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le college des princes de l'Empire, en qualité de bourgrave de Stromberg.* Baudrand, Dict.

STROMBOL, montagne de l'ifle de Candie, auprès du village du Gerorodea, qui eft à deux lieues à l'occident de la ville de Candie. Il fort de cette montagne une riviere, qu'on appelle Armiro ou Almiro, ainfi appellée en grec vulgaire, à caufe de la faleure de fes eaux. Elle fort par une grande ouverture au pied de la montagne, avec une fi grande abondance d'eau, & tant d'impétuofité, qu'elle forme d'abord un grand lac: enfuite elle continue à rouler fes eaux d'un cours fort rapide à travers ce même lac; & en fortant de celui-ci, elle fe répand dans un lir large & profond, où continuant à couler de la même maniere l'espace d'environ mille pas, elle forme une riviere très-abondante en poiffons & en écreviffes. Enfin, prenant fon cours avec la même rapidité du côté du feptentrion, elle va décharger les eaux falées dans la mer. On tient que fes eaux font ainfi falées, à cause qu'elles font portées fans filtration de la mer voifine, par des conduits fouterreins, jusqu'à l'endroit où elle prend fa fource. Il croît le long de fes bords une grande quantité de certaines plantes, appellées Colocafia, de même que de grands & de petits palmiers, qui ne portent point de fruit.* Dapper, Descr. de l'Archipel.

STROMBOLI ou STRONGOEI, Strongyle, ifle de la mer de Sicile, au nord de cette derniere ifle, à laquelle elle est censée appartenir. Elle a douze milles de circuit; mais elle eft fans habitans, n'étant proprement qu'une montagne, qui brale toujours, & qu'on découvre de fort loin. Elle est à trente milles de Lipari, au levant d'été. Il y a tout joignant une autre petite ifle, nommée Strombolotto. Voyez STRONGYLE.* Baudrand, Dict.

STROMONA, RADINI ou ISCHAR, en latin Strymon, riviere de la Turquie, en Europe, dans la Macédoine, felon Baudrand, Dict. qui ajoute qu'elle a fa fource au mont de Coftegnar, d'où, coulant au midi, elle paffe à Amphipoli, & fe rend dans le golfe de Contella.

Selon de l'Ifle, cette riviere s'appelle Marmara ou Veratafar, naît dans les montagnes de la Bulgarie, entre dans la province d'Iamboli, & la traverse du nord au fud en ferpentant. Dans cette courfe elle forme trois lacs affez grands, dont le dernier eft celui de Marmara. Elle arrofe la ville de ce nom & celle de Tricala, après quoi elle va fe perdre dans le golfe de Conteffe, & les ruines d'Emboli ou Chryfopolis.

STROMPHIDES. Voyez PLOTE. STROMPOLETTO ou STROMBOLOTTO, petite ifle de la mer de Tyrrhène, au nord de la Sicile, & l'une de celles de Lipari, environ à un mille de celle de Stromboli. On l'appelle auffi Volcanello. Ce n'eft proprement qu'un petit écueil, que quelques-uns prennent pour l'ancienne Evonymos: il eft fitué entre Lipari & Panaria, & jette du feu.

STRONGOLI, Strongylum, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, à trois milles de la côte de la mer Ionienne, à huit ou neuf milles, au nord oriental de fanta Severina, vers les confins de la Calabre ultérieure. Cette petite ville, fituée fur une haute montagne entre des rochers, eft un évêché fuffragant de fanta Severina. Magin, Atlas Ital.

*

STRONGYLE, ifle fur la côte feptentrionale de la Sicile, & l'une des ifles Eoliennes, aujourd'hui Stromboli, felon Léander & Fazel. Strabon dit qu'elle fut appellée Erpoyyian, Strongyle, à cause de fa figure ronde. Cor nelius Severus, in Atena, v. 433, dit la même chose.

Infula cui nomen facies dedit ipfa rotunda.

Silius Italicus, . 14, v. 260, écrit Strongylos ou Trogilos, comme lifent N. Heinfius & Drakenburg.

Mille Agathyrna dedit, perflataque Strongylos Auftris.

L'itinéraire d'Antonin fuit la même ortographe, en parlant de cette ifle, qu'il place à trois cents vingt ftades de Meffine. Solin, c. 6, & Appien, l. 5, Bel. Civ. difent Strongyle, Héfyche ne femble faire que la même ile de Strongyle & de Lipara: Στρογγύλη σονες ραμμένη καὶ Λιπάρα

; mais c'est une faute, à moins qu'il n'ait écrit Anapas os, pour dire qu'elle étoit voisine de Lipara, ou dans

la puiffance des Liparéens, comme il en a ufé en parlant de l'ifle de Cnide, Kidos os Pódy.

2. STRONGILE, ifle qu'Etienne le géographe met près de la ville de Lyctus, apparemment fur la côte de l'ile de Crete.

3, STRONGYLE. C'est l'un des noms que Pline, 1.4, c. 12, donne à l'ifle de Naxos; & ce nom n'avoit fans doute d'autre origine que la figure ronde de cette ifle. Cependant elle n'eft pas abfolument ronde ; & felon Eustathe, elle a la figure d'une feuille de vigne. Solin, c. 11, met mal à propos dans l'ifle de Naxos une ville nonimée Strongyle: c'étoit l'ifle même à laquelle on avoit donné ce

nom.

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STROGYLUM. Cédrène, Zonare, Glycas & Procope, nomment ainfi un fort, bâti dans un des fauxbourgs de Conftantinople. Le dernier dit, Edif. l. 4, c. 8: Ce fort a été nommé Strongylon, d'un nom qui a quelque rapport à fa figure, qui eft ronde. Le chemin, qui conduifoit de ce fort à Region, étant haut & bas, & fe trouvant rompu par les eaux & par la fange, toutes les fois que les pluies étoient abondantes, Juftinien le fit paver de groffes pierres, & le rendit aifé & commode. Il étoit de la largeur qu'il falloit pour pafler deux chariots de front. Les pierres étoient fort dures, fort larges, fort épaiffes, & fi bien jointes, qu'il fembloit que ce n'étoit qu'une feule pièce. STRONGYLUM & CHELANDIA font deux noms fynonymes, felon Onuphre, qui dit que Conftantin Copronime mourut dans ce lieu. * Ortel, Thefaur.

STRONGYLUS, montagne d'Afie, dans la Carmanie. Prolomée, 1.6, c. 8, dit que ce nom lui avoit été donné à caufe de fa figure ronde. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Strongelus pour Strongylus. C'est une des branches du mont Taurus ; & le nom moderne est Techisanda, felon Caftald.

STRONS ou STRONZA,ifle de la mer d'Ecoffe, & l'une des Orcades. Cette isle, fituée à quatre milles de celle de Heth, en avançant au nord & à l'orient de l'ifle de Sanda, eft fort connue des pêcheurs Ecoffois & Hollandois, qui s'y rafraîchiffent ordinairement, à caufe de la commodité de fon port, lorsqu'ils vont pêcher vers les ifles de Schetland. On lui donne fix milles de longueur & trois milles de largeur. Son terroir eft très-fertile, & par conféquent fort peuplé. Elle fe termine au fud par une petite presqu'ile nommée Raufin, qui ne produit presqu'autre chose que la

de

matiere à faire des tourbes, dont elle fournit toute l'ifle. Les ifles de Strons & de Heth n'ont qu'un feul miniftre pour elles deux. Délices de la Gr. Bretagne, p.1425.

*

STROPHADES, ifles de la mer lonienne, fur la côte du Péloponnéfe. Strabon, 7. 8, les met vis-à-vis, & à l'occident de la ville Dypariffia, presque à quatre cents ftades du continent, & cette fituation leur avoit fait donner le nom de Cypariffiorum Infula. Elles étoient au nombre de deux. Virgile, Æneid. l. 3, v. 209, fait mention de ces ifles, qu'il dit habitées par la cruelle Celano & par les Harpyes:

Servatum ex undis Strophadum me litora primum
Accipiunt. Strophades Grajo ftant nomine dicta
Infula Ionio in magno, quas dira Celano
Harpyaque colunt.

Etienne le géographe dit auffi que les ifles Strophades font au nombre de deux. Quelques uns, felon Pline, l. 4, c. 12, les appelloient Plota; & Apollonius donne à entendre qu'elles furent d'abord appellées Plota, & que dans la fuite on les nomma Strophada, parce qu'elles flottoient & nagoient, pour ainfi dire, au milieu des flots, felon Apollonius, l. 2, v. 296.

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. . Στροφάδας δὲ μετακλείεσ ̓ ἂνθρωπος Νήσους τοῖο γ' έκητι, πάρος Πλωτάς καλέοντες. ....Strophadas cognominaverunt homines Infulas hujus caufa, prius Plotas nominantes,

Les anciens feignoient que ces ifles étoient le refuge des

Harpyes, dont le vifage étoit de femme & le corps de vautour. Les Grecs & les Italiens les appellent Strofadi ou Strivali. Ce font deux petites ifles fort bafles, dont la plus grande n'a que trois à quatre milles de circuit; mais dans un fi petit espace, elle ne laifle pas de porter une grande quantité de fruits excellens. Les fources y font fi abondantes, qu'on ne fauroit presque planter un bâton en terre, qu'il n'y forte de l'eau. On dit que dans les fontaines de cette ifle il fe trouve fouvent des feuilles de platane, quoiqu'il n'en croiffe point là, mais feulement dans la Morée, qui en eft éloignée d'environ trente milles. C'est ce qui fait croire, allez vraisemblablement, que ces fources viennent de ce pays là par des canaux fouterteins que la nature a formés fous les abyfmes de la mer. Spon, Voyage de Dalmatie & de l'Archipel, t. 1.

Les habitans des ifles Strophades ne fe marient jamais, car il n'y en a point d'autres que des caloyers ou moines grecs, jusqu'au nombre de foixante ou quatre-vingts. Leur couvent efl bâti en inaniere de fortereffe, avec une terraife au-deflus, garnie de bons canons, & une farrafinesque à leur porte, par la crainte qu'ils ont des corfaires. On dit néanmoins les Turcs & les corfaires de Barbarie resque pectent ces bons vieillards, & qu'ils n'abordent leur ifle que pour y prendre de l'eau.

STROPHE, peuples de la Babylonie. Ils dépendoient de l'Amordacie ou Mordacée, felon Prolomée, 7.5, c. 20, dont les exemplaires latins lifent Strophades pour Strophe.

STROPHIE, fontaine de la Bootie à Thèbes. C'eft le Scholiafte de Callimaque qui en fait mention.* Ortel. Thefaur.

1. STROUD, riviere d'Angleterre, dans Gloceftershire. Elle fort des monts Cotteswolds, traverfe la province dans fa longueur, & va fe jetter dans la Saverne. En fuivant la grande route de Glocefter à Briftol, après avoir marché fept milles, on pafle la riviere de Stroud, à côté d'un bourg de même nom, où l'on teint du drap en écarlate : l'ean de cette riviere a une vertu particuliere pour faire une bonne teinture de cette couleur.

2. STROUD, bourg d'Angleterre, dans Gloceftershire, fur la riviere de Stroud, entre Glocefter & Bristol, a fept milles de la premiere de ces villes, & à vingt neuf milles de la feconde. Ce bourg, qui a droit de marché, eft fort confidérable. On y voit plufieurs moulins à foulon, &

on y teint en écarlate.

STROVISI, petite ville de la Morée, dans la Zacanie, aux confins du duché de Clarence, à quinze lieues de Leordati, vers l'orient. C'eft fans doute le même lieu appellé par les uns VERDOGNA & par d'autres VULSI. Voyez ces mots.* Baudrand, Dict.

- STRUCHATES, peuples qu'Hérodote, l. 1, met au nombre de ceux qui étoient compris fous le nom général de Médes.

STRUDÆ, nom d'un marais de la Dalmatie, au voifinage du Drin, felon Nicephore Callifte, l. 17, c. 28, cité par Ortelius, Thef.

STRUGLE, ancien château d'Angleterre, au comté de Montmouth, fur le chemin de Cardiff à Montmouth. On le trouvoit après avoir paffé la forêt de Went, Wentswood: il fubfiftoit encore du tems de Cambden; mais aujourd'hui il eft en ruine.* Délices de la Grande Bretagne, P. 402.

STRUMETA ou STRUMITA, ville de la Turquie, en Afie, dans l'Anatolie, dans la province de Mentefeli, fur une montagne. Cette ville, fituée au bord de la riviere de Mari, près de fon embouchure, dans la mer de Caramarie, éroit autrefois confidérable fous fon ancien nom de Mire, Myra ou Myrra, & le fiége d'un grand archevêché, qui avoit trente-fix fuffragans; mais préfentement ce n'eft qu'une petite ville, ou une fimple bourgade.* Baudrand,

Dict.

STRUMIEN, riviere de Pologne, dans le palatinat de Brzescie. Elle prend fa fource dans la Volhinie, coule entre celles de Pinsk & de Ster, avec lesquelles elle forme en partie la riviere de Przypietz. De l'Ifle, Atlas.

STRUMIZZA, Tiberiopolis, place de la Turquie, en Europe, dans la Bulgarie, vers la côte de la mer Noire, & près de Varme. Corneille, Dic. dit que quelques-uns l'appellent Stromizza, & la placent dans la grande Phrygie. Il fauve l'honneur de les auteurs, en ne les nommant point,

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STRUTOPHAGI, peuple de l'Ethiopie, fous l'Egypte. Strabon, l. 16, p. 772, qui place ce peuple au voilinage des Elephantophagi, dit qu'il n'étoit pas bien nombreux. Selon Diodore de Sicile, l. 3, c. 28, les Struthophagi habitoient au midi des Elephantophagi. Agatharchide fait auffi mention de ces peuples, & des guerres qu'ils avoient avec les Ethiopiens, furnommés Simi. Ptolomée, I. 4, c. 8, marque les Struthophagi à l'occident des Pechini. Le nom de Struthophages leur avoit été donné, à cause qu'ils ne s'occupoient qu'à la chaffe des autruches, dont ils faifoient leur nourriture ordinaire. Ils fe fervoient de leurs peaux pour s'habiller, & pour en faire des couver

tures.

STRUTHOPODES: Pline, 1.7, c. 3, dit que dans la partie méridionale de l'Inde, les hommes avoient la plante'. du pied de la longueur d'une coudée, & que les femmes avoient le pied fi petit, qu'on les avoit nommées à caufe de cela Struthopodes, c'est-à-dire, pieds d'autruche.

STRUTHUNTE ou STROUT HOUS, promontoire du Péloponnéfe, dans l'Argie. Quand vous avez passé Mafès, dit Paufanias, l. 2, c. 36, vous trouvez fur la droite un chemin, qui vous mene au promontoire de Struthunte.

STRYBIA, nom qu'Etienne le géographe donne à l'une des ifles Sporades.

STRYME, ville de Thrace, felon Hérodote, I. 7, & Etienne le géographe. Suidas fait de Stryme ou Stryma, une colonie des Thafiens, & une place de commerce. S'il eft vrai que c'étoit encore une ifle, comme il le dit, il falloit que cette ifle fut bien voifine du continent, à moins qu'il n'entende une ifle du lac d'Ismaride, qui féparoit Stryme de Maronée. On croit que les habitans de cette derniere ville avoient acquis quelque droit fur Stryme, en qualité de protecteurs ou de bienfaicteurs, ce qui donna lieu à de fréquentes conteftations entr'eux & les Thafiens fondateurs de Stryme.* Tourreil, Philip. de Demofth. rem. fur la lettre de Philippe.

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STRYMON, fleuve qui fervoit autrefois de borne entre la Macédoine & la Thrace, felon le Périple de Scylax. Pline, l. 4, c. 10, remarque la même chofe, & ajoute que ce fleuve prend fa fource au mont Hamus. Le Strymon felon Etienne le géographe, mouilloit la ville d'Amphipolis, & donnoit le nom de Strymonii aux peuples qui habitoient fur fes bords. Il avoit fon embouchure fur la côte du golfe, qui delà avoit pris le nom de Strymonicus Sinus. Le nom moderne eft Stromona, felon Sophien: d'autres l'appellent Marmara, Radini ou Ischar. * Strabo Excerpt. 1. 8.

STRYMONA, STRYMONIUM, petite ville de la Tur quie, en Europe, dans la Macédoine, fur la riviere de Stromona, à fix lieues de la ville de Philippi, vers le cou chant.* Baudr. Dict.

STYMONII. Voyez STRYMON.

STRYMONIS. C'est l'un des noms que Pline, I. c. 32, donne à la Bithynie.

STRYMONIUM. Voyez MIEZA.

STRYMONICUS.SINUS, golfe de la mer Ægée, fur la côte de la Macédoine & de la Thrace, à l'occident du golfe Piérique. Sophien le nomme golfe de Monte Santo, à caufe du mont Athos qui le fépare du golfe Singitique; mais on lui donne communément le nom de golfe de Contefe. Etienne le géographe, in verbo Aixaia, femble l'appellet Sinus Tyrrhenicus, apparemment à caufe des peuples Tyrrheniens qui avoient habité fur les bords.

STUBCOPING, bourg du royaume de Danemarck, dans l'isle de Calfter, au territoire de Norreberrit, c'eftà-dire, au feptentrion, avec un port. * Hermanides, Daniæ Descript.

STUBERA. Voyez STYMBARA.

STUBN, ville de la haute Hongrie, à deux milles de Chremnitz & à trois de Newlot. Il y a proche d'une petite

riviere plufieurs bains chauds fort eftimés, & qui attirent quantité de monde. L'eau en eft fort claire; & fent le foufre. Elle teint le bois qui eft deffus en verd & en noir, mais elle ne change pas fi-tôt les métaux. Les fources en font fous terre, & pallent par des trous qui ont été faits au fond des bains. Il y en a fept, tant pour les nobles & gentishommes, que pour les payfans & autres perfonnes peu confidérables. Ils font dans une plate campagne, entourés de montagnes de toutes parts, dont les plus proches font du côté de l'orient ; & c'eft fur le fommet des mêmes montagnes qu'on trouve des mines de cuivre & d'argent.* Edouard Brown, Voyage de Komara.

STUCIA, fleuve de la Grande Bretagne : Ptolomée, 1. 2, c. 3, marque fon embouchure fur la côte occidentale, entre Cancanorum Promontorium, & l'embouchure du fleuve Tuerobis. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Stuccia au lieu de Stucia. Le nom moderne eft Seiont, felon Villeneuve; mais Cambden, à qui je m'en rapporterois davantage en pareille matiere, dit que ce fleuve s'appelle préfentement fuyth.* Ortel. Thel.

STUDII, lieu de la Dalmatie, fur la côte de la mer, entre Spalato & Trau. C'eft dans cet endroit que l'on voit les ruines de l'ancienne Sicum.

STUGARD. Voyez STUTGARD. STUINUS. Voyez STOVINUS. STULINGEN, contrée d'Allemagne, avec titre de landgraviat, dans le comté de Furftenberg, en latin Stulinga. Elle eft aux confins du landgraviat de Nellembourg, & du canton de Schafoufe, & faifoit partie de l'ancien påtrimoine des comtes de Furftenberg, ausquels ce landgraviat eft revenu, après avoir paílé dans les maitons de Loupfen & de Papenheim. Frédéric Rodolphe, fils puîné de Chriftophle II, comte de Furstenberg, & de Dorothée de Stemberg, a fait la branche de Stulingen.* D'Audifret, Géogr. t. 3.

STULPINI, peuples de la Liburnie. Pline, 1. 3, c. 21, compte ces peuples au nombre de quatorze cités qui compofoient la nation. Le pere Haidouin lit STLUPINI, parce que Ptolomée, l. 2, c. 17, appelle leur ville Era, Silupi. Je foupçonne que c'est le même que Stobi.

STUMPIUM. Le continuateur de Glycas & Nicetas paroiffent mettre une ville de ce nom dans la Thrace. C'eft la ville Stypium de Cédréne, & celle de Stipium de Curopalate. Ortel. Thefaur.

*

STURA; Néarque, Peripl. ex Ariano, p. 4, appelle de la forte un des bras du feuve Indus.

2. STURA, fleuve d'Italie, dans les Alpes. Ce fleuve retient fon ancien nom. Voyez STURA, no. 6.

3. STURA. Voyez ASTURA, n°. 2. 4. STURA ou STURE, riviere d'Italie, dans le Piémont. Elle prend fes fources dans la partie orientale de la vallée de Barcelonete, & fe forme de deux principaux ruiffeaux, dont l'un vient du mont de l'Argentiere, & mouille l'Argentiere & Bréfés, & l'autre vient du val de Ferriere. En fortant de la vallée de Barcelonete, la Sture prend fon cours vers l'orient, & traverse les Alpes, où elle baigne Pont Bernard, d. Pierre à Porc, g Sambuc, g. les Planches, d. Vinay, g. Ifon, g. Demont, g. Vignolo, g. & coule ainfi dans le val de Sture & dans la province de Coni, où après avoir arrofé la ville de ce nom, d. elle reçoit à la droite le torrent de Cetto. Elle tourne alors vers le nord oriental; & après avoir pallé à Caftelleto, elle entre dans la province de Foffano, reçoit le torrent de Cuffea, d. mouille Saint-Albon, d. la ville de Follano, g. après quoi cile paffe dans la province de Cherasco, cù elle fe jette dans le Tanaro, au-deffous de la ville de Cherasco. De l'Ifle, Atlas.

*

5. STURĂ, ou STURE, riviere du Piémont, dans la province de Turin. Elle a fa fource aux confins du val de Maurienne, dans la montagne de Groscaval; & prenant fon cours vers le midi oriental, elle arrofe la vallée de Sture, & enfuite le val de Lanz, & fe jette dans le Pô, au deffous de la ville de Turin ; l'embouchure de la Doria entre deux. Les principales rivieres que reçoit la Sture font la Chiara & la Seronda, toutes deux à la droite. Dans fa courfe elle mouille divers lieux, entr'autres Forno, g. le Miglere, g. Serel, d. Almes, d. la Vafa, d. Borgaro, d. Viu, g. Porcile, d. Lanz, g. Villa Nova, g. & Borgaro, g.

6. STURĂ ou STURE, riviere d'Italie, dans le haut

Montferrat. Elle naît près & au midi oriental de Verrue, & prenant fon cours vers l'orient, elle arrofe Odalengo, g. Solengo, d. & va fe perdre dans le Pô à Pondefture ou Pont-de-Sture, à quelques lieues au-deffus de Cafal.

STURBRIDGE, bourg d'Angleterre, dans la province de Worcester. On y tient marché public. * Etat préf. de la Gr. Bret. t. 1.

STURII, peuples de la baffe Germanie. Pline, 1.4, c. 15, les compte au nombre des peuples qui habitoient les ifles fituées entre les embouchures du Rhin, appellées Helium & Flevum Oftium. On croit qu'ils habitoient dans le territoire de Staveren.

STURIUM, ifle de la mer Méditerranée, fur la côte de la Gaule Narbonnoife, felon Pline, l. 3 c. 5. C'étoit une des petites Stoechades.

STURMINSTER ou STOURMINSTER, ville d'Angleterre, dans la province d'Orset, sur la riviere de Stoure, où on voit un très-beau pont de pierre, au-deffus de Blanfort.* Délic. de la Gr. Bret. p.757.

STURNI, peuples de la Sarmatie Européenne: Prolomée, l. 3, c. 5, dit qu'ils habitoient au midi des Vibiones, & qu'ils s'étendoient jusqu'au pays des Alauni.

STURNINI, peuples d'Italie, dans la Calabre, felon Pline, 1. 3, c. 11. Le pere Hardouin croit qu'il faut retrancher la premiere lettre, & lire Turnini au lieu de Sturnini. Il fe fonde fur ce que Prolomée, 1. 3, c. 1, marque Tepe parmi les villes Méditerranées de la Calabre.

ques

STUSSAU, paroiffe & jurisdiction du pays des Grifons, dans la ligue haute ou grife, & dans la communauté de Thufis, dans un lieu fort élevé, derriere Cepina, où des gentilshommes de la maifon des Trivulces ont queldroits. Etat & Délices de la Suiffe, t. 4, p. 26. STUTGARD, ville d'Allemagne, dans la Suabe, la capitale du duché de Wirtemberg, & la demeure du duc. Elle eft fituée aflez proche de Necker, à demi-lieue de Confiad, à fix de Tubinge, & environnée de vallées & de montagnes fort hautes, avec plufieurs beaux jardins tout à l'entour, vers le 48d so' de latitude. Cette ville a trois fauxbourgs, cinq portes, trois temples, outre celui du château du duc. Ce château a trois montées faites en caracol, dont la principale eft fi large, que deux hommes à cheval y peuvent monter ensemble, jusqu'au poile du Tournoy, appellé ainfi à caufe qu'on y fait des tournois & des caroufels, quoique ce foit la fale où inangent les gentilshommes du duc. Du côté de l'orient eft un pont, qui donne entrée aux jardins du duc, où l'on voit près du foffé une voliere, pleine de toutes fortes d'oifeaux, comme un bocage. Il y a dans le foffé une grande quantité de poisfons, de cignes, d'autres oifeaux de riviere; & dans la partie du follé qui regarde le jardin, & qui manque d'eau, font force chevreuils avec leurs couverts, & leurs gîtes pour la nuir. On y voit aufli proche des jardins un théâtre à plufieurs fenêtres, & delà une grande cour, couverte de fable pour les combats à cheval, avec des lices & des carrieres pour courir la bague. Le même jardin renferme une maifon où l'on voit quantité de tableaux, de portraits, de ftatues & d'antiquités, des labyrinthes, un mont d'olivet, des fontaines, avec leurs tuyaux de bronze, des grenouilles, des lezards, des ferpens d'airain, qui jettent de l'eau par gueule & par la queue; des paylans & des payfanes de fonte, qui danfent à la ruftique; une challe de diverfes bêtes faites d'airain, & près delà une tour d'où l'on puife de l'eau par úne rone qui la décharge dans un canal de plomb, d'où elle palle dans un vaiffeau de bronze, après quoi elle eft reçue dans un autre canal, & coule delà par les jardins. Avant que d'entre dans le château, on voit à main gauche le fuperbe bâtiment de la chancellerie du prince. STYBARENI. Voyez TIBARENI.

la

STYELLA, lieu de la Sicile, dans la Mégaride. C'étoit un lieu fortifié, ou un château, felon Ortelius qui ne cite point fon garant.

STYGIS-AQUÆ, fontaine de l'Arabie heureufe: Prolomée, l. 6, c. 7, la marque près du mont Climax, & dans les terres. Cette fontaine donnoit fans doute le nom à la ville, que le même auteur appelle STYGIS AQUA FON car la fontaine & la ville fe trouvent marquées des mêmes nombres. Voyez STYX.

STYGIUS. Voyez PENEUS.
STYLANGIUM. Voyez TYLANGIUM.

STYLIDA. Voyez COLUMNA REGIA. STYLLAGIUM. Voyez TYLANGIUM. STYMBARA, ville de la Macédoine. Strabon, 1.7, en fait une ville des Deuriopes; & il y a apparence que c'eft la ville de Stubera de Tite-Live, & la ville Styberra de Polybe.

STYMPHA, montagne où Strabon dit que l'Arachtus, fleuve de l'Epire, avoit fa fource. Voyez TYMPHA & STYм

PHALIS.

STYMPHAEÆ, & PARYAEA. Noms de deux rochers qu'Arrien, 1. Alex. p. 9, met quelque part dans la Macédoine. C'est peut-être ce que Strabon appelle la montagne STYMPHA. Voyez ce mot.

STYMPHALIA, contrée de la Macédoine : Ptolomée, 1. 3, c. 13, y place la ville Gyrtona. Voyez STYMPHALIS. STYMPHALIS, ville de la Macédoine, felon Tite-Live, l. 45, c. 30. Elle pouvoit être dans la Stymphalie de Ptolomée; mais le nom de la ville & celui de la contrée font également fuspects à Paulmier, qui ne connoît de ville nommée Stymphale que dans l'Arcadie. Au lieu de Stymphalis & de Stymphalia, il voudroit lire dans TiteLive STYMPHAIS, & dans Ptolomée Stymphaa, & appeller les habitans Stymphai, ou fimplement Tymphai, comme les nomme Strabon. Cette correction femble être appuyée par Strabon & par Arrien, dont le premier place dans la Macédoine une montagne nommée Stympha, & l'autre un rocher appellé Stymphaea.

STYMPHALUS, ville du Péloponnéfe, dans l'Arcadie, aux confins de l'Argolide, fur le bord d'un lac de même nom. Homére & Hefiche écrivent runs, Stym phelus. Il femble qu'il y avoit aufli une montagne nommée STYMPHALUS. Strabon, 1. 8, la paffe fous filence, eh décrivant les montagnes de l'Arcadie; & Héfyche dit feulement Στύψηλος, Πόλις ἥ Όρος Αρκαδίας, Stymphelus, Urbs aut Mons Arcadia. Mais Ptolomée, l. 3, c. 16, compte STYм. PHALUS, au nombre des montagnes du Péloponnése, & une ville de même nom parmi celles de l'Arcadie. Le lac étoit au pied d'une montagne, felon Pline, & fur le bord du lac étoit la ville Stympalus, qu'il nomme Stympalum. Dans le fcholiafte d'Apollonius, ad Lib. 2, v. 1055, la ville eft appellée Stymphalus, & le lac Stymphalis. Ovide, l. 2, Faft. v. 27, en parlant du lac, dit Stymphalides unda; & Polybe, 1. 2, c. 55, appelle la contrée Stymphalia, & les habitans Stymphalii. Strabon compte Stymphalie parmi les villes détruites. Le fleuve qui fortoit du lac portoit auffi le nom de Stymphalus, jusqu'à l'endroit où il fe cachoit fous terre; mais lorsqu'il reparoiffoit dans l'Argie, il prenoit celui d'Eranfius. Paufanias, l. 8, c. 22, décrit ainfi la ville, le lac & le fleuve de Stymphalus.

Le mont Géronte étoit comme une barriere entre les Phéneates, & ceux de Stymphale. Ces derniers n'étoient plus cenfés du corps arcadique, depuis qu'ils s'en étoient volontairement féparés pour ne plus dépendre que des états d'Argos.

Cependant Homére témoigne qu'ils étoient originairement Arcadiens, & on fait d'ailleurs que Stymphale leur fondateur étoit petit-fils d'Arcas; ce n'eft pas qu'Arcas eût été le fondateur de Stymphale, qui fubfiftoit du tems de Paufanias; mais il en avoit bâti une autre qui ne fubfiftoit plus. Ces peuples prétendoient que Temenus avoit habité l'ancienne Stymphale, qu'il y avoit élevé Junon, lui avoit bâti trois temples, l'un à Junon enfant, l'autre à Junon femme de Jupiter, & le troifiéme à Junon veuve, après qu'elle eut fait divorce avec Jupiter, & qu'elle fe fut retirée à Stymphale mais cela n'a rien de commun avec la nouvelle Stymphale, dont il s'agit ici. Aux environs de cette ville il y avoit une fontaine, dont l'empereur Hadrien avoit fait venir l'eau jusques dans Corinthe. Cette fontaine formoit à Stymphale durant l'hiver une espéce de petit lac, d'où le fleuve Stymphale fe groffiffoit. L'été ce lac étoit ordinairement à fec, & pour lors c'étoit la fontaine qui fourniffoit de l'eau à ce fleuve, lequel à quelque diftance de là fe précipitoit fous terre, & alloit reparoître dans les terres des Argiens, fous le nom d'Erafinus. On difoit que fur les bords du Stymphale il y avoit autrefois des oileaux carnaffiers qui vivoient de la chair humaine, & qu'Hercule les tua tous à coups de fléches. Pifandre de Camire dit qu'il ne fit que les chaffer par le bruit des cymbales.

Les déferts d'Arabie qui engendrent tant de fortes de bêtes, avoient aufli des oifeaux nommés Stymphalides, qui ne font guères moins à craindre que les lions & les leopards, car lorsqu'ils étoient pourfuivis par les chaffeurs, ils fondoient tout à coup fur eux, les perçoient de leurs becs, & les tuoient. Le fer & l'airain étoient de foible réfiftance; mais il y avoit dans le pays une écorce d'arbre fort épaille, dont on fe faifoit des habits ; le bec de ces animaux rebouchoit contre, & s'y embarraffoit de la même maniere que les petits oifeaux fe prennent à la glu. Les Stymphalides étoient de la grandeur des grues, & reflembloient aux cigognes, avec cette différence qu'ils avoient le bec beaucoup plus fort, & non recourbé. Je fuis perfuadé, dit Paufanias, que les Stymphalides font des oifeaux d'Arabie, dont quelques-uns auront volé vers les rives de Stymphale, & que dans la fuite la gloire d'Hercule & le nom des Grecs, beaucoup plus célébre que celui des Barbares, aura fait appeller ces oifeaux Stymphalides dans l'Arabie même, au lieu qu'auparavant ils avoient un autre nom.

A Stymphale il y avoit un vieux temple de Diane, furnommée auffi Stymphalie. La ftatue de la déeffe étoit de bois, & dorée pour la plus grande partie. La voute du temple étoit ornée de figures d'oifeaux Stymphalides. On ne voyoit pas bien d'en bas fi ces oifeaux étoient de bois ou de plâtre Sur le derriere du temple on voyoit des ftatues de marbre blanc, qui repréfentoient de jeunes filles, avec des cuiffes & des jambes d'oifeaux. On difoit que les habitans de Stymphale avoient éprouvé la colere du ciel d'une maniere terrible. La fête de Diane étoit négligée; on n'y obfervoit plus les cérémonies prescrites par la coutume. Un jour l'arcade qu'on avoit fait pour l'écoulement des eaux du Stymphale, le trouva tout à coup engorgée au point que l'eau venant à refluer, inonda toute la campagne l'espace de plus de quatre cents ftades. Un chaffeur qui couroit après une biche, fe laiffant emporter à l'envie d'avoir fa proye, fe jetta à la nage dans ce lac, & ne ceffa de pourfuivre l'animal, jusqu'à ce que tombés tous deux dans le même gouffre, ils disparurent & fe noyerent. Les eaux fe retirerent à l'inftant, & en moins d'un jour la terre parut féche. Depuis cet évenement la fête de Diane fe célébra avec plus de pompe & de dévotion. Voyez VULSI qui eft le nom moderne.

STYMPHELUS. Voyez SтYMPHALUS.

STYMPHIUM, lieu du Péloponnéfe. Diodore de Sicile paroît placer ce lieu au voifinage d'Argos. Il pourroit se faire que ce feroit la même chofe que STYMPHALUS. Voyez

ce mot.

STYPIUM. Voyez STUMPIUM.

STYRA, ville de l'Eubée, au voisinage de la ville Caryftus, felon Strabon, 1. 10. Etienne le géographe copie Strabon dans cet endroit ; Thucydide nomme le Styrenfes, avec les Chalcidiens & les Caryftiens. Paufanias, 1. 4, c. 34, dit que les habitans de Styra étoient Dryopes d'origine, & du nombre de ceux qui, parce qu'ils avoient leurs habitations hors des murs de leur ancienne ville du mont Parnaffe, ne combattirent point contre Hercule, & ne vouloient pas qu'on les appellât Dryopes. Cette ville est appellée STYBAX par Hélyche.

STYRACIUM; montagne de l'ifle de Créte, felon Etienne le géographe.

STYRAX. Voyez STYRA.

STYREI, peuples de la Gréce. Hérodote, 1. 6 & 8, qui fait mention de ce peuple, lui donne une certaine ifle nommée Aegialia. Ce nom national de Styrei, venoit de Styra, que quelques-uns écrivent Styrea. Voyez STIREA.

1. STYX, fleuve du Péloponnése, dans l'Arcadie, au territoire de Nonacris. Il fortoit du lac Phénée. Pausanias nous a donné la description de ce fleuve, & rapporte les endroits d'Homére & d'Héfiode, où il en eft parlé. Près des ruines de Nonacris, dit Paufanias, l. 8, c. 17 & 18 de la traduction de l'abbé Gedoyn, une partie de la montagne Chélydorée, s'éleve prodigieufement, & de fon fommet dégoute fans ceffe une eau que les Grecs nomment l'eau de Styx. Homére eft de tous les anciens poëtes celui qui a le plus fouvent employé le nom de Styx dans les vers, témoin cet endroit où il exprime ainfi le ferment que fait Junon.

J'en attefte le ciel, la terre & les enfers,
J'en attefte de Styx l'eau qui tombe fans ceffe.

Il femble qu'en homme qui avoit vû les lieux, le poëte ait voulu décrire l'eau qui dégoute continuellement de ce rocher. Dans un autre endroit, en faisant le dénombrement de ceux qui avoient fuivi Gunéus, il parle du fleuve Titaré fius, comme d'un fleuve qui étoit formé des eaux du Styx. Enfin quand il nous repréfente Minerve fe plaignant à Jupiter, & lui reprochant qu'il a oublié que c'eft par elle & par fon fecours qu'Hercule étoit fi heureufement forti des travaux qui lui avoient été impofés par Euryfthée, il fait de Styx un fleuve des enfers. L'eau qui dégoutoit de ce rocher, près de Nonacris, après s'être fait une route à travers une groffe roche fort haute, tomboit dans le fleuve Crathis. Cette eau étoit mortelle aux hommes, & à tout animal, & les chèvres mouroient lorsqu'elles en avoient bû, mais on fut du tems à s'en appercevoir. Un autre qualité fort furprenante de cette eau, c'eft qu'aucun vafe, foit de verre, foit de cryftal, foit de terre cuite, foit même de marbre, ne pouvoit la contenir fans fe caller. Elle diffolvoit ceux qui étoient de corne ou d'os, elle diffolvoit même le fer, le cuivre, le plomb, l'étaim, l'ambre, l'argent & même l'or. Cette même eau de Styx n'agiffoit point fur la corne du pied des chevaux. Un vafe de cette matiere étoit le feul, où l'on en put garder, & qui refiftât à fon impreffion. J'ignore, dit Paufanias, fi Alexandre, fils de Philippe, fut empoifonné avec cette cau, mais je fais feulement qu'on l'a

dit.

Les poëtes ont fait du Styx un fleuve d'enfer. Le jure ment folemnel des dieux étoit par les eaux du Styx. La fable dit que la Victoire fille du Styx, ayant fecouru Jupiter contre les Géans, il ordonna par reconnoiffance que les dieux jureroient par les eaux, & que s'ils fe parjuroient ils feroient: privés de vie & de fentiment pendant neuf mille ans. Servius rend raifon de cette fable, en difant que les dieux étant bienheureux & immortels, jurent par le Styx qui eft un fleuve de triftelle & de douleur, comme par une chofe qui leur eft entierement contraire; ce qui eft jurer par forme d'exécration. Héfiode raconte dans fa théogonie que lors. qu'un des dieux a menti, Jupiter envoye Iris pour apporter de l'eau du Styx, dans un vafe d'or fur lequel le menteur doit jurer, & s'il fe parjure, il eft une année fans vie & fans mouvement; mais c'eft pendant une grande année qui contient plufieurs millions d'années. * Danet, Dict. des antiq. rom.

2. STYX, marais de la Theffalie: Pline dit que le fleuve Titarellus y prenoit fa fource, ce qui eft en quelque forte confirmé par Homére, qui appelle ce fleuve Titaréfius.

3. STYX, fontaine de la Macédoine, felon QuinteCurfe, qui pourroit bien par-là entendre le marais Styx que Pline met dans la Theffalie, ou bien le fleuve Styx dans l'Arcadie. Quinte Curfe, L. 10, c. 10, ajoute: On affure que le poifon qui fut donné à Alexandre, & qui s'engendre en Macédoine, eft fi pénétrant, qu'il perce & mange même le fer, & ne fe peut porter que dans la corne du pied d'un mulet. Ils appellent Styx la fontaine d'où coule cette mortelle liqueur.

SU, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Fungyang, feconde métropole de la province. Elle eft id 15' plus orientale que Pekin fous les 34d 3 de latitude feptentrionale. Cette ville eft munie d'une forterefle. * Atlas Sinenfis.

SUA, royaume d'Afrique, dans l'Abiffinie. Il a été ainfi appellé du mot SUA, qui dans la langue du pays, fignifie le chœur de l'empire, parce qu'il n'y a guère qu'un fiécle que les empereurs l'avoient choifi pour demeure principale. Le royaume de Sua, felon Davity, n'eft pas celui de Xoa, auquel Sanut donne pour bornes au nord & au couchant le royaume d'Amara, au midi celui de Damout, & au levant les pays de Fagar, Gamu, Granze, Ogia, & Gorage. La raison qu'il en apporte, c'eft qu'il ne s'avance pas depuis Damout vers l'Egypte.* Etats du Grand Negus, p. 489.

SUABE, prononcez SOUABE, province d'Allemagne, que ceux du pays nomment Schamben, & les latins Suevia.

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C'eft un des fix cercles de l'empire. La Suabe a été ainfi nommée des Suéves, peuples de la Germanie feptentrionale, qui faifoient partie des Windiles, & qui, s'étant avancés vers le Mein fous les derniers empereurs Romains, s'établirent dans une partie du pays qui étoit habité par les Allemands, & s'étendirent depuis jusqu'aux Alpes; ils furent d'abord gouvernés par des rois, qui n'étoient proprement que leurs chefs. Alaric & Adalgericen furent chaffés par Clovis après la bataille de Zulp; mais ils y furent rétablis par la médiation de Theodoric roi d'Italie, à condition qu'ils payeroient tribut, qu'ils ne prendroient plus le titre de roi, qu'ils gouverneroient conjointement avec des comtes François ; ce pays fut enfuite du partage de Thierry, fils aîné de Clovis, & il demeura fous Fobéillance des rois de France de la premiere race; Villchaire duc de Suave fe révolta fous Charles Martel, qui le ramena à fon devoir. Charlemagne y établit des officiers de fa maifon pour gouverneurs, & leats faccetleurs, profitant de la foiblefle des rois, en ufurpetent la fouveraineté ; Burcard le Vaillant étoit duc de Suabe fous Conrad, premier roi de Germanie. Burcard II fut tué à la bataille que l'empereur Othon I gagna fur les Hongrois, près d'Augsbourg, le 10 d'août 955. Ludolph, fils puîné de cet empereur, fuccéda à Burcard, & eut pour fucceffeur Burcard III, après lequel regna Othon, fils de Ludolph; Herman I fut enfuite duc de Suabe; il fut pere d'Hermand II. I mourut fans enfans; & l'empereur Henri II en inveftit Erneft, petit-fils d'Albert, comte de Bamberg, qui avoit époufé Gifelle, fille d'Herman I. De de mariage vinrent deux gemeaux, Erneft le mutin, & Herman. Ernest se révolta contre l'empereur Conrad II, & fut tué en 1027 dans une forêt, où les troupes impériales le pourfuivoient. Herman III son frere lui fuccéda, & mourut fans poftérité. Ce duché paffa en plufieurs mains. L'empereur Henri IV en pourvut Rodolphe comte de Rheinfeld fon beau frere, qui ofa pren dre le titre d'empereur, & Henri donna le duché de Suabe à Frédéric comte de Hohenftauffen, & le maria avec fa fille nommée Agnès. De cette alliance vint Conrad, qui fut élu empereur à Coblentz & couronné à Aix-laChapelle, par le Cardinal Théodoric, légat du pape, le 22 mars 1138. Il eut deux fils de Gertrude, comteffe de Sultzbac, Henri qu'il avoit affecié à l'Empire, avant d'aller en Syrie, & qui mourut pendant fon abfence, & Frédéric que la pefte enleva durant le fiége de Rome, fous l'empereur Frédéric 1, fon coufin, qui fut fon fucceffeur. Ce dernier laiffa de Béatrix, fille de Renaud, comte de Bourgo gne, qu'il époufa en fecondes nôces, Henri VI qui, lui fuccéda à l'empire, Frédéric, duc de Suate, Othon comte de Bourgogne, Contard, qui fut duc de Suabe après la mort de Frédéric fon frere, & Philippe, duc de Toscane, qui élu empereur après la mort d'Hemi VI, ne laiffa que des filles. Frédéric, fecond fils d'Henri VI, parvint à l'empire après Othon IV, & eut d'Yoland de Brienne l'empereur Conrard III, qui laiffa d'Elizabeth, fille d'Othon, duc de Baviere, un fils unique nommé Conradin, qui voulant recouvrer le royaume de Sicile dont le pape Urbain IV avoit invefti Charles comte d'Anjou, frere de faint Louis, fut battu & fait prifonnier par ce prince, qui lui fit trancher la tête à Naples le 26 octobre en 1269. La maison de Suabe étant éteinte en lui, le duché de Suabe fut réuni à l'Empire. L'empereur Rodolphe en inveftit Rodolphe fon fils aîné en 1288, mais Jean fils unique de Rodolphe ayant alfaffiné l'empereur Albert I, fon oncle, fut privé de ce duché, & depuis ce tems, les archiducs d'Autriche ont pris feulement la qualité de princes de Suabe. D'Audifret, Géog. t. 3, p. 193.

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On divifoit ci-devant la Suabe eft plufieurs contrées, dont les noms ne font plus en ufage de forte qu'on la divife à préfent en SUABE AUTRICHIENNE & SUABE IMPERIALE; & pour plus grande clarté, je distinguerai les états féculiers, comme princes, comtes & villes, & les états eccléfiaftiques, comme évêques, prélats & ab bés qui y ont part.

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