cette nouvelle, il a porté l'alarme dans toute la famille. Fig., Une fausse alarme, Une vaine crainte, une peur sans sujet. Prov. et fig., L'alarme est au camp, se dit en parlant de quelque chose qui met tout d'un coup plusieurs personnes dans une grande inquiétude. ALARME, se dit aussi pour Inquiétude, souci, chagrin ; et, en ce sens, il s'emploie souvent au pluriel. Il est toujours en alarme. La présence de cet homme dans la ville la tient en alarme. Il est dans de grandes altarmes, dans de terribles alarmes, dans de continuelles alarmes. Il n'est pas encore revenu de ses alarmes. Cela lui donne des alarmes secrètes. On vivait alors au milieu des alarmes. Nourri dans les alarmes, Au milieu des combats, élevé dans les dangers de la guerre. ALARMER. v. a. Donner l'alarme, causer de l'émotion, de l'épouvante, de l'inquiétude. Cela va alarmer tout le camp. Il ne faut pas que cela vous alarme. Il fut fort alarmé de cette nouvelle. Śa maladie nous a bien alarmés. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S'inquiéter, s'effrayer, être ému. Il s'alarme sans cesse. On croirait qu'il aime à s'alarmer. Je ne m'alarme pas du bruit. Ne vous alarmez pas de tous ces faux bruits. ALARME, E. participe. ALARMISTE. s. des deux genres. Celui, celle qui se plaît à répandre des bruits alarmants. ALATERNE. s. m. T. de Botan. Arbrisseau, espèce de nerprun dont les feuilles sont rangées alternativement le long des tiges. ALB ALBATRE. s. m. Pierre d'une pâte homogène, d'un grain fin, demitransparente, susceptible d'un beau poli, et qui souvent est remplie de veines colorées. Albâtre oriental. Vase d'albatre. Blanc comme l'albâtre. Albâtre naturel. Albâtre artificiel. Fig., Un sein d'albâtre, Un sein extrêmement blanc. On dit de même, L'albâtre de son sein. ALBATROS. s. m. (On fait sentir IS.) T. d'Hist. nat. Genre d'oiseaux palmipèdes, qui habitent les mers australes, et qui sont très-voraces. L'albatros est le plus grand des oiseaux aquatiques. ALBERGE. s. f. Sorte de pêche ou d'abricot, d'un goût très-agréable. un panier d'alberges. ALBERGIER. s. m. Arbre qui porte des alberges. ALBINOS. s. m. (On fait sentir l'S.) Homme qui a la peau blafarde, les cheveux et le poil presque blancs, et les yeux d'un gris pale ou rougeâtre. Les albinos ont les yeux tellement sensibles qu'il leur est impossible de supporter la lumière du jour. ALBRAN, s. m. Voyez HALBRAN. ALBRENE, adj. Voyez HALERENÉ. ALBUGINĖ, EE. adj. T. d'Anat. Il se dit De certaines membranes, de certains tissus dont la couleur est blanche. Tunique albuginée. Fibre albu ginée. La membrane albuginée des testicules. La membrane albuginée de l'œil. ALBUGINEUX, EUSE. adj. T. d'Anat. Qui est formé par la fibre albuginée. ALBUGO. s. f. T. de Médec. Tache blanche qui se forme à l'œil, et qui est causée par le dépôt d'une matière blanche dans les lames de la cornée. ALBUM. s. m. (On prononce Albome.) Mot emprunté du latin. Il se dit d'Un cahier que portent les voyageurs, et sur lequel ils engagent les personnes célèbres à écrire leur nom, auquel elles joignent quelquefois une sentence. Ce jeune Allemand vous prie d'inscrire votre nom sur son album. Il se dit aussi Des cahiers sur lesquels certaines personnes invitent des gens de lettres et des artistes à écrire de la prose ou des vers, à faire quelque dessin, ou à noter quelqué air de musique. ALBUMINE. s. f. T. de Chimie. Il se dit Du blanc d'œuf, et d'une substance de même nature qu'on trouve dans diverses matières végétales et animales. Albumine animale, végé tale. ALBUMINEUX, EUSE, adj. Qui contient de l'albumine. Liquide albumineux. Substance albumineuse. ALC ALCADE. s. m. Mot emprunté de l'arabe. Nom qu'on donne, en Espagne, à certains juges ou magistrats: leur attribut distinctif est une longue baguette blanche. ALCAÏQUE. adj. des deux genres. Il se dit D'une sorte de vers ou mètre grec inventé par Alcée, et adopté par les Latins. Un vers alcaïque. Dans ce sens, il est quelquefois substantif masculin. Un alcaique. H se dit aussi D'une espèce d'ode grecque ou latine dans chaque strophe de laquelle entre un nombre déterminé de vers alcaïques. ALCALESCENCE. s. f. T. de Chimie. Etat d'un corps alcalescent. ALCALESCENT, ENTE. adj. T.'de Chimie. Il se dit d'Une substance dans laquelle les propriétés alcalines commencent à se développer, ou mème prédominent déjà. ALCALI. s. m. Nom donné primitivement à la plante marine qui fournit la soude du commerce, et ensuite au produit salin de l'incinération de ce végétal. Ils'applique, par extension, à Toutes les substances qui ont des propriétés chimiques analogues à celles de la soude, c'est-à-dire, une saveur àcre et la faculté de verdir les couleurs bleues des végétaux. Les anciens chimistes ne connaissaient que trois alcalis, l'ammoniaque, la potasse et la soude: ils nommaient le premier Alcali volatil, et les deux autres Alcalis fixes. Les alcalis ont la plus grande tendance à s'unir avec les acides. ALCALIN, INE. adj. T. de Chimie. Qui a rapport aux alcalis. Caractère alcalin. Propriété réaction alcaline. Il signifie aussi, Qui appartient à la classe des alcalis; et, plus générale ment, Qui jouit des propriétés alcalines, qui se rapproche des alcalis par ses propriétés. Substance alcaline. Sel alcalin. Terres alcalines. ALCALISER. v. a. T. de Chimie. Faire développer dans une substance les propriétés alcalines qui y étaient masquées par une autre substance, ou Rendre alcaline une substance en y ajoutant un alcali. ALCALISÉ, BE. participe. ALCANTARA. s. m. Ordre militaire d'Espagne, institué en 1170. On nommait anciennement les chevaliers d'Alcantara, chevaliers du Poirier. ALCARAZAS. s. m. (On fait sentir I'S.) Mot tiré de l'espagnol. Il se dit d'Un vase que l'espèce de terre dont il est fait rend très-poreux, et dans lequel l'eau se rafraichit, lorsqu'il est exposé à un courant d'air. ALCEE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes de la famille des Malvacées qui comprend trois espèces : l'Alcéé rose, appelée aussi Rose tremière et Passe-rose; l'Alcée à feuilles de figuier, et l'Alcée de la Chine. L'alcée rose est très-répandue dans les jardins d'agrément. ALCHIMIE, s. f. Art chimérique qui consistait dans la recherche d'un remède universel, et d'un moyen propre à opérer la transmutation des métaux. ALCHIMILLE. s. f. Voyez Piedde-lion, dans l'article PIED. ALCHIMIQUE. adj. des deux genres. Qui a rapport, qui appartient à l'alchimie. Livre alchimique. Travaux alchimiques. Reveries alchimiques. ALCHIMISTE. s. m. Celui qui s'occupe d'alchimie. Les alchimistes passaient leur vie à chercher ce qu'ils appelaient la Pierre philosophale ou le Grand œuvre, c'est-à-dire, un moyen d'opérer la transmutation des métaux. ALCOOL. s. m. T. de Chimie, emprunté de l'arabe. Liquide léger et volatil qui est le principal résultat de la fermentation du sucre, et que, par des manipulations diverses, on dégage des substances étrangères, de Feau surtout, avec lesquelles il est melé : c'est de l'esprit-de-vin dégagé de la plus grande partie ou de la totalité de l'eau qu'il contenait. ALCOOLIQUE. adj. des deux genres. Qui contient de l'alcool. Liqueur alcoolique. ALCOOLISER. v. a. T. de Chimie. Dégager l'esprit-de-vin de sa partie aqueuse; ou Mêler de l'alcool à un autre liquide. Il est peu usité, surtout dans la première acception. ALCOOLISÉ, ÉE. participe. ALCORAN. s. m. Le livre qui contient la loi de Mahomet. Lire l'Alcoran. On dit aussi et mieux, Le Coran. Il signifie également, La loi de Mahomet contenue dans l'Alcoran. Abjurer l'Alcoran. Fam., Jen'y entends pas plus qu'à l'Alcoran, se dit en parlant D'une chose à laquelle on n'entend rien. ALCOVE. s. f. Enfoncement pratiqué dans une chambre pour y placer un lit. Alcove carrée. Alcove cintrée. Une belle alcove. Une alcove magnifique. Une chambre à alcove. ALCYON, s. m, Oiseau de mer de l'ordre des Passereaux. Les poëtes ont feint que les alcyons rendaient la mer calme pendant qu'ils faisaient leurs petits. Le martin-pêcheur est une espece d'alcyon. ALCYONIEN. adj. m. Appartenant à l'alcyon. Il n'est usité que dans cette locution, Les jours alcyoniens, qui sont Sept jours avant le solstice d'hiver, et sept jours après, pendant lesquels on dit que l'alcyon fait son nid, et que la mer est ordinairement calme. ALD ALDEBARAN. S. s. m. Terme d'Astron., emprunté de l'arabe.Nom d'une étoile fixe de la première grandeur, qui est dans l'œil du Taureau. ALDEE. s. f. T. de Géogr., qui est une corruption du mot espagnol et portugais Aldea. Il sert à désigner Les bourgs et les villages des possessions européennes, en Afrique et dans les Indes. Les aldées de la côte de Coromandel. ALDERMAN. s. m. Nom qu'on donne, en Angleterre, à certains officiers municipaux, chargés de la police. Les aldermans de Londres. ALEGRO. adv. Voyez ALLEGRO. ALENE. s. f. Espèce de poinçon de fer, qui est emmanché dans un morceau de bois rond, et dont on se sert pour percer le cuir et pour le coudre. Alene plate, ronde, carrée. Manche d'alene. Les cordonniers, les bourreliers, etc., se servent d'alenes. La pointe d'une alene. En Botan., Feuilles en alene. Voyez SUBULE ALENIER. s. m. Celui qui fait et vend des alènes. ALENOIS. adj. m. Il ne s'emploie que dans cette dénomination, Cresson alénois, Plante crucifère qui a, comme le cresson, une saveur piquante, et qu'on met dans les salades de laitue où de chicorée, pour en relever le goût. Cultiver du cresson alénois. ALENTOUR. adv. Aux environs. Tourner, råder alentour. Les échos d'alentour. Les bois d'alentour. Quand il n'est pas précédé de la préposition de, quelques-uns écrivent, A l'entour. La locution À l'entour s'employait autrefois, comme préposition, en y ajoutant de, et l'on disait A l'entour de la table, à l'entour du bois; mais cet emploi a vieilli : on dit aujourd'hui, Autour de. ALENTOURS. s. m. pl. Les lieux circonvoisins. Les alentours de ce château sont magnifiques. Il se dit aussi Des gens qui vivent familièrement avec quelqu'un, qui sont en liaison avec lui. Si vous voulez réussir auprès de ce ministre, assurez-vous de ses alentours. Ce fut par ses alentours que l'on pené tra son secret. ALERION. s. m. T. de Blason. Petit aiglon qu'on représente avec les ailes étendues, et sans bec ni pieds. ALERTE. adv. Debout, soyez sur vos gardes, prenez garde vous. Alerte, alerte, soldats. Il s'emploie aussi substantivement, et alors il est féminin. Donner une vive alerte. Nous avons eu cette nuit trois ou quatre alertes. ALERTE. adj. des deux genres. Qui est vigilant, et qui se tient sur ses gardes. On ne le surprendra pas aisément, il est toujours alerte. Il signifie aussi, Habile à voir et prompt à saisir ce qui peut lui être utile, avantageux. Un homme plus alerte que lui avait obtenu la place. Il est alerte à saisir les occasions de gagner de l'argent. Il est fort alerte pour tout ce qui convient à ses intérêts. Il signifie encore, Gai, vif, agile; et il se dit D'un jeune garçon ou d'une jeune fille. Un jeune garçon alerte. Une jeune fille alerte. ALEVIN. s. m. Menu poisson qui sert à peupler les étangs. Il faut jeter de l'alevin dans cet étang. ALEVINAGE. s. m. Menu poisson que les pêcheurs rejettent dans l'eau. ALEVINER. v. a. Jeter de l'alevin dans un étang. Aleviner un étang. ALEVINE, EE. participe. ALEXANDRIN. adj. m. Il n'est usité que dans cette locution, Vers Alexandrin, Vers français de douze syllabes quand la rime est masculine, et de treize syllabes quand elle est féminine. Les tragédies, les poemes épiques sont ordinairement écrits en vers alexandrins. La césure, le repos du vers alexandrin doit être immédiatement après la sixième syllabe. Les vers alexandrins sont aussi appelés vers héroïques. Il s'emploie quelquefois substantivement. Un alexandrin. On dit absolument et collectivement, L'alexandrin, pour Les vers alexandrins. Employer l'alexandrin dans un poëme. ALEXIPHARMAQUE. adj.des deux genres. T. de Médec. Il s'est dit Des remèdes que l'on croyait propres à expulser du corps les principes morbifiques, ou à prévenir l'effet des poisons pris à l'intérieur. Il s'employait aussi comme substantif masculin. Un bon alexipharmaque. ALEXITERE. adj. des deux genres. T. de Médec. Il s'est dit Des médicaments qu'on employait pour prévenir l'effet des poisons, des venins mis en contact avec l'extérieur du corps. Eau alexitère. Trochisque alexitère. Il s'employait aussi comme substantif masculin. Un bon alexitère. ALEZAN, ANE. adj. De couleur fauve, tirant sur le roux. Il ne se dit qu'en parlant De chevaux. Un cheval de poil alezan. Un cheval alezan. Une jument alezane. Un cheval alezan brulé, alezan moreau, alezan doré. ALEZAN, est aussi substantif, et signifie, Un cheval de poil alezan. Il était monté sur un alezan. ALEZE. s. f. T. de Médec. Drap ou lé de toile, plié en plusieurs doubles, dont on se sert pour soulever les malades et les tenir propres. Les alèzes sont ordinairement de vieux linge. Soulever, envelopper un malade avec une alèze. Mettre une alèze autour d'un malade. ALG ALGALIE. s. f. T. de Chirur. Mot d'origine arabe, qui signifie, Une sonde creuse. ALGANON. s. m. Chaîne qu'on met aux galériens. ALGARADE. s. f. Sortie contre quelqu'un, insulte faite brusquement," avec un certain éclat, sans sujet, ou pour un sujet très-léger. Faire une algarade. Il lui a fait mille algarades. Il vint nous faire une algarade. Ce mot est familier. ALGEBRE.s.f. Partie des mathématiques qui, considérant les grandeurs d'une même nature sous la seule acception abstraite de leur inégalité, les exprime par des caractères communs à toutes leurs valeurs particulières, et développe ainsi leurs relations de quantité les plus générales. Apprendre l'algèbre. Savoir l'algebre. Il se dit aussi d'Un traité d'algèbre. L'Algèbre de Bezout. Fig. et fam., C'est de l'algèbre pour lui, se dit en parlant D'un homme qui n'entend rien du tout à la chose, dont il est question. ALGEBRIQUE. adj.des deux genres. Qui appartient à l'algèbre. Calcul algébrique. Formule algébrique. Opérations algébriques. ALGEBRISTE. s. m. Celui qui sait l'algèbre, qui fait des opérations d'algèbre. C'est un bon algébriste. ALGIDE. adj. des deux genres. T. de Médec. Qui fait éprouver ou dans lequel on éprouve une sensation de froid glacial. Fièvre algide. La période algide du choléra-morbus. ALGUAZIL. s. m. (On prononce Algouazil.) Mot qui a passé de l'arabe dans l'espagnol, et qui se dit par plaisanterie ou par mépris, en français, Des gens que la police ou la justice charge de faire des arrestations. It fut arrêté par des alguazils. ALGUE. s. f. Sorte d'herbe qui croît dans la mer, et qu'elle jette quelquefois sur ses bords. L'algue et le sable servent à faire des digues. Il croit beaucoup d'algues sur les rivages de la Méditerranée. Les algues forment une famille de plantes cryptogames. ALI ALIBI. s. m. T. de Jurispr, criminelle. Présence d'une personne dans un lieu autre que celui où a été commis le crime où le délit dont on l'accuse. Il ne prend pas d'S au pluriel, On l'accusait d'un meurtre commis à Charenton; mais il a prouvé son alibi, et il a été acquitté. La fausseté de cette pièce a été prouvée par un alibi. Prouver l'alibi. Prouver son alibi. Les alibi sont fréquents en matière criminelle. ALIBIFORAIN. s. m. Propos qui n'a point de rapport à la chose dont il est question. Il ne m'a donné que de mauvaises excuses, de mauvaises defaites, des alibiforains. Il est familier et peu usité. ALIBILE. adj. des deux genres. T. de Médec. Qui est propre à nourrir. ALIBORON. s. m. Il ne s'emploie que dans cette locution familière, Maitre aliboron, Homme ignorant, stupide, ridicule. C'est un maitre aliboron. ALIDADE. s. f. Règle mobile qui tourne sur le centre d'un instrument avec lequel on prend la mesure des angles. Diriger l'alidade vers un objet.. ALIENABLE. adj. des deux genres. Qui se peut aliéner. On l'emploie surtout en termes de Jurisprudence. Il y a des biens qui ne sont pas alienables. Les terres substituées ne sont pas aliénables. ALIENATION. s. f. Transport de la propriété d'un fonds, ou de ce qui tient lieu de fonds. On l'emploie surtout en termes de Jurisprudence. Aliénation d'un domaine, d'une terre. Alienation volontaire. Aliénation forcée. Alienation des volontés, des esprits, Eloignement que des personnes ont les unes pour les autres. Alienation d'esprit, ou Aliénation mentale, Egarement d'esprit, folie. ALIENER. v. a. Transférer à un autre la propriété d'un fonds, ou de ce qui tient lieu de fonds. On l'emploie surtout en termes de Jurisprudence. Aliéner une rente. Aliener une terre, un domaine. Aliener des meubles précieux. Il y a des biens qui ne peuvent pas s'aliéner. C'est aliener son argent que de le placer par contrat de constitution. Fig., Aliéner les affections, les cœurs, les esprits, Faire perdre la bienveillance, l'affection, l'estime. Cela lui aliéna le cœur des peuples. It a des manières hautes qui alienent les esprits. Il a aliene les esprits, il s'est aliéné, il s'aliénera les esprits par ses manières hautaines. Les esprits étaient alienės. Aliener l'esprit, Faire perdre l'esprit, rendre fou, faire devenir fou. Sa dernière maladie lui a aliéné L'esprit. ALIENĖ, E. participe. Domaine aliéné. Terre aliénée. Cœurs aliénés. Esprits aliénés. Aliéné d'esprit. Avoir l'esprit aliéné. Il s'emploie substautivementet absohument, pour désigner Ceux qui sont fous, qui ont perdu l'esprit. La médecine a des traitements pour les alienes. Un hospice pour les aliénés. A LIGNEMENT. s. m. Ligne qu'on tire, afin qu'une muraille, qu'une rue, qu'une allée, qu'un chemin, soient dirigés en ligne droite. On a pris L'alignement de la rue qu'on veut bilir. Prendre des alignements. Il a mal pris ses alignements. Cet ou vrage de maçonnerie n'est pas d'alignement, N'est pas en ligne droite. Il se dit, particulièrement, de La ligne indiquée par la voirie pour la direction d'une rue, ligne qui n'est pas toujours entièrement droite. Donner l'alignement, un alignement. Suivant l'alignement qui en a été donné. Cette maison est, n'est pas sur l'alignement. Cette rue est, n'est pas dans l'alignement. ALIGNEMENT, se dit aussi de L'action d'aligner ou de s'aligner, et s'emploie surtout en parlant D'une troupe. Après chaque mouvement, on rectifie l'alignement. Un bon alignement. Un alignement défectueux. Se jeter en dehors de l'alignement. Rentrer dans l'alignement. On commande, A droite ou à gauche, alignement, Alignez-vous en regardant à votre droite, à votre gauche; et de même, Sur le centre, alignement. ALIGNER. v. a. Ranger, dresser sur une même ligne droite. Il se dit ordinairement Des bâtiments et des jardins. On n'a pas bien aligné cette muraille, cette allée. Cette nouvelle rue est bien alignée. Aligner une troupe, des soldats, Les ranger, les disposer exactement en ligne droite. Aligner le premier rang. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. S'aligner. Alignezvous. Le bataillon s'est aligné en un clin d'œil. Fig. Aligner ses phrases, aligner ses mots, Soigner jusqu'à l'affectation ce qu'on écrit ou ce qu'on dit. ALIGNE, EE. participe. ALIMENT. s. m. Nourriture, ce qui se mange, se digère, et entretient la vie. Le pain est un bon aliment. Les aliments les plus simples sont les plus sains. Des aliments légers, substantiels, lourds. Il signifie quelquefois, L'action de nourrir. Des biens destinés pour l'aliment des pauvres. Ce sens est peu usité. ALIMENTS, au pluriel, se dit généralement de Tout ce qu'il faut pour nourrir et entretenir une personne; et s'emploie surtout en Jurisprudence. Les enfants doivent des aliments à leurs pere et mere et autres ascendants qui sont dans le besoin. On lui adjugea une pension pour ses ali ments. ALIMENT, se dit souvent au figuré. Le bois est l'aliment du feu. Les sciences sont l'aliment de l'esprit. C'est un esprit vif, il faut lui donner de l'aliment. L'aliment des passions. L'aliment des factions. ALIMENTAIRE. adj. des deux genres. Qui est propre à servir d'aliment. Les substances alimentaires. Plantes alimentaires. En Médec., Régime alimentaire, Régime que l'on suit à l'égard des aliments. En Jurispr., Pension alimentaire, Pension réglée par autorité de justice, ou par convention entre les parties; et, Provision alimentaire, Somme accordée par provision à l'une des parties pour vivre, en attendant le jugement du fond de l'affaire. ALIMENTATION. s. f. Action de nourrir, de se nourrir. Il ne s'emploie guère qu'en termes d'Hygiène. Sub stituer un mode d'alimentation à un autre. ALIMENTER. v. a. Nourrir, fournir les aliments nécessaires. Le marche ne fournit pas de quoi alimenter la ville. Ces provinces alimentaient la capitale de l'empire. Il s'emploie aussi figurément. Ces matières alimentaient l'incendie. Cette nouvelle alimente les conversations, les journaux. Alimenter la haine, la sédition. ALIMENTE, BE. participe. ALIMENTEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui nourrit. Remèdes alimenteux. Sucs alimenteux. ALINEA. Loc. adv., empruntée du latin, et qui signifie, A la ligne. Quand on dicte à quelqu'un, on dit Alinea, c'est-à-dire, Quittez la ligne où vous en êtes, et commencezen une autre au-dessous. Il s'emploie plus ordinairement comme substantifmasculin. Lisez jusqu'au premier alinéa. Observez les alinéa. Il se dit souvent, par extension, d'Un passage, d'un paragraphe compris entre deux alinéa. Le premier alinéa de ce chapitre est fort long. Unpetitalinéa. Unalinéa très-court. ALIQUANTE. adj. des deux genres. T. de Mathém. Il se dit Des parties qui ne sont pas exactement contenues dans un tout; par opposition Aux parties aliquotes, qui y sont contenues exactement. Le nombre trois est une partie aliquote de neuf, et le nombre deux en est une partie aliquante. ALIQUOTE. adj. f. Il n'est usité que dans cette locution, Partie aliquote, Partie contenue un certain nombre de fois juste dans un tout. Trois est une partie aliquote de douze. Le pouce est une partie aliquote du pied. Il se prend quelquefois substantivement. Deux est une aliquote de six. ALITER. v. a. Forcer à se mettre au lit, à garder le lit. Cette blessure l'a alité pendant trois mois. Ils'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie, Se mettre, se tenir au lit pour cause de maladie. Il y avait longtemps qu'il trainait, enfin il a été contraint de s'aliter. ALITE, EE. participe. Elle est alitée depuis hier. ALIZE. s. f. Sorte de fruit aigrelet, de la grosseur d'une petite cerise. Manger des alizes. ALIZE. adj. m. T. de Marine. Il se dit De certains vents réguliers, spécialement de ceux qui règnent entre les deux tropiques, et qui soufflent de l'est à l'ouest. Les vents alizės. ALIZIER. s. m. Arbre de la famille des Rosacées, qui porte des alizes, et qui croit naturellement dans les bois. On cultive plusieurs espèces d'aliziers. Alizier blanc. Alizier de Fontainebleau ; etc. ALK ALKALI, et dérivés. Voyez AL CALI, ETC. ALKEKENGE. s. m. T. de Botan. Plante de la famille des Solanées, qui croît dans les haies et dans les vignes, ALLAITER. v. a. Nourrir de son lait. La nourrice qui l'a allaitė. Une mère qui allaite son enfant. Il se dit également en parlant Des femelles des animaux. Une chienne qui allaite ses petits. La louve qui allaita Rémus et Romulus. ALLAITE, BE. participe. ALLANT. s. m. Celui qui va. Il n'est guère d'usage qu'au pluriel, et joint au mot Venants. Les allants et les venants. A tous allants et venants. Cette maison est ouverte aux allants et venants. ALLANT, ANTE. adj. Qui aime à aller, à courir. C'est un homme allant. Une femme fort allante. Il est encore fort allant, malgré son âge, pour son âge. ALLANTOÏDE. s. f. T. d'Anat. L'une des membranes qui appartiennent au fœtus de certains animaux. ALLECHEMENT. s. m. Moyen par lequel on allèche. Les allèchements de la faveur. Présenter des allèchements à des gens qu'on veut séduire. ALLECHER. v. a. (J'allèche. J'allécherai.) Attirer par quelque appåt. On allèche les souris avec du lard, avec des noix. Il est plus en usage au figuré; et alors il signifie, Attirer par le plaisir, par l'espérance, par la séduction, etc. On l'avait alléché par la promesse d'une grande place. ALLECHE, ÉE. participe. ALLEE. s. f. Passage entre deux murs parallèles, qui conduit de l'entrée d'une maison dans l'intérieur. Longue allée. Allée obscure. Allée étroite. Il ne faut pas embarrasser l'allée. La porte, l'issue d'une allée. On préfère les maisons à porte cochère, aux maisons à allée. Il se dit aussi d'Un lieu propre à se promener, qui s'étend en longueur, et qui est bordé d'arbres ou de verdure. Ce bois planté en allées est fort agréable. Il se promène dans la grande allée du jardin. Longues allées. Belles allées. Allée double. Allée droite. Allée tortueuse. Allée à perte de vue. Allee couverte. Allée sablée. Planter des allées d'ormes, de tilleuls, de noyers, etc. Allées et venues, Action d'aller et de venir plusieurs fois; et particulièrement, Les pas, les démarches que l'on fait pour une affaire. Faire des allées et venues. Après plusieurs allées et venues, il fut conclu que... Il a perdu son temps en allées et venues. ALLEGATION. s. f. Citation d'une autorité, d'un passage, d'un fait, etc. L'allégation d'un passage, d'une loi. Il se dit aussi de La simple proposition d'une chose qu'on met en avant. Il répondit fort habilement aux allegations de son adversaire. Justifier une allegation. ALLEGE. s. f. T. de Marine. Embarcation qui sert à alléger un bâtiment, à le décharger de ce qu'il y a de trop, ainsi qu'à le charger. L'allége d'un bâtiment. Il y a des alléges assez grandes pour pouvoir naviguer le long des côtes. ALLEGE, en termes d'Architecture, Mur d'appui d'une fenêtre, moins épais que l'embrasure. ALLEGEANCE. s. f. Soulagement, adoucissement. Donner quelque allégeance à des tourments. Il est vieux. En Angleterre, Serment d'allégeance, Acte de soumission et d'obéissance au roi, qui regardait uniquement la souverainete temporelle du monarque, et son indépendance à l'égard du pape. Le serment d'allégeance fut ordonné par Jacques Ier, en 1606. ALLEGEMENT.s. m.Soulagement. Donner allégement à un plancher, à un bateau. Recevoir allègement, de l'allégement. Il se dit aussi figurément. Ce sera pour les contribuables un petit allégement. Ne sentez-vous point d'allégement à votre mal? ALLEGER. v. a. (J'allége. J'allégerai.) Soulager d'une partie d'un fardeau la personne ou la chose qui le porte. Alléger quelqu'un de son fardeau. Alleger un bateau. Le plancher est trop chargé, il faut Talleger. Il signifie aussi, Diminuer un poids, un fardeau, le rendre plus léger. Alleger le fardeau de quelqu'un. Alléger la charge d'un cheval. Il s'emploie figurément dans les deux acceptions. Alléger les contribuables. Alléger les charges publiques. Il signifie particulièrement, Calmer l'inquiétude, diminuer le mal, la douleur. Ce que vous lui avez dit l'a fort allégé. Alléger la douleur de quelqu'un. Il s'emploie quelquefois avec le pronom personnel. S'alléger pour marcher avec plus de facilité. Ma douleur s'est un peu allégée. ALLEGE, ÉE. participe. ALLEGIR. v. a.T. d'Arts et Métiers. Diminuer en tous sens le volume, l'épaisseur d'un corps. Allégir une poutre, une planche. ALLEGI, IE, participe. ALLEGORIE. s. f. (On prononce les deux dans ce mot et les suivants jusqu'à Alléguer.) Espèce de fiction dont l'artifice consiste à présenter un objet à l'esprit de manière à lui donner l'idée d'un autre. Le bandeau, tes ailes, et l'enfance de Cupidon, sont une allégorie qui représente le caractère et les effets de la passion de l'amour. L'ancienne mythologie est le plus souvent une allégorie. Les mystères des Grecs et des Egyptiens étaient remplis d'allégories. Ce tableau est trop chargé d'allégories. Les allégories en peinture sont généralement froides. Il se dit également, en Rhétorique, d'Une figure, qui n'est autre chose qu'une métaphore prolongée. Il se dit aussi, particulièrement, d'Un ouvrage, dont le fond est cette espèce de fiction où l'on représente un objet pour donner l'idée d'un autre. Les allégories de J. B. Rousseau. L'apologue et la parabole sont des espèces d'allégories. ALLEGORIQUE.adj. des deux genres. Qui tient de l'allégorie, qui appartient à l'allégorie. Discours allegoriques. Termes allégoriques. Sens allégorique. Explication allégorique. Tableau allégorique. Style allégorique. Personnage allegorique. Le merveilleux allégorique est employé dans la Henriade. ALLEGORIQUEMENT, adv. D'une manière allégorique. Cela doit s'entendre allégoriquement, et non littéralement. Les prophètes parlent quelquefois allegoriquement. ALLEGORISER. v. a. Expliquer selon le sens allégorique, donner un sens allégorique. Les Pères de l'Eglise ont allégorisé presque tout l'Ancien Testament. ALLEGORISÉ, ÉE. participe. ALLEGORISEUR. s. m. Celui qui allégorise. Il ne se dit guère qu'en mauvaise part, en parlant d'Un homme qui s'attache à chercher dans tout un sens allégorique. C'est un allégoriseur perpétuel. ALLEGORISTE. s. m. Celui qui explique un texte, un auteur dans un sens allégorique. Origène est un grand allégoriste. ALLEGRE. adj. des deux genres. Qui est dispos, agile, gai. Il est toujours allegre. Il est sain et allègre. Il est familier. ALLEGREMENT. adv. D'une maniére allegre. Marcher allégrement. Allons, mes amis, allégrement. II vieillit. ALLEGRESSE. s. f. Joie qui éclate au dehors. Il reçut cette nouvelle avec une grande allégresse. Il se dit plus ordinairement d'Une joie publique. Cris d'allégresse. L'allegresse de son armée lui promettait la victoire. L'allégresse publique. Des transports d'allégresse. Les sept Allégresses, Certaines prières à la Vierge, dans lesquelles on exprime les sept différents sujets de joie qu'elle a eus durant sa vie. ALLEGRETTO. adv. T. de Musique. Diminutif d' Allegro. ALLEGRO. adv. T. de Musique, emprunté de l'italien. On le met au commencement d'un air, pour indiquer que cet air doit être joué vivement et gaiement. Il se dit substantivement de L'air même. Jouer un allegro. ALLEGUER. v. a. Citer une autorité, un passage, un fait, etc. Alléquer un passage, un texte. Alléguer des auteurs. Alléguer faux. C'est un tel qui m'a dit cette nouvelle, je vous allégué mon auteur. On dit mieux, Je vous eile mon auteur. Il signifie aussi, Mettre en avant, avancer. Alléguer des raisons. Alléguer des excuses. Il allégua pour ses raisons, pour raison que... Les juges sont obligés de juger selon ce qui est allégué et prouvé. Alléguerez-vous que... ALLEGUE, EE. participe. ALLELUIA. s. m. (On prononce Alléluya.) T. emprunté de l'hébreu, qui signifie, Louez le Seigneur, et que l'Eglise chante au temps de Pàques, à la fin des traits ou versets. ALLELUIA, se dit aussi d'Une petite plante qui fleurit vers le temps de Paques, dont les feuilles ont un goût aigrelet, et qui fournit le sel appelé dans le commerce Sel d'oseille. ALLEMAND. s. m. Ce mot n'est placé ici que parce qu'il se trouve dans quelques phrases proverbiales. Une querelle d'Allemand, Une querelle suscitée sans sujet. Il est venu me faire une querelle d'Allemand. C'est du haut allemand pour lui, II n'y comprend rien. ALLEMANDE. s. f. Espèce de danse vive et gaie, dont l'usage a passé de F'Allemagne dans d'autres pays. Danser l'allemande, une allemande. Il se dit aussi Des airs sur lesquels on exécute cette sorte de danse.Jouer une allemande sur le piano. Recueil d'allemandes. ALLER. v. n. (Je vais ou je vas, tuvas, il va; nous allons, vous allez, ils vont. J'allais. Je suis allé. J'allai. J'irai. J'irais. Va. Que j'aille. Que j'allasse. Allant. Alle. L'expression Je vas ne s'emploie que rarement, et dans le langage familier. On dit quelquefois, Je fus, j'ai été, J'avais été, j'aurais été, pour J'allai, je suis allé, j'étais allé, je serais allé : Voyez le verbe Etre.) Se mouvoir, se transporter, ou être mû, transporté d'un lieu à un autre. Il s'applique Aux personnes et aux choses, et s'emploie de diverses manières, selon les divers rapports sous lesquels on considère l'action qu'il exprime. Ainsi on dit, 1 Sous le seul rapport du mouvement Ne faire qu'aller et venir. Marchez, allez donc. Ce pauvre komme ne peut plus aller, tant il est fatigue. Les planètes vont continuellement. 2o Relativement au terme, au but où tend le mouvement: Aller à Rome, en Italie, au Japon, aux Indes. Aller à la ville, à la campagne. Aller au marché, à la fontaine, à l'église, au cabaret, au cafe. Aller d'un lieu à un autre. Aller de ville en ville, de porte en porte. Y va-t-il? Vas-y. Les fleuves vont à la mer. Ce chien va à l'eau, Il s'y jette volontiers, quand on le lui commande. 3° Relativement à l'espace que l'on parcourt: Aller près. Aller loin. Aller à trois lieues. Je vais à deux pas. 4° Relativement à la nature du mouvement, à sa rapidité ou à sa lenteur: Aller vite. Aller doucement, lentement, tranquillement. Aller comme le vent. Aller en courant. Aller à grands pas, à petits pas. Ce cheval va au trot, au galop; il va le pas, l'amble, le grand galop; il va bon train. Aller terre à terre. Le vaisseau allait à pleines voiles. 5 Relativement à la direction du mouvement: Aller en avant, en arrière, à reculons, de côté, tout droit. Aller devant soi, droit devant soi. Les nuages vont ce matin du levant au couchant. Aller contre le courant de l'eau. Aller contre vent et marée. 6o Relativement à l'endroit où se fait le mouvement: Aller sur la terre, sur le pavé, sur la chaussée. Aller sur l'eau, dans l'eau. Aller sur une planche. Aller par monts et par vaux. par 7o Relativement à la voie, au chemin qui mène vers un but: Aller terre, par eau, par mer. Aller par le chemin le plus court, par un chemin de traverse. Aller par la grande route, par un sentier. Aller à travers les bois, à travers champs. Aller bien, Etre dans le bon che min. N'aller pas bien, N'être pas dans le bon chemin. 8o Relativement au moyen de transport: Aller à pied, à cheval, en voiture, en bateau, par la diligence. Aller en poste. Aller sur un pied. 9° Relativement à la cause qui fait mouvoir: Ces bâtiments vont à voile el à rame. Les girouettes vont selon le vent. Aller par force. Aller de bon cœur. 10° Relativement à l'ordre qu'ont ou que doivent avoir entre elles les personnes ou les choses: Aller ensemble. J'irai à Paris avec vous. Vous irez à Rome après moi. Aller à la file les uns des autres. Aller les uns après les autres. Aller de compagnie. Aller en troupe. Aller par troupes. Aller de pair, Etre égal, être pareil. Il va de pair, pour la dépense, avec les gens les plus riches. Cicéron va de pair avec Démosthène. Ces deux avocats vont de pair. ALLER, est souvent suivi d'une préposition et de son complément qui indique Le motif ou la fin de l'action. Aller à la messe, au sermon. Aller à la promenade, au bal, au spectaele, au jeu. Aller au bain. Aller à la guerre, à l'armée, à un siége. Aller à la chasse, à la pêche, en vendange. Aller en ambassade, en pèlerinage. Aller à la mort, au supplice, à sa perte. Aller au-devant de quelqu'un, à la rencontre de quelqu'un. Aller aux nouvelles. Alter à découverte. Aller au combat, S'avancer pour combattre. Aller à l'ennemi, aux ennemis, S'avancer vers les ennemis pour les combattre, pour les charger: cela ne se dit proprement que quand les armées sont à portée l'une de l'autre, ou en présence. Aller au feu, S'exposer au feu des ennemis, s'exposer à essuyer leur feu. Ce soldat va au feu gaiement et sans crainte. Aller au bois, à l'eau, etc., Aller en quelque endroit pour s'y pourvoir de bois, d'eau, etc. On dit de même, Aller à la provision. Ce vase va au feu, Il résiste à l'action du feu, on y peut mettre cuire ou chauffer quelque chose sans craindre qu'il se casse, qu'il éclate. On dit dans un sens analogue, Cette étoffe va à la lessive, etc. Aller au roi, au ministre, à l'évéque, etc., S'adresser au roi, au ministre, à l'évêque, etc. Pour cela il vous faut aller au ministre. On a dit aussi, Aller au devin, Aller le consuiter. Cette affaire s'en va au diable, à tous les diables, se dit D'une affaire qui tourne mal, qu'on regarde comme manquée, comme perdue. Allez au diable, à tous les diables, est une expression d'impatience, de colère, une sorte d'imprécation. Aller aux opinions, aux voix, Recueillir les opinions, les voix. On a dit de même, Aller aux avis. Aller aux informations, aux renseignements sur quelqu'un, S'adresser à ceux qui peuvent donner des renseignements sur quelqu'un. Aller au plus pressé, S'occuper d'abord de l'affaire qui souffrirait le plus d'un retardement. ALLER, est quelquefois suivi d'un infinitif exprimant aussi Le motif ou la fin de l'action. Aller se promener. Aller travailler. Aller étudier. Aller savoir des nouvelles de quelqu'un. Aller le trouver. J'irai lui parler. Va t'en informer, Vas en savoir des nouvelles. Allez me chereher cela. Allez vous promener, qu'il aille se promener, se dit Lorsqu'on s'impatiente, lorsqu'on se met en colère contre quelqu'un. ALLER, suivi d'un infinitif, sert aussi à marquer qu'Une chose est sur le point d'être faite, d'avoir lieu. Nous allons voir ce qu'il dira. Ils vont partir. Je vais y aller. Elle va chanter, danser. Allez-vous recommeneer vos doléances? Le jour va finir. Un homme qui va mourir. Le sermon va commencer. On va se mettre à table. J'allais me coucher quand il est venu. La contestation allait finir lorsque vous êtes parti. Il jugea que l'affaire allait se terminer heureu sement. ALLER, se joint quelquefois au participe présent, pour exprimer, avec l'idée d'un mouvement, celle d'une prolongation, d'une certaine durée de l'action que le participe indique. Un ruisseau qui va serpentant. Il allait criant par la ville. Fig. Le mal, l'inquiétude, etc., va croissant, va toujours croissant, Croit de plus en plus. On dit aussi, Aller en augmentant, en diminuant, en déclinant, etc. ALLER, se dit aussi en parlant Du mouvement particulier de certaines choses qui appartiennent aux arts, Une montre qui va trente heures. Cette horloge va bien, va mat. Ce ressort, celle machine ne va plus, Faire aller un moulin. Il y a quelque chose qui empêche la roue d'alter. On dit dans un sens analogue, Son pouls va bien, Le mouvement de son pouls est bien réglé. I se dit pour marquer L'écoulement du temps, et la durée du temps qui a été employé à quelque chose. Le temps va toujours. Rien ne va plus vite que le temps. Son discours n'ira qu'à une demi-heure. Ces ouvriers vont bien lentement. Ce bâtiment-là est alle fort vite. Ce cheval va sur quatre ans, llaura bientôt quatre ans. |