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appelle ARICA, la mettant entre les ifles de la mer Britannique. Davity ajoute enfuite la description de cette ifle, copiée par Corneille, qui ne laiffe pas d'en donner une différente fous le nom d'Aurigni, comme fi ce n'étoit pas la même ifle, quoique l'Auteur qu'il cite le dife bien expreffément. Pour ce qui eft de l'Arica d'Antonin, comme il n'en fournit que le nom dans fon Itinéraire maritime, fans distance ni particularité, on ne peut guères dire ce que c'eft que par conjectures. Voyez AURIGNI.

ARICADA, ville de la Drangiane, felon Ptolomée 1. 6, c. 19

ARICANDA. Voyez ARYCANDA. ARICARETS, nation de l'Amérique méridionale, dans la Guiane : il y en a d'orientaux & occidentaux. Ces peuples, felon la Barre, Defc. de la Guiane, p. 35 & fuiv. tirent leur nom de la riviere Aricari, auprès de laquelle habitent ceux qu'on appelle orientaux: ils ne font pas en grand nombre. Les Aricarets occidentaux font quelques familles qui fe font féparées des orientaux pour quelque démêlé qu'ils ont eu avec les Portugais qui habitent le fort de Strerro, fitué à la bande du nord de la riviére des Amazones. Ces Aricarets occidentaux font venus demeurer vers les bords de celle de Cayenne au nombre d'environ fix vingt ou cent quarante perfonnes. De l'Ifle nomme Aricarets ceux qui font au bord de l'Aricari, & Aracarets la nation qui occupe la côte à l'orient de Cayenne jufqu'à la riviere d'Ya

poco.

ARICHI, ancien peuple de la Sarmatie Afiatique, felon Prolomée, l. 5, c. 9..

que

pa

ARICIE, ancienne ville d'Italie, dans le Latium, au pied & au-delà du mont Albano, dans la voie Appienne, à cent foixante ftades de Rome, c'est-à-dire à vingt milles romains. Antonin n'en compte que feize, & la table de Peutinger en compte treize. Il eft poffible de concilier les deux premiers; les chiffres du troifiéme roiffent corrompus en cet endroit. Les milles romains des modernes, de foixante au degré, font aux anciens milles romains de foixante & quinze au degré, comme feize à vingt, c'eft-à-dire que la différence eft d'un cinquiéme. Cluvier, Ital, Ant. l. 3, p. 920 & feq. convient les anciens avoient coutume de compter feize milles de Rome à Aricie; & comme il prétend qu'étant fur les lieux il n'y a trouvé que treize mille pas, & que les habitans n'en comptent pas davantage, il croit que le ter me des feize milles ne doit pas fe prendre de la ville même d'Aricie, mais du bois d'Aricie, lieu que la fuperftition payenne avoit rendu plus fameux que la ville même. Cette ville étoit d'une ancienneté fupérieure à l'établiffement des Grecs, & des Latins en Italie. Il en eft fait mention dès les commencemens de la république romaine, & les Aricins, Aricini, fe diftinguerent plufieurs fois entre les ennemis de Rome naiffante. Festus, expliquant ce que c'eft que municipe, met Aricie entre les exemples. Cicéron, Philipp. 3, parle fort honorablement du municipe Aricia, qu'il nomme Aricinum municipium. Cette ville étoit petite, & Lucain, l. 6, lui donne l'épithète de Parva Aricia. Frontin, de colon. dit que, par les ordres de Sylla, on y fit faire des murs, & il la met au nombre des colonies. C'est dans ce fens que l'abréviateur de Tite-Live, l. 80, dit; Marius ravagea Antium, Aricie & Lanuvium, colonies.

LE BOIS D'ARICIE, ou le Bois de Diane de Tauride, ou de Scythie, étoit fitué à environ deux milles plus loin que la ville. C'eft à caufe de ce bois, qui étoit très-respecté par la fuperftition payenne, & que les Latins nomment Trivia Lucus ou Nemus, felon Stace, l. 3, Silv. Carm. 1, v. 56, que la ville même d'Aricie eft furnommée Nemoralis par Martial, l. 13, Epig. 19.

Mittit præcipuos nemoralis Aricia porros; In niveo virides ftipite cerne comas. Strabon, l. 5, p. 139, dit qu'on y obfervoit le même culte qui étoit établi chez les Barbares dans la Scythie. Le prêtre étoit un fugitif, qui devoit avoir tué de fa main fon prédéceffeur, & qui avoit toujours en main une épée nue pour prévenir celui qui auroit voulu lui fuccéder à la même condition. Dans le bois étoit une chapelle, & un lac qui eft préfentement defféché. Strabon le compare à une mer. C'étoit auffi dans cet endroit qu'étoient le bois & la fontaine d'EGERIE. Voyez ce mot.

Les Italiens ayant joint l'article au mot Aricia, & dit l'Aricia, en ont fait avec le tems la Riccia. Voy. ce mot. ARICONIUM, lieu de la Grande Bretagne, à XV M. P. de CLIVUM OU GLEVUM; c'eft préfentement KenCHESTER, formé d'Aricenchefter. Le territoire eft encore nommé Arkenfiels, du mot breton ERCHUYS, qui fignifie des chiens de chaffe. Ce lieu étoit autrefois fameux pour la chaffe. L'anonyme de Ravenne corrompt Ariconium en METACONIUM. Le Cleyum ou Gleyum d'Antonin eft Glocefter.

ARICOURI, (les) peuple de l'Amérique méridionale, dans la Guiane, vers la riviere des Amazones : ils font de moyenne taille, & ont les cheveux noirs, qu'ils teignent quelquefois en rouge pour fe donner de l'agrément. Ils ont auffi les yeux noirs, les oreilles, la lèvre d'en bas, & les narines percées. Ils fe frottent tout le corps d'une certaine teinture, que les Yaos, autre nation fauvage de cette contrée, appellent Annote, & les Caribes Coute Sauve. Ces peuples fe fervent de cette teinture dès leurs plus jeunes années, contre l'ardeur du foleil. Les femmes, & fur-tout les filles, fe peignent la peau d'une gomme noire, dont elles fe font diverfes figures de la couleur des châtaignes. Les hommes & les femmes font nuds en ce pays : il y en a pourtant quelques-uns qui fe ceignent le milieu du corps de quelque bande d'étoffe. Les femmes fe lient les cheveux fur le fommet de la tête avec une espéce de tiffu: elles accouchent fans beaucoup de peine, & portent leurs enfans par-tout où elles vont, affis ou liés derriere leur dos. Les hommes, en général,font plus grands que les femmes, & fur-tout dans les provinces les plus voifines de la riviere des Amazones. Ils n'ont aucune religion, & quoiqu'ils respectent le foleil & la lune, qu'ils croyent animés, ils ne les aderent pas. Toutes leurs cérémonies confiftent en de grands festins, qu'ils font pendant trois ou quatre jours, à l'occafion des funérailles de leurs caciques; ils s'y enivrent d'un breuvage qu'ils appellent Parnow. Durant ce temslà il y a des femmes qui font de grands cris à l'occasion de la mort du défunt, & qui ufent de plufieurs pratiques fuperftitieufes, pour donner des marques de douleur. Ils ont des forciers ou devins, nommés Peeaios, qui leur font accroire qu'ils parlent à un démon appellé watipa, & qu'ils apprennent de lui les chofes futures, & tout ce qui fe paffe dans les pays les plus éloignés. La plûpart croyent l'immortalité de l'ame, & qu'après la mort ceux qui ont bien vécu font portés au ciel, au lieu que les autres descendent au fond de la terre. C'eft ce qui les oblige, quand quelqu'un des plus confidérables d'entr'eux eft mort, de tuer un de leurs ferviteurs ou esclaves, afin qu'il aille le fervir dans l'autre monde. Ils font naturellement fort timides, mais foupçonneux, & âpres fur la vengeance; ainfi lorsqu'un de leurs amis ou de leurs rens meurt dans un âge peu avancé, ils se laissent aifément perfuader par ces Peeaios que cette mort eft l'effet de la haine de quelqu'ennemi, ce qui caufe entr'eux de fortes inimitiés, & fouvent des meurtres. Outre les Yaos, cinq autres nations, favoir les Maraons, les Caribes, les Arwacas, les Mayi & les Supaoi habitent à-peu-près le même pays que les Aricouri. Ils ont presque les mêmes mours; mais ils différent beaucoup pour le langage. * Corn. dict. de Laet, Ind. Occid. 7. 17, c. 11. ARIE. Voyez ARIA I.

pa

ARIÉGE, (l') riviere de France, fuivant les mémoires de l'Académie-Royal des Sciences, année 1718, p. 84 & feq. Elle prend fa fource dans les Pyrenées, d'où descendant de ces montagnes, elle s'étend dans la vallée de Mérignes, fe rend à Alburacis, enfuite à Foix; de Foix, après avoir ferpenté dans une campagne agréable, elle paffe à Pamiers, à Savarden, Sainte-Gabelle & Hauterive, pour s'aller jetter dans la Garonne, à deux milles ou environ de Touloufe. L'Ariége eft célebre par l'or qu'elle roule avec fon fable, on lui a donné à cause de cela le nom d'Aurigera qu'elle porte à juste titre. Elle reçoit auffi elle-même une grande partie de fon or: du moins eft-il sûr qu'on en trouve en divers petits ruiffeaux qui la groffiffent de leurs eaux : on en ramaffe même des paillettes, fur-tout dans deux de ces ruiffeaux; favoir, celui du Ferriet & celui de Benagues. Ils viennent l'un & l'autre des hauteurs qu'on a à fa gauche quand on descend de Varilhere à Pamiers. Les endroits où cette riviere roule de l'or, font les pays de Foix l'évêché de Mirepoix & aux environs de Pamiers, C'est

fur-tout auprès de cette derniere ville qu'elle fe trouve plus riche.

La maniere de ramaffer ces paillettes d'or, & de les féparer du fable, eft décrit à l'article du RHIIN, que l'on peut confulter: la feule différence qu'il y a, c'eft que les faveurs du fable de l'Ariége n'ont point l'ufage de la planche inclinée. Ils commencent & finiffent leurs lotions dans des efpeces de plats de bois fort applatis par les bords, & dont le fond eft un peu creux. Ils les rempliffent de fable & les agitent dans l'eau même de la

riviere.

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ARIEL DE MOAB, felon D. Calmet, Dict. Il eft parlé dans l'Ecriture, Paralip. l. 1, c. 11, v. 21 de deux Ariels de Moab, qui ne font autres que la ville d'Ar ou Aréopolis, capitale de Moab & partagée en deux par le fleuve Arnon. Voyez AR.

ARIELDELA, ville de la Palestine, felon le livre des Notices, fect. 21. Les exemplaires varient : les uns portent Arieldela, d'autres ARIEDELA. C'eft fans doute l'ARINDELA d'Etienne le géographe, qui la met dans la troisieme Palestine, & ajoute que Glaucus la nommoit village. Preuve qu'il y a corruption dans ce dernier auteur, c'eft que hi Arindela et le vrai mot, l'article eft déplacé, l'ordre alphabétique fuivi par Étienne, demande qu'il y ait A pindnλa & non pas Apiva. De forte qu'Ariedela eft vraisemblablement le meilleur.

ARIENATES, peuple ancien de la fixieme région d'Italie, où étoit l'Ombrie, &c. Pline 7. 3, c. 14, en parle comme d'un peuple qui ne fubfiftoit plus de fon

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ARIA 1.

2. ARII, peuple de l'Arabie heureufe, felon Pline, 1.6, c. 28, in fine; mais au lieu de Cembanos & Arios armis præftare, le P. Hardouin rétablit Cerbanos & Agraos armis praftare....

3. ARII, ancien peuple de la Germanie, où il faifoit partie de ceux que l'on renfermoit fous le nom de Lugiens ou Lygiens, felon Tacite, German. c. 33, qui le met à la tête des principaux. Après en avoir nommé quelques autres, il ajoute les Ariens plus forts que tous ceux-là font auffi plus féroces, & enchériflent encore par la rufe & l'artifice fur la férocité qui leur eft naturelle. Car ils portent des boucliers noirs, fe teignent le corps & choififfent pour le tems du combat l'obscurité de la nuit, afin d'inspirer plus de terreur, n'y ayant point d'ennemi qui ne s'effraye à l'aspect imprévu d'une armée qui femble n'être compofée que de fpectres qui fortent des enfers, parce que dans les combats, ce font les yeux qui font vaincus les premiers. Ni cet auteur, ni aucun autre d'entre les anciens ne marquent en quellieu précisément ils habitoient. Cluvier lui-même conjectureur d'une hardieffe peu commune, lorsqu'il s'agit d'arranger les anciens peuples de la Germanie, n'a ofé déterminer le pays de celui-ci. Il s'eft pourtant trouvé un auteur cité par Ortelius, qui a cru trouver des traces du nom des Arii, dans l'ifle d'Arr en Dannemarck, que l'on nomme auffi Arroé. Ils avoient le même prétexte de les trouver auffi au diocefe d'Arhus, qui en ce cas pourroit fignifier Ariorum domus, la demeure des Ariens. Mais nous avons observé au mot Arus que ce mot peut être dérivé d'Ar, qui en Danois fignifie une rame, & la figure longue & étroite de l'ifle d'Arr, ou Arroé, ne convient pas mal à cette étymologie.

ARIM, ville de l'Inde, d'où l'on remarque qu'à

l'exemple des Indiens quelques géographes Arabes comptoient les longitudes. Ils fuppofoient cette ville également diftante des deux poles de xe dégrés, & d'autant du détroit de Gibraltar ou des colonnes d'Hercule, fituées à l'occident, & des colonnes d'Alexandre fituées à l'orient. Voyez la favante préface de Grave fur la Transoxiane d'Abulfeda.

1. ARIMA. Voyez ARIMATIE & RUMA.

2. ARIMA, (orum) montagne de la Cilicie ou de la Lydie, felon Tzetzes, fur la théogonie d'Héliode. C'eftla que les poctes feignent que Thyphoé eft enfoui fous la terre. Hefiode, Theogon. v. 304 & feq., dit que c'étoit au contraire la nymphe Echidna qui y étoit cachée, & qu'ayant été deshonorée par Typhaon ou Typhon, elle en eut des monftres, entr'autres Cerbere, l'Hydre de Lerne, la Chimere, &c. Homere, Iliad. l. 2, v.783, dit de même, la terre retentiffoit de la même maniere que lorsque Jupiter le foudroyant étant irrité, frappe la terre autour de Typhoé, dans le mont Arima, où l'on dit que Typhoé eft couché. On voit bien que c'eft à ces vers d'Homere qu'il faut rapporter l'origine de ces deux vers de Virgile, Æneid. l. 9, v. 715.

Tum fonitu Prochyta alta tremit durumque cubile
Inarime Jovis imperiis impofta Typhoeo.

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On ne pardonneroit pas à un poëte de nos jours deux licences auffi étranges que celles-là. Premierement, d'avoir transporté du fond de la Méditerranée, fur les côtes de l'Italie, la fepulture de ce géant foudroyé; feconded'avoir forgé un nom Latin INARIME, de ces deux mots Ei Apios en Latin inarimis, & d'en avoir fait une ifle. Mais outre que ce qui feroit une faute énotme dans un historien, n'eft pas toujours blâmable dans un poëte; Virgile a été imité en cela par tant d'auteurs illuftres qui ont copié cette faute, qu'il y a présentement prescription. Voyez au mot INARIME. D'ailleurs ce qui a donné à Virgile le droit de placer ce lieu où il fouhaitoit, c'eft la diverfité des opinions. Car quelques-uns disent qu'Arima eft une montagne de Cilicie, d'autres disent de Lydie. Strabon, t. 12, p. 832, reprend Apollodore d'avoir parlé d'Arima, fans défigner dans quel pays. Le même Strabon, 4. 16, p. 750, parlant de l'Oronte, fleuve de Syrie, qu'il dit avoir été auparavant nommé Typhon, dit : c'eft à ce lieu que l'on attribue la fable de Thyphon frappé de la foudre & ce que l'on dit des Arimes. Il dit aufli l. 16, p. 784, que les Arimes étoient les habitans de la Syrie, & en ce fens le nom Latin Arimi eft pour Arimai les Ariméens; & enfin dans un autre endroit de fon ouvrage, il recherche où doivent être les Arimes dont parle Homere dans le paffage que j'ai cité; il rapporte divers fentimens : les uns, dit-il, transportent cette fable en Cilicie, d'autres en Syrie. Il y en a qui l'attribuent à l'ifle Pithécufe, & qui disent que Pitheci, (c'est-à-dire les Singes) eft la même chofe qu'Arimi en langue Etrusque. Or, l'ifle de Pithécufe étoit voifine de Cumes, ce qui fait quelque chofe pour la juftification de Virgile.

3. ARIMA, royaume du Japon, qui faisoit autrefois partie du Figen, & dont la capitale porte le même nom au midi de Nangasaqui. L'hiftoire de l'églife de ce pays là, l. 4, p. 249, rapporte que le roi d'Arima fut un des princes convertis à la Foi chrétienne, & qui en permit l'exercice public dans fes états. Ce fut auffi par ce royaume qu'elle fut détruite dans le Japon; car après plufieurs rois chrétiens, le roi Jean, nommé autrement D. Protais, ayant été martyrifé, le prince Michel fon fils apoftafia pour régner, fut le persécuteur de la religion, & fit un grand nombre de martyrs. Enfin l'an 1638 & l'année fuivante la persécution étant devenue fi terrible par la cruauté du Tono d'Arima, les Chrétiens de fon gouvernement pouffés à bout par tant de vexations, fe fouleverent au nombre de trente-fept mille & s'emparerent de Ximabara, château qu'ils fortifierent le mieux qu'ils purent ; mais ils fe virent bientôt après affiégés d'une armée de deux cens mille hommes, y compris les Hollandois qui y vinrent en affez grand nombre, avec un train d'artillerie,ayant à leur tête Kocbecker leur préfident du commerce. Les Chrétiens fe défendirent long-tems avec une valeur furprenante; firent plufieurs forties avec un tel fuccès, qu'ils en tuerent plus de foixante & dix mille; mais parce qu'ils

ils

manquoient

manquoient de munitions de guerre & de bouche, presfés par la faim, ils fortirent en bataille & préfenterent le combat aux Impériaux, qui ne le refuferent point. Tant que les rebelles purent tenir leurs armes, tout l'avantage fut de leur côté; mais la foibleffe & la laflitude les leur ayant fait tomber des mains, ils furent tous tués jufqu'au dernier fans avoir été vaincus. L'empereur du Japon, averti de cette révolte, crut qu'elle avoit été fuscitée par les Portugais pour s'emparer du Japon; il fut perfuadé plus que jamais que la religion n'étoit qu'un prétexte pour débaucher fes fujets, & pour les faire pasfer fous la domination Espagnole. Il fut confirmé dans cette opinion par les Proteftans, qui prirent cette occafion de décréditer ceux qui étoient leurs rivaux pour le commerce: delà ces édits féveres qui ont peuplé le ciel de martyrs & fermé les ports du Japon aux prédicateurs du Japon aux prédicateurs de l'Evangile, qui y avoient déja fait de grandes conquêtes. On peut voir dans la méthode de Robbe quelle fut la fin de celui qui avoit excité cette tempête. Le royaume ni la ville d'Arima ne fe trouvent point fur la carte du Japon par Reland, & je doute que le royaume royaume d'Arima foit différent de la ville dont il eft queftion dans l'article fuivant.

4. ARIMA, ville capitale du royaume de ce nom au Japon. Elle n'a point de port, mais elle n'eft pas loin de celui de Cochinotzu, qui eft fon embarquadaire. Long. 147, 30, latit. 31, 45.

5. ARIMA, petite ville du Japon, dans l'ifle de Ximo ou Saicoco, & dans le royaume de Figen, avec un affez bon port fur la côte. Ce port étoit autrefois fréquenté des Portugais, n'étant qu'à fix lieues de Nangazachi au midi, & à dix d'Amacufa vers le levant, près du détroit d'Arima, fuivant Antoine-François Cardin, cité par Baudrand, éd. 1705.

Cette ville étoit fort peuplée; mais la persécution contre les Chrétiens la rendit presque déferte. Les jéfuites y ont eu un collége, un noviciat & un féminaire des nobles. Arima n'eft point un port de mer, ni fur la mer. Son port fe nomme COCHINOTZU.

6. LE DETROIT D'ARIMA, petit détroit d'Afie au Japon. C'est un bras de l'Océan oriental, entre l'ifle de Saicoco & celle d'Amacufe, près de la ville d'Arima, qui lui donne le nom. Cet article eft faux.

ARIMA PYTHECUSA. Ce nom que les anciens donnoient à l'ifle d'Ischia, veut dire l'ifle des Singes. Voyez ISCHIA.

ÁRIMANTIS, ville d'Afrique dans la Pentapole, felon Ptolomée, l. 4, C. 4.

ARIMARA, ville de Syrie, fur l'Euphrate, felon le même, l. 5, c. 15.

ARIMASPA, riviere aurifere du pays habité par le peuple Scythe connu fous le nom des Arimaspes. Simler & Ortélius ont fort bien vû qu'il falloit lire ARIMASPA dans Vibius Séquefter, où quelques exemplaires offrent AUMASIPPA. Il paroît certain que les Arimaspes tiroient de l'or d'une riviere. Lucain, 7.7, v. 755, le dit.

Quidquid fodit Iber, quidquid Tagus expulit auri Quodque legit dives fummis Arimaspus arenis. Cette riviere doit avoir donné le nom aux Arimaspes qui fuivent.

ARIMASPES ou ARIMASPIENS, peuple ancien de la Scythie, tout-à-fait vers le nord. Les anciens ont fi peu connu cette nation, quoique Hérodote, l. 4, c. 13, & Solin, c. 15, Edit. Salm. A. Gell. l. 9, c. 4, en ayent parlé, qu'ils en donnent une idée toute poetique. Auffi Ariftée Proconnéfien avoit-il compofé un poëme intitulé les Arimafpées Ta Apiaria, ouvrage dont Strabon, 1. 1 p. 21, Pline, l. 7,c. 2, Longin, du Sublime, c. 8 & autres ont fait mention. Pline dit qu'ils étoient toujours en guerre contre les griphons, forte d'oifeau fauvage, qui tire l'or des mines & qui le garde avec beaucoup de foin contre les Arimaspes qui le lui veulent enlever. Tous s'accordent à dire que ces Arimaspes n'avoient chacun qu'un feul œil au milieu du front; & Hérodote dérive leur nom d'Arima, qui dans le langage des Scythes fignifioit feul, unique & de o cil. Euftathe, fur le 31 vers de Denys le Périegete, donne une explication naturelle à cette idée, toute fauffe qu'elle paroît. Les pays où les anciens mettent les Arimaspes, & qui répondent

à celui qu'occupent les Samoyedes, que nous connoisfons depuis peu de tems, n'étant pas propre à l'agriculture, & étant d'ailleurs rempli de bêtes fauvages, ces peuples ne peuvent fe nourrir que de la chaffe & de la pêche; l'art de bien tirer une fleche eft pour eux le plus utile, & c'eft à quoi ils s'exercent le plus. Les Arimaspes pour vifer plus droit fermoient un œil, ou peut-être le cachoient-ils tout à fait; ce qui a donné lieu à ceux qui ne les avoient vûs que de cette maniere, de s'imaginer qu'ils n'en avoient effectivement qu'un. Il ne feroit pas impoffible de réduire les griphons, dont parle Pline, dans les juftes bornes du vrai.

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Pline parle en plus d'un endroit de ces Arimaspes, 4, c. 12. Dans le premier, il les met auprès des monts Riphées, au-delà desquels il fuppofe que la terre n'est plus habitable ni éclairée des rayons du foleil, quoique ces monts foient beaucoup plus au midi qu'il ne les fuppofe. Dans le fecond, il fe contente de les nommer entre les Scythes, & il eft vifible qu'il les met au-delà de la Mer Caspienne. Dans le troifieme, il fe contente de dire qu'il en a déja parlé, & rapporte leurs combats contre les griphons, & par ce que j'en ai déja dit d'après lui on voit qu'il ne parle par-tout que d'un même peuple, qui ne fauroit être le même que les Arimaspes, dont le nom fut changé en celui d'EVERGETES. Voyez ce mot.

ARIMASTHÆ, peuple ancien dans le voisinage du Pont Euxin; il en eft parlé dans le poëme des Argonautes d'Orphée, cité par Ortélius, qui croit que ce font peut-être les Arimaspes, les mêmes qui furent furnommés Evergetes.,

ARIMATHÉE, Voyez ARIMATHIE.

ARIMATHIE, lieu de la Palestine, & la patrie du faint homme Jofeph, disciple de Jefus, lequel, felon faint Matt. c. 27, V. 57. Saint Marc, c. 15, v. 43. Saint Jean, Jean, c. 19, v. 38, eut le courage d'en demander le corps à Pilate & de l'enfevelir. Saint Luc, c. 23, V. 51, la nomme ville de Judée. On ne convient pas du lieu où étoit cette ville. Saint Jérôme, dans l'épitaphe de fainte Paule, la place entre Lydda & Joppe. Eusebe, Onomast. parlant d'ARMATHEM SIPHA, ville d'Helcana & de Samuel, dit qu'elle étoit fituée près de Diospolis, que c'étoit delà qu'étoit Jofeph que l'évangile a furnommé d'Arimathie. Saint Jérôme, dans la traduction latine du livre d'Eusebe, dit la même chofe, & le P. Bonfrerius fouscrivant au fentiment de ces deux anciens auteurs, remarque feulement qu'elle eft nommée RAMATHAIM SOPHIм, au premier livre des Rois, & plus fouvent ailleurs RAMATHA ; car, dit-il, en ajoutant il fe forme HARAMATHA, d'où le fait Arimathie. Ainfi felon lui Arimathie, Ramatha & Ramathaim Sophim, font trois noms d'une même ville qui étoit dans la tribu d'Ephraïm, aux confins des tribus de Juda, de Dan & de Benjamin. Les voyageurs modernes, dont je rapporte le fentiment au mot RAMA, croyent la même chofe. Cependant il y a de la difficulté, car Eusebe & faint Jérôme, dans le même ouvrage déja cité, difentRuma, nommée auffi ARIMA, où demeura Abimelech, comme il est décrit au livre des Juges, laquelle eft préfentement appellée REMPHIS, (faint Jérôme dit Remphtis). Elle eft fituée aux confins de Diospolis & eft nommée Arimathae par la plûpart. Les critiques ont bien vû que Ruma ou Arima doit être différente d'Arimathie, fi cette derniere eft la même que Ramathaim Sophim; & qu'il n'eft pas poffible que du livre des Juges, c. 9, v. 41, foit la même ville qu'on du I livre des Rois, c. 1, v. 1. Reland obferve que le livre d'Eusebe contient beaucoup de chofes que cet auteur n'y a pas mifes. Car fi l'on compare les articles Arima, Armathem Sipha & Ruma, on verra aifément que ces mots, elle eft fituée aux confins de Diospolis, & eft nommée Arimathée par la plûpart, ont été coufus mal-à-propos à l'article de Ruma; & peut-être faifoient-ils un article particulier dont le titre étoit Ramathem. Sur le paffage cité des Juges, le P. Bonfrerius obferve que la ville dont il eft queftion ne fauroit être la même qu'Arimathie, ni aux confins de Diospolis, mais auprès de Sichem, comme le demande l'hiftoire d'Abimelech ; & par conféquent affez loin d'Arimathie. Reland convient fur l'autorité de faint Jérôme, que l'Arimathie dont ce faint parle dans l'épitaphe de fainte Paule eft la même que Rama ou Rame, décrite par nos voyageurs modernes ; mais il forme deux Tome I. Fff

autres questions. 1. Si l'Arimathie de faint Jérôme eft la même dont l'évangile parle à l'occafion du faint disciple Jofeph? 2. Si elle eft la même que Ramathaim Sophim du livre des Rois ? Pour la premiere il tient l'affirmative vraisemblable, mais pour la feconde, il nie po fitivement que ce foit la même ville; car, ajoute-t-il, autour de Lydde & de Rama ce n'étoient que des plaines, au lieu que Ramathaim Sophim, ou Zophim, étoit dans les montagnes d'Ephraïm, qu'il faut chercher au nord, & non pas au couchant de Jérufalem. Outre cela, Arimathie eft appellée ville des Juifs; mais fi elle étoit dans le pays d'Ephraim, il femble qu'elle feroit plutôt aux Samaritains qu'aux Juifs. Ce qui peut aider à lever les difficultés, c'eft d'admettre deux villes de Ramatha, nommées l'une & l'autre Ramathaim Sophim, l'une dans la tribu d'Ephraïm, l'autre dans la tribu de Benjamin, comme l'obferve Lightfoot dans fes heures hébraïques & talmudiques, Oper. vol. 2 Voyez RAMA & RAMATHA.

, P. 203.

ARIME. Voyez ARIMA 2, & INARIME. ARIMI MONTES. Voyez ARIMA 2. ARIMINUM, nom latin de Rimini. ARIMOA, ifle de la Mer des Indes, vers la côte feptentrionale de la nouvelle Guinée ou de la terre des Papous, dont elle eft à cinq ou fix lieues. Elle fut découverte au commencement du fiécle paffé par les Hollandois, comme on le voit dans la navigation auftrale de Jacques le Maire, inférée dans les voyages de la compagnie, t. 4, p. 604. Les tables hollandoifes lui donnent 156 d. 40' de longitude, & 1 d. 25' de latitude néridionale.

ARIMPHÉES ou ARYMPHÉENS, felon Pline, 1.6, c. 12, peuple ancien auprès des monts Riphées, ou, ce qui eft la même chofe, vers les fources du Tanais. Pline, 1. 1, in fine, qui a copié Mela, & qui a été lui-même copié par Solin, c. 17, p. 37, dit que ce peuple reffembloit affez aux Hyperborées, qu'il habitoit les bois, fe nourriffoit de bayes, que les hommes & les femmes fe faifoient un honneur de porter des cheveux courts. Le refte de la description qu'il en fait donne à connoître que c'est la même nation que les Argippai d'Hérodote, dont je parle dans un article particulier. Mela écrit Arymphai.

ARINA, ville de la Mauritanie Céfarienfe, felon Ptolomée, l. 4, c. 2, Marmol, t. 2, l. 5, c. 15, croit que c'eft TEZELA, en quoi il est fuivi par les interprêtes de ce géographe.

ARINDELA. Voyez ARIELDELA.

ARINGIAN, ville d'Afie, dans la Tranfoxane : Bargendi la met dans le v. climat, & elle appartient à la vallée de Sogd, ou Samarcand, c'eft-à-dire qu'elle eft dans le pays nommé Sogdiane par les anciens.* D'Herbelot, Bibl. Orient.

1. ARINIANUM. Caton écrit que Janus fonda une colonie fur le bord de l'Arno. Léandre juge que c'eft préfentement ARIGNANO. * Ortel. Théfaur.

2. ARINIANUM : le même Caton en place un autre au bord du Tibre.* Ortel. Thésaur.

ARINTHE. Etienne le géographe nomme ainfi une ville des Oenotriens, dans la Méfopotamie; ce qu'il ne faut pas entendre du célebre pays qui porte ce nom dans l'Afie, puisqu'on fait d'ailleurs que l'Oenotrie étoit une contrée de la grande Gréce, ou ce qui eft la même chofe, de la partie méridionale de l'Italie. D'ailleurs, il n'eft pas vraisemblable qu'Hécatée, fur la foi de qui Etienne a parlé, ait été fourrer dans fa description de l'Europe une ville d'Afie. Il faut donc expliquer le mot Méfopotamie, non pas comme nom propre à un lieu particulier, mais comme fignifiant en général un canton bordé par deux rivieres, à moins qu'on ne veuille recevoir l'ingénieufe correction de Berkelius, qui, foupçonnant ce paffage d'être corrompu, croit qu'on devroit peut-être lire 1 Merrenia au lieu d'E, Merozoraμía, conjecture qui ne paroît très-vraisemblable. Berkelius n'est pas du fentiment de ceux qui en font la même ville que l'Arianthe du même Etienne.

ARINTO ou ARINTOZ, felon Sanfon dans fon Atlas, petite ville de France en Franche-Comté, aux confins de la Breffe, entre la petite riviere de Valoufe, dont la fource eft à Orgelet, & la riviere de l'Ain, qui eft nommée le Dain, par quelques géographes, au couchant

d'été & à cinq lieues & demie de faint Claude; au midi & à trois lieues d'Orgelet, & à une lieue & demie de la Breffe. Corneille double encore cette ville en deux articles, l'un fous le nom d'Aranton, l'autre fous celui d'Arinto, fans avertir d'Arinto, fans avertir que c'eft la même.

ARIOBARSANES, montagne d'Afie. Ethicus dans fa Cosmographie, éd. Lugd. Bat. 1646, in-12, cum noe. Jos. Simler, p. 499, étend cette montagne depuis la fource du Tigre jusqu'à Charts, ville fituée entre les Parthes & les Maffagettes. Mais on doit peu compter fur le rapport de cet auteur, qui ne méritoit pas l'impresfion, encore moins l'honneur que lui a fait Simler de le commenter.

ARIOCH ou ERIOCH : ce n'eft pas le nom d'une campagne, mais le nom propre d'un roi à qui elle appartenoit; il en eft fait mention au livre de Judith, c. 1, v. 6.

ARIODUNUM. Voyez ERDINGA.

ARIOLA, lieu de l'ancienne Gaule, fur la route de Reims à Toul. Antonin en marque ainfi les diftances: Durocortoro

Fano Minerva M. P. XIV.
Ariola M. P. XVI.

Caturrigis M. P. IX.
Nafium M. P. IX.

Tullum M. P. XVI.

Ainfi ce lieu doit fe chercher à xxx mille pas de Reims, & à xxxiv de Toul. On doute fi c'eft préfentement Aillencelles ou Ureuil, ou Rocourt, villages fitués fur la riviere le Delin, aux confins des diocefes de Châlons & de Toul.

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1. ARIOLICA, lieu dont il eft fait mention dans la table de Peutinger, entre Aigues Perfes (Aqua Calida) dans l'Auvergne & Roanne dans le Forez, Roidomna, vingt-deux pas de la feconde. Baudrand croit qu'Ariolica eft peut-être Nizeroles. Ce village eft entre Nevers & Roanne, dans l'élection de Gannat à l'orient de Cuffet, & au midi de la Paliffe.

2. ARIOLICA, felon la table de Peutinger, ou ARIOLITA, felon l'anonyme de Ravenne. Cluvier, 4. 4, c. 30, vouloit qu'on lût en cet endroit Arderica; mais comme le remarque le P. Porcheron dans fes notes fur l'anonyme, il n'eft pas sûr qu'Ariolica & Arderica ne foient pas des lieux différens : les deux ouvrages cités mettent également Ariolica en Italie, entre Crémone & Vérone; la table de Peutinger marque les diftances & la place à 12 milles de la premiere, & à 13 de la feconde.

ARION, petite ville de Perfe, à 74 d. 32' de longit. & à 32 d. 25' de latitude: fon terroir eft tout rempli d'oliviers, & il fe fait grand commerce d'huile en cette ville, felon Tavernier, voyage de Perfe, l. 3, c. dernier, c'est peut-être la même qu'ARJAN, ville du Fars, à laquelle Nallir-Eddin, p. 103, & Ulugbeig p. 135, nent 35 d. 30' de latitude.

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1. ARJONA, Alba Virganoenfis, petite ville d'Espagne en Andaloufie, fur le Rio-Frio, à deux lieues de Guadalquivir au midi, autant d'Anduxar, & à cinq de Jaen, au couchant d'été. * Baudrand, éd. 1705.

2. ARJONA, nom latin d'une riviere de l'Illyrie. On l'appelle maintenant OMBLA; elle a fon embouchure dans le golfe de Venife, au port de Gravofa, près de Ragufe. Baudrand, éd. 1682.

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ARIORICA, la même qu'ARIARICA. Voyez cet article.

ARIPO, fort d'Afie, fur la côte occidentale de l'ifle de Ceylan, au midi de l'ifle de Manar, à l'embouchure de la riviere de Coronda : il appartient aux Hollandois; à l'orient de ce fort eft un banc où l'on pêche des perles. Entre ce banc & le port devant l'entrée de la riviere eft un écueil, à chaque côté duquel on peut passer fur dix braffes d'eau. * Reland, Carte de Ceylan. Long. 97, latit. 8, 42.

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ARIPPARA ou ARISPARA, felon les divers exemplaires de Ptolomée, l. 7, c. 1, ville de l'Inde en-deçà du Gange.

ARIS, riviere de la Messenie, au bord de laquelle les Thuriates bâtirent la ville neuve de Thuria dans la plaine, l'ancienne étant élevée fur une hauteur, au rapport de Paufanias, l. 4, c. 31.

ARISABIUM, ville de l'Inde au-delà du Gange, felon

Ptolomée, l. 7, c. 2. Ses-interprêtes conjecturent que c'eft Ava dans le royaume de même nom.

7.

1. ARISBE, ville de la Troade, felon Pline, l. 5, c. 30. Etienne le Géographe dit qu'elle avoit été fondée par les Mityleniens.

2. ARISBE, ville de l'ifle de Lesbos, dans l'Archipel. Pline, l. 5, c. 31, dit qu'elle avoit été renversée par un tremblement de terre. Strabon en fait auffi mention, 7. 13, p. 590.

3. ARISBE, ville de la Béotie, felon Suidas. ARISBUS, riviere de la Thrace, felon Strabon, 7. 13, p. 590. Ortelius a cru qu'il en mettoit encore une autre de même nom dans la Troade, parce que cet ancien géographe obferve que beaucoup de noms étoient communs aux Thraces & aux Troyens. Mais il n'oppose pas ville à ville, riviere à riviere, mais fimplement noms à noms. Ainli il y avoit dans la Troade une ville nommée Arisbe, & dans la Thrace une riviere appellée Arisbus. La nation Scai étoit d'entre les Thraces, & Sceus étoit une riviere de la Troade. Les Xanthii étoient des Thraces, & le Xanthe (Xanthus) étoit une riviere de Troye. La riviere Arisbus fe perdoit dans l'Hébre, & Arisba étoit une ville des Troyens.

ARISCOTUM, nom latin d'Arschot, ville de Brabant. ARISITIUM, ville de France, & autrefois épiscopale, felon Grégoire de Tours; elle eft détruite, & on en voit encore les ruines dans le petit pays d'Arfat au Rouergue, près de Milhau vers le Languedoc.

ARISSE, petite ville d'Egypte, felon de la Croix, Relation de l'Afrique t. 1. Elle n'eft remarquable que parce qu'on y croit trouver le lieu où étoit l'Oftracine, ou Oftraca des anciens.

ARISTADIUM, nom latin d'ARNSTADT, ville d'Allemagne dans la Thuringe.

ARISTÆUM, ville bâtie au fommet du mont Hamus, dans la Thrace, par Ariftée fils d'Apollon, lorsqu'il s'y fat retiré auprès de Bacchus qui y faifoit fon féjour. * Pline, l. 4, c. 11. Diod. Sic. Bibl. 1. 4.

ARISTERIE, felon Pline, . 4, c. 12, & de l'Ifle, Grac. l. Tab. ifle de l'Archipel, dans le golfe Argolique, au fudouest de la ville d'Hermione. Elle conferve encore l'ancien nom, la terminaifon feulement changée, & on l'appelle ARISTERI. Paufanias, l. 2, Corinth. p. 150, en fait auffi mention.

ARISTERI, ifle de l'Archipel dans le golfe de Napoli. Voyez l'article précédent.

ÁRISTERIA, ville ancienne de Syrie, dans la Cyrrheftique, felon Ptolomée, l. 5, c. 15; quelques exemplaires portent ARISERIA.

ARISTES, nation d'Afie, dans la Sogdiane, felon Ptolomée, 4, 6, c. 12. Son ancien interprete latin lit ANIESES. ARISTEU, lieu fitué à xx mille pas de Zigilis, & à xxx de Tabrafta. Ortelius juge qu'il devoit être dans la Marmarique. Anton. Itiner.

ARISTOBRATHRA, ville de l'Inde, en-deçà du Gange, felon Ptolomée, l. 7, c. 1.

I.

ARISTOBULIAS, village de la Palestine, proche le défert de Ziph. Surius en fait mention au fujet de l'abbé Euthyme. *Ortel. Thefaur.

ARISTONAUTA, lieu maritime du Péloponnèfe fur la côte feptentrionale de l'Achaie propre, près de la petite ville de Pellénes, dont il étoit le port, à cxx ftades d'Egira. Paufanias, .7, c. 26, dit que l'on attribuoit l'origine de ce nom à la descente qu'y avoient faite les Argonautes.

ARISTONIS URBS, la ville d'ARISTON, viile d'Egypte, felon Antonin, Itiner. fur la route de Coptos à Bérénice, à xxv milles de Diospolis, que cet auteur nom

me Jovis.

ARISTOPHILI, peuple d'Afie, dans le pays du Paropanife, felon Ptolomée, l. 6, c. 18.

ARITHENADA. Ce nom fe trouve dans Egéfippe, l. 1, c. 34. Ortelius remarque que c'eft un mot corrompu, & qu'il faut lire Anthedon.

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ARITIA. Servius, fur le vir livre de l'Enéide nomme ainfi la ville d'ARÍCIE.

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2. ARITIUM PRÆTORIUM, lica de la Lufitanic, fur la route de Lisbonne à Mérida, felon Antonin. Ottelius le croit différent du précédent. Baudrand, qui croit que ce n'eft qu'un feul lieu, dit que c'eft préfentement BENAVENTE, village de l'Eftramadure à une lieue du Tage, ce qui ne peut convenir qu'à l'Aritium d'Antonin, & non pas à celle de Ptolomée.

ARIVATES, ancien peuple de la Pannonie, felon Pline, 7. 3, c. ult.

ARIUS. Voyez ARIA.

tieres de la vieille Caftille fur la riviere du Xalon, entre ARIZA, bourg d'Espagne dans l'Aragon, aux fronCalataiud à l'orient & Medina-Celi à l'occident. On croit que c'est l'ancienne Arcobriga de l'Espagne Taragonnoife.

ARIZANTI, nation d'entre les Médes, felon Hérodote, l. 1, c. 101.

ARKEG. Baudrand écrit ARCK; Corneille ARCKEG. C'eft un grand lac d'Ecoffe dans la province de Lochaber. Il s'enfle de plufieurs ruiffeaux, & fe vuide par un canal dans le Loch-Loch, grand lac, qui eft plus à l'orient. *Allard, Atlas.

1. ARKEL, contrée des Pays-Bas dans la Hollande méridionale, entre le Waal & le Leck. On le nomme aujourd'hui PAYS DE GORKUM, du nom de la ville capitale. Ce pays s'étendoit aufli dans une partie de la province d'Utrecht même, felon quelques-uns, fur une troifiéme partie de la Hollande, & comprenoit les villes d'Asperen, Hoekelem & d'Utrecht, la ville & comté de Leerdam avec fes dépendances, & les villes de Gaspoir, Hageftein & d'Everftein, qui ont été ruinées par les guerres de Jean & Geillaume d'Arkel contre les comtes Albert & Guillaume de Hollande depuis 1401 jusqu'en 1417. Les terres d'Oiterwyck Spyck, & le haut & bas Blockland étoient aufli de fes dépendances avec Leyenburg, Alkoy, Renoy, Hoornaer, Lentren, Rekum, Gelicum & Arkel. Mémoires communiqués.

*

Les feigneurs de ce pays, felon Longuerue, Descript. de la France, 2 part. p. 16, ne dépendoient point anciennement des comtes de Hollande ni des autres princes leurs voifins; ce ne fut qu'en 1290 que le feigneur d'Arkel fe rendit vaffal de Florent V, comte de Hollande. Les fucceffeurs de ce comte ne jouirent pas toujours paifiblement de ce droit; les feigneurs d'Arkel, appuyés de la protection des ducs de Gueldres, prirent fouvent les armes contre les Hollandois. Mais enfin en 1417, Guillaume, feigneur d'Arckel, voulant de nouveau annuller les contrats qui avoient été faits avec les comtes de Hollande, la commteffe Jacqueline de Baviére prit les armes, & alla attaquer Guillaume d'Arckel, qui fut vaincu dans un combat où il perdit la vie. Sa maison ayant été entierement éteinte par fa mort, la feigneurie d'Arckel fut réunie pour toujours à la Hollande. Un mémoire qui m'a été adreffé rapporte la chofe différemment: en voici les

propres termes.

La plupart du pays d'Atkel fut incorporé au comté de Hollande en 1417, après la prife de Gorkum; mais le duc de Bourgogne fit rendre au feigneur d'Arkel, en 1425, la ville & comté de Léerdam, outre le pays de Léede; il mourut en 1428, & fa fille la belle Marie d'Ar kel, héritiere de Gueldres, mourut avant lui, de forte que cette terre, ainfi que le duché fusdit & le comté de Zutphen pafferent à fon petit-fils le duc de Gueldres, comte d'Egmont, & enfuite cette ville de Léerdam avec fes dépendances paffa par fucceffion & hérédité dans la maifon des princes de Naffau & d'Orange, & appartient à préfent au prince d'Orange, Stathouder de Frife, Gueldres & Groningue, iffu de ladite illuftre & ancienne maifon d'Arkel. Les villes d'Asperen & d'Eukelum ont été des appanages des cadets de ladite maifon, qui en poffeffion entiere de la terfe & pays d'Arkel, depuis l'an 641, que le roi de France Dagobert la donna à Jean I, feigneur de Pierrepont jusqu'à l'année 1417. Le pays d'Arkel a été donné en appanage à de grands princes, entr'autres à Charles le Hardi, comte de Charolois, depuis duc de Bourgogne, qui y fit bâtir en 1461 un magnifique château. Mémoire communiqué.

*

été

2. ARKEI.. fameux château dans le pays de même nom, où les feigneurs faifoient leur demeure : voici ce qu'en dit le mémoire déja cité. « Le château d'Arkel, » par sa magnificence, étoit appellé le Palais Royal Tome I. Fff ij

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