de perfection, que beaucoup de nos sculpteurs pourroient bien apprendre d'eux. Ce n'est pas seulement pour la fatisfaction de leur esprit, & pour leur propre commodité, qu'ils travaillent à ces ouvrages, c'est encore pour le profit qu'ils en retirent, puisqu'ils en font commerce avec leurs voisins, de qui ils obtiennent, en échange, tout ce qui leur est nécessaire. * Relat. de la riviere des Amazones, par le Pere d'Acugna, c. 63. ZURITA, ville d'Espagne, dans la Castille vieille, au Nord-Eft de Toléde, & près de Pastrana, au Midi, sur le bord du Tage. Cette petite ville, défendue par un vieux château, dont le Tage lave les murailles, est une commanderie de l'ordre de Calatrava. On recueille dans son terroir du safran, de l'huile & du vin fort délicat. * Délices d'Espagne, re ZURULUM. Voyez TZURULUM. ZURZACH, bourg de Suisse, au comté de Bade, fur le Rhin, à cinq milles d'Italie, au-dessous de Keiserstoul. C'est un grand & beau bourg, célebre, principalement pour ses foires, où il se débite une quantité prodigieuse de marchandises, dans un petit espace de'tems. Elles se tiennent le Lundi après le Dimanche de la Trinité, & le premier de Septembre. Zurzach est un lieu fort ancien. Il avoit autrefois trois ponts fur le Rhin; mais il n'en a plus depuis longtems. Pour fuppléer à ce défaut, on trouve toujours, fur le bord du fleuve, des bateliers prêts à passer les voyageurs; & quand on vient de quelque endroit d'Allemagne à Zurzach, on trouve pareillement des bat eliers au petit village de Rhinen ou Rheinen, vis-à-vis de Zurzach. On a découvert, dans ce bourg, divers monumens d'antiquité, quantité de médailles Romaines & les ruines d'une vieille forteresse, qu'on croit une des quarante, que Drufus fit construire le long du Rhin. Les religions, catholique & protestante, sont également reçues à Zurzach. On y voit une jolie église paroisfiale, où les Protestans & les Catholiques font tour-à-tour le service divin. Dans la muraille de cette église, près de la porte, on a enchassé une pierre rompue, où l'on voit un fragment d'inscription, qui étoit entiere, en 1535, & que Tschudi, qui la vit alors, rapporte ainfi: M. JUNIO M. F. VOLT. CERTO Cette inscription a donné lieu à plusieurs savans de croire que ce Certus, dont elle fait mention, a été le fondateur ou le réparateur de Zurzach, & qu'il lui donna fon nom de Certiacum, dérivé de Certus, dont on a fait Zurzach. A côté de l'église paroissiale, il y en a une collégiale, qui est le double plus grande & plus haute. On en attribue la fondation à Charles le Gros. Les chanoines, qui la desservent, font richement rentés. Quoique Zurzach appartienne à l'évêque de Constance, & foit sous la dépendance d'un baillif, que l'évêque établit à Klingnau; cependant ni dans l'un ni dans l'autre de ces endroits, le baillif n'a point le droit de glaive. Quand on y a condamné quelque criminel à mort, on le met en tre les mains du baillif de Bade. Outre cela, pendant tout le tems que dure la foire à Zurzach, toute jurisdiction de l'évêque cesfe, & le baillif de Bade y a une autorité absolue. A une lieue au-dessous de Zurzach, la riviere de l'Aare se jettè dans le Rhin; & on y voit un village, nommé Clobentz. Entre Zurzach & ce Clobentz, il y a un endroit, dans le Rhin, où le cours de ce fleuve est coupé par une chaîne de rochers élevés, qui le traversent dans toute fa largeur, d'un bout à l'autre, & qui ne laisfent qu'un pasfage étroit au milieu, où deux petits batteaux ou nacelles de pêcheurs peuvent pasfer de front. Quand l'eau du fleuve est basse, elle coule toute par cette ouverture; & fi l'on met au-dessus une planche, qui repose sur les deux rochers opposés, on peut traverser le Rhin à pied fec. Dans ce tems-là, on voiture toutes les marchandises sur le Rhin, avec de petits batteaux. Mais lorsque l'eau du fleuve est haute, ce qui arrive principalement èn Eté, que le Rhin eft grossi par la fonte des neiges, l'eau passe par-desfus cette chaine de rochers, dans toute la largeur du fleuve, & alors il n'est plus posfible d'y naviger. On eft obligé de décharger les marchandifes au-dessus de cette cataracte, pour les recharger au-dessous. * Etat & Délices de la Suisse, t.3, p. 135 & fuiv. ZÚRZURA, ville de la Grande-Arménie, felon Ptolomée, 1.5, c.13. Le manuscrit de la bibliothéque porte Zurzua, au lieu de Zurzura. ZUTÆ. Voyez OZUTI ZUTHI. peuples d'Afie, dans la Carmanie déferte. Ptolomée, 1.6, c.6, les marque dans la partie méridionale de cette contrée; & fes interprêtes, au lieu de Zuthi, lisent Chuti ou Cuthi. 1, ZUTPHEN, quartier des Pays-Bas, dans la province de Gueldres, avec titre de comté, qui comprend quatre baronies. Le comté de Zutphen a été un état posfédé par des seigneurs héréditaires, longtems après l'érection de Gueldres en comté, & enfuite en duché. Il se trouvoit déjà établi dans le milieu du dixiéme fiécle, sous le regne d'Othon le Grand. Wichman, qui fonda alors l'abbaye d'Altena ou Eltenberg, étoit comte de Zutphen: il laisfa ce comté à ses descendans, qui étoient, à cause de cette terre, vassaux de l'évêque & de l'église d'Utrecht, comme on le voit, par un titre de l'an 1021, rapporté par Heda. Ces comtes n'ont fini qu'au commencement du douziéme fiécle. Ce fut alors que Gerlac, dernier comte de Zutphen, étant mort, en 1107, ce comté vint à Gerard, comte de Gueldres, fils du premier comte Othon, & parent, par fa mere, du comte Gerlac; & depuis ce tems-là, ce comté fut uni inséparablement à la province de Gueldres. * Longueruë, Descr. de la France, 2. part. p.37. Le comté de Zutphen est séparé du Velau, par l'Ysfel, du côté de l'Occident; il a, au Nord, l'Over-Ysfel; à l'Orient, l'évêché de Munster; & au Midi, le duché de Cléves. Il a pris le nom de Zutphen, qui en est le chef-lieu. Les quatre baronies, qu'il comprend, font: Bronchorst, Berghe, Baer & Wisch. On y compte fix villes; savoir: Ilya, outre cela, dans ce comté, huit dépendances, qui font: la Drossarderie du comté de Zutphen, qui a fix villages; l'Ecoutetterie de Zutphen, qui en a cinq; la Drosfarderie de Bredevorde, qui en a trois; la Justicerie de Doesbourg, qui en a trois; l'Ecoutetterie de Lochem; les Seigneuries de Borckeloë, d'Anholt & de Laethem. 2. ZUTPHEN, ville des Pays-Bas, dans la province de Gueldres, au bord oriental de l'Y sfel, & la capitale du comté de Zutphen. Cette ville, fituće à deux lieues de Deventer, à quatre d'Arnhem, & à fix de Nimegue, fut fondée il y a plus de sept cent cinquante ans. Sa fituation est naturellement forte; car elle a, d'un côté, la riviere d'Ysfel, & de l'autre, celle de Breckel, qui remplit ses fosfés, & qui la traverse par le milieu, & va se jetter dans l' Y siel. Son nom vient du mot Veenen, qui, dans la langue du pays, fignifie des prairies, & de celui de Zudt, qui veut dire Midi, ce qui fignifie prairies méridionales. Elle étoit autrefois du diocése de Munster; mais en 1560, elle fut mise sous le nouvel évêché de Deventer. Son église principale, qui est fort ancienne & somptueuse, étoit dédiée à fainte Walburge. Elle a une tour très-haute, qui fut fort endommagée en 1446, & en 1606, par la foudre; mais on la répara en 1638. Il y avoit autrefois un chapitre de douze chanoines, avec un prevôt & un doyen. La fondation en est attribuée à Othon de Nassau, premier comte de Gueldres, qui y est enterré avec sa femme Sophie, fille & héritiere de Wichman, dernier comte de Zutphen. Ses édifices, les plus remarquables, font: la maison de ville, le collége des députés du comté, & un ancien bâtiment, qu'on nomme s' Graven hoff, ou le palais du comté. Comme elle s'étoit jettée dans le parti des états des Pays-Bas, sous le gouvernement de Guillaume I, prince d'Orange, elle fut attaquée & prise d'assaut, par Frederic de Toléde, fils du duc d'Albe, l'an 1572. On pendit un grand nombre de bourgeois; & quand les bourreaux furent las, on noya le reste dans l' Yssel. Ce traitement obligea toutes les autres villes de la Gueldres & de l'Over-Yssel, d'ouv i leurs portes aux Espagnols. Quelque tems après, Zutphen futreprife, par le parti du prince d'Orange; mais après sa mort, elle revint au pouvoir des Espagnols, qui traiterent encore fort mal les habitans, en 1583. Le prince de Parme y fit mettre une nombreuse garnifon, & fit élever plusieurs forts aux environs, pour en rendre l accès plus difficile. Les états l'asfiégerent deux fois inutilement, en 1584 & 1586, lorsqu'une partie de l'armée du comte de Leicester, qui en faisoit le fiége, fut mise en déroute, par celle du prince de Parme. Elle demeura ainsi sujette du roi Philippe II, jusqu'en 1591, qu'elle fut prise le 30 Mai, par le comte Maurice de Nassau, prince d'Orange, qui, neuf jours auparavant, avoit furpris le fort de Zutphen, par le moyen de quelques foldats déguisés en paysans & en paysannes. En 1672, les François, sous la conduite de Philippe de France, duc d'Orléans, se rendirent maitres de Zutphen, en peu de jours, quoiqu'elle fût abondamment pourvue & défendue par une garnison de deux mille cinq cens fantassins & de quatre compagnies de cavalerie, fans compter les habitans. Mais en 1674, les François abandonnerent tout ce qu'ils avoient pris, & raferent les fortifications, qui confistoient en neuf bastions. Elles ont été relevées deruis, & augmentées considérablement. ZUTZ, paroisse du pays des Grifons, dans la ligue de la Caddée, & dans la partie d'en bas de la Haute-Engaddine. Zutz est le fiége du ministral, ou chef de toute la communauté de la Haute-Engaddine. Ce chef doit toujours être, ou lui, ou du moins fon lieutenant, de la noble & ancienne famille de Planta. Il y a une tour, qui porte le même nom que la paroisse. * Etat & Délices de la Suisse, 8. 4. 62. ZUXA, petite riviere d'Espagne, dans l'Estrémadoure, felon Corneille, qui ne cite point fon garant. Il ajoute qu'elle a sa source dans la Sierra Morena, & qu'elle va mêler ses eaux avec celles de la Guadiana, un peu au-dessus de Medelin. Si Corneille avoit nommé cette riviere Zuja, il auroit pu citer les délices d'Espagne, & la plupart des cartes. Vovez ZUJA. ZUYDERZEE ou ZUIDERZÉE, grand golfe de l'Océan Germanique, sur la côte des Pays-Bas, & qui sépare la Frise occidentale, de la Frise orientale. Ce golfe a été formé par l'inondation de la Mer, qui, étant entrée par l'embouchure du Flevon, ou Flie, & de l'Ems, a couvert trente lieues de pays, dont il ne resta que la côte, qui forma, dans la fuite, plusieurs isles, qu'on nomme aujourd'ui Texel, Eyerland, Fliland, Schelling & Ameland. Ainfi, la West-Frisland, ou Frise occidentale, fut séparée de l'autre, par une Mer de dix ou douze lieues de large. Godefroy, moine de saint Pantaléon, dit, das sa chronique, que cette inondation arriva en 1170, & qu'alors, l'Océan étant entré avec violence dans la Frise, inonda la plus grande partie du pays, vers Staveren. Mais Ubbo Emmius, dans fon histoire de Frise, prouve, par l'autorité d'Emon, abbé de Verum, qui vivoit en Frise, du tems du moine Godefroy, au treiziéme fiécle, que la plus grande inondation, & la ruine totale de tant de peuples, étoit arrivée vers l'an 1225. Cette même inondation forma, avec le lac de Flevon, une Mer de trente lieues de longueur, que l'on nomme Zuyderzée, c'est-à-dire, Mer du Midi, parce qu'elle est au Midi du grand Océan, duquel elle est séparée, par les isles dont nous venons de parler, & qui s'étendent jusques vis-à-vis de la Frise orientale. Le Zuyderzée baigne la Nord-Hollande ou West-Frise, la Hollande méridionale, la seigneurie d'Utrecht, le duché de Gueldres, la seigneurie d'Over-Ysfel, & celle de Frife. ZUYD-SCHANS, fort des Pays-Bas, au Brabant-Hollandois. Il est construit à l'embouchure du Zoom, dans l'Escaut oriental, & à la droite, en entrant, vis-à-vis du Nord-Schans, autre fort, qui, ausfi-bien que Zuyd-Schans, est près de la ville de Berg-op-Zoom, & destiné pour sa défense. ZUYT-GEEST, jurisdiction des Pays-Bas, au Brabant-Hollandois, dans le marquisat de Berg-opZoom: c'est une jurisdiction sans village. E le commence à une demi-lieue, au Sud, de Berg-op-Zoom, & s'étend jusqu'à une lieue & demie, a l'Orient, vers la Bruyére de Huybergen, & jusqu'à l'Escaut, du côté de l'Occident. Le tribunal est compofé de cinq échevins, & de deux Jurés; & la charge de fécretaire est remplie par celui de Halsteren. Le Drossart de Wouw en est le baillif. Les magistrats se sont conservé le droit d'érablir le receveur. Il y avoit autrefois un polder, renfermé dans cette jurisdiction; mais il a été submergé vers la fin du quinziéme fiécle. * Janiçon, Etat présent des ProvincesUnies, t. 2, p. 234. ZUZIDAVA, ville de la Dace. C'est Ptolomée, 1.3, c.8, qui en parle. Crtelius sourcorne que ce pourroit être la ville Sucidava, que la notice des dignités de l'empire met dans la Scythie. ZUZIM. Voyez ZOMZOMIM. ZWEYSIMMEN, village de Suisse, au canton de Berne, dans le Haut-Sibenthal, dont il est le principal lieu. C'est un beau & grand village, qui a, sur une hauteur, son temple, assez bien bati. * Etat & Délices de la Suisse, t. 2, p. 229. ZWEZEN, bailliage d'Allemagne, dans la Thuringe, aux environs de Iene. Le bailliage, qui étoit protestant, a été posféré par Christien-Auguste, cardinal de Saxe-Zeits, qui embrassa la religion catholique, en 1695, jusqu'à sa mort, arrivée en 1725, arrès laquelle il a été joint aux terres électorales du cercle de Saxe. ZWI FELD, ad duplices aquas, abbaye d'hom. mes, ordre de S. Beroit, en Allemagne, au diccése de Constance, à une lieue & d. du Danube, à la gauche, dix lieues au-dessus d'Ulm, rétablie sous l'invocation de la Vierge, vers la fin du onziéme fiécle. ZWINGEN, seigneurie de Suisfe, dans le pays que possede l'évêque de Bâle, comme prince de Porentru. Le chef-lieu de cette seigneurie, est un château de même nom, bâti auprès de la ville de Lauffen, qui en dépend. * Lel. de la Sui St.3,257. ZWOL OU SWOL, Zuvella, ville des Pays-Bas, dans la province d'Over-Ysfel, au pays de Zallant, à une lieue de Deventer, & à deux de Campen. C'est une place forre & très-réguliere, defendue par un double fossé, rempli des eaux de la petite riviere d'Aa, qui s'y joint à celle du Vecht; & c'est le passage ordinaire de la Ho lande vers les provinces de Frife, de Groeningue & d'Over-Yssel. Sa fituation est fort avantageuse, étant bâtie sur une éminence, d'où elle commande la campagne; & il y a, outre cela, trois forts, qui empêchent l'accès de cette place. 1 La ville de Zwol étoit autrefois libre & impériale; & elle se joignit, avec Deventer & Campen, à la ligue des Anséatiques. Willebrand de Oldembourg, trente-cinquième évêque d'Utrecht, en fit une ville, environ l'an 1233, en la faisant fermer de murailles. En 1580, les Catholiques de cette ville s'étant mis sous les armes, & ayant appellé un grand nombre de paysans des environs, pour se mettre hors d'insulte, les Protestans en firent de même, & avec plus de succès: car ils s'emparerent de la ville, & en chasserent les Catholiques. Cette ville tomba ainsi sous la puissance des états-généraux. L'exercice de la religion catholique y fut fupprimé la même année, & les habitans de Zwol briferent toutes les Images, & renverferent les autels. * Longueruë, Descr. de la France, 2. part. p. 34. Le magistrat de Zwol est composé de huit échevins, & d'un pareil nombre de conseillers. Ils font changés tous les ans, le 28 Juin, par douze perfonnes, qu'on choisit dans le large conseil de la ville, qui confiste en quarante-huit des principaux bourgeois. Lorsque quelqu'un de ce conseil vient à mourir, sa place se remplit le jour de sainte Lucie, par l'élection que font douze personnes tirées hors du confeil. Au commencement de 1718, on amena à Zwol une fille sauvage, âgée d'environ dix-huit ans, qu'on avoit trouvée dans les forêts de la seigneurie de Cranenbourg. Elle étoit toute nue, à la réserve d'une espéce de ceinture de raille. Elle avoit une humeur douce & tranquille, & parloit un jargon, que personne n'entendoit. Toute sa nourriture étoit de herbages, des racines, ou des feuilles d'arbres. Il y avoit quelque tems que les paysans, travaillant aux environs, l'avoient découverte, sans pouvoir la joindre, à cause de la vitesse avec laquelle elle courroit; enfin, la résolution ayant été prise de la prendre en vie, sans la blesser, on tendit des filets aux environs des endroits où elle s'étoit montrée, & on y mit du lait, pour l'attirer. Les paysans s'étant mis en embuscade, la prirent, par le moyen de ces filets, dans lesquels elle se trouva embarrassée. Le magistrat de Zwol en fit prendre soin. Il se trouva qu'une femme d'Anvers avoit perdu sa fille, vers l'an 1702, & qu'elle avoit à peu-près les mêmes marques que cette fauvage. Elle vint à Zwol, reconnut fon enfant, que le magistrat lui fit remettre; & elle la fit voir dans toutes les villes des PaysBas. ZYBRITZA. Voyez PHISON. ZYDRITÆ. Arrien, dans son Périple du PontEuxin, p. 11, fait mention d'un peuple de ce nom, & dit que ce peuple, qui étoit voisin des Machelones, des Henioques & des Laziens, obéissoit à un roi, nommé Pharasmanus. Il y en a qui veulent que ces Zydrites d'Arrien foient les Sifilistes de Procope, les Zeuliens & les Cercites de Strabon; & le pere Hardouin croit que ce sont les Ampoeutæ de Pline. ZYGACTES, fleuve de la Thrace, près de la ville de Philippes, selon Appien, Bel. Civ. l. 4, qui ZYGANTES. Voyez ZYGANTIS. ZYGANTIS, ville de la Libye, selon Hécatée, cité par Etienne le géographe, qui dir que les habitans, appellés Zygantes, faisoient du miel avec certaines fleurs, qu'ils ramasfoient; & que ce miel ne cédoit en rien à celui que faisoient les abeilles. Il déclare avoir tiré ce trait historique d'Eudoxe le Cnidien, où Appollonius, qui rapporte la même histoire, semble avoir lu Gyzantes, Γύζαντες, au lieu de Zygantes, Ζυγαντες ; mais cette faute est venue du grand rapport que les lettres I & Z ont dans la prononciation. Ces peuples Zygantes, font les mêmes qu'Etienne le géographe appelle, dans un autre endroit, Byzantes, & où il reprend Hérodote, de ce qu'il écrit Gyzantes, pour Byzantes. On lit néanmoins aujourd hui, dans Hérodote, Zygantes, & non Gyzantes. La véritable ortographe est Byzantes, comme le prouvent diverses inscriptions anciennes. ZYGENA. Voyez ZYGENA. ZYGES, peuples de la Libye extérieure. Ptolomée, 1.4, c.5, les place vers la côte de la Mer Méditerranée, au Couchant du Nôme Maréotide. ZYGI, peuples d'Afie. Strabon, 1.2, p. 129, & l. 11, p. 492, & Etienne le géographe, les comptent parmi les peuples, qui habitoient le Bosphore Cimmerien, pris dans un sens étendu; & le premier les place entre les Athai & les Heniochi. Les Zygi étoient des peuples féroces, adonnés à la piraterie, & qui habitoient un pays d'accès difficile. Il semble, dit Etienne le géographe, que la ville de Zygopoles, dont parle Strabon, leur appartenoit. Ce dernier écrit indifféremment Zygi & Zygai, comme on dit Baoti, Baoti, Syri, Syrii, & autres. Denis le Périégéte écrit aussi Zygii, Ζύγιοι. Ce font, fans doute, les Zygæ de Pline, 1.6, c.7; le pere Hardouin, néanmoins, n'en convient pas. Voyez ZYGIANA. ZYGIANA, contrée de l'Afie-Mineure, dans la Bithynie, selon Ptolomée, 1.5, c. 1. Peut-être étoit-ce le pays des peuples Zygita, que Pachymére place au voisinage de la ville de Bithynie. J'aimerois mieux du moins les mettre dans ce quartier, que do dire, comme Ortelius, que les Zygitæ de Pachymére, & les Zygi de Strabon, peuvent être le mê me peuple. ZYGITE. Voyez ZYGIANA. ZYGOPOLIS, ville de la Colchide. Strabon, L. 12, p.548, qui en parle, semble la placer près de Trapezunte; & Etienne le géographe croit qu'elle appartenoit aux peuples Zygi. ZYGRENA. Voyez ZYGRIS. ZYGRIS, ville du Nôme de Libye, sur la côte. Ptolomée, 1.4, c.5, qui ne lui donne que le titre de Κώμη Villa, la place entre Ænefisphyra Portus, & Chettaa Villa. Elle est appellée Zygrena, dans le concile de Chalcédoine. Simler veut que ce soit la ville Geras, de l'Itinéraire d'Antonin, & le nom moderne est Solonet, selon Castald. Zygris ou Zigris, étoit une ville épiscopale, dans le quatriéme fiecle, sous Darnis, métropole de la province de la Libye-Marmarique; & c'est, sans doute, de ce fié dit que ce fut au passage de ce fleuve, que le charge, qu'étoit évêque un certain Adolphe, que faint riot de Pluton se rompit, lorsqu'il emmenoit Proferpine; & que c'est en mémoire de cet accident, que les Grecs avoient donné le nom de Zygatles au fleuve. L'édition de Tollius lit, dans la traduction Latine, Zygastes, au lieu de Zygacles. ZYGÆNA, Isle du golfe Arabique. Prolomée, 1.6, c. 7, la marque dans la partie septentrionale de ce golfe, environ à la hauteur de la ville de Bérénice. Etienne le géographe écrit Zygena, & en fait une isle de la Mer Erythrée; mais tout le monde sait que les géographes donnent souvent au golfe Arabique, le nom de Mer Erythrée; & il y a apparence qu'Etienne le géographe avoit écrit Zygana, qui se trouvoit dans l'ordre alphabétique, au lieu que Gegana ne feroit point dans cet ordre. Athanase qualifie Zygrorum Episcopus, proximè ad ZYGRITE. Voyez ZYGRIS. ZYRAS, fleuve de Thrace. Pline, 1. 4, c. 11; dit que ce fleuve mouilloit la ville de Dionyfiopolis. Le pere Hardouin, au lieu de ZYRAS, écrit ZIRAS. ZYRMA, selon Ptoloméc, 1. 3, c. 11, ville de Thrace, auprès de laquelle couloit l'Hebre. Selon del'Isle, cette ville est aujourd'hui appellée BasanGik. ZZEUENE. Voyez SYENE. FIN. : I. L'ANCIENNE HELVÉTIE. ELLE Elle étoit divisée, au commencement, en 4 Cantons, qui contenoient 12 villes, & 400 villages. 1. Pagus Urbigenus. 2. Pagus Ambronicus. 3. Pagus Tigurinus. 4. Pagus Tugenus. Cefar fubjugua les Helvétiens, & les joignit à la partie de fon gouvernement, dite Gaule-Celtique. Mais Auguste, pour rendre les provinces à peu-près égales, mit l'Helvétie dans la Gaule-Belgique. L'an 69 de J. C. Vitellius la réduifit en deux Préfectures, séparées par la Reuff; savoir: En 1032, le dernier Roi de Bourgogne institua l'Empereur son héritier, par où toute l'Helvétie fut de nouveau réunie, & resta ainsi, sous les Empereurs Allemands, près de deux fiécles; dans cet intervalle, il se forma dans ce pays diverses petites souverainetés: les Evêques devinrent Princes temporels fur de belles Terres; plusieurs Comtés & quelques Villes Impériales s'établirent; quelques pays furent fort privilégiés pour leurs fervices. Dès 1250, du tems de l'interregne, les Princes voisins s'emparerent des contrées à leur bienséance; les Zwingherren ou petits Tyrans s'éleverent, divisés en grands & en petits yassaux, ayant une infinité de châteaux: car alors ce pays feul avoit 60 Comtes, 150 Barons, & 1200 Nobles ou Chevaliers. En 1273, Rodolphe de Habsbourg, qui tenoit déjà une partie de l'Helvétie en fief de l'Empire, devint Empereur, & fonda la Maison d'Autriche, laquelle entreprit bientôt d'en faire une province hérédi-. taire, foit par perfuafion, soit par violence; ce qui donna naissance à la République-Helvétique, telle qu'elle eft aujourd'hui, conformément à la Table suivante. F II. LA SUISSE MODERNE. LLE se nomme ainsi du Canton où se donna le premier combat, qui affura leur liberté. Elle eft plus étendue que l'Ancienne-Helvétie; car elle a 90 lieues de longueur, fur 45 de largeur, & contient auffi les Grifons, le Vallais, Geneve, Bafle & Schaffhouse, & les Bailliages Italiens. Elle fut confolidée à la subsistance présente, par 4 moyens: I. Par des confédérations, dont les plus importantes font: 1. Celles de l'Alliance perpétuelle, fous le nom d'Eidsgenossen (c'est-à-dire, gens alliés par ferment) ou des treize Cantons, qui s'alliérent en 1315, Uri, Schwitz & Underwald, après avoir secoué le joug d'Autriche. en 1332, avec Lucerne, qui secoua le joug d'Autriche. en 1351, avec Zurich, ville Impériale, & avec Glaris, enlevé à l'Autriche. en 1352, avec Zoug, aussi ôté à l'Autriche. en 1481, avec Berne, ville Impériale, Fribourg, Domaine d'Autriche, & Soleurre, ville Impériale. en 1501, avec Bafle & Schaffhouse, villes Impériales. en 1513, avec Appenzell, après avoir acheté sa liberté de l'Abbé de St. Gall. 2. Celles des onze Membres-Alliés, qui se liguerent ou avec tous les Cantons, comme Mulhouse, en 1515, le Vallais, en 1529, & Geneve, en 1588. avec les sept anciens Cantons, comme la Ligue-Grife, en 1497, & la Ligue-Caddée, en 1498. avec Zurich & Glaris, comme la Ligue-Dizaine, en 1590; toutes trois avec le Vallais, en 1600, & avec Berne, en 1607. avec les sept Cantons Catholiques, comme l'Evêque de Bafle, en 1579. avec Zurich, Berne & Lucerne, Schwitz, Zoug & Glaris, comme la ville de St. Gall, en 1454. avec Zurich & Lucerne, Schwitz & Glaris, comme l'Abbé de St. Gall, en 1452. avec Berne & Lucerne, Fribourg & Soleurre, comme Neufchâtel, en 1406. avec trois Cantons, comme Bienne avec Berne, en 1352, avec Soleurre, en 1382, & avec Fribourg, en 1407. 3. Celles pour la Religion; car après la Réformation, se firent de nouvelles Alliances; savoir: II. Par des achats: les Suisses acheterent plufieurs Terres de leurs Seigneurs, & en firent des Bailliages. en 1415 & en 1460; de Bourgogne, en 1475; d'Appenzell, en 1499; du Milanès, en 1512; de NB. Cette République, suivant fon ancienneté & sa puissance, a le rang après celle de Venise. |