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fouterreins, & l'on en compte jusques à quatré cens.
AZAFI. Voyez SAFIE.
AZAGA. Voyez Azatà.

AZAGARIUM, ville de la Sarmatie Européenne, dans le voisinage du Borifthene, felon Ptolomée, liv. 3, c. 5. Hermolaus a voulu corriger ce mot en celui d'AZAGGA

RICUM.

AZAHAD. Voyez AZARAD.

AZALEUM. Homére, Iliad. l. 3, nomme ainfi une montagne. Ortélius, Thefaur. croit, avec bien du fondement, que c'eft moins un nom propre qu'une épithète, qui veut dire, expofé aux tempêtes, & que les vents ne fauroient ébranler.

AZALI, ancien peuple de la Pannonie. Voyez AuGUSTA ACILIA.

AZALIUM. Voyez AzAZIUM.
AZAMA. Voyez ZAMA.

AZAMIA. Voyez AZEм.

par

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AZAMOR, ville d'Afrique au royaume de Maroc, dans la province de Duquela, au fond d'un petit golfe forme la riviere d'Ömmirabi, a fon embouchure que dans l'Océan. Marmol, liv. 3, c. 57, dit qu'elle a été bâtie les Afriquains, fur la côte; qu'elle eft fituée dans une plaine de fable, à trois lieues de Mazagan, du côté du Levant. Elle étoit fort peuplée, pourfuit-il, quand les Portugais la prirent, parce que la pêche des alozes, des bonites & d'autres poiffons y attiroit quantité de marchands. Il y avoit plus de cinq mille feux dont les Juifs en faifoient quatre cens. Les habitans étoient fort adroits, & bâtiffoient leurs maifons à la moderne à caufe du commerce de l'Europe. Ils étoient trèsbien accommodés, & fe gouvernoient avec plus d'ordre que les autres Africains. Sur le déclin de l'Empire, ils s'affranchirent des Bénimérinis, & le droit de pêche leur valoit plus de huit mille ducats de revenu, & duroit depuis le commencement d'octobre jusqu'au mois d'avril. On y prenoit tant de poiffons qu'on en fourniffoit toutes les provinces voifines, & la ville de Maroc, outre ce qui fe transportoit en Europe. Le pays d'alentour eft fort fertile en bled & en pâturages, parce que la province de Tremecen eft au levant du fleuve, & celle de Duquela au couchant, toutes deux très-abondantes en herbes & en moiffons. Cette ville étoit tombée au pouvoir des Portugais; mais après une poffeffion de cinq ans, durant lesquels ils l'avoient fortifiée, ils la ruinerent l'an 1513, & l'abandonnerent aux Maures. Cette ville, qui avoit été fi floriffanté, fut réduite à la condition d'un fimple village fans fortification. On affure néanmoins, dit Baudrand, qu'elle fe rétablit. Long. 10, 30, latit 32, 50.

LE GOLFE D'AZAMOR, petit golfe de Barbarie, fur la côte de l'Océan, à l'embouchure de la riviere d'Ommirabi, qui le forme : c'eft là que fe pêchent les alozes dont il eft parlé dans l'article précédent.

AZAMORA, place forte de la petite Arménie, vers la Cataonie, felon Strabon, l. 12, p. 537, qui la nomme en parlant de la Cappadoce dans laquelle il comprend la Cataonie.

AZANA, &

ĄZANEGA. Voyez SENEGA.

voux, fept. 1729, pag. 1634, obfervent qu'il y avoit en Afrique, fur les côtes d'Ethiopie, Portus Moffylius & Promontorium Moffylium; & qu'ils étoient fitués l'un & l'autre vis-à-vis l'entrée de la Mer Rouge. Les peuples de cette province maritime s'appelloient Moffy liens; & l'Azanie devoit être une partie de cette province, laquelle étant plus fréquentée que le refte du pays par les anciens, ils en avoient donné le nom à toute la côte.

AZANI, peuple d'entre les Scythes, d'en-deçà l'Imaiis, felon Ptolomée. Son ancien interpréte latin change ce nom en ASMÁNÍ.

2. AŻANIA, contrée de l'Arcadie, felon Stephan. Byfant. ainfi nommée d'Azanes, fils d'Arcas. Paufanias', 1.8, c. 4, p. 604, dit, en parlant d'Arcas: fes trois fils étant en âge, il leur partagea fes états en trois portions. Celle qui échut à Azanes, fut appellée AZANIE. Elle renfermoit dix - fept villes, felon Etienne qui ne les nomme point. Mais il y met une fontaine de laquelle il ne nous dit pas non plus le nom, & qui donnoit un dégoût pour le vin à ceux qui goûtoient de fes eaux. Ovide, Métam. liv. 15, v. 322 & feq. nomme cette fontaine fons Clitorius; voici fes paroles:

i. AZANIA. C'eft le nom que les anciens ont donné à cette partie maritime de l'Ethiopie, nommée aujourd'hui la côte d'Ayan. Ptolomée, l. 4, c. 8, femble l'éloigner de la mer, & il y met beaucoup d'élephans. Cependant Pline, 1.6, c. 28 & 29, appelle MER D'AZANIE, Azanium mare, celle qui borde cette côte. Mais il en met le commencement à la ville de Ptolémaïde. Etienne de Bifance, en parlant d'Azanie, en fait une ville ou contrée qu'il donne à la ville de Marfeille, en citant Philon; mais comme aucun hiftorien ni géographe n'a mis une ville ou contrée de ce nom aux environs de Marseille, & qu'Etienne, en parlant de cette Azanie, ne fait aucune mention de celle d'Ethiopie, qu'il devoit connoître par les auteurs fur lesquels il travailloit, Berkelius a conjecturé que Marraxias s'étoit gliffé dans le texte au lieu d'A'onia. Il y a trop de reffemblance entre ces deux mots pour que des copiftes ayent mis l'un à la place de l'autre. Etienne avoit fans doute écrit Moyxías, dont il a fait aifément Marrañías. Les mémoires de Tré

Clitorio quicumque fitim de fonte levarit;
Vina fugit, gaudetque meris abftemius undis.
Seu vis eft in aqua calido contraria vino,
Sive, quod indigena memorant, Amithane natus;
Pratidas attonitas poftquam per carmen & herbas
Eripuit furiis, purgamina mentis in illas

Mifit aquas, odiumque meri permanfit in undis. Ce fils d'Amithaon s'appelloit Mélampe, & non pas Mélante, comme le dit Corneille dans la traduction des métamorphofes en vers, où il fait rimer Melante avec Conftante. Il eft bon de relever ici une bévue d'Ifidore, qui transporte cette fontaine d'Arcadie en Italie, où il en fait un lac. Car parlant de la différence des eaux, C. 13, il dit : ceux qui ont bû du Clitorius, lac d'Italie, ont du dégoût pour le vin.

1

1.139

AZANI, peuple, & AZANITIS, pays. Strabon, l. 12, p. 576, nomme Azanitis le pays où le Rhyndacus avoit fa fource; il met quelques lignes plus bas un peuple nommé Afani entre ceux qui avoient été ajoutés à la Phrygie.

AZANIUM, ville de la Phrygie. C'étoit la ville qu'habitoit le peuple Azani, dont il eft parlé dans l'article précédent, & qui donnoit le nom à l'Azanitide, contrée de l'Afie mineure. La ville des Azaniens (Azanorum Civitas) eft comprise dans la Phrygie Pacatienne au cinquiéme concile de Conftantinople. Hermogene, cité par Etienne, vouloit que cette ville s'appellât Exuanum, & voici fur quoi ce nom étoit fondé. Il y avoit tout à l'entour des métairies: une famine étant furvenue, les bergers s'affemblerent, & firent des facrifices pour faire baiffer le prix des vivres. Les dieux ne les exauçant pas, Euphorbe facrifia aux démons O'vavo un renard, & E”1⁄2‚ un hériffon, & les appaifa fi bien que la terre recommença à produire des grains & des fruits en abondance. · Les habitans voyant cela, le choifirent pour leur prêtre & leur chef. Ce fut à cette occafion que la ville prit le nom d'Exuanum, mot compofé de deux, qui fignifient un hériffon & un renard.

AZANOTH THABOR, ou fimplement Azanoth ou Aznoth, ville de la Palestine. Il en eft fait mention au livre de Jofué, c. 19, v. 34. Eufébe la met dans la plaine, aux environs de Diocéfarée. * D. Calmet, Dict.

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AZAOARD, ou ARAORAn. Voyez Azarad. -
AZAPH. Voyez Azorн.

1. AZAR. Voyez COMAGENE, & AUGUSTA 19.
2. AZAR, montagne d'Egypte, felon Ptolomée, l. 45

c. S.

1. AZARA, (orum) ville de la grande Arménie, fur l'Araxe, felon Strabon, l. 11, p. 527. Ortelius croit qu'il faut lire Zara, & appuye fon fentiment de celui de Cafaubon. Il juge que des copiftes ignorans doublant un A final mal-à-propos, ont écrit à Aapa au lieu de rà lúpa.

2. AZARA, temple de Diane, dans l'Affyrie, felon Strabon, l. 16, p. 745.

3. AZARA, ville de la Sarmatie, en Afie, selon Prolomée, 7. 5, c. 9.

7.

AZARABA, autre ville du même pays, felon le même, 5, c. 9.

AZARAD, grand défert d'Afrique, qui fait partiel de celui de Zara, out, ce qui eft la même chofe, du déferr

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de Barbarie. Celui d'Azarad eft au royaume de Soudan, on y fait quelquefois neuf journées fans trouver de l'eau. Il confine à l'occident au pays de Tagazel, habité par les Oulets de Line, Arabes qui s'étendent jusqu'à un puits, nommé le puits d'Azarad; à l'orient méridional de ce puits, par les 20 deg. 30' de latitude, eft un lac formé par les eaux de pluye. Au midi de ce défert eft celui de Ghir, où eft le puits d'ARAOAN ou d'AZAOARD ou d'AZAOTAN. A l'orient font : premierement, le défert d'ACADIS OU AGDES, où l'on recueille quantité de manne, que l'on vend à la ville d'Agdes ou Agades, nommée par les Arabes, Andegast. Če défert d'Agades dépend d'un royaume de même nom, où il vient de très-bon fené; fecondement, le défert de Hayr, où il y a des puits de bonne eau. Corneille nomme AZAHAD OU AzoOAD ce défert d'Azarad; il le met dans la partie orientale de Sanhaga. Il ajoute que ceux qui y voyagent fe conduisent par la bouffole. Il parle du même défert fous le nom d'AZAOTAN, qu'il dit être un grand défert de Lybie, en Afrique. On y trouve, dit-il, rarement de l'eau. Il parle encore de la bouffole, & ajoute qu'il y en a un autre de même nature au même pays, qu'on appelle AZAOAT. Il eft plus für de s'en tenir à ce que j'ai dit fur l'autorité de De l'Ifle, dans fa carte de Barbarie.

AZARÆ. Voyez SUSARE. AZARE. Voyez JESRAEL.

AZAREI, Arabes, qui, felon Pline, liv. 6, c. 29, en s'alliant par des mariages avec les habitans de la Trogloditique dans l'Ethiopie; Azarei ex Troglodytarum connubiis, Arabes feri, en avoient contracté les mœurs fauvages & féroces.

dans l'armée desquels étoit Goliath, étoient campés entre Socco & Azeca, Reg. 1. 1, c. 17, v. 1. Eufebe & faint Jérôme, difent que de leur tems, on voyoit encore une ville d'Azeca entre Jérufalem & Eleutropole. AZELBOURG, bourg d'Allemagne, dans la Bavière, fur le Danube, près de la ville de Straubing, a fix milles d'Allemagne, de Ratisbonne, en tirant vers l'orient, felon Baudrand. Il n'eft remarquable que parce que les géographes y ont été chercher Augufta Acilia. Voyez ce mot.

ÁZELLIA. Voyez ZELLIA.

1. AZEM ou ESEM, ville de la Palestine dans la tribu de Siméon. Il en eft parlé au livre de Jofué, c. 19, v. 3. D. Calmet croit que ce peut être la même qu'EsMONA, OU ASMONA.

2. AZEM, royaume d'Afie, à l'orient des états du grand Mogol, au nord de ceux du roi d'Ava, & à l'occident du lac de Chiamay. De l'Ifle le nomme royaume d'ACHEM ou d'ACHAM. Il eft traversé dans la partie méridionale par la riviere de Laquia, qui fortant du lac de Chiamay Chiamay, court quelque tems d'orient en occident, puis fe courbant enfin vers le midi, fe décharge dans le bras oriental du Gange par plufieurs embouchures. GUERGUON Ou KEMMEROUF & CHAMDARA font au nord, & les feules places que De l'Ifle ait marquées fur fa carte, parce qu'un auteur exact, comme lui, ne mer pas au halard des lieux dont la pofition n'eft pas marquée dans les mémoires qu'il fuit.

Ce royaume proauit tout ce qui eft nécessaire à la vie de l'homme. Les habitans, tant hommes que femmes, font de belle taille & d'un très-beau fang; mais les peuples qui habitent la frontière du côté du midi font un peu olivâtres, & moins bien proportionnés. Auffi ne font-ils pas fujets aux goîtres comme ceux du nord. Ils vont tout nuds, n'ayant qu'un linge pour couvrir ce que la pudeur veut que l'on cache, avec un bonnet, autour duquel pendent quantité de dents de porc. Ils ont les

en une belle & spacieule campandent du mont Atlas. oreilles percées, & l'on y palleroit le pouce. Les unsy

AZARFE ou ZARFA, ancienne ville d'Afrique, au royaume de Fez. Elle ne fubfiftoit déja plus du tems de Marmol, t. 2, p. 146, qui en parle ainfi à l'endroit où : la province de Trémecen fe joint à celle de Fez, on voit les ruines d'une ancienne ville bâtie par ceux du pays, arrofée de plufieurs de belles petites rivieres, qui descendent du mont Atlas. Elle a été détruite comme les autres dans la défolation générale de la province, & ne s'eft plus repeuplée depuis. On voit autour de ces ruines quantité d'arbres fruitiers qu'on ne cultive point; mais le pays eft fréquenté par les Chaviens & par des Arabes fort puiffans, qui ne fe fouciant ni de jardins, ni de maifons, ont laiffé tout déperir, & fe contentent du labourage & du revenu de leurs troupeaux. Du refte le pays eft fi fertile, qu'un boiffeau de bled en rapporte cinquante ou foixante.

AZARITIA, felon Strabon, l. 12, p. 563. ZARETA, felon Etienne le géographe, fontaine d'Afie dans la Bithynie, vers l'entrée de la Mer Noire. Elle nourriffoit de petits crocodiles.

AZARIUM; 'ce lieu, dont il eft fait mention dans les lettres de Synėlius, doit avoir été près de la mer en Afrique, peu loin de Cyrène. Ortelius doute fi ce n'est pas la même chofe que l'Aziris d'Hérodote. Voyez l'article

AXYLIS,

AZATA, ville de la Médie, felon Prolomée, l. 6, c. 2; l'ancien interprète latin lit AZAGA.

AZATHA, ville de la grande Arménie, felon le même, l. 5, c. 13.

AZAY, ou ASAY, en latin Afiacum, petite ville de France, dans la Touraine, fur la riviere de l'Indre. Elle eft furnommée LE RIDEAU, & appartient au marquis de Vallé. A en juger par l'état où elle fe trouve aujourd'hui, on ne penferoit pas que c'étoit anciennement une place de quelque conféquence. Elle a cependant autrefois foutenu plufieurs fiéges. Les Bourguignons la prirent fous le regne de Charles VI, & elle fut reprise par le dauphin l'an 1418; on y compte environ trois cens quarante deux feux, & jusqu'à mille quatre cens habitans. Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 6, p. 93. Long. 18, 5, latit. 47, 18.

*

AZAZENA. Voyez AZETENE.

AZAZIUM. Ortélius dit fur l'autorité de Cedrene, que c'étoit une place forte, éloignée de deux journées de chemin de Berthoée. Il cite le même auteur & dit la même chofe à l'article AZALIUM.

AZAZON-THAMAR; c'est la même chofe qu'Engaddi, fur la mer morte. Voyez ENGADDI.

AZECA, ancienne ville de la Palestine, dans la tribu de Juda, felon Jofué, c. 15 v. 36. Les Philiftins,

mettent de l'or, & les autres de l'argent. Les hommes portent leurs cheveux jusques fur les épaules, & les femmes les laiffent auffi longs qu'ils peuvent croître.

Il y a dans ce pays des mines d'or, d'argent, d'acier de plomb & de fer; quantité de foye, mais groffiere. Il s'en trouve d'une forte fur les arbres, faite par un animal qui a la forme de nos vers à foye; mais plus rond, & qui demeure fur l'arbre toute l'année. On en fabrique des étoffes fort luftrées, mais qui fe coupent & durent peu. C'eft du côté du midi que croiffent ces foyes, & que font les mines d'or & d'argent. Le pays produit auffi quantité de laque; & il y en a de deux fortes. Celle qui croît fur les arbres eft comme rouge; elle fert à peindre leurs toiles & autres étoffes. Après qu'ils ont tiré cette couleur rouge, ils fe fervent de la laque pour vernir les cabinets & autres piéces de cette nature, & pour faire de la cire d'Espagne. On en transporte une grande quantité à la Chine & au Japon. Il n'y a point dans toute l'Afie de meilleur vernis. On ne laiffe point fortir l'or du royaume. On n'en fait même aucune monnoie. Il demeure tout en grands & en petits lingors; & le peuple s'en fert dans le commerce intérieur. Le roi fait battre de la monnoie d'argent de la grandeur & du poids des roupies, & de figure octogone. Il eft permis de la transporter où l'on veut. La chair de chien eft, dans ce pays-là, le mets le plus délicieux. Tous les mois on tient dans chaque ville un marché, où l'on ne vend que des chiens qu'on y amene de tous côtés. Il y a auffi quantité de vignes & de bon raifin, qu'on laiffe fécher pour en faire de l'eau de vie. On n'en fait jamais de vin. Ils n'ont de fel qu'artificiel. On ramaffe la verdure qui eft fur les eaux dormantes; on la fait fécher, on la brûle ; & les cendres qui en proviennent, étant bouillies & paffées, fervent de fel.

Ils

prennent auffi de ces grandes feuilles de figuier, que nous appellons figuier d'Adam. Ils les font fécher de même; & après qu'on les a brûlées, les cendres qui en reftent font mifes dans l'eau pour adoucir ce qui eft trop âpre. On les y remue pendant dix ou douze heures; après quoi on paffe cette eau au travers d'un linge, & on la fait bouillir. A mefure qu'elle bout le fond devient épais; & quand elle eft confumée, on trouve au fond du vaisfeau un fel affez blanc & bon; c'eft celui qui eft le plus en ufage. Ces cendres de feuilles de figuier fervent à

faire une leffive où l'on met bouillir la foie, qui devient par-là auffi blanche que la neige; ce qui la rend plus chere que l'autre; mais ils n'ont pas affez de figuiers pour blanchir la moitié des foies qui croiffent dans le pays.

Le roi fait fa réfidence dans la ville de Kemmerouf, qui eft à vingt cinq ou trente journées de chemin de celle qui étoit autrefois la capitale du royaume, & qui portoit le même nom. Il ne prend aucun fubfide de fes peuples; mais toutes les mines d'or, d'argent, de plomb & de fer lui appartiennent; & même, afin de ne pas fouler fes fujets, il ne fe fert pour travailler à fes nines, que des esclaves que lui vendent fes voifins. Ainfi tous les payfans d'Azem font à leur aife; & il n'y en a gueres qui n'ait fa maison à part, & au milieu de fes terres une fontaine environnée d'arbres; & même la plupart entretiennent un éléphant pour leurs femmes, dont ils ont jusqu'à quatre; au lieu que les autres idolâtres des Indes n'en ont qu'une. Quand ils les époufent, afin qu'il n'y ait point de disputes entr'elles, ils leur asfignent à chacune l'emploi auquel ils les deftinent.

fur cinq de large. Il y a plufieurs fontaines au quartier qui eft peuplé, & des contrées d'oliviers, de vignes & de vergers. La plaine eft fort bonne; les habitans y demeurent la plus grande partie de l'hyver, & y recueillent quantité de bled, d'orge, de lin & de chanvre. Les Andalous qui fe font retirés d'Espagne, y ont planté plufieurs clos de mûriers pour nourrir des vers à foye. L'eau des fontaines qui naît dans ces rochers, eft d'une telle fraicheur, qu'il eft dangereux d'en boire avant qu'elle foit raflife, parce qu'elle caufe des tranchées qui emportent quelquefois un homme en trois ou quatre heures. Ceux qui habitent cette montagne font Bérébéres, parmi lesquels il y a quelques Maures de Grenade. Ils font plus de fix mille hommes de guerre, dont il y a quelques cavaliers, arquebufiers & arbalétriers, & font vaffaux du roi de Fez, & des dépendances de Tezra.

AZGANGAN, montagne d'Afrique, dans la province de Garet, au royaume de Fez. Elle s'étend depuis Caçaça, vers le midi, jusqu'aux deferts de Garet, & abonde en miel, en orge & en troupeaux. Tous les Arabes & Bérébéres du defert y trafiquent plus qu'ailleurs, à caufe qu'ils le peuvent faire plus commodément. Le peuple eft riche; mais quand les Chrétiens tenoient Caçaça, le quartier du nord & du couchant étoit dépeuplé; il s'eft repeuplé depuis. Les habitans qu'on nomme Beni manfor, font vaffaux du roi de Fez, & font quatre mille combatans, parmi lesquels il y a plufieurs cavaliers, & quelques arquebufiers qui viennent fervir le gouverneur de Tezote quand il les appelle. Marmol. 1. 4, c. 103, t. 2, p. 293.

Les tombeaux des rois & de tous les princes de la fa-
mille royale, font dans la ville d'Azoo, où chacun
d'eux fait bâtir une espéce de chapelle dans la grande
pagode pour y être enterré. Comme ils font perfuadés
qu'après leur mort ils vont dans un autre monde, &
que ceux qui ont mal vécu en celui-ci fouffriront beau-
coup, principalement la faim & la foif; ils font tou-
jours ferrer dans la cave où ils doivent être inhumés
quelque chofe de précieux pour s'en fervir au befoin.
On met dans la cave, avec le corps du roi défunt, quel-*
qu'idole particuliere d'or ou d'argent, qu'il a adorée
pendant la vie, & tout ce qu'on croit devoir lui être
néceffaire en l'autre monde. Auffi- tôt qu'il eft mort,
une partie des femmes qu'il a le plus aimées, & des
principaux officiers de fa maifon, fe font mourir par
quelque breuvage empoifonné, pour avoir la gloire
d'être enterrés avec lui, & de l'aller fervir en l'autre
monde. On enterre auffi en même-tems un élephant,
douze chameaux, fix chevaux & un grand nombre de
chiens de chaffe, croyant que tous ces animaux repren-
nent vie pour fervir le roi après leur mort. Quand un
particulier meurt, il faut que tous fes parens & amis
viennent à l'enterrement; & lorsqu'on met le corps en
terre, chacun d'eux tire tous les bracelets qu'il a aux
bras & aux jambes, & les jette dans la foffe du mort.
Il fe fait dans le royaume d'Azem, comme en celui de
Boutan, un très-grand négoce de ces braffelets; ils font
d'écaille de tortue & de coquilles de mer longues comme
un auf que l'on fcie en petits cercles. Les riches en ont
de corail & d'ambre jaune. * Corneille, Dict. Tavernier,
Voyage des Indes, c. 17.

Baudrand dit que le royaume d'Azem eft fort étendu,
& appartient préfentement au roi d'Ava.
AZENIA, ou AXENIA, tribu de l'Attique, felon
Erienne de Byzance, & autres anciens.
AZENIS, ancien nom donné à l'Arcadie. Voyez

AZANIA.

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AZETENE, contrée de la grande Arménie, entre les fources du Tigre & de l'Euphrate, au midi de la Saphène, felon Ptolomée, 1.5, c. 13. Ses interprétes difent ANZITENE, qui paroit d'autant plus préférable, qu'on lit de même dans le code de Juftinien, l. 1, tit. de Magift. milit. & ce qui eft une nouvelle preuve, c'eft qu'ANZETA, ville que Ptolomée place dans la grande Arménie, donnoit vraisemblablement le nom à cette contrée, qui n'eft peut-être pas différente de l'Azazene qu'Ortelius trouve dans les hiftoriens Califte & Socrate. AZGAN, montagne d'Afrique, dans la province de Cuzt, au royaume de Fez. C'est, dit Marmol, 1. 4, c. 126, t. 2, p. 310, une montagne fi haute & fi froide, qu'on n'en habite que la côte, qui regarde le pays de Fez. Elle a celle de Cililgo au levant, & au couchant celle de Sofroy, au midi les montagnes qui donnent fur la riviére de Mulucan, & au nord les plaines de Fez, qui font quatorze lieues de long du levant au couchant

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AZIBINTA, isle de la mer Méditerranée. Pline 1. 4, c. 12, eft peut-être le feul des anciens qui en ait parlé.

AZICA, Voyez AXICA.

AZIGE. Voyez TINTO, riviére.

AZILAR, gros bourg de Turquie, dans la Natolie, fur la route de Conftantinople à Tocat. Tavernier (Voyage de Perfe, livre I, chap. 2.) qui y a paffé en allant en Perfe, dit qu'il y a deux caravanferais. On va d'Azilar à Delekiras, grand village, & de-là à Amafie.

AZILIS, c'est la même chofe qu'AXYLIS & AZIRIS.

AZILLE, ville de France en Languedoc, au nord du diocèfe de Narbonne, dont elle eft, avec titre d'archiprêtré. Elle a auffi le titre de comté. Il y a deux couvents de l'ordre de faint François, l'un d'hommes & l'autre de filles. Selon le dénombrement du royaume t. 2, p. 273, elle a 257 feux. Corneille, Dictionnaire, écrit AZILHES.

AZIN, riviére de France, dans le Berry. Elle passe à Auvri, à Vorné, & à Croffes, & entre dans l'Evre, audeffous de Savigni. Coulon, rivieres de France, part. I, p. 305.

ÁZÍNCOURT, (Azincurtium.) village de France, dans l'Artois, au pays de S. Pol. Il n'eft que trop connu par la bataille que les François y perdirent contre les Anglois le vendredi 25 d'Octobre 1415. La plaine, où l'on combatit, eft celle d'Azincourt & de Ruffeauville. * Baudrand, éd. 1705. Long. 23 d. 30' lat. jo d. 30'.

AZIOTE ou AZIOTH, ville de la Baffe-Egypte fur le bras le plus oriental du Nil, environ à deux cens cinquante milles du Caire, felon Jean Léon, à quatrevingt trois lieues de cette ville, felon Marmol, 1. 11, c. 34, t. 3, p. 297. Le dernier, en parlant de cette ville, n'a presque fait que copier le premier mais l'un & l'autre, en entreprenant la description de l'Afrique, fe font crus obligés de parler de l'Egypte, qu'ils n'avoient jamais vue. Ils n'en ont donc parlé que fur des connoiffances imparfaites & peu fûres. Une foule d'auteurs les ont copiés l'un & l'autre ; mais les voyageurs attentifs, qui ont parcouru toute l'Egypte, ne difent pas un mot de cette ville d'Aziote. On ne la trouve point fur la nouvelle carte du Delta, qui nous offre dans le plus grand détail les noms des villes, bourgs, villages & chaumières, qui bordent les deux côtés du bras le plus oriental du Nil, lequel s'appelloit anciennement Bubaftique, & fur lequel doit être cette ville d'Aziote. On ne la trouve point dans la description de l'Egypte. Vansleb nomme jusqu'aux moindres endroits qu'il a parcourus; enforte qu'il paroît que Jean Léon a fuivi de faux mémoires & n'a parlé que d'une ville imaginaire. Il dit pourtant » Que c'eft une très-ancienne ville bâtie par les

Tom. I. CCCC

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دو

دو

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» Egyptiens, & d'une très-grande étendue, dans les rui»nes de laquelle fe voient quantité d'inscriptions Egyp» tiennes à demi-effacées ; que du temps que les Arabes » ont conquis l'Egypte, elle fut habitée par beau» coup de nobleffe, qu'elle l'étoit encore de fon tems; qu'elle renfermoit dans fon enceinte plus de cent » maisons de chrétiens Egyptiens, avec trois ou quatre » Eglifes; qu'il y avoit au- dehors un monaftère où » demeuroient plus de cent moines chrétiens, qui ne mangeoient ni chair ni poiffon, & ne vivoient que » de pain, d'herbes & d'olives, avec quoi ils compo>> foient des ragoûts très - délicats, fans y faire entrer » rien de ce qui a vie; que ce monaftère étoit très-riche; qu'on y exerçoit l'hospitalité; qu'on y reçevoit pen>> dant trois jours les étrangers, & que pour les nourrir on » y élevoit des pigeons & des poulets". Marmol dit les mêmes chofes, à l'exception qu'il parle de quelquesunes comme y ayant été. Seroit-il pollible que ce ne fût que la description d'un être de raison? Marmol, fans en donner aucune preuve, dit qu'Aziote eft l'ancienne Bubaftis. Baudrand, édition 1682, le répéte édition 1682, le répéte d'après lui, quoiqu'il ne cite que Jean Léon, qui n'en dit rien. Jean Léon, qui n'en dit rien. L'édit. de 1705 prête à ce géographe des fautes qu'il n'avoit point commifes. On lui fait dire que cette ville a été épiscopale, ce qui ne fe trouve nulle part; & que les anciens Egyptiens y ont adoré Diane fous le nom de Dea Bubaftis, parce que la ville s'appelloit Bubaftis, Bubaftus & Hephaestus. Diane, du nom de la ville, étoit furnommée Bubaftis, comme il l'avoit dit en 1682; & Bubaftus ou Bubaftis n'a jamais eu le nom d'Hephaestus. AZIOTES, en latin. Aziota, peuple de la Troade, felon Etienne il les nomme auffi Aziens. Ce font les Axiota d'Héfyche,

I. AZIRIS, ville de l'Arménie mineure, felon Ptolomée. Corneille dit qu'on l'a nommée autrefois Theodofiopolis. Il ajoute quelques-uns croient que c'eft la ville d'Arfinga, dans l'Anatolie; & d'autres prétendent qu'Aziris foit Erzerum. Il a pris cette érudition de Baudrand, édit. 1682. Les interprêtes de Prolomée donnent pour nom moderne Arzichare, & réfervent Arfinga pour celui de la ville de Dascura ou Dascufa, dont il parle peu après. Arzerum, felon Baudrand, ou Erzerum, felon Corneille, n'a qu'une légere convenance de nom avec Aziris, & cette convenance ne devient preuve que quand elle eft accompagnée d'autres raifons plus convaincantes.

2. AZIRIS, ville d'Afrique. Voyez AXILIS. AZIRISTUM. Hérodote, l. 4, c. 157, met fous ce nom, vers le même endroit qu'Aziris, vis-à-vis de l'ifle Thera, un lieu très-agréable, enfermé de collines tout à l'entour, & arrofé d'une riviére. Ortélius doute s'il est différent d'Aziris ou d'Axilis.

AZIRUTH, petite ville d'Egypte, fur la côte occidentale de la Mer Rouge, environ à quarante-cinq mille pas de Suez, vers le midi, felon Philippes de la Rue. Elle eft à préfent presque réduite en village, fuivant Bernier, qui a voyagé en ce pays-là, & de la bouche de qui Baudrand doit avoir appris cette particularité; car je n'en trouve rien dans le livre de ce voyageur. Quelques-uns, pourfuit Baudrand, la prennent pour l'ancienne Arfinoé, que d'autres placent à Suez. * Baudrand, édit. 1705.

AZMAVETH, ou AzмOTH, ou BETH ASMOTH, felon Esdras, 1. 2, c. 12, v. 29, ville ancienne de la Palestine. D. Calmet juge qu'elle devoit être dans la tribu de Juda, aux environs de Jérufalem & d'Ananoth. Reland, Palestine, t. 3, p. 372, la place dans le district de Diocéfarée.

1. AZMER, selon Thévenot, dans fon voyage des Indes, c. 27, p. 141, ville de l'Indoustan, dans les états du Mogol, & capitale de la province d'Azmer, à foixante & deux lieues d'Agra, que l'on compte ainfi fix lieues d'Agra à Fétipour; fix lieues à Bramabad, fept lieues à Mofabad, cinq lieues à Mogol - Serai, fix lieues à Lescot, fept lieues à Chafol , quatre lieues à Pipola, fept lieues à Hendoven, fept lieues à Bender-Sandren, fix lieues à Mandil, une lieue à Azmer. Cette ville eft fituée au vingt-cinquième degré & demi de latitude feptentrionale, au pied d'une montagne très-élevée & peu acceffible. Elle a à fon fommet un château extrêmement fort, où l'on ne peut arriver

y

avant que d'avoir monté en tournoyant durant plus d'une lieue; & cette fortereffe donne beaucoup de réputation à la province. La ville a des murailles de pierre, & un bon folfé. Il y a dans fes dehors plufieurs ruines de beaux bâtimens, qui marquent une grande antiquité. Le roi Ecbar (Akebar) étoit le maître de cette province avant qu'il fit bâtir Agra: c'étoit avant lui un raja ou raspote fameux, nommé Ramgend, qui la lui vint offrir à Fétipour, & lui en fit hommage en même tems. Ce raja étoit mahométan, & fes prédéceffeurs l'avoient été ; car outre qu'il y avoit en ce pays-là, de fon tems, beaucoup d'anciennes marques du mahométisme, l'on révéroit déja à Azmer ce fameux CogeaMondy, qui étoit en réputation de fainteté parmi les mahométans, & l'on venoit à fon tombeau de toutes parts en pélerinage. Le bâtiment en eft affez beau : il a trois cours pavées de marbres, dont la premiere eft extrêmement grande, & a d'un côté plufieurs fépultures de prétendus faints, & de l'autre un réfervoir d'eau, entouré d'une belle muraille. La deuxième cour eft plus ornée; il y a beaucoup de lampes : la troifiéme eft plus belle que les autres, & c'eft où le tombeau de CogeaMondy fe voit dans une chapelle, dont la porte eft enrichie de plufieurs pierres de couleurs mêlées avec de la nacre de perle. Il y a trois autres moindres cours plus petites, ayant des bâtimens & des eaux pour le logement des imans, qui font entretenus dans ce lieu. Le roi Ecbar voulut éprouver comme les autres la vertu de ce Cogea-Mondy, & parce qu'il n'avoit point d'enfans mâles, il eut recours à fon interceffion pour en avoir. Il fit vœu d'aller à fon tombeau; quoiqu'il y ait foixantedeux lieues d'Agra à Azmer, il fit ce pélerinage à pied, après avoir fait mettre d'espace en espace des fiéges de pierre pour fe repofer. Il entra pieds nuds comme les autres dans la chapelle du prétendu faint; y fit fes priéres, & donna quantité d'aumônes. Après avoir fatisfait à fa dévotion, & lû l'épitaphe de Cogea-Mondy, qui eft écrite en langue perfienne, il revint au lieu d'où il étoit parti. Paffant par Fétipour, il confulta un certain dervich très-eftimé, nommé Selim; & les Mahométans difent qu'il apprit de lui que Dieu avoit exaucé fes prières, & qu'il auroit trois fils; que cette prophétie plut fi fort à Ecbar, lors principalement qu'elle eut commencé à s'accomplir, qu'il nomma fon aîné Selim comme le dervich; qu'il donna à cette ville, qu'on appelloit Sycari, le nom de Fetipour, qui fignifie lieu de joie & de plaifir, & qu'il y fit bâtir un fort beau palais, dans le deffein d'en faire fa capitale. Azmer eft une ville de médiocre grandeur; elle fe trouve beaucoup trop petite, fur-tout quand le grand Mogol y vient; elle ne fauroit contenir fa fuite quand il donne quelque fête, parce qu'outre les gens de la cour & de l'armée, tous ceux des tous ceux des pays d'alentour y viennent en foule, & il ne manque jamais d'y arriver quelques défordres.

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2. AZMÉR, felon Thévenot, dans fon voyage des Indes, c. 27, p. 141, province de l'Indoustan, l'empire du Mogol. Elle confine avec Dehli au nordeft, avec le pays de Sinde au couchant, avec celui d'Agra aulevant, avec le Multan & le Pengeab au nord, & le Guazrate au midi. C'eft de cette province d'Azmer, dont la ville de ce nom eft la capitale, que l'on a démembré celles de Bando, de Geffelmer & de Soret.

Il y a dans ces pays un animal femblable à un renard par le mufeau, qui n'a pas le corps plus gros qu'un hévre : il a le poil de la couleur de celui du cerf, & les. dents comme celles du chien. Il produit de très-excellent musc, qui fe forme dans une veffie qu'il a au ventre & qu'on lui coupe : mais il ne furvit guère à cette opération. On trouve auffi vers Azmer des poules qui ont la peau toute noire, auffi bien que les os, quoique la chair foit très-blanche, & qu'elles ayent le plumage d'une autre couleur. Il y a dans tout le pays des fcorpions très-venimeux. Le principal remede dont les Indiens ufent contre l'effet de la piquure de ces infectes eft le feu. Ils tiennent long-tems, le plus près qu'ils peuvent de la plaie, un charbon allumé. Le venin empêche que l'ardeur du feu n'incommode; & l'on fent ce venin fortir peu peu de la plaie, dont on eft guéri très-promptement.

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A l'extrémité de cette province, les filles font nubiles de très-bonne heure, & elles font de même en plufieurs autres endroits des Indes, où la plupart fouffrent l'hom

me dès l'âge de huit à neuf ans, & ont des enfans à dix. Cela eft fort ordinaire à la campagne, où les petites gens marchent nuds, & n'ont rien fur le corps qu'un morceau de toile pour couvrir les parties naturelles. Les enfans ont en cette contrée la plupart des jeux, dont ceux de notre pays fe divertiffent: ils fe fervent comme les nôtres du fabot, de la toupie ordinaire, de la toupie à vent, & des cerfs-volans dans la faifon; de ce que nous appellons la trompette à laquais, & de plufieurs autres inftrumens de cette nature.

Les hommes font effrontés & grands crieurs, quand ils ont querelle; mais quelque émotion qu'ils faffent paroître, & quelque parole piquante qu'ils fe difent, ils ne fe battent point. Les valets y fervent mal & volent fouvent leurs maîtres.

Comme il y a beaucoup de chemins dans cette province, qui font fort pierreux, on ferre les bœufs quand ils ont à paffer par ces lieux-là, pour un long voyage. On les fait tomber à terre par le moyen d'une corde attachée à deux pieds, & fitôt qu'ils y font, on leur lie les quatre pieds enfemble, qu'on leur met fur une machine faite de deux bâtons en X, & en même tems on prend deux petits fers minces & légers, qu'on applique à chaque pied; chaque fer n'en couvre que la moitié, & on l'attache avec trois clouds longs de plus d'un pouce, que l'on rive à côté fur la corne, ainfi qu'à nos chevaux. Comme les bœufs ne font aucunement farouches aux Indes, il y a beaucoup de gens qui s'en fervent pour faire des voyages, & qui les montent comme on fait les chevaux. L'allure pour l'ordinaire en eft douce: on ne leur donne au lieu du mord, qu'une cordelette ou deux, pallées par le tendon des narines, & on renverse par deffus la tête du bœuf un gros cordon attaché à ces cordelettes, comme une bride, qui eft arrêtée par la boffe qu'il a fur le devant du dos, & que nos bœufs n'ont pas. On lui met une felle, comme à un cheval, & pour peu qu'on l'excite à marcher, il va fort vite. Il s'en trouve qui courent auffi fort que de bons chevaux: on ufe de de bons chevaux on ufe de ces bêtes généralement par toutes les Indes, & on n'en attéle point d'autres aux charrettes, aux carroffes & chariors qu'on fait traîner par autant de bœufs que la charge eft pelante. On attele ces animaux avec un long jong, qui eft au bout du timon, & qu'on pofe fur le col des deux bœufs, & le cocher tient à la inain le cordon où font attachées les cordelettes, qui traverfent les narines. Ces bœufs font de diverfes tailles, il y en a de grands, de petits & de moyens; mais tous pour l'ordinaire font d'un grand travail, & il y en a qui font jufqu'à quinze lieues par jour. Il y en a d'une espèce qui ont près de fix pieds de haut; mais ils font rares, & d'une autre espéce qu'on appelle nains, parce qu'ils n'ont pas trois pieds. Ceux-ci ont comme les autres une boffe fur le dos; ils courent fort vîte, & ils fervent à traîner de petites charrettes. Il y a des boeufs blancs qui font extrémement chers, & qui reviennent chacun à deux cens écus. Véritablement ils font beaux, bons & forts. Quand les gens de qualité ont de beaux bœufs, ils prennent grand foin de les conferver : ils leur font garnir les bouts des cornes d'étuis de cuivre. On leur donne des couvertures, comme à des chevaux, on les érrille tous les jours avec exactitude, & on les nourrit de même. Leur manger ordinaire eft de la paille & du mil: mais fur le foir on fait avaler à chaque boeuf cinq ou fix groffes pelotes de pâté faite de farine, de jagre & de beurre pétris enfemble. On leur donne quelquefois dans la campagne du kichery, qui eft la nourriture ordinaire des pauvres ; & on appelle ce manger kichery, , parce qu'il eft compofé d'une graine de ce nom, qui eft cuite avec du ris, du fel & de l'eau. Quelques-uns leur font manger des pois chiches qu'on trempe dans de l'eau, après qu'on les a concasfés.

Au refte, il n'y a dans cette province que les pays où Azmer & Soret font fitués, qui foient fertiles, car ceux de Geffelmer & de Bando le font fort peu. Le principal trafic d'Azmer eft le falpêtre, il s'y en fait quantité, à caufe de la terre noire & graffe qui eft dans fon territoire, & qui eft la plus propre de toutes les terres pour en tirer beaucoup. Les Indiens rempliffent un grand trou de cette terre, & la détrempent dans l'eau avec de gros pilons d'un bois fort dur. Ils la réduifent en boue, & la laiffent repofer, afin que l'eau prenne tout le fal

pêtre de la terre. Au bout de quelque tems, ils tirent ce qu'il y a de clair, & le mettent dans de grandes poëles où ils le font bouillir, & l'écument continuellement. Lorsqu'il eft cuit, ils tirent encore de ces poëles ce qu'il y a de clair; & quand il est congelé & féché au foleil, où ils l'expofent durant un certain tems, il est en fa fection. Ils le transportent alors aux ports de mer, & particuliérement à Surate, où les Européens & autres l'achettent & en leftent leurs vaiffeaux, pour l'aller vendre ailleurs.

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Cette province d'Azmer paye ordinairement au grand Mogol, trente-deux ou trente-trois millions, non-obstant les lieux ftériles qui s'y rencontrent.

AZMON. Il en eft parlé aux livres des Nombres, c. 34, v. 5, & de Jofué, c. 15, v. 4, c'eft le nom d'un lieu fitué à l'extrémité méridionale de la terre de Chanaan, vers la fource du fleuve d'Egypte, ou Rhinocolura. Il y a, felon Reland, des exemplaires Grecs, qui portent SELMON.

AZNOTH. Voyez AzмAVETH.
AZO. Voyez Azoo.

AZOCH ZINGIS. Les Orientaux nomment ainfi la MER GLACIALE.

1. AZOCHIS, ville de la Palestine, dans la Galilée. Elle fut prife par Ptolomée; elle n'étoit pas loin de Sephoris. Jonathas, paffant de la Judée dans la Galilée, paffa à Japha, à Sephoris, à Azochis & à Gabara. * Jojeph, antiq. . 13, c. 20.

2. AZOCHIS, ville de la Méfopotamie, felon Pline, 1. 6, c. 26.

AZOST. Voyez Azorн.

AZOLO, ville d'Italie, dans le Trévifan, fur une montagne affez près de la fource du Mufone. Quelquesuns croyent que c'eft L'ACELUM des anciens. Magin Ital.

*

AZOLUS, ville épiscopale de la Paleftine, fous la métropole de Céfarée. C'eft une faute. Il faut lire AzoTus. Voyez ce mot. * Ortel. Théfaur.

AZOO, ville d'Afie, au royaume d'Azem, fur la rive gauche de la riviere de Laquia. De l'lfle met cette ville dans le royaume de Bengale, aux confins de celui d'Azem, dont tous les voyageurs conviennent qu'elle est. Tavernier, dans fon voyage des Indes, c. 17, décide la difficulté, en nous apprenant que Mirgimola, voyant Aurengzeb bien établi fur le trône par la mort des princes fes freres, & craignant de tomber dans le mépris, comme étant inutile, engagea ce prince à tenter la conquête du royaume d'Azem; & qu'en effet Aurengzeb se rendit maître de la ville d'Azoo, où il trouva des richeffes d'autant plus grandes, que dans cette ville font les tombeaux des rois & de la famille royale. Long. 107, latit.

25.

AZOPH, AZAPH, Azow, AZACH, AZOFF ou AsSOFF, ville de Turquie, à l'embouchure du Don, dans la petite Tartarie, fur le bord méridional du Don vis-à-vis de faint Pierre qui eft au bord feptentrional. Elle eft à 58 d. de longitude, & à 47 d. 18 m. de lati tude. En 1694, l'empereur, les Polonois & les Vénitiens s'étant ligués pour faire la guerre au Turc, Pierre le grand, empereur de Ruffie, attaqua Afoph, qui fic une longue résistance: il la prit l'année fuivante, & la fortifia, comptant bien de fe rendre maître de la mer Noire. Il la garda même par le traité de Carlowitz, qui ne fut qu'une tréve par rapport à la Moscovie. Mais en 1711 1711, au mois de juillet, l'empereur Pierre fe trouvant enfermé avec fon armée par les Turcs au de-là de la Pruth, & dans un danger éminent, fit avec le vifir, qui l'affiégeoit, un traité du 24 juillet, qui fut confirmé le 5 avril, vieux ftyle de l'année fuivante, à Conftantinople, par lequel la ville d'Azoph fut rendue aux Turcs. *Mémoires communiqués. Voyez AzACH.

AZORES. Voyez AÇORES.

AZORIUM, ville de Grèce, au pays des Pélasgiotes, dans la Macédoine, felon Ptolomée, 4. 3, c. 13.

AZORUS, ville de Grèce, dans la Péligonie. C'étoit une des trois villes qui avoient fait donner le nom de Tripolitide à cette contrée. Strabon dit, l. 7, p. 326 & 327, la Pélagonie a eu le nom de Tripolitide, ce qui figniñe qu'elle renferme trois villes, dont l'une eft celle d'Azorus. Tite-Live, l. 42, c. 53, dit de même : ayant franchi les monts Cambuniens, il descendit chez

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