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conde harangue, c. 31: il dit que la plaine de Stellate fut unie au territoire de la Campanie, & que dans la distribution qui en fut faite on adjugea douze arpens à chaque homme. Selon Suétone, in Calare, c. 20, la campagne de Stellate avoit été autrefois confacrée, ou peut-être feulement confervée par les anciens Romains, & fut divilée conjointement avec la Campanie à environ vingt mille citoyens romains, qui avoient trois enfans ou davantage.

Baudrand croit que c'eft le territoire de Carinola. STEMPHYLOS. Voyez STYMPALUS. STENA ou STHENA, Tite-Live, l. 32, c. 5, dit que les Grecs appelloient ainfi les détroits ou défilés des montagnes de la Chaonie, près de la ville d'Antigonie.

STENÆ - DEIRE, ifle du golfe Arabique: Pline', 1. 6, c. 29, les met au voifinage du mont Pentadactylos. Elles étoient nommées de la forte, parce qu'elles n'étoient féparées les unes des autres que part de petits canaux fort étroits.

STENAY, ville de France, au duché de Bar, dont elle eft la capitale. Elle eft fituée sur la Meuse, à dix lieues audeffous de Verdun, & à trois de Mont-Medi. Stenay, que l'on écrivoit autrefois Sathenay, en latin Sathanacum, portoit ce nôm dès la fin du dixième fiécle, comme on le voit dans une lettre de Gerbert, qui fut depuis le pape Silveftre II. Il est fait mention dans les capitulaires des Carlovingiens, d'un lieu nommé Aftenidum, & d'un pays appellé Stadinifus ou Stadonenfis Pagus. Quelques-uns veulent que ce foit Stenay & le pays de Stenay; ce qui eft contefté & très-incertain. On fait aufli peu qui eft faint Dagobert martyr, dont on garde les reliques dans cette ville. Quoique Stenay foit dans le Barrois, elle eft néanmoins un gouvernement particulier du gouvernement militaire de Champagne, & non de celui de Metz.

La PREVÔTÉ DE STENAY eft marquée dans les lettres du cardinal de Bar, comme membre du bailliage de Saint- Mihel. Longuerue, Descr. de la France, part. 2,

p. 190.

Godefroi de Bouillon, à qui Stenay appartenoit avec Mouza & leurs dépendances, avoit bien fait fortifier le château, afin de pouvoir incommoder l'évêque & la ville de Verdun, dont il étoit ennemi. Enfin Godefroi s'étant croifé pour la guerre de la Terre-Sainte, vendit Syaute & Mouza à Richer, évêque de Verdun, qui pour payer la fomme dont il étoit convenu, leva de groffes taxes fur les églifes & fur tous les prêtres.

La comtelle Mathilde, veuve du duc Godefroi de Bouil lon, foutint que Stenay & Mouza lui appartenoient ; mais elle en fit une donation à l'église de Verdun l'an 1107 par fes lettres données à Turicelle en Lombardie, laquelle donation fut confirmée par le pape Pascal II. Les originaux de ces lettres ou bulles, font encore dans les archives de l'églife cathédrale de Verdun, comme l'affure Waffebourg, qui ajoute que cette acquifition fe fit avec cette claufe expreffe, que le tout demeureroit uni à jamais au domaine de l'églife, fans en pouvoir être féparé; ce qui n'empêcha pas Richard de Grand-Pré d'engager ou d'aliéner ces feigneuries pour deux cents livres de rente, à Guillaume comte de Luxembourg, qui l'affiftoit dans la guerre qu'il avoit contre Renaud, comte de Bar, comme rapporte l'ancien chroniqueur Laurent de Liége, copié fidélement par Waffebourg; ce qui arriva fous l'empire de Henri IV ou V, & le pontificat de Pafchal II, vers

l'an 1110.

, par

Le comte Guillaume ne jouit pas long-tems de Stenay; car durant la vacance du fiége de Verdun la retraite de Richard, les comtes de Bar & de Luxembourg s'accorderent & firent la paix à ces conditions, que l'adminiftration du comté de Verdun feroit reftituée à Renaud, comte de Bar, qui paya au comte de Luxembourg tous les frais de la guerre.

Outre cela, Renaud ayant rendu à Guillaume l'argent qu'il avoit avancé pour l'évêque Richer, le même Guillaume mit, entre les mains du comte de Bar, Stenay & Mouza, ou Mouzai, que le comte unit à fon domaine.

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Le comte de Luxembourg fe réferva, & à fes fucceffeurs, l'hommage & la feigneurie directe de Stenay ce que l'on reconnoiffoit dans le feiziéme fiécle; car Antoine duc de Lorraine, ayant cedé, moyennant une récompen

fe, Stenay à François I, roi de France, Charles V s'y oppofa, & foutint que l'on n'avoit pu céder fans fon confentement ce fief, qui relevoit de fon duché de Luxembourg; de forte que par le traité de paix, conclu à Crespy en Laonois l'an 1544, après la mort du duc Antoine, il fut arrêté que Stenay feroit rendu au duc, qui étoit alors François, pour le tenir en fief de l'empereur duc de Luxembourg, comme fon pere avoit fait, demeurant au furplus l'action de commife, (c'eft-à-dire de faifie féodale & confiscation) à fa majefté impériale, pour en faire à l'égard du duc ce que bon lui auroit femblé.

Les ducs de Lorraine fe reconnoiffoient vaffaux des ducs de Luxembourg, pour Stenay & d'autres terres; mais les Lorrains demandoient que l'on rendît hommage à leur prince, comme duc de Bar, du comté de Chini, annexé au duché de Luxembourg: ce différend fut terminé par une tranfaction, entre l'archiduc Albert, & le duc Charles II, dont nous avons parlé en décrivant la province de Luxembourg, & le comté de Chini, dont elles ont toujours fait partie jusqu'au dernier fiècle. Ce fut alors que le duc Charles céda à perpétuité à Louis XIII, roi de France, & à fes fucceffeurs, Stenay, par le traité de 1641, ce qui fut confirmé au traité des Pyrénées l'an 1659, & à celui de Vincennes l'an 1661.

Stenay étoit alors une place importante: mais Louis XIV fit rafer la citadelle & démanteler la ville. Il donna la propriété de Stenay & de fa prévôté à Louis de Bourbon, prince de Condé, fur la fin de l'an 1646, fans fe rien réferver que l'hommage & le reffort de la juftice. Le prince s'étant fervi de cette place pour ravager la Champagne, après avoir pris le parti du roi d'Espagne, elle fut affiégée & prife l'an 1654 par l'armée de Lous XIV, qui confisqua tous les biens du prince, & réunit Stenay, Dun & Jamets, à fa couronne, avec le comté de Clermont en Argonne; mais par le traité des Pyrénées, tout a été rendu au prince de Condé, conformément à la premiere donation que le roi en avoit faite, par laquelle il avoit cédé au Prince généralement tout ce qu'il y avoit, les tailles, les aides, gabelles, fans fe rien réferver que l'hommage, & le reffort de la juftice attribué au parlement de Paris.

Les fortifications de Stenay ont été relevées.

STENDAL, ou STENDEL, ville d'Allemagne, dans la vieille Marche de Brandebourg, fur la petite riviere d'Ucht, environ à cinq milles au nord occidental de Tangermund, & à quatre milles à l'occident méridional d'Arneburg. Elle fut tellement ruinée dans les guerres d'Allemagne, qu'elle a bien de la peine à fe remettre. *Jaillot, Atlas.

La chambre de justice du pays est établie dans cette ville.

STENEI JOVIS ARA. Voyez THESEI ARA. STENFORD, ou BORCH-STENFOR DE, ville d'Allemagne, au cercle de Weftphalie, fur le Wecht, à six lieues de la ville de Munfter; vers le couchant méridional. Cette petite ville eft la capitale du comté, qui appartient aux comtes de Bentheim. Elle a une académie. On la nomme quelquefois Steinfurt, ce qui a trompé Corneille, qui de Stenford & de Steinfurt fait deux villes différentes. Voyez STEInfurt. * Baudrand Dict.

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STENIMACHUM, lieu fortifié, dans la Thrace. Nicetas la met dans la province de Philippopolis. Le nom moderne eft Ichtima, felon Leunclavius.* Ortel. Thefaur.

STENING, ou STEYNENG, bourg d'Angleterre, dans la province de Suffex, au quartier ou rape de Bramber, au voifinage des ruines du château de ce nom. Il fe tient à Stening un fort grand marché. * Délices de la Grande Bretagne, p. 809.

STENION, SOSTENIUM, ISTENIA OU STEGNA, anciennement Leofthenium, Laofthenes, Portus-Senum ou Softhenium, bourg de la Turquie, en Europe, dans la Romanie, fur le canal de Conftantinople, au milieu, entre la ville de ce nom & la mer Noire, fur le petit golfe de Stenion, Softhenins-Sinus.* Baud. Dict.

STENOPOLIS. Voyez PHINOPOLIS.
STENOPONIUM. Voyez STOPONIUM.

STENOZA, Stenufa, petite ifle de l'Archipel, au levant d'été de celle de Naxie, dont elle eft fort proche.

STENTORIDIS LACUS, lac de la Thrace. Il étoit voifin de la ville Aenos, felon Hérodote, 1. 7.

STENTORIS PORTUS, port de la Thrace. Pline, 1.4, c. 11, le met auprès de la ville Aenos. Peut-être entend-il par-là l'embouchure du fleuve Hébrus.

1. STENYCLERUS, ville du Péloponniéte, dans la Meffénie, felon Hérodote, Strabon & Etienne le géographe; mais Strabon écrit Szenyclaros, au lieu de Steni clerus. Il ajoute que Cresphonte, après s'être rendu maître de la Mellénie, la divifa en cinq parties, & choifit pour fa demeure la ville de Stenyclarus, fituée au milieu du pays. Paufanias, 1. 4, c. 3, dit que Cresphonte bâtit un palais à Stenyclére, pour lui & pour les fiens.

2. STENYCLERUS, plaine du Péloponnése, dans la Muffénie, fur le chemin d'Ithome à Megalopolis d'Arcadie. Quand vous avez pallé, dit Paulanias, I. 4, c. z 3, les rivieres de Leucafie & d'Amphile, vous entrez dans la plaine de Stenyclére, ainfi dite du nom d'un héros des Melléniens. Vis-à-vis étoit autrefois Oechalie; mais du tems de Paufanias c'étoit un bois de cyprès, nommé le bois Carnalius.

STENYGRUS: Ortélius dit que fi ce nom n'eft point corrompu dans Apollodore, 1.2, on appelloit ainsi un ithme de la Grèce.

:. STEORNWA, château d'Ecoffe; dans l'ifle de Harray-Lewis, fur la côte orientale de la péninfule de Lewis, vis-à-vis du lac de Langavat, * Délices de la Gr. Bret.

P. 1441.

STEP, plaine de l'empire Ruffien, aux environs d'Aftra can, à l'orient du Volga. Cette plaine, qui eft d'une valte étendue, mais inculte & fans habitans, produit une grande quantité de fel, entaffé comme des couches de cryftal d'espace en espace. C'eft où croît le branez, ou borninsch, fruit merveilleux, qui a la figure d'un agneau, avec les pieds, la tête, & la queue, très - diftinctement formés, d'où lui eft venu fon nom boranes, qui dans la langue du pays veut dire petit agneau. Les Tartares & les Moscovites en font grand cas, & la plupart le gardent avec foin dans leurs maifons. Cette plante croît fur une tige d'environ trois pieds de haut, & l'endroit par où elle y tient et une espece de nombril. Elle fe baiffe vers les herbes, qui lui fervent de nourriture ; & fi on les coupe, ou fi on les gâte, elle fe flétrit auffi-tôt. Les loups la dévorent avidement, à caufe qu'elle reffemble à un agneau. * Corn. Dict. Jean Struye, 3, voyage, c. 12.

1. STEPHANE'; c'est l'un des noms que Pline, l. §, c. 31,

donne à l'ifle de Samos.

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2. STEPHANE, ville de la Phocide, felon Etienne le géographe.

3. STEPHANE, ville de l'Afie mineure, dans la Paphlagonie, fur la côte du Pont-Euxin. Arrien, 1. Peripl. p. 15, qui y met un port où les vaiffeaux étoient en fûreté, le marque entre Cimolis & Potani, à cent quatre-vingts ftades de la premiere de ces places, & à cent cinquante de la feconde. Ptolomée, l. 5, c. 4, qui place STEPHANE dans la Galatie, ne lui donne que le titre de village, & le marque entre Arméne & Sinope. Stephane étoit une ville de la Paphlagonie, felon Pline, 1. 6, c. 2.

4. STEPHANE. Pline, l. 3, c. 5, dir qu'on donnoit anciennement ce nom à la ville de Praneftini ou Preneste, ville d'Italie dans le Latium. Strabon, l. 5, p. 238, cependant vent qu'elle ait été appellée naλuse@uver; ce qui fignifie une multiplicité de couronnes.

5. STEPHANE, montagne de la Theffalie, dans la Phthiotide, felon Pline, l. 4, c. 8.

STEPHANI-FANUM. Voyez ONOGORIS. STEPHANICUM, ville dont parle Cédrene & Curopalate. Ortelius foupçonne qu'elle pouvoit être dans l'Ar

ménie.

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tique. Ce furnom feroit croire que ce lieu étoit dans l'E

pire.

STEPHANSWERT, ou STEVENSWEERT. Voyez STE

VENSWEERT.

STEPHON, lieu de la Bootie: Plutarque, in Queftion. Gracis, le met dans la contrée Tanagrique.

STEPNEY, village d'Angleterre, dans la province de Middlesex, à l'orient de la ville de Londres. Stepney elt un joli village, où il y a deux paroifles proteltantes, l'une épiscopale, & l'autre prefbytérienne. Les Quakers y ont auffi leur aflemblée. * Délices de la Gr. Br. p. 951.

STER,riviere de Pologne, où elle prend fa fource, dans la Volhinie. Son cours eft du midi au nord, paffe à Lucko, entre dans le palatinat de Brzescie, où elle va groflir la riviere de Przypietz. Dlugoff. p. 262. De l'ille, Atlas.

STEREA, municipe de l'Attique, dans la tribu Pandionide, felon Lucien, cité par Ortelius. Spon, lifte de l'Attique, qui écrit Steiria, remarque que ce lieu fut fondé, par les habitans de Stiri, dans la Phocide. Ce bourg, ajoutet-il, n'étoit pas éloigné de Brauron, & Platon fait mention d'un chemin qui y conduifoit, & où fe trouvoit le tombeau d'Hipparchus.

STEREONTIUM, ville de la Germanie, felon Ptoloméc, l. 2, 6. 11, il y en a qui veulent que ce foit présentement la ville de Calfel.

1. STERLING, province d'Ecoffe, dans la feconde presqu'ile de ce royaume, au midi du Tay. Les deux golfes de la Cluyd & du Forth, s'approchent tellement l'un de l'autre, qu'il n'y a pas trente milles de chemin dans lifthme qu'ils laiflent entre deux. Cet ifthme eft occupé par deux provinces, celle de Sterling à l'orient & celle de Lenox à l'occident. La province de Sterlang eft bornée à l'‹rient par l'Avon, qui la fépare de la Lothiane, & par le Forth, qui la fépare de la Fife. Au nord elle a la provin ce de Menteith; à l'occident celle de Lenox, & au midi celle de Cluydesdale. Elle s'étend en longueur, du nordoueft au fud-eft, l'espace de vingt milles, & fa largeur n'eft que de douze milles. Cette petite province est une des plus fertile du royaume. On y compte environ vingt paroiffes. Les rivieres qui l'arrofent font le Carron, le Kel kin, le Coutyr, le Bannok, & le Forth. En pallant de la Lothiane dans cette province, on voit les reftes de la muraille des Romains qui s'étendoit à travers les provinces de Sterling & de Lenox, jusqu'à Kilpatrick, fur la Cluyd, dans un espace de trente à trente-cinq milles. droit jusqu'à Falkirk, traverfant la belle forêt de Calendar. Elle coutoit dans la province de Sterling, depuis l'Avon,

A trois milles de Falkirk, la muraille paffoit près d'une ville nommée Camelot, qui eft ruinée depuis quelques fiécles. Vers l'endroit où la riviere du Carron s'approche le plus de la muraille, on voit deux bures de terre, nommées Dunipaces, qui paroilloient avoir été élevées par l'art, & à force de travail. A deux milles plus bas on voit une ftructure antique & groffiere de forme ronde, ouverte par le haut, & large de treize coudées, compofée de gros quartiers de pierres, aflemblés fans chaud ni ciment, mais liés fort proprement les uns aux autres, & qui font comme une muraille feche de vingt-quatre coudées de haut. On a beaucoup raisonné fur cet ouvrage brute. Un ancien historien rapporte que Caraufius l'érigea pour un monument de fa victoire, & de l'honneur qu'il eut de porter jusqueslà les armes romaines. Ce Caraufius ne fe contenta pas de relever la muraille qu'on avoit négligée pendant plus de quatre-vingts ans : il la fortifia encore par sept châteaux, qu'il bâtit en divers endroits. Cependant il ne paroît point qu'on y ait trouvé aucun monument de Caraufius. Ony a déterré feulement en divers endroits des inscriptions, dont quelques-unes font faites à l'honneur de l'empereur Antonin le Pieux. De là la muraille s'étend le long du parc de Cummernald; enfuite avance jusqu'à Barhill, qui eft la derniere place de cette province. La partie occidentale de ce pays eft couverte de montagnes, appellées Cainpfey, qui donnept la fource une petite riviere de même nom. Elles fervent de à bornes aux provinces de Sterling & de Lenox. On dit qu'il s'y trouve du côté de l'occident une s'y trouve du côté de l'occident une fontaine, dont l'eau a la vertu d'enyvrer ceux qui en boivent. Le Carron prend fa fource dans ces montagnes. * Délices de la Grande Bretagne, p. 1242.

Les vallées de cette province font fertiles en fruits & en

.

bleds, & entrecoupées de belles prairies. Les montagnes, qu'on voit au midi, nourriffent quantité de troupeaux de brebis. Celles qui occupent l'oueft & le nord ont auffi des pâturages, où l'on entretient de gros troupeaux de bêtes à corne. Les rivieres y font poiflonneufes, & le Forth en particulier a une riche pêche de faumons. Les habitans fe fervent de diverfes matieres pour faire le feu. Dans le nord, où ils ont des forêts, ils brulent du bois : dans la partie orientale ils ont du charbon de pierre, qui fe Trouve fur les lieux même ; & dans le refte du pays ils ont une espèce de tourbes, qu'ils tirent des marais, ou de certaines terres marécageufes & tremblantes, qu'il appellent Flowmoffes.

2. STERLING, ville d'Ecoffe, dans la province à laquelle elle donne fon nom, & dont elle eft la capitale. Le Forth, en fortant de la province de Meinteith, paffe à côté des murailles de STERLBAC, ou STIRLIN. Cette place eft fort importante; auffi les rois n'avoient-ils rien oublié pour la mettre en état de défense. Elle eft fituée fur la pente d'un rocher, dont le Forth mouille le pied, coulant dans un lit fort profond. On le palle fur un beau pont de pierres de taille, à quatre arches, & fermé par une porte de fer. C'eft le dernier pont qu'on voit fur cette riviere, qui bien-tôt, s'ouvrant un large canal, reçoit la marée, qui forme un havre, & porte les vaiffeaux jusqu'au pont. Cet avantage y attire un affez grand commerce, par la correspondance qu'on peut aifément avoir avec Edimbourg. Au- deffus de la ville la tête du rocher eft occupée par un château très-bien fortifié, que les rois Jacques V & VI ont embelli de quelques ouvrages nouveaux. Il fert à défendre la ville & le pont, & on le regarde comme une des clefs du royaume, étant placé avantageulement pour empêcher un ennemi de pénétrer dans le nord d'Ecoffe; auffi eft ce là que le duc d'Argyle, en 1716, fit camper les troupes du roi, pour empêcher les mécontens, affemblés à Perth, de pénétrer du côté d'Edimbourg. Ce château outre les fortifications eft fort agréable. On y trouve une vûe charmante qui s'étend fur la ville, fur la campagne & fur le Forth, qui ferpente tellement dans ce pays-là, qu'on ne fait presque de quel côté il coule. On y a porté une des inscriptions romaines, qui ont été déterrées aux environs de la muraille. Au pied du rocher on voit un beau grand parc, attaché au château, & qui fervoit autrefois au divertiffement des jeunes princes d'Ecoffe. C'eft dans ce château qu'on les élevoit ; c'est là que les reines alloient faire leurs couches, tant que l'Ecoffe a eu les rois particuliers. Les comtes des Marr, de la maifon des Aresquins, ont été ci-devant gardes héréditaires de ce château, jusqu'au comte d'aujourd'hui, qui ayant embraffé le parti du Prétendant, excité, au nord de l'Ecofle, une rébellion en fa faveur, & commandé même les troupes des mécontens en 1715, nonobftant le ferment de fidélité qu'il avoit prêté au roi Géorge en 1714, fut dépouillé de toutes fes dignités. L'églife eft, après le château, dans la partie la plus élevée de la ville. C'est un beau vaiffeau, conftruit de pierres de taille, & accompagné d'un clocher très-haut. Le duc d'Argyle & le comte de Marr ont tout près de là de fort belles maisons.

Les anciens appelloient cette ville Binobara; Ptolomée l'appelle Vindovara. C'étoit une des bornes de l'Empire Romain, dans la Grande Bretagne, comme il paroît par une inscription qu'on trouve vers le pont, au bas du château, & qui marque qu'une des aîles de l'armée romaine faifoit garde dans cette place. Du tems de la religion catholique il y avoit près de cette ville une abbaye magnifique, qui portoit le nom de Cambuskenneth. A deux milles au nord de Sterling eft une terre nommée Arthrey, ou Air threy, dans laquelle on trouve une mine de cuivre, au côté méridional d'une montagne. La matiere qu'on tire de la mine eft couverte d'une croute métallique, & le refte eft bigarré de couleurs vives, de verd, de violet & de bleu. Un quintal de cette matiere rend cinquante livres de fort bon cuivre. On en tire auffi quelque peu d'argent & d'or. Une fontaine fort de la même montagne; & comme elle paffe à travers une terre minérale, elle en prend quel que teinture, & on la croit bonne pour guérir quelques maux externes. * Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 2, P. 252.

1. STERNBERG, contrée d'Allemagne, dans la nouvelle marche de Brandebourg, aux confins de la Pologne

& de la Siléfie, dont le premier de ces états la borne à l'orient, & le fecond au midi : elle a la Warte au nord, & au nord oriental, & l'Oder à l'occident.. Elle prend fon nom de fa capitale, & renferme une autre ville, nommée Droften, avec divers villages. C'est un pays montagneux, coupé de quelques petites rivieres, entre autres par celles de Pofftam & d'Eilwick, Jaillot, Atlas.

*

2. STERNBERG, ville d'Allemagne, dans la nouvelle Marche de Brandebourg, & le chef-lieu d'une contrée de même nom. Cette ville eft fituée aux confins de la Siléfie, entre Cuftrin, Schwerin, Bombit, Zullichaw, Crollen, Reipzigk, Francfort fur l'Oder, & Lebus.

3 STERNBERG, ville d'Allemagne, au duché de Mecklenbourg, fut la riviere de Warn, aux confins de l'évêché de Swerin, au couchant de Guftrow. Jaillot ne fait de Sternberg qu'un fimple village.

4. STERNBERG, château d'Allemagne dans la Moravie, au cercle & au nord d'Olmutz. Il appartient au prince de Lichtenstein.

STERRIS. Voyez STIRIS.

STERTZINGEN, ville d'Allemagne, dans le Tirol, fur la riviere d'Eifak, environ à cinq lieues au nord occidental de Brixen, & à près de fix lieues au nord oriental de Tirol. Cette ville, fituée au pied du haut mont de Verner, ne confifte presque qu'en un grande rue, arrofée de plufieurs fontaines, qui en rendent l'abord fort agréable. Le petit torrent d'Eifack, ou Eifeck, qu'on voit tomber des rochers à la fortie de la ville, la traverse par le milieu. A quatre ou cinq lienes de là, à une portée de mousquet d'un village appellé Gries, on voit fur la route une grande planche d'airain, contre une colonne, fur laquelle on lit l'heureuse rencontre de l'empereur Charles V & de Ferdinand fon frere, qui ne s'étoient point vûs depuis que le premier étoit parti d'Allemagne, pour aller en Afrique, d'où il revenoit chargé de gloire. Ses conquêtes font décrites fur cette table d'airain, où font plufieurs figures en bas - relief, qui repréfentent ces deux princes avec leur fuite.* Nic. Viffer, Théâtre de la guerre d'Ita lie. On croit que c'est la Vipitenum d'Antonin.

STESIARUS, montagne de l'Epire, dans la Moloffie, felon Vibius Sequefter, cité par Ortélius, qui dit cace lifoit Stefianus au lieu de Stefiarus.

que Bo

STESICHORETUMULUS. Fazel dit que le tombeau du poëte Stefichore étoit dans la Sicile, au voisinage de Catane, & que ce lieu eft nommé préfenteinent S. Maria de Bethlem. Ortel. Thefaur.

STETHE,, mot grec qui fignifie la poitrine Stra bon, l. 1, p. 52, appelle ainfi les morceaux de fable, ou de vafe, qui fe trouvent à l'embouchure du Danube. Am mien Marcellin, l. 22, leur donne le nom de Dorfa, c'eft à-dire, Dos.

STETIN, ou STETTIN, ville d'Allemagne, dans la Poméranic citérieure, dont elle étoit la capitale avant de paffer fous la domination du roi de Prutfe. Cette ville, fituée à 32d 33' de longitude, fous les 3d 27' de latitu de, eft bâtie fur la rive gauche de l'Oder. Sa figure eft un carré long, & le terrein tur lequel elle le trouve, est bas du côté de l'orient, & s'éleve peu à peu du côté de l'oc cident. On appelle auffi cette ville Alten Stetin, c'est-àdire, le vieux Stetin, pour la diftinguer du nouveau Stetin, ville de la Pomeranie ultérieure. Sa fituation eft très-agréa ble. Elle a la vûe fur le fleuve & fur quatre ifles qu'il forme, & qui font couvertes d'arbres, fur des collines riantes qui fe découvrent de loin. Celle fur laquelle la ville haute eft fituée, a deux noms: la partie voifine du palais ducal, s'appelle Oltboeterberg, & l'autre,du côté de la porte de Paffaw, fe nomme Roedenberg. Les anciens murs de la ville font bâtis de pierres, Alanqués de tours, défendus par un follé, & couverts d'une autre enceinte d'une fortification moderne, élevée du tems des guerres d'Allemagne, ce qui fait de cette ville une place forte. Stetin & fon territoire furent anciennement habités par les Sidini, & enfuite par les Vendes. Dans ces tems la ville étoit différente de ce qu'elle eft aujourd'hui : il n'y a pas cinq cents ans que l'églife de S. Pierre fe trouvoit précisément au milieu, & que le château du prince étoit dans l'endroit où fe voit préfentement celle de fainte Marie; & l'églife de S. Jacques fe trouvoit hors de la ville. L'affection que les ducs eurent pour ce lieu, l'arrivée des Saxons, & l'augmentation du

nombre des habitans, tout cela fut caufe de l'accroiffe ment de Stetin, qui fe trouva avoir une figure carrée, de façon que l'églife de S. Pierre le trouvoit alors hors des murailles de la ville, ainfi que le chantier où l'on conftruifoit les navires. Enfin le nombre des habitans s'érant encore accru, celui des maisons augmenta à proportion. On en comptoit cent trente-fept dans le bas quartier, trois cents foixante-douze dans les chantiers, & deux cents quatre vingts dans le haut quartier, fans parler de celles qui étoient au-devant de la porte du moulin. Les guerres qui furvinrent, firent décheoir le nombre des habitans. Celui des églifes eft affez grand. On voit celle de Notre-Dame, bâtie en 1261, pat la libéralité du duc Barnim I, & de la ducheffe Melchtide fa femme. L'église cathédrale, dédiée à S. Otton, fut fondée en 1347, par Barnim III, ombellie par le duc Jean Frédéric. Les revenus de cette églife ont été employés à récompenfer divers fujets qui avoient rendu fervice à la république, & à fonder en 1541 le college ducal. Le fondateur de l'églife de S. Jacques fut un certain Beringer, originaire de la ville d'Augfbourg. Il la fit bâtir en 1187, & la dota des villages de Cletzkow & de Grieben, pour pourvoir à l'entretien de quelques moines qui y furent établis. Cette église a depuis été ornée de deux jeux d'orgue, d'une tribune, des bancs des fénateurs, d'un autel, d'un baptiflere, d'une bibliotheque, d'un théâtre pour les muficiens, & d'une horloge curieufe, placée derrière le chœur. La tour de cette église avoit été élevée en 1604; mais comme on ne la trouva pas affez folide, on la rebâtit en 1636, & on lui donna quelques pieds de hauteur de plus. En 1335, les marchands de Stetin firent bâtir à leurs dépens l'églife de S. Nicolas, à laquelle on ajouta depuis une tour en 1576. L'églife de Saint Jean doit la fondation à la princeffe Machtilde, qui la fit conftruire, de même que le monastère qui y étoit joint, & dont les revenus font employés aujourd'hui à la fubfiftance des pauvres habitans. Les carmes avoient commencé à bâtir une église, près du marché aux chevaux ; mais cet édifice n'a point été achevé: on l'a changé en un college, & on y a transféré l'école qui avoit été établie dans l'églife de S. Jacques en 1636. Hors de la ville on trouve l'églife de S. Pierre, bâtie du vivant de S. Otton; mais la tour de cette églife eft un ouvrage plus récent, car elle fut bâtie en 1602. Dans le grand chantier il y a l'églife de fainte Gertrude. On trouve encore à Stetin divers édifices publics, deftinés à de pieux établiffemens. Mart. Zeyler, Descr. ducat. Pomerenfis.

*

Cette ville fe gouverne par les mêmes loix que Magdebourg, depuis l'an 1243, que le privilége lui en fut accordé par Barnim I. En 1464, on ajouta une nouvelle loi municipale, qui regle la forme du gouvernement. En conféquence de cette loi municipale, il y a deux juges, l'un nommé par le prince & l'autre par le fénat, & ces deux juges, affiftés d'onze affeffeurs, tiennent tous les ans la cour de juftice pendant huit jours. Ce tribunal connoît de toutes les causes civiles & criminelles; mais les affaires de politique font portées devant le fénat, qui fait exercer la police par fon juge. Les caufes des marchands font jugées fommairement par huit des plus anciens, dans une maison appellée Seglerhause.

Les priviléges, dont jouit la ville de Stetin, confiftent entre autres en ce qu'un bourgeois ne peut être appellé devant aucun juge étranger. Toutes les marchandifes qui remontent l'Oder, & toutes celles qui le descendent, doivent être déchargées à Stetin, fans qu'il foit permis de faire aucun détour pour éviter de pafler dans la ville: il n'eft permis à aucun étranger d'acheter du bled, que dans un certain tems marqué, & il ne peut le transporter fans la permiffion des bourgmeftres. Tout bourgeois de Stetin a la liberté de pêcher par-tout avec l'hameçon & les petits filets, il n'y a que l'étang de Dam qui eft excepté; il eft défendu d'y pêcher avec des naffes de fil. Dans toute l'étendue du duché, les bourgeois de Stetin ne payent aucun impôt, ni par terre, ni par mer, fi ce n'eft à Wolgast & dans les autres villes où on leur remet la moitié des droits. La noblelle ne peut bâtir aucun château à trois milles à la ronde de Stetin; & les princes même fe font engagés de n'élever aucune fortereffe fur les bords de l'Oder, ni fur ceux du Frisch-Haf: cette ville a droit de battre une cerraine monnoie; privilége qui lui a été accordé par le duc Jean Frédéric; elle a aufli le droit de tenir trois foires,

Tene le dimanche après l'Affomption de la fainte Vierge, l'autre le jour de fainte Catherine, & la troifiéme le premier vendredi après la fête de S. Gall.

En 1221, Boleflas, duc de Pologne, furprit la ville de Stetin à la faveur des glaces, & ne fe contenta pas d'exiger un tribut des habitans; il emmena encore avec lui en viron huit mille, tant garçons que filles, les fit baptifer, les diftribua en divers quartiers de fes états, & fit promettre aux habitans de Stetin, qu'ils embrafferoient la religion chrétienne. Pour cet effet, Otton, évêque de Bamberg, fe rendit à Stetin en 1124, mais dans l'espace de deux mois il ne put gagner que fur un petit nombre de jeunes gens qu'ils fe feroient baptifer. Le duc de Pologne, en remet tant aux habitans le tribut qu'il leur avoit impofé, réuffit mieux. Ils embrafferent auffi-tôt avec ardeur la religion chrétienne. Leur idole d'or à trois têtes, à caufe des trois peuples, les habitans de Stetin, les Poméraniens & les Slaves, qui la reconnoiffoient pour leur divinité, fut envoyée en préfent au pape. Une maladie contagieuse étant furvenue quelque tems après, pendant l'abfence de l'évêque

de Bamberg, le culte de l'idole à trois têtes fut rétabli à Stetin; mais ce prélat étant retourné en 1128, les habitans renoncerent tout de bon à l'idolatrie. Durant le fort de la guerre des Huffites, en Allemagne, les bourgeois de Stetin fe fouleverent contre leur fénat. En 1622 le duc Philippe mit la premiere pierre au palais ducal vers l'Oder; ce palais fut ruiné dans les troubles avec le magnifique château d'Oderburg, bâti vis-à-vis de Stetin. La populace de cette ville fe fouleva contre le fénat en 1616, maffacra le fyndic en préfence du bourgmestre, & jetta fon corps par les fenêtres. Cette fédition fut de durée, car elle ne s'appaifa entierement que dans le mois d'août 1631. Bogislas XIV, dernier duc de Poméranie, fe mit, avec la ville de Stetin, fous la protection de Gustave Adolphe, roi de Suéde ; & ce duc étant mort en 1637, les Suédois s'emparerent de la plus grande partie de fes états. Stetin lear demeura par la paix de Weftphalie. Le comte de Souches, commandant de l'armée impériale, l'affiégea inutilement en 1659. L'électeur de Brandebourg ne la put prendre en 1677, qu'après un long fiége, & fut obligé de la rendre aux Suédois par le traité de Saint-Germain de l'an 1679 En 1710 cette ville fut attaquée de la pefte. Le roi Augufte & le Czar, s'attacherent en 1713 au fiége de Stetin, qui étoit à la veille de tomber entre leurs mains, lorsque le roi de Pruffe propofa le fequeftre. La place fe rendit & fut obligée de recevoir des troupes de Pruffe, de Saxe & de Holftein, fuivant la convention qui en fut faite entre les trois puiflances; mais le roi de Pruffe ayant payé au roi de Pologne & au Czar quatre cents mille risdales, devint feul maître du fequeftre. Ce prince offrit en 1715, de restituer cette ville au roi de Suéde; mais il y joignit des conditions qui ne furent point acceptées, & déclara même la guerre au roi de Suéde, pour avoir occafion de faire convertir le fequeftre en une poffeffion perpétuelle ; ce qui fut fait par le traité de paix qui fuivit.

Le DUCHÉ DE STETIN s'étend le long de l'Oder, depuis la Marche de Brandebourg jusqu'à la mer Baltique. Ses principaux lieux font:

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STEVENIGDE, bourg d'Angleterre, dans la province d'Hertford. Il a droit de tenir marché public. * Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 1.

STEVENSWEERT, ifle des Pays-Bas, dans la partie fupérieure de la Gueldre, qu'on nomine le quartier de Ruremonde. Cette ifle eft formée par la Meufe, aux confins du pays de Juliers & de l'évêché de Liége, à une lieue de Maleyck & de Toren, & à trois lieues de Ruremonde. En 1633, après la mort de l'infante Ifabelle, le marquis d'Aitone, à qui Philippe IV avoit donné par interim le gouvernement des Pays-Bas, fit conftruire dans cette ifle une fortereffe qui fut aufli nommée Stevensweert; & pour traverfer le commerce des Hollandois fur la Meufe, il y fit faire un pont de bateaux, dont il fit fortifier la tête de l'autre côté par une demi-lune. La fortereffe de Stevensweert a fept baftions; ce n'étoit autrefois qu'un château.

Henri, comte de Bergh, le vendit au roi d'Espagne; & aujourd'hui la feigneurie de Stevensweert, avec plufieurs beaux villages qui en dépendent, appartient au comte de Styrum. Vers la fin de feptembre 1702, les alliés alliégerent cette place, & le comte de Noyelles, lieutenant général des Etats généraux, commandoit au fiége. Elle ne fit pas longue réfillance. Le gouverneur Espagnol la rendit par capitulation le 2 octobre de la même année. En 1705, ce fort fut cédé en propriété aux Etats généraux par l'empereur, on vertu du traité de barriere."

STEUNOS, grotte, ou antre de l'Afie mineure, dans la Phrygie, au quartier de ces Phrygiens, qui habitoient fur les bords du fleuve Peucella, & qui étoient originaires d'Afanie. Paufanias, l. 10, c. 32, Traduction de M. l'abbé Gedorn, dit: C'eft un antre, qui par fa figure ronde & par son exhaussement, plaît fort à la vue. Ils en ont fait un temple de la mere des dieux, où la déeffe a fa ftatue. The mifonium, au-deffus de Laodicée, eft une ville qui appartient auffi aux Phrygiens. Ces peuples difent, que dans le tems que les Gaulois exerçoient leurs brigandages en Ionie, & qu'ils y mettoient tout à feu & à fang, Hercule, Apollon & Mercure les fauverent de cette fureur. Ceux qui commandoient dans la ville, furent avertis en fonge par ces dieux, qu'il y avoit un antre où les habitans feroient en fureté, eux, leurs femmes & leurs enfans. Cet antre leur fut montré, & ils y trouverent en effet leur falut. C'est en mémoire de cet évenement, ajoute Paufanias, que l'on voit encore aujourd'hui devant la porte de l'antre de petites ftatues de ces dieux, qui delà même ont pris leur déno. mination de Spélaites, du mot grec nasov, Specus, un antre. On difoir que cet antre étoit à trente ftades de la ville. Il étoit arrofé de plufieurs fources. Du refte on ne voyoit aucun chemin qui y conduifit. La voute en étoit extrêmement basse, & il n'étoit éclairé que par un foible jour.

STEYNING. Voyez STENING.

STIMON, ville de la Theffalie. Tite-Live, l. 32, c. 14, la compte au nombre de celles qui fe foumirent aux Romains, après la prise de Gomphi.

STINSIAR ou STINCHAR, riviere d'Ecoffe, dans la province de Carrik. Elle fort d'un petit lac au nord-est de la province, coule au fud-oueft & à l'ouest jusqu'à fon embouchure. On voit fur fes bords les châteaux de Kragaeil & ďArd Steinfiar, dont le dernier eft vers son em: bouchure.* Délices de la Grande Bretagne, p. 1186.

STIPHANE, marais de l'Arménie, dans la Phazemonitide, du côté de Phanaroea. Strabon dit que ce marais eft formé par les eaux de la mer, qu'il eft poiffonneux & qu'il occupe une partie de la Phazemonitide. Il ajoute que des pâturages de toute espéce regnent en rond autour de ce marais, qu'on y voit un château fort élevé, mais désert, & appellé Cizara, & que par derriere eft un palais royal. Il ne s'agit plus que de favoir fi tout ce que dit ici Strabon doit être attribué à ce marais; car il y a dans cet endroit du texte une lacune qui pourroit donner lieu à quelque doute. Voici le paffage dont il eft queftion: Partem Phazemonitidis que eft verfus Phanarocam Palus marina tenet, magnitudine. ... Stiphane qua vocatur, pisiofa, & in orbem funt omnis generis pascua impofitum ei eft caftellum fublime nunc defertum nomine Cizara, ac regia ponè adificata.

STIPIUM. Voyez STYPEIUM.

STIRI, montagne de la Turquie, en Europe, dans la Livadie, avec un village qui lui a communiqué fon nom, & qui eft l'ancienne STIRIS. Voyez STIRIS. C'eft fur cette montagne que l'on voit le couvent de S. Luc, furnommé Stiriote ou Stirite. Ce S. Luc, à qui le monastère eft dédié, étoit un hermite du défert, qui eft au fud de cette montagne. C'eft un des plus beaux couvents de toute la Gréce: il eft compofé d'environ cent cinquante caloyers, dont quelques-uns s'appellent Hiéromoines, qui font prêtres & ne s'appliquent qu'au fervice divin. Ils s'occupent auffi dans 1. STEYR ou STEYER, riviere d'Allemagne, dans la leurs cellules à quelques ouvrages néceffaires. Ceux qui haute Autriche, au quartier de Tran. Elle prend fa fource font âgés en ont un jeune qui les accompagne. Ils ont oudans les montagnes, entre l'Ens feptentrional & l'Ens mé-tre ces vieillards des abbés, qu'ils appellent égoumênes, ridional, près de la petite ville de Pirn. Elle coule d'abord vers l'occident méridional, & arrofe Spital, d. & Seizemberg, g. Au deffous de cette derniere ville, elle tour. ne vers le nord occidental; & après avoir mouillé Claus, g. Steimbach, d. Lofenftayn Leiten, d. & Steyr, elle fe perd au-deffous de cette derniere ville, dans l'Ens.* Jaillot, Atlas.

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STILARI, bourg de la Turquie, en Afie, dans l'Anatolie, fur le cap Blanc ou de Stilari, au couchant de Smyrne, vis-à-vis la pointe méridionale de l'ifle de Scio.

STILIDA, ville de la Turquie, en Europe, dans la Gréce, fur la côte du canal de Negrepont, au nord occi. dental de l'ifle de ce nom. C'est un gros village qui n'a pour habitans que des chrétiens, & pour un village fon églife eft fort jolie. Le pays des environs eft beau & trèsfertile.

STILO, bourg d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, fur le fleuve Cacino, à cinq ou fix milles de la côte de la mer lonienne. Ce bourg donne fon nom au cap de Stilo, appellé anciennement Cocintum Promontorium. Magin, Atlas Ital.

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STILPÆ, ville de Sicile, felon Etienne le géographe.

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que l'on change de deux en deux ans par élection. La vallée d'autour, qui appartient au couvent, porte du bon vin elle fournit auffi de l'huile, du bled & du miel. On trouve haut & bas diverfes petites hutes, où ces caloyers logent, & qu'ils appellent Metochia, qui eft le même mot dont les anciens Grecs fe fervoient pour dire une colonie. Ils tiroient delà un revenu confidérable; mais ils ont été tellement appauvris depuis quelques années, qu'ils ont été obligés de vendre ce qu'ils avoient d'argenterie dans leur églife, pour payer leur tribut, qui eft de deux cents écus par an. Le refte de leur revenu eft en charités, qui ne peuvent monter fort haut, à caufe de la mifere où le peuple eft réduit. Ils font auffi fort tourmentés depuis quelques années par les Turcs, qui viennent par compagnie les piller & les maltraiter, en ayant même tué quelques-uns. Depuis pour s'exempter de ces infultes, ils ont pris un janisfaire qu'ils entretiennent & qu'ils payent. Ces caloyers prétendent que Romanus, empereur d'Orient, fils de Conftantin VII, & petit-fils de Leon, furnommé le Philofophe, a fondé leur couvent; ils fe flattent auffi que cet empereur & la femme font enterrés dans leur églife. Ils en montrent encore aujourd'hui les tombeaux. Cette églife eft une des plus belles qu'il y ait en Gréce, quoiqu'elle foit fort ancienne, & qu'elle ait beaucoup fouffert des tremblemens de terre. Elle eft bâtie à la grecque, prefque carrée, excepté que le portique eft à l'occident : il y a trois portes pour entrer dans l'églife. Il y a un dôme affez grand au milieu. Le dedans de l'églife eft en forme de croix. Toutes les murailles font incruftées de marbre poli. Le pavé est auffi de marbre à diverfes couleurs, de jaspe, de porphyre. Le lambris & le dôme font ornés d'une mofaïque ancienne, avec des figures de Notre-Sauveur & de plufieurs autres. Il y a une galerie autour, foutenue de piliers de marbre. L'on trouve encore une autre petite église vers le fud, dédiée à la fainte Vierge. L'on y voir au portique deux belles colonnes de marbre, avec leur chapiteau corin thien. L'on y lit auffi plufieurs fragmens d'inscriptions; une entr'autres eft la dédicace d'une fontaine & de fon canal, aux empereurs qui étoient apotheofés, & à la ville, par un certain Xenocrate & par Eumaridas, à leurs frais & dépens, mais le nom de la ville n'eft point exprimé :

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