre second, chap. 9. De Naurica Méditerranea, imprimé en 1607, est plus fimple. Il n'y a qu'un méridien magnétique qui passe par la pointe orientale de l'isle de saint Michel, & par le milieu de l'isle de sainte Marie des Açores; ce méridien eft coupé à angles droits aux poles du monde, par le méridien de la plus grande déclinaison, laquelle n'est que de 22. d. 30'. La déclinaison est toujours au nord-est dans l'hémisphere oriental, & toujours au nord-ouest dans l'occidental, croiffant égalemont, & d'une maniere proportionnée à la longitu

connut, en examinant & en comparant toutes les observations, qu'il n'y avoit nul méridien que l'on pût appeller proprement magnétique, n'y en ayant aucun sous lequel l'aiguille ne déclinât en certains endroits; qu'on ne pouvoit donner de regle générale pour tout un méridien, comme avoient fait Crescentio & Figueroa, ni pour un demi méridien, comme avoit fait Stevin; que dans les intervalles, que l'on avoit appellés magnétiques, la déclinaison augmentoit ou diminuoit fans aucune proportion à la longit. & qu'il n'étoit pas possible de faire des regles générales sur des observations particulieres, ni de raisonner, pour ainsi dire, de proche en proche.

Ainfi l'on abandonna les systêmes, & on se contenta de marquer dans les routes, & fur les cartes marines, la déclinaison que les plus habiles pilotes avoient observée en certains lieux, afin que les autres trouvant la même chofe fur leur boussole, reconnussent qu'ils étoient arrivés aux mêmes lieux. C'est ce que fit Dudlé au chap. 8. du premier livre, dell' Arcano del Mare, & fur toutes les cartes marines dont ce livre eft rempli.

Riccioli examina Dudlé, & fit, au huitiéme livre de fagéographie réformée, l'histoire de la déclinaifon; après quoi il assura que de son temps, depuis le méridien du pic des Açores, jusqu'à celui du cap de Matapan, dans la Morée, & du cap des Aiguilles, dans l'Afrique, la déclinaison étoit au nord-est, tant

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