mée Gausenna, qui devoit être située aux environs de Stanford; & la voie militaire des Romains, nommée aujourd'hui High Dike, qui va droit à Lincoln, peut faire conjecturer que cette Gansenna n'étoit pas bien éloignée de l'endroit où la petite riviere de Guath ou Vash, qui lui avoit peut-être donné le nom, est coupée par ce chemin. On pourroit auffi croire que Stanford s'est élevée sur ses ruines. Cette derniere donne le titre de comte à M. Thomas Grey. De Stanford, en suivant le cours du Welland, on trouve la petite ville de Market-Deeping. 2. STANFORD, ville d'Angleterre, dans Nottinghamshire, sur le bord de la Stoure, aux frontieres de la province de Leycefter. On a trouvé à Stanford quelques monumens d'antiquité, particulierement des médailles. * Délices de la Gr. Bret p. 369. 3. STANFORD CASTLE, château d'Angleterre, dans Dorsetshire, sur la côte. Il a été bâti vis-à-vis du château de Port-Castle, pour servir, comme ce dernier, à défendre la rade de Weymouth. * Délices de la Gr. Bretagne, p. 768. STANIASKI, abbaye de religieuses bénédictines, en Pologne, au diocèse de Cracovie, fondée au trezziéme fiécle par Clément, comte de Ruscza & de Klimontow, pour Vilenne sa fille unique: il y a cinquante religieufés, Le monastère de fainte Scholaftique de Cracovie fondé en 16 50 en dépend. STANLEY, bourg d'Angleterre, dans la province de Glocefter. On y tient marché public. * Etat pref. de la Gr. Bretagne, t. 1. STANNES. Voyez STANTZ. STANOS, ville de la Macédoine, selon Nicetas, cité par Ortelius. STAO OU STAON, fleuve d'Ase, dans la Médie : Prolomée, l. 6, c. 2, place l'embouchure de ce fleuve sur la côte de la mer Caspienne, entre Alcola & Mandagarfis. Le manuscrit de la bibliotheque palatine, au lieu de Staonis fluv Oftia, lit Stratonis fluv. Oftia. STAPEN. Voyez Dictis, no. 2. STANPON: Corneille, quicite Atlas, dit, riviere de France, dans la Guienne. Elle a sa source dans le Condomois, & mêle ses eaux avec celle du Meidou, un peu audeslous de la ville de Mont de Marfan. Selon de l'ifle, dans son Atlas, cette riviere se nomme l'Estampon. Elle prend sa source dans le Gabardan, vers les confins du Condomois, & coulant vers l'occident méridional, elle arrose Roquefort de Marfan, où elle se joint à la Douce, pour aller se perdre dans le Midou, au-dessous de Mont de Marfan. STANTIRA. Voyez STAGIRA. STANTZ OU STANNES, en latin Statio & Stantium, bourg de Suiffe, au canton d'Underwald, à une lieue audetlus du lac des quatre cantons. Stantz est un gros bourg, qui étoit autrefois capitale de tout le canton; mais depuis la divifion, occasionnée par la différence de religion, il n'est la capitale que du département inférieur, ou de la vallée inférieure. Il y a divers édifices & maisons religieuses, entre autres l'église neuve, qui est ornée de très-belles statues de marbre noir, dont la matiere a été tirée sur les lieux même Au-dellous de Stantz, il y a un village, au bord du lac, avec un port nommé Standstad, ce qui signifie rivage de Stantz: il est comme le marché de Stantz, & on y apporte ordinairement toutes fortes de denrées & de marchandises des lieux voisins. Il y a un autre port dans le même canton, près du village d'Alpenach, qui est du département supérieur, & au pied d'une haute montagne escarpée, où les bateaux sont à l'abri des verts. Au-dessus de Stantz est un lieu nommé Oedweiler, c'est-à-dire village désert, & près delà une caverne nommée la vallée du Dragon, parce qu'il y eut anciennement un dragon épouvantable, qui fit beaucoup de ravages dans le pays: il fut tué par un chevalier appellé Winkelriedt. Vers les frontieres du canton d'Uri est le village de Beckenried, au bord du lac, à deux petites lieues de Stantz. Il mérite d'être remar✓ qué, parce que c'est le lieu où s'assemblent ordinairement les quatre cantons du lac, lorsqu'il s'agit de quelques affai res importantes. STAPELHOLM, petit pays du Danemarck, au duché de Sleswick, entre l'Eyder au midi, & la Traen au nord. Il peut avoir deux milles de largeur, & autant de longueut; mais du côte du couchant, il est tellement refferré entre les deux rivieres, qu'il a tout au plus les trois quarts d'un mille de largeur. Son terroir n'est pas le même par-tout, du côté de l'orient il est élevé, & on y trouve des champs fertiles; & du côté du couchant il est bas, & n'a que des prairies, qui fourniffent de gras pâturages. Les deux rivieres, qui bordent ce pays, fournitfent aux habitans une pêche abondante, & l'on vante fur tout la délicatelle des saumons de l'Eyder. On se chauffe avec du bois & avec de la tourbe; mais il faut creuser des puits pour avoir de l'eau ; & comme le terroir est marécageux, elle est mauvaise pour les étrangers, à qui elle caute des vomitsemens : les gens du pays en boivent sans en être incommodés. Les habitans de Stapelholm parlent taxon : ils différent pourtant beaucoup des Saxons & des frifons, pour la maniere de vivre & pour les mœurs, ce qui fait conjecturer qu'ils tarent leur origine des anciens Angles on Angles-Suèves, qui ont certameinent habité autrefois ce pays là. On y trouve autour d'hui trois paroisses, avec les villages & autres lieux qui en dépendent. Ces trois paroilles font Suder Stapel Kirche, Bergen Husen-Kirche, & Erveder Kirche. Dans la premere, il y a divers petits cantons appellés Kogen, ce qui signifie des terres dessechées & défendues par des digues. * Hermanid. Descr. Danmæ, p. 890. STARABAT ou ASTERABAT. Voyez ASTERABAT. STARACHINO, petite ville de la Turquie Européenne, dans la Macédoine, à quatre heues de Vostanza, près de la rive gauche du Vardarı. Les anciens l'ont connue fous le nom de Stobi. De l'ifle, dans sa carte de la Grece de 1707, a mis Stobi comme nom moderne. C'est une erreur. 1. STARGARD OU STARGART, ville d'Allemagne, dans le duché de Pomeranie, & dans l'endroit ou diverfes petites rivieres s'assemblent pour former celie d'thne Cette ville, située à l'orient de Stertin, eft perite, & affez mal peuplée. Bogiflas IV, duc de Pomerante, l'ayant enlevée à Conrad, Jean & Waldemar, margraves de Brandebourg, la fit environner de murailles. Autrefoi elle avoit rang parini les villes Anséatique. C'est le siége de la justice de la Pomeranie ultérieure, dont elle est la ville capirale. On la nomme nouvelle Stargard, pour la diftinguer d'une ville de même nom dans la Pruise. * Samson, Atlas. D'Audifret, Geogr. t. 3. 2. STARGARD, ville du royaume de Prusse, sur la riviere de Fers, à sept ou huit lieues de Dantzick, vers le midi. 3. STARGARD, ville d'Allemagne, au duché de Meck. lenbourg, vers les confins de la Pomeranie & de l'Uckermarck, au midi de la petite ville de Brandebourg. * Jaillot, Atlas. STARNBERG ou STARENBERG, bourgade de la haute Autriche, au quartier de Hauss, vers les confins du duché de Baviere, sur la riviere d'Ascha, affez près de sa source. Quelques uns prennent ce lieu pour l'ancienne Joviacum. STARO-RUSSA, ou STARATA-RUSSA, ville de l'empire Ruffien, dans le duché de la Grande Novogorod, fur le lac d'Ilmen, à l'endroit où la riviere Lovat se jette dans ce lac. Cette ville est bien bâtie & fort agréable. * De l'Isle, Atlas. STASFORD, petite ville d'Allemagne, dans le duché de Magdebourg, sur la riviere de Bode. Tous les conseillers de cette ville sont gentilshommes. STAROSTIE, dignité de Pologne, qui ne différe point de ce qu'on appel'e ailleurs gouvernement. Les starosties font partie des domaines qui appartenoient autrefois aux rois de Pologne, & qu'ils cederent volontairement aux gentilshommes, pour les aider à foutenir les frais des expéditions militaires. Les rois se réserverent seulement le droit d'y nommer, & les chargerent chacune d'un impôt, qui fait la quatrième partie du revenu de ces terres, & qui pour cela même est appellé quarta. Cet impôt sert à l'entretien d'un certain nombre de cavaliers appellés quartuaires, & qui sont établis pour veiller à la sureté des frontieres de la Podolie, contre les Tartares. Les revenus des Starosties différent du plus au moins, & il y en a avec jurisdiction, & d'autres fans jurisdiction. Dans les premieres appellées Caftrenfes, les Starostes exercent la justice fur certains districts, mais ils ne peuvent pas connoître indiffé 1 remment de toutes les causes. * Mém, pour servir au droit publ. de Pol. par Lengnisch, §. 12. STASIS, ville de la Perfide, selon Etienne le géographe, qui remarque qu'elle étoit bâtie sur un gros ro. cher. STATANUM. Strabon, 1. 5, p. 243, vante une forte de vin ainsi nommé du lieu où on le recueilloit. Ce licu devoit être dans le Latium ou dans la Campanie. Pline, 1. 14, c.6, qui connoît ce vin, dit qu'il croissoit au voi finage de Falerne, & peut-être aux environs des marais Statines, qui pouvoient lui donner leur nom. Athénée, 1. 1, c. 21, fait aussi mention de ce vin. STATBERG, petite ville d'Allemagne, située sur une haute montagne, où les Saxons adoroient l'idole Irmenful, que Charlemagne détruisst après les avoir vaincus. On dit que cet empereur y bâtit un monastère dans le même endroit. C'est aujourd'hui une prévôté, qui dépend du monastère de Corvey, en Sax, & où il y a huit religieux. On l'appelle en latin S. Petri in monte Martis. On voit derriere l'église une colonne, dans le lieu même où l'on croit qu'étoit l'idole, avec une inscription. Il n'en subsiste plus rien. Il y a dans le cimetiere une figure de Roland, général des armées de Charlemagne, dont on fait un saint. Elle fert d'asyle à tous les criminels, & on n'oseroit mettre la main sur celui qui peut seulement la toucher. Il n'y a que l'empereur qui puisse le faire arrêter. * 2. Voyage littéraire de dom Martenne. STATELATES, peuples de la Ligurie. Voyez AcQUI. STATEN-EYLAND, isle de la îner Glaciale, près de la Moscovie, dont elle dépend. Ce nom Staten Eyland, veut dire ifles des états; & il y en a encore deux autres fort éloignées de celle-ci, qui portent le même nom, à cause qu'elles ont été découvertes par les sujets des ProvincesUnies. Voyez au mot ISLES, les articles ISLES DES ETATS. STATHAGEN, ville d'Allemagne, dans la Westphalie, au comté de Schaumbourg, à cinq milles à l'orient septentrional de Minden, & à pareille distance à l'occident méridional de Hanover. Les guerres d'Allemagne l'ont fi fort endommagée, qu'elle n'a plus que l'apparence d'un village. STATHENI, peuples de l'Inde. Orose, 1. 3, c. 19, les compte au nombre des peuples qui furent subjugués par Alexandre. Ortelius dit que de deux-manuscrits de cet auteur, qu'il a consultés, l'un portoit Cattheni & l'autre Catheni, & que Fabricius avoit préféré Catheni. Il ajoute que ce sont les Strateni de Justin, l. 12, & qu'au lieu de Strateni, Bongars avoit restitué Gesteani, leçon qui est confirmée, dit-il, par un manuscrit que j'ai en ma poslesfion. STATHMI, lieu qu'Athénée, l. 1, met au voisinage de Pitane, & dont il vante le vin. STATIELLENSES. Voyez STATELATES. STATINÆ AQUÆ. Il est fait mention de ces eaux dans Stace, 3 Silvar. ad Claudium Uxorem : Enariaque Lacus medicas, Statinasque renatas. Elles étoient en Italie, dans la Campanie. Ortelius, & quelques autres avant lui, avoient soupçonné que dans le chap. 88, du second livre de Pline, on pourroit lire Statinas ou Stativas, au lieu de Stagnum, que portoient quelques manuscrits; mais le pere Hardouin soutient qu'il faut lire Stagnum. STATO DELLI-PRESIDII. (Lo) C'est ainsi qu'on appelle un petit canton d'Italie, dans la Toscane, sur la côte de la mer, & qui est la partie méridionale de l'état de Sienne. C'est proprement la seigneurie d'Orbitello, près du mont Argentaro & aux environs. On l'appelle en françois l'Etat des Garnisons, parce qu'il y a plusieurs petites garnisons des Espagnols qui se réserverent ce canton du Siennois, lorsqu'ils vendirent l'état de Sienne au grand duc de Toscane Côme I, en 1558. Cet état comprend les places d'Orbitello, de Talamone, de Porto Hercole & de PortoSan-Stephano, avec leurs petits territoires, & le mont Ar. gentaro. Tout cela étoit passe sous la domination de l'empereur, avec le royaume de Naples & de Sicile; mais le nouveau roi des deux Siciles, en reprenant ces deux royaumes, a fait rentrer toutes ces places sous la puissance des Espagnols. * Baudrand, Dict. STATONES, peuples d'Italie, dans la Toscane, selon Pline, 1.3, t. 5. Strabon, 1.5, p. 226, nomme leur ville Statonia, & la place dans les terres. Du tems de Vitruve, 1.2, c.2, de Lapiditin. le territoire de cette ville étoit une préfecture, Prafectura Statonienfis; & on s'accorde à dire que c'est aujourd'hui le duché de Castro. Les vins de ce quartier, Vina Statonienfia, sont vantés par Pline, 1. 14, c. 6. Sénéque, dans ses questions naturelles, 1.3, 0.25, fait mention d'un lac de ce territoire: il le nomme Lacus Statonienfis, & il y met une isle flottante. C'est présentement le lac de Mezzano. STATUÆ. Voyez, au mot AD, l'article AD STATUAS, 1. STAVANGER, contrée du royaume de Norwége, dans le gouvernement de Bergen, qui, ainsi que le gouvernement d'Agerhus, la borne au nord. La mer la baigne aux autres endroits. Ce pays est le plus tempéré, le mieux peuplé & le mieux cultivé de la Norwége. On n'y trouve néanmoins aucune autre ville que celle de Stavanger, qui fait l'article suivant. * De l'Isle, Atlas. 2. STAVANGER OU STAFANGER, ville de Norwége, au gouvernement de Bergen, dans la contrée à laquelle elle donne son nom. Cette ville, située sur le Buckenfiord, près de la forteresse de Doeswick, à trente lieues de Bergen, vers le midi, a un évêché sous la métropole de Drontheim, & dépend de Bergen pour le temporel. STAVANI, peuples de la Sarmatie Européenne, selon Ptolomée, 1.3, 0.5. STAVELO, ville d'Allemagne, sur la riviere d'Ambleve, entre le pays de l'évêque de Liége & les duchés de Limbourg & de Luxembourg, à quatre lieues de Limbourg au midi, à trois lieues de Verviers, & à une au-dessus de Malmedy au couchant. Cette petite ville, mal nommée Stablo, dans les cartes récentes, a une ancienne abbaye de l'ordre de S. Benoît, à laquelle est jointe l'abbaye de Malmedy. L'abbé de Stavelo est prince de l'Empire & fouverain de la ville, ainsi que du petit territoire des environs. * Baudrand, Dict. Les premiers religieux de Stavelo commencerent dans un grand esprit de simplicité. Le roi Sigebert, qui les fonda, leur ayant donné douze lieues d'un désert inculte, ils lui en rendirent fix. L'église a près de trois cents pieds de longueur, & quatre vingt-un de largeur. Derriere le grand autel est la magnifique châsse de S. Remacle, patron du monastère. On voit dans le trésor sa chasuble, son étole, sa chape, ses sandales, sa cucule & fon peigne. La forme de la cucule est semblable aux anciennes chasubles, avec cette différence, qu'il y a un petit capuce pointu. Dans une érypre du onziéme fiécle est le tombeau de S. Poppon, dont le corps est à la sacristie. Le cloître de ce monastère est vitré; le chapitre très-antique. Cette abbaye a eu, de la part des empereurs, des avoués illustres qui la défendoient & qui armoient à la réquisition de l'abbé: ils n'avoient d'abord que le tiers des amendes: dans la suite ils s'emparerent de plusieurs seigneuries. 2 Voyage littéraire de dom Martenne. * STAVENI, peuples d'Afie. Ptolomée, 1.6, 6. 17, dit que ces peuples & les Nifai habitoient la partie septentrionale de l'Arie. STAVERA. Voyez STURII. STAVEREN, ville des Pays-Bas, dans la Frise, au Weftergo. Elle passe pour la plus ancienne des villes de la Frise, & quelques-uns soutiennent qu'elle fut bâtie un an après la naissance de Notre-Seigneur. On ajoute que vers l'an 339, Odibalde duc de Frise, la fit entourer de fossés & de murailles, & lui donna plusieurs priviléges. On tient qu'elle tire son nom de l'idole Stavon, qu'on y adoroit autrefois ; d'autres prétendent trouver dans Staveren des traces du nom des anciens Sturii. Cette ville étoit située autrefois près du bras du Rhin, nommé Flevus; mais les inondations de la mer en ayant englouti la plus grande partie, on la rebâtit dans le lieu où elle est aujourd'hui, à fix lieues d'Enckhuysen, & à neuf de Vollenhove, sur une pointe qui s'avance dans le Zuyderzée. La mer n'y a presque point de profondeur: on y trouve par-tout des bancs de fable, & il n'y a qu'un endroit capable de porter les gros vaisseaux chargés qui viennent des Indes. Quand la mer est basse on voit un banc, qu'on dit être le même endroit où une riche veuve fit jetter autreNnnnij Tome V fois une grande quantité de bled gâté, que son avarice lui avoit fait garder pendant une grande disette. Ce banc est nommé encore aujourd'hui s'Vrouwen-Sandt. On prétend dans le pays que Dien permit que ce bled s'arrêtât là, pour incommoder l'entrée du port. Staveren étoit autrefois puissante, riche, peuplée, & l'un des plus célébres ports de mer de toutes les côtes septentrionales; mais les fréquentes inondations de la mer Pont tellement diminuée, qu'elle est peu de chose en comparaison de ce qu'elle étoit autrefois, quoiqu'il en reste encore allez pour en faire une bonne ville. Elle a de grosfes murailles & de grands bastions, environnés de marais. On y voir plusieurs belles rues, où demeurent les marchands, à cause de la commodité du port, qui est à l'embouchure d'une petite riviere, qu'on retient par un canal, qui coule dans le pays. Il y a outre cela un grand mole, qui s'avance dans la mer, & qui eft foutenu par des pilotis, pour empêcher que les sables ne bouchent l'entrée de ce port. Les anciens rois de Frise faisoient leur séjour ordinaire à Staveren; & les annales disent que Richolde, premier roi de Frise, fit bâtir vers l'an 400, entre Staveren & Medemblic, un temple magnifique, dont l'enceinte servoit d'afyle aux criminels & aux bannis. Ce prince fit aussi bâtir dans la ville de Staveren un superbe palais, qui fut depuis la demeure des rois ses successeurs. En 630 Beroald IV, roi de Frise, ayant été vaincu & tué par Clotaire II, roi de France, plusieurs faints ecclésiastiques pafferent de France dans la ville de Staveren, pour y établir la religion chrétienne; mais ils travaillerent envain. Radbod VI, roi des Frisons, y faifoient aussi sz demeure ordinaire, & après avoir conquis tout le pays voisin jusqu'à Utrecht, il donna à ses conquêtes le nom du royaume de Staveren. Tout cela marque que cette ville étoit autrefois très-florissante; & il est fûr qu'elle fut comprise dans l'ancienne alliance des villes Anséatiques. Saint Odulphe a été le patron de la ville de Staveren. Il y fut envoyé vers l'an 830, par S. Frédéric, pour y prêcher l'évangile, y établir un chapitre de douze chanoines; mais ceux-ci s'acquittant mal de leur devoir, André de Kuyck, évêque d'Utrecht, érigea en leur place l'an 1127 une abbaye de religieux, ordre de S. Benoît. On appelloit cette abbaye Hemelum. A une lieue de Staveren, on voit un gros bourg nommé MOLQUERN, situé fur le Zuyder-zée, dans un pays marécageux, & où l'on parle un langage tout-à-fait extraordinaire. Toutes les maisons y sont séparées les unes des autres, & placées d'une maniere affez bizarre. Quand un étranger y est entré, il faut nécessairement qu'il se serve d'un guide pour sortir de ce labyrinthe. Plusieurs auteurs croyent que c'est un reste des anciens Saxons, tant pour leur langage que pour leur maniere de bâtir & de s'habiller. STAURACE ou STAURACII MONASTERIUM. Voyez HEBRAICA. STAUROPOL, (territoire de) est situé entre les fleuves Sulack & Agrachan, qui ont leur embouchure dans la mer Caspienne. Les Causaques transplantés, des environs du Don, dans ce pays, y bâtirent plusieurs petites villes fortifiées de remparts & de fosses. Il a long-tems dépendu du Schamchall, & les Nogais y paissoient leurs bestiaux : mais depuis l'an 1722, la Russie s'en est emparée. Le czar, se trouvant obligé d'abandonner cette année son expédition de Perse, faute de vivres, passa par ce territoire, & ayant remarqué que l'angle formée par le fleuve Agrachan, en fortant de celui de Sulak, étoit abondante en bois & pâturages, résolut d'y construire une forterefle pour avoir, pour ainsi dire, une porte toujours ouverte pour entrer dans le Dagistan. Ce prince, qui étoit aussi prompt à exécuter ses projets, qu'habile à les former, ne tarda pas à faire travailler à cette forteresse: elle fut presque aussi tôt achevée que commencée. On lui donna le nom de Suetoy-kreft, qui est tiré du mot Stauro pol, ce qui veut dire ville de la Croix, Stauros, signifiant croix & pol étant l'abréviation de polis, ville. La forteresle de Suetoy-krest forme un hexagone régulier, avec des ravelins & autres ouvrages de défense. On a fait des digues sur le fleuve Sulak, qui le forcent de réunir ses eaux & de les répandre dans celui d'Agrachan, qui étoit alors fort foible. Par cet artifice on peut paffer d'Aftrachan dans de petits bateaux, à la forteresse, & éviter la mer Caspienne. Les habitans de ce territoire parlent la langue russe, & sont tous chrétiens. La forteresse n'est habitée que par des officiers militaires, & les villes, qui font le long des fleuves, ne font habitées que par des Cosaques qui font le fervice militaire, & auxquels on donne une folde & des provisions. Il y a cependant quelques marchands établis dans le fauxbourg de la forteresse de Suetoy-kreft, qui trafiquent avec les Tartares, & payent l'entrée & la sortie de leurs marchandises. On prétend que les empereurs Grecs ont eu autrefois, dans ce territoire, une ville & une étape du nom de Stauropol, & qu'il y avoit un évêque : les archevêques d'Astrachan se sont toujours nommés, & se nomment encore archirei, astrachanskie, stauropolskie. Cette ville fut ruinée lors de la décadence de l'empire & de l'établissement du mahométisme. * Description des bords occidentaux de la mer Caspienne, par M. Garber, officier dans ce pays, au fervice de la Ruffie. STAURI, peuples d'Asie; Pline, l. 6, c. 16, les place aux environs de l'Hyrcanie. STECTORIUM, ville épiscopale de la Phrygie salutaire. Andreas, son évêque, souscrivit au concile de Chalcédoine, tenu l'an 451, & Amachius à celui de Rome l'an 503.* Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 987. STECKBORN, STECKBOREN OU STECKBUREN, ville de Suisse, dans le Thourgaw, au bord du lac de Constance, à deux lieues au-dessus de l'endroit où ce lac se dégorge dans le Rhin. Cette petite ville appartient à l'évêque de Constance, qui en a la jurisdiction sous certaines conditions. Nonobstant cela, elle embrassa la religion protestante en 528. Autour d'une des cloches de l'église, on lit cette étrange inscription: COLO VERUM DEUM, PLEBEM VOCO ET CONGREGO CLERUM. DIVOS ADORO, FESTA DECORO. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 3, p. 164. STEDERBOURG, ancien monastère de filles, en AL lemagne, dans les états de Brunswick, auprès de Wolfenbutel; il est occupé aujourd'hui par des dames protes tantes. STEEDS-DIKE, c'est-à-dire, la digue de la ville. On donne aujourd'hui ce nom à un chemin de l'Angleterre, dans la province de Cambridge. De l'isle de Ramsey jusqu'à Peterborough, ville qui est à l'extrémité méridionale de Lincoln, il n'y a qu'un marais perpétuel. On paffle néanmoins de l'un à l'autre par le moyen d'un chemin que le roi Canut fit élever au milieu de ces marécages, & qui, à cause de cela, fut appellé CNOUTS-DELF (le fossé de Cnut) & SWORDS-DELF (le foffé de l'Epée,) parce que les officiers de Canut tracerent de la pointe de leurs épées le dessein de cet ouvrage. * Délices de la Grande Bretagne, t. 1, p. 159. STEENBERGUE, ville des Pays-Bas, dans le Brabant Hollandois, dans la partie septentrionale du marquisat de Berg-op Zon, quoiqu'elle n'en dépende pas. Elle a communication avec le Volcke Rack, qui sépare le Brabant de l'isle d'Overflackée, par le moyen d'un canal qui aboutit au Vliet, & dont l'entrée est défendue par le fort de Leur. La ville de Steenbergue est très-bien fortifiée. Son rempart, qui a environ un quart de lieue de circuit, est flanqué de fix bastions, entouré d'un fossé large & profond, & défendu par deux ravelins, & une contrescarpe, hors de laquelle il y a deux ouvrages, l'un à corne & l'autre à couronne. Avant qu'elle fut ainsi fortifiée, elle a été sujette à diverses révolutions, ayant été plusieurs fois prise & reprise par les Espagnols & par les Confédérés; mais ces derniers la firent si bien fortifier en 1627, que les autres ne purent jamais s'en rendre maîtres depuis ce tems. * Janiçon, Etat présent des Provinces-Unies, t. 2, p. 246. Cette ville & les Polders des environs forment une seigneurie qui a environ une lieue de longueur, & autant de largeur, & dont le prince de Nassau Orange est aujourd hui en poslession, comme petit-fils du prince de Nassau, héritier de Guillaume III, roi de la grande Bretagne. Cette feigneurie faisoit partie de l'ancien comté de Stryen, & a été ! possedée long-tems en commun par les seigneurs de Bergop-Zom & de Breda, Mais dans le partage qu'ils firent de diverses terres dans ce quartier, la ville de Steenbergue fut adjugée au baron de Breda, avec les Polders de Cruysland, de Cromwel, & de Westland, excepté les cens seigneuriaux de ces trois polders, que le marquis de Bergen-opZom se réserva. La seigneurie comprend aujourd'hui outre la ville de Steenbergue, plusieurs polders, dont les principaux font le Cruysland, Cromwel, Oudeland, Westland, Rubeere, & ceux qui portent les noms du comte Henri & de Triangle. Ce dernier est un fief mouvant de Steenbergue, & appartient au seigneur de Hoogerheyden. * Le Roi, Notit. Marchion. S. R. 1. L. 9, p. 476. carré. Henri de Vianen, évêque d'Utrecht, y fonda l'an 1262, un chapitre de neuf chanoines. Les deux autres églises sont celles de Notre-Dame & de l'hôpital. Steenwick étoit autrefois sous l'évêché de Deventer. Le comte Maurice de Meurs l'affiégea en 1522, pour Charles d'Egmont, duc de Gueldres, sans la pouvoir prendre. En 1981, le comte de Rennebourg l'assiégea pour le roi d'Espagne ; mais il en fut chassé après cinq mois d'attaque par le comte de Norris, général des troupes d'Angleterre, venu au secours des Etats. L'année suivante, Alexandre Farnèse, duc de Parme, l'atraqua & la prit par stratagême. On employa une jeune fille pour savoir la profondeur de l'eau qui étoit dans le fossé. Elle laissa tomber son chapeau de paille dans l'eau. Les Espagnols passerent par l'endroit qu'elle leur marqua, escaladerent la ville & la prirent, faisant main-basse sur les habitans, parce que deux jours auparavant ils avoient profané les images & pillé les ornemens ecclésiastiques dans la ville de Hasselt, Le prince Maurice reprit cette ville le 4 de juillet 1592, après un siége de fix semaines, & elle est restée Les Etats généraux des Provinces-Unies sont souverains de la ville de Steenbergue, auffi-bien que de toute la seigneurie, & ils y levent les même impôts que dans les autres pays de la généralité; mais le prince dispose de tous les emplois politiques, possede en propre divers polders, jouit de plusieurs cens seigneuriaux, & tous les biens ecclésiastiques lui appartiennent; mais il est obligé d'entretenir les minis-depuis sous la domination des Etats Généraux. tres, les lecteurs & les maîtres d'école. Il n'a pas le droit de patronage; mais quand il manque un ministre, le confiftoire eft obligé de demander au seigneur la permiffion d'en appeller un autre ; & l'élection doit avoir son approbation, & eft confirmée ensuite par la classe. Il en est de même dans toutes les autres seigneuries de la succeslion de Guillaume III. La ville de Steenbergue est fort petite, & ne contient que cinq ou fix rues, environ cent cinquante maisons, & autant de chefs de famille. L'église est sur une allez belle place, & desservie par deux ministres de la classe de Ter-Tolen, & Bergen-op-Zom. Elle étoit autrefois dédiée à faint Servais; & il y avoit un chapitre de quinze chanoines. Les catholiques n'ont point de chapelle dans Steenbergue. La maison de ville & celle du commandant font affez jolies. Le magasin est sous la direction d'un commis établi & entretenu par le conseil d'état. La régence est compofce d'un drossard, d'un bourgmestre & de six échevins, avec un secrétaire. Le drosfard est le chef de la police & de la justice. Cet emploi & celui de secrétaire sont conférés à vie par le seigneur. Le bourgmestre & les échevins sont changés ou continues tous les ans, fuivant le bon plaisir du seigneur, à qui le drossard présente une double nomination. Il n'y a point d'appel de leurs jugemens dans les causes criminelles, comme dans toutes les autres villes du Brabant Hollandois; mais dans les affaires civiles on en appelle au conseil de Brabant à la Haye. Il y a deux worsters ou fergens de justice établis à vie par le seigneur. La jurisdiction des magiftrats de Steenbergue s'étend dans tous les polders de cette seigneurie. Le dyckgrave est établi à vie par le seigneur, & a inspection sur toutes les digues qu'il visite de tems en tems avec deux jurés, & avec la même autorité que les dyckgraves des autres pays. Le seigneur a un receveur pour la perception de ses revenus. Le conseil d'état y entretient un receveur du Verponding & des autres taxes. L'amirauté de Zelande y a aufli un commis & un collecteur pour les droits d'entrée & de sortie. Il y a toujours dans la ville de Steenbergue une petite garnison, sous les ordres d'un commandant, qui dépend du gouverneur de Berg op-Zom. STEENWICK, Stenovicum, ville des Pays-Bas, dans la province d'Over-Iffel, fur la riviere d'Aa, au canton de Sallant, vers les confins de la Frise. Cette petite ville, qui n'a qu'environ seize centspas de longueur, forme une espéce d'arc & a trois portes Quand la province d'Over-Iffel fut paffée sous la domination de l'empereur Charles V, on abattit en 1523, le château de cette ville, qui avoit été conftruit dix ans auparavant, & dont on voit encore les fossés. D'un côté de Steenwick le pays est fort haut, & de l'autre fort plat; de forte que quand il pleut beaucoup, tout le bas quartier est inondé. Cette ville est d'ailleurs environnée de belles prairies & de grandes campagnes, au milieu desquelles on voit la digue qu'on appelle Isveniger. Les remparts qui entourent Steenwick ne font que de terre, & les défenses sont épaisses de quatre à cinq pieds. Ses fornfications sont néanmoins bonnes & très-régulieres. Le foffé du côté du nord est étroit & peu profond; mais il y a plus de profondeur de l'autre côté, & cinquante pieds de largeur par-tout. L'eau est retenue aux portes par des levéee de terre murées de tous côtés. On compte dans cette ville trois églises, dont la principale dédiée à faint Clément est fort grande, & a un beau clocher STEFE, ville d'Afrique, au royaume d'Alger, dans la province de Bugie. Marmol lui donne le nom de Tezteza, & Gramaye celui de Distefe. La plupart des géographes la prennent pour l' Apfar de Ptolomée. Elle est à quinze milles de la mer, au midi de Bugie, dans une plaine fort agréable, qui s'étend depuis cette ville jusqu'au mont la Abez. Ses murailles font de pierres de taille, d'une grandeur extraordinaire. Les Arabes l'avoient détruite, mais elle a été repeuplée depuis par trois cents familles.* Dapper, Descr, de l'Afrique, p. 144. STEFFISBOURG, village de Suisse, dans le canton de Berne. Ce village est proche de la ville de Thoun. Il y a dans le cimetiere de ce lieu une espéce de puits ou de fosse, qui sert de baromêtre aux habitans. L'eau s'y trouble quand il doit pleuvoir, tout de même que si on l'avoit remuée avec un bâton, & elle s'éclaircit quand le beau tems doit venir. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 2, p. 215. STEGEBORG, ville de Suéde, dans l'Ostrogothie, fur la côte de la mer Baltique, à deux ou trois lieues à l'orient de Suder-Koping. Cette ville a un petit port, mais commode, ce qui le rend affez fréquenté. * De l' Ijle, Atlas. D'Audifret, Géogr. t. 1. STEGE OU STEKE, ville de Danemarck, sur la côte septentrionale de l'isle de Mone, dont elle est la capitale, vis à-vis de la ville de Prestoe en Sélande. Cette ville est presque toute entourée d'un lac. Elle est défendue par un vieux château où il y a une garnison.* Hermanid. Descr. Daniæ, p. 673. STEGOS, ville dont parle Curopalate. Il paroît qu'elle étoit dans la Bulgarie, ou dans la Servie. Cédréne écrit STAcos, an lieu de STEGOS. STEIGERWALD, forêt d'Allemagne, en Franconie, dans l'évêché de Bamberg, au couchant du Mein, environ à trois lienes au midi de la ville de Bamberg. C'est une partie de l'ancienne forêt Hercynienne. * Baudrand, Dict. 1. STEIN, ville d'Allemagne, dans la basse Autriche, fur le Danube, vis-à-vis de Mautern, un peu au-dessus de Crembs, à vingt milles d'Allemagne, au-dessous de Lintz, & à dix milles au-dessus de Vienne. Cette petite ville est défendue par un ancien château, & elle a un pont de bois sur le Danube. 2 STEIN, ville de Suisse, dans le canton de Zurich. Elle est située sur le Rhin, à l'endroit où ce fleuve fort du lac de Constance, sur la rive droite. Elle est considérable & dans une situation fort avantageuse, soit pour la guerre, foit pour le commerce. Elle est jointe par un grand pont de bois, avec un village nommé Auffbourg, où l'on croit que les Romains ont eu autrefois une place forte pour repouffer les efforts des Allemands, qui vouloient se jetter dans la Suiffe, & on présume que Stein a succédé à l'ancienne Ganodurum de Ptolomée; mais il n'y a aucun fondement à faire là dessus. Car quelques géographes placent Ganodurum, dans le lieu où seroit aujourd'hui la ville de Conftance, & d'autres, peut-être avec moins d'apparence, prétendent que c'est Soleure. Stein fut fermée de murailles l'an 966, ou environ, par Burkard, duc de Suabe, & de la puissance de ces ducs elle tomba entre les mains des barons de Hoen Klingen, qui bâtirent le château fort de Hohen-Klingen, qu'on voit encore aujourd'hui, & qui est au-dessus de la Nnnniij ville, à quelque distance. L'an 1484, les habitans de cette ville se mirent fous la protection de Zurich, en réservant leurs priviléges; ainsi cette ville jouit d'une grande liberté. Elle a fon propre bourguemestre & fon gouvernement tiré de la bourgeoifie, & la seigneurie de Hohen-Klingen lui appartient. On voit dans la maison de ville un monument d'un de leurs bourgeois nommé Jean Rodolphe Schmidt, baron de Schwartzenhorn, &c. qui parvint à de grands honneurs, ayant été ambalfadeur à la porte Ottomane de la part de deux empereurs Ferdinand II & Ferdinand III, les années 1629 & 1649, & ambafladeur auprès des Cantons de la part de l'empereur Léopold I en 1664.* Etat & Dél. de la Suisse, 1.2, P.34. Les Zurichois ont là un officier pour tirer les revenus d'une abbaye qui y étoit autrefois. En 1525, David de Winkels, abbé de cette maison, fit semblant de la remettre aux magifttats de Zurich, comme seigneurs fouverains de la ville; mais après en avoir fait la cérémonie, il se sauva de nuit à Zell, fur le lac inférieur, emportant toutes les richesses & les titres de ce monastère. Cependant les magistrats de Zurich y envoyerent un jeune homme, nommé Jean.Rhellicanus, favant dans les trois langues hébraïque, grecque & latine, pour donner des leçons aux moines. L'abbé se repentit de la démarche qu'il avoit faite, & tâcha de rentrer dans l'abbaye; mais il n'en put venir à bout. Pour s'en venger, il légua par son testament, à Ferdinand, archiduc d'Autriche, frere de l'empereur Charles V, les biens de cette abbaye, qui étoient situés au-delà du Rhin, & aux Cantons ceux qui étoient au-deça. Les Cantons eurent la générofité de rejetter ce teftament avec mépris; mais l'archiduc ne fut pas si délicat. Il le fit valoir, & s'étant saisi des biens, qui lui étoient légués, il en fonda une nouvelle abbaye à Zell. Près de Stein, il y a une islette, nommée Im-Weerd, où faint Othmar, premier abbé de saint Gall, mourut l'an 758. Le village d'Auffbourg, qui est comme le fauxbourg de la ville, n'est pas néanmoins dans sa dépendance: il fait partie de la province du Thourgaw. On y voit encore de vieilles murailles ou mazures, restes de l'ancienne forteresse des Romains. On trouve dans l'église quelques inscriptions romaines, mais si effacées, qu'on ne peut presque les lire: il y en a une qui commence ainsi : IMP. CAS. CAIUS, &C. On déterre souvent des médailles romaines dans le pays d'alentour. STEINACH, riviere de la Suisse, dans le haut Thourgaw. C'est cette petite riviere qui fait tourner les moulins de la ville de Saint-Gall. 1. STEINAW, petite ville d'Allemagne, au duché de Silésie, dans la principauté d'Oppelen, sur la petite riviere de Stein, aux confins de la principauté de Grotka & de Neifle. * Jaillot, Atlas. 2. STEINAW, petite ville d'Allemagne, au duché de Silésie, dans la principauté de Wolaw, sur le bord de l'Oder à la gauche, dans l'endroit où ce fleuve reçoit la petite riviere de Kaltebach. * Jaillot, Atlas. 3. STEINAW, bourg d'Allemagne, dans la Weteravie, au comté de Hanau, fur la riviere de Kints. STEINBACH, petite ville d'Allemagne, dans le marquisat de Bade, à quelques lieues au midi occidental de la ville de Bade. C'est aux environs de Steinbach que croît le vin le plus estimé de ce marquisat. * De l'Isle, Atlas. Davity, Marquifat de Bade. STEINFELD, abbaye d'hommes, ordre de prémontré, en Westphalie, dans le pays d'Eiffel. STEINFORD, bourg des Pays-Bas, dans la Flandre Flamingante, & dans la dépendance de la châtellenie de Cassel. Ce bourg nommé par les Flamans STEENVORDE, est presque au milieu entre Ypres à l'orient, & Saint Omer à l'occident, à trois lieues de chacune de ces villes, & près de Caffel. STEINFURT, bourg d'Allemagne, dans la Westphalie, fur la riviere d'Aa. Il donne fon nom à un comté qui est enclavé dans l'évêché de Munster, entre les bailliages de Horitmar, de Wolbeck, & de Bevegern. Ce conté a eu autrefois des seigneurs particuliers. Mathilde, fille unique de Baudouin le Belliqueux, comte de Steinfurt, le fit pafler dans la maison de Bentheim par son mariage avec Eberwin de Bentheim. Voyez STENFORD. * D'Audifret, Géogr. t. 3, p. 266. STEINGARD, abbaye d'hommes, ordre de prémontré, en Allemagne, dans la Baviere. STEINHEIM, ville d'Allemagne, dans l'archevê. ché de Mayence, sur le Meyn, à la gauche, un peu audessous de Seligenstatt. Au-dellous & près de Steinheim, on voit Klein - Steinheim ou le petit Steinheim. * Jaillot Atlas. STEINKERQUE, STEENKERKE , ou ESTINKERKE village des Pays-Bas, dans le Haynaut, à deux lieues & demie de Halle, & à une d'Enghien, sur les confins du Brabant, sur la riviere de Senne. Ce village est célébre par la victoire que les François y remporterent sur l'armée des alliés le 30 d'août 1692, sous les ordres du maréchal duc de Luxembourg. 1. STELÆ: Etienne le géographe place une ville de ce nom dans l'isle de Créte, près de Paræsus & du Rythimne. 2. STELÆ, ifle de la mer d'Afrique, selon Cédrène & Curopalate cités par Ortelius, Thef. STELENDENA, contrée de la Syrie, près des déserts de Palmyre. Pline, 1.5, c. 26, est le seul des anciens qui connoille cette contrée. STELESTA, village d'Espagne, chez les Carpetains, selon les exemplaires latins de Ptolomée. Le texte grec porte ETELESTA. Voyez ce mot. STELIS, ifle que Curopalate place quelque part dans la mer Méditerranée. C'est peut-être la même ifle que Cédrène & lui appellent STELE. * Ortel. Thef. , 1. STELLA, riviere d'Italie, dans l'Etat de Venise, au Frioul, anciennement Tilaventum Minus, selon Léander. Magin, Atlas Ital. qui nomme cette riviere STELLA, Ou STALE, lui donne un cours parallele au Taiamento, fi ce n'est qu'il ne lui fait pas parcourir la même étendue de pays. Cette riviere prend sa source allez près & au midi occidental de Coloredo. Elle court du nord au sud en serpentant, & arrose dans sa course Chiavoriaco, g. Arcano g. Sedicino, d. Codropio, d. Jefernico, g. Arys, g. Palazzolo, g. Prifenis, d. En approchant du golfe de Venise, où elle se jene par deux embouchures, elle détache un bras, qui courant d'abord vers le midi, & ensuite vers l'orient, forme une affez grande isle, & à fon embouchure un port appellé porto di Lugiano. I.e P. Hardouin prétend que c'est l'Anessus des anciens. 2. STELLA OU ESTELLA, cité d'Espagne, dans le royanme de Navarre. Elle étoit située sur le chemin de Pampelune, en Biscaye, dans une plaine agréable, au bord de la riviere d'Ega, qui l'environne de deux côtés. Elle est jolie & fortifiée d'un château. Elle est capitale d'une merindade, qui comprend une cité, vingt-quatre bourgs, & cent fix villages. * Délices d'Espagne, t. 4, p. 681. 3. STELLA, montagne de Portugal, près de Coimbre; c'est une chaîne de montagnes qui tourne de Coimbre à l'orient, entre lesrivieres de Mondego & de Zezere. Anciennement elle étoit appellée Hermenus ou Herminius, & elle est différente d'une autre montagne Herminius, qui est dans la province d'Alentejo à l'orient, jusque dans le voisinage de Corilhana. C'est sur cette montagne que se trouve un lac admirable, qui n'est pas une moindre merveille, que la fontaine Fervença. Bien qu'il soit à douze lieues de la mer, & sur le sommet d'une montagne fort haute; on y voit quelquefois des débris de navires, & les gens du pays affurent que toutes les fois que la mer est agitée, ce lac s'agite parei'lement avec beaucoup de fracas. On dit qu'il y en a un tout semblable dans le territoire de Chiaves. * Dél. de Portugal, t. 4, P.731. 4. STELLA, abbaye d'hommes, ordre de câteaux, en Portugal, dans la province de Beira, au diocèse de Coimbre. STELLATIS-AGER, ou CAMPUS, plaine ou campagne d'Italie, dans la Campanie. Tite-Live, 1.9, c. 44, parle des incurfions que les Sainnites firent dans cette campagne. Il en donne en quelque forte la situation, lorsqu'il dit, 1. 22, c. 13, qu'Annibal s'étant détourné de son chemin, & ayant traversé les territoires d'Alifa, de Calatia, & de Cales, descendit dans la plaine de Stellate, qu'il trouva renfermée de montagnes & de fleuves. Cicéron parle de cette plaine dans sa premiere harangue, c. 7, de Lege Agraria, & dans sa fe |