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à Jupiter Panellénien, dans Egine, fit porter une partie de la victime au haut de cette montagne, & la jetta dans la mer, pour appaifer la colére du dieu. Au même endroit on voyoit une statue de Venus, une d'Apollon & une de Pan. Plus loin on trouvoit le tombeau d'Euryfthée; car on prétendoit que cet implacable ennemi d'Hercule, vaincu enfin par les enfans de ce héros, & obligé de fortir de l'Attique, fut tué par Iolas dans le lieu même où eft fa fépulture. En defcendant de la montagne on voyoit le temple d'Apollon, furnommé Latous.

SCIRPHÆ, ville de la Phocide, felon Etienne le géographe. Elle eft auffi connue par une médaille de Tempereur Claude, où on lit ce mot Exippair.

SCIRTARI, peuple de la Dalmatie: Pline, L. 3, c. 22, les partage en foixante-douze décuries: peut-être font-ce les Scirtones, que Ptolomée, l. 2, c. 17, place vers la Macédoine.

SCIRTIANA, ville de la Macédoine. L'itineraire d'Antonin la marque fur la route d'Aulona à Conftantinople, en pallant par la Macédoine. Elle fe trouvoit entre Lychnidum & Caftra, à vingt-fept milles du premier de ces lieux, & à quinze milles du fecond. On ignore fi elle tiroit fon nom des peuples Scirtari de Pline, ou des Scirtones de Ptolomée, où d'un certain Scirtus dont il est parlé dans Gruter, où on lit T. CARTORIUS SCIRTUS. Au lieu de Scirtiana, quelques exemplaires de l'itineraite d'Antonin portent Scirciana, Scintiana ou Sirtiana.

SCIRTONES. Voyez SCIRTARI.

SCIRTONIUM, ville qu'Etienne le géographe met dans l'Arcadie. Paufanias, l. 7, c. 27, qui écrit SCYRTONIUM, en fait une ville des Egyptiens, & dit qu'elle fut une des villes qui envoyerent la meilleure partie de leurs citoyens pour peupler Mégalopolis.

SCIRTUS. Cedréne, Zouare, Nicéphore-Callifte & Evagre, nomment ainfi le fleuve qui arrofoit la ville d'Edeffe. * Ortelius, Thefaur.

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1. SCIRUS, SCIROS ou SCIRON, bourg de l'Attique, entre Athenes & Eleufis, felon Paufanias, l. 1, c. 36, qui donne l'origine du nom de ce bourg. Pendant que les Eleufiniens, dit-il, avoient la guerre avec Erechthée, il leur vint de Dodone un prophéte, qui avoit nom Sciros: ce fut lui qui confacra ce vieux temple de Minerve Scirade, qu'on voit à Phalere: enfuite ayant été tué dans le combat, il fut inhumé fur le bord d'un ruiffeau; & depuis ce tems-là le ruiffeau & le bourg ont porté le nom du héros. On ne fait de quelle tribu étoit le bourg de Sciros. On y voyoit un temple de Minerve Scirade, & il s'y faifoit une fête en l'honneur de cette déeffe le douziéme du mois Scirophorion. Voyez Suidas, de Populis Attica & de Feriis Gracorum, & Fafoldi 'H'ponoya Gra

corum.

2. SCIRUS, ruiffeau de l'Attique. Voyez l'article précédent.

SCISCA-COLONIA. Il eft fait mention de cette colonie fur une médaille de Néron, rapportée dans le tréfor de Goltzius.

SCISSA, felon Polybe, I. 21, c. 20, & SCISSUM, felon Tite-Live, l. 3, c. 76, ville d'Espagne. C'eft auprès de cette ville que les Carthaginois furent battus pour la premiere fois par Scipion. On croit que c'eft aujourd'hui

GUISSONA.

SCITACES, fort de la Thrace: Procope, Edif. l. 4, . 11, le met au nombre des forts que l'empereur Juftinien fit élever dans la province de Rhodope. Coufin, édit. 1685, dans fa traduction, écrit Séitaces, au lieu de

Scitaces.

SCITHÆ, ville de la Thrace': Etienne le géographe, qui cite Théopompe, met cette ville près de Potidée. SCITHIACA REGIO. Voyez SCYTHIACA REGIO. SCITIS. Voyez SCETIN.

SCLANS LE GRAND ET LE PETIT, bourg de France, dans la Provence, au diocèfe de Frejus, viguerie, & recette de Draguignan. Ce lieu, qui eft très-peuplé, depend du marquisat de Trans. Dans fon territoire il y a un rocher d'un quart de lieue de circonférence: on y voit une caverne, dont la porte & l'intérieur font un chefd'œuvré de la nature, pour les mefures & la proportion : on l'appelle la Beaume-Raynarde; les bergers des environs s'y retirent avec leurs troupeaux : ils trouvent des armoires naturelles dans l'intérieur de ce roc, où ils confervent leur

nourriture. Il y a auffi une fontaine de très-bonne eau, dont Jule Raimond Solery raconte des merveilles qui fe font trouvées fauffes par l'expérience.

SCLAVENI & SCLAVI. Voyez SLAVI. SCLETRINAS, lieu voifin de Conftantinople, felon Pierre Gylle, dans fa defcription du Bofphore.

SCOBENSIS, lieu dont il eft parlé dans une ancienne infcription rapportée dans le tréfor de Goltzius, & par où l'on voit que la trente-deuxième légion, furnommée Lancearia, avoit été en quartier.

SCODRA, ville de l'Illyrie : Pline & Vibius Sequester, 7. 3, c. 22, la placent fur le Drilo, aujourd'hui le Drino, & Pline, de Fluminib. lui donne le titre d'Oppidum civium Romanorum. Gentius, felon Tite-Live, l. 44, c. 31, s'etoit emparé de cette ville, & elle étoit comme le boulevard de fon royaume. C'étoit la place la mieux fortifiée qu'euffent les Labeates, & on ne pouvoit en approcher que très difficilement. Deux rivieres l'environnent; celle de Claufula coule à l'orient de la ville, & celle de Barbana au couchant. Cette derniere a fa fource dans le marais Labeatide. Ces deux rivieres, ajoute Tite-Live, fe joignent enfemble, & tombent dans le fleuve Oriundus, qui prend fa fource au mont Scodrus, & qui après s'être acccù des eaux de diverfes rivieres, va fe perdre dans la mer Hadriatique. On a une médaille de l'empereur Claude où on lit ces mots : Col. Claudia Augusta Scodra, ce qui fait voir que cette ville devint colonie romaine. Dans le moyen âge, Scodra fut mise dans la province Prevalitane. Elle conferve encore préfentement fon ancien nom, mais affez corrompu; car elle eft appellée Scutari par les Italiens, & Scodar par les habitans du pays. Elle appartient aux Turcs, qui la regardent comme une place de quelqu'importance.

SCODRI, peuples de l'Inde, felon Denys le Periégete; Avienus fon interpréte lit Scythri, & divers manufcrits portent Sodri. Ils habitoient vers l'embouchure du fleuve. Ces peuples, à ce qu'il femble, font les mêmes que les Sydrace de Pline, que les Sodre de Diodore de Sicile, & que les Sadraca de Quinte-Curse.

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SCORDUS. Voyez SCARDUS.

SCOEDISA. Strabon, l. 11, p. 497, donne ce nom à une partie du mont Taurus. Cette montagne le trouvoit entre celle de Paryadre & les monts Mofchiques. Cafaubon remarqué que Strabon avoit ufé de trois ortographes différentes en écrivant le nom de cette montagne; car après avoir écrit Exadions, il dit un peu plus bas Kudies & dans le livre XII p. $48, Exudicons. Ortelius doute fi c'eft la montagne que Ptolomée nomme Scordifcus.

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SCOENUS, fleuve de Thrace: Pomponius Mela, l. 2, c. 2, place la ville de Maronée fur le bord de ce fleuve. Au lieu de Scoenus ou Schoenos, quelques manufcrits lifent Stenos, d'autres Stonos; & Ifaac Voffius, je ne fai fur quoi fondé, dit qu'il femble qu'il y avoit autrefois Viftonos pour Biflonos: Videtur ita olim fcriptum fuiffe ; [ Tum lif tonos fluvius pro Biflonos. ] Il ne s'en tient pas là: il veut encore changer Viftonos en Neftos, parce qu'il fuppofe, un peu légérement, que la ville de Maronée étoit fur le fleuve Neftus.

SCOLLIS, montagne du Péloponnéfe, dans l'Achaïe propre : Strabon, l. 8, p. 387, dit que le fleuve Lariffus y prenoit fa fource, & qu'elle étoit nommée Пirp 'devin, Petra Olenia, par Homére. Il dit ailleurs que la montagne Scollis étoit pierreufe, qu'elle étoit commune aux Dyméens, aux Tritéens & aux Eléens, & qu'elle ne faifoit qu'une même chaine avec la montagne Lampeia dans l'Arcadie. Xénophon & Etienne le géographe, au lieu de Scollis, écrivent Scolis.

SCOLLOWAY, petite ville de l'isle de Mainland au couchant de l'isle. Elle n'eft pas fi confidérable que celle de Lerwick, mais elle a un beau château. Etat présent de la Grande-Bretagne, t. 2.

SCOLOPOIS. On trouve ce mot dans Hérodote, 1.9, p. 239, & il y a apparence que c'étoit le nom d'un fleuve, car il le joint avec le GÆSON, qui, felon Athénée, l. 7, étoit un fleuve de la Carie. Hérodote ajoute qu'on voyoit auprès du Scolopois un temple de Cérès Eleusine par Philifte, fils de Paficlès.

SCOLOTI. Voyez SCYTHE.

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1. SCOLUS, ville ou village de la Bootie, dans la Parafopie: ce village fitué, felon Strabon, 49, p. 408,

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au pied du mont Cithéron, étoit dans un quartier rude, & où il n'étoit pas aité de marcher; ce qui avoit donné lieu au proverbe :

Εις Σκώλον μήτ' αυτος ἔμεν, μήτ' ἄλλῳ ἐπεσθαι,

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C'est auffi apparemment ce qui avoit occafionné fon nom, car x fignifie une forte d'épine, & tout ce qui peut bleffer les pieds de ceux qui marchent. Du tems de Paufanias, Scolus ou Scolum ne fubfiftoit plus ; car en décrivant le chemin de Platée à Thèbes, il dit, . 9 6 4: ረ 4.4: Avant de passer l'Afpe, fi en fuivant fon cours & en def cendant vous voulez faire quarante ftades, vous verrez les ruines de la ville de Scolum, parmi lefquelles s'eft confervé un temple, non encore achevé, de Cérès & de Proferpine, avec deux buftes de ces déelles.

2. SCOLUS. Strabon, l. 9, p. 408, nous apprend qu'il y avoit eu autrefois une ville de ce nom, au voifinage de celle d'Olynthe.

SCOMBRARIA, promontoire de l'Espagne tarragonnoife: Prolomée, l. 2, 6. 6, le marque fur la côte des Conteftains, entre la nouvelle Carthage & l'embouchure du Tader. Il a y apparence que c'eft le promontoire de Saturne de Pline, & que le nom moderne eft Cabodi- Palos.

Αβρος

SCOMBRI, nom d'un peuple dont parle Etienne le géographe, in verbo Apos, qui cite Sophocle: mais Berkelius croit que cet endroit eft corrompu, & qu'au lieu de Scombri on doit lire Cimbri ; & il fe confirme dans cette opinion, en voyant dans le grand étymologique qu'un certain Sophocle avoit écrit quelque chofe des

Cimbres.

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SCOON, bourg d'Ecoffe, dans la province de Perth, un peu au deffous de Rethwen, fur la rive gauche du Tai. Ce bourg, qu'on nomme auffi Scona, fut autrefois célébre à caufe d'une riche abbaye d'auguftins, fondée par le roi David I. On y avoit transporté la fameufe chaife de marbre, qui fervoit au couronnement des rois d'Ecoffe. C'eft cette chaife qui fut enlevée par Edouard I, roi d'Angleterre, & qu'on voit aujourd'hui dans l'églife de Weftminster. On a confervé l'église du monastère de Scoon; mais tout le reste a été tellement ruiné, qu'il n'en refte pas même des traces. David Murray, qui reçût du roi Jacques VI, la dignité de baron de Scoon, & enfuite celle de vicomte de Storton, rafa tout ce qui étoit demeuré de refte du monastère, & y bâtit un palais magnifique, accompagné de grands & de beaux jardins. * Délices de la Grande Bretage, p. 1293.

1. SCOPE, ifle de la mer de Rhodes, felon Pline, l. 5,

c. 31. 2. SCOPE, village d'Egypte : Ptolomée le marque dans le Nome de Libye.

SCOPELLO, Cetaria, bourg d'Italie, en Sicile, dans la vallée de Mazare, au couchant de Caftelamare. 1. SCOPELOS, ifle de la mer Ægée. Elle eft placée par Ptolomée, 1. 3, c. 14, près de la côte de la Macé doine. Sophien la nomme Scopulo; on la connoît à préfent fous les noms de Scopoli, Scopelo, Scopello & Scogli. Voyez SCOPOLI.

2. SCOPELOS, ifle que Pline, 1.5, c. 3, place quelque part fur la côte de l'lonie.

3- SCOPELOS, ifle que Pline, 1.5, c. 31, met audevant de la Troade.

4. SCOPELOS: Pline, l. 5, c. 32, donne ce nom à l'une des ifles de la Propontide.

1. SCOPELUS, ville de la Sarmatie Afiatique. Prolomée, l. 5, c. 9; la place fur le fleuve Varadanus.

2. SCOPELUS, ville de Thrace, au voifinage de Zagora ou Debelium: Leunclavius, ex Leone Imp. dit que les Turcs nomment cette ville Ischeboli.

SCOPHARCHONBRA, bourgade de la Palestine. Sozoméne la place dans le territoire de Gaza. Au lieu de Schopharchonbra, fon interpréte lit, 1.6, c. 29, Chapharcobra. Ce lieu eft appellé Capharcys, dans NicéphoreCallifte, 1. 2, c. 32. * Ortel. Thef. SCOPI. Voyez SCUPI.

1. SCOPIA EXTREMA, promontoire d'Afie, dans la Doride, felon Ptolomée, 1., c. 2. C'eft le Termerium promontorium de Strabon, à ce que croit Villeneuve.

2. SCOPIA, ancienne ville capitale autrefois de la Dardanie, fituée à l'extrémité méridionale de la Servie, fur les frontieres de la Macédoine, fur le Vardari, avec un pont de douze arches. Il y a un archevêque latin qui l'eft auffi d'Ochrida.

SCOPIUM, ville de la Theffalie, felon Polybe, 1. si n°. 99. Cedrène fait auffi mention de cette ville.

1. SCOPIUS, montagne de la Macédoine : c'eft Pline, l. 4, c. 10, qui en parle.

2. SCOPIUS; Pline, l. 5, c. 32, met un fleuve de ce nom dans la Bithynie.

SCOPOLI,SCOPPELO SCOPELO,SCOPELLO, OU SCOGLI, ifle de l'Archipel, l'une de celles qui font au-devant du golfe de Salonique,entre celles de Sciatti & de Dromi.Les anciens appelloient celle-ci Scopelos: elle ett fituée, felon Dapper, Descr. de l'Archipel, p. 258, à une heue & demie, au nordoueft, du côté occidental des ifles de Silodroni ou Silodromi, à fix lieues pareillement au nord-oueft de Porto San Georgio di Sciro, à deux à l'orient de l'isle de Sçiatti, & à fix au feptentrion de l'isle de Négrepont. Elle n'a que douze milles d'Italie de circuit, quoique Ferrarius lui en donne trente. Il y a une ville devant laquelle les vaiffeaux, peuvent donner fond fur dix, douze & quatorze braffes d'eau, mais ils n'y peuvent demeurer fur les ancres que par un vent de nord ou de midi. Le vent d'Orient fouffle directement dans le port. Delà vient qu'il fe trouve mieux à l'abri près du bout oriental de la ville. On trouve outre cela un golfe au feptentrion, ou à l'orient des rochers, où les vailleaux peuvent être à l'ancre, & en même tems attachés au rivage avec une corde; mais ils y font exposés aux vents du midi & du fud-eft. Il y a auffi un petit recourbement de terre au bord méridional de cette isle, où les vaiffeaux peuvent être à l'ancre & à l'abri des vents; & au côté nord-oueft de fon cap fud-oueft, ou au côté occidental de l'isle, à quelque distance de fon cap méridional, on trouve un bon port qui s'avance vers l'orient & le fud eft dans les terres, mais qui n'eft pas fort large. Il y a dans ce port, à fon côté méridional, un golfe où les vaiffeaux peuvent être à l'abri de toutes fortes de vents, attachés d'un côté avec une corde au rivage, & de l'autre arrêtés. par des ancres, fur dix-huit & vingt braffes d'eau. Mais coinme le vent d'oc cident eft le traverfier de ce port, & qu'on en peut difficilement fortir quand il foufle, il y auroit de l'imprudence d'y aller mouiller, à moins qu'on n'y voulût être affiégé par les galeres des Turcs. C'eft pourquoi il eft plus fûr d'aller donner fond entre Scopelo & quelques petites ifles fituées un peu au-dehors de ce port, du côté du feptentrion; quoiqu'il y faille mouiller fur trente-fix & quarante braffes d'eau, & que ce foit une rade toute nue & découverte, où les vents du feptentrion & du midi souflent à plein & directement des deux côtés.

La petite isle, fous laquelle les vaiffeaux vont donner fond, eft toute couverte d'arbres.

On peut dire que Scopoli eft une des meilleures isles de la mer Ægée, fi l'on excepte. Chio, Chypre, Rhodes Candie & Négrepont. Le vin que produit cette isle est si fort au goût des Vénitiens, qu'ils en boivent par communes années, pour quarante à cinquante mille écus. Comme l'isle n'en paye que cinq mille de tribut, les habitans y font à leur aife: ce font gens de bonnes mœurs. C'est un même évêque qui la gouverne pour le fpirituel, avec les autres isles voifines. Les cloches y fonnent en route liberté, & on y voit par-tout la croix arborée, de même que dans la chrétienté; ce qui n'eft pas ordinaire en Turquie, & furtout en terre ferme, auffi n'y a t il pas de Tures qui habitent dans toutes ces isles. Il n'y en paroît pas, même pour

exiger le tribut que les infulaires fe font engagés de porter eux-mêmes à Conftantinople. Plufieurs bâtimens François abordent à Scopoli, les uns pour la traite du vin, qu'ils vont revendre avec profit aux Vénitiens, les autres pour la traite du bled, que les côtes voifines fournillent en abondance. Il y a un conful établi à Scopoli, * Corn. Di&. fur des Mém. drees fur les lieux en 1706.

SCOPOLURA, ville de l'Inde, en deçà du Gange: Proloméc, l. 7, c. 1, qui la place dans les terres, la donne aux peuples Aruarni.

nez par les villages des Argéates, des Lycoates, de Scotine, & vous arrivez au bois de Soron.

SCOTI, peuples de la grande Bretagne, dans fa partie feptentrionale. Aucun auteur ancien n'a connu ces peuples; ce qui fait conclure qu'ils n'ont pas été de toute ancienneté dans cette ifle, ou que du moins ils ne portoient pas ce nom. Claudien, de 4 Conful. Honor. v. 33, eft le premier qui ait parlé des Scoti.

Scotorum cumulos flevit glacialis Ierne.

SCOPOS, lieu de la Palestine, à fept ftades ou huit cents foixante quinze pas, au nord de la ville de Jerufa- Et dans le livre II on trouve: lem. Tite plaça dans ce lieu deux légions, quand il vint attaquer Jerufalem. * Dom Calmet, Dict. Jofeph, de Bello, 1.6, c. 3.

SCOPULUS, isle de la mer Ionienne, felon Ptolomée, 3, c. 14, qui la marque aux environs de l'isle de Céphalénie.

1.

SCOPUM, ville de la petite Arménie. Ortelius dit que la ville que Curopalate & Zonare appellent Scopum, eft nommée Corros par Cédrène, & placée au voilinage de l'Arménie Tephrique.

SCOPUS. Voyez Scoros. · SCORAS. Voyez ARAR.

SCORDE, peuples de la Bactriane. Ils habitoient, ainfi que les Marycat & les Varni, au midi des Tochares ou Thocares, felon Ptolomée, l. 6, c. 1 1.

SCORDISCI ou SCORDISCE, peuples de la baffe Pannonie: Prolomée, l. 2, c. 16, dit qu'ils habitoient dans la partie orientale de cette province, en tirant vers le midi. Strabon, l. 7, les met à l'orient de la Pannonie ; & ils demeuroient, felon Tite- Live, I 40, c 57, entre les Dardaniens & les Dalmates. Les Scordisques n'eurent pas toujours une demeure fixe; on les voit tantôt à l'orient de la Pannonie, tantôt au milieu de cette province, quelquefois fur le bord du Danube, quelquefois des deux côtés de ce fleuve, & en divers autres endroits. C'étoit un peuple errant & d'une origine gauloife; car Strabon, l. 7, p. 313, les appelle SCOR DISCI-GALLI. Ils furent puiffans, quand ils commencerent à paroître dans ces quartiers; mais du tems de Strabon, ils étoient fi peu confidérables, qu'à peine connoffoit-on leur nom. Appien, in Illyric. nous apprend que ce fut Scipion qui les réduifit à ce trifte état. Sextus Rufus qui en fait un peuple de Thrace, écrit SCOR DISSI, pour SCORDISCI.

SCORDISCUS-MONS, montagne de la Cappadoce, felon Ptolomée, 1.5, c. 6. C'eft la montagne Scydiffes de Strabon, & l'Armoniam, ou plutôt l'Armenius - Mons d'Ammien-Marcellin.

SCORDUS. Voyez SCARDUS.

SCORF, riviere de France, en Bretagne, au diocèse de Vannes, où elle prend fa fource un peu au nord de Guemené, où elle paffe en prenant fon cours vers le midi, paffe à Pontscorf fous un pont, & fe rend dans la mer au-dessous, ou plutôt au port de l'Orient.

SCORINGA, contrée où Paul Diacre dit que les Vuinuli s'arrêterent premierement après être fortis de la Scandie. Cette contrée devoit être aux environs de la mer Baltique, ou de la mer Suévique. * Longobard, l. 1,

c. 7.

SCOROBAS, montagne dont parle Appien, in Mithri dat. Ortelius foupçonne que ce pourroit être le mont Hyppius. Voyez HYPPIUS.

SCORPIANUS, nom national, felon Etienne le géographe, qui cite Hérodote, 'Eßdóun, Septima. SCORPIOFERA REGIO, contrée qui eft placée dans l'Arie par Prolomée, l. 6, c. 17.

SCORPION, (la montée du) ou la MONTÉE D'ACRA BIM, lieu de la Palestine, vers l'extrémité de la mer Morte, au midi de la tribu de Juda. Quant à l'Acrabaténe fituée dans le pays de Samarie, & qui tiroit autli fon nom dés Scorpions, ou du lieu nommé Akrabim, voyez AcRABIM & ACRABATéne.* Num. c. 3, v. 44. Josué, c. 15,

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・ ・ totam quum Scotus Iernen. Movit.

Ifidore de Seville dit, l. 1, Origin. 6, que l'Ecoffe, Scotia, fut ainfi appellée du nom des peuples Scoti, qui l'habitoient. Si nous en croyons Orofe, l'Hybernie ou l'Irlande fut auffi habitée par ces mêmes peuples: Hybernia, dit-il, l. 1, c. 2, Scotorum gentibus colitur.

Les Bretons furent, à ce qu'on croit, les premiers habitans de l'Ecolle. Après eux les Pictes y pafferent & y occuperent les contrées orientales, & enfin les Scots furent le troifiéme peuple qui paffa dans ce pays, où ils s'établirent du côté de l'Occident. Ils venoient, à ce qu'on croit, de l'Irlande; mais on ne convient pas du tems. Les anciennes chroniques du pays, que Buchanan a fuivies dans fon histoire, prétendent que les Scots pafferent d'Irlande en Ecosfe, fous la conduite d'un roi nommé Fergus, fils de Ferquard, environ trois cents quarante ans avant Jefus Christ. D'autres prétendent qu'ils y font passes deux ou trois cents ans après, & apportent entr'autres preuves ce paffage de Claudien qui vivoit dans le troifiéme & quatrième fiécle:

totam cum Scotus Hybernen

Maris, & infefto fpumavit remige Tethys.

où il fait manifeftement allusion à une descente des Scots Irlandois dans la Bretagne ; mais il eft difficile de favoir fi c'est la premiere fois qu'ils y pafferent, ou fi ce ne fut pas un renfort de monde, que les Scots envoyoient à leurs compatriotes, ou bien, felon d'autres, une nouvelle tentative qu'ils firent fous le commandement de Renda ou Rutaris, pour rentrer dans cette partie de la Bretagne, après en avoir été challés.

Dans l'hiftoire romaine des deux premiers fiécles on voit le nom des Calédoniens, & jamais ni celui des Pictes, ni des Scots, qui cependant auroient dû être connus des Romains fous ce nom-là, s'ils l'avoient eu alors. Tacite qui connoifloit bien la Bretagne, par les voyages & par les conquêtes de fon beau-pere Agricola, dont il a écrit la vie, met toujours les Calédoniens au rang des Bretons.

Tous les bons auteurs Ecoffois prétendent que le nom de Scots vient du vieux Teutonique, Scutten ou Scuthen, qui fignifie Archers, & par conféquent qu'il a la même origine que le nom des Scythes. On remarque à ce fujet que les ancêtres des Ecoffois ont été très-habiles au maniement de l'arc & de la fléche, & que c'étoit leur principale arme.

Comme les Scots avoient paflé de l'Irlande dans l'Ecos se, on demande encore de quel pays ils étoient venus dans l'Irlande ? Les uns croyent qu'ils étoient une colonie de Scythes, c'est-à-dire, d'Allemands venus du nord de la Germanie; mais le fentiment le plus généralement reçu par les Ecoflois eft, que les Scots étoient venus d'Espagne, des côtes de la Gallice & de la Biscaye; & c'eft peut-être à caufe de cela que les Ecoflois fauvages, qui font la vraie tace des Scots anciens, s'appellent en leur langage Gajothel & Gaithel, & leur langue Gaithlac. Auffi a-t-on remarqué fur le témoignage de Tacite, que les peuples qui habitoient les côtes occidentales de la Bretagne, ou, comme on parle aujourd'hui, de l'Angleterre, paroiffent être venus d'Espagne, & avoient beaucoup de rapport avec les Espagnols. Il en pouvoit être de même des côtes occidentales de l'Ecoffe, & en effet ce font ces mêmes côtes que les Scots occupoient, au lieu que les Pictes habitoient celles qui étoient à l'orient.

Au refte les mœurs de ces peuples n'étoient pas fort dif

férentes de celles des Bretons d'Angleterre : c'étoit de part & d'autre une barbarie égale, un grand amour pour les armes & pour tous les exercices violens, une éducation dure, une grande habitude de fupporter les plus rudes fatigues, toutes les incommodités de la guerre, toutes les injures de l'air, une grande fobriété, une grande fimplicité, & beaucoup de bravoure & de courage, même dans les femmes qui alloient à la guerre avec leurs maris. Mais cha cun y alloit de fon bon gré, fans qu'il fut néceffaire de faire des enrôlemens. Ils avoient des caractères hiéroglyphiques & facrés, dont ils fe fervoient dans les tombeaux, épitaphes, cénotaphes & femblables. On en voit encore aujourd'hui un de ce genre dans la province d'Angus, ou le cimetiere du village de Meigil. Quand ils vouloient fe divertit, ils fe fervoient d'une espèce d'eau de-vie, ou de liqueur forte, qu'ils tiroient de diverfes herbes odoriferantes, comme thym, marjolaine, anis, menthe, &c. qu'ils diftiloient. Ils hailfoient mortellement les gloutons, les yvrognes. Ils les lailloient manger & boire tout leur fou, après quoi ils les noyoient. Ils ne pouvoient non plus fouffrir des gens infectés de lépre, de mal caduc, des lunatiques, ou femblables: tout autant d'hommes qu'ils en trouvoient atteints, ils leur coupoient les parties deftinées à la génération, afin qu'ils ne puffent mettre au monde de miférables enfans, chargés comme eux de vilaines maladies. S'il fe trouvoit quelque femme qui en fut atteinte, ils l'empêchoient de fe marier, & la contraignoient de vivre en féqueftre; & fi une telle femme fe laiffoient engroffer, on l'enterroit toute vive avec fon fruit. Dans la fuite les Saxons s'emparerent de la partie de l'Ecofle, dont les Romains avoient fait une province, & en chafferent les Scots & les Pictes, qui furent forcés de fe retirer dans le nord du pays. Mais vers le milieu du neuviéme fiècle, les Scots fe rendirent maîtres du pays des Pictes, & environ quarante ans après, fous le regne de Kenneth, ils fe remirent en poffeffion de la partie méridionale de l'Ecoffe, qui avoit été occupée par les Saxons Northumbriens, dont ils ruinerent le royaume. Ce fut alors que toute l'Ecoffe réunie fous un feul maître, ne fut plus connue que fous le nom d'Ecoffie, ou Scotland, d'où les François ont fait par corruption le nom d'Ecolle; delà vient que nous appellons les Ecoffois, les peuples, qui dans leur langue propre s'appellent Scots. Voyez Ecosse & PicTES (les.)

SCOTIA. Voyez SCOTI.

· SCOTITA, ou SCOTITAS, bois du Péloponnéfe, dans la Laconie. On lit dans Paufanias, l. 3, c. 1o, que lorsqu'on étoit descendu du lieu nommé les Hermes, on trouvoit un bois planté de chênes, qu'on appelloit le Scotitas, non à caufe de fon obscurité, comme on le pourroit croire, car Exoros fignifie des ténébres; mais parce que dans ce petit canton Jupiter étoit honoré fous le nom de Jupiter Scotitas, & qu'il avoit fon temple fur la gauche à dix ftades du grand chemin. L'abbé Gedoyn remarque à cette occafion que SCOTITAS eft le terme dont Paufanias fe fert, qu'Etienne le géographe, qui a copié cet endroit, dit ScoTINAS, que c'eft une faute, qu'il faut lire SCOTITAS, & que Polybe ne dit point autrement quand il parle de ce bois à la fin de fon feiziéme livre. Ce n'eft pas la feule faute qu'ait fait Etienne le géographe dans cette occafion; car en alléguant l'autorité de Paufanias, il cite le livre dixiéme au lieu du livre troiliéme. C'est une faute, fuppofé que le nombre des livres de Paufanias n'ait pas changé depuis Etienne le géographe jusqu'à nous. L'abbé Gedoyn ajoute: On avoit donné à Jupiter le furnom de Scotitas, ou le Ténébreux , apparemment pour fignifier que l'homme ne fauroit pénétrer dans les profondeurs de l'Etre fuprême.

SCOTIUM, montagne de l'Afie mineure. C'est là, felon Appien, in Mithrid. que le pere de Mithridate avoit vaincu Triarius. Hirtius, de Bel. Alex. décrit cette montagne fans la nommer. Nous voyons par Plutarque qu'elle étoit aux environs de la petite Arménie.

SCOTORUM VILLA, S. Grégoire de Nicée nomme ainfi le lieu où mourut l'impératrice Placilla.* Ortel. Thef. ex 4° annal. Baronii.

I. SCOTUSA, ville de la Macédoine, felon Ptolomée, 1.3, 6. 13, qui la met dans l'Odomantica, au-deffus de Berga.

Les habitans de cette ville font appellés Scotuffai par Pline, l. 4, 6. 10, qui dit qu'ils étoient libres fous les Ro

mains, & fur une médaille, qui fait voir que cette ville étoit fur le Strymon, on lit ce not ΣΟΚΤΟΥΣΣΑΙΩΝ,

car,

,

2. SCOTUSA, SCOTYSA, ou SCOTUSSA, ville de la Theffalie. Ptolomée, l. 3, c. 13, qui la donne aux Pelasgiotes, fuit la premiere ou la feconde ortographe, amfi que le périple de Scylax & Plutarque, in Emilio Probo; Polybe, Tite-Live, & Paufanias, l. 6, c. font pour la derniere. Scotuffa ne fubfiftoit plus du tems de ce dernier : dit il, Alexandre Tyran de Phérés, ayant pris cette ville par compofition, fe moqua des conditions du traité, & s'étant rendu maître du théatre, où la plupart des habitans étoient aflemblés, il les fit inveftir par fes gardes & fes archers, qui firent main bafle fur eux, de forte que presque tous les hommes furent malfacrés. A l'égard des femmes & des enfans, on les fit esclaves, & on les vendit à prix d'argent. Ce défaftre arriva dans le tenis que Phraficlide étoit archonte à Athénes, la feconde année de la cent de uxiéme olympiade, où Damon de Thurium fut proclamé vainqueur pour la feconde fois. Le peu de Scotusféens qui échapperent à la cruauté du tyran furent dans la fuite obligés d'abandonner entierement leur ville, lorsque les Grecs battus pour la feconde fois par les Macédoniens fuccomberent à leur mauvaife fortune. La ville de Scotulla avoit donné la naiffance au fameux Polydamas, qui fe distingua au combat du Pancrace, & qui ajouta une infinité de belles actions à l'éclat de fes victoires. Paufanias remarque que ce Polydamas étoit de la plus haute ftature que l'on eut vu depuis les tems heroïques.

SCRIEFINNER. Baudrand dit : peuples de la Norwege, dans le gouvernement de Wardhus, vers le cap du nord, au feptentrion de la Finmarchie, & au couchant des Lapons. Baudrand n'a pas pris garde qu'un peuple ne pou voit pas être en même tems vers le cap du nord & au couchant des Lapons. Mais il y a bien autre chofe à reprendre dans cet article, qu'on peut reformer fur ce que dit Hermanides, Descr. Norvegia, p. 46. Ces peuples, dit-il, qui font les Scritofinni de Paul Diacre, les Scretofenna de Jor nandès & les Scrithifinni de Procope, ont été appellés depuis Scredevindones, & leur pays a été nommé Scredevinda ou Scritivinda; & c'est aujourd'hui la Laponie Moscovite. Voyez SCRITIFINNI.

SCRISSIA, bourg ou petite ville de la Dalmatie, fur la côte de la Morlaquie, vis à-vis de l'ifle de Pago. Niger croit que c'est l'Argyrutum, ou Argiruntum des anciens.

SCRITIFINNI, ou SCRITHIFINNI, felon Procope : SCRITOFINNI, felon Paul Diacre; & CREFENNÆ ou SCRETOFENNÆ, felon Jornandès; peuples de la Scandie. Ils habitoient, dit Hermanides, Descr. Norvegia, p. 46, le pays, qui dans la fuite a été nommé Scredevinda, ou Scri tivindia; & ce pays eft fitué fur la cote de l'Océan feptentrional, dans la Laponie Moscovite, depuis les confins de la Finmarchie, jusqu'à l'entrée de la mer Blanche. Procope, Bell. Goth. l. 2, c. 15 pe, Bell. Goth. l. 2, c. 15, qui femble prendre la Scandie pour l'ifle de Thule, décrit ainfi les mœurs des Scritifinni. Parmi, dit-il, les nations barbares qui habitent l'ifle de Thule, il n'y en a point de fi fauvages que les Scritifines. Ils ne favent point l'ufage des habits, ni des fouliers. Ils ne boivent point de vin, & ne mangent rien de ce que la terre produit. Ils ne prennent pas auffi la peine de la cultiver ; mais les hommes & les femmes s'adonnent uniquement à la chaffe. Les forêts & les montagnes leur fourniffent du gibier en abondance. Ils vivent de la chair des bêtes, & le couvrent de leurs peaux qu'ils attachent avec des nerfs, ne fachant pas l'art de coudre. Il n'élevent pas leurs enfans à la façon des autres peuples: ils les nourriffent de la moële des bêtes, au lieu de les nourrir du lait de leurs meres. Quand une femme eft accouchée, elle enveloppe fon enfant dans une peau, l'attache à un arbre, lui met de la moële dans la bouche, & va auffi-tôt à la chaffe, où les femmes ne s'exercent pas moins que les hommes. Voilà la maniere de vivre de ces peuples. Ils adorent plufieurs dieux & plufieurs génies dont ils difent que les uns font dans le ciel, les autres dans l'air, les autres fur la terre & fur la mer, & quelques petits dans les fleuves & dans les fontaines. Ils offrent fouvent des facrifices, & immolent toutes fortes de victimes. Mais ils croyent que la plus excellente de toutes eft le premier homme qu'ils prennent à la guerre, & qu'ils facrifient à Mars, le plus grand de tous leurs dieux. La forme de leur facrifice n'eft pas de le tuer fimplement; mais c'est ou de

le pendre à un arbre, ou de le rouler fur des épines, ou de le faire périr par quelque autre genre de mort

cruelle.

SCRIVAN, port de l'Aniérique, fur la côte de l'ifthme de Darien, à trois lieues de la pomte de Sambalos. Il eft as fez bon; mais comme fon entrée, qui eft à peine de cinquante pas, fe trouve entourée de rochers particulierement à l'eft, on ne peut s'y préfenter fans péril. Il ne paroît pas affez profond pour recevoir aucun vailleau chargé, n'ayant en plufieurs endroits que huit ou neuf pieds d'eau. C'est un pays fertile, & un lieu commode pour y descendre à l'eft & au fud, où le terrein qui eft bas eft très ferme pendant deux ou trois milles ; mais du côté de l'oueft c'est un marécage de mangles rouges. Ce fut en cet endroit marécageux que le capitaine Coxon le fonda, & les autres armateurs mirent pied à terre en 1678, lorsqu'ils allerent prendre Porto Bello. Les Espagnols ne fe fervent plus du port de Scrivan, & depuis plufieurs années on n'y voit aucun vailleau, excepté quelque armateur qui s'y arrête par hazard en paffant. L'endroit où étoit autrefois nombre de Dios, eft à fept ou huit lieues plus loin vers l'occident. Le pays d'entre-deux eft fort inégal, & l'on y voit de petites montagnes qui penchent vers la mer. Le terrein des colhines eft plein de rochers, il ne produit que des arbrisfeaux, & les vallées ne font arrofées que par de mauvaises petites rivieres. Corn. Dict. Voyage de Lionnel Waffer.

1687.

SCRIVIA, riviere d'Italie, au duché de Milan. Elle a fa fource dans l'Apennin, fur les confins de l'état de Gènes, qu'elle fépare durant plufieurs milles du Tortonèfe, en cou lant au feptentrion près de Voltage & de Serra-Valle; puis elle palle à Tortone, & à Caftel-Novo Tortonèfe; après quoi elle fe rend dans le Pô, à cinq milles au-deffous de Baffignana & du confluent du Tanare. * Baudrand,

Dict.

SCROBILUM, promontoire d'Espagne : Pomponius Mela 1. 3, c. 8, le place fur le golfe Arabique. C'eft le promontoire que Ptolomée appelle Phatan. Il léparoit les golfes Heroopolitique & Elanitique.

SCROFANO, village d'Italie, dans le voisinage de celui de Formello. Il eft remarquable par une foufriere affez abondante qui eft dans une montagne expofée au midi. Elle est d'un revenu confidérable, & appartient à la princelle des Urfins. Le foufre fe trouve dans une espéce de pierre comme le tuf, de laquelle on le détache à coups de marteau. Après l'avoir écrafe ont le met en des pots de terre, que l'on dispofe dans une fournaife, de telle forte que trois de ces pots verfent le foufre fondu par la force du feu dans un quatrième pot qui eft fur le bord de la fournaife. Ce quatrième pot eft percé par le haut pour laiffer évaporer la fumée, & il y a auffi un trou en bas qui ne s'ouvre que pour le vuider quand il eft plein. La féparation du foufre eft une chofe très-fimple; elle ne fe fait qu'en ce que le foufre fe fondant, il le détache de la terre qui fe précipite au bas du pot dans le même tems que le foufre qui eft plus léger s'éleve au haut du pot, d'où il coule par un canal de communication, dans celui qui eft fur le bord du fourneau. On fait avec ce foufre des tafles où l'on met infufer de l'eau que l'on boit pour certains maux de poitrine où le foufre eft bon. Corn. Dict. fur le journal manuscrit d'un voyage d'Italie fait par de Langlade de l'académie des fcien

ces.

*

SCULTENNA, fleuve d'Italie, dans la Flaminie, & l'un de ceux qui fe rendoient dans le Pô. Pline, l. 3, c. 16, met le Gabellus & le Scultenna entre le Nicia & le Renus; & le Gabellus étant aujourd'hui, à ce qu'on croit, la Secchia, il s'enfuit que le Scultenna eft le Panaro. Tite Live, 1. 41, c. 18, Dion Caffius, l. 46, & Appien, Civil. Bell. 1.3, font auffi mention du SCULTENNA.

SCUPI, ville de la haute Mafie, dans la Dardanie, felon Prolomée, l. 3, c. 9. Etienne le géographe écrit Exón; à moins qu'il ne faille lire Excune pour rétablir l'ordre alphabétique qui eft troublé dans cet endroit, comme l'a remarqué Berkelius. Etienne le géographe met cette ville dans la Thrace; mais il étend la Thrace trop loin. Trebellius Pollion dit: Epift. Claudii Gothici in Regilliano. Qualis apud Scupos in pugnando fueris. Dans le code théodolien on lit: Scuppi, au lieu de Scupi Selon S. Paullin de Nole, Carm. 17, ad Nicetam, v. 195, la ville Stupi étoit voiline de la Dardanie:

Bis & Scupos patria propinquos,
.... Dardanus bospes.

Le nom moderne eft Scorra, felon Tzetzès, Gregoras &
Sophien, & on l'appelle vulgairement Uschup.

SCURCOLA ou SCURÇOLA, village d'Italie, au royaumie de Naples, dans l'Abbruzze ultérieure, au couchant du lac de Celano, entre les bourgs d'Albi & de Tagliocollo. On le prend pour l'ancienne Cuculum, ville des Marles, *Baudrand, Dict.

SCURELLUR, ville de l'Inde, en decà du Gange: elle eft mife par Ptolomée, 1.7, c. 1, au nombre de celles qui fe trouvoient entre le Pfeudoftome & le fleuve Baris. Le manuscrit de la bibliothèque palatine lit Curellur, au lica de Scarellur.

SCURGUM, ville de la Germanie: Prolomée, Z. 2, c.11, la met au nombre des villes qui étoient dans le climat le plus feptentrional. Villeneuve & Molet veulent que le nom moderne foit Schmeben.

SCUSSA, ou felon le grec SCHUSE, village d'Egypte, dans la préfecture Hermopolitaine, felon Alien, de Animal. Voyez PHYLACE. * Ortel. Thefaur.

SCUTANA. Strabon, 1.5, c.218, appelle ainfi le fleuve SCULTENNA. Voyez ce mot.

1. SCUTARI, ville d'Afie, dans la Natolie, vis-à-vis du port de Conftantinople, entre les deux promontoires du Serrail & de Galata, fur la pente d'une montagne, du côté du fud. Quoique ce ne foit pas la coutume des Turcs de rebâtir les villes ruinées, ils ont pourtant relevé Scutari, que les Perfans avoient mis en cendre. Il eft vrai qu'ils regardent cette place comme un des fauxbourgs de Conftantinople, ou comme leur premier repofoir en Afie; c'eft d'ail leurs un des principaux rendez-vous des marchands & des caravanes d'Arménie & de Perfe, qui viennent trafiquer en Europe. Le port de Scutari fervoit autrefois de retraite aux galeres de Chalcédoine; & ce fut à caufe de fa fituation, que les Perfes, qui méditoient la conquête de Grece, le choifirent pour en faire une place d'armes, & y dépo fer l'or & l'argent qu'ils tiroient par tribut des villes d'Afie. Tant de richelles lui firent donner le nom de Chryfopolis, ou ville d'or, felon Denys de Byzance, au rapport d'Etienne le géographe, qui ajoute pourtant que l'opinion la plus commune étoit, que le nom de Chryfopolis vient de Chrisès, fils de Chryfeis & d'Agamemnon. Consrantin Manaflès marque fi bien la fituation de Chryfopolis, qu'on ne peut pas douter que ce ne foit Scutari, quoiqu'il aflure auffi que ceux qui ont pris cette ville pour Uranopolis, ne fe font pas trop éloignés de la vérité. C'étoit peutêtre le nom de la ville avant que les Perfes s'en fullent rendus les maîtres: il fignifie ville du Ciel. Les Athéniens, par le confeil d'Alcibiade, y établirent les premiers une espéce de douane, pour faire payer les droits à ceux qui navigeoient fur la mer Noire. Xénophon affure qu'ils firent murer Chryfopolis; cependant c'étoit bien peu de chofe du tems d'Augufte, puisque Strabon ne la traite que de village. Aujourd'hui c'eft une grande & belle ville, & même la feule qui foit fur le Bosphore du côté d'Afie. Cédrene nous apprend qu'en la dix-neuvième année de l'empire du grand Conftantin, Licinius fon beau-frere, après avoir été battu plufieurs fois fur mer & fur terre, fut pris prifonnier dans la ville de Chryfopolis, & de là conduit à Theffalonique où il eut la tête tranchée. La ville de Scutari eft embellie d'une mosquée, bâtie par la fultane, mere de l'empereur Mahomet IV. On entre dans cette ville, après avoir traversé un grand cimetiere, contenant dix ou douze acres. Un peu au-delà, fur le haut de la montagne, on a une belle vue aux environs de Conftantinople, de Galata, de la mer de Marmora & du Bosphore. Le grand-feigneur y a une maifon de plaifir, que quelquesuns appellent Seray, dont les étrangers font le nom de Serrail.* Tournefort, Voyage du Levant, lettre 15, p. 68. Wheler, Voyage de Grece, t. 1, 1. 2.

A une petite distance de Scutari, il y a dans le Bosphore un écueil, fur lequel eft bâti un petit fort, garni de quelques pièces de gros canon, & appellé la Tour Vierge. Il eft presque au milieu du canal ; & quoiqu'il n'ait pas plus de trente braffes de circuit, & qu'il foit environné de la mer à un demi-quart de lieue tout à l'entour, on y trouve une fontaine d'eau douce.

2. SCUTARI (le cap de ) eft le même que celui qu'on

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