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11 se dit figurément et familièrement, en parlant Des ouvrages d'esprit qui ne sont pas encore achevés, et où l'on n'a pas mis la dernière main. Il n'a fait que croquer ce poème.

Fig. et fam., Croquer le marmot, Attendre longtemps. Que voulezvous que je fasse-là à croquer le marmot? Il m'a fait croquer le marmot pendant plus de deux heu

res.

CROQUÉ, ÉE. participe.
CROQUE-SÓL. s. m. Voyez CRO-

QUE-NOTE,

CROQUET. s. m. Sorte de pain d'épice mince et sec.

CROQUETTE. s. f. T. de Cuisine. Boulette de pâte de pommes de terre, etc., qu'on fait frire après l'avoir trempée dans du jaune d'œuf, et saupoudrée de mie de pain. Croquettes de pommes de terre, de riz. Manger des croquettes.

CROQUIGNOLE. s. f. Espèce de chiquenaude, coup donné sur la tête ou sur le nez. Donner des croquignoles.

CROQUIGNOLE, se dit aussi d'Une espèce de petite pâtisserie sèche et très-dure. Manger des croquignoles.

CROQUIS. s. m. T. de Peinture. Esquisse rapide; première pensée d'un peintre, indiquée seulement par quelques traits principaux et caractéristiques. On reconnait dans un simple croquis l'habile homme ou l'ignorant. Faire le croquis d'une figure, d'un groupe. Le croquis d'un dessin. Cahier de croquis.

Il se dit figurément, dans un sens analogue, en partant Des ouvrages d'esprit. Il a jeté sur le papier un croquis de son poëme.

CROSSE. s. f. Bâton pastoral d'évêque ou d'abbé. Crosse d'or. Crosse d'argent. Crosse de bois. Il officia avec la crosse et la mitre.

CROSSE, signifie aussi, La partie recourbée du fût d'an fasil, d'un mousquet, d'une arquebuse, que l'on appuie contre l'épaule pour tirer. La crosse d'un fusil, d'un mousquet, d'une arquebuse. Ils l'assommerent à coups de crosse.

CROSSE, signifie encore, Certain bâton courbé par le bout, dont les enfants se servent, surtout durant le froid, pour pousser une balle, une pierre, etc. Dans cette acception, ce mot a vieilli, ainsi que ses dérivés Crosser et Crosseur.

CROSSE, EE. adj. Qui a droit de porter la crosse. Un abbé crosse et mitré.

CROSSER. v. n. Pousser une balle, une pierre, etc., avec une crosse. Cet enfant est allé crosser. Ce petit garçon aime beaucoup à crosser.

Il est aussi verbe actif. Crosser une balle, une pierre, etc.

4 signifie, figurément et familièrement, Traiter quelqu'un avec le plus grand mépris. C'est un homme à

crosser.

CROSSÉ, É. participe.

CROSSETTE. s. f. T. d'Agricult. Branche de vigne, de figuier, etc., où on laisse un peu de bois de l'année précédente, et qui sert à faire des boutures. Crossette de vigne, de saule, etc.

CROSSEUR. s. m. Celui qui crosse, qui s'amuse à crosser. Cette allée est pleine de crosseurs.

CROTTE. s. f. Boue; mélange de la poussière et de l'eau de la pluie, dans les rues, sur les chemins, etc. Les rues sont pleines de crotte. Il fait bien de la crotte dans les rues. Aller, courir, trotter par les crottes. Il y a de la crotte, un pied de crotte sur votre habit. Il l'a traîné dans la crotte.

Fig. et pop., Etre dans la crotte, tomber dans la crotte, Etre ou tomber dans une honteuse misère.

CROTTE, se dit aussi de La fiente de certains animaux, comme brebis, chèvres, lapins, souris, etc. Crottes de brebis. Crottes de chèvres. Etc.

CROTTER. v. a. Salir avec la crotte. Vous crotterez votre robe, si vous la laissez trainer. N'entrez pas avec vos bottes, vous crotteriez le parquet.

11 s'emploie aussi avec le pronom personnel. Vous vous crotterez. Elle s'est crottée.

CROTTÉ, ÉE. participe. Un habit crotté, tout crotté.

Fam. et par exagérat., Crotté comme un barbet, crotté jusqu'à l'échine, crotté jusqu'aux oreilles, Fort crotté.

Il fait bien crotté dans les rues, Les rues sont bien sales.

CROTTE, se dit quelquefois, adjectivement, D'une personne dont l'extérieur est sale et misérable. Il a l'air crotté. Il est bien crotté. Dans ce il est populaire. sens,

Fig. et fam., Un poete crotté, Un mauvais poëte.

CROTTIN. s. m. Fiente, excréments des chevaux, des moutons, et de quelques autres animaux. Du crottin de cheval.

CROULANT, ANTE. adj. Qui croule. Edifice croulant.

CROULEMENT. s. m. Chute de ce qui croute, éboulement. Le croulement d'un bastion, d'une terrasse.

CROULER. v. n. Tomber en s'affaissant. Ce bâtiment croule, va crouler. La terre croula. Terre marécageuse qui croule sous les pieds.

Il se dit quelquefois figurément. Cet empire croule. Cette objection fait crouler tout votre système.

CROULIER, IERE. adj. Il se dit Des terres dont le fonds est mouvant. Des terres croulières. Des prés crouliers.

CROUP. s. m. (On fait sentir le P.) T. de Médec. Espèce d'angine souvent mortelle, qui attaque principalement les enfants en bas àge, et qui est caractérisée par le développement d'une fausse membrane à l'intérieur des voies aériennes. Cet enfant est attaqué du croup. Il est mort du croup.

CROUPADE. s. f. T. de Manége. Saut du cheval, qui est plus relevé que la courbette.

CROUPE. s. f. Lapartie de derrière qui comprend les hanches et le haut des fesses de certains animaux, principalement des bêtes de monture, de charge. Belle croupe. Ce cheval n'a point de croupe, n'a guère de croupe. Cheval chatouilleux sur la croupe. Il est blessé sur la croupe. Il

porte, il ne porte point en croupe. Ce cavalier mit, prit sa femme en croupe, avait sa femme en croupe. Monter en croupe.

Ce cheval a la croupe de mulet, Il a la croupe pointue, aiguë.

Gagner la croupe du cheval de son ennemi, L'approcher par derrière.

CROUPE, signifie aussi, Le haut d'une montagne qui se prolonge et qui n'est pas à píc. Le château est situé sur la croupe de la montagne.

Il désigne, en Architecture, La partie arrondie du comble qui surmonte le chevet d'une église.

Il se dit également d'Une partie de comble qui forme le prolongement d'un mur de pignon, et qui se rattache aux deux égouts du toit par des arétiers.

CROUPE, se dit encore, figurément, d'Un intérêt que l'on donne dans les bénéfices d'une place ou d'une entreprise de finance. Ce sens a vieilli.

CROUPE, EE. adj. Il ne s'emploie guère que dans ces locutions, Cheval bien croupé, jument bien croupée, Qui a une belle croupe.

CROUPIER. s. m. Celui qui est de part au jeu avec quelqu'un qui tient la carte ou le dé. Il a gagné beaucoup au jeu, mais il n'en profite pas seul, il a bien des croupiers. C'est un bon croupier qu'un tel, il conseille bien. A la charge que les croupiers ne conseilleront point.

Il se dit particulièrement, à la Bassette,de Celui qui assiste le banquier, qui observe les pontes, et qui l'avertit des cartes qu'il passe.

CROUPIER, s'est dit autrefois de Ceux qui avaient un intérêt dans quelque entreprise de finance, soit qu'ils eussent ou non prété de l'argent.

CROUPIERE. s. f. Morceau de cuir rembourré, que l'on passe sous la queue d'un cheval, d'un mulet, etc., et qui, tenant à la selle ou au bat, l'empêche d'avancer sur le garrot. Mettre une croupière à une selle, Mettre une croupière à un cheval. Serrer la croupiere d'un cheval.

Prov. et fig., Tailler des croupières à une troupe de gens de guerre, La mettre en fuite, la poursuivre. Tailler des croupières à quelqu'un, Lui susciter des affaires, des embarras, lui donner bien de l'exercice. Je lui taillerai des croupières.

CROUPION. s. m. L'extrémité inférieure de l'échine de l'homme. Se démettre le croupion. Il est très-familier, et on ne l'emploie guère que par plaisanterie.

Il se dit plus communément de Cette partie où tient la plume de la queue d'un oiseau. Le croupion d'un poulet d'Inde, d'un chapon.

CROUPIR. v. n. Il se dit Des liquides qui sont dans un état de repos et de corruption. Les eaux qui croupissent deviennent puantes.

Il se dit également De certaines matières qui se corrompent et pourrissent dans une eau stagnante. De la paille qui croupit dans une

mare.

Il se dit aussi Des enfants au maillot et des personnes malades qu'on n'a pas soin de changer assez souvent de

linges. Cet enfant croupit dans son ordure, croupit dans ses langes. Il ne faut pas laisser croupir un malade dans la saleté.

Il se dit quelquefois figurément, et signifie, Demeurer, vivre longtemps dans un état honteux. Croupir dans le vice, dans l'oisiveté. Croupir dans l'ignorance, dans un lache repos.

CROUPI, IE. participe. De l'eau croupie.

CROUPISSANT, ANTE. adj. Qui croupit. Eaux croupissantes.

CROUSTILLE. s. f. (Les deux L sont mouillées dans ce mot et les trois suivants.) Petite croûte de pain. Donnez-lui encore une croustille. Il est familier.

CROUSTILLER. v. n. Manger de petites croûtes pour boire après le repas, et pour être plus longtemps à table. Il se mit à croustiller. Il est familier.

CROUSTILLEUSEMENT. adverbe. D'une manière plaisante, libre, graveleuse. Il est familier et peu usité.

CROUSTILLEUX, EUSE. adj. On ne l'emploie qu'au figuré pour dire, Plaisant, libre, graveleux. Ce passage est un peu croustilleux. Des contes croustilleux. Une anecdote croustilleuse. Il est familier.

CROUTE. s. f. La partie extérieure du pain durcie par la cuisson. Croûte de pain. Croûte épaisse. Croûte dure. Croûte brûlée. Du pain où il y a bien de la croûte. La croûte de dessus. La croûte de dessous. Ce pain est tout en croûte. Ce n'est que croùte. Vous mangez toute la croute, et vous laissez la mie.

Fig. et pop., Casser la croûte, une croûte avec quelqu'un, Manger amicalement et sans façon avec lui. Je le connais beaucoup, nous avons souvent cassé la croûte ensemble.

Prov., Ne manger que des croútes, Faire mauvaise chère. C'est un avare qui ne mange que des croûtes pour épargner.

CROUTE, se dit absolument de Gros morceaux de pain où il y a plus de croûte que de mie, et qu'on a fait mitonner fongtemps avec du bouillon. Servir des croutes. Manger une croûte au pot.

CROUTE, se dit aussi de La pâte cuite qui enferme la viande d'un paté, d'une tourte, etc. La croûte d'un pâté. Croute fine. Croute bise. Croûte feuilletée. La croûte de dessus. Lever la croûte d'un pâté.

Il se dit encore de Tout ce qui s'attache et se durcit sur quelque chose. Mettez de la mie de pain sur ce chapon pour y faire une croute. Il s'est fait une croûte de tartre autour du tonneau. Lorsqu'on est longtemps sans remuer le blé, il s'y fait une croute qui aide à le conserver. Dans la sécheresse, il se forme sur la terre une croûte qui la rend difficile à labourer.

Il se dit particulièrement, en Médecine, Des plaques plus ou moins dures qui se forment sur la peau, par la dessiccation d'un liquide sécrété à la surface. Quand une gale sèche, il s'y forme une croite. Croûte de la tête des enfants nouveau-nés.

Croûtes de lait, Croûtes qui sur

viennent chez les enfants à la mamelle.

Fig. et fam., Son corps n'est qu'une croûte, se dit D'un homme couvert de gale.

CROUTE, se dit aussi d'Un vieux tableau dont la couleur est noire et gercée, et plus ordinairement d'Un mauvais tableau. Une vieille croûte. Ce peintre ne fait que des croûtes. Ce portrait est une vraie croûte.

CROUTELETTE. s. f. Il a la même signification que Croustille.

CROU TIER. s. m. Mauvais peintre qui ne fait que des croûtes. Il est familier. On dit aussi, Crouton.

CROUTON. s. m. Morceau de croûte de pain. Donnez-moi un croú

ton.

Il se dit aussi, en termes de Cuisuine, de Petits morceaux de pain frits qu'on met dans une omelette, dans une purée, ou qui servent à garnir des plats d'entrée ou d'entremets. Omelette aux croûtons. Purée aux croutons. Mettre des croutons sur des épinards.

CROUTON, se dit, figurément et familièrement, d'Un très-mauvais peintre. Ce n'est qu'un crouton.

CROYABLE. adj. des deux genres. Qui peut ou qui doit être cru. Il se dit Des personnes et des choses. C'est un homme croyable. Vous êles partie intéressée dans cette affaire, vous n'êtes pas croyable. Cela est croyable. Cela est-il croyable ? Cela n'est pas croyable. C'est ce qui rend la chose plus croyable. Il n'est pas croyable combien on a perdu d'hommes dans cette bataille. Il n'est pas croyable que...

CROYANCE. s. f. Pleine conviction, persuasion intime. Telle est ma croyance. Il a la ferme croyance que... La croyance de l'immortalité de l'âme.

Il se prend aussi pour Opinion. Cela est arrivé contre la croyance de tout le monde. Cela passe toute croyance.

Il signifie encore, L'action d'ajouter foi à quelqu'un, à quelque chose. Ils donnaient croyance à cet imposteur. J'ai croyance en lui, en ce qu'il dit. Cela ne mérite aucune croyance, ne peut trouver croyance auprès des gens sensés, ne mérite pas que les gens sensés y donnent leur croyance, y aient la moindre croyance.

I signifie particulièrement, Ce qu'on croit dans une religion. La croyance des chrétiens. La croyance des Juifs. Notre croyance est fondée sur... Les articles de notre croyance. Renoncer à sa croyance. Il essaya de les attirer à sa croyance.

CROYANT, ANTE. s. Celui, celle qui croit ce que sa religion enseigne. Il s'emploie surtout dans les phrases suivantes: Abraham est appelé le Père des croyants. Les califes prenaient le titre de Chefs ou commandeurs des croyants. Les vrais croyants.

CRU

CRU. s. m. Terroir où quelque chose croît. Il n'est guère usité qu'en

parlant Des produits agricoles, et surtout du vin. Ce foin, ces denrées sont de mon cru. Du vin de mon cru, de son cru, de votre cru. Ce vin-là est d'un bon cru.

Vin ducru, Vin fait avec le raisin recueilli dans l'endroit même où on le consomme. Nous vouhimes goûter le vin du cru. C'est un vin du cru. On dit proverbialement, Il faut se défier du vin du cru, parce que beaucoup de crus sont mauvais.

CRU, se dit quelquefois, figurément et familièrement, en parlant Des choses qu'on imagine, qu'on invente, par opposition A celles qu'on tient ou qu'on emprunte d'un autre. Cette histoire est de votre cru. Cet ouvrage est une compilation, l'auteur n'y a rien mis de son cru. C'est un auteur sans originalité, et qui ne peut rien tirer de son cru.

CRU, se dit aussi pour Accroissement. Ces arbres ont bien poussé, voilà le cru de cette année.

CRU, UE. adj. Qui n'est point cuit. Viande crue. Chair crue. Pomme crue. Des fruits crus. Voilà qui est encore tout cru. Cela se mange à demi cru.

Cuir cru, Cuir qui n'est pas préparé. Chanvre cru, Celui qui n'a pas été trempé dans l'eau.

Soie crue, Celle qui n'est ni lavée ni teinte. Plusieurs disent, Soie écrue.

En Chimie, Métal cru, Celui qui est tel qu'il est sorti de la mine. Antimoine cru. Mercure cru.

En Médecine, Excréments crus, Ceux qui n'ont pas été préparés par la digestion. Dans le langage des humoristes, Humeurs crues, urines crues, Celles qui n'ont pas été suffisamment élaborées par la chaleur naturelle.

CRU, signifie aussi, Difficile à digérer. Ce fruit est bien cru sur l'estomac. Le concombre est très-cru, il n'en faut guère manger.

Eau crue, Celle qui ne dissout pas le savon, et qui ne cuit pas les légumes. L'eau crue n'est pas favorable à la digestion.

CRU, s'emploie figurément en parlant Des choses fàcheuses, désagréables que l'on dit à quelqu'un sans garder aucun ménagement, sans prendre la peine de les adoucir. Une parole bien crue. Voilà un discours bien cru. Cela est bien cru. Il lui a fait une réponse fort crue. Il lui annonça cette nouvelle toute crue.

Il signifie aussi quelquefois, Libre, peu décent. Ils ont tenu devant elle des discours un peu trop crus.

CRU, se dit également, au figuré, D'une production d'esprit qui est encore informe, à laquelle on n'a pas mis la dernière main. Il n'a pas encore bien digéré cela, il a mis sa pensée toute crue sur le papier.

En Peinture, Ton cru, Ton qui ne se marie pas, qui ne se fond pas avec le ton qui l'avoisine. Couleur crue, Couleur tranchante, trop entière. On dit aussi qu'Une lumière, qu'une ombre est crue, lorsque les grands clairs ne sont pas séparés des grands bruns par des passages.

A CRU. loc. adv. Sur la peau nue.

Botte à cru. Chaussé à cru. Armé à cru. Monter un cheval à cru.

En Archit., Porter à cru, se dit D'une construction qui porte directement sur le sol.

CRUAUTÉ. s. f. Inhumanité, inclination à répandre ou à voir répandre le sang, à faire souffrir, ou à voir souffrir les autres. Grande cruauté. Avoir de la cruauté. Exercer sa cruauté sur des innocents. Sa cruauté n'a point de bornes. Traiter ses ennemis avec cruauté. User de cruauté envers quelqu'un. On le dit également en parlant De certains animaux. La cruauté du tigre, du lion.

Fig., La cruauté du sort, du destin, de la fortune, etc., se dit en parlant Des grandes afflictions, des grands revers de fortune.

Par exagérat., La cruauté, les cruautés d'une maitresse, Son indifférence ou ses rigueurs.

CRUAUTÉ, signifie aussi, Action cruelle. Horrible cruauté. Faire des cruautés. Exercer des cruautés. C'est une cruauté inouïe que ce qu'on leur fait souffrir.

Il se dit, par exagération, de Tout acte rigoureux, injuste, etc. C'est une cruauté que de séparer ces deux amants. Vous refusez de me voir; quelle cruauté! quelle étrange

cruaule!

CRUCHE. s. f. Vase de terre ou de grès, à anse, qui a ordinairement le ventre large et le cou étroit. Grande crache. Petite cruche. Cruche pleine d'huile, pleine d'eau, ou Cruche d'huile, cruche d'eau. Mettre de l'eau, porter de l'eau dans une cruche. Cette cruche est félée. Casser une cruche. La cruche à l'huile.

Prov. et fig., Tant va la cruche à l'eau, qu'à la fin elle se casse, qu'enfin elle se brise. Quand on retombe souvent dans la même faute, on finit par s'en trouver mal; ou', Quand on s'expose trop souvent un péril, on finit par y succomber. Cela se dit par forme de menace ou de prédiction.

CRUCHE, se dit, figurément et familièrement, d'Une personne fort sotte, fort stupide. Que cet homme est cruche! Quelle cruche! C'est une cruche. Vous tourmentez trop cet enfant, vous le ferez devenir cruche, vous le rendrez cruche.

CRUCHEE. s. f. Ce que peut contenir une cruche. Une cruchée de vin. Il est peu usité.

CRUCHON. s. m. Petite cruche. CRUCIAL, ALE. adj. Fait en croix. Il n'est guère usité que dans cette locution, Incision cruciale.

CRUCIFERE. adj. des deux genres. T. de Botan. Il se dit Des plantes dont les fleurs ont leurs pétales disposés en forme de croix, telles que le cresson, le chou, le thlaspi, etc. Plante crucifère.

Il s'emploie plus ordinairement comme substantif féminin. La famille des cruciferes. Une crucifère.

En Archit., Colonne crucifère, Colonne surmontée d'une croix.

CRUCIFIEMENT ou CRUCIFIMENT. s. m. L'action de crucifier; TOME I.

le supplice de la croix. Le crucifie- | prisée et pour la crue; il les a cus ment de Notre-Seigneur.

Il se dit aussi Des tableaux où le crucifiement de JESUS-CHRIST est représenté. Le Crucifiement de le Brun, de Rubens.

CRUCIFIER. v. a. Attacher à une croix, mettre en croix. Les Juifs crucifièrent Notre-Seigneur.

Fig., Etre crucifié avec JésusCHRIST, Etre entièrement mort au monde.

Fam. et par exagérat., Je me ferais crucifier pour cela, Je souffrirais tout pour cela. On dit aussi, C'est un homme qui se ferait crucifier pour ses amis, C'est un homme qui ferait tout pour eux.

CRUCIFIÉ, ÉE. participe.

CRUCIFIX. s. m. (LX ne se prononce point.) Figure ou représentation de JESUS-CHRIST attaché à la croix. Beau crucifix. Crucifix d'or, d'argent, d'ivoire, etc. Se mettre aux pieds du crucifix. Baiser le crucifix.

Fig. et fam., Un mangeur de crucifix, Un bigot, un faux dévot. On dit dans un sens analogue, Aller dans les églises manger les crucifix.

Fig., Mettre une injure, une disgrâce, mettre un ressentiment aux pieds du crucifix, Souffrir patiemment une injure, une disgrace, en faire le sacrifice à Dieu, pardonner pour l'amour de Dieu à ceux qui nous ont offensés,

CRUDITE. s. f. Qualité de ce qui est cru. La crudité des fruits. La crudité de l'eau.

Il se dit aussi Des aliments crus difficiles à digérer. Manger des crudités. Les estomacs faibles ne peuvent pas supporter les crudités.

Il se dit également Des matières contenues dans les premières voies, lorsqu'elles proviennent d'aliments mal digérés. Ces viandes engendrent des crudités, causent des crudités. Il a des crudités d'estomac.

Dans la Médecine humoriste, La
crudité des humeurs, La mauvaise
qualité des humeurs qui ne sont pas
suffisamment élaborées.

CRUDITE, se dit, en Peinture, de
L'effet des tons crus,
des couleurs
crues, etc.

Il se dit quelquefois, au figuré,
peu dé-
Des gravelures, des traits
cents dans un ouvrage d'esprit ou
dans la conversation. On trouve
dans cet ouvrage certaines crudi-
tés qui le déparent.

CRUE. s. f. Augmentation. Il se dit
principalement en parlant Des ri-
vières, des ruisseaux, etc. La crue
des eaux. Les grandes crues arri-
vent ordinairement en telle saison.
La crue du Nil. Une grande crue
d'eau.

Il se disait particulièrement autrefois de L'augmentation des tailles. La crue de la taille. La crue des tailles. Nouvelle crue sur les tailles.

CRUE, signifie aussi, Croissance, augmentation de grandeur. Cet arbre a pris toute sa crue. Cet enfant n'a pas pris encore toute sa crue.

CRUE, dans l'ancienne Pratique et en matière d'inventaire, Le cinquième denier au-dessus de la prisée. Il a eu ces meubles pour la

pour la prisée et sans crue. Faire une estimation de meubles à juste prix et sans crue. La crue est abolie.

CRUEL, ELLE. adj. Inhumain impitoyable, qui aime le sang, qui prend plaisir à faire souffrir ou à voir souffrir. Homme cruel. Cruel tyran. Ces peuples-là sont sauvages et cruels. Etre né cruel. Avoir l'ame cruelle, l'humeur cruelle. Un maitre cruel. On le dit également en parlant De quelques animaux. Le tigre est une bête cruelle.

Ses plus cruels ennemis, Ses cnnemis les plus acharnés et les plus dangereux. Ce sont mes plus cruels ennemis.

Fig., Destin, sort cruel, fortune cruelle, se dit en parlant Des grandes afflictions, des grands revers que fait éprouver la fortune.

CRUEL, signifie aussi, Qui dénote la cruauté, où il y a de la cruauté. Action cruelle. Ordre cruel. Haine cruelle. Une politique cruelle. Une cruelle joie.

Guerre cruelle, Guerre acharnée, très-sanglante.

CRUEL, se dit quelquefois, par exagération, pour Sévère, inflexible, exigeant. Un père cruel. Un tuteur cruel.

Il se dit, en un sens particulier, D'une femme qui n'écoute point ses amants ou qui les rebute. Elle fut longtemps cruelle. Beauté cruelle. Cette femme passe pour n'être pas cruelle. Cette dernière phrase est du langage familier.

Il s'emploie souvent comme substantif, en parlant Des personnes. Ils veulent me séparer de vous, les cruels! La cruelle est sourde à nos plaintes. Cruel, vous m'abandon

nez!

Fam., Ne pas trouver de cruelles, Etre toujours heureux en amour.

Fam., Faire le cruel, Se montrer dédaigneux à l'égard des femmes. Il fait bien le cruel.

CRUEL, signific encore, Fâcheux, douloureux, insupportable. C'est un cruel mal, un cruel supplice, unc cruelle mort. Une peine cruelle. Des devoirs cruels à remplir. J'ai fait une perte bien cruelle. Ce fut un cruel moment pour nous. Cela est cruel. Il a fait cette année un cruel hiver. Vous lui avez fait un cruel affront. On lui fit de cruels reproches. Cette séparation fut bien cruelle. C'est une cruelle situation. C'est une chose cruelle que d'être abandonné de ses amis.

Un cruel homme, Un homme ennuyeux, incommode, fàcheux. On dit de même, Une cruelle femme.

CRUELLEMENT, adv. Avec cruauté, d'une manière cruelle. Il l'a fait mourir cruellement. Il l'a traité cruellement. Ill'a cruellement battu.

CRUMENT. adv. D'une manière sèche et dure, sans aucun ménagement, sans prendre la peine d'adoucir ce qu'il y a de fàcheux dans ce qu'on a à dire. Il m'a dit cela si crúment. Il lui est allé dire tout crument que... Dire crúment de fåcheuses vérités.

CRURAL, ALE. adj. T. d'Anat. Qui appartient à la cuisse. Le mus32

cle, le nerfcrural. L'artère, la veine crurale. L'arçade crurale.

CRUSTACE, EE. adj. T. d'Hist. nat. Il se dit Des animaux qui sont couverts d'une enveloppe dure, mais flexible et divisée par des jointures. Les animaux crustacés. L'écrevisse est crustacée.

Il est aussi substantif, au masculin. L'écrevisse, le homard, les crabes sont des crustacés.

CRUZADE. s. f. Monnaie de Portugal. Les cruzades vieilles, qui sont d'or, valent trois francs trente centimes de France; et les cruzades neuves, qui sont d'argent, valent aujourd'hui un peu moins de trois francs.

CRY

CRYPTE. s. f. Lieu souterrain où l'on enterre les morts dans certaines églises.

CRYPTE, en termes d'Anatomie, se dit de Petits corps arrondis ou lenticulaires, creux, situés dans l'épaisseur de la peau ou des membranes muqueuses, et destinés à sécréter des liquides de diverse nature, qui s'échappent de leur cavité par une ouverture étroite. Dans ce sens, il est plus ordinairement masculin. Cryptes sébacés. Cryptes cutanés. Cryptes agglomérés. On les nomme aussi Follicules.

CRYPTOGAME. adj. des deux genres. T. de Botan. Il se dit Des plantes qui ont les organes sexuels peu apparents ou cachés, telles que les mousses, les fougères, les lichens, etc. Plantes cryptogames.

Il s'emploie aussi très souvent comme substantif féminin. Une cryptogame. La famille des cryptoga

mes.

CRYPTOGAMIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui renferme les plantes agames et cryptogames: c'est la vingt-quatrième et dernière.

CRYPTOGRAPHIE. s. f. Voyez STEGANOGRAPHIE.

CRYSTAL et dérivés. Voyez CRISTAL, ETC.

CSO

C-SOL-UT. Ancien terme de Musique, par lequel on désignait le ton dut. Le ton de c-sol-ut. La clef de c-sol-ut. Cet air est en c-sol-ut.

CUB

CUBAGE. s. m., ou CUBATURE. s. f. Action de cuber, méthode pour cuber. Le premier de ces deux mots s'emploie surtout dans les Arts. Le cubage ou toisé des bois de con

struction.

Il se dit aussi de La quantité d'unités cubiques que renferme un volume donné. Determiner le cubage d'une pièce de bois.

CUBE. s. m. T. de Géom. Corps solide qui a six faces carrées égales. Les dés dont on se sert au jeu de trictrac ont la forme de cubes.

Pied cube, mètre cube, etc., Mesure convenue qui équivaut au volume d'un cube dont les côtés auraient

en longueur un pied, un mètre, etc. Ce bloc a tant de pieds cubes. Mille pieds cubes d'eau, d'air. Dans ces locutions, cube est adjectif.

CUBE, en Arithmétique, signifie, Le produit du carré d'un nombre multiplié par ce nombre. Le cube de 2 est 8. Elever un nombre au cube. On dit quelquefois adjectivement, La racine cube d'un nombre. Voyez CUBIQUE.

CUBER. v. a. T. de Géom. Évaluer le nombre d'unités cubiques que renferme un volume donné, Cuber un solide. Cuber des bois de construction.

En Arithm., Cuber un nombre, L'élever au cube.

CUBIQUE. adj. des deux genres. T. de Géom. Qui appartient au cube. De figure cubique.

En Arithm., La racine cubique d'un nombre, Le nombre, entier, ou fractionnaire, qui, élevé au cube, donne le nombre proposé. Extraire la racine cubique d'un nombre. La racine cubique de 8 est 2.

CUBITAL, ALE. adj. T. d'Anat. Qui appartient au coude. Muscle cubital. Nerf cubital. Artère cubitale.

CUBITUS. s. m. (On prononce I'S.) T. d'Anat., emprunté du latin. Le plus gros des deux os de l'avantbras, dont l'extrémité supérieure forme le coude.

CUC

CUCUBALE. s. m. T. de Botan. Genre de plantes qui croissent dans les champs, et dont les fleurs ont un calice renflé.

CUCURBITACÉE. adj. f. T. de Botan. Il se dit De plantes herbacées dont plusieurs espèces produisent de très-gros fruits, tels que la courge, le melon, le potiron, la calebasse, etc.

Il s'emploie plus ordinairement comme substantif. La famille des cucurbitacées.

CUCURBITE. s. f. Partie inférieure de l'alambic, vaisseau d'étain, de cuivre ou de verre, dans lequel on met les substances que l'on veut distiller, et au-dessus duquel on adapte le chapiteau.

CUE

CUEILLETTE. s. f. (On prononce Keuillette.) Récolte des fruits que donnent certains arbres. La cueillette des olives, des pommes, des poires, des amandes, etc. Quand il aura fait sa cueillette. La cueillette est bonne cette année.

Il signifie aussi, L'amas de deniers que l'on fait pour les pauvres ou pour quelque œuvre pieuse ou publique. Faire une cueillette pour les pauvres. On fit une cueillette pour rebatir le presbytère. La cueillette a été grande, a été bonne, a été petite. Dans ce sens, il est vieux : on dit maintenant, Collecte.

Dans la Marine marchande, Charger un navire à la cueillette, en cueillette, Le charger de marchandises appartenant à différents chargeurs.

CUEILLIR. v. a. (On prononce Keuillir.) [Je cueille. Je cueillais. Je cueillis. Je cueillerai. Je cueillerais. Que je cueille. Que je cueil lisse. Cueillant.] Détacher des fruits, des fleurs, des légumes de leurs branches ou de leurs tiges. Cueillir des fruits, des fleurs. Cueillir des légumes. Cueillir des poires, des pommes, des roses, etc. Des fruits prets à cueillir, cueillis à la main, nouvellement cueillis.

Cueillir un bouquet, Cueillir des fleurs pour en former un bouquet. Fig., Cueillir des palmes, cueillir des lauriers, Remporter des victoires.

Fig. Cueillir un baiser, Prendre, donner un baiser à une femme. Il cueillit un baiser sur ses lèvres. CUEILLI, IE. participe.

CUEILLOIR. s. m. (On prononce Keuilloir.) Panier dans lequel on met les fruits que l'on cueille.

CUI

CUILLER. §. f. (On prononce et quelques-uns écrivent, Cuillère.) Ustensile de table dont on se sert ordinairement pour manger le potage et d'autres aliments liquides ou de peu de consistance. Cuiller d'étain, d'argent, de vermeil. Une cuiller et une fourchette. Une douzaine de cuillers. Cuiller à soupe. Petite cuiller. Cuiller à cafe.

Cuiller à polage, Cuiller pour servir le potage. On dit dans un sens analogue, Cuiller à ragout, etc.

Biscuit à la cuiller, Biscuit long et mince, fort léger.

CUILLER, est aussi Un ustensile de cuisine servant à dresser le potage, et à divers autres usages. Cuiller de bois. Cuiller à pot.

Il se dit également Des ustensiles en forme de cuillers dont les artisans se servent pour les usages particuliers de leur art, Faire fondre du plomb, de la poix-résine dans une cuiller de fer. Cuiller à brai.

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En Botan. Pétales en cuiller, feuilles en cuiller, etc., Pétales feuilles, etc., qui ont la forme d'une cuiller.

CUILLERÉE. s. f. Ce que contient une cuiller. Une cuillerée de potage. Une cuillerée de bouillon. Une cuillerée de sirop.

CUILLERON.s. m. La partie creuse d'une cuiller.

CUIR. s. m. La peau épaisse de certains animaux. Il a le cuir dur et rude. L'âne et le mulet ont le cuir extrêmement épais et dur. Cuir uni. Cuir lendu.

Il se dit plus ordinairement de La peau des animaux, quand elle est séparée de la chair et corroyée. Cuir de vache. Cuir eru. Cuir corroyé. Préparer, apprêter, passer, tanner des cuirs. Cuir du Levant. Cuir d'Angleterre. Cuir de Hongrie. Cuir de Russie ou de roussi.

Prov. et fig., Faire du cuir d'autrui large courroie, Etre libéral du bien d'autrui.

Cuir bouilli, Cuir cuit et préparé pour en faire quelque ustensile. Bouteille de cuir bouilli. Seau de cuir bouilli, Tabatière de cuir bouilli.

Cuir à rasoir, Bande de cuir préparée pour donner le fil aux rasoirs. Cuir de laine, Etoffe de laine, croisée et très-forte.

CUIR, se dit quelquefois de La peau de l'homme. Des sérosités qui s'amassent entre cuir et chair. Le cuir chevelu.

Prov., Pester entre cuir et chair, Etre mécontent sans oser le dire. On dit de même: Jurer entre cuir et chair. Enrager entre cuir et chair.

CUIR. s. m. Il se dit, populairement, d'Un vice de langage qui consiste à mettre, à la fin des mots, des

pour des s, ou bien à faire usage de ces mêmes lettres sans nécessité, pour lier les mots entre eux. Faire un cuir, des cuirs.

CUIRASSE. s. f. Principale partie de l'armure, qui est ordinairement de fer, et qui couvre le corps par devant et par derrière depuis les épaules jusqu'à la ceinture. Bonne cuirasse. Cuirasse légère, pesante. Cuirasse à l'épreuve, à l'épreuve du pistolet, du mousquet. Il eut sa cuirasse percée, faussée d'un coup de pistolet. Le coup ne fit que blanchir sur sa cuirasse, fit une tétine à sa cuirasse. Endosser la cuirasse. Prendre la cuirasse. Etre armé d'une cuirasse. Il a toujours la cuirasse sur le dos. Le devant, le derrière de la cuirasse.

Le défaut de la cuirasse, L'intervalle qui est entre la cuirasse et les autres pièces de l'armure qui s'y joignent. Il fut blessé au défaut de la cuirasse. Il trouva le défaut de la

cuirasse.

Fig. et fam., Le défaut de la cuirasse, L'endroit faible d'une personne, d'un écrit. Il a trouvé le défaut de la cuirasse.

Fig., Endosser la cuirasse, Prendre le parti des armes. Un tel a quitté la robe pour endosser la cui

rasse,

CUIRASSER. v. a. Revêtir quelqu'un d'une cuirasse. Il faut cuirasser vos cavaliers. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Se cui

rasser.

CUIRASSE, EE. participe. Il marchait toujours cuirassé.

Il se dit figurément et familièrement, au sens moral, d'Une personne bien préparée à toute espèce d'attaque, de surprise. Il croyait le surprendre, mais il l'a trouvé bien cuirassé.

Il signifie également, Qui est endurci aux affronts, ou qui n'est plus capable de sentir les remords. C'est un homme cuirassé, dont la conscience est cuirassée.

CUIRASSIER. s. m. Cavalier armé d'une cuirasse. On donne plus particulièrement ce nom Aux soldats d'un corps de grosse cavaleric dont la cuirasse et le casque sont de fer. Il avait tant de cuirassiers. Un régiment de cuirassiers. Capitaine de cuirassiers. Un casque de cuiras

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boulanger cuit beaucoup de pains tous les jours.

Il se dit quelquefois absolument, pour Cuire du pain. Ce boulanger cuit deux fois par jour. Tous les habitants de ce village étaient obligés d'aller cuire au four banal.

Prov. et par menace, Vous viendrez cuire à mon four, Vous aurez quelque jour besoin de moi, et je trouverai l'occasion de me venger.

CUIRE, signifie, dans une acception plus étendue, Préparer certaines choses par le moyen du feu ou de la chaleur, pour les rendre propres à l'usage qu'on en veut faire. Cuire de la brique, du plâtre, de la chaux. Un fourneau à cuire de la brique, etc. Cuire du fil, de la soie.

CUIRE, se dit aussi De l'action du feu, de la chaleur, sur les choses que l'on cuit. Un trop grand feu brile les viandes, au lieu de les euire. La chaleur naturelle de ces eaux est telle, qu'elles cuisent un œuf en moins de cinq minutes.

Il se dit également en parlant Des fruits que le soleil murit. C'est le soleil qui cuit tous les fruits. Le soleil n'est pas assez chaud dans ce payspour bien cuire les melons.

Il se dit encore De la coction des aliments dans l'estomac, de l'élaboration des humeurs, etc. Il y a des aliments que l'estomac a peine à cuire. Quand la chaleur naturelle aura cuit ces humeurs-là. La guimauve est bonne pour cuire le rhume. Ces dernières phrases ne sont plus usitées dans le langage médical.

Il est aussi neutre. Le souper est au feu, il cuit. Il faut que cette viande cuise dans son jus. Mettre cuire, faire cuire un chapon. La tuile, la brique ne saurait cuire dans ce fourneau. Mettre des raisins cuire au four, au soleil.

Ces légumens, ces fèves, cespois, etc., cuisent bien, ne cuisent pas bien, Ils sont faciles ou difficiles à cuire.

Fig. et fam., Un boute-tout-cuire, Celui qui mange tout, qui dissipe tout. C'est un boute-tout-cuire.

CUIRE, ncutre, signifie aussi, Causer une douleur àpre et aiguë, telle qu'est celle que fait éprouver une brùlure ou une écorchure. Je me suis brulé, je me suis écorché la main, cela me cuit. La main me cuit. Les yeux me cuisent, ils me cuisent comme du feu. La tête me cuit.

Prov., Trop gratter cuit, trop parler nuit.

Fig. et fam., Il vous en cuira quelque jour, il m'en cuit; il pourrait bien vous en cuire; etc., Vous vous en repentirez ; je m'en repens; vous pourrez bien vous en repentir;

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CUISANT, ANTE. adj. Apre, piquant, aigu. Un froid cuisant, une douleur cuisante.

Il se dit figurément Des peines d'esprit. Des soucis cuisants. Des remords cuisants.

CUISINE. s. f. L'endroit de la maison où l'on apprête et où l'on fait cuire les mets, les aliments. Grande cuisine. Cuisine claire, obscure. Il faut placer, mettre la cuisine en tel endroit. Batterie de cuisine. Servante de cuisine. Chef de cuisine. Garçon de cuisine. Aide de cuisine. On dit dans un sens analogue, La cuisine d'un vaisseau.

Fig. et fam., La cuisine est bien froide, n'est guère échauffée dans cette maison, On y fait mauvaise chère.

Prov. et pop., Du latin de cuisine, De fort mauvais latin.

CUISINE, se dit, par extension, Des domestiques, des officiers attachés à la cuisine. Il a mené sa cuisine avec lui. Il a laissé sa cuisine à Paris.

CUISINE, se dit figurément de L'ordinaire d'une maison, de la chère qu'on fait habituellement. C'est un homme qui cherche les bonnes cuisines. Il ne hante que les maisons où il y a bonne cuisine. Maigre cuisine. Pauvre cuisine. Je ne pus longtemps m'accommoder d'une telle cuisine.

Faire la cuisine, Apprêter à manger.

Faire aller, faire rouler la cuisine, Avoir soin de ce qui regarde la dépense ordinaire de la table, donner ordre que la table aille bien. Fonder la cuisine, Pourvoir à ce qui regarde la subsistance, la nourriture. Dans les nouveaux établissements, il faut commencer par fonder la cuisine.

Pop. et fig., Se ruer en cuisine, Manger beaucoup et avidement, ou Faire beaucoup de dépense en bonne chère.

Prov. et fig., Être chargé de cuisine, Etre fort gras et avoir un gros

ventre.

CUISINE, signifie aussi, L'art d'apprêter les mets, les aliments, l'art de faire la cuisine. Il apprend la cuisine. Il sait bien la cuisine. Cuisine bourgeoise. La nouvelle cuisine. La cuisine française. La cuisine anglaise.

CUISINE, se disait autrefois d'Une petite boîte longue, à différents compartiments, où l'on mettait divers ingrédients qui servaient pour les ragouts. A l'époque où les épiceries étaient chères, beaucoup de gens portaient leur cuisine en poche.

CUISINER. v. n. Apprêter les mets, les aliments, faire la cuisine. Elle aime à cuisiner. Ce garçon cuisine un peu, cuisine assez bien. Il est familier.

CUISINIER, IERE. s. Celui, celle qui fait la cuisine, qui apprête à manger. Celle femme est très-bonne cuisinière. Vous êtes un bon cuisinier, un mauvais cuisinier.

Il se dit plus ordinairement de Celui, de celle que l'on prend à gages dans une maison, pour y faire la cuisine. Il a un habile cuisinier. C'est un homme qui doit toute sa

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