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ABUROBISINGIA. Voyez EVORA.
ÆCA ou ÆCÆ. Voyez ACANA.
ÆCALUM, ancienne forterelle d'Italie. Etienne le
géographe en parle fur le témoignage des antiquités de
Denys d'Halicarnaffe, au livre 16, que nous n'avons plus.
Ortelius doute fi c'eft culanum.

ÆCANA CIVITAS, ancienne ville d'Italie, dans la Pouille, au nord-oueft d'Equus Tuticus, & au fud-oueft de Lucéria, proche de l'embouchure de la riviere Cerbalus. Antonin la nomme Esca; l'itinéraire de Jérufalem & la table de Peutinger la nomment AcÆ. Ces trois itinéraires comptent 18 mille pas d'Equus Tuticus à cette ville. Le premier compte delà 45 milles jusqu'à Canufe, & le fecond 44. Cette ville eft aujourd'hui TROJA, ville épiscopale fous l'archevêché de Manfrédonia. * Atlas de de l'jie.

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Nicolas Sanfon, dans fes remarques fur l'ancienne étendue de pays. ADUI, dit-il, peuple de la BourgogneGaule, comprend fous le nom d'Adui une plus grande duché, ou plutôt peuples des diocètes d'Autun, de Lyon, de Mâcon, de Chalon-fur-Sône, & de Nevers, qui s'étendent dans la Bourgogne-duché, le Lyonnois, Forez Beaujolois, Breffe, Dombes, Nivernois, &c. Céfar, 7, c. 75, en montre la grandeur, lorsqu'il met au nombre des dépendances de ce peuple les Segufiens, Ambrugretes, Aulerces, Brannovices ou brannoviens; en parlant des Ambarri, l. 1, il les avoit déja nommés amis & parens des dui, & Sanfon croit avec beaucoup de raifon que ces petits peuples étoient feulement des cantons ou Pagi tuorum. J'expliquerai au mot fignifioit anciennement. Quant à l'autorité des Edui Pagus ce qu'il entre les autres peuples de la Gaule, on en peut juger par Quelques-uns la nomment Ece. Cluvier, Ital. ant. p. ce qu'en dit Céfar, . 1, qu'il y avoit deux factions dans 1202, croit que le nom moderne eft ACCADIA, château toute la Gaule, & que les aui étoient à la tête de l'une dans la principauté ultérieure, mais il eft refuté par les de ces factions. Il dit encore ailleurs; les peuples Ædui autres géographes. Le P. Charles de S. Paul a oublié cet avoient eu la principale autorité de toute la Gaule, évèché dans la géographie facrée où Holftenius, p. 57, même avant qu'ils euffent recherché l'alliance des Rol'a inféré. Il ajoute que Marcian, qui en étoit évêque, mains; & dans le même auteur, l. 8, c. 7, les Gaulois alliita au concile de Rome, tenu fous Symmaque. Pline, avouent eux-mêmes que la fauffe cité des Adui, c'est3, c. II, nomme les habitans ÆCANI, & entre les ins-à-dire cette feule nation, étoit celle qui très certainecriptions de Gruter, pag. 444, n. 5, on en voit une dans laquelle on lit REIP. CANOR.

1.

ECULANUM, ancienne ville d'Italie. Antonin & la table de Peutinger la nomment ECLANUM. Ptolomée, 7. 3, c. 1, la place dans le territoire des Hirpins, & fon interpréte ajoute pour nom moderne Loconiano. Appien, Bell. civil. l. 1, dit que Sylla mena l'armée contre les Hirpins, & commença d'attaquer Eculanum. Cicéron, ad Attic. l. 17, Ep. 11, parle aufli de cette ville dans fes lettres. C'est à préfent FRICENTO, felon Cluvier, ital. ant. p. 1203. Cette ville, qui eft à préfent dans la principauté ultérieure, dans le royaume de Naples, avoit fon évêché particulier fous l'archevêché de Bénévent; mais il a été uni à celui d'Avellino. Holftenius blâme Cluvier d'avoir confondu Aculanum avec Fricento. Il prétend, au contraire, qu'Æculanum, dont les ruines fe voyent, dit-il, auprès de MIRABELLA, à 15 milles de Bénévent, fut enfuite nommée pour cette raifon Decimum quintum, comme il témoigne l'avoir là dans les titres de l'églife de Bénévent, dont cet évêché fut enfuite fuffragant. Il ajoute que ce même lieu a eu pour évêque le fameux Julien, chef de la fecte des Sémipélagiens, contre lequel a écrit S. Auguftin, qui l'appelle évêque de la Campanie. * (a) In Carol, à S. Paulo, Géog. Sacr.

P. 57.

ÆDERA. Voyer EDER.
ÆDESSA. Voyez EDESSE.
ÆDUA CIVITAS, ou

ADUI, ancien peuple de la Gaule. Jules-Céfar nomme ainfi les habitans du pays où font aujourd'hui les évêchés d'Autum, de Châlon, de Nevers, & partie de celui de Mâcon. Leurs voifins étoient nommés, par les Romains, Lingones au nord, Sequani à l'orient, Segufiani au midi, Vadicaffes & Senones à l'occident. Ils étoient entre la Sône, la Loire & la Seine. Cetre derniere riviere avoit quantité de fources dans leur pays. On les qualifioit frères du peuple Romain, parce qu'ils avoient été les premiers à s'allier avec lui par des traités. * Briet. Paral. 2 part. 1. 6. Cicér. 1. 1, ad Attic. Epift. 17. Leurs villes étoient,

Auguftodunum

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ment empêchoit l'avantage de la Gaule, les autres étant
retenues par le grand crédit qu'elle avoit. Voyez aux
mots AMBARRI, AMBRUARETI, AULERCI, BRANOVICES
& SEGUSIANI.

Etienne le géographe nomme fur l'autorité d'Apollo-
dore les ADUSIENS dufii, qu'il fait alliés des Romains
& limitrophes de la Gaule. Ortelius doute fi ce ne font
pas les mêmes que les Adui, & ajoute que Robert Etien
ne l'allure.

ÆETA. Voyez CAIETE.

ÆETES, port d'Italie où l'on dit que le navire des
Argonautes relâcha, & où Ifacius, un des commenta-
teurs de Lycophron, prétend que Circé fit des expiations
fur Jafon & Médée; Ortelius croit que c'eft Caiete. Ce
nom fe trouve dans un vers de Valerius Flaccus, . 2.

Phasm & Aten, Scythicique pericula Ponti,
& le même géographe croit que c'eft quelque riviere de
la Colchide. Pour moi je doute qu'teten foit un nom
de lieu; mais je crois plutôt que c'eft Ecte, pere de Mé-
dée, qui ne pouvoit etre que très-irrité contre fa fille &
fon raviffeur, après la perte de la Toifon d'or qu'ils lui
enlevoient, & dont la colere devoit être regardée comme
un danger.

1. AGA, riviere de Gréce, dans la Phocide, à caufe de
laquelle on nomma gaum le pays d'alentour. Etienne
le géographe dit qu'elle étoit dans le voifinage de la mon-
tagne de Cyrrha. Eufthat. in Dionif. perieg.

*

2. AGA, ville d'Amonie, felon Hygin, cité par Ortelius. * Thefaur.

3. AGA, felon Ifidore, cité par le même géographie, étoit une ifle ou un écueil entre les ifles de Tenedos & de Chio; & c'eft delà que la Mer fut nommée gee en cet endroit, fi on en croit le même auteur.

ÆGADES. Voyez EGATHES & ÆGUSÆ.

1. ÆGÆ, ancienne ville de l'Achaie, dans le Péloponefe. Paufanias, in Achaicis, dit qu'elle étoit à l'embouchure de Crathis, fleuve qui a fa fource dans une montagne nommée auffi Crathis. Il ajoute que cette ville des Achéens n'étoit plus de fon tems qu'un village dépeuplé. Il ne faut pas la confondre avec gium ni avec gira, lieux voifins, mais différens.

2. ÆGÆ, ancienne ville de Macédoine. Les auteurs écrivent diverfément ce nom. Pline, l. 4, c. 10, dit Acé, où l'on enterroit les rois. Etienne le géographe écrit Arya; Athenée, 1. 4, Age, Ptolomée, l. 3, c. 13 Aıyaía. De l'ifle, dans fa carte de l'ancienne Gréce, écrit ÆGAA, & la met affez près & au midi du fleuve Aliacmon. Etienne le Géographe obferve qu'elle s'appelloit auffi MELOBOTEIRA. Voyez ÆGÆA. 1.

3. AGE, ville maritime de l'Afie mineure, dans la Cilicie, proche d'Iffus, entre cette ville & Serrepolis, à l'occident feptentrional de la derniere, & à l'orient de la feconde, felon Ptolomée, . 5, c. 8; Strabon, 4. 14, & Etienne en font auffi mention.

4. ÆGE, ville de l'Afie mineure, dans l'Æolide. Seroit-ce l'Agara de Ptolomée, . 5, c. 2, laquelle étoit voifine de Smyrne & de Magnéfie, ou plutôt entre ces

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deux villes fur les frontieres de l'Eolie? Suidas appelle la même ville Alis. Tacite, Annal. l. 2, c. 11, dit qu'elle fut renverfée par un tremblement de terre fous Tibere.

5. ÆGÆ, ifle vis-à-vis de l'Eubée. Héfyche en parle, & peut-être eft-ce la ville ge, qui étoit dans l'Eubée, felon Etienne le géographe, & de laquelle Homere, Iliad. 13. fait auffi mention; lorsqu'il dit que Neptune ayant vu du haut d'une montagne de Samos la défaite des Grecs par les Troyens, fit trois pas, & qu'au quatrième il arriva à ÆGE.

Etienne nomme encore plufieurs autres villes de même nom; favoir, I, dans la Locride : 2, dans la Lydie: 3, dans la Myrrhine, contrée de la Troade: 4, dans la Cherfonefe de Thrace: 5, dans l'Etolie. Plutarque, in Themift. fait mention de cette derniere, qui eft auffi nommée OLENUS.

ÆGEA, ville de l'Emathie ou de la Macédoine propre. Juftin dit qu'on la nomma enfuite EDESSA. De l'ifle, dans fa carte de l'ancienne Gréce, dit ÆDEAS pofteà EDESSA. Berkelius, commentateur d'Etienne, lui donne encore les noms fuivans, BUNOMUS, BUNOMEA & PELLA, & il fe fonde fur ce qu'Etienne dit à l'article de Pella, que cette ville avoit été nommée Bunomus, Bunomia & Edeffa. Il ne faut pas pour cela confondre cette ville avec Pella, qui étoit au fud-eft, & beaucoup plus proche de la mer. De l'Ile diftingue EGEA fur l'Aliacmon d'AGEAS ou EDESSA, qu'il met beaucoup plus au nord dans la même province, & qu'il arrofe d'une petite riviere, qui, coulant vers le midi, fe perd un peu audeffous de cette ville, dans le fleuve Erigon. Berkelius, 1. 44, c. 46, renvoye à Tite-Live, où l'on trouve, dit-il, une agréable description de cette ville, Cet hiftorien ne parle point d'Egée ni d'Edeffe dans l'endroit cité, mais de Pella proprement dite. Čela fe voit par ces paroles. Conful à Pydna profectus, cum toto exercitu die altero Pellam pervenit. S'il étoit queftion de Pella, nommée Egea ou Egeas, l'armée auroit fait du moins 50 mil les Romains en deux jours, & paffé deux rivieres; au lieu que de Pydna à Pella, il n'y avoit que 25 milles Romains. Molet & Sophien, qui ne diftinguent point gaa d'Edeffa, ou Edeffa différente de Pella, lui donnent pour nom moderne Vodena.

ÆGÆONIS PROMONTORIUM ou PROMONTOIRE d'EGÉON. Apollonius, l. 1, & fon Scholiafte le mettent à l'embouchure du fleuve de Rhyndacus.

que

ÆGÆUM MARE, en françois LA MER EGÉE, quelques-uns écrivent AGÉE, entr'autres Toureil, dans fa traduction de Demofthene. Son nom moderne eft l'ARCHIPEL. Cette mer eft la partie de la Mer Méditerrannée, renfermée dans la Natolie à l'orient, l'ile de Candie au midi, la Morée, la Livadie & la Macédoine à l'occident, & la Romanie au nord. Les Turcs la nomment ACDENGKIS ou Mer Blanche par oppofition au -Pont-Euxin, qu'ils appellent CARADENGKIS, c'est-à-dire Mer Noire. A en croire les poëtes, (a) il faut chercher l'origine de fon nom dans la Mythologie. Ils feignent fous le regne d'Egée, roi d'Athènes, Minos, roi de Ĉréte, déclara la guerre aux Athéniens, & qu'ayant eu l'avantage, ceux-ci ne purent obtenir la paix qu'à des conditions très-dures, (b) dont l'une fut que chaque année Athènes enverroit fept jeunes hommes des plus confidérables familles de la ville, pour être livrés au Minotaure. On tiroit au fort les victimes infortunées qui devoient être facrifiées au monftre, & il y avoit déja trois ans que l'on payoit ce cruel tribut. La quatrième année Théfée, fils aîné du roi Ægée, fut un de ceux fur qui le fort tomba. Son pere en conçut un chagrin mortel, & fa douleur fe déclara jusques dans l'équippement & dans du vaiffeau devoit qui porter fon fils. Il étoit tout noir jusqu'aux voiles & aux cordages. Il ne perdit pourtant pas toute espérance, & ordonna à fon fils, s'il revenoit vainqueur du Minotaure, de faire changer les voiles, & d'en mettre de blanches à fon vaiffeau, pour annoncer de loin fa victoire. Théfée vainquit en effet, en fuivant les confeils d'Ariane; mais les transports de joie lui firent oublier la précaution que fon pere lui avoit recommandée en partant. Ainfi Ægée appercevant du haut d'une tour, le vaiffeau revenir comme il étoit parti avec les voiles noires, ne douta point que fon fils n'eût péri; de douleur il fe précipita dans la mer. Les Athé

les

agrets

niens, pour confoler leur libérateur de la perte de fon pere, firent l'apothéofe de celui-ci, l'érigerent en dieu de la mer & en fils de Neptune, & donnerent fon nom à toute la mer voiline. (c) D'autres tirent l'étymologie de ce nom d'Ageon, un des géans qui firent la guerre à Jupiter; & d'autres (d) d'une Agea, reine des Amazones. Le Scholiafte d'Apollonius prétend que cette mer a pris fon nom d'une petite ifle voiline de l'Eubée, & qui s'appelloit Aga. Le même rapporte un autre fentiment qui le dérivoit de Carifte, ville de l'Eubée, qui s'appelloit Agaa. Strabon, l. 8, rapporte l'origine de ce nom à une ville de l'Eubée, qui fe nommoit Aga, & au liv. 16, à une ville de l'Eubée qui fe nommoit Aga, & à un promontoire de l'Æolide, nommé Aga; Pline, l. 4, c. 11, à un rocher nommé gé, qui eft entre Tenedos & Scio. D'autres difent qu'Egée eft un furnom de Neptune qu'on a donné à cette mer. D'autres le font venir de je ne fais quelle chèvre, qu'ils furnomment percania. D'autres difent qu'on l'a donné à cette mer, parce qu'elle s'agite & qu'elle bondit comme une chèvre. Feftus affure que ce nom vient du grand nombre d'ifles disperfées fur cette mer, & qui de loin paroiffent comme des chèvres. C'eft auffi le fentiment de Varron, de L. L. l. 6. Enfin il en eft qui conjecturent que les Phéniciens ont appellé cette mer, Az, forte, violente, à caufe de fes agitations & de fes tempêtes; & que les Grecs confondant, Az, fort avec Ez, qui veut dire une chèvre, lui donnerent le nom de Mer Egée, qui, en Grec, fignifie Mer de la Chèvre; c'eft le fentiment du favant Bochart, Phaleg. l. 1, c. 13. Plutarque & Thucydide la nomment (*) la MER DE GRÉCE EAAIXO, d'autres l'ont nommée CARIKUM MARE, & Athicus l'appelle MER DES CYCLADES. Les Romains la divifoient en des mers particulieres. Ils appelloient Macedonicum Mare, la partie qui bat la Macédoine; & Gracieufe, celle qui court le long de la Gréce.* (a) Furetiere, Dict. au mot AGÉ. (b) Voyez Plutarque, Viede Théfée. (c) Dict. de Trevoux, au mot EGÉE. (4) Fejtus in voce ÆGAUM. (c) Ortel. Thef

ረ.

ש

ÆGÆUS, nom latin d'une riviere, dont parle Suidas in voce Yas. Apollonius en fait auffi mention, & fon Scholiafte dit qu'elle étoit dans l'ifle de Corcyre, aujourd'hui Corfou.

Il y a une campagne & une contrée de même nom dans la Phocide; Etienne le géographe & Euftathe, fur la périéfe de Denys, en font mention.

AGALEE, Egaleus mons, montagne de l'Attique, vis-à-vis de Salamine, felon Hérodote, 4.8, c. 90, & Thucydide; Pline, lib. 4, c. 7, la nomme EGIALÉE Egialcus.

Strabon parle d'une montagne de Meffenie, qui avoit le même nom.

ÆGARA, ville de Lydie, felon Ptolomée. Voyez AGE 4.

les ma

ÆGATHES, ÆGATES OU EGADES, felon Ortel, ifles de la Mer d'Afrique, à l'oppofite du golfe de Carthage, felon Pomponius. Nonnius, cité par Ortelius, les nomme EGADES d'après Varron. Pomponius Sabinus dit au fingulier qu'elle a trois mille pas de circuit, que telots la nomment GOTHA, & Nardi l'appelle FAVAGNANA. Pomponius & Florus difent Agathes au pluriel; & Virgile, qui l'appelle SAXA, ajoute que les Latins l'appelloient particulierement les autels ARÆ. Enéid.

1. 1.

Saxa vocant Itali, mediis que in fluctibus, aras.
Dorfum immane Mari fummo.

Le nom d'Ara fut donné à cette ifle, à caufe des traités qui y furent jurés par les Carthaginois & les Romains, fous le confulat de Lutatius. Tite-Live dit toujours Agates. Sifenna les appelloit PROPITIÆ, au rapport de Servius. In l. c. Virgilii.

Cet article, tiré d'Ortelius, eft rectifié au mot ÆGusÆ. ÆGEAS. Voyez ÆGA 2.

ÆGEIS, tribu de l'Attique, felon Etienne le géographe; c'eft peut-être la même que l'Egis Alvis de Pollux.

ÆGELION, ville de Macédoine; Tite-Live qui écrit qu'elle fut furprise par Attale, femble la mettre proche de la Mer Egée.

ÆGELI, orum, peuple de la Médie, felon Etienne le géographe. Hérodote, lib. 3, nomme un peuple gli

Alyst qu'il compte entre les peuples de Perfe, & qui fait mention d'aucune ville de ce nom, dans le territoire pourroit bien être le même.

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& SEGESTA.

ÆGETA, ancienne ville de Moëfie. L'Itinéraire d'Antonin la nomme EGETA, & l'édition d'Alde porte AGETA, qu'Ortelius femble préférer. La table de Peutinger marque EGETA, & Cellarius ne doute point que ce ne foit l'Erra Eteta de Ptolomée. L'Itinéraire d'Antonin la place à 21 milles de Talia, qui doit être le Tanatis de Ptolomée. Egeta étoit entre cette ville & le pont de Trajan, en descendant le Danube & au midi de ce fleuve, felon la carte de Cellarius, inférée dans fon grand ouvrage géographique. * Pannonia Moefia,&c.

AGETINI ou Egetini, nation qui habitoit vers le milieu de la Calabre. C'eft tout ce qu'en apprend Pline, 1. 3, c. 11, le feul auteur qui en ait parlé.

ÆGIÆ, petite ville de la Laconie, felon Paufanias, in Laconicis, qui dit qu'on la trouvoit en fe détournant à droite du chemin qui menoit de Crocées à Gytion. Il ajoute que quelques-uns la prenoient pour la même ville qu'Homere a nommée AUGEAS. Il y a dans cet endroit, pourfuit Paufanias, un étang nommé l'Etang de Neptune, au bord duquel il y a une chapelle & une ftatue de ce Dieu. On n'ofe pêcher les poiffons de cet étang, parce qu'on s'imagine que les hommes qui les prendroient feroient eux-mêmes changés en poiffons. Gythium en eft éloignée de trente ftades. Strabon, 7. 8, cons firme ce que Paufanias dit de l'Augeias d'Homere.

Dioscoride trouve aufli dans l'Etolie une autre ÆGIA d'où venoit le fafran.

ÆGIALE, ancienne ville de l'ifle d'Amorgos. Le nom moderne de cette ville eft HYALI, felon Sophien, qui eft le feul qui ait fourni l'ancien nom à Ortelius, à moins que ce ne foit l'Alyiaxes, Egialus de Suidas.

1. ÆGIALIE, ifle de l'Archipel, auprès du Péloponefe, felon Pline, qui la nomme autfi ÆGLIA; felon les éditions confultées par Ortelius. Mais le P. Hardouin, in Plin. l. 4, c. 12, lit ÆGILA en cet endroit. Il foupçonne d'erreur Etienne le géographe d'avoir appellé cette même ifle ÆGIALEIA pour Agileia. Ce même Pere remarque que l'on trouve dans Herodote Αίγλη οι Αἰγιλεία. lui donne CERIGOTTO pour nom moderne. De l'ifle, dans fon atlas, la nomme en latin EGILIA five EPLA. C'eft aujourd'hui l'ifle de CÉRIGOTO; c'eft ainfi que les derniers géographes & voyageurs la nomment, & non pas CECERIGO, comme écrivent Sophien, Ortelius, Baudrand & Corneille. Voyez CERIGOTO.

2. ÆGIALIE, ancien nom de l'Achaie propre. Voyez au mot ACHAIE.

3. ÆGIALIE, isle de la Mer Ionienne, & l'une des Echinades, entre l'ifle de Céphalonie & l'Etolie. C'eft plû tôt un écueil fans nom qu'une ifle. * Pline, l. 4, c. 12.

4. ÆGIALIE de la tribu Antiochide, felon Ortelius, qui cite le Lexique de Favorinus. Corneille dit ÆGILIA, bourg ancien de l'Attique; il étoit de la tribu Antiochide, & renommé pour la bonté de fes figues.

ÆGIALUM, montagne de l'Afie mineure. Cédrone en fait mention, & Ortelius croit que cette montagne eft dans la Galatie, & peut-être eft-ce le même lieu de l'Afie mineure, que Zonare nomme ÆGILUM, & Curopalate AGILUM.

1. ÆGIALUS, ville de l'Afie mineure auprès de Cromna, felon Ortelius, qui cite Arrien; mais cet auteur, dans fon Périple du Pont-Euxin, écrit Agiali au pluriel, & compte de Cromna au port Cytorum 90 ftades, & delà à Agiali 60 autres, ce qui fait 150 ftades, qui reviennent à 18750 pas. La carte du Pont-Euxin, dreffée par Ortelius, marque ce lieu qu'elle nomme Agalos fur une langue de terre qui avance dans la mer, & qui eft peut-être la montagne Egialum. Voyez ce mot.

2. ÆGIALUS, ancien lieu du Péloponefe, entre Sicyone & Buprafium, felon Etienne le géographe. Baudrand dit: Egialos, ville du Péloponefe, dans le territoire de Sicyone, & cite Strabon, de quoi il eft justement repris par Sanfon, Disquif. p. 19. En effet, Strabon në

de Sicyone. Il dit feulement que la côte d'Achaie eft nommée Egialon par Homere; comme je l'ai remarqué au mot ACHAIE, & c'eft ce qu'entend Etienne le géographe par ces mots, entre Sicyone & Buprafum, ce qui fait une étendue de rivage, & non pas une ville particuliere. Ce qui a pû tromper Baudrand, c'eft qu'affez près de Sicyone dans l'Achaie propre, on trouvoit en allant d'orient en occident Agira, Aga, & Agium, & peut-être a-t'il cru que Strabon avoit nommé un de ces lieux Ægialos, ce qui n'eft point.

3. ÆGIALUS, ville de la Thrace, auprès de Strymon, felon le même.

4. ÆGIALUS, ville de l'Ethiopie, auprès du Nil, felon le même.

5. ÆGIALUS, ville fur le Pont-Euxin après le promontoire Carambice, felon le même. Ce doit être la même ville que celle qui occupe le premier article, & qui étoit affez près, & à l'occident de ce cap.

6. ÆGIALUS, ville de l'ifle d'Amorgos, felon Suidas. C'eft apparemment la même que Suidas nomme giala. Voyez ÆGIALE. ÆGICOREUS, ancienne tribu de l'Attique, felon Etienne & Pollux.

ÆGIDA, ville d'Iftrie, felon Pline, l. 3, c. 19. Elle fut enfuite appellée Juftinopolis. On y a trouvé cette ancienne inscription que Cluvier, Ital. Ant. l. 1, p. 210, nous a confervée.

D. N. CAESAR. JUSTINUS. P. SAL. PIUS
FELIX. VICTOR. AC. TRIUMPHATOR.
SEMPER. AUGUSTUS PONT. MAX. FRANG,
MAX. GOTH. MAX. VANDALIC. MAX.
Cos. III. TRIB. VIII. IMP. v.
CONSPICUAM. HANC. AEGIDIS. INSULAM
INTIMA. ADRIATICI. MARIS
COMMODISS. INTERIECTAM. VENERAN
DAE PALLADIS. SACRARIUM. QUONDAM
ET COLCHIDUM. ARGONAUTARUM
PERSECUTORUM. QUIETEM. OB

GLORIAM. PROPAGANDAM. IMP.

S. C. IN URBEM. SUI NOMINIS. EXCEL
LENTISS. NUNCUPANDAM. HONESTISS
P. P. P. DESIGNAVIT. FUNDAVIT
C. R. P. Q. ET GENTE HONES

TISS. REPERTAM.

Cette inscription fait voir 1°. qu'une ancienne tradition vouloit que les Argonautes, en revenant de la Colchide, euffent pris terre en cet endroit pour s'y remettre de leurs fatigues. 2°. qu'elle n'étoit pas en terre ferme, mais dans une ifle. 3°. Que quoiqu'on y eût beaucoup de dévotion pour Pallas, cette ville ne prit pas fon nom de l'égide de cette déeffe, mais de l'ifle où elle étoit placée, & qui, felon l'inscription, étoit nommée l'ifle de l'Egide, Egidis Infula. 4°. Que l'empereur Juftin lui donna fon nom, & enfin qu'elle étoit qualifiée ville Romaine. Son nom moderne eft CABO D'ISTRIA. Voyez Iftria.

ÆGIDIOPOLIS, nom latin de S. GILLES, ville de France, dans le bas Languedoc. Cette ville a été fi fameufe autrefois à caufe du Saint dont elle porte le nom, qu'on en a appellé le Languedoc, la province de SaintGilles, fuivant la remarque de Baudrand, éd. 1682. Voyez S. GILLES.

ÆGIDIORUM ou EGIDION INSULA. C'est le nom qu'Arrien, dans fon périple de la Mer Erythrée, p. 30, donne à une ifle de la mer des Indes, qui eft apparemment la même que Ptolomée, l. 7, c. 4, appelle auffi de même nom, & qu'il dit être une des treize cens foizante-dixhuit ifles qu'il place avant l'ifle de Taprobane. Ainfi cette ifle eft une des Maldives.

1. ÆGILA. Voyez AUGILA, ville d'Afrique.

2. ÆGILA. Baudrand, édit. 1682, cite Pline en faveur de cette ville, qu'il met dans la Cyrénaïque. Pline n'en parle point. L'auteur moderne a voulu dire AUGILA, que Ptolomée place dans la Marmarique, province limitrophe de la Cirénaïque.

de

3. ÆGILA, bourgade du Péloponefe, dans le pays Lacédémone, felon Paufanias, in Meffenicis, qui rapporte qu'il y avoit un temple de Cerès, où Ariftoméne

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ÆGILIPS, ancienne ville de l'Acarnanie. Strabon, 7. 10, cite un vers d'Homere, Iliad. l. 2, où elle eft furnommée rude, raboteufe; & comme le poëte nomme dans le même vers Crocylia, qui étoit en Epire, Etienne, le géographe juge qu'elle n'en étoit pas éloignée. AGILIUM, ancien nom d'une ille de la Mer Tyrrhéne. Antonin, dans l'itinéraire maritime, compte quatrevingt ftades de cette ifle à Cofa. Mela, l. 2, c. 7. Rutilius, dans fon itinéraire, & de l'Ifle, dans fon atlas, la nomment IGILIUM. Son nom moderne eft GIGLIO. Voyez ce

mot.

AGILON, que les Latins appellent CAPRARIA, & CAPRASIA. Ille fituée à l'orient de la pointe feptentrionale de l'ifle de Corfe. Son ancien nom qui lui avoit été donné à caufe des chèvres fauvages qu'elle nourriffoit, s'eft confervé dans celui de CAPRARIA OU CAPRAIA, qu'elle porte à préfent. * Varro, l. 2, de re rust. c. 3. ÆGILUM. Voyez ÆGIALUM.

AGILUS, lieu dans l'Attique. Démofthéne, in Noacram, fait mention de la tribu Agilienne. * Ortel. Thef.

ÆGIMORUS, ou ÆGIMURUS. Pline, lib. 5, c. 7, & Etienne le géographe, employent le premier: Tite-Live, 1. 30, & Hirtius, de Bell. Alex. fe font fervis du fecond. Le premier parle au plurier, & les nomme Autels, ou des écueils plutôt que des isles, à l'oppofite du golfe de Carthage, entre la Sicile & la Sardaigne : il y a, pourfuit-il, des gens qui foutiennent qu'elles étoient autrefois habitées, & qu'elles fe font enfin affaillées. En ce cas ce feroient les mêmes roches dont j'ai parlé fous le nom d'Egathes. Etienne le géographe en fait une ifle d'ÆGIMOROS au fingulier. Il ajoute que deux hauteurs, qui, peut-être, ont été féparées par la mer, ont le nom d'Autels, pour la raifon qu'en donne Servius, & que j'ai déja rapportée. Tite-Live, . 30, dit qu'elle ferme du côté de la mer, le golfe où eft bâtie Carthage. Ptolomée, 1. 4, c. 3, l'a mife entre la Sardaigne & l'Afrique, fi nous en croyons Ortelius, Thefaur, qui a fans doute pris l'ginnus de cet auteur pour Ægimore mal placé. Ces deux écueils n'étoient point entre la Sardaigne & la Sicile, dans la même latitude, mais beaucoup plus au midi, tout proche du golfe de Carthage au nord occidental de cette ville, & au nord-eft du promontoire d'Apollon, felon la carte de l'Afrique propre, par Cellarius.

1. ÆGINE, ille fituće dans le golfe Saronique auquel elle donne le nom moderne; favoir, golfe d'ingia, entre l'Attique & l'Argolide. L'ancien nom de cette ifle étoit OENONE, du confentement d'un grand nombre d'anciens géographes. Etienne dit qu'on l'appelloit aufli MIRMIDONIA, & Strabon, l. 8, p. 375, en nomme les habitans, Mirmidons. Ovide, Metamorph. l. 7, c. 25, nous apprend qu'OENOPIE étoit encore un de ces anciens noms, mais qu'Æacus la nomma Ægine du nom de fa mere:

1.

Oenopiam Veteres appellavere, fed ipfe Eacus Aginam Genitricis nomine dixit. Cette femme, dont on lui donna le nom, étoit Ægine, fille d'Afopus, & de laquelle Jupiter, déguifé en feu, eut deux fils, acus & Radhamanthe. Les Grecs donnent encore à cette ifle cet ancien nom d'Egine, quoique nos mariniers l'appellent Engia. Les poëtes ont feint que fes habitans furent nommés Mirmidons, parce que des fourmis furent changés en homme, à la priere d'acus; mais ce nom leur fut donné, parce que fouiffant la terre comme les fourmis, ils y mettoient enfuite leurs grains, & parce que n'ayant pas de briques, ils fe logeoient dans des trous qu'ils creufoient en terre. Le terroir eft fort pierreux par-deffus; fur-tout dans le plat-pays, ce qui fait que la terre y eft nue: elle produit cependant affez d'orge. L'abord de l'ifle eft fort difficile à caufe des ro

ches, & des bancs cachés fous l'eau. On a dit qu'acus les y avoit mis exprès pour garantir l'ifle des hoftilités des pirates. Il eft le feul des rois d'Egine dont l'hiftoire ait confervé le nom. Il n'y resta même aucun de fes fils; car Pélée & Télamon furent obligés d'en fortir pour avoir tué Phocus. On peut voir dans Paufanias le fort de cette famille. Quelque tems après le regne d'acus, ceux d'entre les Argives qui s'étoient rendu maîtres d'Epidaure, pafferent en Ægine, &, mêlés avec les naturels de l'ifle, ils leur communiquerent les mœurs & la langue des Doriens. Les richelles de ce peuple s'accrurent à tel point que leurs forces maritimes égaloient presque celles des Athéniens. Mais cette puiffance ne dura guè res; car les Athéniens les chafferent de l'ifle, & les réduifirent à fe retirer à Thyrée, que les Lacédémoniens leur donnerent fur les frontieres des Argives. Il est vrai qu'ils fe reffaifirent de leur ancienne patrie, après qu'ils eurent défait la flotte des Athéniens dans l'Hellespont; mais ils ne purent jamais revenir au même degié de puillance dont ils étoient déchus. Il y avoit près du port un temple dédié à Venus, & dans l'endroit le plus beau de la ville on trouvoit l'acce. C'étoit un enclos quarré de pierres blanches, où l'on voyoit les ftatues des députés que les Grecs envoyerent à acus, lorsque toute la Gréce, affligée par une longue féchereffe, confulta l'oracle de Delphes, qui répondit que Jupiter s'appaiferoit, pourvû qu'acus intercédât pour eux; il le fit, & on eut de la pluie en mémoire de cette ambaffade, on drella à Ægine des ftatues de ceux qui y furent députés en cette occafion. Auprès de l'Eacée étoit le tombeau de Phocus, qui, jouant avec fes freres, fut malheureusement tué avec un palet. Ils s'enfuirent après ce coup, & Télamon ayant envoyé quelqu'un à fon pere pour le prier d'entendre fa juftification fur ce meurtre involontaire, le Roi lui défendit de débarquer; mais il lui accorda de plaider fa caufe fur le vaiffeau ou fur une digue élevée dans la mer. Télamon entra de nuit dans le port nommé le port Caché, & y éleva une digue, qui fubfiftoit encore du tems de Paufanias. A peu de diftance du port Caché il y avoit un théâtre digne d'être vû, & aflez femblable pour la grandeur & pour l'architecture à celui d'Epidaure. Les temples d'Apollon, de Diane & de Bacchus, n'étoient pas fort éloignés les uns des autres; mais celui d'Esculape étoit dans un quartier différent. Strabon dit qu'Agine fut fucceflivement habitée par les Argives, les Crétois, les Epidauriens, par les Athéniens & par les Lacédémoniens, qui, l'ayant reprife des Athéniens, la rendirent à fes anciens habitans. Il ajoute que les Æginétes avoient envoyé des colonies à Cydonia, dans la Créte & chez les Umbrices, que l'on croit être une nation de l'Illyrie, dans le lieu où eft aujourd'hui la Croatie. Le même auteur dit, après Ephorus, que ce fut chez les Eginétes que le premier argent monnoyé fut en ufage; ces infulaires ne pouvant fe paffer du trafic à caufe de la ftérilité de leur ifle. Aliem, Var. Hift. l. 12, c. 10, leur attribue auffi l'invention de la monnoie. Cependant Hérodote, lib. 1, en fait honneur aux Lydiens. Voyez l'état préfent de cette ifle au mot ENGIA.(a) Wherl.Voyag. d'Athènes, l. 3. (b) Strab. l. 1. c. 3. (c) Paufan, in Corinth. 2. ÆGINE, ancienne ville, dans l'ifle de ce nom. Voyez l'article précédent.

3. ÆGINE, isle, l'une des Cyclades, felon Pomponius, cité nius, cité par Ortelius. Thefaur.

4. ÆGINE, lieu dans l'Afie, aux environs de Smyrne, dans l'Ionie, felon Ortelius, qui s'appuye de l'autorité de Plutarque.

s. ÆGINE, autre lieu fitué dans l'Argie, aux environs d'Epidaure. Strabon.

1. ÆGINETES, habitans de l'ifle d'Agine.

2. ÆGINETES, riviere de la Paphlagonie. Elle tombe dans le Pont-Euxin, à l'orient de l'ancienne ville Aboni Tuxor, & baignoit une petite ville nommée aufli ÆGINETES. Arrien parle aufli d'un lieu maritime de ce nom. & le place dans la Galatie; ce qui fe rapporte affez, & il nomme ce lieu EGINETIS.

AGINIUM. Tite-Live, l. 32, 33 & 45, femble met32,33 tre une ville de ce nom en Theffalie, ou du moins en Macédoine. Céfar, l. 3, dans fon livre des guerres civiles, dit qu'elle étoit vis-à-vis de la Theffalie. Pline, l. 4, c. 10, dit plus précisément qu'elle étoit dans la Piérie ; & Strabon, 4.7, la met fur les frontieres des monts Tymphéens.

De

De l'Ifle, guidé par ces indices, la met du midi de la fource de l'lon, riviere qui fe perd dans le Penée, à l'occident de l'Eftieotide, contrée de Theffalie.

EGIOCHUS, lieu de l'ifle de Créte, où Jupiter fut élevé par une chévre, felon Diodore le Sicilien, . 1. ÆGION, nom grec d'Ægium, ancienne ville de l'Achaie propre.

ÆGIPA, ville de l'Æthiopie, fous l'Egypte, au bord du Nil, felon Pline, l. 6, c. 30. Órtelius écrit Æggipam, indéclinable.

AGIPANS ou EGYPANS, hommes demi-bêtes, ayant les pieds de chèvre & très - légers à la courfe. Pline en remplit certaines montagnes & forêts des Indes Orientales, près de la cité de Sella, & en dit des chofes fort particulieres. Les Gentils les prenoient pour des demidieux, & les nommoient autrement, faunes & fatyres. S. Jerôme fait mention d'un de ces Egypans ou Chévrepieds, qui fut vû par faint Antoine dans les déferts de l'Egypte. Il dit, dans la vie de ce faint homme, qu'il rencontra un petit homme avez un nez crochu, des cornes au front & des pieds de chèvre, & que lui ayant demandé qui il étoit, ce faune ou fatyre lui fit entendre qu'il habitoit ce défert. Plutarque rapporte dans la vie de Sylla, qu'on lui amena un de ces fatyres qui s'étoit laiffé furprendre. * Corn. Dict.

Je ne fais dans quel livre de Pline Corneille a trouvé que cet auteur peuple, d'Egypans, certaines montagnes des Indes Orientales. Ces montagnes, habitées par les Ægypans, font bien diftinctement nommées Atlas dans fon Ve livre; & tout le monde fait que le mont Atlas s'étend dans l'Afrique, & eft bien éloigné des Indes Orientales. A mefure que le monde eft découvert & habité, on revient de l'opinion où étoient les anciens, que les folitudes étoient remplies de monftres. Un Européen feul dans un défert, & qui verroit tout-à-coup devant fes yeux un Hottentot bien velu, le prendroit fans peine pour un Egypan, dans la premiere furprife de fa frayeur.

EGIPLANCTUM, montagne de Gréce. Eschyle la nomme dans fa tragédie d'Agamennon, & Ortelius conjecture qu'elle devoit être dans le voifinage de Corinthe.

ÆGIPTE. Voyez Egypte.

1. ÆGIRA, en françois EGIRE, ancien nom d'une ville du Péloponéfe, dans l'Achaïe propre. Paufanias dit qu'elle s'appelloit auffi Hyperefia; & Etienne le géographe nous apprend qu'elle étoit aufli nommée Hyperia. Elle étoit entre Ægium & Sicyone, fur une colline roide, & de difficile accès, à environ fept ftades de la mer. On lit dans Polybe la maniere dont elle fut furprife par les Etoliens qui, faute de conduite, ne la garderent que quelques heures. Les détails de cette entreprise nous apprennent qu'au pied de cette colline il y avoit une riviere, & autour de la ville des bois presqu'impraticables, où s'embusquerent les Etoliens, en attendant que le traître qui leur livroit la ville, & qui s'y étoit glillé par un égoût, leur ouvrit les portes, ce qu'il fit; mais ils fe crurent trop tôt affurés de leur conquête, & fe débanderent pour piller, ce qui donna aux Egirates le tems de la réflexion, & l'occafion de profiter de cette imprudence car ceux d'entr'eux qui croyoient tout perdu fe fauverent dans la citadelle, & pendant que les ennemis s'affoibliffoient en fe disperfant pour piller, ils fe trouverent raffemblés en affez grand nombre pour tomber fur eux, & fe reffaifir du butin. La riviere fur laquelle Agire étoit fituée eft Cratis. Niger, fuivi par de l'Ifle, nomme XILOCASTRO la ville bâtie fur les ruines d'Agire. Corneille dit Xilocaftro ou SCOLOCASTRI, & écrit ÆGYRE par un Y.* Polyb. Hift. 1. 4.

2. ÆGIRA eft auffi un des noms que les anciens ont donné à l'ifle de LESBOS, fuivant le témoignage de Pliǹe, l. 5, c. 32. Le P. Hardouin foupçonne que ce nom pourroit bien venir de ce qu'elle portoit quantité de peupliers. Ayupos fignifie un peuplier noir. Il y avoit au fond de la grande baye, qui eft au nord de cette ifle, un village nommé Ægirus, & il pourroit bien avoir donné lieu à ce nom. Strabon, l. 13, dit qu'il étoit dans le territoire de Méthymne. Atlas de de l'Ifie.

*

ÆGIRCIUS, ÆGIRSIUS OU ECIRCIUS, noms latins de la riviere du Gers. Papire Maffon, dans fa description

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ÆGIS. Voyez ÆGEIS.

AGISOLIA, contrée dont parle Galien dans fon traité De attenuante victus ratione, où il dit : on recueille beaucoup de ces fortes de vins dans les campagnes de l'EGISOLIE. Il ne marque point où elles étoient. * Ortel. Thef.

ÆGISTE, ville de l'Arabie heureuse, felon Ptolomée, 1.6, c. 7. Les cartes dreffées fur cet auteur la placent au fond d'une anfe, qui doit être la même que celle qui eft formée par le cap de Fartash, environ au même endroit où eft la ville de ce nom. Quelques exemplaires de Ptolomée portent ERISTHE au lieu d'Egiste. ÆGISTHENE. Voyez ÆGOSTHENE. ÆGISTUM, ou

ÆGISUM. Voyez ÆGYPSUS.
ÆGITA. Voyez EGITA.

ÆGITAURUS. Voyez TAURUS 8.

ÆGITALUM, ville de Sicile, felon Zonare, dans lequel, felon la remarque d'Ortelius, il faut lire AGYTARSUS, comme l'écrit Ptolomée. C'eft l'AGATHYRSUS de Strabon. De l'Isle, dans fon atlas, place ÆGITHALLUS, qu'il dit avoir été enfuite nommée ACELLUS, entre les rades de Lilibée & de Drepanum.

ÆGITHIUM, ville de Gréce, à l'orient méridional & à 35 milles Romains de Delphes. Cette ville étoit dans l'Etolie, fur les frontieres des Locres, furnommés. Ozola. Thucydide, l. 3, la place fur des hauteurs, à en-> viron 80 ftades de la mer. * Atlas de de l'Ifie.

1. ÆGIUM, ancienne ville de Gréce, dans l'Achaïe propre, province maritime du Péloponèfe, à l'occident de Sicyone, & à l'orient de Patras, fur le lit commun des rivieres Bolinaus & Selemnus. Strabon, l. 8, p. 386, nomme Selinus cette riviere qui paffoit à Egium: il dit que cette ville fe forma des habitans de fept ou huit vil lages voifins, qui fe rapprocherent les uns des autres, & que Jupiter fut nourri du lait d'une chévre en ce lieulà. Il y a bien des variations dans la Mythologie fur le lieu où Jupiter naquit, & fur celui où il fut élevé. On tient cependant qu'il fut nourri en Créte, felon le plus grand nombre des auteurs anciens. On croit que c'est aujourd'hui Vifita, bourgade de la Morée.

2. ÆGIUM, ville de Béotie, felon Natalis Comes. Cet auteur parlant de la chèvre qui nourrit Jupiter encore enfant, elle fut, dit-il, appellée Olénienne, parce qu'elle avoit été nourrie auprès d'Olénus, ville de Béotie, où gium fut bátie après la deftruction d'Æga. Mais ce qui me fait douter de la bonté de cette remarque de Natalis Comes, c'est que les géographes ne connoiffent que deux Olénus dans toute la Grèce, l'une dans l'Achaie propre, l'autre dans l'Etolie. 2. C'eft que le pasfage de Strabon, l. 8, p. 386, fait connoître qu'il falloit dire l'Achaie au lieu de la Béotie, car il y eft fait mention de la décadence d'Æge. Æga, dit-il, car on nomme auffi Æga de cette maniere, n'eft point à préfent habitée. Egium eft affez peuplé. C'est-là, à ce qu'on prétend, que Jupiter fut nourri par une chèvre. Ce qui peut embarraffer, c'eft qu'Olénus d'Etolie a été auffi nommée Age; mais il n'y a jamais eu d'Ægium. Tome I. L

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