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2. ASTURA. Servius, expliquant ce vers de Virgile, nommé Oppidum, bourg ou petite ville. Le nom moAneid. l. 7, v. 801. derne de la riviére & de l'ifle eft le même que l'ancien, felon le P. Hardouin. Magin, dans fa carte particuliére de la campagne de Rome, nomme la riviére Aftura mais fans ifle. Seulement à l'embouchure de l'Aftura eft une espéce de presqu'ifle, fur laquelle eft fitué le bourg d'Aftura, qui tient la place de l'ancien. Baudrand obferve que Cicéron fut tué par les foldats de Marc-Antoine près de-là, fuivant Léandre Alberti. Cet auteur qui eft moderne, n'étoit pas un témoin à alléguer pour un fait fi ancien; il falloit citer Plutarque, qui dit que Ciceron fe réfugia à Aftura, & s'y embarqua pour Caiete, où il avoit une autre maifon, & ce fut près de ce dernier lieu qu'il fut affaffiné. Dacier exprime l'Aftura de Plutarque par ASTYRE dans toute fa traduction de la vie de Ciceron par cet auteur.

ne,

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Qua Satura jacet atra palus, obferve que quelques-uns lifoient de fon tems Afturia; en ce cas, le poete a employé le mot Palus, marais, pour celui de flumen, riviére; car affez près de Terra cine eft la ville Aufturia, & une riviere de même nom. Il n'étoit pas néceffaire de rien changer; car Strabon, 1. 5, p. 232, dit Stora Eropas morais, au lieu que PliI. S c. 5, nomme cette riviere Aftura, avec une ifle de même nom. Feftus, in voce STURA, dit: Stura eft une riviére que quelques-uns nomment Astura. Ce que Servius appelle une ville Oppidum, ne paroit pas différent de l'ifle. Plutarque, dans la vie de Ciceron, dit, en parlant de cet orateur, & de fon frere Quintus, ils réfolurent de paffer à Aftura, qui étoit une maifon de campagne que Ciceron avoit au bord de la mer. Ciceron en parle lui-même plus d'une fois. Je crois (écrit-il, 1.6, Epift. 19, à Lepta) que je demeurerai quelquetemps de plus à Aftura, afin de l'attendre. Il écrit auffi à Atticus (1. 13, Epift. 26.) dans les conjonctures préfentes je n'ai pas un feul endroit où je puiffe être plus commodement qu'à Aftura. Il femble que cette maifon de campagne étoit dans l'ifle; car dans une autre lettre au même ami, l. 12, Epift. 19, il dit; c'eft ici un lieu agréable, dans la mer même, & que l'on peut voir d'Antium & de Circeii. Il s'y forma apparemment un village ou un bourg, qui eft le même que Servius a

ASTURES<

TRANSMONTANI

AUGUSTANI

ASTURES, peuple ancien d'Espagne, où il habitoit
à peu près le pays nommé aujourd'hui l'Afturie; ils ti-
roient leur nom d'Aftur ou d'Aftyr, cocher de Memnon,
comme le prétend Silius Italicus; mais il y a bien de
l'apparence que le peuple Aftures & la contrée Afturia
font ainfi nommés de la riviere Aftura. Voyez les arti-
cles ASTURIE & CANTABRES, car l'Afturie de Santillane
étoit en partie dans la Cantabrie; mais l'Afturie des an-
ciens entroit dans le royaume de Léon, & c'eft dans ce
royaume qu'il faut chercher les Aftures d'Augufte, dont
la capitale Aftorga, nommée anciennement Afturica
Augufta, n'eft plus préfentement dans l'Afturie. Le
P. Briet distribue ainfi ce peuple :

Lucus Afturum, aujourd'hui Oviedo,
Flavionavia Paficorum, aujourd'hui Avilles, felon d'autres, Bilbao,
Pelontium Lingonum ou Lingorum, aujourd'hui Aplans ou Ablans,
Laberris, aujourd'hui Pennaflor ou S. Salvador,

Le mont Vindius, aujourd'hui le mont des Afturies,
L'Aftura, riviere, aujourd'hui Aftario ou Afturio.

Afturica Augufta, aujourd'hui Aftorga,

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Legio VII. Germanica ou Gemina, aujourd'hui Léon,
Interamnium Flavium, à préfent Pontferrada
Brigaetium Brigacinorum, à préfent Brigantia, (Birviesca)
Lanciatum, peut-être Manfilla,

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Bedunia, peut-être Puebla de Sanabria
Nemetobriga Tiburonum, ou Nuez, ou Torbes.

ASTURICA AUGUSTA, ancien nom d'ASTORGA.
Voyez ce mot.
ÁSTURICANI, peuple ancien de la Sarmatie, en
Afie, felon Ptolomée, I. 5, c. 9.

ASTURIE, felon l'état préfent de l'Espagne, t. 1, p. 293. Province d'Espagne, avec titre de principauté, enclavée entre la vieille Čaftille, le royaume de Leon, la Galice & la Biscaye. Elle a la Bifcaye au levant, la vieille Caftille & le royaume de Léon au midi, la Galice au couchant, & l'Océan au nord; fa longueur eft d'environ 48 1. & fa largeur de 18. Elle tire fon nom de la riviere Aftura, qui lave les murailles de la ville d'Aftorga, qui en étoit autrefois la capitale. L'Afturie anciennement étoit beaucoup plus grande qu'elle n'est aujourd'hui fuivant Cellarius, Geogr. Ant. l. 1, c. 1. Le peuple fe nommoit Aftures; & quoiqu'il paroiffe avoir été diftingué en douze petits peuples, on le divifoit principalement en Tranfmontani & Augufiani. Les premiers habitoient la partie feptentrionale, & les derniers la partie méridionale, où Augufte les avoit fait descendre pour les civilifer. Les géographes ne conviennent pas fur le nombre des villes que l'on doit attribuer aux Transmontani. Ptolomée leur donne Lucus Afturum, aujourd'hui Oviedo & Libunca, en quoi il eft fuivi par Mela; mais Voffius & Gronovius, au lieu de Libunca, fubftitue Ivia. Mela leur donne en outre Naga & très - Are; mais Pline place Naga dans l'endroit où l'on met communement Novia, & Ptolomée donne Naga Neefia aux Cantabres les plus proches de la mer. L'opinion de Mela femble néanmoins préférable.

On ne trouve pas la même dificulté pour les villes d'en
deçà les Monts. Ptolomée en compte fept, favoir,
Augufta colonia, ou Afturica colonia, aujourd'hui
Aftorga.

Legio VII. Germanica, ou plutôt Gemina,
Lancia ou Lanciatum

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Vallata,

Interamnium Flavium,
Brigæcum ou Brigecum, &
Bergidum.

Toutes ces villes fe trouvent marquées dans l'itinéraire
d'Antonin, fur les routes de Braga à Aftorga, & de Tar-
ragone à Sarragoce.

La ville capitale des peuples Aftures étoit Aflurica Co-
lonia, dont différentes médailles anciennes font men-
tion. Gruter, p. 193, n. 3, en donne deux, fur lesquelles
on lit: PROVIN. HISPANIA CITER. ASTURIA ET GAL-
LAECIARUM; & pag. 426, n. 5. PER ASTURICAM ET
GALLAECIAM. Le P. Hardouin en rapporte une autre avec
cette inscription: COL. ASTURICA AUGUSTA; & Holste-
nius en cite une, en laquelle on trouve l'addition du mot
Amakur de cette forte; COL ASTURICA AMAKUR Au-
GUSTA; ce qui femble confirmer le fentiment de Ptolo-
mée, qui place Afturica Augufta chez les Amaci.

Aujourd'hui, fuivant l'état préfent de l'Espagne, t. 1, p. 293; l'Afturie eft divifée en deux parties fort inégales; la premiere, qui eft à l'occident & la plus grande, s'appelle l'Afturie d'Oviedo ; & la feconde, qui n'eft pas la quatrième partie fi grande que l'autre, s'appelle l'Af turie de Santillana, portant l'une & l'autre le nom de leur ville capitale.

Le pays eft raboteux, couvert au midi par de hautes montagnes, qui font comme des branches des Pyrennées, & le féparent des royaumes de Léon & de la vieille Castille. Toutes ces montagnes font couvertes de vaftes forêts; le terroir ne laiffe cependant pas de produire affez de bled, beaucoup de fruits & d'excellent vin. L'air y eft paffablement bon. On y trouve plufieurs mines d'or, de chryfocolle, d'azur & de vermillon. Mais ce qu'il y a de plus remarquable ce font les chevaux, dont la bonté & la viteffe ont été fi eftimées dans l'antiquité, que les Romains les préféroient à tous les autres chevaux d'Espagne.

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Les habitants y font finceres, braves, généreux, appliqués, laborieux, mais un peu ruftiques. On peut regarder l'Afturie comme le berceau de la monarchie Espagnole. Les Vifigots, ou Espagnols, s'y retirerent dans le temps des conquêtes des Maures, en reffortirent fous la conduite de Pelage & chafferent les barbares de toute l'Espagne. Mais rien ne releve tant les avantages de cette province, que d'avoir l'honneur d'être l'appanage des fils aînés des rois d'Espagne, qui en portent le nom & les armes. Ses villes principales fe reduifent à Oviedo,

à Santillana & à S. Ander.

Il n'y a qu'un Evêché dans cette province; favoir, celui d'Oviedo, qui releve immédiatement du S. Siége.

ASTURUM LUCUS, c'eft-à-dire le bois où les Astures faifoient leurs cérémonies religieufes. OVIEDO est préfentement en cet endroit. Voyez ce mot.

ASTY; c'eft la même chofe qu'ASTU, la derniere voyelle pouvant être exprimée par un y ou par un u. Diodore fait mention d'un village d'Egypte de ce nom, & il étoit voifin de Canope, à ce que dit Etienne le géographe. Ortel. Thefaur.

ASTYANENA, contrée d'Afie. Il en eft fait mention dans le Code, l. 1, Tit. de Magift. Milit

ASTYENTES. Quelques vers de Mimnermus, rapportés par Strabon, l. 14, p. 634, font mention d'une riviere de ce nom; & le fens de ces vers méne naturellement à croire que cette riviére étoit entre Colophone & Smyrne.

ASTYGIS, ou ASTIGI, ville des Turdetains, dans l'Espagne Betique, felon Ptolomée, 1. 2, c. 4; mais Pline qui écrit toujours Afligi, fournit trois villes diftinctes à peu près de même nom.

1. Entre le fleuve Bætis, aujourd'hui le Guadalquivir, & la mer, il met entr'autres villes ASTIGI, furnommée JULIENSES. On croit que c'eft préfentement ALHAMA, ville fituée entre Grenade & Malaga. C'eft le fentiment de Martin de Roas, cité par le P. Hardouin.

2. LA COLONIE D'ASTIGI, furnommée Augufta Firma, Afigitana Colonia, cognomine Augufta Firma. Il la met précisément fur le Xenil. C'eft préfentement la ville d'ECIJA, OU EXIJA. Voyez cet article EXIJA.

3. ASTIGI l'ancienne. Martin de Roas, cité par le R. P. Hardouin, croit qu'elle étoit entre Exija & Eftepa, & que ce lieu fe nomme préfentement ALHAMEDA. Mes cartes ne le marquent point.

1. ASTYPALEA, ifle d'Afie dans la Mer Egée, felon Ptolomée, l. 5, c. 2, & Strabon, l. 10, p. 488. Cicéron, de natura Deor. l. 3, c. 18, dit qu'on y rendoit les honneurs divins à Achille. Etienne de Byfance nous apprend que cette ifle, l'une des Cyclades, étoit nommée Pyrrha, lorsque les Cariens la poffédoient, qu'elle eut enfuite celui de Pylaa; & enfin qu'on la nomma la Table des dieux, à caufe de fa beauté, Otv ręάxilα. On l'appelle à préfent Stampalie. C'eft apparemment la même qu'il femble distinguer, & qu'il met entre les ifles de Rhode & de Créte. Il y avoit une ville de même nom.

2. ASTYPALÆA, ville de l'ifle de Cos, felon le même Etienne.

3. ASTYPALÆA, ville de l'ifle de Samos, felon le

même.

4. ASTYPALEA, promontoire de Gréce dans l'Atti-
felon Strabon, l. 9, p. 398.

que,

lavicille ville Pala Mindus, & la nouvelle Néapolis. Le voifin de la premiere eft nommé à caufe de cela, Astypalaa par Strabon,

cap

1. ASTYRA. Voyez ASTURA 2.

2. ASTYRA, ou ASTYRE, ville de l'Eolide, felon Pline, 1.5, c. 30, qui dit qu'elle ne fubfiftoit plus de fon tems. Strabon, l. 13, p. 591, la nomme Aftyra, orum au pluriel, & en parle comme d'une ville détruite. Pomponius Mela, 1. 1, c. 18. Scylax de Cariande, Peripl. p. 35, & Etienne en font auffi mention.

3. ASTYRA, village de la Troade, près du mont Ida; auprès de ce village étoit un bois confacré à Diane Afty

réne.

4. ASTYRA, ville de Phénicie, dans le voifinage de. l'ifle de Rhode, felon Etienne le géographe.

5. ASTYRA, felon le même, contrée d'Italie; c'eft la même chofe qu'Aftura 2, où Plutarque dit que Cicéron avoit une maifon de campagne.

ASTYRON, ville au fond de la Mer d'Illyrie. Strabon, 1. 1, p. 46, dit qu'elle fut bâtie par les Argonautes, & nommée Polas par les Colques. Voyez au mot JULIA l'article JULIA PIETAS. Voyez POLA.

ASUADA, ville de la Palestine, felon les notices de l'Empire, Sect. 21.

ASUAGA, ou ASSUAGIGA. Ortélius dit que c'eft de ces deux manieres fe trouve écrit le nom d'une ville que d'Afrique, de laquelle parle S. Auguftin; mais il ne dit point dans quel livre. Je crois qu'il faut lire Ausvaga, ou Auzagga. Voyez AURAGA.

ASUAN. Voyez AssUANA.

ASUCIANDÆ, peuple de la Sarmatie en Afie, felon Pline, l. 6, c. 7, ou plutôt, felon les éditions de cet auteur, qu'Ortélius a pu confulter, car les manuscrits portent Authiande, felon le témoignage du P. Hardouin, qui a raifon d'avouer que ce nom n'eft pas moins barbare, ni plus connu que celui auquel il le fubftitue. Cette nation étoit près des Palus Méotides.

ASUGA, petite ville d'Afrique, dans le royaume d'Ambiam en Abiffinie, fur la riviere qui fort du lac de Xaflan, à quelques lieues de la ligne du côté du midi.

Baudrand a pris cet article des cartes de Sanfon, qui font auffi vicieuses fur cette partie de l'Afrique que celles des auteurs qui l'ont précédé. Comme il s'en faut au moins fept degrés que l'Abiffinie ne s'étende jusqu'à l'équateur, elle ne fauroit avoir de ville au midi de la ligne. La preuve eft claire.

ASULANI, peuple d'Italie : c'eft encore un nom de la façon des copiftes ou des anciens éditeurs de Pline; car il faut lire AFFILANI, qui étoient les habitans d'AFFILE. Voyez ce mot,

ÁSUM, ville de l'ifle de Crète, felon Pline, 1.4, c. 12; c'eft la même qu'Etienne nomme Asos, & de laquelle Jupiter prenoit le furnom d'Asius.

ASUNGEN: Corneille dit Afuga; Baudrand & De l'Ifle difent Afungen, lac de Suéde, dans la partie orientale de la Weftrogothie, presque aux confins de la province de Smalande. Il en fort une riviere qui fe joint à une autre, avec laquelle elle va fe perdre dans la Mer de Dannemarck, près de Falkenberg vis-à-vis de l'ifle d'Anholt.

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ASUOREMIXTENSIS. La notice épiscopale fait mention d'un fiége épiscopal de ce nom en Afrique, dans la Mauritanie Sitifenfe. L'édition de Schelitrate porte Æmilius Afuoremitenfis.

ASYLA, ancienne ville d'Espagne au pays des Turdetains, felon Ptolomée, l. 2, c. 4. Molet conjecture que c'est aujourd'hui MEDINA SIDONIA.

Le mot ASTU, comme je le remarque ailleurs, fignifie ville, & Palaa fignifie ancienne; ainfi Aftypalea ou la vieille Ville eft un nom qui a pû être commun à beaucoup de villes, qui en avoient un autre qui leur étoit propre. Par exemple, Strabon, 1. 14, p. 687, parlant d'Aftypa- ASYLE, lieu établi pour fervir de refuge aux crimilée dans l'ifle de Cos, dit que la ville que les habitans de nels qui s'y retirent. Les nations les plus anciennes ont eu la ville de Cos habiterent premierement fut ainfi nom- des lieux d'afyle, qu'elles appelloient runa, c'est-à-dire mée Astypalea, qu'elle étoit dans un autre lieu, qu'on la lieux où il n'étoit pas permis d'arracher un criminel. Queltransporta enfuite près de la mer, qu'enfuite à caufe ques-uns ont cru qu'aux étoit pris pour rupa, qui vient d'une fédition ils la quitterent pour aller habiter celle qui de l'a privatif & de rúguv, tirer. D'autres le dérivent de l'a eft près du promontoire Scandalion, à laquelle ils donne- & de ruan, dépouille, parce qu'il n'étoit pas permis de rent le nom de l'Ifle. Ce fut proprement alors que la pre- dépouiller ceux qui s'y étoient retirés. Cette derniere miere place où cette ville avoit été, & où il refta peut-être étymologie s'accorde avec le mot hébreu, butiner, déencore quelques habitans, mérita le nom d'Aflypalaa, pouiller. D'autres difent encore qu'on vient de l'hébreu ou de vieille Ville. Strabon, p. 658, met de même un pro-, lieu planté d'arbres, un bois : car les bois, felon ce montoire qu'il nomme Aftypalaa, & un autre nommé vers de Virgile, Æneid. l. 8, v. 342, ont quelquefois Zephyrion, fur la côte du continent, dans la Carie, & fervi d'afyle: dans le territoire de Minde. Cela vient de ce qu'il y avoit

Hinc

Hinc Lucum ingentem, quem Romulus acer Afylum
Retulit & gelida monftrat fub rupe Lupercal, &c.

Mais il eft conftant que les temples ont été plus fouvent des afyles que les bois, & c'est ce qui a fait dire à TiteLive, 1. 35, c. 51, Ea religione,& eo jure fancto, quo funt templa, que afyla Graci appellant. Il eft difficile d'en trouver l'origine. Quelques-uns prétendent que Cadmus les établit le premier: mais il n'a paru que vingt-cinq ans après la mort de Jofué, & les afyles étoient alors établis parmi les Israëlites. Romulus les établit auffi.

Les afyles des Payens ouvroient une retraite affurée aux crimes les plus énormes. Ceux que Dieu avoit permis dans la loi n'étoient accordés que pour les meurtres commis involontairement.

L'autel étoit un lieu d'afyle pour les prêtres qui avoient tué involontairement pendant le tems qu'ils étoient occupés aux facrifices; mais il ne falloit pas qu'ils y demeuralfent attachés; ils devoient fe faire conduire avec une escorte dans une des villes d'Afyle. Ces villes étoient au nombre de fix dans la terre de Chanaan, favoir, Betzer, Ramoth, Golan, que Moife avoit choifies en deçà du Jourdain (Deut. c. 4, v. 41, 43), & Kedee, Sichem & Kiriath-Arba, autrement Hebron, choifies par Jofué, c. 29, v. 7, au delà de ce fleuve. Dieu en avoit promis encore trois autres aux Israëlites (Deut. c. 19, v. 8, 9) pour le tems qu'ils feroient en poffeffion de la terre promife, fous la condition qu'ils feroient fidéles à fes ordonnances. Mais ils empêcherent, felon les apparences, l'effet de ces promeffes par leur défobéiffance, puisque l'écriture fainte ne fait aucune mention de ces villes. Les quarante-deux villes des Lévites pouvoient encore fervir de refuge à des homicides; mais il y avoit trois différences notables entre ces quarante-deux & les fix premieres: celles-ci étoient obligées de recevoir un homicide; elles ne pouvoient rien exiger pour la demeure, & adinettoient ceux qui connoilfoient leur droit & ceux qui ne le connoiffoient pas celles-là au contraire pouvoient refufer l'homicide, faire payer le tems du féjour, & ne mettoient point en fûreté ceux qui ne connoiffoient pas leur droit.

:

Les Rabbins fur ce paffage, Parabis tibi viam, difent que le Sanhedrin ou les magiftrats devoient avoir foin des chemins qui conduifoient à ces fix villes, & les tenir libres, de façon que l'homicide ne trouvât aucun empêchement qui pût l'arrêter dans fa fuite; qu'ils devoient établir les ponts néceffaires, donner à chaque chemin la largeur de trente coudées, faire mettre dans les carrefours des poteaux qui indicaffent la route qu'il falloit prendre pour arriver à l'afyle, & tous les ans le quinziéme du mois Adar, qui eft le 7 de février, envoyer des gens pour travailler au rétablissement des chemins que les pluies de l'hiver pouvoient avoir gâtés.

Pendant que l'homicide alloit de l'afyle au juge, ou qu'il retournoit du juge à l'afyle, il étoit permis à celui qui vouloit venger le mort de le tuer impunément; c'est pour cela qu'on le faifoit toujours accompagner par trois perfonnes capables, par leur prudence, d'appaifer celui qui le pourfuivoit. L'homicide lui-même pouvoit s'excufer, ce que l'on tire de ce paffage 17, qui peut être rendu en ce fens : Et hac eft res percufforis, ou hec eft oratio percufforis. (Deut. c. 19, v. 4.) Le plus proche héritier pouvoit feul prendre le titre de vengeur. Il pouvoit impunément tuer un homicide volontaire : mais s'il ne fe trouvoit aucun héritier, ou que cet héritier ne pût, ou ne voulût pas être le vengeur, les juges prenoient alors fa place; car quelque chofe que l'on pût offrir, rien ne pouvoit empêcher la mort de l'homicide volontaire.

Pour examiner le crime on retiroit l'homicide de la ville d'afyle, on l'amenoit devant les juges du lieu où le meurtre avoit été commis. S'il étoit convaincu d'homicide volontaire, on le faifoit mourir fur le champ; mais s'il paroiffoit qu'il l'eût commis involontairement, on le renvoyoit avec une escorte à fon afyle. La fûreté ne fe trouvoit pas feulement dans l'enceinte de la ville, les dehors & tout le territoire dont les bornes étoient marquées en faifoient partie, & l'homicide pouvoit y demeurer fûrement jusqu'à la mort du fouverain pontife, jour auquel il pouvoit retourner dans fa ville & aller de meurer dans fa maifon. (Jof. c. 20, v. 6. Num. c. 35, v.

25.) De cette façon, quoique l'homicide eût la vie fauve & fût renvoyé abfous, il ne laiffoit pas de fouffrir une espéce d'exil qui fervoit à l'humilier, & donnoit le tems au vengeur d'appaifer fa colere. ( Maf. in Jof. xx. Les juges de l'Areopage en ufoient à peu près de la même maniere, en condamnant à une année d'exil le meurtrier.

On obferve que les meres des prêtres fourniffoient l'entretien, le vivre & le vêtement à ceux qui étoient ainsi en exil, afin de le leur rendre plus fupportable, & d'empêcher qu'ils ne fouhaitaffent la mort du prêtre. Voyez REFUGE.

L'ASYLE DES PERSES, lieu particulier de la Perfe. Pline, 1. 6, c. 27, en fait mention à l'occafion du ruiffeau Hedypnus qui couloit auprès, & qui alloit enfuite fe perdre dans l'Eulée.

ASYPHUS, montagne d'Afrique, dans la Marmarique, felon Ptolomée, 1. 4, c. 5.

ATABULI, peuple de l'Ethiopie, peu loin de l'ifle de Meroé, felon Pline, l. 6, c. 30.

ATABYRIA. Pline, 1.6, c. 31, dit que c'eft un des anciens noms de l'ifle de Rhode.

1. ATABYRION, montagne de l'ifle de Rhode, felon Etienne le géographe; Strabon, 1. 9, la nomme Atabyris: mais Berkelius prétend que le nom fourni par Etienne eft le véritable, & il allégue pour preuve Diodore de Sicile, 1.5, Pindare, Olymp. 7, Apollodore & autres auteurs.

2. ATABYRION, montagne de Sicile, felon Timée, cité par le même Etienne. Čluvier met cette montagne au nombre des lieux dont on ne fait pas trop bien la position. Mais Polybe, 1. 9, éclaircit le doute, en difant qu'il y avoit une montagne de ce nom auprès d'Agrigente. ATABYRION, ville de Perfe, felon Etienne.

3.

4. ATABYRION, ville de Phenicie, felon le même. Berkelius foupçonne que c'eft la même ville de Célésyrie dont parle Polybe, 1.5.

ATABYRIS. Voyez ATABYRION I.

1. ATACAMA, felon Rogers, Supplém. p. 62, port de mer dans l Amérique méridionale, au Perou, fur la côte de la Mer du Sud, fous le 22 d. 30' de latitude fud, à quinze lieues de Rio de Lora. Cependant Frefier, dans fon voyage de la Mer du Sud, p. 249, qui avoue n'y avoit pas abordé, prétend qu'Atacama eft quarante lieues dans les terres, & que le port fe nomme Cobija. De l'Ifle, dans fa carte du Perou, eft un de ceux qui mettent Atacama fur le bord de la mer; le P. Feuillée, dans la carte de fon voyage, la met de même.

2. ATACAMA, montagne entre la ville & le défert de ce nom.

3. ATACAMA, grand défert, à l'extrémité méridionale du Pérou, au nord du Chili, entre la Mer du Sud à l'occident, & les Andes à l'orient. Depuis Copiapo, port du Chili, jusqu'à Atacama dans le Pérou, dit Frefier, le pays eft fi aride que les mules y périffent faute d'herbes & d'eau : il n'y a pendant quatre vingt lieues qu'une riviere qui coule depuis le lever du foleil jusqu'au coucher, peut-être à caufe que cet aftre fond la neige, qui fe géle de nouveau pendant la nuit ; les Indiens l'appellent Anchallulac, c'est-à-dire Hypocrite. Ce font ces terribles montagnes qui féparent le Chili & le Perou, où le froid eft quelquefois fi violent qu'on y meurt gelé, d'où, felon quelques hiftoriens, eft venu le nom de Chili, qui veut dire froid; au delà de ces montagnes le pays est fort tempéré. On lit dans l'hiftoire de la conquête du Chili, que les premiers Espagnols qui les pafferent, y moururent gelés debout avec leurs mules. On a découvert un chemin plus commode en fuivant la côte de la mer. Cette côte depuis Atacama jusqu'à Copiapo n'est pas à beaucoup près fi déferte que l'intérieur du pays. On y trouve même quelques ports. Voici la description & les gifemens que j'en trouve dans le Supplément du voyage de Rogers, p. 62.

Depuis Atacama jusqu'à la baye de Meffillones il y a cinq lieues nord-eft & fud-oueft. Sur la pointe eft unc montagne qui reffemble à un pain de fucre, & au nord une autre plus petite. Cette baye eft profonde à fon ancrage vers l'eft, mais l'entrée court nord & fud. On peut mouiller au fud de la pointe près d'un gros rocher, fur 15 braffes d'eau & un fond net. La baye d'Atacama court d'un cap à l'autre, nord-quart au nord-eft & fud-quart au Qqq

S

Tome I.

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fud-oueft, & celle de Meffillones eft au milieu. De la pointe de cette derniere baye au cap Morreno, qui eft fous le 23 d. de latitude méridionale, il y a huit lieues, cours nord quart au nord-eft, & fud fud quart au fudoueft. La terre de ce cap eft haute, & au nord-eft il y a une rade près d'une petite ifle: on trouve auffi un havre fort commode, quoiqu'étroit, & où l'on peut donner la caréne. Il faut fe tenir loin du cap autant qu'il eft poffible, à caufe des rudes bouffées qui en tombent

23

Du cap Morreno à celui de S. George, qui eft fous le d. 45 de latitude méridionale, il y a quinze lieues, cours nord-quart au nord-eft & fud quart au fud-oueft. Entre ces caps il ya une grande baye, qui eft dangereufe fi le vent foufle du fud-eft, parce qu'il y donne à plomb. En cas que l'on foit forcé d'y toucher, il faut mouiller fous le cap de S. George, où l'on a vingt-cinq braffes d'eau fur un fond de bonne tenue, & où il n'y a point de danger qui ne paroiffe, quoique la mer y roule. Du cap de S. George à la baye Notre-Dame, il y a vingt lieues, cours nord-nord-eft & fud-fud-oueft, la terre eft haute & montagneufe; mais il n'y a point d'habitans, ni même de bonne eau, jusqu'à fix lieues ou environ en deçà de la baye. Sous la montagne du milieu, qui eft au-deffus de cette baye, il y a de l'eau douce & quelques plaines. On mouiller vis-à-vis avec vingt-cinq braffes d'eau fur un fond net. La pente de cette montagne forme une espéce de langue, au bout de laquelle il y a un gros rocher blanc, qui eft fous le 24 d. 30' de latitude méridionale, & à une demi-lieue ou environ de la mer. Il faut avoir cette roche au nord, & laiffer tomber l'ancre à un tiers de lieue du rivage. Si le tems eft ferain, on peut voir de là le cap Morreno. Depuis ce rocher la moitié de la baye est habitée, & l'autre ne l'eft pas. On y effuye d'ailleurs de violentes bouffées de vent.

peut

De la baye de Notre-Dame au cap de Copiapo, il y a trente lieues, cours nord-quart au nord-eft, & fud-quart au fud-oueft, & au port YRTEN fix. La rade eft bonne dans ce port, mais il faut mouiller à trente braffes d'eau, afin d'avoir affez de place pour mettre à la voile, en cas que le vent du nord foufle. Un monceau de fable blanc, au milieu duquel il y a une tache noire, eft la marque du havre de Bette. Ce port eft fous le 25 d. de latitude méridionale, & l'on n'y trouve point d'eau douce.

Du port de Bette à celui de Juncal, il y a fix lieues. Ce havre n'eft bon que lorsque le vent de fud-oueft regne. Il n'y a point d'eau douce, & les montagnes voifines ne font pas habitées.

De Juncal au port du Général, il y a fix lieues : ce havre eft bon avec une petite ifle à fon entrée. Mais on n'y trouve point d'eau douce.

Du port du GÉNÉRAL à celui de Copiapo, il y a douze lieues. L'ancrage eft bon tout le long de la côte, où il y a des bayes qui font à l'abri des vents du fud & de quelques autres. Voyez COBIJA.

ATAD. Voyez au mot AIRE. ATAGIS, le même qu'ATHESIS, noms latins de l'ADIGE, riviere d'Italie.

ATALA, ou ITALA, bourg de Sicile, dans la vallée de Demona, entre Meffine & Taormina. * Baudrand, éd. 1705.

On lit dans l'Auteur cité Naormine, c'est une faute d'impreffion.

ATALANTA, petite ifle de Grece, près de l'Euboée : On la nomme aujourd'hui Talata, dans l'Euripe. Voyez CALOYER 3. Voyez auffi ATLANTA.

ATALAYA, petite ville de Portugal, dans l'Eftramadure, à deux lieues au midi de Tomar, fur une grande hauteur qui en rend l'accès fort difficile; outre qu'elle eft défendue par une bonne fortereffe. On n'y compte que deux cens habitans dans une feule paroiffe.* Corn. Dict. Defc. fumar. del Reyno de Portugal. Long. 10. 18. Latit. 39, 25.

ATÁLENUM, ville d'Afie, dans la premiere Arménie. Il en eft fait mention dans le concile de Chalcedoine, au rapport d'Ortélius Thefaur.

ATAPHYNI, grande nation de l'Arabie, felon Etienne de Byfance.

ATARBICIS, ville fituée dans une ifle de la Propontide, felon Etienne. Ortelius tient qu'il faut lire dans l'ifle de Profopitis. Berkelius a trouvé que cette correc

tion étoit conforme aux manuscrits. Or cette ifle étoit dans le Delta de la baffe Egypte ; & Hérodote en parle comme je le dis en fon lieu.

ATARNA, ville de la Myfie, fur l'Hellespont, visà-vis de l'ifle de Lesbos, felon Strabon, l. 37, c. 10, qui nomme ce lieu ATARNEUS; c'eft où tenoit fa cour le tyran Hermea dont j'ai parlé à l'article d'Assos ou AsSON. Pline la nomme ATERNE, & dit que de ville qu'elle avoit été autrefois, elle n'étoit plus de fon tems qu'un fimple village.

ATARNES, riviére de la Scythie, felon Hérodote, 1.4. ATAROTH. Il y a eu, felon D. Calmet, trois villes de ce nom, dans la Palestine; favoir :

1. ATAROTH, dans la tribu de Gad, au-delà du Jourdain. Numer. c. 22, v. 3 & 34.

2.

ATAROTH-SCHOPHAN. Voyez ETHAROTH. 3. ATAROTH, dans la tribu d'Ephraïm, entre Janoë & Jéricho. * Jofué, c. 6, v. 7.,

ATAVILLOS, (les) peuple de l'Amerique méridionale, au Pérou, vers la fource de la riviére de Xauca, environ à quarante lieues de la mer Pacifique, & à foixante de la ville de Lima, fuivant Pedro de Ciéca, cité par Baudrand, éd. 1705.

ATAX, nom latin de l'Aude, riviére de France. Corneille ayant trouvé dans une carte françoise de l'atlas de Blaeu ce nom latin employé à la place du nom François, que l'auteur de la carte ignoroit fans doute fait un article particulier de l'Atax, riviére de France, tiré de cet atlas, & un autre de l'Aude, tiré de Davity, & donne lieu de croire qu'il a pris ces deux noms comme s'ils marquoient des riviéres différentes.

ATECA, bourg d'Espagne, au royaume d'Aragon, fur la riviére du Xalon, deux lieues au-deffus de la ville de Calatayud. Clufius y place l'ancienne ATTACUM, ville des Celtibériens, que d'autres mettent à Daroca. * Baud. éd. 1705.

ATEGUA, felon Hirtius, de bell. Hispan. c. 8 & 12, ATTEGOVA, felon Dion, l. 43. Baudrand cite fauffement, pour tous les deux, Céfar, qui ne parle ni de l'un ni de l'autre de ces noms. Les Espagnols eux-mêmes ne favent pas trop où l'on doit fixer la place de cette ville : quelques-uns la mettent fur la route d'Antequera à Seville; d'autres près d'Alcala-real, ce qui paroit plus vrai-femblable; car Hirtius, c. 7, dit que la riviere qu'il nomme Flumen Salfum, & qui eft préfentement le Salado, n'en étoit pas loin non plus que la ville Ucubis car Pompée ayant paffé le Salado, campa entre Ucubis & Ategua, pour obliger Céfar à lever le fiége de devant cette derniére ville.

ATEIA, ville de l'Afie mineure, dans la Palmyréne, felon Ptolomée, 1.5, c. 15.

&

ATELE VEROMANDUORUM, aujourd'hui ATHIES, bourg de France, affez confidérable, dans le Vermandois, fur l'Oumignon. Ce lieu a été célebre pour avoir été une ancienne maifon royale des rois de France, fur-tout pour avoir été le lieu où fainte Radegonde fut élevée dans le tems de fa jeuneffe. Tout le monde convient que cette maifon royale étoit fituée dans le Vermandois, mais plufieurs la plaçent fur la Somme dont Athies fe trouve un peu éloigné, étant fur l'Oumignon qui après être forti d'Athies, va fe décharger à deux mille pas de-là dans la Somme, environ à égale distance des villes de Ham & de Peronne. Mais pour concilier ces deux opinions, on peut dire que l'enceinte de cette maifon étoit affez grande pour s'étendre jusqu'à la Somme, & la grande proximité fait qu'il n'y a pas le moindre inconvenient à le dire.

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ATH

CAIO CAELIO CENSORI.
NOVC. PRAEFECTO CANDI
DATO CONS. CVR. VIAE
LATINAE. CVR. REG. VII.
CVR. SPLENDIDAE CAR.
THAGIN. COMITI. D. N.
CONSTANTINI. MAXIMI AUG.
ET. EXACTORI. AURI ET ARGENTI.
PROVINCIARUM III. CONS. PRO
VINC. SICIL. CONS. CAMP. AUCTA
IN MELIVS CIVITATE SUA ET REFOR
MATA ORDO POPULUSQUE ATEL
LANUS

L. D. S. C.

A une bonne lieue de fant Arpino eft Averfa, bâtie par les premiers Normands, qui s'établirent dans le royaume de Naples.

2. ATELLA, bourg d'Italie, au royaume de Naples, au pied du mont Apennin, à deux lieues de la petite ville de Melphi, dans la Bafilicate, vers la principauté ultérieure. Elle étoit autrefois plus confidérable.

Ni l'une ni l'autre de ces villes ne fauroit être ATELLA, ville de Toscane, oû Diomede prétend que l'on commença à jouer ces fortes de comédies, qui furent nommées à caufe de cela Atellanes. Dacier traduit ainfi le paffage de cet Auteur en expliquant le vers 225. de l'art poëtique d'Horace. Il y a une troifiéme espéce de comédies Romaines, qui ont été appellées Atellanes du nom d'Atella, ville de Toscane, où elles ont commencé. L'abbé Danet, dans fon dictionnaire des antiquités grecques & romaines, attribue à l'Atella de la Campanie l'origine des farces Atellanes. Cela ne s'accorde gueres avec Dacier, qui la met dans la Toscane. Il eft vrai que Diomede ne dit, ni la Campanie, ni la Toscane, mais fimplement à civitate Oscorum Atella in qua primum cœpta, Atellanæ dicla funt.

ATELLARA OU ATELLARI, (') petite riviere de Sicile, dans la vallée de Noto. Elle a fa fource vers Palazzuolo, & un peu au-deffous de fon embouchure elle prend le nom d'Abifo, & fe jette en mer, entre Saragouffe (Siracufe) & le cap Paffaro. * Baudr. éd. 1705.

C'est l'Helorum des anciens. Voyez ce que j'ai remarqué au mot ABISSO.

ATELPOS, riviére de la Colchide. C'eft ainfi qu'on lifoit autrefois dans les éditions de Pline au-lieu d'Aftelephas, Voyez ASTELEPHUS.

ATÉNÉ, petite ville du royaume de Naples, dans la principauté citérieure, fur la riviére Negro. Elle est au pied du mont Apennin, avec titre de principauté, & a été autrefois plus confidérable. Elle eft entre Pola & Sala, à huit milles de Marfico-Nuovo, au couchant, & à feize de Potenza * Baud. éd. 1705. Long. 33, S. Latit. 40, 28.

ATER, montagne d'Afrique, quelque part vers la petite Syrte. Pline, l. 5, c. 5, dit qu 'elle s'étend fort loin de l'orient en occident, & que les Romains l'avoient nommée Mons Ater, c'est-à-dire, la Montagne noire parce qu'elle paroît comme fi elle étoit brûlée par les ardeurs du foleil.

ATERBECHIS. Hérodote, l. 2, c. 41, nomme ainfi une ville d'Egypte, dans la Profopitide. C'eft la même que l'ATARBICIS d'Etienne. L'édition d'Hérodote par Gronovius, porte ATARBECHIS.

ATERION, ville de Sicile, felon Etienne le géographe. ATERNUM, ville d'Italie, fituée fur la riviere ATERNUS; l'une & l'autre portent aujourd'hui le nom de PESCARA. Voyez ce mot.

ATESTE, nom Latin d'ESTE. Voyez cet article. ATH, ville du Pays-bas, au comté de Hainaut. Les Flamands écrivent AETH, mais ils prononcent de même que les François, cette forte d'E étant muette dans leur langue; ainfi ils prononcent de Laet comme nous prononcerions de Lat, le nom de l'auteur que nos auteurs François défigurent en écrivant Laët, comme s'il étoit de deux fyllabes; faute que Corneille commet toutes les fois qu'il le cite.

ATH, eft une ville petite, mais forte, fur la Denre, avec de bons bastions, & des portes magnifiques, de bons dehors & de bons remparts, fur lesquels on a planté des allées d'arbres en forme de cours. Les portes de l'ancienne

ATH

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enceinte y font confervées; & on y a établi des magafins.
Cette ville eft belle, bien bâtie, avec une place d'armes
fort propre & une jolie maifon de ville; mais le château
ou loge le gouverneur n'a pas été achevé. L'église pa-
roiffiale eft médiocrement grande & dédiée à faint Ju-
lien; toutes les balustrades des portes du chœur & des
chapelles qui font autour de cette églife, font de cuivre.
Il y a dans cette ville des Jéfuites, des Recollets, des Ca-
pucins, & un couvent de religieufes. La riviere de
Denre, qui traverse la ville, donne de l'eau tout au tour
de quelques-uns de fes dehors & fournit à fes éclufes.
Son commerce principal confifte en toiles. Cette ville a
été plufieurs fois prife par les François fur les Espagnols,
à qui ils l'ont toujours rendue par les traités de paix. Les
Alliés la prirent durant la guerre d'Espagne. Elle eft pré-
fentement à la maifon d'Autriche, auffi bien que fa châ-
tellenie. * Mémoires dreffés fur les lieux pour Corneille.
Long. 2I, 3o. Latit. fo, 35.

La CHATELLENIE D'ATH eft fort grande, & s'étend à
l'occident de celle de Mons jusqu'à l'Escaut, & contient
117 villages.* Dict, géogr. des Pays-bas.

ATHA. On lit dans Orofe, l. 6, c. 2: Lucullus impetu Apamiam vaftavit & fub monte Olympo PRIUS ATHAM munitiffimam civitatem captam expugnatamque diripuit, c'est-à-dire, Lucullus brusqua la ville d'Apamée, & la ravagea, & fous le mont Olympe, il abandonna au pillage auparavant Atha, ville tres-forte qu'il avoit prife. Les mots prius Atham qui répondent à ceux-ci auparavant Atha, font mis mal-à-propos dans cet auteur; car il faut lire PRUSIADAM, qui eft la ville de Prufiade. Ortelius qui a fait cette correction, l'a appuyée sur l'autorité d'Appien, in Mithridat.

ATHAMANIE, felon De l'Ifle, Gracia antiq. Tabul. Contrée de la Grece, à la fource de l'Acheloüs. Elle avoit au nord les Moloffes & les Aperantiens, à l'orient les Perrhæbes, au midi les Agræens; & l'Amphilochie à l'occident. Ce petit pays avoit pour capitale Argithée, & quelques bourgades, favoir:

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Pline, l. 4, c. 2, donne les Athamanes à l'Etolie; Tite-
Live, 1. 38, init. dit feulement qu'ils en étoient voifins:
Etienne les met dans l'Illyrie, mais il prend ce dernier
nom dans un fens très-étendu.

1. ATHAMAS, montagne de la Theffalie, felon
Pline, 1. 4, c. 8.

2. ATHAMAS. Voyez TEOS.
ATHANACUM, nom Latin de l'abbaye d'AINAI.
Voyez ce mot.

ÁTHANÆ, ville de l'Arabie heureufe, felon Pline,
1.6, c. 28.

c. 61

ATHANAGIA, ancienne ville des Ilergetes, peuple
de l'ancienne Espagne citérieure. Tite-Live, l. 21,
& 62, dit qu'elle étoit la capitale de cette nation, &
raconte de quelle maniere Scipion la foumit. On a dit
de tant de villes modernes que c'étoit elle, qu'à parler
fincerement on ne fait à préfent où elle étoit.

ATHAR, felon D. Calmet, dans fon dictionnaire
ancienne ville de la Palestine, dans la tribu de Siméon.
Saint Jérome parle d'un lieu nommé Atharus, à quatre
milles au feptentrion de Sebafte ou Samarie; mais cela
eft trop éloigné de la tribu de Siméon. Je crois, dit l'au-
teur cité, qu'Athar eft la même qu'ETHER OU JETHER,
qui fut d'abord donnée à la tribu de Juda, & enfuite
cédée à celle de Siméon. Ether & Afan font jointes
de même qu'Athan & Afan. Or Ether ou Jether, ou
Jethira étoit, du temps d'Eufebe & de faint Jérôme,
un gros bourg à dix-huit milles d'Eleutheropolis, dans
la partie la plus méridionale de Juda, vers Malatis. * Jo-
fué, c. 15, V. 43, & c. 19, V.7.

ATHARRABIS, ville d'Égypte, felon Etienne le géographe. Pline nomme ATHARRABITES, un des Nômes de l'Egypte.

ATHBOY, petite ville d'Irlande, dans la province de Leinster, au comté d'Eaftmeath. * Etat présent de l'Ir lande, p. 38. Long. 10, 35. Lat. 53, 40.

ATHENE, An, les Grecs nommoient ainfi la Déeffe que les Latins appelloient Minerve. De-là vint que la ville capitale de l'Attique en prit le nom; d'autre l'ont porté auffi, foit parce qu'elles étoient des colonies Qqq ij

Tome I.

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