Images de page
PDF
ePub

Offa & Polybe, Excerpt. Legat, 69, dit que Perfée avoit fon camp près de cette ville.

SYCUSSA, isle que Pline, l. 5, c. 31, place quelque part au voisinage de l'lonie.

SYDEMA. Voyez SIDENA. I.

1. SYDERIS, fleuve, qui, felon Pline, 1.6, 6. 16, devoit avoir fon embouchure dans la mer Caspienne; car il dit que c'est à l'embouchure de ce fleuve que cette mer commençoit à s'appeller mer d'Hyrcanie.

2. SYDERIS ou SIDERIS. Voyez SIDEN, SYDONAIIA, monaftere grec, en Afie, dans la Paleftine, environ à quatre lieues de Damas, au nord-eft, & au bout d'une grande allée. En y allant de Damas, on voit une montagne, où l'on dit que Cain & Abel offrirent leurs facrifices, & que le premier y tua fon frere, Le couvent de Sydonaiia eft fur un rocher fort élevé, dans lequel on a taillé des dégrés, fans quoi il feroit inacceffible. Ce rocher eft environné par le haut d'une forte muraille, qui enferme le couvent. Le bâtiment eft fort peu de chofe, & ce lieu n'a rien autre chofe qui foit digne de remarque que le bon vin qu'on y recueille. Il fut fondé & renté par l'empereur Juftinien; & il eft aujourd'hui dans la poffeffion de vingt religieux Grecs, & de quarante religieufes. Il y a fur ce rocher, & dans un petit espace aux environs, feize

églifes ou oratoires, fous divers titres de faints. * Voyage d'Alep à Jerufalem, 1697.

SYDOPTA, ville de l'Ethiopie, fous l'Egypte, felon Pline, 4.6, c. 29.

SYDRA. Voyez SYEDRA.

SYDRACI, peuples de l'Inde : fi nous en croyons Pline, l. 12, c. 6, le pays de ces peuples fut de ce côté-là le terme des expéditions d'Alexandre. Dans un autre endroit le même Pline, l. 6, c. 23, écrit Syndraci, au lieu de Sydraci.

SYDRI, peuples d'Afie: Ptolomée, l. 6, c. 20, les place dans l'Arachofie.

SYDRUS, ville de l'Inde, en-deçà du Gange: Prolomée, 4. 7, c. 1, la marque fur le bord du fleuve Indus, entre Parabali & Epitaufa.

SYDWAL, village de la Suiffe, dans le Thourthal. Il n'eft remarquable que par l'abbaye du nouveau S. Jean, qui y a été transférée du vieux S. Jean. * Etat de la Suisse, t. 3, p. 317.

SYEBI. Voyez SUEBI.

SYEDRA, ville de la Cilicie, felon Ptolomée, l. 5, c., & Etienne le géographe. Strabon nomme cette ville Sydra, & la place au voifinage de Coracefium. Le manuscrit de la bibliotheque palatine, au lieu de Syedra lit Sysdra: ce pourroit bien être une faute.

Cette ville étoit épiscopale. Caius, fon évêque, affifta au concile de Chalcedoine l'an 451.

SYENE, ville d'Egypte, fur le Nil, aux confins de l'Ethiopie. Pline, l. 2, c. 73, dit qu'elle est à cinq mille ftades d'Alexandrie; & Strabon, l. 2, p. 114, avoit dit la même chose avant lui. Cette ville étoit directement fous le tropique du cancer, c'eft-à-dire, à 23d 30' de latitude feptentrionale; car, felon Paufanias, l. 8, c. 38, durant le tems que le foleil étoit dans le figne du cancer, il n'y avoit à Syene, ni arbres, ni animaux qui fiffent de l'ombre. Strabon ajoute qu'il y avoit à Syene un puits qui marquoit le folftice d'été, parce que quand le foleil étoit dans le figne du cancer, on ne voyoit à midi aucune ombre dans ce puits; & que dans ce même tems les cadrans folaires étoient auffi fans ombre. Pline & Eufthate, ad Dyonis, V. 223, répetent la même chofe ; & c'eft ce qui a fait dire à Lucain, l. 2, v. 587.

..... Umbras nusquam flectente Syene. Pline, l. 5, c. 9, dans un autre endroit, dit que Syene commence à être de la domination de l'Egypte, & qu'on donne le nom de Syene à une péninfule de mille pas de circuit, dans laquelle il y avoit un camp romain du côté de l'Arabie, c'est-à-dire, qu'il y avoit à Syene une garnifon romaine, que la notice des dignités de l'Empire, fait dépendante du duc de la Thébaïde, & qu'elle appelle Milites Miliarenfes Syene. Dès le tems de Strabon, l. 17, p. 797, on y voyoit trois cohortes romaines. C'eft à Syene que Juvenal fut relégué, fous le prétexte honorable de la milice, & il y mourut. Ce fut là le fruit qu'il retira de fes

fatyres. Euftathe nous apprend que cette ville étoit nommée Siris par les Ethiopiens, que de fon tems elle étoit entierement ruinée, & qu'il n'en reftoit plus que le nom.

Le marbre nommé fyenités, & que quelques-uns appellent aufli fignites, à cause qu'il eft tacheté de points de différentes couleurs, fe tiroit des montagnes voifines de cette ville. Comme il eft très-dur, les Egyptiens s'en fervoient pour éternifer la mémoire des grands hommes, dont ils marquoient les actions par des caractères gravés fur des aiguilles ou des pyramides de ce marbre. Ils en ornoient leurs tombeaux. C'eft celui que nous appellons granit.

SYENNA. Joseph, Ant. 1, 1, c. 17, nomme ainfi un des trois puits qu'Ifaac creufa à Gerara, & que des pasteurs du voifinage l'obligerent d'abandonner; ce qui occafionna le nom de Syenna, qui veut dire inimitié. Arnaud d'Andilly, dans la traduction de Jofeph, rend Syenna par Sithnath.

1. SYESSA. Etienne le géographe met dans la Lycie une petite cabane de ce nom.

2. SYESSA, ville d'Italie, dans la Tyrrhénie, felon le même Etienne : Ortélius foupçonne que ce mot pourroit être corrompu de Sueffa.

SYFREA. Voyez SIPHRIS.

Ion Pline, 4. 6, 6. 28, qui dit

SYGAROS, ifle fur la côte de l'Arabie heureufe, felon Pline, l. 6, c. 28, qui dit que les chiens ne peuvent y entrer, & que ceux que l'on y expofe fur le rivage y meurent. Le pere Hardouin remarque qu'un des manuscrits de la bibliotheque du roi de France, lit Sygaros, & que l'autre porte Stagnos. Comme il paroît que cette ifle étoit vers le fond du golfe arabique, il n'y a pas moyen d'adopter le fentiment de ceux qui voudroient lite Syagros pour Sygaros. Le promontoire Syagros étoit trop loin delà.

SYGOSTELOS. Voyez SINGUS.

SYIA, petite ville de l'ifle de Créte. Etienne le géographe en fait le port de la ville Elyrus.

SYIS, ville d'Egypte, felon Etienne le géographe, qui

cite Hécatée.

SYLA. Voyez SILA.

SYLÆUM. Voyez SILÆUM.

SYLÆUS, ville de l'Afie mineure, dans la Pamphylie, felon Conftantin Porphyrogénére, cité par Ortélius. Il est fait mention de cette ville dans les decrets des pontifes orientaux. Cédrène qui écrit Silai, en fait un fiége épiscopal, fous le patriarchat de Conftantinople. Curopalate, de la traduction de Gabius, varie encore pour l'ortographe; car il lit Sylai. Comme il ajoute que cette ville fe nomme auffi Perge, on voit qu'il eft queftion de la métropole de Perge. Voyez PERGE & SYLIUM.

SYLAX. Euftathe, cité par Ortélius, dit que l'on donna autrefois ce nom au fleuve du Tigre.

SYLCI. Voyez SULCITANI.

SYLEUS. Hérodote, 1.7, appelle ainfi un champ de la Macédoine, fitué aux confins de la Thrace.

SYLGA, fiége épiscopal, dont il eft parlé dans le concile d'Ephèfe. Sylburge le prend pour celui de Selga. *Ortelius, Thefaur.

SYLINA, ifle fituée au-delà de la Grande Bretagne, felon Sulpice Sévére, cité par Ortélius. Il y en a qui croyent que par Sylina, Sulpice Sévére entend les ifles Sorlingues ou celles de Sylley; & Cambden entr'autres eft de ce fen

timent.

SYLINGI ou SIRILIGI, felon Moralès, qui cite Ifidore: ces peuples barbares étoient voifins des Wandales, avec lesquels ils étoient fans doute paffés en Espagne. Moralès foupçonne que ces peuples pouvoient tirer leur nom du fleuve Sily en Scytie. Ortélius remarque cependant qu'on lit Silingi dans Ifidore, & non Sylingi. Lorsque les Wandales pafferent en Afrique, dit Mariana, de reb. Hisp. 1.5, les Silinges demeurerent en Espagne, principalement dans cette partie de la Bétique, où eft la ville de Séville; & comme ils avoient été partie foumis aux Wandales, partie mêlé avec eux, ils furent regardés comme le même peuple; ce qui fait qu'on donna le nom de Vandalofie à la Bétique, ou du mois à une grande partie de cette con

[merged small][merged small][ocr errors]

dans la Phrygie. Etienne le géographe dit que quelques uns la mettent dans la Pamphylie. Il y a apparence que c'est la ville Syllium d'Arrien, la ville Sylaus de Conftantin Porphyrogénete, & celle de Silbium de Prolo

mée.

que

SYLLA, lieu d'Italie, au pays des Brutiens, felon une ancienne inscription rapportée par Smith, & qui le márà foixante milles pas du détroit de la Sicile. D'autres, dit Ortélius, au lieu de Sylla, lifent Scylla ; ce qui me tenteroit auffi de lire neuf mille pas, au lieu de foixante mille pas.

SYLLECTUM, ville de l'Afrique propre Procope, 1. Vadalic.c. 16, la place à une lieue de Carthage, & en fait une ville maritime, dont les murailles avoient été autrefois ruinées, mais dont les habitans avoient fortifié leurs maifons, pour se garantir en quelque forte des incurfions des Maures. Le même auteur fait entendre un peu plus bas que Syllecte étoit une ville épiscopale.

SYLLEMAN, ancienne abbaye de filles, ordre de faint Benoît en Suiffe, au canton de Zurich. Elle a été envahie par les réformés.

SYLLIUM, ville de l'Afie mineure, près de la ville de Side, en Pamphylie. Arrien, de expedit. Alex. l. 1, dit que c'étoit une place forte, qui entretenoit une garnifon étrangere, outre les barbares de la contrée. Voyez Sy

LIUM.

SYLLUS. Voyez SOLCI.

SYLOES, promontoire d'Afrique, felon Hérodote, qui par-là pourroit bien entendre le promontoire Cotes; car il dit, l. 8, que Sataspes partit de l'Egypte avec un vaiffeau, navigea vers les colonnes d'Hercule, & les ayant paffées, doubla le promontoire Syloes, & prit la course vers le midi. Dans un autre livre, Hérodote remarque que ce promontoire terminoit la Libye.

SYLT ou SYLDT, ifle du royaume de Danemarck, fur la côte occidentale du duché de Schleswig, vis-à-vis le territoire de Tunderen, au nord de l'ifle de Fora, dont elle eft féparée par le Rode Titf, ou canal Rouge. Cette ifle, qui eft de figure triangulaire, peut avoir quatre milles de longueur. Des collines de fable & des bruyeres occupent une grande partie de fon territoire; ce n'eft que du côté de l'orient & de l'occident qu'on trouve quelques prairies, où l'on nourrit un peu de bétail. Il n'y a point de bois dans l'isle: les habitans font obligés d'aller chercher celui dont ils ont befoin dans la Terre-ferme. Le nombre des infulaires peut aller à mille fept cents cinquante. Il part toutes les années une grande partie des hommes & des garçons pour aller à la pêche de la baleine du côté de l'lflande, de Groenlande, & du Spitzberg. Ceux qui reftent dans l'ifle se nourriffent de la pêche. Ces infulaires font en général grosfiers & fauvages, ce qui ne peut guère être autrenient, d'autant qu'ils font presque toujours fur mer, & qu'ils ont peu de commerce avec les peuples de la Terre-ferme. Ils parlent la langue des anciens Frifons, & confervent encore leur ancienne maniere de s'habiller, principalement les femmes qui portent des robes qui ne leur viennent que jusqu'aux genoux, à la mode des Lacédémoniennes, dont elle ont la force & les inclinations. L'ifle eft divifée en quatre paroiffes. Près des villages de Campen & de Wendingsted, dans un lieu qui eft rempli de buiffons & de bruyeres, on trouve des fépulcres que les habitans appellent riefen bette, c'est-à-dire, les lits des géants. On trouve auffi dans les collines des urnes de terre noire, remplies de cendres & d'os d'hommes, ce qui prouve que les anciens Frifons, comme les autres peuples, brûloient leurs morts. *De l'Ifle, Atlas.

SYLVANECTUM. Voyez SILVANECTUM. SYLVANIS ou SILVANIS, ville du Pont : il en eft parlé dans la notice des dignités de l'Empire.

SYLVECANNE, Sylvacana, abbaye de France de l'ordre de câteaux, dans le diocèle d'Aix. C'eft un abbaye d'hommes, fondée en 1197, & réunie en 1440 au chapitre de la cathédrale d'Aix. Elle rapporte fix mille li

vres.

SYLVES ou SILVES, ville de Portugal, dans l'Algarve. Voyez SILVES.

SYLVINI. Voyez SILVIUM. SYLVORUM GENTES, peuples d'Afie, dans l'Ibézie, au voisinage de l'Albanie. Ces peuples fauvages & fa

rouches, felon Pline, /. 6, c. 10, habitoient le commencement de cette chaîne de montagnes, qui s'étend d'orient en occident.

I. SYLVOSUM PROMONTORIUM. Sophocle, in Ajace Flagellifero, nomme ainfi un promontoire de la côte de l'Attique, au voisinage du promontoire S

nium.

2. SYLVOSUM PROMONTORIUM, nom qu'Agatarchis donne à un promontoire de l'Arabie heureuse, voifin de la ville de Neffa,

SYMÆORUM. On lit ce mot fur une médaille rap. portée dans le tréfor de Goltzius. C'eft, felon Etienne le géographe, le nom des habitans de l'isle de Syme.* Ortel. Thefaur.

SYMÆTHA, ville de la Theffalie: Etienne le géographe en fait mention d'après Théopompe.

SYMÆTHUS. Voyez TIMETHUS & SIMETHUS. SYMBACA, ville de la Médie, felon Strabon, l. 11, P. 523.

SYMBARI, peuples de l'Ethiopie, fous l'Egypte. Pline, 1.6, c. 30, les place du côté de l'Arabie, entre les montagnes & le Nil.

SYMBOLA, Zvußoλá. Mot grec qui fignifie confluent, Paufanias, . 8, c. 54, dit que l'Alphée reçoit dans l'Arcadie, fort près de fa fource, plufieurs petits ruisfeaux, dans un lieu nonimé à cause de cela, Symbola, le Confluent.

SYMBOLON ou SYMBOLORUM PORTUS, port fur la côte méridionale de la Cherfonnèse Taurique. Arrien, Peripl. p. 20, le place entre la ville de Lampas & celle de la Cheronèle, à cinq cents vingt ftades de la premiere de ces places, & à cent quatre-vingts ftades de la feconde. Dans un fragment d'un périple du Pont-Euxin & du Palus Méotide, p. 6, ce port eft appellé Ebuli portus ou Symbulon, & placé à trois cents ftades où à quarante milles du promontoire Criû, & à quatre-vingts ftades ou à vingt-quatre milles de la ville de Cherfonnèle. Strabon, l. 7, p. 308 & 309, place auffi le port Symbolum, fur la côte feptentrionale de la Cherfonnèse Taurique, après la ville de Cherronnèle: & Pline, l. 4, c. 12, lui donne la même fituation; de forte qu'il doit y avoir faute dans Prolomée, 1. 3, c. 6, qui met ce port fur la côte occidentale, & dans le golfe Carcinite, non - feulement avant la ville de Cherfonnèse, mais encore avant le promontoire Parthenium.

1. SYMBOLUM, lieu de la Thrace, ainfi appellé par les Grecs, felon Dion Caffius, l. 47, parce que le mont Symbolus, dans cet endroit, fe joint à une autre montagne qui avance dans le milieu du pays. Ce lieu étoit entre les villes de Neapolis & de Philippi, dont la premiere étoit fituée fur le bord de la mer, du côté de l'ifle Thafus, & la feconde dans les terres, au milieu d'une plaine, entre les monts Pangée & Symbolus.

2. SYMBOLUM, lieu voifin du mont Olympe : Surius en parle dans la vie de faint Platon.

SYMBOLUS, montagne de la Thrace. Dion Caffius, l. 47, dit que la ville de Philippi étoit fituée au pied des monts Pangée & Symbolus. Voyez SYMBOLUM,

n° 1.

[blocks in formation]

1. SYMBRY, peuple de l'ifle de Corfe, Prolomée, 1. 3, c. 2, le marque fur la côte occidentale. SYMBRI. Voyez SYMBRII.

2.

SYMBRII, peuples d'Italie: Strabon, l. 5, p. 216, les compte au nombre de ceux qui habitoient au-deffus de Venètes. Et dans le même livre, p. 218, il écrit Symbri, & l'ancien traducteur lifoit Infubri. Cependant il s'agit du même peuple que Strabon appelle plus haut Symbrii. Casaubon déclare que ce peuple lui eft abfolument inconnu ; mais Ortélius nous apprend que fon ami Celfus Cittadinus foupçonnoit qu'il faudroit lire Cimbri au lieu de Symbrii. 11 fe fonde fur ce que les Cimbres ont autrefois habité, ou du moins ont paru dans ces quartiers,

1. SYME;

1. SYME, ifle d'Afie, dans la mer Carpathienne, fur la côte de la Doride. Strabon, l. 14, & Ptolomée, Z. §, c. 2, la placent entre Cnide & Loryma. Pline, l. 5, c. 31, qui donne des distances moins précises, la met entre Rhodes & Cnide. Thucydide parle de cette ifle au livre huitième, c. 18, & dit, entr'autres chofes, qu'Aftioque, amiral des Lacédémoniens, dreffa dans Syme un trophée, à l'occasion de la victoire qu'il avoit remportée fur la flotte des Athéniens. Cette ifle donna fon nom à la mer voifine, qui eft appellée Symanum ou Symenum Mare. L'ifle de Syme, felon Etienne le géographe, avoit pris fon nom de Syme, fille de Jalyfus. Il ajoute qu'anciennement elle avoit été appellée Metapontis, & enfuite Acgle.

2. SYME. Etienne le géographe, & Euftathe, mettent une ville de ce nom dans l'ifle de Syme.

3.SYME. On appella ainfi anciennement l'ifle de Naxos, felon Diodore de Sicile. Voyez NAXOS.

SYMES, montagne fituée au voisinage du Pont-Euxin, felon Orphée in Argonaut. cite par Ortélius, qui juge qu'elle devoit être aux environs de la Colchide. Il ajoute que l'interpréte latin écrit Symus, au lieu de Sy

mes.

SYMETUS, SYMATHUS OU TIMETHUS. Voyez TIME

THUS.

SYMITHA, ville de la Mauritanie Céfarienfe: Prolomée, l. 4, c. 2, la marque dans les terres. Voyez SIMIT

TENSIS.

SYMPALLETEUS. Diogène Laërce, in Zenone, appelle ainfi un certain Mecithus, du lieu de fa naiffance. Voyez SYPALETTUS.

SYMPHORIUM, lieu fortifié quelque part dans la Syrie, felon Dion Callius, 1. 37.

SYMPSEGADES. Voyez CYANÉES.

SYNA JUDÆORUM, ville d'Afie, dans l'Osroène. Il en eft parlé dans la notice des dignités de l'Empire. Ortélius la prend pour la ville Sinna de Ptolomée. Voyez SYNNA.

SYNACA, lieux couverts de montagnes, felon Appien, in Parthic. cité par Ortélius.

SYNADA. Voyez SYNGARA & SYNNADA.
SYNAGELA. Voyez SUAGELA.

SYNANGUS, ville de Phénicie, felon Etienne le géographe, qui cite Hérodote.

SYNATHA. Dorothée nomme ainfi la patrie du prophéte Azarias.

SYANUS, ville de la grande Phrygie: Ptolomée, 1.5, c. 2, la marque près de Dorylaum, aux confins de la petite Phrygie. C'est la ville Simau de Leunclavius.

SYNEPHIUM, ville de la Cilicie. Cédrène & Glycas difent que l'empereur Phocas s'empara de cette ville. SYNEUS. Voyez MELANI.

SYNGAMBRI. Voyez SICAMBRI.

SYNHIETÆ, peuples de la Sarmatiatique, felon Pline, l. 6, c. 7, ne, l. 6, c. 7, dont quelques exemplaires lifent SYN

THIETA.

SYNICENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. S. Auguftin, de Civit. Dei, l. 22, c. 8. & Jonas d'Orléans, 4. 3, en font mention. C'étoit une bourgade voifine d'Hippone Royale, & apparemment le même fiége qu'on trouve ailleurs appellé SINITENSIS. Voyez ce mot.

SYNNA ou SYNNAS. Voyez SYNNADA.

SYNNADA, orum, ville de la grande Phrygie, & voifine de celle de Docimia ou Docimeum. Elle n'étoit pas grande, du tems de Strabon, l. 12, qui, en parlant de cette ville, dit, Móλis ¿ μeɣádŋ, non magna urbs. Il ajoute que le marbre de Synnada, Marmor Synnadicum, étoit en grande réputation. Tite-Live & Ptolomée écrivent aufli Synnada, au nombre plurier; on pourroit en dire de même des notices eccléfiaftiques, de Tzetzès fur Héfiode & d'Eufébe dans fon hiftoire eccléfiaftique ; fi ce n'eft qu'ils écrivent ce mot avec une feule n. Etienne le géographe rapporte qu'on difoit qu'Acamas, errant après la guerre de Troye, arriva dans la Phrygie; qu'y ayant trouvé le prince du pays affiégé par les ennemis, il lui donna du fecours, & devint maître d'une contrée où il bâtit une ville. Il ajoute qu'Acamas, pour peupler fa ville, raffembla plufieurs Macédoniens venus de Gréce, & qui s'étoient établis en Afie ; & que de ces gens ramaffés pour demeurer en un même lieu, on donne d'abord à la ville le nom de Synaa, que dans la fuite les habitans du voifinage corrompirent en celui de Synnada: auffi trouve-t-on le mot ZYNNAAEON fur plufieurs médailles anciennes, & KEIONAE ZYNNAAIOYE, Columnas Synnadias, fur les marbres d'Arundel. Ce ne font pas là les feules formes fous lesquelles fe trouve le nom de cette ville. Plufieurs auteurs écrivent Synnas, adis. De ce nombre eft Martial, 1. 9, épigr. 76.

De marmore omni, quod Caryftos invenit, Quod Phrygia Synnas, Afra quod Nomas mittit. Prudence, Adv. Symmach. 1. 2, v. 246, fuit la même ortographe:

Et qua faxa Paros fecat, & qua Punica rupes, Qua viridis Lacedamon habet, maculofaque Synnas. Stace, l. 1 Silvar. Carm. 5, v. 36, I. dit auffi :

SYNCERIUM, lieu d'Italie. Denys d'Halicarnaffe, 1.5, c. 20, dit que, fous le confulat de P. Valerius & de Spurius Lucretius, les troupes romaines furent envoyées en garnifon dans ce lieu, pour mettre à couvert une fortereffe fituée fur les frontieres des Latins & des Herniques, dont on appréhendoit les mouvemens. Gelenius, dans fa traduction, au lieu de Syncerium lit Sinquirium ; & Xylander croit que c'eft la même place qui eft nommée Signia par Plutarque, in Poplicola, dont le texte grec porte Zyλouple, Sigluria, au lieu de Signia.

SYNDICUS, ville voifine de la Scythie. Etienne le géographe, qui lui donne un port, dit que quelques-uns la nomment Gorgipen. Voyez SINDI.

SYNDER-HERRET, & NORDER-HERRET. Ce font les noms de deux territoires du Jutland feptentrional, au diocèfe d'Albourg, & qui compofent l'isle de Mors, fituée dans le golfe de Lym. Ces deux territoires font chacun une moitié de l'isle. Synder-Herret eft au midi, & NorderHerret au nord. Dans le premier on remarque la petite ville de Nykioping & le bourg de Lynsloot. Il n'y a aucun lieu confidérable dans Norder-Herret. * De l'Ifle, Atlas.

SYNDIOS, canton dont il eft parlé dans les authentiques, Coll. 9. Tit. 22, in Prafat.

SYNDOS & SYNDONES. Voyez SINDI. SYNDRACI. Voyez SYDRACI. SYNDROMADES, nom que Théocrite, in Eydill. donne aux ifles Cyanées.

SYNENÉS CASTRUM, lieu fortifié dans l'Ethiopie, au pays des Blemyes, felon George d'Alexandrie, in vita S. Chrifoftomi, cité par Ortélius, Thefaur. C'eft où Palladius fut exilé.

Et

Sola nitet flavis Nomadum accifa metallis Purpura, fola cavo Phrygia quam Synnados antre Ipse cruentavit maculis lucentibus Atys.

au 1. 2. Carm. 2, v.87.

Synnade quod maftâ Phrygia fodere secures
Per Cybeles lugentis agros.

Ces témoignages nous font voir que la ville de Synnada fourniffoit un marbre précieux & tacheté. Ce marbre étoit blanc avec des taches rouges, ou couleur de pourpre, comme le remarque Pline, 7. 35, c. 1, qui au l. 5, c. 29, écrit SYNNADA, da, & donne cette ville pour le lieu où fe faifoient les affemblées générales de la province. Si cela eft, il falloit que quoique petite, elle fut confidérable; car les Romains ne mettoient les tribunaux que dans des villes de quelque importance. Dans la fuite on voit Synnada, capitale de la Phrygie falutaire, & métropole de la province.

SYNNAS. Voyez SYNNADA.

SYNOPE. Voyez SINUESSA & MYRMIDON.

SYNOPHRIS, ville dont il eft parlé dans la vie de S. Théodore Archimandrite, & où il eft dit que les Barbares la ruinerent. J'ignore, dit Ortélius, Thef. la fituation de cette ville.

SYNOPOLIS, fiége épiscopal d'Afie, dans la Cilicie, fous la métropole de Seleucie.

SYNORMADES, nom qu'Eratosthène donne aux ifles Cyanées,* Ifacus in Lycophr.

SYOPII, peuples qu'Etienne le géographe femble mettre dans l'Illyrie, puisqu'il les dit voifins des Liburniens & des Hythmites. Il cite l'Europe d'Hécatée.

SYPA, fleuve de l'Inde, au-delà du Gange. Son embouchure eft marquée par Ptolomée, 1.7, c. 2, fur la côte du golfe Sabaracus, au pays des Byfingétes Authropophages, entre Babyfinga & Baraba. Ce fleuve eft appellé Befinge dans le manuscrit de la biblotheque palatine.

SYPALETTUS, Municipe de l'Attique, dans la tribu Cécropide, felon Etienne le géographe & Héfyche. Je crois, dit Ortélius, que c'eft la même chofe que Sympalletus ou Sympalletum. Voyez SYMPALLETEUS.

SYPETES. Voyez USIPETES.

.

conful C. Servilius. Gabriel Barri juge que la ville de Sum muranum, dont parle l'itinéraire d'Antonin, s'éleva fur les ruines de Sipheum. Voyez SUMMURANUM.

SYPICIUS ou SUPICIUS PORTUS, port de l'ile de Sardaigne. Ptolomée, . 3, c. 3, le marque fur la côte orientale, entre les embouchures des fleuves Caprus & Ca.

drus.

SYPILUS ou SIPYLUS, montagne de l'Afie mineure, dans la Phrygie. De Tournefort, Voyage du Levant, t. 2, p. 195, qui a eu la curiofité de vifiter cette montagne, nous en a donné la description qui fuit. La grande plaine de Magnéfie, dit il, eft bornée au fud par le mont Sypilus ; & cette montagne, quoique fort étendue de l'est à l'ouest, paroît beaucoup moins haute que le mont Olympe. Le plus haut fommet du Sypilus reste au fud eft de Magnéfie ; & le côté du nord et tout escarpé. Du haut de cette montagne, la plaine paroît admirable, & l'on découvre avec plaifir tout le cours de la riviere. Plutarque dit que le mont Sypilus s'appelloit la montagne de la Foudre, parce qu'il y tonnot plus fouvent que fur les autres, qui font aux environs. C'eft apparemment pour cela qu'on a frappé à Magnéfie des médailles de Marc-Auréle, du vieux Philippe d'Herennia & d'Etruscilla, dont les revers repréfentent Jupiter armé de fa foudre. La déeffe Sypilène avoit pris fon nom de cette montagne, ou,pour mieux dire, Cybèle, la mere des dieux, avoit été nommée Sypilène, parce qu'on la révéroit d'une maniere particuliere dans le mont Sypilus; ainsi il n'est pas furprenant qu'on voye tant de médailles de Magnélie aux revers desquelles cette déelle eft repréfentée tantôt fur le frontispice d'un temple à quatre colonnes, tantôt dans un char. On juroit même dans les affaires les plus importantes, par la déetfe du mont Sypilus, comme il paroît par ce précieux marbre d'Oxford, où eft gravée la ligne de Smyrne & de Magnéfie, fur le Méandre, en faveur du roi Seleucus Calli

nicus.

SYPONTUM. Voyez SIPONTUM.

SYPHANTO, SIPHANTO, OU SIFANTO, ifle de l'Archipel, & l'une des Cyclades, anciennement SIPHNUS. Voyez ce mot. Cette ifle a environ quinze lieues de tour: c'est un beau pays, dont le climat eft fort doux : on y voit quantité de fources d'une eau très-claire. On y trouve beaucoup d'oliviers, dont on tire des huiles admirables. Le vin, le bled, les légumes, les fruits, les capres & le coton y abondent: les limoniers, les orangers & les autres arbres de cette nature y feroient plus communs, fi on s'appliquoit à les cultiver. Il paroît que cette ifle étoit autrefois d'un grand revenu. On montre encore aujourd'hui plufieurs longs fouterreins, & on prétend qu'anciennement on en tiroit beaucoup d'or & d'argent on y voit en effet comme des reftes de fourneaux, où il eft à croire qu'on épuroit les métaux. M. Guyon, conful de la nation françoife, a afluré que dans la derniere guerre, un Vénitien, habille chymifte, vint en faire l'épreuve fur les lieux, & que fur quatre-vingts livres de mine, il lui vit tirer dix-huit livres de très-bon argent. Les peuples de Syphanto font humains, affables & laborieux. Ils parlent un grec fort doux, & un peu moins corrompu, que celui des autres infulaires. Toutes leurs habitations confiftent en un gros bourg fermé de murailles, qu'ils qualifient de château, & en huit gros villages, où l'on compte environ fix SYR, fortereffe des Indes, dans les états du Mogol, au mille ames. Les toiles de coton & la poterie font tout leur royaume de Brampour. C'eft la principale forterefle de ce commerce. C'eft à Syphanto que l'évêque grec fait fa réfi- royaume, & elle pafle pour imprenable. Elle est fituée for dence; fon diocèfe comprend encore huit autres ifles: Ses- une haute montagne, dont le tour eft de cinq lieues, & elle pho, Micony, Amourgo, Nio; Stampalia, Naphy, Si- a trois enceintes de murailles, faites de maniere que de l'une chyno & Policandro. Il y a dans l'ifle quarante-cinq églifes on peut fecourir les deux autres. Il y a une fontaine d'eau viparoiffiales, & chacune eft deffervie par fon papas particuve. Le roi du pays, nommé Miram, ayant été attaqué par le lier. Outre ces paroiffes, on y voit un grand nombre de cha- Mogol, lui abandonna (a capitale, & fe retira dans la fortepelles répandues fur les collines & dans les campagnes; elles refle de Syr, qui étoit alors pourvue de toutes les chofes néfont propres, & font de loin un très-bel aspect. Aux fêtes ceffaires pour faire fubfifter, pendant plufieurs années, des faints, dont elles portent le nom, on y célébre le faint foixante mille hommes qui étoient dedans. Il y avoit trois facrifice de la meffe, & cette dévotion y attirent beaucoup mille canons, dont la plupart étoient fi gros, que les coups de peuples. Cette ifle a encore cinq monaftères, trois fembloient autant d'éclats de tonnerre. Le gouverneur du d'hommes, & deux de filles. Le plus confidérable eft placé royaume, abyflin de nation, & capitaine expérimenté, y au centre de l'ifle : il eft bien bâti, & fon églife, qui eft dé- étoit avec fept autres, dont la valeur étoit connue ; & le roi diée à Notre-Dame, eft fort propre. Il eft habité par douze Miram avoit avec lui fept princes, dont chacun portoit aussi caloyers : il est dédié à faint Elie, & eft placé fur la cime le titre de roi. Quoique le Mogol tint cette place affiégée d'une montagne fort élevée. Le troifiéme eft abandonné, avec une armée de deux cents mille hommes, il n'auroit pû parce qu'il eft fans revenu. Les deux monaftères de filles font s'en rendre maître, s'il n'eut s'en rendre maître, s'il n'eut pas trouvé moyen d'en faire auffi à la campagne. Il y a trente de ces fortes de religieu- fortir Miram fur la parole, & de gagner ceux qui la défenfes dans l'un, & vingt dans l'autre : elles font toutes d'un doient, à l'exception du gouverneur abyflin, qui s'étrangla. âge fort avancé, & ne fubfiftent que de leur travail : Its Le Mogol retint Miram, qu'il enimena, ainfi que les autres gens de dehors ont la liberté d'entrer chez elles, & d'en princes, qui lui furent tous livrés, & à qui il donna des penfortir quand bon leur femble. Cependant quoique leurs fions, aufli-bien qu'au roi Miram. Ce fut ainfi que le royaumonaftères foient fans clôture, on n'a jamais oui dire me de Brampour paffa fous l'obéillance du Mogol. * Davity, qu'elles ayent reçu la moindre infulte depuis leur établiffe- Etats du grand Mogol. ment. Les infidéles ont ici un extrême respect pour les endroits où habitent les femmes, & ce feroit parmi eux un crime énorme que de rien faire, qui fut contre la bienféance, Le rit latin eft fort tombé à Siphanto; il n'y en a que deux petites églifes: l'une dans le château, dédiée à faint Antoine, & deffervie par un vicaire, qui releve de l'évêque latin de Milo; l'autre, qui eft à la campagne, & qui eft dédiée à la fainte Vierge. On ne trouve dans l'ifle que fix familles latines, encore y font elles venues d'ailleurs. Il n'en étoit pas ainfi autrefois le rit latin y floriffoit : la famille des Gozadini, qui commandoit le pays, étoit toute latine; mais depuis l'invafion des Turcs, leurs descendans, comme ceux de beaucoup d'autres familles, ont peu à peu dégénéré, & font maintenant tous Grecs. Lettres édifiantes, t. 10, P. 329, & fuiv.

1.

:

SYPHÆUM, ville d'Italie, au pays des Brutiens. TiteLive, . 30, c. 19, la compte au nombre des villes, qui, laffées de la guerre punique, fe jetterent entre les bras du

SYKA, SYRIA, & SYROS, ifle de l'Archipel, & l'une des Cyclades. Strabon, l. 10, p. 487, la décrit immédiatement après l'ifle de Paros, dont elle est voiline. Pline, l. 4, c. 12, parle aufli de cette ifle, que Suidas nomme Syra, & qu'il place près de Delos. Dans Homére, Odyf. O. v. 402, elle eft appellée Zupía, Syria:

Νῆσός τὶς Συρίη κικλήσκεται (εἴσε ακέεις)
Ορτυγίης κατύπερθεν.

SYRACENE. Voyez SIBACENA & SICHRACENA.
SYRACOLLA. Voyez SIRACELLA.

SYRACUSE, ville de Sicile, fur la côte orientale de l'ifle, dans le val de Noto, cette ville autrefois très-grande & très puiffante, & la capitale de l'ifle, eft connue de presque tous les auteurs anciens, qui la nomment, Expansσa SYRACUSA. Quelques-unes écrivent Zupan, ou Σojaxta, Siracufa, & Diodore de Sicile, l. 14, eft de ce nom

bre. Elle conferve fon ancien nom, un peu corrompu; car les Siciliens l'appellent préfentement Saragusa ou Saragofa, & les François Syracufe. Les auteurs Grecs nomment les habitans Zupaxoto, & les Latins les appellent Syracufii, & Syracufani. Cependant fur les médailles anciennes on lit Zupanócios, Siracofii, ce qui eft un dialecte différent; on lit Zupanóras, Syracofas, dans Pindare, Pythior. Oda 2. * Cluver. Sicil. ant. l. 1, c. 12.

Thucydide nous apprend que l'année d'après la fondation de Naxe, dans la même ifle, Archias, Corinthien, l'un des Héraclides, partit de Corinthe, & fonda Syracufe, après avoir chaffé les Siliciens de l'ifle où il la bâtit. Or comme la ville de Naxe, ou Naxus, fut bâtie, felon Diodore de Sicile, la premiere année de la onzième olympiade, & quatre cents quarante-huit ans après la guerre de Troye, il s'enfuit que l'époque de la fondation de Syracufe doit être placée à la feconde année de la même olympiade, & à la quatre cents quarante huitième année depuis la guerre de Troye. Si nous en croyons Strabon, l. 6, p. 269, Archias, averti par l'oracle de Delphes de choisir la fanté, ou les richelles, préféra les richeffes, & palla en Sicile, où il fonda la ville de Syracufe; auffi les habitans de cette ville devinrent fi opulens, que quand on parloit d'un homme extrêmement riche, on difoit qu'il ne poffédoit pas la dixième partie du bien d'un habitant de Syracufe. La fertilité du pays, & la commodité de fes ports, furent, felon le même auteur, p. 270, les fources de l'accroiffement de cette ville, dont les citoyens, quoique foumis eux-mêmes à des tyrans, devenoient les maîtres des autres peuples; & lorsqu'ils eurent recouvré leur liberté, ils délivrerent les autres nations du joug des Barbares : de là vient que les Syracufains furent tantôt appellés les princes, tantôt les rois, tantôt les tyrans de la Sicile. Plutarque, in Marcello, & Tite-Live, . 25, remarquent qu'après que les Romains, fous la conduite de Marcellus, eurent pris la ville de Syracufe, ils y trouverent autant de richelles que dans Carthage.

رو

[ocr errors]
[ocr errors]

رو

[ocr errors]

On voit dans Cicéron, in Verrem, l. 4, une magnifique description de la ville & des ports de Syracufe. » Elle eit, » dit-il, dans une fituation également forte & agréable : on » y peut aborder de toutes parts, foit par terre, foit par » mer : elle a des ports comme renfermés dans fes murail» les, pour ainfi dire fous les yeux; & ces ports, qui ont des » entrées différentes, ont une iffue commune, où ils fe joi»gner enfemble. Par la jonction de ces ports, la partie de » Syracufe, à laquelle on donne le nom d'ifle, & qui eft féparée du refte par un petit bras de mer, y eft jointe par un » pont, & ne fait qu'un même corps. Cette ville eft fi valte, qu'on peut la dire compofée de quatre grandes villes, » dont l'une eft celle que j'ai dit être appellée l'ifle, qui » ceinte de deux ports, s'avance à l'entrée de l'un & de l'autre. On y voit le palais où logeoit le roi Hiéron, & dont » fe fervent les préteurs. Il y a dans cette ville plufieurs tem» ples; mais celui de Diane, & celui de Minerve, l'empor» tent fur les autres. A l'extrémité de cette ille eft une fon» taine d'eau douce, appellée Aréthufe, d'une grandeur » furprenante, abondante en poiffons, & qui feroit cou» verte des eaux de la mer, fans une muraille, ou une di» gue de pierre. La feconde ville, qu'on voit à Syracufe, eft » Acradina, où il y a une place publique d'une très grande » étendue, de très beaux portiques, un prytanée très-orné, » un très-grand édifice, où l'on s'affemble pour traiter des >> affaires publiques, & un fort beau temple de Jupiter Olympien; les autres parties de la ville font coupées d'une » rue large, qui va d'un bout à l'autre, traverfée de diver» les autres rues, bordées des maifons des particuliers. La » troifiéme ville eft Tyche ainfi nommée, à cause d'un an» cien temple de la Fortune, qu'on y voyoit autrefois. On » y trouve un lieu très-vafte pour les exercices du corps, & plufieurs temples: cette partie de Syracuse est très-peuplée. Enfin la quatrième ville eft nommée Neapolis, parce qu'elle a été bâtie la premiere: au haut de cette ville » eft un fort grand théâtre ; outre cela il y a deux beaux temples, l'un de Cerès, l'autre de Proferpine, & la » ftatue d'Apollon Temenite, qui eft très-belle & très» grande.

[ocr errors]

دو

دو

دو

دو

دو

و

دو

Telle eft la description que Cicéron donne de la ville de Syracufe. Tite-Live, l. 24 & 25, en décrit la grandeur, la beauté & la force, comme je le dirai plus bas ; & Plutarque, in Timoleonte, Pindare, Pyth. Oda 2, Théocrite, Idyll. 16, Silius Italicus, /. 14, & Florus, l. 2, c. 6, font l'éloge de

cette ville. Aufone, dans fon poëme des plus illuftres villes de l'empire romain, & Silius Italicus, conviennent, avec Cicéron, fur le nombre des villes qui compofoient Syracufe; mais Strabon, l. 6, au lieu de quatre villes, en compte cinq, qui étoient, ajoute-t-il, renfermées dans une communé enceinte de cent quatre-vingts ftades d'étendue ; & Tite Live, Diodore de Sicile, & Plutarque, paroiffent être du fentiment de Strabon. Plutarque, in Marcello, nomme Acradina, Ticha, & Neapolis; & dans un autre endroit il nomme Infula & Epipola. Diodore de Sicile, dans le onzieme livre, connoît Achradina, Infula, & Tycha; dans le feiziéme Neapolis & Acradina, & dans le quatorziéme, Epipola; de même que Tite-Live, partie dans le vingt-qua- ̧ triéme livre, partie dans le vingt-cinquième, nomme Epepola, Acradina, Tycha, Neapolis, Naffos, qui en grec fignifie Ifle, prononcé felon le dialecte dorique. On ne peut douter après cela que Syracufe n'ait été composée de cinq villes. Lorsque les Athéniens en formerent le fiége, elle étoit compofée de l'Ifle, l'Achradine & Tyque. Thucydide ne parle que de ces trois parties. On y en ajouta deux autres dans la fuite, Neapolis & Epipole.

L'Ifle fituée au midi étoit appellée Naffos & Ortygia: elle étoit jointe au continent par un pont. C'eft dans cette ifle qu'on bâtit dans la fuite le palais des rois, & la citadelle. Cette partie de la ville étoit très-importante, parce qu'elle pouvoit rendre ceux qui la poffédoient maîtres des deux ports qui l'environnent. C'eft pour cela que les Romains, quand ils eurent pris Syracufe, ne permirent plus à aucun Syracufain de demeurer dans l'ifle. Il y avoit dans cette ifle une fontaine fort célébre, qu'on nommoit Aréthufe. Les poëtes ont fuppofé que l'Alphée, fleuve d'Elide, dans le Péloponnéfe, conduifoit les eaux à travers, ou fous les flots de la mer, fans jamas s'y mêler, jusqu'à la fontaine d'Aréthule. C'eft ce qui a donné lieu à ces vers de Virgile, Eclog. 10.

Extremum hunc, Arethusa, mihi concede laborem.... Sic tibi, cùm fluctus fubterlabêre Sicanos Doris amara fuam non intermisceat undam. Achradine, fituée entierement fur le bord de la tournée vers l'orient, étoit, de tous les quartiers de la ville, le plus fpacieux, le plus beau & le plus fortifié. * Strabon, 1.6, p. 270.

&

Tyque, ainfi appellée du temple de la Fortune (Tuxn) qui ornoit cette partie, s'étendoit le long de l'Achradine, au couchant, depuis le feptentrion vers le midi. Elle étoit fort habitée. Elle avoit une porte célébre, nommée Hexapyle, qui conduifoit dans la campagne, & elle étoit fituée au feptentrion de la ville.

Epipole étoit une hauteur hors de la ville, & qui la commandoit. Elle étoit fituée entre Hexapyie & la pointe d'Euriele, vers le feptentrion & le couchant. Elle étoit en plufieurs endroits fort escarpée. Lorsque les Athéniens firent le fiége de Syracufe, Epipole n'étoit point fermée de murailles: les Syracufains la gardoient, avec un corps de troupes, contre les attaques des ennemis. Euryele étoit l'entrée & le paffage qui conduifoit à Epipole. Sur la même hauteur d'Epipole étoit un fort, nommé Labdale. Ce ne fut que long-tems après, fous Denys le Tyran, qu'Epipole fuc environnée de murs, & enfermée dans la ville, dont elle fit une cinquième partie, mais peu habitée. On y en avoit déja ajouté une quatrième, appellée Neapolis, c'est-à-dire, Ville neuve, qui couvroit Tyque.

La riviere Anape couloit à une petite demi lieue de la ville. L'espace qui les féparoit, étoit une belle grande prairie, terminée par deux marais, l'un appellé Syraco, qui avoit donné fon nom à la ville, & l'autre Lyfimele. Cette riviere alloit fe rendre dans le grand port. Près de l'embouchure, vers le midi, étoit une espèce de château appellé Olympie, à caufe du temple de Jupiter Olympien qui y étoit, & où il y avoit de grandes richeffes. Il étoit à cinq cents pas de la ville.* Plut. in Dione.

Syracufe, comme nous l'avons vû, avoit deux ports tout près l'un de l'autre, & qui n'étoient féparés que par tifle, le grand & le petit, appellés autrement Lacus. Selon la description qu'en fait Cicéron, ils étoient, l'un & l'autre, environnés des édifices de la ville. Le grand avoit de circuit un peu plus de cinq mille pas ou de deux lieues. Strabon lui donne quatre-vingts ftades, qui feroient le

« PrécédentContinuer »