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L

V-LS

LE GRAND

DICTIONNAIRE

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GEOGRAPHIQUE,

HISTORIQUE ET CRITIQUE.

ΤΑ ΤΑ A

A grande riviere de la Chine. Elle a sa source dans la partie orientale de la province d'lunnan, d'où prenant fon cours d'occident en orient, elle mouille au midi la province de Queicheu, traverse enfuite en ferpentant les provinces de Quangsi & de Quantung, où elle va se jetter dans la mer près de Quangcheu. * Atlas Sinenfis.

2. TA, ville de la Chine, avec forteresse dans la provirice de Suchuen, au département de Queicheu, fixiéme métropole de la province. Elle est de 9t 18' plus occidentale que Pekin, sous les 31d 38' de latitude septentrionale.

TAAS, riviere de l'empire Russien dans la Sibérie, au pays des Samoïedes. La description de la Sibérie inférée dans le recueil des voyages de la compagnie des Indes orientales, t. 1, p. 251, édit. de Rouen, dit, qu'il y a une riviere nommée Taas, qui se jette dans l'Oby à la gauche de ce fleuve, & qui semble venir d'un grand bois près de Jéniscea, d'où fort aussi une autre riviere peu éloignée de celle de Taas, & qui tombe dans Jéniscea. Ainsi de l'Oby, par le moyen du Taas, on peut voyager au travers du pays des Samoïedes, & ne faire que deux lieues par terre pour se rendre sur les bords d'une autre riviete nommée TORGALF, & on descendroit de-là avec le cours de l'eau dans le Jéniscea.

TAATA, ville de la haute Egypte près du Nil, à la gauche, entre Girgé & Cardousse, mais beaucoup plus voifine de cette riviere. Taata est environ à un demi-mille du rivage du Nil. Elle est toure pleine de palmiers. On n'y voit point d'enceinte, & au-dessus de presque tous les bâtimens il y a un colombier rempli de pigeons. C'est la même chose dans toutes les villes de ce pays. Les voyageurs trouvent à l'entrée de Taata plusieurs jeunes filles qui viennent s'offrir à eux, pour qu'ils en disposent à leur volonté, fans qu'elles exigent aucun salaire. La même chose se pratique en divers autres lieux du pays, où l'usage est d'avoir un lieu d'hospitalité toujours rempli de filles, avec un revenu pour leur entretien, afin qu'elles ne prennent rien de ceux qui se serTome VI.

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vent d'elles. Les riches du pays, avant de mourir, se font un devoir d'en acheter pour les y placer, afin qu'il s'y en trouve toujours. Quand ces filles deviennent groffes & qu'elles accouchent d'un garçon, la mere est obligée de l'élever jusqu'à l'âge de trois ou quatre ans qu'on le mene chez le patron ou chez ses parens, & il est regardé comme esclave. Les filles demeurent toujours chez leurs meres, & fervent de même dans les autres endroits où il n'y en a pas un affez grand nombre. La maison du gouverneur est assez belle en apparence, quoique bâtie de terre, comme toutes les autres du pays, où les appartemens font au rezde chauffé.

Dans le voisinage de Taata, on trouve beaucoup des ruines de divers palais & temples bâtis de très-grosses pierres, la plupart revêtus de marbre, & d'une très-belle ar chitecture; il y a quantité de ferpens aveugles, dont la morsure est sans remede. A une heure de chemin de cette ville, on voit comme une grande église de chrétiens toute découverte par le haut. Elle a un très-beau portail foutenu de belles colonnes de granit. Au-dedans il reste encore quatorze grands pilliers debout: ils soutenoient apparemment la voûte qui est toute tombée. Il y a apparence qu'il y a eu autrefois une grande ville dans ce lien; car on y voit quantité de ruines, & plusieurs pierres chargées d'inscriptions en caractères des anciens Egyptiens. Vis-à-vis de Taata sur le bord du Nil, mais de l'autre côté du fleuve, on apperçoit une montagne qui est égale depuis son commencement jusqu'à la fin, & pleine de grottes creufées dans le roc. Comme cette montagne a plus de soixante milles de longueur, elle ressemble à une grande muraille qui borde le Nil.

Paul Lucas ayant oui dire des choses singulieres d'un serpent qui étoit dans une des grottes de cette montagne, s'y fit conduire. L'entrée de sa grotte qu'on trouve dans la montagne qui regne le long du Nil, est plus grande qu'aucune porte cochere. On apperçoit d'abord à droite & à gauche deux tombeaux d'un bois incorruptible. Les conducteurs lui apprirent que le tombeau qui est à la droite étoit de Daride, & celui qui est à la gauche étoit de fa fille nommée Assane. Pendant qu'il regardoit attentivement ces A-Bbbbb

tombeaux, ses conducteurs firent de grandes acclamations à la vue du ferpent qui venoit à eux, & qui s'entortilla autour de leurs jambes. Paul Lucas s'avança pour pouvoir le regarder de plus près; le serpent qui l'apperçut, quitta les autres pour venir à lui, mais sa répugnance l'ayant fait reculer quelques pas, le serpent s'arrêta incontinent, & s'éleva prefque tout droit sur sa queue, devint large comme la main audeslous de la tête, & après l'avoir bien regardé, alla en rempant se cacher dans les tombeaux. Comme il fut imposfible de le revoir après cela, les conducteurs de Paul Lucas en conclurent que l'ange ne lui vouloit pas de bien. * Paul Lucas, Voyage du Levant, t. 1, C. 7.

TAB. Baudrand, dans la table de son dictionnaire, fait entendre que c'est le nom moderne du fleuve Hytanis des anciens. Voyez HYTANIS.

TABA. Voyez TAVA. TABABCARIENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dansla Mauritanie Césariense. Dans la notice des évêques de cerne province il est fait mention de Crispinus, évêque de ce lieu. * Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 875.

TABACHASAN, ville de l'Asie mineure, dans l'Anatolie. Baudrand qui cite Niger, dit que c'est l'ancienne Comana-Pontica. Il ajoute que le nom moderne est Com, & que Tabachasan est le nom qu'on lui donne dans le pays. Voyez Сом & СоMANA.

Baudrand admet, ainsi que les autres auteurs, deux villes du nom de Comana, surnommées l'une Pontica & l'autre Crufa. Il donne pour nom moderne à la premiere Kom & à l'autre Tabachasa, ce qui est bien différent de ce qu'on lui fait dire dans cet article.

1. TABACO. Voyez TABOGA.

2. TABACO on TABAGO, ifle de l'Amérique septentrionale (*), & l'une des Antilles, dans la mer du nord au septentrion de l'isle de la Trinité, dont elle n'est séparée que par un canal assez large à la vérité. Cette isle (5) n'a commencé à être habitée & cultivée qu'en 1632, lorsqu'une compagnie de Hollandois & de Flessingois établirent une colonie, qui la nomma nouvelle OWACRE. Cette petite colonie fut détruite en 1678, (c) par le comte d'Etrées, qui avoit le commandement d'une flotte françoise, forte de vingt vaisseaux de guerre, & d'un trèsgrand nombre de brulots. On fut surpris qu'une si belle armée navale, qui pouvoit se promettre d'exécuter les plus grands projets, s'attachât à un misérable rocher qui n'est bon à rien. Pourchot, dans sa philosophie, s'est trompé quand il a dit que les Portugais ont apporté le tabac en Europe de l'isle de Tabaco; cette isle n'a jamais été en leur pouvoir: d'autres ont cru, avec aufli peu de fondement, que c'étoit cette ifle qui avoit donné le nom au tabac; c'est plutôt le tabac qui lui a donné le sien. Les insulaires de l'isle espagnole nommoient le tabac Cohiba, & appelloient Tabaco l'instrument dont ils se servoient pour fumer. On ne doute point aujourd'hui que ce ne soit là l'origine du mot tabac. Le sentiment du P. Labat, qui le fait venir de la ville de Tabasco, dans la nouvelle Espagne, ne paroît pas mieux fondé. Corneille paroît confondre cette ifle avec celle de Taboga, que Dampier appelle TABACO OU TABAGO. Ces deux isles sont bien différentes, puisque l'une est dans la mer du nord, & l'autre dans la mer du fud. (a) R. de Vaugondi, Atlas. (b) Labat, Voyage de l'Amérique, t. 2, p. 159. (c) Charlevoix, Hift. de SaintDomingue, liv. 8, p. 154.

TABADCARIENSIS. Voyez TABABCARIENSIS. 1. TABE, promontoire d'Ethiopie. Arrien, 2. Perib. p. 8, le place sur le golfe appellé Barbaricus.

2. TABÆ. Etienne le géographe connoît trois villes de ce nom; l'une qu'il marque dans la Carie, l'autre dans la Pérée, & l'autre dans la Lydie.

3. TABÆ, ville de Cilicie, selon Pline, 1.5, 6.27; mais le P. Hardouin, au lieu de TABE, lit JOTAPE.

4. TABÆ, ville que Tite-Live, 1.38, 6. 13, dit être aux confins de la Pisidie, du côté de la mer de Pamphylie.

TABAICARIENSIS, siége épiscopal d'Afrique, on ne fait dans quelle province. La conférence de Carthage fait mention de Victor, son évêque. * Hardouin, Collect. conc. t. 1, p. 1090.

TABAKIDES, fauxbourg ou village de Grece, dans la Beœæotie, à trois cents pas de la ville de Thébes. On l'a nommé ainsi à cause qu'on y fait des pipes propres à

fumer du tabac. On y voit un sépulcre de marbre, que ceux du pays disent être de S. Luc. Il est dans une église qui porte son nom. On lit fur ce sépulcre une épitaphe païenne en vers, d'un certain Nedymus, sans qu'il y soit fait mention de S. Luc. Le papa de cette église en donne pour raison aux voyageurs, qu'un seigneur de ce pays-là avoit fait mettre le corps de S. Luc dans ce cercueil, & que pour ne pas l'exposer au zéle indiscret des ennemis du christianisme, il y avoit fait ajouter l'épitaphe d'un de ses fils. Cela ne nous fatisfit pas affez, dit Spon, Voyage de Gréce, t t. 2, p. 55. Il me vint en pensée, pour ne pas tout à fait m'opposer à cette tradition, que ce pouvoit être S. Luc, l'hermite, de la montagne Stiri, où il y a un monastère bâti en l'honneur de ce faint, & qui porte fon nom. Il se peut faire que le corps de ce faint Luc ait d'abord été enterré dans ce tombeau de paien, qu'on avoit trouvé vuide, & que peut être depuis le monastère de S. Luc avant été bâti, on l'y avoit transporté.

TABALTHA, ville de l'Afrique propre. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Tuburbum à Tacape, entre Septimunicia & Cella Picentina, a vingt milles de la premiere de ces places & à trente milles de la seconde. Ortelius croit que c'est cette même ville que l'itinéraire d'Antonin appelle dans un autre endroit Thabaltha ou Tabalati, & qu'il place entre Augemmi & Thebelami, à trente milles de la premiere de ces places, & à vingt-cinq milles de la seconde. Ce pourroit être encore, selon Ortélius, la ville Tablatha de la notice des dignités de l'Empire; & peut-être autli la Thasbalte de S. Augustin & de S. Cyprien. Tabaltha étoit une ville épiscopale. Voyez TASBALTENSIS.

TABALUM, ville de l'Asie mineure, au voisinage de l'Ionie, selon Hérodote, in Clio, cité par Ortelius.

TABANA, ville de la Chersonnese Taurique: elle étoit dans les terres, selon Ptolomée, 1.3, c. 6.

TABANE, bourg & monastère double d'hommes & de filles, en Espagne, dans l'Andaloufie, à deux lieues & demie de Cordoue, vers le nord. Ce lieu a produit des martyrs durant la persécution des Sarrazins. * Baillet, Topog. des saints, p. 672.

TABARCA, ville maritime d'Afrique, sur la côte de la mer Méditerranée, au royaume de Tunis, à vingt lieues à l'est de Bonne. Elle sépare la côte maritime de Tunis d'avec celle d'Alger. Vis-à-vis de cette ville, il y a une ifle de même nom, à demi-lieue de la terre ferme. Cette isle fut autrefois conquise par l'Espagne. Elle appartient à présent en souveraineté à messieurs Lomellini, nobles Génois, qui y tiennent un gouverneur. Il y a un fort, une garnison, plusieurs maisons de particuliers qui y habitent, & un comptoir pour la pêche du corail & pour le commerce avec les Maures. Tout auprès de Tabarca, il y a une petite place nommée la Calle. * Laugier de Taffy, Relat. d'Alger, p. 132.

TÁBARESTAN. Voyez THABARESTAN,

TABARIE OU MER DE TABARIE. Philippe de la Rue, dans sa carte de la Sourie, ou de la Terre-Sainte moderne, donne le nom de TABARIE à la mer de Tibériade, autrement le lac de Génésareth. Voyez CENERETH.

1. TABAS, ville de la Parétacène, selon Quinte-Curse, 1. 5. Ortelius soupçonne que ce pourroit être la même que TANEA. Voyez ce mor.

2. TABAS, lieu de Sicile, à ce que croit Cluvier, Sicilie ant. p. 391. Silius-Italicus, 1. 14, v. 272, est le seul qui en parle :

Et bellare Tabas docilis Cossyraque parva.

Cluvier soupçonne pourtant que ce pourroit être la ville de Tavaca d'Étienne le géographe. Il ajoute qu'au voisinage de Caftro-Giovanne, d'Afaro & de San - Philippe d'Argiron, il y a un château nommé Tavi, que la ressemblance du nom pourroit faire prendre pour l'ancienne Tabas ou Taba.

1. TABASCO, riviere de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de même nom, dans la baye de Campêche. C'est C'est la riviere la plus remarquable de toutes celles qui ont leur embouchure dans la baye de Campêche. Elle prend sa source sur les hautes montagnes de Chiapo, & beaucoup plus à l'ouest que les rivieres de Saint-Pierre & de Saint-Paul. De-là elle coule

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vers le nord-est jusqu'à ce qu'elle foit à quatre lieues de la mer, où elle reçoit une branche de la riviere de SaintPierre & de Saint-Paul; enfuite elle court vers le nord jusqu'à ce qu'elle se jette dans la mer, par une embouchure qui a près de deux milles de large, & un peu au-delà, il y a une barre où l'on ne trouve qu'onze ou douze pieds d'eau; mais à un mille ou deux plus loin, vis-à-vis d'un enfoncement qu'on voit sur le bord de la riviere à l'eft, il y a trois brasses d'eau & un bon ancrage, sans qu'on ait rien à craindre de la force du courant. Le flot de la marée monte près de quatre lieues dans la saison séche ; mais dans le tems des pluies elle ne va pas si loin; car les torrens rendent l'Ebe fort rapide. Pendant que les vents du nord durent, elle inonde tout le pays bas jusqu'à quatorze ou quinze lieues, & alors on peut trouver de l'eau fraîche au-delà de la barre. Cette riviere abonde en chats marins auprès de fon embouchure, on y voit aussi quelques brochers, quantité de veaux marins qui trouvent de bonne pâture dans plusieurs de ces criques. C'est une espéce de poiffon d'eau douce qui n'est pas tout à fait fi gros que le franc veau marin qui vit dans la mer, mais du reste il a le même gout & la même figure. Le terrein auprès de la riviere, fur-tout à la droite, est marécageux & chargé de quantité d'arbres. On trouve aussi dans ce quartier quantité de tortues de terre extrêmement grosses, & l'on y voit des mangles & divers autres arbres peu connus. Dans quelques endroits autour de la riviere, & allez avant dans le pays il y a une suite de petites collines, dont le terrein est sec & couvert de cotons & d'arbres à chou; ce qui fait un paysage fort agréable. On ne trouve aucune habitation à huit lieues de l'embouchure de la riviere; mais on rencontre après cela un petit parapet, où il y a ordinairement un Espagnol avec huit ou neuf Indiens, postés des deux côtés de la riviere, pour veiller sur les bateaux qui prennent cette route; & comme il y a plusieurs criques qui répondent aux Savanes, quelques-unes de ces sentinelles sont postées de telle maniere dans les bois, qu'elles peuvent voir dans les Savanes, pour le garantir d'être surprises par derriere. * Dampier, Voyages divers, chap. 4.

2. TABASCO, isle de l'Amérique septentrionale, dans la Nouvelle-Espagne au gouvernement de Tabasco, vers l'embouchure de la riviere de même nom. Après que la branche occidentale de la riviere de Saint-Pierre & de SaintPaul a parcouru huit ou neuf lieues verd le nord-ouest, elle se perd dans la riviere de Tabasco, à quatre lieues ou envi ron de la mer, & forme par ce moyen l'isle de l'isle de Tabasco, qui a douze lieues de longueur, & quatre de largeur vers son nord; du moins on compte quatre lieues depuis l'embouchure de la riviere de Saint-Pierre & de Saint-Paul, jusqu'à l'embouchure de celle de Tabasco. Le rivage s'étend de l'est à l'ouest. Durant la premiere licue le terrein est couvert de mangles, & il y a quelques baies sablonneuses, d'où les tortues vont à terre poser leurs œufs. * Dampier, Voyages divers, p. 161.

3.TABASCO, gouvernement de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne. Il est borné au nord par la baie de Campêche, à l'orient par le Yucatan, au midi par le gouvernement de Chiapa, & à l'occident par celui de Guaxaca. Sa longueur, en suivant la côte de la baie de Campêche, est d'environ quarante lieues de l'est à l'ouest. Elle a presque autant de largeur depuis la côte jusqu'aux montagnes de la province de Chiapa. Le terroir y est pour la plus grande partie plat & humide, entrecoupé par-tout de divers étangs, où sont plusieurs fortes de poislons & même de fort grands, principalement des manatis & des tortues de mer. Le pays ne laisse pas d'être couvert de beaucoup de forêts & d'épais bocages. Comme il pleut presque pendant neuf mois continus, l'air y est extrêmement humide, & pourtant fort chaud; ce qui fait qu'il s'y engendre un grand nombre de moucherons très-incommodes. La terre est fort fertile, elle fournit de pâture aux bêtes avec abondance, & produit du maïs, des cacaos en quantité, c'est ce qui fait la richesle du pays. On y recueille le maïs deux fois l'an & quelquefois trois. La fertilité est presque égale pour le miel. Cette province qui abonde en tigres, lions, cerfs, daims, sangliers, lapins, armadilles & autres, a été autrefois plus habitée qu'elle n'est présentement, la plupart des naturels étant morts de peste, à quoi on peut ajouter la dangereuse contume qu'ils ont de se laver d'eau froide, lorsqu'ils font atteints de quelque mal. Depuis qu'ils ont com

mencé à fe faire aux mœurs des Espagnols, ils vivent en plus grand nombre ensemble dans les bourgades, & prennent leurs repas à certaines heures. Ils se nourriffent de chait de bœuf & de pourceau, & ufent d'un breuvage fait de maïs cuit & de cacao, & où il entre diverses choles aromatiques. Les Espagnols n'ont qu'une ville dans cette province; on l'appelle auffi Tabasco. Voyez l'article suivant.* Robert de Vaugondy, Atlas.

4. TABASCO, ville de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, sur la côte de la baye de Campêche, au gouvernement de Tabasco, dont elle est la seule ville. On la nomme souvent NUESTRA-SENORA DE LA VITTORIA. Voyez cet article en son rang.

TABASI OU TABASSI, peuples de l'Inde, en deçà dư Gange. Ptolomée, 1. 7, c. 1, dit qu'ils habitoient entre les monts Sardonicus & Bittigus. Le grec porte que ce peuple étoit très-grand; au lieu de quoi le manuscrit de la bibliotheque palatine dit Magorum gens, une nation de Mages.

TABASO OU TABASSO, ville de l'Inde en-deçà du Gange. Ptolomée la marque entre le Bynda & le Pfeudostomus, près de Nagaruris.

TABASSARAN, (le territoire de) dans le Schirwan, est borné du côté du nord, par le fleuve Diarbach, qui le pare des Chaitaki & des Kura Chaitakı. Il s'étend au levant presque jusqu'à la ville de Derbend. Il est borné au fud par le Kurœli; dont il est séparé par une chaîne de montagnes, & la petite riviere d'Agulali le sépare au couchant des Chassah Kumaki. Ce territoire est affez grand: on y trouve beaucoup de villages, les uns beaux, les autres mauvais, & cela suivant qu'ils sont situés entre les montagnes. Ils étoient sujets de la Perse, étoient soumis à un mach-fum ou régent, & à un rustanbeg ou cady, lesquels relevoient du sultan de Derbend. Depuis 1725, ils font fujets de la Perse, & leur mach-fum dépend du commandant de Derbend. Les habitans vivent en partie du provenu de leurs terres, & en partie du provenu de leurs beftiaux. Ceux qui habitent près de Derbend sont un peu civilisés, ont des terres très-bonnes pour le bled, & de très-bons jardins mais ceux qui habitent les montagnes sont de véritables sauvages: ils ne recueillent point de grains, à cause du froid continuel qui regne en ces quartiers, & des neiges qui couvrent toujours leurs montagnes : ils n'ont ni forêts, ni bois. En un mot, ce sont des sauvages qui ignorent jusqu'à l'usage du pain, , ne vivant que de leurs beftiaux & de brigandages: : ils font armés de fleches & de mousquets à mêche, quelques-uns ont cependant de bons sabres & de bons fufils. Comme ils font tous portés à la révolte, on les tient continuellement en crainte; & lorsque quelque village s'op pose à ce qu'on veut exiger de lui, on le ruine aussi-tôt pour tenir les autres dans la crainte. Les revenus qui se montent à peu, retournent au mach sum, auquel le seigneur territorial est obligé de donner une certaine fomme par an, & qui est obligé d'aller à la guerre lorsqu'on en a besoin. La dignité de mach-fum est héréditaire, & le fils, pour succéder au pere, n'attend point la confirmation du seigneur territorial, mais seulement de celui qui a le commandement de Derbend. On demande cependant, pour la forme, aux habi tans leur consentement. Ils font tous mahométans fuscui, & ont une langue qui n'a de rapport à aucune autre. * Descr. des bords occidentaux de la mer Caspienne par M. Garber, officier dans ces pays, au service de la Russie.

TABATH. Voyez THEBATH.

TABATHE, bourgade de la Palestine, à cinq milles de la ville de Gaza, vers le midi. C'est à Tabathe que S. Hilarion avoit pris naissance, & ce fut le lieu de la premiere retraite. Nicéphore Calliste met Tabathe, ou comme il l'appelle THABASE, à quinze milles de Gaze. * Baillet, Top. des saints, p. 672.

TABATHRA. Voyez THABRAGA. TABARAGENSIS, siége épiscopal d'Afrique. On ne fait dans quelle province. La conférence de Carthage fait mention de Marcianus, son évêque. * Harduin. Collect. conc.

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(ignification du terme hébreu Tabééra. On lui donne ce nom
parce que le feu fortit du tabernacle du Seigneur, & brûla
une grande partie du camp d'Israël en punition des mur-
inures (b) du peuple. (*) Num. 11, 3. Deut. 9, 22. (6)

Num. 1,2,3,4.

TABEINI. Voyez SCYTHA.

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Ammien Marcellin, 1. 16,6.3, a encore parlé de ce
lieu, où il nomme les villes du Rhin de la forte: Audiens,
Argentoratum, Brocomagum. Tabernas, Salisonem, Ne-
metas & Vangionas, & Mogontiacum civitates Barbaros
habitare. Il auroit dû pourtant placer Salisonem avant
Tabernas.

TABERNÆ-MONTANÆ. Voyez TABERNA.
TABERNÆ AD RHENUM. Voyez TABERNA.
TABERNÆ-RIGUÆ. On trouve ce nom dans Ausone,

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TABENSIS, siége épiscopal, dans la Carie, selon des
notices grecques. On trouve sur d'anciennes médailles
ΤΑΒΗΝΩΝ. Ifaac son évêque assista au concile d'Ephese, de
l'an 431.* Harduin. Collect. conc. t. 1, p. 1431.

TABENUS-CAMPUS, pays de l'Asie mineure, dans la
Myfie, apparemment aux confins de la Phrygie : car Stra-
bon, lib. 13, p. 629, dit qu'il y avoit des villes à demi-phry-
giennes: Oppida habens semi Phrygia. Suidas fait mention
de Marsyas de Tabène, historien.

TABERENI, Voyez TIBARENI.

TABERNA. Mot latin qui signifie hôtellerie, auberge,

cabaret, taverne. Il a été employé dans la géographie pour

désigner certains lieux où les voyageurs s'arrêtoient, où il y

avoit une hôtellerie ou un cabaret, & comme quelquefois

il s'est formé des villes dans ces fortes d'endroits, elles en

ont pris leur nom.

TABERNÆ, lieu de la Gaule Belgique. La table de Peu-

tinger & la notice des dignités de l'Empire, sect. 64, mettent
ce lieu près de Saletio. C'est ce qu'on appelle autrement Ta-
BERNA AD RHENUM, vulgairement Rhein-Zabern. Il
faut diftinguer ce lieu d'un autre nommé TABERNA TRI-
BOCORUM, vulgairement Elfas-Zabern: celui-ci est plus
éloigné du Rhin en tirant vers la Lorraine. Dans ce même
quartier du Rhin, il y a un troisiéme lieu appellé TABER-
NA OU TABERNA MONTANA, vulgairement Bern-Za-
bern; mais, dit Cellarius, Geogr. ant. lib. 2, c. 3, je ne sais
fi aucun monument ancien en a parlé. Le lieu appellé TA-
BERNE TRIBOCORUM est marqué, par l'itinéraire d'An-
tonin, sur la route de la Pannonie, dans la Gaule dans cet

ordre:

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le

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