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milièrement, Qualité, condition, naissance, mérite, ete. Il ne s'emploie guère alors que par dénigrement. Un homme de petite, de basse, de mince étoffe. Il ne doit pas faire de comparaison avec vous, il n'est pas de même étoffe. Ils ne valent pas mieux l'un que l'autre, ce sont gens de même étoffe. C'est un esprit d'assez grossière étoffe.

ÉTOFFES, au pluriel, en termes d'Imprimerie, se dit de Ce que l'imprimeur fait payer, à raison de tant pour cent, au delà des frais d'impression, afin de se couvrir des dépenses que nécessitent le matériel, la correction, l'éclairage, etc. Payer les étoffes. On m'a compté tant pour les étoffes.

ÉTOFFER. v. a. Mettre de l'étoffe, de la matière en quantité suffisante et de qualité convenable, à quelque ouvrage de manufacture. Ce chapelier n'a pas bien étoffé ce chapeau.

Il signifie aussi, Garnir de tout ce qui est nécessaire, soit pour la commodité, soit pour l'ornement, et se dit principalement, en parlant D'un carrosse, d'un lit, et de quelques autres meubles.

ÉTOFFÉ, ÉE. participe. Chapeau bien étoffé. Lit bien étoffé.

Fig. et fam., Un homme bien étoffé, Un homme bien vêtu, bien meublé, un homme qui a toutes ses aises et toutes ses commodités. On dit dans le même sens, Une maison bien étoffée.

ÉTOILE. s. f. Astre qui brille de sa lumière propre, et qui paraît toujours fixe au même point du ciel. Autrefois on donnait également le nom d'étoiles aux planètes; mais on les distinguait des étoiles proprement dites ou étoiles fixes par la dénomination d'étoiles errantes. Etoile de la première, de la seconde, de la troisième grandeur. Il parut cette année-là une nouvelle étoile. Le lever, le coucher d'une étoile. La scintillation des étoiles. La nuit est belle, on voit briller les étoiles. L'éclipse fut si grande, qu'on vit les étoiles en plein jour. Étoile polaire. Les étoiles sont divisées en groupes qu'on appelle Constellations.

Ces météores, appelés aussi Étoiles tomban-homme extraordinaire, soit en bien, soit
tes, que l'on voit courir dans l'air la nuit, en mal.
et s'éteindre incontinent J'ai vu tomber ÉTONNEMENT. s. m. Surprise causée
une étoile. Des étoiles qui filent.
par quelque chose d'extraordinaire, d'inat-
ÉTOILE, signifie figurément, Destinée, tendu. Causer, donner de l'étonnement. Jeter
influence prétendue des astres sur le tem-dans l'étonnement. Remplir d'étonnement.
pérament et sur la fortune des hommes. Donner des marques d'étonnement. Cela m'a
Etoile maligne, funeste. Étoile favorable, frappé d'étonnement. J'ai été saisi d'étonne-
bienfaisante, heureuse. Ce n'est pas son mé-ment. Je suis dans un grand étonnement. Je
rite qui le fait réussir, c'est son étoile. Son ne reviens point de mon étonnement. D'où
étoile est d'étre aimé des grands. Son étoile natt votre étonnement? L'étonnement était
pálit. Il y a de l'étoile dans cette affaire. peint sur tous les visages. Mon étonnement a
C'est un effet de son étoile. On ne peut cessé. Il est revenu de son étonnement. C'est
aller contre son étoile. Il est né sous une un de mes étonnements, qu'il ait pu réussir
par ce moyen-là. Au grand étonnement de
tout le monde.

bonne étoile.

ÉTOILE, se dit, en Pyrotechnie, d'Un petit artifice qui imite, dans les airs, l'éclat d'une étoile. Une bombe remplie d'étoiles.

Il se dit aussi de Certains ornements auxquels on suppose quelque ressemblance avec une étoile, et qui ont ordinairement cinq rayons. Une couronne d'étoiles. Peindre, sculpter, broder une étoile.

Il se dit quelquefois pour Admiration. Cette action fera l'étonnement des siècles futurs. La grandeur et la magnificence de ce palais me frappèrent d'étonnement. Étre ravi [d'étonnement.

Il signifie au figuré, Ébranlement. Depuis sa chute, il lui est resté un étonnement de cerveau. Ce sens est peu usité.

Il se dit, en termes d'Imprimerie, dans le même sens qu'Astérisque. On l'emploie ÉTONNER. v. a. Surprendre par quelque surtout pour désigner L'astérisque des- chose d'inopiné, d'extraordinaire. Cet ac tiné à remplacer chacune des syllabes ou cident imprévu, cette nouvelle, cette marche des lettres d'un mot qu'on ne veut pas des ennemis l'a fort étonné, l'a extrêmement écrire en entier. Voyez ASTÉRISQUE. étonné. Je crois que cela l'étonnerà. Cela est Fig. et fam., Monsieur trois étoiles, s'em-fait pour étonner. Les exploits de ce héros ploie pour désigner quelqu'un qu'on ne veut étonneront l'univers. Vous l'étonnerez bien pas nommer, ou qui n'est qu'un person- quand vous lui direz cela. Cet enfant étonne, nage imaginaire. En écrivant ou en impri- étonne tout le monde par son esprit, par la mant, Monsieur ou, M. ***. vivacité de ses reparties. Je suis étonné qu'il En Hist. nat., Étoile de mer. Voyez As-ne m'en ait rien dit. TÉRIE.

ÉTOILE, se dit, en termes de Manége, d'Une marque blanche sur le front d'un cheval dont le corps est d'une autre couleur.

Il signifie figurément, Ébranler, faire trembler par quelque grande, quelque violente commotion. Ce coup lui a étonné la téte

ÉTONNER, s'emploie aussi avec le pronom Il signifie encore, Le centre où se réu-personnel, et signifie, Être étonné, troublé, nissent plusieurs all es d'un parc, ou plu- effrayé. Il ne s'étonne de rien, il ne s'étonne sieurs routes d'une forêt. pas du bruit, pour le bruit. Dans ce sens, on dit proverbialement, Cet homme est bon cheval de trompette, il ne s'étonne pas du

Il se dit, en termes de Fortification, d'Un fortin à quatre, cinq ou six angles

saillants.

ÉTOILÉ, ÉE. adj. Semé d'étoiles. Le ciel
était fort étoilé, Fort serein. La voûte étoi-
lée, Le ciel. Voyez le participe d'ÉTOILER.
•ÉTOILER (S3). v. pron. Se fêler en forme
d'étoile. Prenez garde que vos bouteilles ne
s'étoilent. Dans les Monnaies, les flans s'é-
toilent, quand ils ne sont pas assez recuits.
ÉTOILÉ, ÉE. participe. Qui a une fêlure
en forme d'étoile. Bouteille, glace étoilée.
Carreau de vitre étoilé.

bruit.

Il signifie plus ordinairement, Trouver étrange, singulier, extraordinaire. Je m'étonne qu'il ne voie pas le danger où il est. J'en sais la raison, je ne m'en étonne plus. Ne vous étonnez pas s'il en use de la sorte. Je m'étonne de votre ami qui vous abandonne. Je m'étonne que vous n'ayez pas prévu cet accident. Je m'étonne de vos manières, de vos procédés.

ÉTONNÉ, ÉR participe. Paraitre étonné de quelque chose. dir étonné.

Étoiles doubles, multiples, Étoiles placées dans des directions visuelles si voisines, qu'elles paraissent ne former qu'un seul astre, quand on les observe avec de faibles instruments; tandis qu'elles se résolvent en un groupe de deux ou plusieurs astres, quand on les observe avec de bons télescopes. Les étoiles multiples d'un même groupe manifestent ordinairement des mouvements de circulation continus autour d'une ÉTOLE. s. f. Longue bande d'étoffe que les d'entre elles. Les étoiles doubles offrent prêtres portent au cou, lorsqu'ils remplissouvent des différences de couleur très-mar-sent certaines fonctions ecclésiastiques, et quées. qui pend des deux côtés par devant. Les L'étoile du berger, La planète de Vénus. extrémités de l'étole sont ornées de croix de On l'appelle aussi Étoile du matin, lors-galon ou de broderie, Broder une étole. Met-dernier point. qu'elle précède le lever du soleil; et Étoile du soir, lorsqu'elle paraît après le coucher de cet astre.

Prov., Loger, coucher à la belle étoile, Coucher dehors, en plein air.

Prov., Cet homme est étonné comme un fondeur de cloches, il est étonné comme s'il tombait des nues, comme si les cornes lai ve naient à la tête, Il est surpris, étonné au

ÉTOUFFADE. s. f. Voyez ESTOUPPADE. ÉTOUFFANT, ANTE. adj. Qui fait qu'on étouffe, qu'on respire difficilement. On ne l'emploie guère que dans ces locutions: Temps étouffant. "Chaleur étouffante.

tre l'étole. Óter l'étote. On n'administre point les sacrements sans l'étole. Les prétres faisant fonction de diacres portent l'étole en écharpe, ÉTONNAMMENT. adv. D'une manière étonnante. Cet enfant profite étonnamment. Fig. et fam., Faire voir à quelqu'un des ÉTONNANT, ANTE. adj. Qui étonne, ÉTOUFFEMENT. s. m. Difficulté de res étoiles en plein midi, Lui donner sur la tête qui surprend. Cela est fort étonnant. Voilà pirer. Elle a des vapeurs qui lui causent des ou dans le visage un coup qui lui cause un une nouvelle étonnante. Mémoire étonnante. étouffements. D'où vient cet étouffement? grand éblouissement. Cela signifie aussi, En Adresse étonnante. Érudition étonnante. Se- ÉTOUFFER. v. a. Suffoquer; faire perimposer, en faire aisément accroire à quel-crets étonnants. Il est étonnant qu'on se perdre la respiration, faire mourir, en privant qu'un. mette de si grandes libertés. d'air. Une esquinancie l'a étouffé. Il a été ÉTOILE, se dit encore abusivement de C'est un homme étonnant, se dit D'un étouffé d'un catarrhe. Cette nourrice en dor

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mant a étouffé son enfant. Hercule étouffa le redoutable Antée. On dit par exagération, dans le langage familier, Que la peste l'étouffe!

lumière d'une pièce, et qui sert d'amorce. ÉTOUPILLON. s. m. T. d'Artillerie. Petite mèche d'étoupe suivée qu'on introduit dans la lumière d'une pièce, pour préserver la charge de l'humidité.

Il est quelquefois neutre, et signifie, Avoir la respiration empêchée; ou Mourir ÉTOURDERIE. s. f. Action d'étourdi, ou faute d'air. Il n'y a point d'air dans cette Habitude de faire des actions d'étourdi. chambre, on y étouffe. Délacez cette femme, C'est une étourderie. Il fait toujours des étour elle étouffe. Il étouffa au milieu des plus hor-deries. Ce sont là de vos étourderies. On ne ribles convulsions. Nous pensâmes étouffer de saurait le corriger de son étourderie. Il est chaud. d'une étourderie inconcevable.

Fig. et fam., Étouffer de rire, Rire avec excès, jusqu'à perdre la respiration.

ÉTOUFFER, se dit également De ce qui dérobe aux plantes l'air nécessaire à leur végétation. Les mauvaises herbes étouffent le blé. Cet arbre étouffe les arbustes qui l'en

tourent.

Il signifie aussi, Éteindre, en interceptant l'air. Étouffer du charbon, de la braise. ÉTOUFFER, signifie figurément, Supprimer, cacher, surmonter. Etouffer les cris de quelqu'un. Táchez d'étouffer vos soupirs, vos plaintes, vos ressentiments. Je ne saurais étouffer ma douleur. Etouffer les remords de sa conscience. Étouffez ces soupçons, de pareils soupçons.

Étouffer des sons, Les rendre moins éclatants, les amortir. Il y a, dans les pianos, une pédale qui sert à étouffer les sons.

ÉTOURDI, IE. adj. Qui agit sans réflexion, sans considérer ce qu'il fait. C'est un jeune homme bien étourdi. Cette femme est fort étourdie.

Il se prend aussi substantivement. C'est un étourdi, un petit étourdi, un jeune étourdi, un grand étourdi, un franc étourdi. Il fait tout en étourdi. Vous êtes une étourdie. Tous ces gens-là sont des étourdis, ils ne savent ce qu'ils font.

Prov., Notre homme ne fut ni fou ni étourdi, Il sut prendre son parti sur-le-champ. Prov., Etre étourdi comme le premier coup de matines, comme un hanneton, Être fort étourdi.

À L'ÉTOURDIR. loc: adv. A la manière d'un étourdi, inconsidérément. Cette affaire est importante, il ne faut pas y aller à l'étourdie. Agir à l'étourdie.

ÉTOUFFER, signifie aussi, Détruire, dis- ÉTOURDIMENT. adv. À l'étourdie. Il siper, faire cesser. Etouffer les germes du fait toutes choses si étourdiment, que... Vous vice. Étouffer les talents. Etouffer une ré-avez agi bien étourdiment. Il a entrepris cette volte, une hérésie, une sédition, une guerre affaire fort étourdiment, Sans l'examiner, sans civile. Étouffer une erreur. prendre conseil.

Étouffer une affaire, étouffer une querelle, Empêcher qu'elle n'éclate, qu'elle n'ait des suites.

ÉTOUPFÉ, ÉE. participe.

Cris étouffés, Les cris sourds d'une personne dont la respiration est gênée. Rire étouffé, Celui qui échappe à une personne, malgré les efforts qu'elle fait pour ne point rire.

Dans l'Ancien Testament, Viandes étouffées, se dit de La chair des animaux qu'on avait tués sans verser leur sang.

ÉTOUFFOIR. s. m. Espèce de boite faite de métal, dont on se sert pour étouffer et éteindre des charbons.

ÉTOUFFOIR, se dit aussi de Petites pièces de drap qui servent, dans un piano, à étouffer les sons, et qui s'abaissent au moyen d'une pédale.

ÉTOUPE. s. f. La partie la plus grossière, le rebut de la filasse, soit de chanvre, soit de lin. Étoupe de chanvre. Étoupe de lin. Paquet d'étoupe. Fil d'étoupe. Toile d'étoupe. Boucher avec de l'étoupe.

Fig. et fam., Mettre le feu aux étoupes, Déterminer tout à coup quelque mouvement impétueux, comme la colère, un amour violent, etc. Quand les esprits sont aigris, il faut peu de chose pour mettre le feu aux étoupes. On dit dans un sens analogue que Le feu prend aux étoupes.

ÉTOUPER. v. a. Boucher avec de l'étoupe ou avec quelque autre chose semblable. Les conduits sont étoupés. Le vin s'enfuit, il faut étouper les fentes du tonneau. Étouper un bateau. Étouper des trous. S'étouper les oreilles. ÉTOUPE, R. participe.

ÉTOUPILLE. s. f. T. d'Artillerie. Petite mèche inflammable qu'on introduit dans la

de la douleur qu'on y a éprouvée. Sa goutte est passée, mais il a le pied encore tout étourdi, la main étourdie. Ce sens est peu usité.

Prov. et fig., Il est encore tout étourdi du bateau, se dit D'un homme qui n'est pas encore bien remis de quelque fâcheuse affaire, d'une maladie dont il vient de sortir, etc.

ÉTOURDISSANT, ANTE. adj. Qui étourdit. Un bruit étourdissant. Ces cloches sont étourdissantes.

ÉTOURDISSEMENT. s. m. Impression, ébranlement causé par quelque chose qui étourdit. Grand étourdissement. Causer de l'étourdissement. Il a des étourdissements. I lui a pris un étourdissement.

Il se dit, figurément, Du trouble que cause un malheur, une mauvaise nouvelle. Ils ne sont pas tout à fait revenus de leur étourdissement. Le premier étourdissement passé, on parvint à calmer sa douleur.

ÉTOURNEAU. s. m. Sorte d'oiseau de passage, dont le plumage noirâtre est marqué de petites taches grises. On l'appelle aussi Sansonnet. Les étourneaux ne vont que par bandes. Une bande d'étourneaux.

Fig. et fam., C'est un étourneau, se dit D'un jeune homme léger et inconsidéré. Vous êtes un étourneau, un plaisant étour

neau.

ÉTOURNEAU, se dit encore d'Un cheval qui a le poil gris-jaunâtre. En ce sens, il se prend aussi adjectivement. Un cheval étourneau.

ETR

ÉTOURDIR. v. a. Causer dans le cerveau un ébranlement qui trouble, qui suspend en quelque sorte la fonction des sens. Il lui ÉTRANGE. adj. des deux genres. Qui donna sur la tête un coup de bâton qui l'étour- n'est pas dans l'ordre, dans l'usage com dit. Le grand bruit du canon, des cloches, mun; qui est singulier, extraordinaire, indes tambours étourdit. Vous m'étourdissez concevable. Il y a des coutumes bien étranavec votre caquet. Il crie à pleine téte, il ges dans ce pays-là. Cela est étrange, il est nous étourdit. Le branle du bateau, du car-vraiment étrange que vous ne croyiez jamais rosse étourdit.

Fam., Étourdir les oreilles, Importuner, fatiguer par trop de paroles. Vous m'étourdissez les oreilles. Il m'a étourdi les oreilles de sa réclamation, de ses plaintes.

vos amis. Étrange aveuglement. Étrange affaire. Événement étrange. Chose étrange! Étrange situation. Étranges manières. Étrange façon de faire, d'agir. Je trouve bien étrange que vous avez fait cela. Étrange huÉTOURDIR, s'emploie aussi figurément, et meur. Étrange esprit. Voilà un homme étransignifie, Causer de l'étonnement, de l'em-ge. C'est une personne bien étrange. barras. Cette nouvelle, cette défaite, ce coup ÉTRANGEMENT. adv. D'une manière imprévu les a fort étourdis. Ils en sont tout étrange, contre l'ordre et l'usage communs, étourdis. extrêmement, excessivement. Il est étranLagement bizarre. Il l'a étrangement maltraité.

Fig. et fam., Étourdir la grosse faim, calmer en mangeant quelque peu.

Fig., Étourdir une douleur, en parlant D'une douleur physique, L'endormir, empêcher qu'elle ne soit aussi sensible. Ce remède ne guérit pas, il ne fait qu'étourdir la douleur. En parlant D'une douleur morale, Faire que l'esprit en soit moins occupé, en soit distrait. Il va à la promenade, il voit le monde pour étourdir så douleur.

S'étourdir sur quelque chose, Se distraire de quelque chose, s'empêcher d'y penser. Il s'est étourdi sur cette perte. Il s'étourdit sur le temps à venir. On dit dans le même sens, Chercher à s'étourdir, Chercher à étourdir sa douleur, à dissiper son chagrin, son inquiétude, etc.

ÉTOURDI, IR. participe. Il tomba tout étourdi du coup.

Il se dit quelquefois Des parties du corps où il ne reste plus qu'un léger ressentiment

ÉTRANGER, ÈRE. adj. Qui est d'une autre nation, qui appartient, qui a rapport à une autre nation. Coutumes, lois étrangères. Les gouvernements étrangers. La guerre civile et la guerre étrangère. Langue étran gère. Accent étranger. Plante étrangère. Climats, pays étrangers. Il a l'air étranger. Princes étrangers. Les puissances étrangères. Les ministres étrangers résidant à Paris. On dit de même : Les nations étrangères. Un peuple étranger.

Ministre des affaires étrangères, Ministre qui entretient les relations de l'État avec les gouvernements étrangers, et qu'on appelle aussi Ministre des relations extérieures. On dit dans un sens analogue, ministère, le département des affaires étran gères.

Le

Fig., Étre étranger dans son pays, Ne point en connaitre les usages, ou Ignorer ce qui

s'y passe, n'y prendre aucun intérêt. N'étre| étranger nulle part, Avoir ce qu'il faut pour ne se trouver embarrassé nulle part, où pour être bien vu, bien accueilli partout. Cet homme sait presque toutes les langues de l'Europe, il n'est étranger nulle part. Avec une telle célébrité, on n'est étranger nulle part. ÉTRANGER, signifie par extension, Qui ne se mêle point d'une chose, d'une affaire, qui n'y a point de part. Je suis tout à fait étranger à cela, à cette affaire, à cette intrigue. Il resta toujours étranger à ce qui se passait, aux mesures qui furent prises. Etre étranger à une science, à un art, etc., N'en avoir aucune notion, aucune connaissance. Les personnes les plus étrangères à la peinture sentent les beautés de ce tableau. Cet homme est absolument étranger à la musique, à la chimie, etc.

Il se prend quelquefois absolument, et désigne alors, Le pays étranger. Faire passer des marchandises à l'étranger. Les ouvrages français qui s'impriment à l'étranger. Passer à l'étranger, S'expatrier. On ne l'emploie guère que dans ces sortes de phrases.

ÉTRANGER. v. a. Chasser d'un lieu, faire éloigner d'un lieu, désaccoutumer d'y venir. Les rals, les moineaux ont étrangé les pigeons du colombier. Étranger le gibier d'un pays. Il a tant fait la chasse aux loups, qu'il les a étrangés de ce pays-là.

Il ne se dit en parlant Des personnes que dans le langage familier. Il a su étranger les importuns qui venaient chez lui. Cet aubergiste est si cher, qu'il a étrangé toutes ses pratiques.

Etre étranger à une compagnie, à une fa-sonnel. Le gibier s'est étrangé de cette plaine. mille, etc., N'en pas faire partie. Les per- Ce verbe a vieilli. sonnes étrangères à l'association, à la famille.

ÉTRANGÉ, ÉR. participe.
ÉTRANGETÉ. s. f. Caractère de ce qui
est étrange. L'étrangeté de sa conduite, de
son humeur, de ses manières, de son style.
ÉTRANGLEMENT. s. m. Action d'étran-

ÉTRANGER, se dit également De ce qui ne concerne point une personne, ou De l'art, de la science, etc., qu'elle ignore. Ces considérations me sont tout à fait étrangler, et plus ordinairement L'état de celui gères. La musique, la chimie lui est entièrement étrangère.

Ce corridor est bien étranglé. Cette allée de jardin est fort étranglée.

Habit étranglé, Habit trop étroit, qui n'a pas assez de tour.

ÉTRANGUILLON. s. m. Sorte de maladie qui est pour les chevaux ce que l'esquinancie est pour les hommes.

Poire d'étranguillon, Espèce de poire fort âpre.

ÉTRAPE. s. f. T. d'Agricult. Petite faucille qui sert à couper le chaume. ÉTRAPER. v. a. T. d'Agricult. Couper avec l'étrape. Étraper du chaume. ÉTRAPÉ, ÉE. participe. ÉTRAVE. s. f. T. de Marine. L'assemblage des pièces de bois courbes qui forment l'a vant, la proue d'un bâtiment. Le mát de beaupré s'appuie sur l'étrave. La longueur Il s'emploie aussi avec le pronom per-d'un navire se mesure de l'étrave à l'étambot. ÉTRE. Verbe que les grammairiens appellent Le verbe substantif. (Je suis, tu es, il est; nous sommes, vous êtes, ils sont. J'étais. Je fus. J'ai été. Je serai. Je serais. Sois, soyez. Que je sois, que tu sois, qu'il soit; que nous soyons, que vous soyez, qu'ils soient, Que je fusse. Que j'aie été. Que j'eusse été. Étant. Ayant été.) Će verbe signifie abqui est étranglé. Des indices d'étranglement. solument, Exister. Dieu dans l'Écriture Un os arrété dans la gorge lui a causé un sainte s'appelle Celui qui est. « Celui qui est étranglement qui a failli le faire périr. m'a envoyé, disait Moïse. Tous les hommes Il se dit aussi d'Un resserrement, d'un qui ont été, qui sont, ou qui seront. Vous rétrécissement, accidentel ou naturel, dans n'étiez pas encore au monde, ou simplement, quelque partie d'une chose plus ou moins Vous n'étiez pas encore, lorsque cet événe allongée. L'étranglement des vaisseaux génement arriva. Il n'est plus, Il est mort. la circulation du sang. L'étranglement d'une Il s'emploie aussi Lorsqu'on attribue à Il se dit aussi De ce qui n'est pas naturel hernie. Le corps de plusieurs insectes, tels que quelqu'un ou à quelque chose une qualité, ou propre à une personne, à une chose. l'araignée, la guépe, etc., est divisé en deux un état, une manière d'exister absolue ou Une femme qui emprunte des charmes étran-par un étranglement. La tige de cette plante relative. Il est le père de cet enfant. Être père. gers. Il se targue d'un mérite qui lui est étran- a plusieurs étranglements. Étre avocat, médecin, soldat, etc. Je ne veur ger. Une force étrangère met ces corps en mou- ÉTRANGLER. v. a. Faire perdre la res-pas être plus que je ne suis, que ce que je piration ou la vie, en pressant le gosier ou suis. Je suis l'homme dont on vous a parlé. en le bouchant. Les voleurs l'ont étranglé. Il sera mon héritier. Je fus son protecteur, Il le tenait à la gorge, et voulait l'étrangler. son ami. Dieu est éternel. Les hommes sont Une esquinancie l'a étranglé. Ce morceau l'a mortels. Cette proposition est vraie, est fausse. étranglé. Le col de sa chemise l'étrangle. On | Entre amis, tout doit être commun. Cet l'emploie avec le pronom personnel. Il s'est homme est sage, est grand, est vertueux, étranglé. Cet enfant s'étrangle à force de est fou, n'est pas savant. Étre Étre pauvre. crier. malade. Etre mort. Être bien. Être mal. Cela est bien. Son médecin dit qu'il est mieux. S'il est bien, qu'il s'y tienne. Être couché, debout, assis, etc.

Il se dit encore De ce qui n'a aucun rapport ou aucune conformité avec la chose dont il s'agit. Un fait étranger à la cause. Une dissertation étrangère au sujet. Avoir des habitudes étrangères à toute espèce d'intrigue.

vement.

Il se dit pareillement Des choses qui ne sont pas de même nature que le corps auquel elles sont unies, alliées. De l'argent combiné avec des substances, des matières étrangères.

En Chirur. et en Médec., Corps étranger, Toute chose qui se trouve contre nature dans le corps de l'homme ou de l'animal, soit qu'elle vienne de dehors, comme des morceaux de bois, de plomb, de linge, de drap, soit qu'elle y ait été engendrée ou formée. Il ne peut guérir tant que ce corps étranger n'aura pas été retiré de sa plaie. Les vers qui s'engendrent dans les abcès, le sable qui se forme dans les reins, les esquilles d'os, sont des corps étrangers. Les plaies se rouvrent quand il y est resté des corps étrangers.

ÉTRANGER, ERE, s'emploie souvent comme substantif, et se dit d'Une personne qui n'est pas du pays où elle se trouve. C'est un étranger. Il a épousé une étrangère. Accueillir les étrangers. Les étrangers sont bien reçus en France. Il ne faut repousser ni le pauvre ni l'étranger.

Il signifie aussi, Celui, celle qui n'est pas d'une famille, d'une compagnie, etc. Il a donné son bien à un étranger pour l'ôter à ses parents. Il repousse toute sa famille, et ne voit que des étrangers. Il ne faut pas communiquer les secrets de la compagnie à des étrangers. Nous voulons rester entre nous, ne laissez entrer aucun étranger.

Il signifie aussi figurément, Trop resserrer, ne pas donner la largeur, l'étendue nécessaire. Il ne fallait pas étrangler ainsi les manches de cette robe. Vous étranglez trop ce couloir.

Il se dit également en parlant Des endroits d'un discours où l'on ne s'est pas assez étendu. Vous avez bien étranglé cet endroit-là. On dit dans le même sens, Étrangler un ouvrage, étrangler un sujet, etc.

Prov., Il faut être tout un ou tout autre, Il faut avoir une conduite, une manière de penser décidée.

Prov., On ne peut pas être et avoir été, On ne peut pas être toujours jeune.

Cela est, cela n'est pas, Cela est vrai, cela n'est pas vrai. Cela sera, cela ne sera pas, Cela arrivera, cela n'arrivera pas.

Fig., Etrangler une affaire, La juger à la
hâte, sans l'avoir examinée.
Ainsi soit-il. Espèce de vœu par lequel
ÉTRANGLER, est quelquefois neutre. Se-on termine plusieurs prières religieuses. On
courez-moi, j'étrangle.
le dit quelquefois, dans le langage ordi-
naire, par manière de souhait.

Pop. et par exagérat., Étrangler de soif,
Avoir grand'soif.

ÉTRANGLÉ, ÉE. participe.

Soit, troisième personne du singulier du subjonctif, s'emploie souvent Pour mar quer adhésion, consentement. Eh bien, soil. Voyez Sorr, conjonction, à sa place al

Il se dit adjectivement De ce qui est acci-
dentellement ou naturellement resserré, ré-
tréci dans quelque partie de sa longueur.phabétique.
Intestin étranglé. Hernie étranglée. Le corps
de la guépe est étranglé vers le milieu. La
tige de celte plante est étranglée de distance
en distance.

Il se dit aussi De certaines choses qui
n'ont pas la largeur qu'elles doivent avoir.

Bien-être. Voyez cette expression à sa place alphabétique, dans la lettre B.

ETRE, dans l'acception qui précède, s'em ploie d'une façon particulière, avec l'adjec tif démonstratif Ce, pris pour Cela et se rapportant à une personne, à une chose,

Etre à jeun, se dit D'une personne qui n'a
pris aucun aliment dans la journée.
Etre à quelque chose, S'en occuper, ou
Y prêter attention. Il est tout à ce qu'il fait.
Vous n'êtes pas à ce que je vous dis. On dit
encore familièrement, Il est toujours à se
plaindre, ils sont toujours à se quereller, à
s'embrasser, etc., Il ne cesse de se plaindre,
ils ne cessent de se quereller, etc.

à une action déjà déterminée. Connaissez-faire quelque chose. Étre en tête-à-tête avec
vous un tel? c'est un très-honnéte homme, quelqu'un.
c'est un homme d'esprit. On approche : c'est
sans doute un tel, ce ne peut être que lui.
Ce sont les soldats. Qui est là ? est-ce vous ?
Quelle est cette maison? C'est la mienne.
Qu'est-ce? Ce n'est rien. Il est revenu : c'est
ce que je désirais. Entreprendre cela, c'est
folie, c'est étre fou, ce serait vouloir se per-
dre. Travaillez, c'est le moyen de réussir,
c'est ainsi que j'ai fait moi-même. C'est bien.
C'est mal. C'est bon. C'est juste. C'est vrai.
Il s'emploie aussi avec le même mot se
rapportant à une personne, à une chose, à
une action indiquée seulement dans la suite
de la phrase. C'est moi qui l'ai dit. C'est nous
qui l'avons fait. C'est nous, c'est eux ou ce
sont eux qu'il faut récompenser. Est-ce
vous, sera-ce vous qui le ferez? Aussi est-ce
vous que je préfère. C'est là ma maison.
Qu'est-ce-ci? Qu'est-ce-là ? C'est folie, c'est
étre fou que d'entreprendre cela. Voilà ce que
c'est que d'être favorisé. On dit de même:
C'est là qu'il demeure. C'est demain qu'il
part. C'est devant eux qu'il l'a déclaré. C'est
à vous que j'écris. C'est de lui que je parle.
Etc.

Il s'emploie d'une manière analogue avec le pronom II, c'est-à-dire, impersonnellement. S'il est ainsi. Je suis jeune, il est vrai. Il est bon de savoir à quoi s'en tenir. Il est vrai qu'on ne l'avait pas averti. Il est juste de dire que... Il m'est impossible de mieux faire.

Fam., Voilà ce que c'est, Voilà en quoi consiste la chose, voilà ce qu'on se propose, ce dont il s'agit. Cette phrase signifie quelquefois, La chose est faite maintenant comme il convient.

Il est, s'emploie souvent, dans le style soutenu ou poétique, pour Il y a. Il est des hommes que la résistance anime, il en est d'autres qu'elle décourage. Il est, près de ces lieux, une retraite ignorée.

Il est midi, une heure, deux heures, etc., L'heure actuelle est midi, une heure, etc. Quelle heure est-il? À l'heure qu'il est. On dit de même : Il est l'heure de partir. Il est temps de finir. Il est tard. Etc. On dit aussi, Il est jour, il est nuit, Il fait jour, il fait nuit.

Avec ellipse du pronom, N'était, n'eût été que je suis de vos amis, Si je n'étais de vos amis. Cette façon de parler est familière. ÊTRE, s'emploie très-souvent, avec les prépositions A, Dans, et En, lorsqu'on veut indiquer La relation au lieu, au temps, ou L'état, la disposition, le genre d'occupation, etc. Avec : Il est à Rome, à la maison, à l'armée. Cet évéque était au concile. Être au lit, à table. Être au monde. Nous sommes au mois de janvier, au commencement de l'année. Etre à l'abri. Étre à l'agonie. Être à la promenade. Être aux écoutes. -Avec Dans: Étre dans Paris, dans la maison, dans son lit, etc. Nous sommes dans la belle saison. Il est dans sa vingtième année. Etre dans les affaires. Etre dans la misère. Être dans la joie. Est-il toujours dans l'intention de partir? Avec En: Étre en prison. Etre en chambre garnie. L'armée était en campagne. Nous sommes en janvier. Nous étions en hiver, en été. Être en vie. Etre en guerre, en paix. Étre en bonne, en mauvaise santé. Etre en gaieté. Être en état de

|point de partir, sur son départ. Il était bien près d'y consentir. Je suis loin de vous en vouloir. Étre sous la surveillance, sous la dépendance de quelqu'un. Étre sous le joug. Ce malade est maintenant hors de danger.

Il s'emploie d'une manière analogue avec les adverbes de lieu. J'étais ici. J'étais là. Il était ailleurs. Être en haut, en bas. Étre dessus, dessous, dedans, dehors, etc.

Etre avec quelqu'un, Se trouver quelque part avec lui, ou Vivre habituellement avec lui. Vous étiez avec moi lorsqu'il me dit cela. Y a-t-il longtemps que vous n'êtes plus avec votre frère?

Fam., Vous n'y étes pas, se dit à une personne qui se méprend sur le mot d'une énigme, ou sur la véritable interprétation d'un discours, d'une action, etc., qu'on peut Etre bien avec quelqu'un, Être bien vu entendre diversement. Cela se dit égale- de quelqu'un, être dans ses bonnes grâces; ment à une personne qui ne saisit pas, quiet, dans le cas contraire, Étre mal avec ne touche pas le point d'une affaire, ou quelqu'un. qui ne s'y prend pas bien pour faire quelque chose. On dit dans le sens contraire, Vous y étes, j'y suis, etc.

Etre longtemps à un ouvrage, Mettre beau-
coup de temps à le faire. Il sera longtemps à
faire ce tableau.

Fam., Je suis, je serai à vous dans un
moment, Je vais me rendre auprès de vous,
ou Je vais faire ce que vous désirez.
Etre à plaindre, à blámer, etc., Etre digne
de compassion, de blâme.
Impersonnellement, l'est à croire, à pré-
sumer, à désirer que... On doit croire, pré-
sumer, désirer que...

Etre sans fortune, sans amis, sans ressource, etc., N'avoir point de fortune, d'amis, manquer de ressources, etc. On dit de même : Être sans connaissance, sans vie. Étre sans raison, sans pitié, sans orgueil, sans pudeur. Etc.

Cela n'est pas selon la raison, selon la loi, selon les convenances, etc., Cela n'est pas conforme à la raison, à la loi, etc. On dit quelquefois elliptiquement et familièrement, C'est selon, Cela dépend des circonstances. Partirez-vous bientốt? C'est selon.

ÉTRE, avec la préposition De, précède les mots qui indiquent le lieu d'origine: Il Cela est à faire, est à revoir, à recommen-est de Paris; ce vin est de Bourgogne ; cer, etc., On devra faire, on devra revoir, l'auteur d'une chose, d'un ouvrage : Ce tarecommencer cela. Cela est à vendre, à bleau est du Poussin; ces vers sont d'Holouer, etc., On veut vendre, on veut louer mère, de Virgile; la profession, la concela. On dit aussi, Cette marchandise est à dition: Il est d'Eglise, d'épée, de robe; — prendre ou à laisser. la qualité propre à un sujet : Il est d'un caractère difficile; elle est d'une grande gaieté; ce louis est de bon aloi; — la matière: Cette statue est de marbre; l'occupation : Je suis de service, de garde; il est de semaine; etc. Voyez Dɛ.

C'est-à-dire. Voyez le verbe DIRE.
Étre dans une affaire pour un quart, pour
un dixième, etc., Y avoir un intérêt d'un
quart, d'un dixième.

Il n'est pas en moi de faire telle chose, Il
n'est pas en mon pouvoir, ou il n'est pas
dans mon caractère de la faire.

ÊTRE, suivi de la préposition À, signifie souvent, Appartenir. Cette maison, cette terre est à un tel. Cet enfant est à moi. Ce valet est-il à vous ? La victoire est à nous.

C'est à vous de parler, C'est au juge à prononcer, etc., C'est à vous qu'il appartient de parler, C'est au juge qu'appartient le droit de prononcer. C'est à vous à parler, à jouer, etc., Voici votre tour de parler, de jouer.

Je suis tout à vous, entièrement à vous, Je suis dans la disposition de vous servir. Cette phrase s'emploie quelquefois en forme de compliment, å la fin d'une lettre familière.

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Je suis d'avis que... Mon opinion, mon avis est que... On dit aussi, Etre de l'avis, de l'opinion de quelqu'un, Partager son avis, son opinion. Nous sommes presque toujours du même avis.

Cela est bien de son caractère, cela est bien de lui, Cela est conforme à son caractère, à sa manière d'agir, de penser.

Il est du devoir d'un homme, il est d'un honnéte homme de faire cela, Ún honnête homme doit faire cela. Il est de la justice de faire telle chose, La justice oblige à faire telle chose. On dit de même, Čela est de toute justice, cela est de droit, cela est d'usage, cela est de bon goût, etc., Cela est conforme à la justice, au bon droit, à l'usage, au bon goût, etc.

Il n'est point à lui, il n'est plus à lui, se ÊTRE, suivi de la préposition De, signi dit D'un homme agité d'une violente pas- fie aussi, Être compris dans, faire partie sion. de. Cet effet est de là succession. Cela est de ÊTRE, s'emploie également avec la plu-mon lot. Cela n'est pas du compte. Il n'est part des autres prépositions de lieu, surtout pour indiquer, at propre, La situation relative, et au figuré, L'état, la condition, la disposition. Il est devant vous, derrière vous. Il est près, il est loin de nous. Il est sur la table, sous la table. Il est hors de la maison. Il est chez vous. Ce village est après, est avant tel autre, auprès de tel autre. Sa maison est contre l'église, est entre deux collines, est vis-à-vis de la mienne. Être sur le

pas des complices. Il sera de mes juges. !! est de telle assemblée. Il est de notre parti. Voulez-vous étre de la partie? Etre d'une noce. Étiez-vous de la fete? Cet animal est de telle classe, de tel ordre, de tel genre. On dit quelquefois de même, avec la préposition Dans, Etre dans telle classe, dans telle catégorie, etc.

Cela n'est pas du jeu, Cela n'est pas selon les règles du jeu, ne se pratique point à tel

Il a été aimé. Quand il sera aimé. Que je
fusse aimé. Etc.

jeu. On dit de même, figurément et fami-
lièrement, Cela n'en est pas, celui-là n'en
est pas, quand une personne fait ou dit Il sert également à former les temps
quelque chose qui ne doit pas se faire ou composés de quelques verbes neutres et
se dire, et à quoi on ne s'attend pas. Il ne ceux de tous les verbes qui s'emploient avec
s'agit que de jeux, les coups n'en sont pas. le pronom personnel. Il est passé. Il est
ÉTRE, avec la préposition De, signifie en- venu. Il est tombé. Il est descendu. Il s'est
core, Entrer en part, en société, s'intéres-dégagé. Il s'en est allé. Elle s'est blessée. Ils
ser. Il y a un grand marché à faire, vou-se sont embrassés. Elle s'est fait une robe.
lez-vous étre de moitié? Il n'est jamais de Ils se sont rendu mutuellement des services.
rien. Cet homme est de tout.
Il sert encore à conjuguer, dans quelques-
uns de leurs temps, les verbes actifs qu'on
emploie impersonnellement avec le pronom
réfléchi. Il s'est báti bien des maisons à Pa-
ris depuis trente ans. Il s'était commis un
grand crime en ce lieu-là. Il s'est tenu une

ÊTRE, précédé de la particule En, se dit
en parlant Du point où l'on est parvenu
dans un travail, dans une étude, de l'état
où est une affaire. Vous n'en étes que là de
votre ouvrage? J'en suis à la moitié, aux
trois quarts. Où cet écolier en est-il de son ru-assemblée. Etc.
diment? Il en est encore aux déclinaisons.
Où en est l'affaire ? Où en sommes nous à
cette heure? Voilà où nous en sommes. Où
en étes-vous de votre procès? J'en suis à faire

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Où en

sommes-nous? se dit quelquefois Par indignation, par forme de plainte, quand on voit quelque grand désordre.

Il ne sait où il en est, se dit D'un homme

troublé, embarrassé, qui ne sait ce qu'il fait, qui ne sait par où sortir l'affaire.

ÊTRE, précédé de la particule En, se dit encore, impersonnellement, Du résultat, des conséquences d'une chose. On l'a traité outrageusement, et il n'en a rien été. Quand il l'aurait maltraité, qu'en serait-il? il n'en serait rien. Il en sera ce qu'il plaira à Dieu. Il en sera de cette affaire ce qu'il plaira aux juges. On peut dire aussi sans la particule, Il sera de cette affaire, etc.

Ne croyez pas cette nouvelle, il n'en est rien, Elle est fausse.

En étre pour son argent, pour sa peine, se dit D'une personne qui a dépensé de l'argent, qui a pris de la peine inutilement, sans aucun avantage. Dans cette banqueroute, il en a été pour mille écus. Il en a été pour les frais, pour sa peine.

Fig., Étreindre les nœuds, les liens d'une amitié, d'une alliance, Les resserrer. ÉTREINT, EINTE. participe.

ÉTREINTE. s. f. Serrement, action par laquelle on étreint. Ce nœud s'est défait, parce que l'étreinte n'en était pas assez forte. Il se dit particulièrement de L'action de presser quelqu'un entre ses bras. De douces étreintes. Une étreinte amoureuse.

ÉTRENNE. s. f. Présent qu'on fait le premier jour de l'année. Je vous donne cela pour étrenne. Donner les étrennes. Recevoir des étrennes. Il a eu ses étrennes, de belles ctrennes. Il dépense tant en éirennes. Dans ce sens, on l'emploie ordinairement au pluriel.

Il signifie aussi, Le premier argent que les marchands reçoivent dans la journée, dans la semaine. Je n'ai rien vendu aujourd'hui, voilà mon étrenne. C'est son étrenne de cette semaine. Dieu vous donne bonne étrenne!

Il signifie encore, Le premier usage qu'on fait d'une chose. Ce linge, cette vaisselle n'a point encore servi, vous en aurez

ÊTRE. s. m. Ce qui est. Dieu est un étre
infini, incréé. L'Etre souverain. Le premier étre.
L'Étre des étres. Être réel. Être physique.
Être moral. Être intelligent. L'homme est un
étre fini. Les anges sont des étres purs et
incorporels. Un étre faible et timide. Tous
les êtres ont leurs lois. La chaîne des étres.
Il s'emploie quelquefois d'une façon par-l'étrenne.
ticulière pour désigner Une personne con-
tre laquelle on est indigné. Quel étre vil et
méprisable! Voilà un étre bien insupportable.
Etre de raison, par opposition à Étre
réel, se dit de Ce qui n'existe que dans l'es-
prit, dans l'imagination. Une montagne d'or,
un palais de diamant, sont des étres de rai-
son.

ÈTRE, signifie aussi, Existence. Dieu nous
a donné l'étre. Prendre, recevoir un nouvel
étre.

ETRES, au pluriel, signifie, Les diverses parties de la distribution d'une maison, c'est-à-dire, l'escalier, les corridors, les chambres, etc., et s'emploie surtout dans ces phrases: Il sait tous les étres de cette maison. Il connaît les étres.

ÊTRE. s. m. T. d'Administration forestière, qui s'emploie dans la locution, À blanc étre, A blanc estoc. Voyez ESTOC.

ÉTRÉCIR. v. a. Rendre étroit, rendre plus étroit. Étrécir un chemin, une rue. Il a fait étrécir son habit.

ÉTRENNER. v. a. Donner les étrennes. Il l'a étrenné d'une montre, d'un tableau.

Il signifie aussi, Être le premier qui achète à un marchand, qui donne à un pauvre. C'est moi qui vous ai étrenné. Étrennez-moi, je vous ferai bon marché. Bérie soit la main qui m'étrenne.

Il signifie encore, Faire usage d'une chose pour la première fois. Je ne me suis pas encore servi de cette voiture, vous l'étrennerez. Étrenner une robe, un bonnet.

Il est quelquefois neutre, et se dit en parlant Du premier argent qu'un marchand reçoit de sa marchandise dans la journée, dans la semaine. Je n'ai rien vendu aujourd'hui, je n'ai pas étrenné. Je souhaite que vous étrenniez.

ÉTRENNÉ, E. participe.

ÉTRÉSILLON. s. m. Il se dit de Pièces de bois qu'on place en travers dans les tranchées d'une fondation, dans les galeries d'une mine, etc., pour empêcher les terres de s'ébouler; ou dans un bâtiment, pour En termes de Manége, Étrécir un che-soutenir, pour étayer les murs qui déversent ou qu'on reprend sous œuvre. ÉTRÉSILLONNER. v. a. Soutenir, étayer avec un étrésillon, avec des étrésillons. ÉTRÉSILLONNÉ, ÉR. participe.

ÊTRE, précédé de la particule En, sert quelquefois à comparer, à marquer simi-val, Le ramener graduellement sur un litude, conformité. Il en est des peintres terrain moins étendu que celui qu'il parcomme des poëtes, ils peuvent recourir à la courait. fiction. Il en est de même de tout le reste.

ÊTRE, suivi de la préposition Pour, sert à marquer préférence ou prédilection. Je suis pour un tel. Je suis pour cette opinion. J'étais pour Ovide à quinze ans, je suis pour Horace à trente. Dieu est pour nous, Dieu nous protége.

Il sert aussi à marquer la destination, l'objet. Ces marchandises sont pour monsizur un tel. Cela n'est pas pour des gens tels que lui. Sa dernière pensée a été pour

vous.

ÊTRE, dans les temps où ce verbe prend l'auxiliaire Avoir, se dit quelquefois pour Aller; mais avec cette différence que, dans J'ai été à Rome, par exemple, J'ai été fait entendre qu'on y est allé et qu'on en est revenu; et que, dans Il est allé à Rome, le verbe Il est allé marque que celui dont on parle n'est pas encore de retour.

ÈTRE, s'emploie aussi comme auxiliaire pour former les verbes passifs. Je suis aimé.

ÉTRÉCIR, avec le pronom personnel, signifie, Devenir plus étroit. Cette toile s'étrécira au blanchissage. Le cuir s'étrécit à la pluie, au feu. Dans cet endroit, le lit de la rivière, le chemin va en s'étrécissant.

ÉTRIER. s. m. Espèce d'anneau de fer ou d'autre métal, qui pend à droite et à gauche par une courroie à une selle de cheval, et qui sert à appuyer les pieds du cavalier. Mettre, avoir le pied à l'étrier pour monter à cheval. Il est ferme sur ses étriers. Porter les étriers courts, longs. Accourcir,

ÉTRÉCI, IE. participe. ÉTRÉCISSEMENT. s. m. Action par laquelle on étrécit, ou État de ce qui est étréci. L'étrécissement du lit de la rivière ac-allonger les étriers d'un point, de deux célère le cours de l'eau.

ÉTREINDRE. v. a. (Il se conjugue comme Atteindre.) Serrer fortement en liant. Étreignez cette gerbe, ce fagot.

Il signifie aussi, Embrasser, presser entre ses bras. Il l'étreignit si fortement, qu'il lui fit perdre la respiration.

Prov. et fig., Qui trop embrasse, mal étreint, Qui entreprend trop de choses à la fois, ne réussit à rien.

Prov. et fig., Plus il gèle, plus il étreint, Plus il arrive de maux, plus il est difficile de les supporter.

points. Ces étriers sont-ils à votre point? Tenir l'étrier à quelqu'un lorsqu'il monte à cheval. Se lever sur les étriers.

Perdre les étriers, Retirer involontairement les pieds des étriers.

Le vin de l'étrier, Le vin que l'on boit au moment du départ. On dit dans le même sens, Le coup de l'étrier.

Le pied de l'étrier, Le pied gauche de devant du cheval, qu'on appelle aussi Le pied du montoir.

Par extension, Avoir le pied à l'étrier. Être au moment de partir.

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