“Le” grand dictionnaire geographique, historique et critique

fion trouvée dans les voyages de Wheler, où on lit: »> le » mont Hélicon étoit autrefois confacré aux mufes par » les Thraciens, & ce fut le pays natal de l'ancien poëte » Héfiode, qui naquit à Afera, ville inhospitaliere, fur » un de fes côtés vers la mer ». Il en fait un double article où il répéte que c'étoit une ville de Béotie; mais il avoue qu'il y a grande apparence qu'Afera & Ascra font la même chofe. Il falloit dire qu'Afera eft une faute d'impreffion, ou n'en point parler du tout. Pour ce qui eft du titre de ville, je prouve ailleurs par l'autorité d'Héfiode même, qu'Ascra n'en étoit pas une, & que ce n'étoit pas même un bon village. Voyez ASCRA.

ASERI. Voyez GESSURI.

ASERIM. Voyez HASERIM.

ASERMUS, village de la Cherfonnefe de Thrace, comme le croit Ortelius Thefaur. L'Auteur de la vie de S. Parthénius en fait mention.

ASEROTH. Voyez HASEROTH.

ASERVAL, lieu de la Palestine. Il en eft parlé au livre de Jofué. La vulgate dit beaucoup mieux Aferfual, que les exemplaires confultés par Ortélius. (Comment. fur Jofué, c. 15. v. 28.) Ce nom veut dire le Parvis de Sual ou la demeure du Renard. On trouve dans l'écriture un canton nommé la terre de Sual près d'Ephra. Les Septante ne lifent pas ce nom. Cette remarque eft de D. Calmet.

ASFACHUS. Voyez ALFAQUES & ESFAGUES. ASFELD, campagne dont Parle Paul Diacre, Longobard. 1. 2, c. 24. Ortelius croit qu'elle doit avoir été quelque part vers la Dacie.

ASFORD, bourg d'Angleterre dans la province du Kentil, a droit de tenir marché public. Etat préfent de

la gr.
Bret, t. I.

ÅSGANGAN, montagne d'Afrique, au royaume de Fez. Voyez AZGANGAN, qui eft l'ortographe de Marmol. Corneille en fait deux articles différens fans néceffité.

1. ASGAR, province d'Afrique au royaume de Fez, felon Marmol, Afrique, t. 2, l. 4, c. 38. Elle commence à la riviere de Burregreg, du côté du couchant; s'étend de l'autre côté à une des montagnes d'Errif, & aboutit en quelques endroits à celles de Zarhon, & de Zalag. Elle a l'Océan au feptentrion, & au midi la riviere de Bunacer; on la nomme Asgar ou Mer fuyante, parce qu'on dit qu'elle étoit autrefois couverte de la mer, qui venoit jusqu'à la ville de Tezar, quarante lieues au-dedans du pays, & qui s'eft depuis retirée & a laiffé toutes ces grandes plaines découvertes, qui font fertiles en moiffons. Elle étoit habitée autrefois d'un peuple riche & puiffant, & avoit plufieurs villes & bourgades qui ont été détruites & rafées; mais quelques-unes depuis longtems font peuplées de Bereberes. Sa longueur eft de 27 ieues du levant au couchant, & fa largeur de 20 du feptentrion au midi. Le grand fleuve Cebu paffe tout au travers; (ce qui eft contraire à ce que dit Baudrand, qu'elle eft entre les rivieres de Cebu & de Lixe.) Du tems de Marmol elle étoit poffédée par les deux plus puiffantes races des Arabes de la Mauritanie Tingitane, qui étoient vaffaux du roi de Fez, & le venoient fervir avec de la cavalerie; car, ajoute-t-il, ils font fort braves; mais pour peu que la guerre tire en longueur, ils retournent chez eux à la premiere occafion, particuliérement s'ils ne trouvent de quoi piller. A préfent cette Province auffi bien que tout le royaume de Fez, eft annexée au de Fez, eft annexée au royaume de Maroc. C'eft la plus riche province d'Afrique, pourfuit Marmol, en bled, troupeaux, laine, beurre, cuirs dont ils fourniffent la ville de Fez, & toutes les montagnes de la province de Rif.

2. ASGAR, grande plaine grande plaine, au midi du royaume de Fez, enclavée dans les diverfes branches du mont Atlas. Elle n'a rien de commun que le nom avec la province d'Asgar. Marmol écrit Azgar, & dit: entre les montagnes du grand Atlas, il y a de vaftes plaines, environnées de plufieurs bois de chênes, de hêtres, & d'autres arbres, & remplies de quantité d'herbes pour les troupeaux; mais il faut fe donner bien de garde des Lions, & refferer le bétail la nuit dans de grands parcs fermés d'épines. Quelques-uns nomment ces lieux les PLAINES D'ONZAR, de JUFET ou de MOCIN; mais le nom le plus commun eft Hamaran & Azgar.

ASGILIA, ifle de la côte de l'Arabie heureuse, dans le golfe perfique, felon Pline, l. 6, c. 28.

ASHBORNE ou ASHBOURN, bourg d'Angleterre en Derbyshire, à l'orient de Derby, fur la frontiére du comté de Staford. Il n'a rien de remarquable que le droit de tenir marché.

ASHBY DE LA ZOUCH, bourg d'Angleterre dans la province de Leicester. On y tient marché public. Etat prefent de la gr. Bret. t. 1.

ASHFORD, bourg d'Angleterre, au duché de Kent, fur la riviere de Sture, environ cinq lieues au-deffous de Cantorbery.

ASHLEY ou ASHLY, riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la Caroline. Elle fe jette dans la mer du nord, vers les 32 d. 45 m. de latitude, conjointement avec celle de Cooper. Elle n'a pas un long cours, & il y a plufieurs habitations Angloifes tout-à-l'entour. Celles du midi font nommées Charles Stad, felon la carte de la Caroline de H. Mol.

ASHTEKAN. Voyez ASCHTIKAN.

ASHWELL, bourgade d'Angleterre dans l'Hérefordshire, à fon extrémité, en tirant vers Cambridge. Cambden croit que c'eft le Magiovinium ou Magioventum d'Antonin, & fon fentiment eft conforme à celui de Gale.

ASIATIQUE, adjectif qui fignifie habitant d'Afie ou qui en tire fon origine. Les Aliatiques, un ftyle Afiatique.

ASIE, grande partie du continent que nous habitons. Quoique nous ayons l'habitude de donner à l'Europe le premier rang fur les trois autres parties du monde, il eft cependant inconteftable que l'Afie eft la plus célebre. Le premier homme y prit naiffance: Le genre humain y fut confervé pendant le déluge: les defcendans de Noé en partirent pour aller peupler les autres parties de la terre. L'Afie eft le lieu où le Tout-Puissant choisit une demeure à fon peuple: le mystère de la Redemption s'y est accompli; c'est le berceau de la Religion Chrétienne : C'eft enfin de l'Afie que nous font venus les arts & les fciences; c'eft là qu'on a commencé à bâtir des maisons & à élever des villes. Elle a été le fiége des plus ancien→ nes & des plus grandes Monarchies.

La longitude de l'Afie eft entre le 45 & le 206 d., felon les cartes des Ruffiens, qui depuis vingt ans en ont découvert les terres les plus avancées au nord - eft. Sa latitude feptentrionale eft depuis le 1. degré jusqu'audelà du 75. La méridionale eft depuis l'équateur jusqu'au 10. degré. Elle eft bornée au nord par la mer glaciale; à l'orient par l'Océan oriental, qui fait partie de la mer du fud, & par un détroit qui la fépare de l'Amé rique; au midi, par la mer des Indes; à l'occident, par l'Europe & l'Afrique. Presque tous les géographes anciens & modernes varient fur les bornes qui féparent l'Europe & l'Afie; beaucoup s'accordent cependant à dire que c'est le Tanaïs, qui eft la même chofe que le Don. On n'est pas fi embarraffé fur les limites de l'Afrique & de l'Afie: on fe réunit à les mettre au grand golfe de la mer rouge avec l'Ifthme qui la fépare de la Méditerannée.

Plufieurs géographes prétendent que l'Afie communique au nord avec l'Amérique. Pierre I, empereur de Ruffie, avoit refolu de faire éclaircir ce doute; mais la mort l'a empêché d'exécuter fon projet.

Les anciens n'appelloient proprement Afie, que ce que nous appellons préfentement l'Afie mineure; mais ils donnerent par la fuite le nom d'Afie à tout ce pays, auquel nous le donnons aujourd'hui. La vraie origine du nom d'Afie vient, fuivant Bochard, des Phéniciens, qui parcourant la mer méditerranée, appellerent Afie la presqu'ifle que nous nommons aujourd'hui Natolie, du mot Etfi, qui, dans leur langue, fignifie au milieu parce que ce pays eft entre l'Europe & l'Afrique. Les Grecs donnerent enfuite le nom d'Afie à tout le continent, joint à cette presqu'ifle, & l'ont appellée la grande Afie ou l'Afie fupérieure, pour la diftinguer de l'autre appellée l'Afie mineure.

DE L'ANCIENNE ASIE.

L'Afie mineure étoit presque ce pays quarré, qui à le Pont - Euxin au nord, la Propontide & la mer Egée à l'occident, la mer Méditerranée au midi, la Syrie & la grande Arménie à l'orient.

L'Afie fupérieure étoit à l'orient de l'Afie mineure, &, au nord de l'Arabie.

Tout ce qui eft entre la Syrie, la Babylonie, le golfe Perfique & la mer Rouge fe nommoit Arabie, nom qu'il conferve encore.

Au levant de l'Afie fupérieure étoit l'Inde, nommée en Latin India, du nom du fleuve Indus; le Gange la partageoit en deux. Ce qui eft à l'occident & au midi de ce fleuve étoit nommé l'Inde en - deçà du Gange; ce qui étoit à l'orient ou au nord s'appelloit l'Inde au-delà du Gange.

Entre cette derniére & l'océan oriental étoit le pays des Sines, qui répond à la partie méridionale de la Chine, & la Serique, qui en eft la partie feptentrionale, étoit à l'orient de la Scythie. Elles étoient féparées l'une de l'autre par cette longue chaîne de montagnes, où l'Oxus, le Jaxarte, l'Inde & le Gange ont leurs fources, & qui fe continue, presque fans interruption, d'occident en orient jusqu'au cœur de la Chine. Ces montagnes, nommées Damafi par les anciens, fervoient de bornes entre les Sines & les Seres, & féparoient l'Afie fupérieure & les Indes d'avec la Scythie.

La Scythie, placée au nord des monts Damafes, étoit bornée au feptentrion par l'Océan Scythique, au levant par la Serique, & au couchant par la Sarmatie Afiatique, & par la mer Caspienne depuis l'embouchure du Wolga, nommé alors le fleuve Rha jusqu'au Jaxarte; ce dernier fleuve achevoit, depuis là jusqu'à fa fource, de terminer la grande Scythie. Une longue chaîne de montagnes, qui s'étendoient depuis les monts Damafes vers le nord jusqu'à l'océan Scythique, & qu'on appelloit alors Imaus, féparoit la partie la plus méridionale de la Scythie en deux autres parts, que l'on diftinguoit ainfi : LA SCYTHIE ENDECA DE L'IMAUS, & LA SCYTHIE AU-DELÀ De l'Imaus.

Les anciens n'ont pas entiérement ignoré les principales ifles qui font autour de l'Afie. Ils ont connu l'ifle de Ceilan, fous le nom de TAPROBANE; Ptolomée dit que devant cette ifle il y en a 1378; ce qui défigne affez bien cette multitude d'ifles que nous appellons Maldives. Il nomme SABADIBA trois ifles que nous appellons les ifles de Sumatra, de Borneo, & de Celebes. Son ifle de JABADIU eft reconnoiffable, en ce qu'elle conferve encore l'ancien nom en celui de Java. J'ai déja remarqué ailleurs que Diu fignifie une ifle. Les ifles MANIOLES de ce même auteur, font les ifles Manilles, que les Espagnols ont nommées Philippines, du nom d'un de leurs Rois; & les trois ISLES DES SATYRES font préfentement les trois principales ifles du Japon; fuppofé que Niphon en foit une.

L'empire des Perfes ayant été détruit par Alexandre, Alexandre, & fes conquêtes étant partagées entre un grand nombre de capitaines, leurs guerres civiles, fuite naturelle de leur jaloufe ambition, donnerent lieu à quantité de révolutions. Ce prince entraîné par fon ambition jusqu'aux rives du Gange, avoit avec lui des perfonnes capables d'informer la postérité de tout ce qu'il avoit découvert ou fait découvrir, & ce fut par lui que l'on commença en Europe à connoître un peu ce qui eft au-delà de l'Indus. Mais il a été en même-temps la caufe de bien des fautes géographiques. Ce qu'Onéficrite & d'autres avoient écrit, comme témoins oculaires, s'étant perdu, plufieurs hiftoriens poftérieurs ont voulu écrire l'hiftoire d'Alexandre, & lorsque les faits, ou les pofitions de lieux leur manquoient, ils les prenoient dans leur imagination. Ceux qui font venus après eux les ont copiés, & ces erreurs fe font perpétuées de fiécle en fiécle jusqu'au tems où des voyageurs exacts ont pris la peine de marquer exactement ce qu'ils voyoient.

Les Romains laifferent les Indes en paix; l'Armenie & tout au plus la Mefopotamie furent à peu près les bornes de leurs conquêtes.

Sous Hadrien, ce que l'empire Romain poffédoit en
Afie fe réduifoit à trois grandes contrées, que l'on ap-
peloit l'ORIENT, le PONT & l'ASIE.

L'ORIENT comprenoit treize provinces; favoir:
L'Ifaurie,

La Palestine,

Depuis Conftantin le grand, jusqu'à l'empire d'Arcadius & d'Honorius, cette diftribution de deux de ce provinces de l'empire Romain en Afie, reçut quelque changement.

Le diocéfe d'Orient, qui n'avoit eu que treize provinces, en eut quinze; savoir,

Au lieu de huit provinces que le diocéfe de Pont avoit eues fous Hadrien, il en eut dix fous Conftantin, & onze fous Arcadius & Honorius ; favoir,

La Galatie,
La Bithynie,
La Cappadoce premiere, L'Armenie premiere,
La Cappadoce feconde, L'Armenie feconde
La Paphlagonie, La Galatie falutaire.

Le Pont Polemoniaque,
L'Hellespont,

Et l'Honoriade nommée ainfi du tems & en
l'honneur d'Honorius.

Ces trois diocéfes, conjointement avec ceux de Thrace & d'Egypte, font ce qu'on appelle les cinq diocéfes qui étoient fous le préfet du Prétoire d'Orient.

Il s'en faut bien que les Romains ayent autant contribué que les Grecs à éclaircir la géographie d'au-delà de l'Euphrate & du Tigre. Pline lui-même n'en parle guères que fur les mémoires d'Onéficrite & autres auteurs contemporains d'Alexandre, dont les ouvrages fubfiftoient encore de fon tems. Le commerce fit connoître un peu les côtes méridionales de l'Afie: des vaiffeaux qui partoient de la Mer Rouge ou du golfe Perfique, & alloient trafiquer jusqu'au golfe de Bengale, nommé alors le golfe du Gange, en rapporterent des connoiffances peu exacfi nous en jugeons par les tables de Ptolomée.

DE L'ASIE DU MOYEN AGE.

Les Scythes, retenus longtems au-delà de l'Oxus, par la puiffance des Perfes & des princes alliés ou tributaires de cet empire, franchirent enfin cette barriere & inonderent ce que l'empire Romain avoit poflédé en Afie. Leur pays que nous appellons la Tartarie, ne nous est connu que depuis que l'on a traduit dans les langues de l'Europe les ouvrages de quelques géographes Arabes & de quelques hiftoriens de cette nation. L'Afie y paroît une nouvelle terre. Voici les principaux pays qu'ils nous y découvrent; cette longue chaîne de montagnes, que Prolomée nomme Imaus, eft appellée GEBEL CAF. Entre elle & le Wolga à l'orient de ce fleuve, entre le 51 & le 56 d. de latit. eft la GRANDE BULGARIE: àl'orient de cette

montagne eft la GRANDE HONGRIE, qui s'étend jusqu'au delà de l'Ittisch, & qui confie à la VALAQUIE. Ces noms font affez voir que les pays de ce nom que nous avons en Europe, ont reçu leur nom des colonies qui font forties de ces pays. Le CAPCHAC, grand pays, eft entre ceux que je viens de nommer & la Mer Caspienne, qui le borne au midi. Le pays des GETES le borne à l'orient, & le WOLGA à l'occident. A l'orient de la Mer Caspienne, le long de l'Oxus & du Jaxarte, nommés par les Arabes Gihun & Sihun, eft le MAVARALNAHAR, nommé aufli ZAGATAY, qui a au midi l'INDOSTAN, à l'orient le TURKESTAN & le pays de TURK-HEND, & au nord le Capchac & le pays des Gétes. A l'orient de ces derniers eft le MOGOLISTAN, c'eft-à-dire le pays d'où partirent enfuite les Mogols, qui pafferent dans les Indes, & qui les ayant conquifes y fonderent l'empire, dont le fouverain eft aujourd'hui connu fous le nom de Mogol. Au bord de l'Océan oriental, aux deux côtés du fleuve Amor ou Amoer, eft le CARACATHAY OU PAYS DES CALMACS; la partie feptentrionale de la Chine, vers Pekin & la grande muraille, eft le CATHAY. La partie méridionale eft le MANGI.

La Perfe y perd le nom de presque toutes les provinces. La Médie y devient le GILAN & le MASENDRAN. L'Hir canie y eft le CORASAN & partie du CARISME. L'Affyrie eft le CURDISTAN. La Babylonie y eft l'IRAC. La Parthie y eft IRAC-AGEMI. La Perfide ou Perfe propre y eft le FARS, & ainfi des autres provinces.

Avec le tems les Tartares ou Scythes fe font emparés de tous les plus puiffans royaumes d'Afie. Les Mogols ont foumis les Indes; & les Turcs ont conquis tout ce que les Romains poffédoient en Afie. Les Tartares font maîtres de la Chine: un Tartare eft encore actuellement occupé à la conquête de la Perfe, qu'il a presque entierement enlevée à la famille royale, qui eft elle-même de race Scythique.

DE L'ASIE MODERN E.

Sanfon, Introd. à la Géog. part. 2, l. 2, p. 61, dit que l'Afie a plufieurs états fouverains; les plus connus font au nombre de XL ou environ, entre lesquels il y a iv empires entiers; partie de deux autres empires; xxx1 royaumes principaux & trois dominations établies par les Européens. Enfin, outre ces états, il y a plufieurs peuples vagabons.

Les Iv empires entiers font, la Perfe, le Mogol, la Chine & le Japon.

Les deux autres qui n'y font compris qu'en partie, dont les principaux corps font en Europe, font celui de la Turquie & celui de la Moscovie.

Les xxxi royaumes principaux, dont il y en a xxiv en terre ferme; favoir,

D'Yemen & de Fartach, dans l'Arabie.

De Vifapour, de Golconde, de Bisnagar, de Calicut & de Cochim, dans la presqu'ifle de l'Inde, deçà le Gange.

L'ASIE a

De Siam, de Camboje, d'Ava ou Pégu, d'Aracham, d'Acham, de Tunquin, de Cochinchine & des Jaos, dans la presqu'ifle de l'Inde, delà le Gange.

De Barantola ou Laffa, de Necbal, de Cogue au grand Thibet, de Tanyu, du petit Thibet, de Kasghar, de la Corée, de Samarcand & de Belch, dans la grande Tartarie. De Mingrelie & d'Imeriti, dans la Georgie. Et vii dans les Isles; favoir, Des ifles Maldives,

De Candi, dans l'ifle de Ceylan.

D'Achem, de Materan & de Borneo, dans les ifles de la Sonde.

De Macaffar & de Ternate, dans les ifles Moluques. Les III dominations établies par les Européens, font, Des Caftillans dans les ifles Philippines.

Des Portugais à Goa, & fur plufieurs côtes des Indes. Des Provinces-Unies ou Hollandois, à Batavia, dans l'ifle de Java & fur plufieurs côtes des Indes. Entre les peuples vagabons & indépendans, les plus fameux font,

Les Bengebres & les Béduins, dans l'Arabie, Et les Tartares Kalmuks ou Kalmaks, qui vivent indépendamment par Hordes.

Les principales RELIGIONS de l'Afie, font le judaïsme, le chriftianisme, le mahométisme & le paganisme. Les deux dernieres y font dominantes & ont le plus d'étendue. Les deux autres y font fujettes; car ce qu'il y a de pays où les chrétiens dominent n'eft pas confidérable pour fon étendue.

Les LANGUES générales que l'on parle en Afie, font au nombre de fept, dont quatre font naturelles; favoir, l'arabe, la perfane, la tartare & la chinoise; trois font étrangeres, qui lui viennent d'Europe, la latine & la Teutone.

que

grecque,

L'Afie femble avoir moins de langues particulieres les autres parties du monde ; les grands empires qui s'y font établis à diverfes fois, ayant tâché d'introduire l'uniformité de langue dans leur étendue. Il ne laisse pas néanmoins d'y en avoir plufieurs, entre lesquelles on peut remarquer les langues japonoife, malabare & malaye.

L'Afie eft fi étendue que l'air ne peut être le même par tout. Vers le nord il eft très-froid, tempéré au milieu, & brûlant vers la Zone-Torride. Je renvoie le détail du climat & des productions à chaque article. J'ajoute ici la table des divifions de cette partie du monde, dreffée par MM. Sanfon. Je n'y change rien, quoiqu'elle ait befoin d'être rectifiée; par exemple à l'endroit où ils font deux villes différentes de Caramid & de Diarbekir, qui font la même fous différens noms. Les noms y font aufli écrits diversement mais fi je les avois réformés, ce ne feroit plus la table de Sanfon que je donnerois, ce feroit la mienne. J'ai déja averti qu'en donnant les tables de cet auteur & celles du P. Brier, je n'en voulois garantir l'exactitude d'aucune.

Divifions de l'ASIE.