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vu plusieurs livres arabes, de plus d'une demi-aune en carré, ayant des lettres longues de plus d'un doigt, & les lignes noires & dorées alternativement. La grille au travers de laquelle on voit le sépulcre, eft au bout du temple du côté de l'autel, & l'une des plus belles choses qu'on puisse voir dans la Perse. Elle est faite d'acier d'Inde poli & damasquiné, de la grosseur d'un bras, & travaillée si artistement que les jointures en sont comme imperceptibles. Aussi dilent-ils qu'elle est toute d'une pièce, que c'est un ouvrage de sept ans, au bout desquels Chodabende la fit transporter des Indes avec les portes de la mosquée jusqu'au lieu où on les voit aujourd'hui. Le bâtiment de la tour eft octogone. Cette tour est ceinte en haut d'une grande galerie, qui a huit petites tourelles, ausquelles on monte par autant de petits degrés. A l'entrée de la mosquée est une grande fontaine carrée, dont l'eau tire sa source de la montagne de Keider. Elle est accompagnée d'un très-beau jardin & d'une maison de plaisance. Il y a dans la même ville une autre mosquée atsez considérable, de la fondation de Schach Ismaël I. On y entre par une belle & grande porte, au-dessus de laquelle est une tour ronde. On y rencontre d'abord une belle pyramide, un peu gâtée par la pointe; elle est accompagnée de huit beaux piliers de marbre. Enfuite on entre dans la mosquée même qui est fort haute, & très-bien voutée, ayant un grand nombre de piliers qui soutiennent ses arcs-boutans, avec de très-belles galeries; & au milieu il y a une fort-belle chaire à prêcher. Elle est ausli accompagnée d'un très-beau jardin, au milieu duquel on voit une tour, dont la pointe finit en pyramide. Ces bâtimens qui subsistent prouvent que Paul Jove a eu raison de dire que Tamerlan, qui ravageoit tout ce qu'il rencontroit, avoit cependant du respect pour les choses que la superstition faisoit passer pour saintes. Auprès de cette mosquée on voit encore une autre fort grande porte de pierres de taille, entre deux piliers, de la hauteur de vingt toises. Elle semble antique, & avoir servi autrefois aux cérémonies de quelques triomphes. Il y a environ fix mille habitans dans la ville de Sultanie, que Tavernier dit être située à 76d 15' de longitude, & à 39a 40' de latitude. * Petit de la Croix, Histoire de Timur-Bec, 1.3,

C. 21.

La PLAINE DE SULTANIE est le canton de Perse le plus fertile & le plus rempli de villages, de terres labourées & de prairies.

1. SULTZ, petite ville ou bourg de France, dans la haute Alface, qui appartient à l'évêque de Strasbourg, & dépend de l'Ober-Mundath & de Ruffach. Elle est située dans un pays fort abondant. Les vins y font fort excellens. Le magistrat a cinq mille livres de revenu.

2. SULTZ, gros bourg d'Allemagne, dans la Suabe, avec un château, & le chef-lieu d'un comté de ce même nom, en latin Sultium. Ce comté confine avec les cantons de Zurich, de Schaffhouse, le landgraviat de Stulingen & la Forêt Noire. Le pays en est beau & divisé en quatre bailliages. On l'a appellé Sultzim Schwartzwald, pour le diftinguer des autres. La maison de Sultz Aeurissoit dans la Suabe dès le dixiéme siécle. Le comte de Sultz est juge héréditaire de la chambre impériale de Rotweil. * D'Audifret, Geogr. t. 3.

1. SULTZBACH, principauté de l'Allemagne, aux confins du haut Palatinat, vers la Franconie. C'étoit une feigneurie considérable qui appartenoit à la branche de Neaubourg; Philippe-Louis, duc de Neubourg, la donna, en mourant, à Auguste son second fils, qui fut fort inquiété par Wolfgang Guillaume, son frere aîné, qui s'étant fait catholique, voulut abolir la religion protestante des terres d'Auguste, qui en faisoit profession. Il prenoit le prétexte d'y exercer les droits de souveraineté, qu'il prétendoit avec quelque fondement lui avoir été réservés; ce qui donna lieu après la mort d'Auguste, arrivée en 1632, aux griefs que ses enfans présenterent à la diete en 1641. Il laissa d'Hedwige, fille de Jean-Adolphe, duc de Holstein, Chrittian-Auguste, Philippe, Anne Sophie, mariée avec Joachim - Ernest, comte d'Oetingen, morte le 25 mai 1675, & Augufte-Sophie, mariée avec Wenceslas, prince de Lobkowitz , morte le 29 avril 1682. ChristianAuguste jouit de la supériorité territoriale sans opposition de la part du duc de Neubourg; c'est ce qui l'obligea de présenter plusieurs mémoires à l'empereur, pour avoir voix & féance dans le collége des princes. I! obtint un decret fa

vorable de la commission impériale, le 29 septembre 1663, qui fut communiqué au directoire de Mayence; mais les états de l'Empire n'ont pris aucune résolution làdessus. Ce prince se fit catholique en 1655. * D'Audifret, Geogr. t. 3, p. 171.

2. SULTZBACH, petite ville d'Allemagne, dans la principauté de même nom. Elle est fort jolie, & a un bon château pour sa défense.

3. SULTZBACH, fontaine d'eau minérale, en France, & dans la haute Alface, proche Munster. Ses eaux font en réputation contre la paralysie, les foiblesses de nerf & la gravelle.

SULTZBURG, ville d'Allemagne, dans le Brisgaw, & de la dépendance des marquis de Bade Dourlach. Le marquis Ernest y fit bâtir un magnifique palais, sur les ruines d'un monastère, & il y a établi le lieu de sa résidence. Le terroir de Sultzburg produit du vin excellent, & furtout du rouge, que les Allemans égalent à la Malvoisie. * Davity, Marquisat de Bade.

SULTFEELD, ville d'Allemagne, au cercle de Franconie, dans l'évêché de Wurtzbourg, sur le Mein, à la droite de cette riviere, un peu au-dessous de Kitzing. C'est Corneille qui donne à Sultfeed le titre de ville. Jaillot n'en fait qu'un village.

SULULITTANUS, siége épiscopal d'Afrique, selon la conférence de Carthage, où Reftitutianus est qualifié episcopus plebis Sululitana. On trouve aussi dans la même conférence Hilarus episcopus Sullitanus. Aucun de ces siéges n'est marqué dans la notice des évêchés d'Afrique, à moins qu'on ne dise SULULITIANUS & CULULITANUS sont le même siége; mais, comme le remarque Dupin, il eft plus probable que le fiége CULULITANUS est celui que la conférence de Carthage appelle CULITANUS.

SUMA, lieu fortifié, dans la Perse, selon Zofime, 1.3, 6. 30. Ce licu devoit être quelque part au voisinage du Tigre. Ptolomée, 1.5, 6.18, le marque dans la Mésopotamie, & le place dans les terres. Au lieu de Suma, Ammien Marcellin, 1. 25, c. 6, écrit Sumere.

SUMAREIN ou SUMEREIN, selon Corneille, Dit. & SAMORIEN (elon de l'Isle, Atlas, ville de Hongrie, au comté de Comore, dans la grande isle de Schut ou Schit. Cette petite ville se trouve sur la route de Comore à Neustad. Elle est entourée de murailles. Quelques géographes la prennent pour l'ancienne Crumerum, & d'autres pour le lieu qu'on appelloit ad Muros.

SUMATIA, ville du Péloponnése dans l'Arcadie. Pausanias, 1.8,0.36, nous apprend que cette ville étoit ruinée de son tems, & qu'elle avoit été située au midi de Lycoa, autre ville ruinée. Etienne le géographe qui fait nention de cette ville, dit qu'elle avoit pris le nom de Sumateus, l'un des fils de Lycaon. Il ajoute qu'on écrivoit auffi quelquefois Sumetia au lieu de Sumaria.

SUMATRA, ifle de l'Océan Indien, à l'occident de la presqu'isle de Malaca, & de l'isle de Borneo, mais bien plus près de la presqu'ifle que de l'ifle, & à l'occident septentrional del'isle de Java, dont elle est séparée par le détroit de la Sonde, comme le détroit de Malaca la sépare de la presqu'ifle de ce nom. L'isle de Sumatra eft plus grande que l'Angleterre & l'Ecosse jointes ensemble; elle s'étend depuis la pointe d'Achem, qui est par les cinq degrés & demi nord, jusqu'au détroit de la Sonde par les cinq degrés & demi sud, qui font onze degrés; l'ifle gisant sud-est & nord-ouest, ce seroit environ trois cents lieues françoises qu'elle auroit de longueur: elle est quel. que peu plus large du côté du sud que du côté du nord, & peut avoir l'un portant l'autre foixante-dix lieues de large. Dans le pays il y a des montagnes très-hautes, & proche de la mer, pour la plus grande partie; l'isse est basse. Il y a de beaux pâturages & de bonnes terres pour femer le ris & autres fruits. Plusieurs belles rivieres l'arrosent; quelques-unes font grandes, comme celle de Cinquel, Barros, Daya, Achem, Pedir, Jambi, Andripoura ou Indrapour, outre plusieurs moyennes & petites, & une infinité de ruisseaux; ce qui rend la terre humide, & en quelques lieux marécageuse & couverte de grands arbres, qui ne perdent jamais leur verdure. Outre qu'elle est fort sujette aux pluies, la ligne équinoxiale la coupe par le milieu: cela fait que l'air y est mal fain pour les étrangers, principalement aux endroits qui sont proche de la ligne, comme Ticou, Paffaman, & autres lieux circonvoisins ; les habitans d'Achen même appréhendent d'y demeurer, furtout durant le fort des pluies, qui commencent au mois de juin, & finissent en octobre; pendant ce tems les vents d'ouest regnent en cette côte avec violence, & l'on ya tantôt des pluies, tantôt des tempêtes, tantôt des calmes, qui viennent tout à coup. Pendant ces calmes l'air n'étant pas agité, la terre étant abreuvée des pluies journalieres, le soleil attire des vapeurs très-puantes, qui causent les fiévres pestilentielles, qui emportent en deux ou trois jours; ou laiffent des enflures comme des hydropisies, qui sont

me est au bout le plus septentrional de Sumatra. Il est palla blement peuplé. La ville capitale, qui a le même nom, est bâtie à la maniere des Indes, & située le long d'une agréable riviere, dans une plaine, à une lieue & demie de la mer. L'air y paroît meilleur & plus temperé qu'au côté méridional de l'ifle. On parle la langue malaie dans toute l'ifle, & la plupart des habitans ont depuis peu embrassé le mahométisme. Auparavant ils étoient idolâtres, & il y en a en. core vers le milieu du pays. En général ils font noirs, de la taille des Javanois: ils sont malins, hardis, fiers, orgueil

difficiles à déraciner, & caufent de grandes douleurs. Ce-leux, rusés, trompeurs, perfides, traîtres,cruels, & ne

pendant il y a peu de pays plus agréables que cette ifle, dont les côtes offrent à la vue des plaines couvertes d'orangers, de cocotiers, autres arbres fruitiers, avec quantité de ruisseaux qui les arrosent; des collines ornées de charmans bocages, des forêts toujours verdoyantes, des villages & des habitans où brillent toutes les beautés champêtres, & où tout représente un des plus beaux climats du monde. * De l'ifle, Atlas.

L'ifle de Sumatra est bien peuplée; mais elle l'est extraordinairement dans sa partie septentrionale, qui fournit abondamment à ses habitans toutes les choses nécessaires pour la vie, pour le vêtement, & pour les richesses telles qu'ils les souhaitent. Il y a des montagnes chargées d'arbres, & très-hautes, où l'on trouve des mines d'argent, d'or, d'étaim, de fer, de cuivre, d'un autre métal, & de soufre. Les terres ne produisent ni froment, ni seigle, mais du ris & de l'orge, du miel, de la cire, du sucre, du gingembre, une grande diversité de fruits, sur-tout du poivre, dont on charge tous les ans un grand nombre de vailseaux. On y voit, des éléphans, des cerfs, des tigres, des rinoceros, des sangliers, des chevres, des porcs-épics, des ferpens, des finges. Dans les rivieres on voit des crocodiles qu'on nomme caymans: dans les prairies, des bufles, des bœufs, des chevaux. Les paysans élevent des poules, des canards & d'autres volailles : il y a quantité de bon posson de mer & de riviere. L'ifle est divisée en plusieurs royaumes, dont le plus puissant est celui d'Achin, ou Achem, duquel dépendent les villes & royaumes de Pedir, Pacem, Daia, Barros, Passaman, Ticou, Priaman, Padang, & encore les royaumes de Queda & de Pera, au-delà de l'eau. Pour le côté méridional, qui contient Sillebar, Dampin, Lampon, Palimbam, Jambi, & d'autres places, il dépend en partie du royaume de Bantam, & en partie du mataram de Java, sous la protection duquel quelques-unes de ces villes se sont mises; de forte qu'il y a beaucoup de petits rois qui relevent d'Achin, ou de Java. Parmi les principales villes, & les plus marchandes, on compte Pedir, qui est à neuf ou dix lieues à l'est d'Achin. On lui a donné le nom du royaume même. Elle obéit au roi d'Achin. Il y a une montagne entre ces deux villes. Pulo Wai, qui est devant Achin & cette montagne, lui fournissent quantité de soufre. Les campagnes de Pedir produisent abondance de ris & de fruits. Après Pedir on trouve Pacem, Dely, Aru, Camper, Andragiri, Jambi, & Palimbaın, qui font à l'est le long de la côte interne de Sumatra. Les trois derniers sont les plus confidérables. On y fait beaucoup de commerce, & les Européens y chargent quantité de poivre. On en recueille extrêmement à Andripoure ou Indrapour, & en quelques autres places situées le long d'une riviere. Il y en a d'autres qui fournissent beaucoup de benjoin, de camfre, & même de l'or, ainsi que Padang, qui est situé sur une belle riviere, où l'on voit souvent un grand nombre de bâtimens indiens, & où les autres vaisseaux peuvent aussi entrer. Sillebar, qui est sur la côte occidentale, par les 4d de latitude sud, releve du royaume de Bantan. Elle est située le long d'un golfe, fur une riviere fort large, & entourée de montagnes, & d'autres terres incultes. Mais il y croît aussi beaucoup de poivre, de même qu'à Manicabo, où il y a une fabrique de cristes ou poignards de Java, qui font fort bien travaillés. Priaman ett paflablement peuplé, & l'on n'y manque pas de vivres. Elle fournit encore beaucoup de poivre, aufli bien que Ticou, qui n'est qu'à très peu de minutes de la ligne par le nord, & qui eft fort mal bâtie. Elle dépend d'Achin, de même que Paffaman, qui est à quelques lieues au nord de Ticou au pied d'une haute montagne. Barros est aussi sur la côte occidentale de Sumatra, une lieue dans les terres, sur une grosse riviere, entre Pasaman & Achin. Elle fournit du poivre, du camfre, & du benjoin. Ensuite on trouve Sinckel, Labo, & Daia, qui dépendent encore d'Achin. Ce royau

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tiennent compte ni de leurs promesses ni même de leurs fermens. Ils haïffent les étrangers, sur-tout les chrétiens. Ils respectent leur roi par un esprit de servitude & d'esclavage, par une crainte servile, bien plus que par amour. Il les traite en effet fi durement que pour des causes très-légeres, il leur fait couper les pieds & les mains. Les affaires capitales ne sont pas traitées avec moins d'inhumanité: il fait toujours punir de mort, & d'un genre de mort très-cruel. Ils font vêtus d'étoffes légeres, faites des soies du pays; ou les étrangers y en portent. Ils se servent particulierement de toiles de coton; mais ils ne se donnent pas beaucoup de peine pour les façons de leurs habits. La plupart des hom mes & des femmes n'ont ni chausses ni souliers. Il y a même beaucoup de gens considérables, & des Orancaies, qui n'en portent point. Ils n'ont presque tous qu'un morceau de toile ou d'étoffe, tourné autour d'eux, depuis la ceinture jusques vers le bas, & ils font tout nuds depuis la ceinture jusqu'en haut. Il n'y a que ceux qui veulent passer pour magnifiques, lesquels mettent une légere cabaye, qui est un habillement particulier qui approche de ceux des Maures, & qui est d'étoffe de foie, ou de toile de coton, & ils ont un autre morceau de toile, qui leur fait un tour ou deux autour de la tête. Leurs édifices, pagodes & maisons, font élevés sur des piliers de bois, & bâris de légers matériaux, à la maniere des Maures. Ils épousent autant de femmes qu'il leur plaît; mais il y en a toujours une qui est au-dessus des autres. On voit rarement une femme de considération dans les rues. Les vivres ordinaires sont, du ris, du poisson, des noix de cocos, des herbages; & ils ne font pas beaucoup d'extraordinaire dans leur ménage, ni dans leurs festins. Ils font propres par-tout, & ne cherchent point de ragouts. Cependant avec des mets d'eux-mêmes peu délicats, & que le peu d'aprêt qu'ils y font, à la mode des Indiens ne rend pas beaucoup meilleurs, ils se réjouissent ensemble, & se trouvent aussi contents que ceux qui vivent dans les délices de la bonne chere. On trouve parmi ces infulaires d'assez bons ouvriers tant pour la construction des navires, des galeres, des fustes, &c. que pour celle des édifices. Il y en a qui travaillent fort bien les poignards, les couteaux, les javelines, & les allagaies. Il y en a qui fondent du ca. non, des vaisseaux de cuivre, &c. Le long de la côte de cette fameuse isle, en courant du nord-ouest au fud-est, on voit plusieurs autres ifles, grandes & petites, dont il y en a qui ont plus de vingt lieues de tour, qui sont peuplées, en quelques endroits, étant presque toutes couvertes d'arbres. La plupart sont à la distance de dix ou douze lieues de la côte de Sumatra, & quelques-unes plus loin. A commencer par le nord, on trouve l'isle de Coco, l'ifle de Porcas, Pulo Babi, Pulo Nias; puis d'autres encore, toutes à venir du nord, jusques sous la ligne équinoxiale: au sud on voit Pulo-Minton, la Bonne Fortune, qui est la plus grande de toutes, l'ifle de Nassau, puis quelques autres, & enfin Eegano, ou l'isle Trompeuse, & la petite Fortune. Toutes celles-ci ne sont qu'à quelques lieues de la côte verdoiante de Sumatra, & elles y fervent à rompre l'impétuosité des vagues de l'Océan, qui brise horriblement le long de cetre côte, & qui la rendroit presqu'inaccessible, si la fureur des ondes n'étoit arrêtée par toutes ces petites isles. Le royaume du Péra, ou Pérach, est sous la domination du roi d'Achin. La ville du même nom & la riviere sont par les quatre dégrés trente minutes, dans les pays Malais. Il fournit quantité d'étaim, dont la plus grande partie se trouve dans les sables, & au fond des rivieres. On l'aflemble, & en le purifiant on le rend fort beau. On peut bien inférer delà qu'il y a des mines d'étaim. On y voit de hautes montagnes, des bois fort épais, & des déserts affreux, où il y a des rinoceros, des éléphans sauvages, des bufles, des tigres, des crocodiles, & des ferpens. Plus au nord, par les fix dégrés & demi, est le royaume de Queda, qui, aufli-bien que celui

ont

de Pérach, a été autrefois florissant par le commerce. Mais les guerres, qu'il a eu à foutenir contre les rois d'Achin, lui été préjudiciables, & enfin il a été conquis par ce prince. Les terres de ces deux royaumes seroient assez fertiles; mais il y a beaucoup de bois, de montagnes, de marais, où les habitans craignent de s'exposer aux bêtes féroces, & autres dangers. Ceux qui auroient quelque envie de s'adonner à Pagriculture, n'ofent l'entreprendre, & par cette raison il y a de très-belles campagnes qui demeurent incultes. Cependant on y recueille de bon poivre, pour lequel les marchands donnent des toiles de Coromandel & du ris. On s'y contente, de même que dans la plupart des pays des Indes orientales, de très-peu de chose pour la vie, & pour le vêtement. L'ifle de Dingding, qui gît à plus de trente lieues de Malaca, au nord ouest, est déserte. On y voit des montagnes, de bois épais, & des lieux sauvages. Les côtes sont bordées en plusieurs endroits de rochers, dont il y en a qui s'avancent & pendent sur l'eau, étant tout couverts d'herbes, de halliers, & même de très-grands arbres, de forte qu'il n'y a pas moyen de marcher sur le bord de la mer. On voit le long du rivage une roche auffi grofle qu'une maison, qui est toute crense. On y entre par un côté & on en fort par l'autre. Le dedans eft comme un antre fort grand; mais divisé par la nature même, conime en de petites chambres. Il tombe en divers endroits de l'isle des eaux des montagnes, qui s'assemblant dans les vallées, y forment des ruiffeaux & des petites rivieres, qui vont se rendre dans la mer. Ces eaux font claires, & très-bonnes à boire. On tient qu'elles font meilleures dans cette ifle, & dans celle d'Amboine, que dans tous les autres endroits des Indes.

SUMMAYA, ville d'Espagne, dans le Guipuscoa. Elle est nommée autrement Villagrana de Sumaya, & Jaillot, Atlas, écrit CUMAYA. Cette petite ville, située à l'embouchure d'une petite riviere, entre Deva & Gueraria, obtint du roi de Castille en 1348, le droit de la ville de Saint-Sébastien, où les appellations vont, & delà à la

cour.

SUMBI, (province de) dans le royaume de Dongo, ou d'Angolle, dans l'Ethiopie occidentale. Elle est située par les onze dégrés de latitude méridionale. Ses peuples sont grands & extrêmement forts. Ils ont les mêmes coutures & la même religion que les Chissames. Ils portent des colliers de petits ossemens d'animaux, & d'autres bagatelles, qu'ils achetent cherement des ministres de leurs idoles, & les confervent avec une scrupuleuse superstition. On ne les distingue des Chissames, que par leurs ornemens de tête, qui font composés de petites cornes, de plumes & de morceaux d'écorce d'arbre ajustés avec art. La plus grande partie de cette province est en prairies naturelles, qui nourriroient des beftiaux de toute espece, qui enrichiroient les peuples, s'ils étoient plus attachés au travail, & moins exposés aux ravages des bêtes sauvages, qui désolent impunément tout le pays, parce qu'on ne prend pas la peine de leur donner la chasse. Les rivieres de Nice, de Caïba, de Catacombolé, & quelques autres moins considérables, traversent le pays, & l'arrosent suffisamment pour le rendre fertile. Il y a quelques isles, vers l'embouchure de cette derniere riviere, qui font parfaitement bien peuplées & cultivées: on y éleve même beaucoup de gros bétail, parce qu'elles ne font pas si exposées aux ravages des animaux carnaciers. * Labat, Relation de l'Ethiopie occid. t. 1, p. 65, & fuiv.

SUMENE, petite ville de France, dans le bas Languedoc, recette d'Alais.

SUMERE. Voyez SUMA.

SUMETIA. Voyez SUMATIA.

1. SUMING, ville de la Chine, dans la province de Quangli, au département de Suming, neuvième métropole de la province. Elle est de 12d 14 plus occidentale que Pekin, sous les 22d 57' de latitute septentrionale. Certe ville est munie d'une forteresse. Elle sert, à ce qu'on dit, de résidence aux rois de Gannang, ou de Tungking, depuis qu'ils ont secoué le joug des Tartares. * Atlas Sinenfis.

2. SUMING, ville de la Chine, dans la province de Quangsi, où elle a le rang de neuvième métropole de la province. Elle est de 12d 7 plus occidentale que Pekin, fous les 23d 8' de latitude septentrionale. * Atlas Sinensis.

SUMISCAHAC OU SIM-SCASAC, bourg de l'Arabie déserte, aux confins de la Syrie, environ à cinquante lieues de la ville d'Anna, vers le couchant, & à quatrevingt-dix de Jérusalem, du côté de l'orient. Quelques-uns prennent ce bourg pour Saba, ville ancienne de cette même Arabie, & prétendent que cette Saba étoit la patrie des Mages qui vinrent adorer Notre Seigneur en Béthléém.

SUMMÆ-ALPES. Voyez ALPES.

SUMMARA, ville de l'Ethiopie, sous l'Egypte. Pline, 1.6, c. 30, la compte au nombre des villes situées sur les bords du Nil.

SUMMASENTA, riviere de l'Amérique septentrionale. Elle a son embouchure sur la côte de la baye de Campêche. On la trouve à l'est du lac des marées, lorsqu'on entre à Port-Royal. Elle est petite, mais néanmoins assez grande, pour donner entrée aux pirogues. Elle se décharge du côté du sud, vers le milieu de ce lac. Il y avoit autrefois un village indien, appellé Summasenta, tout proche de l'embouchure de cette riviere, & une grande ville indienne nommée Chucquebul. Le pays, qui est autour de cette même riviere, est fertile en bois de teinture. Il y a delà quatre ou cinq lieues jusqu'à l'isle d'un buisson, & le rivage s'étend vers l'oueft. * Dampier, Suplém. de Voyage, 2 part.

C. 2.

SUMMENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. Dans la conférence de Carthage, Silvanus eft qualifié episcopus Summenfis. * Harduin. Collect. conc. t. 1, p. 1077.

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SUMMULENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense, selon la notice des évêchés de cette province, qui fournit Quod vult Deus episcopus Summulenfis. SUMMUM-LACI. Voyez SUMMUS LACUS. SUMMURANUM, nom latin de Castrovillare, licu d'Italie, à quelques milles au midi du bourg de Morano, selon Celsus Cittadinus, cité par Ortelius. Il n'assure cependant point la chose; car il ajoute que si ce n'est pas le nem de Castrovillaro, c'est du moins celui du bourg de Mo

rano.

SUMMUS-LACUS, ou, comme écrit l'itinéraire d'Antonin, Summo-Laco, bourgade d'Italie, dans le pays des Euganei. L'itinéraire d'Antonin la place sur la route de Brigantia à Milan, en prenant par le lac Larius, & il la marque entre Murus & Comum, à vingt milles de la premiere de ces places, & à quinze milles de la seconde. Dans les actes du martyre de S. Fidéle & de ses compagnons, cette bourgade est nommée Vicus Summolacanus, comme le remarque L. Hosten. Peut-être y doit-on rapporter aussi l'inscription que nous a conservée Th. Reinefius, ex Clas. 8, 55, & dans laquelle on lit ces mots : CIVIS SUMMOLOCENENSIS, auquel cas ce dernier mot feroit corrompu. Cette bourgade conserve encore aujourd'hui son ancien nom un peu corrompu, car on l'appelle Sammolico; mais si elle a été autrefois très-considérable, elle a beaucoup perdu de son ancien luftre, par la chute d'une montagne voisine, qui l'a tellement ruinée, qu'à peine en voit-on quelques vestiges à fix milles de Chiaven. ne. Ce lieu avoit pris fon nom de sa situation sur la rive de la partie septentrionale du lac Larius, à laquelle on donnoit anciennement le nom de Lacus Summus, par opposition à la partie méridionale, qu'on appelloit Lacus inferior. * Cluver. Ital. ant. 1. 1, 6. 15.

SUMMUS-PENINUS OU SUMMUM-PENINUM, lieu des Alpes Pennines, marqué dans l'itinéraire d'Antonin, sur la route de Milan à Mayence, en prenant par les Alpes Pennines. Ce lieu se trouve entre Augusta Pratoria & Octodurum, à vingt-cinq milles de chacune de ces places. Il avoit été ainsi nommé, à cause de sa situation fur le haut de la montagne, où l'on adoroit anciennement le dieu Peninus, dont parle Tite-Live, 1. 21, 0.38., & dont il est fait mention dans une ancienne inscription rapportée par Gudius, p. 54, no. 6.

LUCIUS LUCILLUS DEO PENINO ΟΡΓΙΜΟ MAXIMO DONUM DEDIT.

Cette montagne s'appelle présentement le Grand S. Bernard. 1. SUMMUS-PYRENÆUS, lieu que l'itinéraire d'Antonin place sur une des routes de la Gaule en, Espagne, fur celle de Narbonne à Tarragone. Ce lieu est marqué entre ad Centuriones & Junicaria, à seize milles du premier de ces lieux, & à quinze milles du second. Il avoit pris son nom de sa situation au sommet des Pyrénées, & aux confins de la Gaule & de l'Espagne. Ce lieu est appellé aujourd'hui Porr par les François, & Puerto par les Espagnols, & il fait encore la séparation de l'Ampourdan d'avec le Roussillon. * Marca Hispan. 1. 1, p. 51.

1. SUMMUS

2. SUMMUS-PYRENÆUS. L'itinéraire d'Antonin marque ce lieu sur la route de Saragosse à Beneharnum, entre Ebellinum & Forum - Ligneum, à ving-quatre-milles du premier de ces lieux, & à cinq milles du second. Il y avoit trois routes pour passer de la Gaule en Espagne. Celle dont il est ici question, étoit la route du milieu, & le Summus Pyrenaus, dont il s'agit, s'y trouvoit au sommet des Pyrénées. C'est ce que nous appellons aujourd'hui port ou puerto de sainte Christine, entre Jacca en Espagne, & Oleron sur les terres de France. * Marca Hispan. 1. 1, p. 51.

3. SUMMUS-PYRENÆUS, lieu marqué dans l'itinéraire d'Antonin, sur la route d'Espagne en Aquitaine, & plus précisément sur celle d'Afturica à Bordeaux. Il s'y trouve entre Turifssa & Imus-Pyrenaus, à dix-huit milles du premier de ces lieux, & à cinq milles du second. Cette partie, la plus élevée de la voie militaire, répond aujourd'hui, felon de Marca, au lieu que nous appellons Burguete, qui se trouve effectivement à cinq milles au-dessus de S. Jean pié de Port, qui est l'Imus Pyrenaus du même itinéraire. Marca Hispan. l. 1, p. 69.

SUMOTRIGES. Voyez MUROTRIGES.

SUMUCIS, ville de l'Afrique propre, Ptolomée, 1. 4, c. 3, qui la compte au nombre des villes situées entre les deux Syrtes, la place dans les terres.

SUMUNTORIUM. Voyez RIPA-PRIMA.

1. SUNA, ville d'Italie, l'une de celles où les Aborigénes avoient eu des établissemens, & qui subsistoient du tems de Denis d'Halicarnasse, l. 1, c. 6. Cet ancien historien la met à quarante stades de Vesbola. Il ajoute que c'étoit une belle ville, remarquable principalement par un ancien temple de Mars. Sylburge croit que c'est la ville Suana de Ptolomée.

2. SUNA ou SOUNA, ifle de la mer d'Ecofle, & la premiere des Orcades. Elle est placée au milieu du détroit, à dix milles de la pointe du Dungisbyhead. Son terroir produit de l'orge, de l'avoine, des pâturages, & l'on y trouve quelques carrieres de fort bonnes ardoises; mais cette isle est petite, & ne peut contenir qu'une famille ou deux. On y prend divers poissons, dont les intestins, & fur-tout le foie, servent à faire une huile qu'on brule la nuit à la lampe. La même chose se pratique dans toutes les Orcades. C'est à l'orient de cette isle que la mer tournoye d'une fi grande force, qu'elle fait périr tous les vaisseaux, qui s'y trouvent engagés. Les habitans de Catness & des Orcades ont coutume, lorsqu'ils passent par là, de jetter un tonneau vuide, ou quelques bottes de paille à l'entrée du tourbillon: par ce moyen la fureur des vagues s'appaise, la mer devient calme, & l'on peut paffer en sureté. Cependant les choses qu'on a jettées, sont portées à un mille par deslous l'eau, & ne reparoissent que bien loin delà sur le détroit. * Délices de la Grande Bret. p. 1409.

SUNAM OU SUNEM, ville de la tribu d'issachar. Les Philistins se camperent à Sunam dans le grand champ, & le roi Sail se campa à Gelboé. Eusébe met le lieu de Sunam ou Sulem, à cinq milles du Thabor, vers le midi. Ailleurs il dit qu'il y a un lieu nommé Sanim, dans l'Acrabaténe, aux environs de Sébaste ou Samarie.* Josué, 19, 18. 1 Reg. 28,4.

SUNAMITE, fille ou femme native de Sunam. On donne ce nom à Abisay, épouse de David, & qu'il prit dans sa vieillesse, afin qu'elle l'échauffât. On le donne aussi à l'hôtesse d'Elisée, qui avoit accoutumé de recevoir ce prophéte, lorsqu'il passoit par Sunam. Enfin on le donne à l'épouse du cantique des cantiques, à cause de la mauvaise leçon qui porte Sunamitis, au lieu de Sulamitis, qui devroit faire allusion au nom de Salomon, & fignifier épouse de Salomon. * 3 Reg. 1, 2, 15, 11, 17 & 21, 22. 4 Reg. 4, 12 & 25, 36. Cant. 6, 12 & 7, 1.

SUNAN, ville de la Chine, dans la province de Quie

cheu, où elle a le rang de troisiéme métropole de la province. Elle est 10d 20' plus occidentale que Pekin, sous les 27d 59' de latitude septentrionale. Cette ville a fous sa jurisdiction deux cités & cinq forts. Elle est ceinte de plusieurs montagnes : celle de Vanxing, qui est taillée de tous côtés au niveau & en ligne perpendiculaire, la couvre au midi; celle de Lungmuen au couchant, & puis aux autres côtés elle a celle de Tanien & autres, qui servent de retraites à quelques colonies barbares, inconnues aux Chinois. * Atlas Sinenfis, Amb. des Hollandois, p. 276.

SUND, célébre détroit d'Europe, dans les états de Danemarck; il est entre les isles de Schonen & de Seeland, & large de deux petites lieues de France. Ceux du pays l'appellent Die-Sund ou Ore-Sund. C'est la clef de la mer Baltique, Elfeneur, place de Danemarck, défendue par la forteresse de Cronemburg est sur le bord du Sund, & garde l'entrée & le passage de ce détroit. De l'autre côté est le château d'Elfimbourg, dans la province de Schonen, qui appartient à la Suéde. Maty, dans son dictionnaire, donne à ce détroit seize lieues de longueur, & cinq de largeur, & dit qu'il se retrecit fi fort vis-à-vis de la forteresle de Cronembourg, qu'il n'a pas au-delà d'une lieue de large, de forte que les gros vaisseaux n'y peuvent passer que sous le canon de la forteresse. C'est ce qui a donné lieu aux Danois d'y établir un péage, qui est un des bons revenus du roi de Danemarck. Ce prince a défendu aux Pilotes de passer par le grand & petit Belt, qui sont deux autres passages, par où l'on peut entrer dans la mer Baltique, mais bien moins commodes que le Sund. Le traité de paix, conclu en 1658 avec les Suédois, les a exemptés de ce péage pour leurs marchan

dises.

SUNDERBOURG, ville du royaume de Danemarck, dans l'isle d'Alsen, avec un château : elle est située sur le détroit nommé Sunderburger Sund, à trois milles d'Apenrade & de Flensbourg à l'orient, à neuf de Husum, à fix de Sleswick du côté du nord, à sept d'Hadersleben, & à deux de Nordbourg. Cette ville a donné son nom à la branche des ducs de Sunderbourg, de la maison des rois de Danemarck, qui la possédoient avec le château & ses dépendances: savoir la partie méridionale de l'isle d'Alsen ; mais le duc Christian Adolphe la vendit au roi de Danemarck, qui en est aujourd'hui le maître. Le détroit de SunderburgerSund sépare le duché de Sleswick de l'isle d'Alsen, & il est fort resserré près de la ville de Sunderbourg, de laquelle il prend son nom, & qui est sur la côte orientale de cette isle. Ce détroit n'a guères qu'une lieue d'étendue du septentrion au midi.

SUNDERHAUSEN, ville d'Allemagne, dans la Thuringe, sur la Wipper, avec un beau château accompagné de magnifiques jardins, où réside un prince qui est de la branche aînée d'une ancienne maison de l'Empire, & dont la seconde branche est appellée Rudolftat.

SUNDERLAND, bourg d'Angleterre, dans la province de Durhan, à l'embouchure de la Wére. Ce bourg, qui est considérable, a droit de marché, & il s'y fait entre autres un riche trafic de charbon de terre. Il se trouve environné de la mer, & comme séparé de la terre, quand la marée est haute. De là lui est venu le nom de Sunderland. Les comtes de ce nom font de la maison des Spencers. * Délices de la Grande Bretagne, p. 252. Etat présent de la Gr. Bretagne, t. 1, p. 61.

SUNDEWIT, pays du Jutland, qu'on met dans la principauté de Lugsbourg. Il appartient aux ducs du Sleswick & du Holstein Sonderbourg. A l'orient & au septentrion il est borné par le détroit qui sépare l'isle d'Alsen de la terre ferme; au midi il å le golfe de Flensbourg; à l'occident il a en partie le même golfe, & le territoire de Lundhofftharde. 11 y en a qui prétendent que le nom de Sundewit veut dire Wites ou Jutes méridionaux; d'autres veulent que ce mot fignifie situé près de l'eau qui regarde le midi. Le territoire de ce pays est à peu près de la même qualité que celui de l'isle d'Alsen. Il y a fix paroisles qui ont différens villages & plusieurs hameaux, qui dépendent de leur jurisdiction ecclefiastique.

SUNDGOW, SUNGGOW OU SUNTGAW, pays d'Allemagne, en Alface, avec laquelle il confine du côté du nord, en latin Suntgovia, Santgavia, & Comitatus Ferretanus. Il a au couchant le comté de Montbeliard, au midi l'évêché de Bâle & le mont Jura, & au levant le canton de Bâle & le Rhin. Il comprend le comté de Pfirt, appellé Tome V.

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communément comté de Ferrette, & la ville impériale de Mulhausen, celle de Befford & la forteresse d'Huningue. Ce pays est peuplé de vignes de tous côtés, & particulierement fur le mont de Rang. Il produit aussi du froment en fort grande quantité; de forte qu'on en transporte en Suisse, en Lorraine & ailleurs. Les marchands de Coire & de Lombardie y en viennent acheter lorsqu'ils en manquent. Le Sundgow avoit autrefois une étendue considérable, & dans ce tems-là Bâle étoit sa capitale. C'étoit un fief de l'évêché de ce nom, qu'Albert, duc d'Autriche, acquit avec le consentement du pape, en épousant Jeanne, fille d'Ulric, dernier comte de Ferrette. L'évêque de Bâle prétendoit que la souveraineté de ce pays n'avoit pû être cédée à la France à fon préjudice par les traités de Westphalie. Les prétentions qu'il y avoit l'obligerent de présenter un mémoire à la diete. de Ratufbonne, afin qu'elle connut fes raifons; mais les états de l'Empire n'y eurent aucun égard, ce qui fait voir qu'ils ne doutoient point qu'on n'eût cédé à la France la souveraineté de l'Alface. Le roi donna le comté de Ferrette en engagement au marquis de Suze. Le Cardinal Mazarin l'acquit ensuite, & l'a laille au duc Mazarin qui le poffede. Voyez SUNTGAW. * D'Audifret, Géogr. anc. & mod.

SUNDI ou SUNDO: (le duché de) c'est la troisiéme province du royaume de Congo, dans l'Ethiopie occidentale. U commence à treize lienes ou environ au nordest de Saint-Salvador, capitale de tout l'état. Le Zaire le borne du côté du nord, de maniere pourtant que les ducs de Sundi ont des domaines, & fe rendent maîtres peu à pen des terres & des peuples qui font de l'autre côté de la riviere: il y a même long-tems qu'ils les auroient entierement fubjugués, si la difficulté de les aller forcer dans leurs montagnes ne les aidoit puissamment à conferver leur liberté. Ce font des peuples féroces, d'une bravoure extraordinaire, qui ne pavent jamais les tributs qui leur font imposés, que quand les ducs les vont chercher en perfonne les armes à la main. * Labat, Relation de l'Ethiopie occid. t. 1, p. 31.

Le gouvernement de Sundi appartient de droit au prince présomptif héritier de la couronne.

Cette province a pour frontieres, du côté du sud-est, le duché de Batta & le marquisat de Pango; au nord-est le royaume de Macoco, & fes rochers de crystal, au pied desquels la riviere de Bancaor se perd dans le Zaire.

La Bouza ou capitale de la province, qui porte aussi le nom de Sundı, est éloignée de fix lieues de la grande cascade du Zaire.

La province est partagée en plusieurs gouvernemens particuliers, dont la plupart, étant éloignés de la capitale, & dans des endroits environnés de montagnes d'un accès très difficile, n'obéiffent que quand ils le veulent à leur fouverain; ils ont toujours les armes à la main, & tiennent route la province, & souvent le royaume entier, dans le trouble & dans l'agitation. Cela est cause que la foi y fait peu de progrès.

Le terrein de cette province est arrosé d'un si grand nombre de rivieres, qu'il ne faut pas s'étonner s'il est des plus fertiles: il ne lui manque que d'être cultivé.

Ses montagnes renferment quantité de mines des métaux les plus précieux. Les raisons que nous avons rapportées ci-devant, obligent les souverains de les tenir fermées. On ne travaille que celles de fer, pour fabriquer des armes & des inftrumens pour l'agriculture.

Les montagnes, qui font au nord du Zaire, près de la grande cascade, renferment des mines de cuivre d'un jaune éclatant. Elles font ouvertes, l'on y travaille, & c'est où les peuples de Loando en viennent acheter.

SUNDIVA, ifle d'Asie, dans les Indes, & de la dépendance du royaume d'Aracan. Elle est à fix lieues de la terre ferme de Bengala, & fituée vis-à-vis du port de Siripur. Son tour eft de trente heues, & il s'y fait une grande quantité de fel, dont tout le pays de Bengala se fournit; de forte que plus de deux cents vaisseaux y viennent chaque année, & apportent plusieurs marchandises pour échange de ce fel. Cene ifle est si forte naturellement, qu'il est presque impoflible d'y aborder sans le consentement des habitans, ce qui fit prendre la résolution aux Portugais de s'y retirer & de s'y fortifier, afin d'avoir une retraite assurée, & qui devoit leur faciliter les moyens d'entreprendre, avec leurs flottes, fur les villes & les forts qui font le long de la

côte de Bengala, de Pégu, de Mataran & d'autres provinces, parce qu'ils font ordinairement plus forts que les princes de ces contrées. Cette ifle appartenoit de droit à un des rois de Bengala, nommé Cadaray; mais le grand Mogol s'en étoit emparé par force depuis long-tems. Les Portugais la prirent en 1602, & lorsqu'ils en furent maîtres, Cadaray leur céda fon droit; mais un peu après ceux du pays l'affiégerent, & furent défaits par les Portugais, qui en demeurerent poslesseurs. Le roi d'Aracan, piqué au vif de ce qu'ils s'étoient saisis de cette ifle, fans qu'il y eut consenti, & craignant d'ailleurs qu'ils n'y devintsent trop puisfans, résolut de les en chaffer; mais il fut contraint d'abandonner ce projet, & fit la paix avec eux. Toutefois les Portugais se virent forcés l'année suivante de quitter cette ifle, & se retirerent dans les pays de Siripur, de Bacala & de Candecan. * Davyti, royaume d'Aracan.

SUNDSWALD, ville de Suede, capitale de la Mede'padie, sur le golfe de Bothnie, avec un bon port. C'est un e ville nouvellement bâtie, & dont les habitans s'occupent beaucoup à la fabrique des armes. * Zeyler, Suec. Descript.

SUNGEN, ville de la Chine, dans la province de Quangsi, où elle a le rang de premiere ville militaire de la province. Elle est de 10d 25 plus occidentale que Pekin, sous les 24d s' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

SUNGFAN, forteresse de la Chine, dans la province de Suchuen, au département d'lungning, premiere forteresse de la province. Elle est de 134 25' plus occidentale que Pekin, sous les 334 2' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

SUNGKIANG, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, où elle a le rang de quatriéme métropole. Elle est de 4d 30' plus orientale que Pekin, sous les 31d 10' de latitude septentrionale. Elle fut nommée Sungkiang, pour honorer la lignée d'Ivena. Elle n'est pas éloignée de la mer, & les navires peuvent y aborder de tous côtés, particulierement du côté du Japon. Cette ville est célébre par fes bâtimens, par le commerce des toiles de coton, & par un fameux docteur Chinois, qui, après avoir pris connoissance de l'evangile, l'a annoncé à une infinité de peuples avec beaucoup de fermeté & de constance. Il s'appelloit Paul. La ville de Sungkiang est défendue par un bon chếreau & une forte garnison, afin d'empêcher les invasions de l'ennemi du côté de la mer. On compte trois villes dans le département de cette métropole ; savoir,

Sungkiang, Xanghai, Cingpu.

* Atlas Sinenfis. Ambassade des Hollandois, p. 159. SUNGGUEI, forteresse de la Chine, dans la province de Suchuen, au département d'lungning, premiere forteresse de la province. Elle est de 15ds' plus occidentale que Pekin, sous les 27d 30' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

1. SUNGKI, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Kingcheu, fixieme métropole de la province. Elle est de 5d 59' plus occidentale que Pekin, sous les 30t 40' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

2. SUNGKI, ville de la Chine, dans la province de Fokien, au département de Kienning, quatriéme métropole de la province. Elle est de 1a 32' plus occidentale que Pekin, sous les 26d 55' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

SUNGYANG, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Chucheu, septiéme métropole de la province. Elle est de 2d 30' plus orientale que Pekin, sous les 28d 6' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

SUNI. Voyez ZANI.

SUNICI, peuples de la Germanie, en-deçà du Rhin. La plupart des géographes conviennent que ces peuples, dont le nom commence à n'être connu que depuis le tems d'Auguste, faifoient partie des Suéves, qui furent transférés au-deça du Rhin, & qu'ils habitoient les Ubiens & les Tungres. Spener, Notit. Gem.1.6, c.s, se joint au sentiment commun, & dit que les Suéves, dont les Sunici faifoient partie, étoient ceux auxquels on avoit donné le nom de Catti. Aujourd'hui quelques géographes prétendent

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