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pieds. Quand il s'y rencontroit un chemin fourchu, on avoit soin d'y mettre des poteaux, avec une inscription pour montrer le chemin à la ville de refuge. Tous les ans au 15 du mois adar, qui répond à la lune de notre mois de février, les magiftrats des villes faisoient la visite des chemins, pour voir s'ils étoient en bon état. La ville devoit être bien fournie d'eau & d'autres provisions de bouche. Il n'étoit pas permis d'y fabriquer des armes, de peur que les parens du mort ne prissent prétexte d'y en venir acheter, pour fatisfaire leur vengeance. Enfin, il falloit que celui qui s'y réfugioit fût un métier, pour n'être pas à charge à la ville. On envoyoit quelques personnes sages & modérées au-devant de ceux qui poursuivoient la vengeance du mort, afin de les porter à la clémence, & à attendre la décision des juges.

Quoique le meurtrier se fut retiré dans la ville de refuge, il n'étoit pas pour cela exempt des poursuites de la justice. On informoit contre lui; on le citoit devant les juges (a) & devant le peuple, pour se justifier, & pour prouver que le meurtre étoit casuel & involontaire. S'il se trouvoit innocent, il demeuroit en sureté dans la ville où il s'étoit retiré; mais s'il étoit coupable, on le mettoit à mort fuivant la rigueur des loix. Les textes de l'Ecriture (b) ne sont pas bien exprès, pour savoir si l'on examinoit l'affaire devant les juges du lieu où le meurtre avoit été commis, ou si c'étoit devant les juges de la ville de refuge où le meurtrier s'étoit retiré, & les commentateurs sont partagés sur cela. Mais il nous paroît par un passage de Josué, qu'il devoit subir deux jugemens. Le premier dans la ville de refuge, dont les juges examinoient sommairement fon affaire, & sur son exposé à son arrivée; le second lorsqu'il étoit ramené dans la propre ville, pour y être jugé par les magistrats du lieu, qui informoient de son action d'une maniere plus exacte & plus sérieuse. Si ces derniers juges le déclaroient innocent, ils le faisoient reconduire sous bonne escorte dans la ville de refuge où il s'étoit d'abord retiré. * (a) Num. XXXV, 12. (b) Comparez Deut. XIX, 11, 12. Jofue XX, 4,5,6. Num. XXXV, 25.

Il n'étoit donc pas mis en liberté, & il semble que la loi, pour inspirer une plus grande horreur du meurtre, vouloit punir même l'homicide involontaire par cette espéce d'exil. Il étoit obligé de demeurer dans cette ville fans en fortir, jusqu'à la mort du grand prêtre ; & s'il en fortoit avant ce tems, le vengeur du sang de celui qui avoit été mis à mort, avoit droit de le tuer impunément. Num. XXXV, 25, 26, 27, 28. Mais après la mort du fouverain pontife, il étoit libre à celui qui s'étoit ainsi réfugié, de se retirer où il vouloit, sans que personne pût le poursuivre, ou lui faire aucune insulte à cause du meurtre dont il avoit été déclaré innocent par les juges. On peut voir les commentateurs sur le chapitre XXXV des Nombres, & fur le XX de Josué.

A l'égard des asyles parmi les Grecs & les Romains, voyez le mot ASYLE.

Thésée bâtit un temple à Athènes, en faveur des esclaves & des pauvres qui s'y retiroient, pour se mettre à couvert de l'oppression des riches. Il y en avoit un pareil dans l'ifle de Calaurie.

2. REFUGE OU LE REFUGE, Refugium, abbaye de France, en Hainaut, au diocèse de Cambray, près de la ville de Hall. C'est un monastère de filles de l'ordre de cîteaux, fille de clervaux. Elle fut fondée en 1234, & cédée vers l'an 1258, par l'abbé de Lieflies, à des religieuses de l'ordre de câteaux, qui y furent transférées d'un autre monastère, près d'Oudenarde, du consentement des évêques de Cambrai & de Tournay, des abbé & religieux de Lieflies, & de Jeanne & Marguerite, comtelles de Flandres & de Haynaut. * Piganiol, Description de la France, t. 7,

p. 175.

1. REFUGIUM. Voyez REFUGE. I.

2. REFUGIUM - CHALIS, lieu de Sicile. L'itinéraire d'Antonin le met sur la route d'Agrigentum à Syracuse, en prenant le long de la mer ; & il le marque entre Plinta & Plagia-Calvifiana, à dix-huit milles du premier de ces lieux, & à huit milles du second. Il y a apparemment faute dans cet endroit d'Antonin, & au lieu de Chalis, il faut, sans doute, écrire Gelæ; car tous les autres écrivains anciens mettent précisément dans ce lieu la ville Gela. Le nom moderne est Terra Nova. * De l'Ifle, Atlas, Voyez GELA.

3. REFUGIUM-APOLLINIS, lieu de Sicile, sur la route d'Agrigentum à Syracuse, en prenant le long de la mer. C'est l'itinéraire d'Antonin qui en fait mention. Il le marque entre Plagiac-Hereo ou Cymba, & Plagia Siracufis, à vingt milles du premier de ces lieux, & trente-deux milles du second. C'est le même lieu que la plupart des anciens ont appellé Pachymi - Portus: aujourd'hui on l'appelle Porto-di-Longobardo. * De l'Isle, Atlas.

REGA, riviere d'Allemagne, dans la Pomeranie Ducale. Elle a sa source dans la moyenne Marche de Brandebourg, & prend son cours du midi au nord. Après être entrée dans la Pomeranie, elle y arrose les villes de Regenwolde, Griffenberg, Treptaw, & va se jetter dans la mer Baltique, entre Lutke-Horft & Langen-Hagen.* Jaillot, Atlas.

REGÆ, port d'Italie, vers la côte de la Toscane. L'irinéraire d'Antonin, Itiner. maritim. le marque sur la route de Rome à Arles, entre Quintianum & l'embouchure du fleuve Arno. Ortelius, Thefaur. soupçonne que ce pourroit être la REGIS VILLA de Strabon.

REGEN, riviere d'Allemagne, dans le palatinat de Baviere. Elle a sa source aux confins de la Bohême. Elle coule d'abord de l'orient à l'occident & arrose la ville de Chamb, où elle reçoit la riviere de Chamb: elle tourne enfuite du côté du midi, pour aller se jetter dans le Danube, vis-à-vis de Ratisbonne.

REGENSBERG, bailliage dans la Suiffe, au canton de Zurich, à l'orient de Bâde, dont la capitale est une jolie petite ville, fort élevée & située sur la crête d'une mortagne, qui fait partie d'une branche du mont Jura ou Leberberg. Cette ville avoit autrefois des seigneurs, dont le dernier devint si pauvre, qu'il fut contraint de vendre sa terre à la seigneurie de Zurich, & de se retirer dans cette ville où il mourut. Ce bailliage comprend un beau pays, avec plufieurs beaux bourgs & villages, & s'étend jusqu'à demi-mille de Bâde. Le château de REGENSBERG fut rebâti en 1540, & quoiqu'il fut déja naturellement fort par sa situation avantageuse, on le fortifia encore par l'art l'an 1687. C'est là que le bailli fait sa résidence. Ce qu'il y a de plus remarquable, c'est un puits qu'on a creusé dans le roc de la profondeur de 36 toises. Le leberberg, sur lequel cette ville est située, mérite auffi l'artention des curieux, par la quantité de pierres merveilleuses qu'on y trouve, sur lesquelles on voit diverses figures surprenantes. On en voit qui représentent des poisfons, des œufs de poiffons, des moules & autres petits reptiles marins; ce qui fait présuuner que ce sont des restes du déluge universel. On croit qu'il y a quelque mine de fer dans les entrailles de cette montagne, parce qu'on y voit quantité de petites pierres, la plupart de la couleur & de la figure de la dragée de fer.* Etat & Del. de la Suisse, t. 6, p. 32.

REGENSTEIN OU REINSTEIN, vieux château d'Allemagne, avec titre de comté, proche de Blanckenburg & Quedlinburg, du côté du Hartz. Il appartient aux comtes de Tattenbach. En 1182, ce château se rendit à l'empereur Frédéric I, dans la guerre qu'il eut contre Henri, duc de Saxe, surnommé le Lion. Il est báti entierement sur un rocher très haut, & entouré de pointes, qui semblent de loin être autant de tours. La chapelle & toures les chambres, écuries, escaliers & bastions, font taillés dans le rocher, sans aucune muraille ni charpentes. Les anciens comtes de Reinstein tiroient leur origine de ce château; mais cette famille, à cause des fréquens pillages qu'elle faisoit, étant harcelée par ses voisins, le dernier comte voulant se sauver par le trou d'un rocher, se rompit une jambe, fut pris & exilé. * Zeyler, Topogr. circuli inferioris Sax. p. 200.

1. REGENSES; quelques exemplaires de Sidonius Apollinaris, 1.6, Epift. 12, & Grégoire de Tours, de Gloria Confef. c. 93, écrivent ainsi le nom des habitans de la ville & du territoire de Riez, au lieu d'écrire REIENSES. Ce n'est pas la seule occasion où l's a été changé en g. Voyez ALBICI. & RIEZ.

2. REGENSES. Voyez RHEGIUM. REGENWALDE ou REGENWOLDE, ville d'Allemagne, dans la Pomeranie ultérieure, sur la riviere de Rega ou Rege. Zeyler, Topogr. Pomeran. p. 88, dit qu'elle appartient avec huit paroidses qui en dépendent à la famille Tome V.

H

de Borcken, & qu'elle fut mise en cendres en 1630. REGESTAUFF, bourgade d'Allemagne, dans le palatinat de Neubourg, à deux milles de Ratisbonne, fur la riviere de Regen. Cet endroit, & quelques autres du voifinage, furent ravagés par les Bohêmes en 1266. Les Suédois prirent Regestauff en 1641.

REGETA, ville que le Biondo met à trente-cinq milles de Rome. Il ajoute qu'on la nomme préfentement Ruglate. Cette ville Regeta pourroit bien être la même que la ville.

1. REGGIO OU REGGIO DE CALABRE, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, à l'extrémité des Apennins, fur le bord du canal appellé le Phare de Messine. Strabon & Eschile décrivent le nom

de cette ville du grec Regnomi, qui veut dire rompre, déchirer; parce qu'ici la Sicile doit avoir été séparée du continent par des tremblemens de terre. Le premier infinue néanmoins que la splendeur de cette ville, dont les princes avoient le titre de citoyens romains, pourroit avoir occasionné le nom de Regium, qui auroit pû être dit pour Regia, ville royale. Quoi qu'il en soit, les tremblemens de terre causerent tant de désastres à cette ville, qu'elle resta presque abandonnée. Jules-César, après avoir chaffé Pompée de la Sicile, la fit rebâtir & la peupla, y laillant la plupart des soldats qui avoient servi sur sa flotte. En 1543, Caradin, qui commandoit la flotte de Soliman, empereur des Turcs, la faccagea.* Leand. Albert. Italia, folio 206.

On appelle cette ville REGGIO DE CALABRE, pour la diftinguer d'une autre Reggio de Lombardie, capitale d'un duché du même nom, qui fait partie des éta's du duc de Modéne. Quoique Reggio de Calabre soit sur le bord de la mer, il n'y a point d'autre port qu'un petit abri formé par un vieux pan de muraille, où les felouques font tant soit peu en fureté, quand la mer n'est pas bien rude. Les vaisseaux & les galeres, quand il s'y en trouve, mouillent à la rade, qui est devant la ville, & n'y ont d'autre sureté contre les mauvais tems, que celle qu'ils peuvent attendre de leurs voiles & de leurs rames. La ville est archiepiscopale. Ces titres ne font pas rares dans le royaume de Naples, puisqu'on y compte vingt-un archevêchés & cent vingt-trois évêchés. Elle ne doit cet honneur qu'à fon antiquité: car elle n'est ni grande, ni bien peuplée, ni marchande, ni riche. Il y a pourtant deux colIéges: l'un chez les jésuites; ils y enseignent les humanités: l'autre chez les frères prêcheurs; c'est le collége de la ville. On y enseigne les humanités, la philofophie & la théologie, & on y prend les degrés.

Cette ville est mal fortifiée, n'ayant que de vieilles & mauvaises murailles, nullement flanquées ni terraffées, fans follé, ni chemin-couvert, & dont toutes les fortifications se réduisent à des barrieres qui font aux portes: la garnison est d'ordinaire de mille à douze cents hom

mes.

La ville est bâtie sur la pente douce d'une colline peu élevée. La plupart des rues ont affez de pente, pour que les eaux n'y croupiffent pas; elles font presque toutes étroites & ferpentantes, comme celles des villes antiques. Les maisons n'ont rien de magnifique à l'extérieur. Le couvent des freres prêcheurs, qui est au plus haut de la ville, ou peu s'en faut, est grand; l'église est d'une grandeur médiocre, bâtie dans le goût gothique, voutée, blanchie & affez propre. La chapelle de Notre-Dame est grande, incrustée de marbre de Sicile , avec un autel orné d'agathes bien choisies, & bien travaillées, mais il n'est pas fini.

La maison des jésuites est moderne, grande & bien bâtie, avec une bonne bibliothéque; leur église est petite & fort propre.

La cathédrale est moderne, d'un affez bon goût, voûrée & propre; il y a quelques peintures. Son pavé est tellement en pente, depuis le grand autel jusqu'à la porte, qu'une goûte d'eau ne demeureroit pas feulement à moitié du chemin. La chapelle du saint Sacrement est belle & bien décorée. On n'y a pas épargné les marbres & les agathes; c'est dommage qu'elle ne soit pas achevée. Cette chapelle eft couverte d'une coupole ou dôme carré avec une lanterne de la même figure. Il y a encore dans la même église deux mausolées de marbre fort bien travaillés, qui ont été dressés à la mémoire de deux arche

veques, tous deux de la famille des Afflictis, maison considérable dans le royaume de Naples.

On travaille dans cette ville la laine de poisson, dont on fait des camisolles, des gants, des chauffons & d'autres hardes d'une légereté admirable, & impénétrable au froid, quelque violent qu'on se le puitse imaginer.

Cette laine, ce coton, cette foye, ce duvet, comme on voudra l'appeller, se nomme dans le pays, lana sucida; c'est une espéce de moule qui la produit; ce coquillage, long de 6 à 8 pouces, est assez semblable à ceux qu'on trouve dans les étangs & dans les fosses en France, dont les laitieres se servent pour prendre leur lait caillé. On en trouve en quantité sur les côtes de Sardaigne, de Corse, & de l'ifle de Malthe: mais Tarente est le premier endroit où l'on s'est avisé de mettre ce duvet en usage. Cette derniere ville a près de ses murailles un étang confidérable, qui a cominunication avec la mer: elle & la côte voisine font remplies de ces coquillages. Le poisson qu'ils renferment est une espéce d'huitre longue, groffe, charnue, mais dure & visqueuse. Ces deux écailles sont couvertes d'un poil extrêmement fin, de différentes longueurs, qui, en fortant de la mer, est rempli de sable, & de petits coquillages qui le rendent dur & fale. On sépare ce poil de la coquille, on le met tremper quelques jours dans l'eau douce, on le nettoye de toutes les ordures qui y étoient attachées, on le bat, on le carde, & il devient aussi doux que la soye, & propre à être filé.

C'est de ce fil qu'on fait les camisolles, les bas, les chaussons, les gants & les bonnets. Toutes ces hardes font faites à l'aiguille, & font d'une chaleur extraordinaire. Cette manufacture est paffée de Tarente en quelques au tres villes de la côte, comme à Reggio, où l'on trouve aussi de ces coquillages, quoiqu'en moindre quantité qu'à Tarente & à Malthe, où l'on en trouve beaucoup, & où l'on fait quantité de ces ouvrages. Rien n'est plus commode que les gants de ce poil: ils n'embarrassent point les mains, parce qu'ils font extrêmement fins, & qu'ils prêtent tant qu'on veut; & ils sont si chauds, que dans un moment on a les mains tout-à-fait chaudes, quelque froides qu'elles fuffent, en les mettant dedans. La couleur naturelle de ce poil est brune, & naturellement lustrée; on prétend que les teignes s'attachent aifément à cet ouvrage. On attribue encore à cette laine, selon les rapports des gens du pays, une autre propriété, c'est qu'elle est excellente pour la surdité provenante d'humidité, & d'humeurs froides, qui tombent du cerveau sur le timpan des oreilles. Peut-être que la chaleur de cette laine pourroit foulager les personnes affligées de cette infirmité, en réveillant la chaleur naturelle, ou desséchant l'humidité qui épaiffit, ou qui couvre le timpan, & qui fait dessus une croûte qui l'empêche de résonner, de produire, ou de recevoir les fons.

2. REGGIO, REGIO, OU REGGE; en latin Regium Lepidi, & Regium Lepidium, ville d'Italie, dans le Modénois, la capitale d'un duché auquel elle donne le nom, & la résidence ordinaire des ducs de Modène. Cette ville, située sur la voye émilienne, est fort ancienne & a été colonie romaine. On croit qu'elle a été bâtie par un certain Lepidus, qu'on n'a pu désigner jusqu'à présent. Les Goths la ruinerent: elle s'est rétablie & repeuplée, quoique l'air n'y soit pas sain. On la trouve dans une campagne très-fertile. Sa forme est ronde, & elle a le mont Apennin au midi, & une grande plaine au septentrion. Les maisons en sont bien bâties & les rues fort belles. Son évêque établi dès l'an 450, est suffragant de Boulogne, & faint Prosper en a été autrefois évêque. L'église cathédrale mérite l'attention des curieux par la quantité de ses beaux tableaux. On y voit entr'autres un faint George & une sainte Catherine du Carache une Vierge du Guide, un saint Jean & un faint Paul du Guerchin. On vante beaucoup à Reggio l'église de saint Prosper. L'architecture en est gothique; & ce qu'il y a de plus digne d'être vu, c'est un christ mort & les trois Maries de Louis Carache. La statue de la Vierge que l'on a élevée depuis quelques années dans l'église des Servites est une piece fort estimée. * Corn. Dict. Délices d'Italie.

La ville de Reggio est forte & défendue par une bonne citadelle. On dit que Charlemagne en a été le second fondateur. Dans la place est une statue de Brennus, chef

,

des Gaulois, avec diverses inscriptions autour de la base. Les murailles de la ville sont épaisses, & ne peuvent être que fort difficillement endommagées par le canon; le terrein des environs étant aussi haut, & n'y ayant autour de la ville aucune éminence qui le puisse commander. Les côteaux qui l'environnent à une distance affez raisonnable, font tous couverts de villages, de maifons de plaisance & de vignobles, qui produisent des vins en abondance. Il y croît auffi quantité de fruits délicieux. Autrefois les habitans de Reggio ont acquis quelque réputation par leurs ouvrages d'yvoire & d'os. Aujourd'hui ce travail se réduit à de petites bagues de fix sols la douzaine, à des têtes de mort, à des reliquaires, à des Agnus-Dei, à des croix, & tout cela fait à coup de serpe, à ce que dit Misson. * Voyage d'Italie, t. 3, P. 4.

Le DUCHÉ DE REGGIO, situé à l'occident de celui de Modène, est sous la domination du duc de Modène. Cependant les habitans de Reggio appellent leur prince duc de Reggio & de Modène, comme les habitans de Modène l'appellent duc de Modène & de Reggio. Le duché de Reggio se partage en fix petits états, dont cinq appartiennent au duc de Modène, & le fixieme, qui est le marquisat de S. MARTIN D'EST, appartient à un prince de ce nom. Ces fix petits états font :

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:

59 ginenses dans une ancienne inscription. On croit que c'est la même ville que l'itineraire d'Antonin nomine Regiana. Voyez ce mot. Ambr. Moralés dit que le nom moderne est REYNA.

2. REGINA, ville de la premiere Moësie, selon la notice des dignités de l'empire, fect. 3.

3. REGINA, bourgade d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure. Elle est située dans les montagnes, près du fleuve Finito, au nord de Cosenza, & au midi de Bisigniano. Son terroir est fertile, & l'on fait fur-tout beaucoup d'huile dans ce quartier. * Leander Albert, Ital. p. 208. Magin, carte de la Calabre citérieure.

Regina est sur le Perditio, ruisseau qui se jette dans le Crate; les anciens ont connu ce bourg sous le nom d'Erimum.

REGINEA, lieu de la Gaule lyonnoise. La table de Peutinger le marque au voisinage de la mer, à quatorze milles de Fanum Martis.

REGINENSIS AGER, territoire d'Italie, dans le Picenum, felon Ortelius, Thefaur. qui cite Balbus, de reb. agrar. MS., & prétend qu'au lieu de Reginenfis il faut lire Recinenfis d'Helvia Ricina.

REGINOBURGUM. Voyez RATISBONNE.

REGINSPURG, c'est le nom allemand de la ville de Ratifbonne. Voyez ce mot.

REGION, mot françois, formé du latin Regio, qui répond au grec χώρα, & à ce que les Italiens entendent par Regione, Contrata, Randa ou Pafe; les Espagnols par Region, les Allemands par Land & Landschafft, & les Anglois par A Region, or Cuntrey. Ce mot

Le DUCHÉ DE REGGIO, proprement dit, comprend pris à l'égard du ciel signifie les quatre parties candinala ville de Reggio & le bourg de Rubiera. REGIA. Voyez RHEGIAS & RHIGIA. REGIANA, ville d'Espagne. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Séville à Merida, entre Celti & Merida, à quarante-quatre milles de la premiere de ces places, & à vingt-fept milles de la seconde. Ortelius croit que ce pourroit être présentement REYNA. Voyez

REGINA I.

REGIANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. La notice épiscopale d'Afrique, nomme l'évêque de ce fiége Fortunius. Le pape Grégoire le grand a écrit une lettre à Columbe, évêque de Numidie, à Toccasion d'un certain Paulin qu'il qualifie Regenfis Epifcopus. Dom Thierri Ruinart croit qu'il faut lire Regianenfis Epifcopus.

REGIANUM, ville de la basse Moefie le long du Danube, felon Ptolomée, l. 3, с. 9.

REGIATES, peuples d'Italie que Pline, 1. 3, c. 15, place dans la huitiéme région. Ortelius, Thesaur & le pere Hardouin jugent qu'il faut lire VEGIATES pour RaGIATES. Ils fondent leur fentiment sur l'ordre alphabétique des lettres que Pline suit en cet endroit. Mais le pere Hardouin ouvre une autre opinion. Comme Pline donne à ces peuples le surnom de Veteri, & fait mention ensuite d'un peuple nommé Regiates, il se pourroit faire, dit le pere Hardouin, qu'au lieu de Veliates cognomine Večteri, Regiates; il fandroit lire, Veliates, cognomine Veteri, Regiates.

REGIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe, felon la notice épiscopale d'Afrique, où l'évêque de ce siége est nommé Victor.

REGILLUS, REGILLUM, OU REGILLI, ville d'Italie, dans la Sabine, à cent foixante stades de Rome, felon Denys d'Halicarnaffe, 1. 5, p. 308, & l. 11, p. 697. Tite-Live, 1.2, 6. 16. Suétone, in Tiber.c. 1, & Etienne le géographe font aussi mention de cette ville, dont on ne connoît pas bien la juste position.

REGILLUS LACUS, lac d'Italie, dans le Latium, selon Pline, 1.38, c. 2, & dans le territoire de Tusculum, felon Tite-Live, 1.2, c. 19. Florus, 1. 1, c. 11, parle aussi de ce lac fameux par la victoire que remporta sur ses bords A. Posthumius contre les Tarquins. Le nom moderne est Lago de Sancta Praffeda, ou fainte Praxede. * Leander, Al.

1. REGINA, ville d'Espagne, dans la Bétique. Ptolomée, l. 2, c. 4, qui la donne aux Turdetains, la marque entre Contributa & Curfus. Pline, 1. 3, c. I, connoît auffi cette ville dont les habitans font appellés Re

les du monde, qu'on appelle aufli plages. A l'égard de la terre le mot RÉGION veut dire une grande étendue de terre habitée de plusieurs peuples contigus sous une même nation, qui a fes bornes & ses limites, & qui est ordinairement afflujettie à un roi ou à un prince. Une grande Région se divise en d'autres régions plus petites à l'égard de ses peuples. Ainsi ce qui passe sous le nom de Bourguignons, de Champenois & de Picards, fait les régions de Bourgogne, de Champagne & de Picardie. Une petite region se partage en d'autres régions encore plus petites, qui composent un peuple, & qu'on appelle pays. Ainsi la Normandie se divise en plusieurs pays, comme le pays de Caux, le Vexin & autres. * Ozanam, Dict. mathém.

Une RÉGION se divise en HAUTE & BASSE, par rapport au cours des rivieres, par rapport à la mer, ou par rapport aux montagnes. La RÉGION HAUTE à l'égard des rivieres est la partie de la région située vers la source ou vers l'entrée d'une riviere, comme la haute Lombardie le long de la riviere du Pô, la haute Alface le long d'une partie de la riviere du Rhin. A l'égard de la mer, c'est est la partie la plus engagée dans les terres, comme la haute Picardie, la haute Bretagne, la haute Normandie, la haute Ethiopie & autres. A l'égard des montagnes, c'est la partie qui est engagée dans les montagnes, comme la haute Hongrie, la haute Auvergne, le haut Languedoc & autres. La BASSE RÉGION est le contraire. Une RÉGION se divise en Ultérieure & en Citérieure, ce qui a rapport aux rivieres & aux montagnes à l'égard de quelqu'autre région. La Région citérieure, par comparaison à une autre, est la partie de la même région, qui est entre cette autre, & la riviere ou la montagne, qui sépare la région en deux autres régions. Ainsi l'Afrique à l'égard de l'Europe est divisée par le mont Atlas en citérieure & en ultérieure, c'est à dire, en deux autres régions, dont l'une est au deçà, & l'autre au delà de l'Europe: De même la Lombardie à l'égard de l'Italie est divisée par la riviere du Pô en citérieure & en ultérieure. Quelques régions à l'égard de leurs distances à quelque ville considérable font aussi divitée en citérieure & en ultérieure, felon deux parties plus proches ou plus éloignées de cette ville, sans que ces deux parties foient diftinguées par quelque montagne ou par quelque riviere. Ainfi la Calabre est divisée en citérieure & en ultérieure par rapport à deux parties, dont l'une est plus proche & l'autre plus éloignée de la ville de Naples.

On divise encore une RÉGION en INTÉRIEURE & en EXTÉRIEURE, à l'égard d'elle-même & par rapport à ses Hij

Tome V.

:

parties, qui font en dedans ou aux extrémités. La RÉGION INTÉRIEURE est la partie la plus engagée dans les terres de cette même région : La région extérieure est la partie la plus dégagée, & comme au dehors des terres de cette même région. Ainsi la partie de l'Afrique qui fe trouve la plus engagée dans ses terres, se nomme AFRIQUE INTÉRIEURE; & celle qui est la plus dégagée, & comme séparée de ses terres, s'appelle AFRIQUE EXTÉRIEURE.

La grandeur respective d'une RÉGION à l'autre la fait encore diviser en GRANDE & en PETITE, comme quand on divise l'Asie en Afie majeure & en Afie mineure, & la Tartarie en grande & en petite.

L'antiquité & la nouveauté de la poffeffion, & encore la nouvelle découverte de quelque région, l'ont fait divifer en VIEILLE & en NOUVELLE. C'est ainsi que les Espagnols ont appellé VIEILLE la partie de la Castille qu'ils ont reconquise sur les Maures, & NOUVELLE celle qu'ils n'ont eue que depuis: de même le Méxique se divise en VIEUX & en NOUVEAU. C'est encore ainsi que Quivira fut nommé la nouvelle Albion par François Drach, &c.

Enfin les RÉGIONS, selon les parties du ciel, vers lesquelles elles sont situées l'une à l'égard de l'autre, sont Septentrionales, Méridionales, Orientales & Occidentales. Ainfi la Jutlande en Dannemarc se trouve divisée en Nord Jutland & en Sud Jutland, c'est-à-dire, en septentrionale & méridionale. La Gothlande en Suéde est divisée en Ostro-Gothlande, en Westro-Gothlande & en Sud-Gothlande, c'est-à-dire, en orientale, occidentale & méridionale.

Il y a des Régions, comme dit Sanson, qui font appellées orientales & occidentales, won pour être ainsi Tituées l'une à l'égard de l'autre, mais par le rapport qu'elles ont avec quelqu'autre région qui se trouve entre deux. Telles font les Indés orientales & les Indes occidentales à l'égard de l'Europe.

Dans la topographie le mot de région est en usage pour fignifier les différens quartiers d'une ville, comme dans Rome qui étoit divisée en quatre régions.

REGIS MONS, lieu aux confins de la Pannonie & de l'Italie, & où Paul Diacre, 1. 2, Longobard. c. 7, dit que l'on nourrissoit des bœufs sauvages. Lazius, Respub. Rom. 12, place ce lieu sur la route qui conduit de Petovio dans la Carniole; il ajoute qu'on le nomme préfentement Vogel, & qu'il y avoit encore un château qu'on appelloit Kunigs-berg, qui signifie la même chose que Regis mons.

REGIS VILLA, lieu d'Italie, dans la Toscane. Strabon, 1. 5 p. 225, le marque entre Coffa & Ostie, sur la côte de la mer. Il dit que la tradition du pays vouloit que c'eut été autrefois le palais royal de Maleotus Pelasgien, qui ayant demeuré dans ce lien avec les Pelasgiens qui s'y étoient établis, étoit paffé de là à Athenes. Voyez REGE.

REGIUM, ville de la Rhétie, felon l'itineraire d'Antonin, qui la marque entre Augufta & Abusina, à vingtquatre milles de la premiere & à vingt milles de la seconde. Au lieu de Regium, quelques manuscrits portent Reginum. 1. REGIUM. Voyez RHEGIUM & AUGUSTA TIBERII. 2. REGIUM APATOS, REGIUM YERICHO REGIUM LIVAS, REGIUM GADARON. Ce font quatre fiéges épiscopaux, que la notice du patriarchat de Jerufalem met sous la métropole de Césarée, sur la côte de la Palestine.

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3. REGIUM FLUMEN. Voyez BASILIUM. 4. REGLE (la) Regula, abbaye de filles en France de l'ordre de faint Benoit, dans le Limousin, & dans la ville de Limoges. Voyez LIMOGES.

REGNI, peuples de la grande Bretagne: Ptolomée, 1. 2, c. 3, les place au midi des Attrebatii & des Cantii. On croit qu'ils habitoient le Surrey.

REGNIPOLIS. Voyez RATISBONNE.

REGNITZ, ou REDNITZ. Voyez REDNITZ.

REGNY, paroisse de France, dans la Bourgogne, aut diocèse d'Autun, recette de Charolles. Elle est située sur la riviere de l'Arroux, & il y a un pont pour aller à l'église. Dans les grandes eaux, cette riviere porte bateau l'espace de deux lieues, jusqu'à la Loire. Les hameaux qui dépendent de cette paroisse sont Avali, Vernay, la Vesure, le bois de Tremblay, les Billeaux, le Montausans; le Grenot & Villegier en dépendent aussi; mais ces lieux font du Charollois.

REGTLES, ifle de l'Irlande, dans la province d'Ulster, au comté de Dunnegal, dans le lac de Dirg ou Derg. Nicolas Wischer, dans sa carte de l'Irlande, nomme cette ifle REGLES; les habitans du pays l'appellent Ellano Frugactory, c'est-à-dire, l'ifle du Purgatoire. Il y avoit dans cette ifle, près du monastère, une grotte étroite, taillée dans le roc, tout-à-fait obscure, sans fenêtres, de la hauteur d'un homme un peu grand, & qui pouvoit contenir cinq ou fix personnes. La renommée vouloit que ceux qui entroient dans cette grotte y euffent des visions pleines d'horreur, qu'ils y vissent des fantômes épouvantables, & que cela eût été accordé aux prieres de S. Patrice, pour convaincre les incrédules de l'immortalité de l'ame & des peines d'une autre vie. Ce purgatoire de S. Patrice ne subsiste plus. La grotte fut entierement ruinée lorsqu'on chassa les moines du monastère. * Corn. Dict.

REGULBIUM, ville de la grande Bretagne, sur la côte appellée Littus Saxonicum. C'est la notice des dignités de l'empire, sect. 52, qui en fait mention. Le nom moderne, felon Guil. Cambden, Britannia, est Reculuer, dans la province de Kent, à l'embouchure de la Tamise.

REGULIACA VILLA, lieu de France, sur l'Aisne, felon Ortelius, Thesaur. qui cite la vie de S. Vaft.

REGUSIO, lieu de l'Italie Cispadane. L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Milan à Arles, en prenant par les alpes Cottiennes, entre Fines & Ad-Martis, à trentetrois milles du premier de ces lieux, & à feize milles du second. Quelques géographes prétendent qu'il y a faute dans cet endroit de l'itinéraire, & qu'au lieu de Regusio il faut lire Segufio.

REGUSTRON, ville de la Gaule Narbonnoise, selon l'itinéraire d'Antonin, qui la met sur la route de la Galice entre Alamontes & Alaunium, à seize milles du premier de ces lieux, & à vingt-quatre milles du second. Quelques manuscrits, au lieu de Regustron, portent Secufteron, leçon qu'Ortelius, Thefaur. feroit tenté de préférer à la premiere, aujourd'hui Sisteron.

REHBURG, petite ville d'Allemagne, avec seigneurie de même nom, dans la principauté de Calenberg, à quatre milles d'Hanover, près d'un lac appellé le SteinhuederMeer. Cette petite ville n'a qu'une porte. Zeyler, Top. ducat. Brunswic, p. 113.

REHIMENA, contrée de la Perside, selon Ammien Marcellin, 1. 25, c. 7. Accurse lit RHESINA, pour REHIMENA. Voyez RHESINA.

REHMAN OU REMAN, lieu fortifié par les Romains, dans la Mésopotamie, à ce qu'il paroît par un passage d'Ammien Marcellin, 1. 18, c. 10. On croit que c'est le même lieu dont parle Ezechiel, c. 27, v. 22. L'Hébreu lit RAEMA, & la vulgate REMA.

REI OU REI CHEHRIAR, ville d'Afie, dans l'Yrac-Agemi, ou l'Hyrcanie de Perse, environ à cinq journées de Nischabourg. Elle est située à 35d 35' de latitude, & à 70d de longitude. Cette ville fut affiégée en 1221, par les Mogols. Elle promettoit une vigoureuse défense, mais les Mogols l'eurent à bon marché; elle étoit alors divisée en deux factions; l'une suivoit les dogmes d'Abouhanifa, un des quatre docteurs qui font les chefs des quatre sectes prétendues orthodoxes dans le mahométisme; & l'autre étoit attachée aux sentimens du docteur Schafay. Si tôt que l'armée mogole parut, le cadi de la ville, qui étoit du dernier parti, fut au-devant avec les principaux de sa secte, & offrit de rendre la place de la part de tous les sectateurs schafaïtes. Le général de l'armée accepta l'offre, & promit d'épargner tous ceux de leur croyance. Par ce moyen il entra dans la

REGNUM, ville de la grande Bretagne. L'itineraireville par deux portes, dont la faction de Schafay étoit maî

d'Antonin, Iter. 7, la met à quatre-vingt-feize milles de Londres. On croit que c'est présentement Rinewood. Thomas Gale soupçonne que c'étoit une colonie venue de la ville Regium on Reginum dans la Rhetie. Les habitans de cette ville & de son territoire font appellés REGNI par Ptolomée. Voyez REGNI.

treffe. Comme l'autre parti s'étoit fortifié, il fit quelque résistance, plûtôt par la haine qu'il avoit pour les Schafaïtes, que pour les Mogols mêmes. Ils furent bien-tôt forcés, & presque tous mis à mort. Ainsi il périt en cette occasion la moitié des habitans de Rei. Petit de la Croix, Hist, du grand Genghizean, 1.3, с. 9.

REJAUMONT, forêt de France, dans le Languedoc, élection de Montauban. C'est une forêt de chênes en hauts taillis, propres seulement à brûler: elle ne contient que trois

cents arpens.

1. REICHENBACH, petite ville d'Allemagne, dans la Siléfie, & dans la principauté de Sweidniz, vers les frontieres de Bohême. Elle est située sur une riviere de même nom. En 1633, elle fut prise par Schaffgotsch, colonel des Impériaux, après une vive défense qui lui avoit couté trois cents hommes. Il la mit au pillage, & fit passer les habitans au fil de l'épée. * Zeyler, Topogr. Silefix, p. 174.

2. REICHENBACH, ville d'Allemagne, dans le Voigtland, sur le chemin d'Altenbourg à Olnitz & Eger. Elle est à un mille de Werda, à deux de Plawen, & à trois d'Olnitz. Cette ville appartient à l'électeur de Saxe, & elle est fort renommée par fon grand commerce. * Zeyler, Topogr. Saxon. P. 157. Hubner, Geogr.

3. REICHENBACH, abbaye d'hommes, ordre de saint Benoît, dans la baffe Baviere.

REICHENBERG, château d'Allemagne, dans le pays du Landgrave de Hesse, sur une montagne. Il fut bâti par Guillaume III, comte de Cazenelnbogen en 1270. Les troupes françoises se saisirent de ce château l'année 1639; mais le commandant hefsois de Rheinfels le reprit la même année. * Zeyler, Top. Haffiæ, p. 67.

REICHENFELS, bourg d'Allemagne, dans la Carinthie, avec château. Ce bourg eft fort considérable, & appartient à l'évêque de Bamberg. * Zeyler, Top. Carinthiæ,

p. 102.

REICHENAW, Augia dives, ifle du lac de Constance, au fud de la presqu'ifle qu'elle forme. Elle a environ une lieue d'étendue du fud-est au nord oueft, & moitié moins de largeur. S. Pirmin fonda en 724, dans cette ifle, située au -couchant de Constance, un célébre monastère sous la regle de S. Benoît, & en fut le premier abbé: les rois de France l'enrichirent par leurs bienfaits. Ses abbés avoient séance aux dietes de l'Empire, parmi ceux du cercle de Souabe, & ils devinrent si puiffants, qu'ils comptoient cinq cents gentils hommes parmi leurs vassaux. Les évêques de Constance la firent unir à leur manse épiscopale, en 1540, & ils en jouiflent encore, désorte que cette abbaye, où il n'y a qu'une douzaine de moines, n'a plus rien de considérable. L'Empereur Charles le gros est inhumé dans l'église de cette abbaye.

REICHENSTEIN, petite ville d'Allemagne, dans la Siléfie, à deux milles de Glatz, & à quatre de Neisse. Elle appartenoit autrefois aux ducs de Munsterberg, puis à la fa-mille de Rofenberg, qui la rendit en 1599 à Joachim Frédéric, duc de Lignitz & de Brieg. Il y a autour de cette ville des mines très-fameuses, & entre autres une mine d'or, appellée l'Ane d'Or. En 1542, elle perdit seize cents habitans par la peste, & ce malheur fut attribué aux fortilèges d'un fossoyeur, qui fut brûlé. * Zeyler, Topogr. Silefiæ.

REICHENWEYER OU REICHENVEYLER, ville de France, dans l'Alface, au-dessous de Keysersberg. Elle fut environnée de murailles l'an 1291, par les soins des seigneurs de Harburg ou Horburg, dont les succesleurs Walther & Burckhart de Horburg la vendirent en 1324, avec diverses autres seigneuries à Ulric, comte de Wurtenberg. * Zeyler, Topogr. Alfat. p. 413.

REICHERSBERG, petite ville d'Allemagne, dans la Baviere, à deux milles de Scharding, sur la riviere d'In. REICHERSHOFFEN, bourg d'Allemagne, dans la Baviere, sur la riviere de Par, à deux milles d'Ingolstadt.

REICHSHOFEN ou REITHOFEN, petite ville de la basse Alface, située dans le voisinage de Haguenaw. Elle appartint autrefois à l'électeur Palatin, ensuite à la famille d'Ochsenstein, & depuis aux comtes Hanaw. Munsterus dit que cette ville située dans la seigneurie de Lichtenberg, avoit été de son tems aux comtes de Blitsch, qui l'avoient eue de la famille d'Ochsenstein, & l'avoient laiffée aux comtes de Deux-Ponts, & qu'enfuite Jacques, comte de DeuxPonts, l'avoit donnée en fief, sous de certaines conditions, à l'évêché de Strasbourg, dont les évêques ont eu beaucoup de disputes fur ce sujet; mais en 1633, cette ville avec le château de Reichshofen, fut contrainte de se rendre à discrétion à Chrétien, comte palatin, de la ligne de Birckenfeld. * Zeyler, Topogr. Alfaciæ, p. 44.

REIDE OU REID-SCHANS, forteresse des Pays-Bas, dans

la seigneurie de Groningue, à l'embouchure de l'Ems, à deux grandes lieues au-dessus de Delfzuyl. * Dict. géogr. des Pays-Bas.

REIDERLAND, petite contrée d'Allemagne, dans la Westphalie, & qui fait partie du comté d'Embden. Elle eft renfermée entre l'Emland, la riviere d'Ems, le Dol lert & le marais de Bortange. Cette contrée étoit autrefois plus grande qu'elle n'est présentement. Il y en eut une moitié d'engloutie le 25 décembre 1277, par l'inondation de la Mer. Le bourg de Wener est le principal lieu de cette

contrée.

REIFFENBERG, château d'Allemagne, dans le landgraviat de Helle-Caflel. Il est bâti sur une montagne, & forti fié. Cronberg & Konigstein n'en sont qu'à un mille : ce châ teau, de même que le bourg qui eft fitué au pied de la montagne, appartient à une famille du même nom. * Zeyler, Topogr. Hafliæ, p. 67.

REIFFERSCHEID, petite ville d'Allemagne, avec châ teau, dans le cercle du bas-Rhin, au pays appellé Eiffel, près de Mandercheid. Les comtes de Reifferscheid en portent le nom.

REIFFNIZ OU REIFFNICZ, bourg & château d'Allemagne, dans la Carniole, dans la Windisch-Marck. Il appartenoit autrefois aux comtes de Kifl; mais à présent ce bourg & ses dépendances sont poffédées par la famille de Trigler. En 1480, les Turcs ayant pénétré jusqu'à ce bourg, brûlerent, pillerent & ravagerent toute cette contrée. * Zeyler, Top. Carniæ, p. 129.

REIGELSBERG, petite ville d'Allemagne, dans la Franconie, entre les bourgs de Rieds & d'Aab, Zeyler, Top. Franconiæ, p. 74.

REILLAC-XAINTRIE, bourg de France, dans le Limousin, élection de Tulles. On y conte environ sept cents habitans.

REILLANE, petite ville de France, dans la Provence, viguerie d'Aix, avec titre de vicomté. Il n'y a guères plus de cinq cents habitans: elle ne laille pas néanmoins d'avoir entrée aux assemblées de la province. Il y a un couvent de cordeliers qui est fort ancien.

Reillane n'est point dans la viguerie d'Aix, mais dans celle de Forcalquier.

REILLANETTE, bourg de France, dans le Dauphiné, avec un château. Ce bourg est inaccessible de tous côtés, & fortifié de plusieurs bastions. La plaine peut fournir du bois & du bled pour la garnison.

REIMBECK OU REYNEBECK, bailliage du duché de Holstein, dans la Stormarie. Il a pris fon nom d'un village situé au dessous de Bergersdorff, près de la riviere de Bille, entre Hambourg & Tritow. Il y avoit autrefois dans ce lieu un monastère fondé par le comte Alfonse, qui embrassa la vie religieuse. Dans la suite ce monaftère fut donné à des religieuses, qui en 1530, le cederent volontairement avec ses dépendances à Frédéric, roi de Danemarck & duc de Holstein. Elles quitterent alors la vie religieuse, & firent cette démarche, après un grand festin, dans lequel elles casserent les vîtres & briserent les meubles, suivant le rapport d'Helvaderus. * Hermanid, Descr. Dan. p. 1047. Zeyler, Topogr. Holsat. Sylva, Chronolog. REIMS. Voyez RHEIMS.

REIN, Rana, abbaye d'hommes, ordre de cîteaux, en Allemagne, dans la baile Stirie, au diocèse de Seckau, à cinq lieues au nord-ouest de Gratz.

REINECK OU RINECK, petite ville d'Allemagne, dans la Franconie, avec château. Elle est située sur la riviere de Sal, à cinq milles de Wurtzbourg, & à neuf de Hanaw. Le château appartient à l'électeur de Mayence, & la ville au comte de Hanaw. Zeyler, Topogr. Francon.

P.

REINFELDE, REINFELDIA, petite ville d'Allemagne, au duché de Holstein, dans la Wagrie, près d'Oldeflo. Il y avoit autrefois dans ce lieu un monastère célé. bre de l'ordre de câteaux. Reckmann dit dans sa chronique, que ce monastère fut fondé en 1186, par Adolphe, comte de Holstein, & que Jean, comte de Holstein, y fut enterré en 1264 Plusieurs autres princes de cette maison y ont aussi été inhumés. Le continuateur anonyme d'Helmod dit qu'Adolphe I comte de Holstein, fonda ce monastère. Cela ne se peut. Adolphe I ne posleda point la Wagrie. * Zeyler, Topogr. Sax. inf. p. 201. Hermanid, Descr. Daniæ, p. 1011.

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