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de perfection, que beaucoup de nos fculpteurs pourroient bien apprendre d'eux. Ce n'eft pas feulement pour la fatisfaction de leur esprit, & pour leur propre commodité, qu'ils travaillent à ces ouvrages, c'eft encore pour le profit qu'ils en retirent, puisqu'ils en font commerce avec leurs voifins, de qui ils obtiennent, en échange, tout ce qui leur eft nécesfaire. * Relat. de la riviere des Amazones, par le Pere d'Acugna, c. 63.

ZURITA, ville d'Espagne, dans la Castille vieille, au Nord-Eft de Toléde, & près de Pastrana, au Midi, fur le bord du Tage. Cette petite ville, défendue par un vieux château, dont le Tage lave les murailles, eft une commanderie de l'ordre de Calatrava. On recueille dans fon terroir du fatran, de l'huile & du vin fort délicat. * Délices d'Espagne,

P. 340.

ZURMENTUM, ville de l'Afrique propre : Prolomée, l. 4, c.3, qui la marque dans les terres, la compte au nombre des villes fituées au Midi d'Adru

mete.

ZUROBARA, ville de la Dace, felon Prolomée, l. 3, c. 8. Niger croit que ce pourroit être aujourd hui Temeswar. Le manuscrit de la bibliothéque Palatine lit Zuribara, au lieu de Zurobara, & Ortelius écrit Zurobora, fondé apparemment fur quelqu'autre manuscrit.

ZURTA, fleuve des environs de la Thrace, felon Ortelius, qui cite Marcellinus Comes, & ajoute que c'eft près de ce fleuve, qu'Aristus fut vaincu par les Bulgares. Ce fleuve eit appellé Zorta, par Jornandès.

ZURULUM. Voyez TZURULUM. ZURZACH, bourg de Suisfe, au comté de Bade, fur le Rhin, à cinq milles d'Italie, au-des fous de Keiferftoul. C'est un grand & beau bourg, célebre, principalement pour fes foires, où il fe débite une quantité prodigieufe de marchandifes, dans un petit espace de tems. Elles fe tiennent le Lundi après le Dimanche de la Trinité, & le premier de Septembre. Zurzach eft un lieu fort ancien. Il avoit autre fois trois ponts fur le Rhin; mais il n'en a plus depuis longtems. Pour fuppléer à ce défaut, on trouve toujours, fur le bord du fleuve, des bateliers prêts à pasfer les voyageurs; & quand on vient de quelque endroit d'Allemagne à Zurzach, on trouve pareillement des bateliers au petit village de Rhinen ou Rheinen, vis-à-vis de Zurzach. On a découvert, dans ce bourg, divers monumens d'antiquité, quantité de médailles Romaines, & les ruines d'une vieille forteresfe, qu'on croit une des quarante, que Drufus fit construire le long du Rhin. Les religions, catholique & protestante, font également reçues à Zurzach. On y voit une jolie églife paroisfiale, où les Protestans & les Catholiques font tour-à-tour le fervice divin. Dans la muraille de cette églife, près de la porte, on a enchassé une pierre rompue, où l'on voit un fragment d'inscription, qui étoit entiere, en 1535, & que Tfchudi, qui la vit alors, rapporte ainfi:

M. JUNIO M. F. VOLT. CERTO
DOM VIEN. VETERAN.
MIL. LEG. XIII. GEMINÆ
CERTUS ET AMIANTUS
PII HÆREDES FECERUNT.

Cette inscription a donné lieu à plufieurs favans de croire que ce Certus, dont elle fait mention a été le fondateur ou le réparateur de Zurzach, & qu'il lui donna fon nom de Certiacum, dérivé de Certus, dont on a fait Zurzach. A côté de l'églife paroisfiale, il y en a une collégiale, qui eft le double plus grande & plus haute. On en attribue la fondation à Charles le Gros. Les chanoines, qui la desfervent, font richement rentés. Quoique Zurzach appartienne à l'évêque de Constance, & foit fous la dépendance d'un baillif, que l'évêque établit à Klingnau ; cependant ni dans l'un ni dans l'autre de ces endroits, le baillif n'a point le droit de glaive. Quand on y a condamné quelque criminel à mort, on le met en

y

tre les mains du baillif de Bade. Outre cela, pendant tout le tems que dure la foire à Zurzach, toute jurisdiction de l'évêque cesfe, & le baillif de Bade une autorité abfolue. A une lieue au-desfous de Zurzach, la riviere de l'Aare fe jette dans le Rhin; & on y voit un village, nommé Clobentz. Entre Zurzach & ce Clobentz, il y a un endroit, dans le Rhin, où le cours de ce fleuve eft coupé par une chaîne de rochers élevés, qui le traverfent dans toute fa largeur, d'un bout à l'autre, & qui ne laisfent qu'un pasfage étroit au milieu, où deux petits batteaux ou nacelles de pêcheurs peuvent pasfer de front. Quand l'eau du fleuve eft basfe, elle coule toute par cette ouverture; & fi l'on met au-desfus une planche, qui repofe fur les deux rochers oppofés, on peut traverfer le Rhin à pied fec. Dans ce tems-là, on voiture toutes les marchandifes fur le Rhin, avec de petits batteaux. Mais lorsque l'eau du fleuve eft haute, ce qui arrive principalement en Eté, que le Rhin eft grosfi par la fonte des neiges, l'eau pasfe par-desfus cette chaine de rochers, dans toute la largeur du fleuve, & alors il n'eft plus posfible d'y naviger. On eft obligé de décharger les marchandifes au-desfus de cette cataracte, pour les recharger au-desfous. * Etat & Délices de la Suisfe, t.3, p. 135& fuiv.

ZÚRZURA, ville de la Grande-Arménie, felon Ptolomée, 1.5, c. 13. Le manuscrit de la bibliothéque porte Zurzua, au lieu de Zurzura.

ZUTÆ. Voyez OZUTI

ZUTHI. peuples d'Afie, dans la Carmanie déferte. Ptolomée, 1.6, c.6, les marque dans la partie méridionale de cette contrée; & fes interprêtes, au lieu de Zuthi, lifent Chuti ou Cuthi.

1, ZUTPHEN, quartier des Pays-Bas, dans la province de Gueldres, avec titre de comté, qui comprend quatre baronies. Le comté de Zutphen a été un état posfédé par des feigneurs héréditaires, longtems après l'érection de Gueldres en comté, & enfuite en duché. Il fe trouvoit déjà établi dans le milieu du dixiéme fiécle, fous le regne d'Othon le Grand. Wichman, qui fonda alors l'abbaye d'Altena ou Eltenberg, étoit comte de Zutphen: il laisfa ce comté à fes descendans, qui étoient, à caufe de cette terre, vasfaux de l'évêque & de l'églife d'Utrecht, comme on le voit, par un titre de l'an 1021, rapporté par Heda. Ces comtes n'ont fini qu'au commencement du douziéme fiécle. Ce fut alors que Gerlac, dernier comte de Zutphen, étant mort, en 1107, ce comté vint à Gerard, comte de Gueldres, fils du premier comte Othon, & parent, par fa mere, du comte Gerlac; & depuis ce tems-là, ce comté fut uni inféparablement à la province de Gueldres.* Longueruë, Defcr. de la France, 2. part.

Le comté de Zutphen eft féparé du Velau, par l'Ysfel, du côté de l'Occident; il a, au Nord, l'Over-Ysfel; à l'Orient, l'évêché de Munster; & au Midi, le duché de Cléves. Il a pris le nom de Zutphen, qui en eft le chef-lieu. Les quatre baronies, qu'il comprend, font: Bronchorft, Berghe, Baer & Wifch. On y compte fix villes; favoir:

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Il y a, outre cela, dans ce comté, huit dépendances, qui font: la Drosfarderie du comté de Zutphen, qui a fix villages; l'Ecoutetterie de Zutphen, qui en a cinq; la Drosfarderie de Bredevorde, qui en a trois; la Justicerie de Doesbourg, qui en a trois; l'Ecoutetterie de Lochem ; les Seigneuries de Borckeloë, d'Anholt & de Laethem.

2. ZUTPHEN, ville des Pays-Bas, dans la province de Gueldres, au bord oriental de l'Ysfel, & la capitale du comté de Zutphen. Cette ville, fituće à deux lieues de Deventer, à quatre d'Arnhem, & à fix de Nimégue, fut fondée il y a plus de fept cent cinquante ans. Sa fituation eft naturellement forte; car elle a, d'un côté, la riviere d'Ysfel, & de l'au

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tre, celle de Breckel, qui remplit fes fosfés, & qui la traverse par le milieu, & va fe jetter dans l'Ysiel. Son nom vient du mot Veenen, qui, dans la langue du pays, fignifie des prairies, & de celui de Zudt, qui veut dire Midi, ce qui fignifie prairies méridionales. Elle étoit autrefois du diocèle de Munster; mais en 1560, elle fut mife fous le nouvel évêché de Deventer. Son églife principale, qui eft fort ancienne & fomptueufe, étoit dédiée à lainte Walburge. Eile a une tour très-haute, qui fut fort endommagée en 1446, & en 1606, par la foudre; mais on la répara en 1638. Il y avoit autrefois un chapitre de douze chanoines, avec un prevôt & un doyen. La fondation en eft attribuée à Othon de Nasfau, premier comte de Gueldres, qui y eft enterré avec fa femme Sophie, fille & héritiere de Wichman, dernier comte de Zutphen. Ses édifices, les plus remarquables, font: la maifon de ville, le collége des députés du comté, & un ancien bâtiment, qu'on nomme s' Graven hoff, ou le palais du comté. Comme elle s'étoit jettée dans le parti des états des Pays-Bas, fous le gouvernement de Guillaume I, prince d'Orange, elle fut attaquée & prife d'asfaut, par Fréderic de Toléde, fils du duc d'Albe,, l'an 1572. On pendir un grand nombre de bourgeois; & quand les bourreaux furent las, on noya le reste dans l'Ysfel. Ce traitement obligea toutes les autres villes de la Gueldres & de fOver-Ysfel, d'ouv i leurs portes aux Espagnols. Quelque tems après, Zutphen fut reprife, par le parti du prince d'Orange; mais après fa mort, elle revint au pouvoir des Espagnols, qui traiterent encore fort mal les habitans, en 1583. Le prince de Parme y fit mettre une nombreufe garnifon, & fit élever plufieurs forts aux environs, pour en rendre l accès plus difficile. Les états l'asfiégerent deux fois inutilement, en 1584 & 1586, lorsqu'une partie de l'armée du comte de Leicester, qui en faifoit le fiége, fut mife en déroute, par celle du prince de Parme. Elle demeura ainfi fujerte du roi Philippe II, jusqu'en 1591, qu'elle fut prife le 30 Mai, par le comte Maurice de Nasfau, prince d'Orange, qui, neuf jours auparavant, avoit furpris le fort de Zutphen, par le moyen de quelques foldats déguifés en payfans & en payfannes. En 1672, les François, fous la conduite de Philippe de Françe, duc d'Orléans, fe rendirent maitres de Zutphen, en peu de jours, quoiqu'elle fûr abondamment pourvue & défendue par une garnison de deux mille cinq cens fantasfins, & de quatre compagnies de cavalerie, fans compter les habitans. Mais en 1674, les François abandonnerent tout ce qu'ils avoient pris, & raferent les fortifications, qui confistoient en neuf bastions. Elles ont été relevées deruis, & augmentées confidérablement.

ZUTZ, paroisse du pays des Grifons, dans la ligue de la Caddée, & dans la partie d'en bas de la Haute-Engaddine. Zutz eft le fiége du ministral, ou chef de toute la communauté de la Haute-Engad dine. Ce chef doit toujours être, ou lui, ou du moins fon lieutenant, de la noble & ancienne famille de Planta. Il y a une tour, qui porte le mêmẽ nom que la paroisfe. * Etat & Delices de la Suisfe, L. 4. p. 62. 2.4.

ZUXA, petite riviere d'Espagne, dans l'Estré madoure, felon Corneille, qui ne cite point fon ga rant. Il ajoute qu'elle a fa fource dans la Sierra Morena, & qu'elle va mêler fes eaux avec celles de la Guadiana, un peu au-dessus de Medelin.

Si Corneille avoit nommé cette riviere Zuja, il auroit pu citer les délices d'Espagne, & la plupart des cartes. Voyez ŽUJA.

de l'autre, par une Mer de dix ou douze lieues de large. Godefroy, moine de faint Pantaleon, dit, das fa chronique, que cette inondation arriva en 1170, & qu'alors, l'Océan étant entré avec violence dans la Frife, inonda la plus grande partie du pays, vers Staveren. Mais Ubbo Emmius, dans fon histoire de Frife, prouve, par l'autorité d'Emon, abbé de Verum, qui vivoit en Frife, du tems du moine Godefroy, au treiziéme fiécle, que la plus grande inondation, & la ruine totale de tant de peuples, éroit arrivée vers l'an 1225. Cette même inondation forma, avec le lac de Flevon, une Mer de trente lieues de longueur, que l'on nomme Zuyderzée, c'eft-à-dire, Mer du Midi, parce qu'elle eft au Midi du grand Océan, duquel elle eft féparée, par les isles dont nous venons de parler, & qui s'étendent jusques vis-à-vis de la Frife orientale. Le Zuyderzée baigne la Nord-Hollande ou Weft-Frife, la Hollande méridionale, la feigneurie d'Utrecht, le duché de Gueldres, la feigneurie d'Over-Ysfel, & celle de Frife.

ZUYD-SCHANS, fort des Pays-Bas, au Brabant-Hollandois. Il eft construit à l'embouchure du Zoom, dans l'Escaut oriental, & à la droite, en entrant, vis-à-vis du Nord-Schans, autre fort, qui, ausfi-bien que Zuyd-Schans, eft près de la ville de Berg-op-Zoom, & destiné pour fa défense.

ZUYT-GEEST, jurisdiction des Pays-Bas, au Brabant-Hollandois, dans le marquifat de Berg-opZoom: c'eft une jurisdiction fans village. E le commence à une demi-lieue, au Sud, de Berg-op-Zoom, & s'étend jusqu'à une lieue & demie, à l'Orient, vers la Bruyére de Huybergen, & jusqu'à l'Escaut, du côté de l'Occident. Le tribunal eft compofé de cinq échevins, & de deux Jurés; & la charge de fécretaire eft remplie par celui de Halfteren. Le Drosfart de Wouw en eft le baillif. Les magistrats fe font confervé le droit d'érablir le receveur. Il y avoit autrefois un polder, renfermé dans cette jurisdiction; mais il a été fubmergé vers la fin du quinziéme fiécle. * Janiçon, Etat préfent des ProvincesUnies, t. 2, p. 234.

ZUZIDÁVA, ville de la Dace. C'eft Ptolomée, 1.3, c.8, qui en parle. Crtelius fourçonne que ce pourroit être la ville Sucidava, que la notice des dignités de l'empire met dans la Scythie.

ZUZIM. Voyez ZOMZOMIM.

ZWEYSIMMEN, village de Suisfe, au canton de Berne, dans le Haut-Sibenthal, dont il eft le principal lieu. C'est un beau & grand village, qui a, fur une hauteur, fon temple, asfez bien bâti. * £tat & Iélices de la Suiste, t. 2, p. 229.

ZWEZEN, bailliage d'Allemagne, dans la Thuringe, aux environs de Iene. Ce bailliage, qui étoit protestant, a été posféué par Christien-Auguste, cardinal de Saxe-Zeits, qui embrasfa la religion catholique, en 1695, jusqu'à fa mort, arrivée en 1725, arrès laquelle il a été joint aux terres électorales du cercle de Saxe.

ZWI FELD, ad duplices aquas, abbaye d'hom. mes, ordre de S. Beroit, en Allemagne, au diccffe de Constance, à une lieue & d. du Danube, à la gauche, dix lieues au-desfus d'Ulm, rétablie fous l'invocation de la Vierge, vers la fin du onziéme fiécle.

ZWINGEN, feigneurie de Suisfe, dans le pays que posfede l'évêque de Bâle, comme prince de Porentru. Le chef-lieu de cette feigneurie, eft un château de même nom bâti auprès de la ville de Lauffen, qui en dépend.* Del. de la Sui f, t. 3, ' . 257.

ZWOL ou SWOL, Zuvella, ville des Pays-Bas, dans la province d'Over-Ysfel, au pays de Zallant, ZUYDERZEE ou ZUIDERZEE, grand golfe de à une lieue de Deventer, & à deux de Campen. l'Océan Germanique, fur la côte des Pays-Bas, & C'est une place forre & très-réguliere, défendue qui fépare la Frife occidentale, de la Frife orienta- par un double fosfé, rempli des eaux de la petite rile. Ce golfe a été formé par l'inondation de la Mer, viere d'Aa, qui s'y joint à celle du Vecht; & c'est qui, étant entrée par l'embouchure du Flevon, ou le pasfage ordinaire de la Ho lande vers les provinFlie, & de l'Ems, a couvert trente lieues de pays, ces de Frife, de Groeningue & d'Over-Ysfel. Sa dont il ne resta que la côte, qui forma, dans la fuifituation eft fort avantageufe, érant bâtie fur une te, plufieurs isles, qu'on nomme aujourd'ui Texel, éminence, d'où elle commande la campagne; Eyerland, Fliland, Schelling & Ameland. Ainfi, a, outre cela, trois forts, qui empêchent l'accès de La Weft-Frisland, ou Frife occidentale, fut féparée cette place.

& il y

La ville de Zwol étoit autrefois libre & impériale; & elle fe joignit, avec Deventer & Campen, à la ligue des Anféatiques. Willebrand de Oldembourg, trente-cinquième évêque d'Utrecht, en fit une ville, environ lan 1233, en la faifant fermer de murailles. En 1580, les Catholiques de cette ville s'étant mis fous les armes, & ayant appellé un grand nombre de payfans des environs, pour fe mettre hors d'infulte, les Protestans en firent de même, & avec plus de fuccès: car ils s'emparerent de la ville, & en chasferent les Catholiques. Cette ville tomba ainfi fous la puisfance des états-généraux. L'exercice de la religion catholique y fut fupprimé la même année, & les habitans de Zwol briferent toutes les Images, & renverferent les autels.* Longuerue, Defcr. de la France, 2. part. p. 34.

Le magistrat de Zwol eft compofé de huit échevins, & d'un pareil nombre de confeillers. Ils font changés tous les ans, le 28 Juin, par douze perfonnes, qu'on choifit dans le large confeil de la ville qui confiste en quarante-huit des principaux bourgeois. Lorsque quelqu'un de ce confeil vient à mourir, fa place fe remplit le jour de fainte Lucie, par l'élection que font douze perfonnes tirées hors du confeil.

Au commencement de 1718, on amena à Zwol une fille fauvage, âgée d'environ dix-huit ans, qu'on avoit trouvée dans les forêts de la feigneurie de Cranenbourg. Elle étoit toute nue, à la réferve d'une espéce de ceinture de paille. Elle avoit une humeur douce & tranquille, & parloit un jargon, que perfonne n'entendoit. Toute fa nourriture étoit de herbages, des racines, ou des feuilles d'arbres. Il y avoit quelque tems que les payfans, travaillant aux environs, l'avoient découverte fans pouvoir la joindre, à caufe de la vitesse avec laquelle elle cour roit; enfin, la réfolution ayant été prife de la prendre en vie, fans la blesfer, on tendit des filets aux environs des endroits où elle s'étoit montrée, & on y mit du lait, pour l'attirer. Les payfans s'étant mis en embuscade, la prirent, par le moyen de ces filets, dans lesquels elle fe trouva embarrasfée. Le magistrat de Zwol en fit prendre foin. Il fe trouva qu'une femme d'Anvers avoit perdu fa fille, vers l'an 1702, & qu'elle avoit à peu-près les mêmes marques que cette fauvage. Elle vint à Zwol, reconnut fon enfant, que le magistrat lui fit remettre; & elle la fit voir dans toutes les villes des PaysBas.

ZYBRITZA. Voyez PHISON.
ZYDRITÆ. Arrien, dans fon Périple du Pont-
Euxin, p. 11,

, p. 11, fait mention d'un peuple de ce nom, & dit que ce peuple, qui étoit voifin des Machelones, des Henioques & des Laziens, obéisfoit à un roi, nommé Pharasmanus. Il y en a qui veulent que ces Zydrites d'Arrien foient les Sifilistes de Procope, les Zeuliens & les Cercites de Strabon; & le pere Hardouin croit que ce font les Amp euta de

Pline.

ZYGACTES, fleuve de la Thrace, près de la ville de Philippes, felon Appien, Bel. Civ. l. 4, qui dit que ce fut au pasfage de ce fleuve, que le charriot de Pluton fe rompit, lorsqu'il emmenoit Proferpine; & que c'eft en mémoire de cet accident, que les Grecs avoient donné le nom de Zygates au fleuve. L'édition de Tollius lit, dans la traduction Latine, Zygastes, au lieu de Zygacles.

ZYGÆNA, Isle du golfe Arabique. Prolomée 1.6, c. 7, la marque dans la partie feptentrionale de ce golfe, environ à la hauteur de la ville de Bérénice. Etienne le géographe écrit Zygena, & en fait une isle de la Mer Erythrée; mais tout le monde fait que les géographes donnent fouvent au golfe Arabique, le nom de Mer Erythrée; & il y a apparence qu'Etienne le géographe avoit écrit Zygana, qui fe trouvoit dans l'ordre alphabétique, au lieu que Gegana ne feroit point dans cet ordre.

ZYGANTES. Voyez ZYGANTIS.

ZYGANTIS, ville de la I.ibye, felon Hécatée; cité par Etienne le géographe, qui dir que les habitans, appellés Zygantes, faifoient du miel avec certaines fleurs, qu'ils ramas foient; & que ce miel ne cédoit en rien à celui que faifoient les abeilles. Il déclare avoir tiré ce trait historique d'Eudoxe le Cnidien, où Appollonius, qui rapporte la même histoire, femble avoir lu Gyzantes, Fularres, au lieu de Zygantes, Zuyarres; mais cette faute eft venue du grand rapport que les lettres I & Z ont dans la prononciation. Ces peuples Zygantes, font les mêmes qu'Etienne le géographe appelle, dans un autre endroit, Byzantes, & où il reprend Hérodote, de ce qu'il écrit Gyzantes, pour Byzantes. On lit néanmoins aujourd hui, dans Hérodote, Zygantes, & non Gyzantes. La véritable ortographe eft Byzantes, comme le prouvent diverfes inscriptions anciennes. ZYGENA. Voyez ZYGENA.

ZYGES, peuples de la Libye extérieure. Ptolomée, 1.4, c. 5, les place vers la côte de la Mer Méditerranée, au Couchant du Nôme Maréotide.

ZYGI, peuples d'Afie. Strabon, l. 2, p. 129, & l. 11, p. 492, & Etienne le géographe, les comp tent parmi les peuples, qui habitoient le Bosphore Cimmérien, pris dans un fens étendu ; & le premier les place entre les Athai & les Heniochi. Les Zygi étoient des peuples féroces, adonnés à la piraterie, & qui habitoient un pays d'accès difficile. Il femble, dit Etienne le géographe, que la ville de Zygopoles, dont parle Strabon, leur appartenoit. Ce dernier écrit indifféremment Zygi & Zygi, comme on dit Baoti, Baoti, Syri, Syrii, & autres. Denis le Périégéte écrit ausfi Zygii, Z. Ce font, doute, les Zyga de Pline, 1.6, c.7; le pere Hardouin, néanmoins, n'en convient pas. Voyez ZyGIANA.

fans

ZYGIANA, contrée de l'Afie-Mineure, dans la Bithynie, felon Prolomée, 1.5, c. 1. Peut-être étoit-ce le pays des peuples Zygite, que Pachymére place au voifinage de la ville de Bithynie. J'aimerois mieux du moins les mettre dans ce quartier, que de dire, comme Ortelius, que les Zygita de Pachymére, & les Zygi de Strabon, peuvent être le même peuple.

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ZYGITÆ. Voyez ZYGIANA.

ZYGOPOLIS, ville de la Colchide. Strabon, l. 12, p. 548, qui en parle, femble la placer près de Trapezunte; & Etienne le géographe croit qu'elle appartenoit aux peuples Zygi.

ZYGRENA. Voyez ZYGRIS.

ZYGRIS, ville du Nôme de Libye, fur la côte. Ptolomée, 1.4, c. 5, qui ne lui donne que le titre de Kun Villa, la place entre nefisphyra Portus, & Chettaa Villa. Elle eft appellée Zygrena, dans le concile de Chalcédoine. Simler veut que ce foit la ville Geras, de l'Itinéraire d'Antonin, & le nom moderne eft Solonet, felon Castald. Zygris ou Zigris, étoit une ville épiscopale, dans le quatrième fiècle, fous Darnis, métropole de la province de la Libye-Marmarique; & c'eft, fans doute, de ce fiége, qu'étoit évêque un certain Adolphe, que faint Athanafe qualifie Zygrorum Episcopus, proximè ad Lilyam. Ptolomée place ausfi, au voifinage de cette ville, un peuple, nommé Zygrita. * Commainville, Table des Evêchés.

ZYGRITÆ. Voyez ZYGRIS.
ZYMBRA. Voyez THYMBRE.

ZYRAS, fleuve de Thrace. Pline, l. 4, c. 11, dit que ce fleuve mouilloit la ville de Dionyfiopolis. Le pere Hardouin, au lieu de ZYRAS, écrit ZIRAS.

ZYRMA, felon Ptolomée, l. 3, c. 11, ville de Thrace, auprès de laquelle couloit l'Hebre. Selon del'Isle, cette ville ett aujourd'hui appellée BasanGik.

ZZEUENE. Voyez SYENE,

FIN

QUARANTE

TABLES POLITIQUES

DE LA

SUISSE,

DONT

SEPT SONT GÉNÉRALES, CONTENANT:

L'Ancienne Helvétie.

La Suiffe Moderne.

Le Plan de la République.
Le Gouvernement Civil.
Le Gouvernement Spirituel.

La Relation avec d'autres Etats.

Le Héraldique de la Suisse.

ET TRENTE-TROIS PARTICULIERES, CONTENANT:

Les treize Cantons.

Les onze Alliés.

Les vingt Bailliages communs.

Les cinq Protections communes.

Par C. E. FABER, Bernois, Pasteur à Bischviller, en 1746.

Eee

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LLE tire fon nom du Grecos, qui fignifie beurre, parce que c'eft un pays de laitage. Elle fut fondée par les Grecs de la Gaule-Narbonnoife, qui habitoient les deux côtés du Rhône, defcendoient des Grecs de la Phocide, qui & avoient fondé Marfeille.

Elle étoit divifée, au commencement, en 4 Cantons, qui contenoient 12 villes, & 400 villages.

1. Pagus Urbigenus. 2. Pagus Ambronicus. 3. Pagus Tigurinus. 4. Pagus Tugenus.

Cefar fubjugua les Helvétiens, & les joignit à la partie de fon gouvernement, dite Gaule-Celtique. Mais
Augufte, pour rendre les provinces à peu-près égales, mit l'Helvétie dans la Gaule-Belgique.
L'an 69 de J. C. Vitellius la réduifit en deux Préfectures, féparées par la Reuff; favoir:

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En 1032, le dernier Roi de Bourgogne inftitua l'Empereur fon héritier, par où toute l'Helvétie fut de nouveau réunie, & refta ainfi, fous les Empereurs Allemands, près de deux fiécles; dans cet intervalle il fe forma dans ce pays diverfes petites fouverainetés : les Evêques devinrent Princes temporels fur de belles Terres; plufieurs Comtés & quelques Villes Impériales s'établirent; quelques pays furent fort privilégiés pour leurs fervices.

Dès 1250, du tems de l'interregne, les Princes voifins s'emparerent des contrées à leur bienféance; les Zwingherren ou petits Tyrans s'éleverent, divifés en grands & en petits vaffaux, ayant une infinité de châteaux: car alors ce pays feul avoit 60 Comtes, 150 Barons, & 1200 Nobles ou Chevaliers.

En 1273, Rodolphe de Habsbourg, qui tenoit déjà une partie de l'Helvétie en fief de l'Empire, devint Empereur, & fonda la Maifon d'Autriche, laquelle entreprit bientôt d'en faire une province hérédi-· taire, foit par perfuafion, foit par violence; ce qui donna naiffance à la République-Helvétique, telle qu'elle eft aujourd'hui, conformément à la Table fuivante.

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FLLE fe nomme ainfi du Canton où fe donna le premier combat, qui affura leur liberté.

Elle eft plus étendue que l'Ancienne-Helvétie; car elle a go lieues de longueur, fur 45 de largeur, & contient auffi les Grifons, le Vallais, Geneve, Bafle & Schaffhouse, & les Bailliages Italiens.

Elle fut confolidée à la fubfiftance préfente, par 4 moyens :

1. Par des confédérations, dont les plus importantes font:

1. Celles de l'Alliance perpétuelle, fous le nom d'Eidsgenoffen (c'est-à-dire, gens alliés par ferment) ou des treize Cantons, qui s'alliérent

en 1315, Uri, Schwitz & Underwald, après avoir fecoué le joug d'Autriche.

en 1332, avec Lucerne, qui fecoua le joug d'Autriche.

en 1351, avec Zurich, ville Impériale, & avec Glaris, enlevé à l'Autriche.

en 1352, avec Zoug, auffi ôté à l'Autriche.

en 1481, avec Berne, ville Impériale, Fribourg, Domaine d'Autriche, & Soleurre, ville Impériale. en 1501, avec Bafle & Schaffhoufe, villes Impériales.

en 1513, avec Appenzell, après avoir acheté fa liberté de l'Abbé de St. Gall.

2. Celles des onze Membres-Alliés, qui fe liguerent ou

avec tous les Cantons, comme Mulhoufe, en 1515, le Vallais, en 1529, & Geneve, en 1588. avec les fept anciens Cantons, comme la Ligue-Grife, en 1497, & la Ligue-Caddée, en 1498.

avec Zurich & Glaris, comme la Ligue-Dizaine, en 1590; toutes trois avec le Vallais, en 16co, & avec Berne, en 1607.

avec les fept Cantons Catholiques, comme l'Evêque de Bafle, en 1579.

avec Zurich, Berne & Lucerne, Schwitz, Zoug & Glaris, comme la ville de St. Gall, en 1454.

avec Zurich & Lucerne, Schwitz & Glaris, comme l'Abbé de St. Gall, en 1452.

avec Berne & Lucerne, Fribourg & Soleurre, comme Neufchâtel, en 1406.

avec trois Cantons, comme Bienne avec Berne, en 1352, avec Soleurre, en 1382, & avec Fribourg,

en 1407.

3. Celles pour la Religion; car après la Réformation, fe firent de nouvelles Alliances; favoir: entre Zurich, Berne, Bafle & Schaffhoufe; St. Gall, Mulhoufe & Bienne, en 1528 & 1529.

entre les VII Cantons Catholiques, & les Vallaifans, en 1533; & en 1586, ils firent ce qu'ils appel-
lent l'Alliance d'Or.

II. Par des achats: les Suiffes acheterent plufieurs Terres de leurs Seigneurs, & en firent des Bailliages.
III. Par la Réformation: les Cantons Evangéliques féculariferent tous leurs Couvents & Abbayes.
IV. Par des Conquêtes: les Cantons conquirent des Bailliages & des pays, dans les guerres d'Autriche,
en 1415 & en 1460; de Bourgogne, en 1475; d'Appenzell, en 1499; du Milanès, en 1512; de
Savoye, en 1536; & de Vilmergue, en 1712.

ND. Cette République, fuivant fon ancienneté & fa puiflance, a le rang après celle de Venise.
Zurich ell comme la Chancellerie de toute la Suiffe, à qui les Rois envoyent leurs Lettres.

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