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ment du fud au nord, elles fervent à féparer la Ruffie de la Sibérie, & vont fe terminer vers le détroit de Naffau & la nouvelle Zemble.

Telle eft la vafte charpente qui foutient la plus grande partie de l'Afie. A ces chaînes, & fur-tout à celles du midi, c'eft à dire, à celle qui va depuis Khoren jusqu'à la Chine, & qui renferme la petite Bucharie comme dans un cercle, tous les grands terreins font comme fuspendus & s'abaisfent à mesure qu'ils s'éloignent de ce centre, qui eft comme la charpente de tout l'édifice.

De ces montagnes partent quantité de fleuves, qui font entraînés en différens fens, felon la pente des terres : les uns du côté du midi, comme l'Indus & le Gange, qui vont fe perdre dans la mer des Indes; les autres du côté de l'occident, comme le Gihon & le Sihon, qui fe jettent dans la mer Cafpienne. L'Obi, la Jenifea, le Selinga, la Lena, fe précipitent vers le nord, & fe déchargent dans la mer feptentrionale. L'Amour, le Hoam-ho & le Kiam, après un long cours, vont fe rendre dans la mer orientale. Tous ces grands fleuves partent de la ceinture qui environne le terrein compris entre Caschgar & la Chine,d'un côté ; le Tibet & la Tartarie, proprement dite, de l'autre. On lui a donné dans ces derniers tems le nom de petite Bacharie.

Dans cet intérieur on n'y trouve qu'une terre & brûlée par l'ardeur du foleil, qu'elle eft fluide, & coule au gré des vents. Les voyageurs qui ofent tenter d'y pénétrer, y font englou tis. La providence y a cependant ménagé quelques endroits pour fervir de paffages à ceux qui veulent pénétrer à la Chine. On y trouve auffi quelques rivieres. Je ne parle point de celles qui font le long des montagnes: elles n'ont pas un grand cours. Je parle de quelques-unes qui fortent de la partie des montagnes qui eft à l'occident, vers Kaschar & Khoten, & qui coulent vers l'orient. L'une, foit que le terrein n'ait pas affez de pente, foit que les fables accumulés en empêchent le cours, s'arrête & fe perd au milieu du défert. Les deux autres vont plus loin: elles fe réunillent & vont se jetter dans un grand lac appellé Lop, fitué dans la partie la plus baffe de tout ce grand terrein. Voilà une idée générale de la Tartarie. Hift. générale des Huns, par M. de Guignes, l. 11, p. 1, 11 & fuiv.

*

On divife aujourd'hui la Tartarie en trois parties: la Tartarie chinoife, la Tartarie indépendante, & la Tartarie Ruffienne.

La Tartarie chinoife eft à l'orient de la Tartarie indépendante: elle eft féparée de la Chine par la grande muraille. Sa partie orientale contient le pays de Nieu Tch ou des Tartares Man Tcheous, & le Leaoton; l'autre celui des Mongous ou Mogols, dont une partie eft tributaire de la Chine, & l'autre eft fous la protection : ils font féparés les uns des autres par le grand défert de Gobi.

La Tartarie indépendante s'étend plus au midi que la précédente, & va fort loin à l'occident. Elle eft bornée au nord par la Ruffie Afiatique ou Tartarie ruffienne; au midi par les Indes, la Perfe, & à l'occident par la mer Noire. Elle eft divifée en deux parties, l'orientale & l'occidentale. L'orientale eft très grande & contient les états du grand khan des Eleutches ou Callmoucks, de qui le Tibet dépend aujourd'hui, le Turkeftan & le pays des Ufbeks. La partie occidentale, qui eft entre la mer Cafpienne & la mer Noire, & celle d'Azof, comprend le Dagistan, la Circaffie, dont une partie appartient au khan de la petite Tartarie, & divers petits peuples libres qui habitent aux environs du mont Caucafe, ou d'Elbours.

La Tartarie ruffiene eft auffi étendue que les deux autres parties de la Tartarie prifes enfemble; mais comme elle s'étend au-delà du cercle polaire, & eft expofé aux vents du nord, elle eft presqu'entierement ftérile vers le feptentrion. Les pays qui font au midi feroient fertiles s'ils étoient cultivés. Ce que l'empire de Ruffie poffède en Tartarie, eft divifé en trois gouvernemens, qui font, Cafan, Aftracan & Tobolsk, ou la Siberie.

TARTARIE, (LA PETITE) comprend la Crimée & les pays qui font au nord de la mer Noire.

TARTARO, riviere d'Italie, dans l'état de Venife. Elle a fa fource dans le Véronéfe, d'où prenant fon cours d'occident en orient, elle traverse la Poléfine de Rovigo, & fe rend à Adria. Au-deffous de cette ville elle fe partage en deux bras, dont le plus confidérable va fe perdre dans l'Adige, & l'autre va fe jetter dans le Pô. Voyez Adria 4,

& Tartarus 2, qui font les anciens noms. Théâtre de la guerre en Italie.

* Vischer,

1. TARTARUS, nom d'un fleuve dont fait mention Antonius Liberalis. Il le place dans la Phiie, près de la ville Mélita.

2. TARTARUS, riviere d'Italie, au nord du Pô, & appellée Atrianus par Ptolomée. Voyez ATRIANORUM-PA

LUDES & ATRIANUS.

TARTAS, ville de France, dans la Gascogne, au diocèle d'Acqs, élection de Lannes, à vingt lieues de Bordeaux, fur une riviere nommée Midouze, qui fe jette dans l'Adour. Cette ville, qui eft agréablement fituée, & affez bien bâtie, quoiqu'elle foit petite, étoit importante, lorsque les Huguenots en étoient les maîtres. Ils la tenoient pour une de leurs places de fureté. Quelques uns ont voulu qu'elle eut pris fon nom des anciens Tarufates; mais il y avoit long-tems qu'il n'étoit plus queftion de ces peuples, lorsque Tartas a été bâtie. De Valois, Notit. Galliar. p. 545, & Longuerue, Descript, de la France, part. I, p. 191, difent qu'elle doit fon origine aux Gascons, qui la bâtirent après avoir occupé le pays où elle eft fituée. Ils l'appellerent TARTASSU, ce qui fignifie en langue basque un lieu où il y a quantité de cette espéce de chènes, qu'on nomme en cette langue Tarta. Elle a eu fes vicomtes fous les comtes de Gascogne dès l'an 960. Le premier qu'on trouve s'appelloit rex Tortus. Ses fuccefleurs, jusqu'à l'an 1312, ont toujours joui de ce vicomté, auquel ils avoient joint par mariage celui d'Acqs. Arnaud Raymond, dernier vicomte de Tartas & d'Acqs, mourut en cette année-là, après avoir vendu fes deux vicomtés à Jean, vicomte ou fire d'Albert, par où ces deux vicomtés entrerent dans cette maifon, dont les biens ont été réunis à la couronne de France fous Henri IV. La ville de Tartas eft bâtie fur la pente de la montagne en forme d'amphithéâtre, & le haut étoit défendu par un château en forme de citadelle; mais ce château fut démoli en 1621. Il y a dans cette ville deux paroilles avec un couvent de filles, & les recollets ont un couvent dans le fauxbourg. Après que l'on a paffé le pont pour fortir de Tartas, on trouve une belle promenade de plufieurs rangées d'arbres au bord de la riviere, & plus avant on rencontre des bois & des fablons pendant deux lieues. Il fe tient à Tartas un marché confidérable pour les feigles que l'on y rapporte des Landes.

TALTESIORUM-SALTUS, forêts d'Espagne. Juftin, lib. 44, cap. 4, dit, qu'on prétendoit que ce fut là que les Titans avoient combattu contre les dieux, & que ces forêts avoient été habitées par les Curetes. Henricus Coquis donne à ce quartier de l'Espagne le nom de los campos de Tarif.

TARTESSIS, contrée d'Espagne, dans la Bétique, vers l'embouchure du fleuve Batis. C'étoit, felon Strabon, lib. 3, p. 148, le pays qu'habitoient de fon tems les Turdules, ainfi nommés de la ville Tarteflus, qui ne fubfistoit plus du tems de Strabon. Eratofthéne donnoit auffi le nom de Tarteflis au pays voifin de Calpe & à l'ifle Erythea, & Scaliger remarque que cette Tarteflide eft appellée par Aufone Campi Arganthonini, du nom d'un certain Arganthonius, qui, felon les anciennes hiftoires, régua dans ce pays-là.

TARTESSUS, ville de la Bétique. Strabon l. 3, p. 148, dit que le fleuve Batis fe jettoit dans la mer par deux embouchures, & qu'entre ces deux embouchures il y avoit en autrefois une ville appellée Tarteffus, & il ajoute que le pays des environs s'appelloit Tarteffide; mais fi nous nous en rapportons à Pomponius Mela, lib. 2, cap. 6, dont le témoignage eft préférable, puisqu'il étoit né dans ce quartier-là, nous trouverons que Tartellus étoit la même chofe que Carteja, qu'elle étoit voifine de Calpe, & fur la baye qui formoit ce promontoire, appellée aujourd'hui la baye de Gibraltar. Voyez CARTEJA.

TARTESSUS MONS, montagne de la Bétique, felon Sextus Aviénus, cité par Ortélius.

TARTONNE, lieu de France, dans la Provence, diocèle de Digne. Il y a dans cette paroiffe une fontaine d'eau falée, dont l'ufage eft permis aux habitans, qui en tirent du fel en la mettant bouillir dans un chaudron. Ce fel, quoique bon, ne l'est pas au même degré que celui de Mo

ricz.

TARTRE, (le) lieu de France, dans la Bourgogne, diocèfe de Befançon ; il eft fitué fur un côteau qui eft fron

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TARUDA, ville de la Mauritanie Céfarienfe. Prolomée, l. 4, c. 2, la marque près d'Egaa.

par

TARUDANT, ville d'Afrique, au royaume de Maroc. Les Maures la nomment Teurant. Elle a été bâtie les anciens Africains, à douze lieues de Téceut du côté de l'orient, & à deux du grand Atlas vers le midi. Sans être peuplée, c'est une ville affez belle & affez commerçante. Elle a été autrefois libre, mais elle fut affujettie par les Bénimérinis lorsqu'ils fe rendirent maîtres de la Mauritanie Tingitane, & ils en firent la capitale de la province & des contrées voisines. Le gouverneur ou viceroi y faifoit fa réfidence, à cause du commerce des Négres, & on y bâtit une fortereffe. La ville recouvra fa liberté par la chute des Bénimérinis, & fe gouvernoit par quatre des principaux habitans qui fe changeoient tous les fix mois. L'an 1511, les chérifs gagnerent les premiers de la ville, & obtinrent par leur moyen, que ceux de Tarudant leur entretiendroient cinq cents chevaux pour arrêter les courfes des chrétiens du cap d'Aguer & de leurs alliés. A la faveur de ces troupes & des Zaraganes, avec quelques autres communautés, ils fe rendirent maîtres de la ville, & enfuite de toutes les provinces voisines. Le chérif Mahomet étans depuis roi de Sus, répara les murs de la ville & du château, & y ajouta de nouvelles fortifications, la peuplant de tant de marchands & d'artifans, que c'est encore aujourd'hui une des principales villes d'Afrique. Ce chérif y avoit fon magafin d'armes, fon arfenal & la plus grande partie de ses tréfors, comme à l'endroit le plus sûr de fon état ; mais ayant été affaffiné en 1557 par le Turc Hascen, celui-ci s'empara de cette ville. Les habitans font de bonnes gens qui s'habillent de drap & de toile, comme ceux de Maroc. Le territoire de la ville eft grand, & du côté du mont Atlas il y a de grands villages de Bérébéres Mucamudins, & vers le midi plufieurs aduares ou habitations d'Arabes, avec une communauté de Bérebéres qui vivent fous des tentes, & font riches & belliqueux. Ils font plus de cinq mille chevaux. Leur principal quartier eft à quatre lieues de Tarudant fur les confins d'Eufaran. Leurs chefs furent les premiers qui favoriferent les chérifs, & les fuivirent dans toutes leurs guerres: de ce nombre étoit Ali, fils de Bucar, qui égorgea Muley Hamet & fes petits-fils dans Maroc,lorsqu'il fut la mort du chérif. Tout le côté de cette province qui regarde la Libye, appartient à ces peuples, & ils fe font payer le tribut des habitans qui veulent cultiver les terres.* Marmol, Royaume de Maroc, 1. 3, C. 24.

TARUESEDE, lieu de l'Helvétie. L'itinéraire d'Antonin le place fur la route de Brégentz à Côme, entre Coire & Chiavenne, à foixante milles du premier de ces lieux, & à quinze milles du fecond. C'eft aujourd'hui Splugen, felon Simler, & S. Giacomo dans le val de Chiavenne, felon Scudus, cité par Orrélius.

TARUIDUM, Taruedum ou Orcas, promontoire de la grande Bretagne. Ptolomée, 1.2, c. 3, le marque fur la côte feptentrionale après l'embouchure du fleuve Nabaus. On croit que c'eft préfentement Dungisbehéad en Ecoffe, dans la province de Cathnets. T

TARVIS, en latin TARVISIUM, bourg d'Allemagne, dans la Carinthie, au diocèfe de Bamberg. Il a pris fon nom de fes anciens habitans appellés Taurisci. Strabon fait l'éloge des mines d'or qui étoient autrefois dans ce quartier, & il dit que de fon tems on en voyoit encore dans les vallées d'Idria & de Pleffe. Les Romains ont tellement épuifé ces mines, qu'au lieu de l'or qu'on y trouvoit, on n'en tire plus que du vifargent, en abondance à la vérité, ce qui produit un grand revenu à la maison d'autriche.* Zeyler, Topogr. Carinthiæ, p. 102.

TARVISIUM. C'eft ainfi que! Caffiodore, Procope, Paul-Diacre & Réginon appellent la ville que nous connoissons aujourd'hui fous le nom de TREVISO. Voyez ce

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TARUS, fleuve d'Italie, felon Pline, l. 3, c. 16: qui le marque dans la Gaule Cispadane. Il conferve fon ancien nom. On l'appelle préfentement Taro. Voyez TARO.

TARUSATES, peuple de la Gaule Aquitanique, & dont Céfar, L. 3, C. 23 & 27, fait mention. Samfon dans fes remarques fur la carte de l'ancienne Gaule dit : On ne dispute presque plus aujourd'hui que le pays des Tarufates ne foit le Turfan, & Aire eft la capitale du Turfan.

TARUSCO, ville de la Gaule Narbonnoife. Prolomée, l. 2', c. 10, la donne aux Salies, & la marque près de Glanum. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte TARASCUM ; & Strabon écrit TARASCON. Elle conferve aujourd'hui ce dernier nom. Voyez TARASCON & TASCO

DUNITARI.

TAS, TAAS ou MALCAMSEI, riviere de la grande Tartarie, fe décharge dans un golfe de la mer Glaciale, que les Moscovites nomment Guba Taffarkoia, vis-à-vis de la nouvelle Zemble.

TASACARTA, lieu d'Egypte. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Pélule à Memphis, entre Daphnès & Thou, à dix-huit milles du premier de ces lieux, & à vingt-quatre milles du fecond.

TASACCURENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe, felon la notice des évêques de la province, où il eft parlé de Prequarius Tafaccurenfis. *Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 875.

TASAGORA, ville de la Mauritanie Céfarienfe, felon l'itinéraire d'Antonin, qui la marque fur la route de Cala à Rufucurrum, entre Ad Regias & Caftra-Nova, à vingtcinq milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du fecond.

TASARTA OU THASARTE, lieu de l'Afrique propre. Il eft marqué dans l'itinéraire d'Antonin fur la route de Telepte Tacapa, entre Capfe & Aqua Tacapina, à vingtà cinq milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du fecond.

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TASBATTENSIS ou ATHASBATTE, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Son évêque eft nommé Mar cellinus dans la notice des évêchés d'Afrique, & Julianus Tasbattenfis, dans la conférence de Carthage. douin, Collect. conc. t. 2, p. 873, t. I, p. 170.

TASCA. Voyez PHASCA.

* Har

TASCHKANT, ville de la Tartarie, fur les frontieres des Indes, en tirant vers Talasch. Cette ville eft fituée à la rive droite de la riviere de Sirr à 45d de latitude, & 92 40′ de longitude. Elle eft fort ancienne, & elle a été plufieurs fois détruite & rebâtie à l'occafion des fréquentes guerres entre les princes Tartares de fon voifinage. Qoiqu'elle ne foit pas grand chofe à préfent, elle ne laiffe pas d'être la refidence d'hiver du khan de la Cafatschia Orda, qui posféde une partie du Turkeftan; car dans l'été il va camper de côté & d'autre fur les bords de la riviere de Sirr, felon la coutume de tous les princes Tartares. * Hift. généalog. des Tatars, p. 49.

TASCI, peuples de la Perfide, felon Denys le Périégéte, Orbis descript. v. 1069, qui les met au voifinage des Pafargarde. Son ancien interpréte remarque que les Tasci étoient habiles à manier l'arc.

TASCIA, ville des états du Turc en Afie, dans la province de Toccat, au deffus des montagnes Noires, felon Davity, Cappadoce, p. 36. Il ajoute que cette ville eft renommée par la victoire que Junno Baffa y remporta fur Techel, Perfan, tenu par les fiens pour un grand prophéte.

TASCODUNITARI & CONONIENSES, peuples de la Gaule Narbonnoife, felon quelques manuscris de Pline, 1. 3, c. 5, au lieu de quoi d'autres manuscrits & quelques exemplaires imprimés portent TASCODUNI, TARUSCONENSES, d'autres TASCONI, TARACUNONIENSES, & d'autres TASCONI, TARUSCONIENSES. Le pere Hardouin qui fuit cette derniere leçon, regarde les autres comme des noms corrompus. Il fe fonde fur le manuscrit de la bibliotheque royale, & fur l'ordre alphabétique que Pline eft accoutumé de fuivre. Les Tasconi, ajoute-t-il, habitoient vraisemblablement dans l'endroit où eft aujourd'hui Montauban, ville que mouille la petite riviere Tesco, aujourd'huile Tescou, qui s'y jette dans le Tarn. Cette riviere Tesco pouvoit avoir donné fon nom au peuple TASCONI OF

TESCONI. Quant aux TARUSCONIENSES, dit le pere Hardouin, ils tiroient leur nom de Tarusco, ville des Salies, & aujourd'hui appellée TARASCON. Voyez TARUSCO & TA

RASCON.

TASCUTINI, peuples du Pont, aux environs de la Colchide, felon Diodore de Sicile, 1. 4, qui eft le feul qui en parle. Ortelius croit que ce mot eft corrompu. Il foupçonne qu'au lieu de TASCUTINI, on devroit lite SCUTINI, ou plutôt SCYTHINI. Voyez SCYTHENI.

TASILIACUM, lieu de France, dont Fortunat fait mention dans la vie de S. Germain.

TASIMA, province du Japon, dans l'ifle de Niphon, fur le bord de la mer, entre Imaba au couchant, & Tango au levant. Elle a deux journées de longueur d'orient en Occident, & fe divife en huit diftricts.

TASITIA, village de l'Ethiopie fous l'Egypte. Prolomée, l. 4, c. 7, le marque fur la riviere occidentale du Nil, près de Boum. Ortelius foupçonne que c'est le Stadifis de Pline, & le Taphis, Tafis ou Tafis de l'itinéraire d'Antonin.

TASKEGUI, petit peuple de l'Amérique feptentrionale, dans la Louifiane, au bord de la riviere des Alibamous, entre les Conchatez & les Abeikas.

TASNAY, lieu de France, dans le Nivernois, diocèfe & élection de Nevers. C'est une paroiffe fituée en plaine, à trois quarts de lieue de la riviere de Loire : Terres légeres à feigle & un peu de froment, peu de pacages, & des foins feulement pour la nourriture des beftiaux; beaucoup de bois & bruyeres, & quelques vignes.

TASOPIUM, ville de l'Inde, en deça du Gange. Prolomée, l. 7, c. 1, la donne aux peuples Sabara, & la marque près de Caricardama.

TASQUE, (S. Pierre de) abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, dans le pays de Riviere-Baffe, au diocèse de Tarbes.

TASSAROLLO ou TASSAROLLI, petit pays d'Italie, avec titre de comté. On trouve des monnoies aux armes de Spinola, avec cette Légende: Auguftinus Spinola Comes Taffarolli.

TASSIACA, ville de la Gaule, felon un morceau de la table de Peutinger en manuscrit, confulté par Ortélius.

TASSILLY, paroille de France, en Normandie, au diocèle de Seez, à deux lieues de Falaife. Saint Germain, évêque de Paris, en paffant' par ce lieu, y rendit la vue à une femme aveugle. Les Bollandiftes l'appellent mal à propos Taillac.

TASSING ou TAASSING, ifle du royaume de Danemarck, entre l'ifle de Fionie & celles de Langeland & d'Arræ, mais plus près de la premiere que des deux autres. Elle n'eft féparée de l'ifle de Fionie que par un canal affez étroit. L'ifle de Taffing eft longue & fituée à l'orient de la partie la plus méridionale de l'ifle de Fionie. On y voit quelques bourgs ou villages, & elle a trois petites ifles fur la côte méridionale, favoir,

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TASSO. Voyez THASUS.

TASTA, ville de la Gaule, dans l'Aquitaine. Prolomée, 1. 2. c. 7, la donne aux Datii; mais comme il eft -le feul des anciens qui connoiffent des peuples Datii dans la Gaule, de Valois, Notit. Galliar. p. 31, juge qu'il y a faute dans cet endroit de Ptolomée, & qu'au lieu de Υπὸ Γαβάλας Δάτιοι και πόλις Υπό Γαβάλας Yão Paßáλus Aátio T, on doit lire Y Fußans Ουσδάτιοι οι Ουσιδάτιο. Quelques-uns avoient cru que cette ville TASTA de Ptolomée étoit la ville de Dax ou d'Acqs; mais quand on n'admettroit pas que le paffage en question de Ptolomée feroit corrompu, on ne pourroit mettre Dax ailleurs qu'à Aqua Trabellica. Selon de Valois, TASTA pourroit être aujourd'hui Montesquiou, petite ville fituée fur l'Offe, en latin Offida ou Offidus, riviere qui donnoit le nom au peuple Offidates, Offidatii ou Ofidatii.

TASTACHE, ville de la Parthie, felon Ptolomée, 7. 6, c. 5, qui la marque entre Marriche & Armiana. TASTINA, ville de la grande Arménie. Prolomée, 7- §, 6. 13, la marque entre Surta & Cozala. Le mauus

crit de la bibliotheque palatine écrit PATINA pour TAS

TINA.

TASVALTENSIS. Voyez TASBATTENSIS.
TASUS. Voyez THASUS.

TASZMIN, riviere de Pologne, dans le palatinat de Kiovie. Elle a fa fource dans la partie méridionale de ce palatinat, vers les confins de celui de Braclaw; elle prend d'abord fon cours du midi au nord ; & quand elle est arrivée auprès de Smila, elle fait un coude, & prend la course du côté de l'orient. Quand elle eft rendue auprès de Czehryn, elle se partage en deux branches, qui, à quelques lieues delà, vont le perdre dans le Boryfthène, près de Krylow de Krylow ou Krylaw. * De l'Ifle, Atlas. Andr. Cellar. Descript. Polon. p. 392.

TATA ou Toris, petite ville de Hongrie, dans la partie du comté de Comore, qui eft au midi du Danube, fur la route de Raab à Gran. Il y a un château à Tata. * De 'Ifle, Atlas.

TATACENE. Voyez TAUACENE.

1. TATAH ou TATA, royaume des Indes, dans les états du grand Mogol. On l'appelle auffi SINDE. Il eft borné au nord par la province de Buckor, à l'orient par celles de Jeffelmere & de Soret, au midi par la mer, & à l'occident par la province de Mécran. La riviere d'Inde ou de Sinde le partage en deux portions, & elle y a fon embouchure. Le pays eft également riche en bled & en bétail. Il paye au grand Mogol foixante laqs & deux mille roupies. Ses principaux lieux font :

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2. TATAH, ou TATA, ville des Indes, (2) dans les états du grand Mogol ou royaume de Sinde, dont elle eft la capitale. Elle eft fituée fur le bras occidental de l'Inde, à quelques lieues au-deffus de fon embouchure. Le grand commerce des Portugais, en cette ville, l'a rendue célébre. Ils la fréquentent beaucoup, quoiqu'elle foit à quelques lieues de la mer. Les voyageurs Anglois l'appellent GUTTU NEGARD TUTTA, & difent qu'on la nomme ordinairement Tutta, fans y joindre les deux autres mots. (b) Les marchands indiens fe pourvoient à Tata de quantité de curiofités qui s'y trouvent par l'adreffe des habitans qui y ont une merveilleufe facilité pour toutes fortes d'arts. Le Sinde embraЛle plufieurs ifles aux environs de Tata; & comme ces ifles font fertiles & agréables, elles rendent cette ville une des plus commodes des Indes, encore qu'il y faffe très-chaud. (a) De l'Ifle, Atlas. (b) Thevenot, Voyage des Indes, p. 155.

TATARS. Voyez TARTARES.

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TATHILBA, ville de l'Inde, en-deçà du Gange. Prolomée, .7, . 1, la donne aux Bidamai. Au lieu de TATHILBA, le manuscrit de la bibliotheque palatine, porte TATHILLA.

TATHIS, village d'Ethiopie, felon Ptolomée, L 4, c.7, qui le marque fur le bord occidental du Nil, près de Nacis.

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TATHYRIS, village d'Egypte. Ptolomée, 1. 4, c. 5. qui le marque dans la contrée appellée Memnon, dit qu'il étoit dans les terres.

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TATIEN, ville de la Chine, dans la province de Fokien, au département d'lenping, cinquième métropole de la province. Elle eft de o 40 plus orientale que Pekin fous les 25 56′ de latitude. * Atlas Sinenfis.

TATILLUM,

TATILLUM, ville de la Mauritanie Céfarienfe. L'itinéraire d'Antonin la place fur la route de Carthage à Céfarée, entre Ara & Aufa, à dix-huit milles du premier de ces lieux, & à quarante quatre milles du fecond. Quelques exemplaires portent Tatilium pour Tatil

lum.

TATNANG ou TETLANG, petite ville d'Allemagne, dans la Suabe, fur le grand chemin, entre Ravenspurg & Lindau, à une lieue du lac de Conftance. Cette ville eft fituée dans un endroit fertile & fort agréable. Il y avoit autrefois un magnifique château où les comtes de Montfort, qui étoient seigneurs de la ville, faifoient leur réfidence; mais ce château avec la plus grande partie de la ville a été brulé pendant les guerres. Zeyler, Topog. Suev. p. 74.

TATOMI. Voyez ToтOMI.

*

I TATTA, TATA, TATAH OU SINDE. Voyez SINDE. 2. TATTA, marais de la grande Cappadoce, dans la Morimene. Strabon, l. 12, p. 568, qui en parle, dit que le fel de ce marais s'épaiffiffoit de façon, que fi des oifeaux y touchoient de leurs aîles, le fel s'y attachoit & s'y coaguloit fi fort, qu'ils tomboient aufli-tôt, ne leur étant plus poffible de voler. Pline, l. 31, c. 7, & Dioscoride, l. 5, c. 85, font aufli mention de ce lac & de fon fel. Ils nonment le lac TATTI-LACUS, & ils le mettent dans la Phrygie.

TATTERSHALL, bourg d'Angleterre, dans le comté de Lincoln. On y tient marché public. * Etat préfent de la grande Bretagne, t. 1.

TATU, ifle du Nil, felon Pline, l. 6, c. 29, qui la place au voifinage de la ville de Meroé. Le pere Hardouin remarque que tous les exemplaires imprimés lifent TATU, quoique tous les manuscrits qu'il a confultés portent TADU.

TAU, ville de la Chine, avec fortereffe, dans la province de Huquang, au département d'lungcheu, treiziéme métropole de la province. Elle eft de sd so' plus occidentale que Pekin, fous les 26ds' de latitude. * Atlas Sinenfis.

1. TAUA 3 ville d'Egypte. Ptolomée, l. 4, c. 5, marque cette ville dans le nome Phthemphuthus, dont elle étoit la métropole. Etienne le géographe connoît auffi cette ville, qui, felon Ortélius, eft nommée TABA, dans le concile d'Ephèfe. Quelques manuscrits de l'itinéraire d'Antonin écrivent TAFA pour TAUA; elle y cft placée entre Cynon & Andron, à trente milles de la premiere de ces places, & à douze milles de la feconde.

2. TAUA, ville de l'Arrie, felon Ptolomée, qui la place

entre NAMARIS & AUGARA.

3. TAUA, golfe de la Grande Bretagne, fur la côte orientale, felon Prolomée, l. 2, c. 3, qui le marque entre l'embouchure de la Dée & celle de la Tine. Ce golfe eft fur la côte orientale de l'Ecoffe, & fe nomme aujourd'hui TAY, aussi bien que la riviere qui s'y jette.

TAUACA, ville de Sicile, felon Etienne le géographe.

TAUACENE, contrée de la Drangiane, felon Ptolomée, l. 6, c. 19. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte TATACENE pour TAUACENE.

TAVANSAY, ifle d'Ecoffe, une des Wefternes, & au couchant de celle d'Harries : elle a trois milles de circuit & eft affez fertile.

TAUANXAN, fortereffe de la Chine, dans la province de Queicheu, au département de Tunggio, fixiéme métropole de la province. Elle eft de 8 49' plus occidentale que Pekin, fous les 28d 31′ de latitude. Atlas Sinenfis.

TAUAPE. Voyez TANAPE.

TAVASTLAND, en latin Tavaftia, province de Suéde, dans la Finlande. Elle eft bornée au nord par la Caianie ou Bothnie orientale, à l'orient par la grande Savolax, au midi par la Nylande, & à l'occident, partie par la Finlande proprement dite, partie par la Caianie. Elle tire fon nom de TAVASTUS qui en eft la capitale. D'Audiffret, Géogr. anc.& mod. t. 3, dit que cette province eft divifée en quatre territoires appellés SERMAKI; favoir, Hattula, Hauho, Offre-Haredt & Nedra-Haredt, & qu'on y compre huit lacs, dont le plus confidérable eft celui de Pejende. Le Tavaftland fournit beaucoup de fer. Ses principaux - licux font:

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TAVASTUS, ville de Suéde, dans la Finlande, & la ca pitale du Tavaftland, auquel el le donne fon nom. Elle est fituée dans la partie méridionale de la province, fur une petite riviere qui fe jette un peu au-deffus, dans le lac de Wana. Martin Zeyler, dans fa description du royaume de Suéde, p. 32, dit que Birger Jarl fortifia Tavaftus en 1250, pour retenir dans l'obéiflance les habitans de cette province, qu'il avoit obligés d'embraffer la religion chrétienne. *De l'Isle, Atlas.

TAUBER, riviere d'Allemagne, (a) dans la Franconie. Elle a fa fource un peu au-deffus de ROTENBOURG an der Tauber, d'où prenant fon cours du midi oriental au nord occidental en ferpentant, par le margraviat d'Anspach, (5) paffe à Rotingen, où elle prend le ruiffeau de Golac & quelques autres; paffe à Lauden, Bischoffsheim, & fe rend dans le Mein, dans le comté Vertheim, au-deffous de la ville de ce nom, entre Vurtfbourg & Afchaffembourg, après avoir reçu à Miltburg l'Euter & le Meubling. (a) Ĵaillot, Atlas. (b) Du Lignon, Mémoires manuscrits.

TAUCHA, petite ville d'Allemagne, dans la Saxe, à un mille de Leipfic. Elle fut bâtie en 1221, par Albert, archevêque de Magdebourg, & puis prife d'affaut & démolie par Dieteric, margrave de Misnie en 1289. Cette ville fut rebâtie depuis, & poffédée alternativement par diverfes fa- . milles, jusqu'à ce qu'enfin elle vint fous la jurisdiction de la ville de Leipfic. D.Tobias Heydenreich dit, dans fa chronique de la ville de Leipfic, fol. 51, que la ville de Magdebourg ayant été brulée, les marchands fe retirerent à Grimma, & de-là à Taucha, qui fut ceinte d'une nouvelle muraille pour leur plus grande fureté par l'archevêque de Mag. debourg; mais cette ville ayant été bientôt après ruinée & brûlée, les marchands s'établirent à Leipfic; & c'est depuis ce tems-là qu'on y tient ces célébres foires appellées les Meffes de Leipfic. En 1431la ville de Taucha fut entierement renverfée par les Bohemes & les Huffites.* Zeyler, Topogr. Saxon. p. 180.

TAUCHEIRA. Voyez ARSINOE, n°. 15.

TAUCHEL, petite ville de Pologne, (a) dans la Pomerelle, fur la petite riviere de Verde, qui fe jette dans la Vistule. Elle eft fituée entre Konitz & le monaftère de Krone. En 1310 les chevaliers de l'ordre teutonique (b) s'emparerent de cette ville, la pillerent & la réduifirent en cendres. Elle a beaucoup fouffert durant les guerres des Polonois contre les Pruffiens. (a) De l'Ifle, Atlas. (b) Zeyler, Topogr. Pomerel. p. 50.

1. TAVE, Rhatostatybius, riviere d'Angleterre, au pays de Galles. Elle a fa fource dans Breknokshire, d'où, prenant fon cours vers le midi oriental, elle entre dans Glamorganshire qu'elle traverfe en ferpentant ; &, après avoir mouillé Landaf d. & Cardif. g. elle va fe jetter dans le golfe qui forme l'embouchure de la Saverne. * Blaeu Atlas.

2. TAVE, petite riviere de France, au bas Languedoc, pafle à Loudun, & fe jette dans le Rhône, à deux lieues audeffous.

TAUENI, peuples de l'Arabie heureuse. Pline, l. 6, c. 28, dit qu'ils habitoient dans les terres. Ce font, felon le pere Hardouin, les mêmes peuples qui font appellés Tavo par Eusèbe dans fa préparation évangélique, 1. 6, p. 277.

Ταίνοι

TAVERNA, ville du royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, fur la riviere appellée Simarie par Cluvier & Alli par d'autres, quoique plufieurs en faffent deux rivieres différentes. Cette ville étoit épiscopale, mais en 1122 l'évêché fut transféré à Catanzaro. Cette ville a été bâtie des ruines de l'ancienne Trischene, quoique plus éloignée de la mer.

TAVERNAY, lieu de France, dans la Bourgogne, diocèle d'Autun; ce lieu eft fitué dans un pays allez froid. Il y a une riviere qui porte le nom de Tavernay & qui peut porter bateaux avec celle d'Aroux; c'eft un pays de plaines, * TAVERNY, bourg de France, dans l'ifle de France, élection de Paris. Il y a un prieuré fimple de cent cinquante livres

Tome Y. Iiili

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TAVERS, lieu de France, dans l'Orléanois, diocèse d'Orléans, élection de Beaugency.

TAVERTIN, montagne de l'Afrique, au royaume de Fez, proche de la ville de ce nom, du côté du feptentrion. Il y a dans cette montagne des creux fouterreins, où le bled fe conferve fort long-tems. Les habitans du quartier en ont la garde, & ceux à qui le bled appartient leur donnent quelque chofe pour cela. Marmol, Royaume de Fez, l. 4, c. 22, p. 169.

TAVETSCH, en latin Etuaticus Vicus ou Etuatium
village au pays des Grifons, dans la Ligue haute, fous la
communauté de Difentis, au bord du Rhin. Le nom de ce
village eft corrompu de celui des anciens Etuates ou Etua
tii, peuples qui, felon les anciens géographes, habitoient
auprès des fources du Rhin. C'eft là que le bas Rhin prend
fa fource fur le mont de Crispalt. On trouve beaucoup de
cryftaux dans la vallée de Tavetsch. * Etat & Délices de la
Suiffe, t. 4, p. 12

TAUGA, ville de l'Afrique propre. On trouve dans la
notice des dignités de l'Empire ces mots : Prapofitus limitis
Prapofitus limitis
Taugenfis.

TAUGAST, ville du Turqueftan, au voifinage de la
Bactriane ou de la Sogdiane, près de l'Inde, felon Nicé-
phore Callifte, . 18, c. 30, cité par Ortélius. On croyoit
que cette ville avoit été fondée par Alexandre. Les Turcs,
habitans de cette ville, adoroient des idoles ; ils vivoient
fort fobrement, & leurs loix étoient fort équitables. Ils
en avoient une qui défendoit à toutes fortes de perfonnes de
fe vêtir de drap d'or, quoique le trafic en apportât beau-
coup dans le pays. Les femmes ufoient d'une forte de chars
d'or, tirés par des bœufs rangés l'un devant l'autre, bardés
& couverts de draps d'or, enrichis de perles & de pierre-
ries. Le roi de Taugaft pouvoit avoir lept cents femmes *
Davity, Maurenhar, p. 870.

TAUGETON, montagne du Péloponnéfe, felon Etienne le géographe. Ptolomée qui écrit TAYGETA MONS, marque cette montagne entre celles de Mineé & de Cronius. Plutarque en fait auffi mention. Elle étoit au voifinage de l'Eurotas, & commandoit la ville de Sparte. Callimaque écrit Tengeten pour Taugeton. C'est la même montagne que Pline, l. 2, c. 79, nomme TAYGETUS,

TAUGON, ou TAUGON LA RONDE, bourg de France, au pays d'Aunis, élection de la Rochelle. Il y a environ dixhuit cents habitans.

TAVIGNANO, riviere de l'ifle de Corfe; elle a fa fource vers le milieu de l'ifle, au lac de Creno, près de celles du Golo & du Limone. Elle court en ferpentant de l'occident à l'orient, & va fe décharger dans la mer, entre l'embouchure de l'étang de Diane & celle de l'étang d'Urbin.* Magin, Carte de l'ifle de Corfe.

TAVILA. Voyez TAVIRA.

TAVILLE, village d'Espagne, dans la Catalogne, près de la côte, environ à deux milles vers l'eft de Saint Jean de

gne d'Alfonfe III, qui la peupla de nouveau, & lui accorda plufieurs franchises & des priviléges fort honorables. Aujourd'hui elle n'eft ni grande, ni beaucoup peuplée, & l'on n'y compte guères que deux mille habitans. Son port eft asfez fpacieux, & paffe pour l'un des meilleurs du royaume. On y voit une bonne forterelle bâtie par le roi Sébastien. La campagne des environs de la ville eft agréable & fertile. *Silva, Poblac. de Espana, p. 155.

TAVISTOQUE ou TAVESTOKE, ville d'Angleterre dans Devonshire, fur la rive droite de la riviere de Tawy, où l'on pêche de très beaux faumons & en aflez grande quantité. Elle eft principalement renommée par un monaftere qui floriffoit anciennement dans ce lieu là, & qui fut bâti par Ordulphe, fils d'Orgare, comte de Devon, vers l'an 961. Dans la trente troifiéme année de la fondation de l'abbaye de Tavestock, ce monastère fut réduit en cendres par les Danois. Il fut rétabli dans la fuite, & l'école que l'on y avoit établie pour la langue anglo-faxonne, a long-tems été fameufe dans le pays. Ce n'est que depuis quelques années que l'on a ceffé cet exercice. La ville de Taviftoque députe au parlement & a droit de marché. * Blaeu, Atlas.

Le lendemain de la faint Jean on fait une courfe de chevaux dans une plaine qui eft à un mille de la ville, ce qui y attire une fi prodigieufe quantité de monde, qu'on eft obligé d'y dreffer des tentes pour les loger.

TAVIUM, ville de la Galatie, dans le pays des Trocmi. Strabon, l. 12, p. 567, après avoir donné à cette ville le. titre de Caftellum, lui donne celui d'Emporium. Pline, l. 5, S c. 32, dit que c'étoit la premiere place des Trocmi, & Prolomée, 5, c. 4, la nomme la premiere, comme la métropole de ces peuples. La notice d'Hiérocles, qui en fait une ville épiscopale fous la métropole d'Ancyre, écrit TABIA. C'est la même ville qui eft appellée TAVIA dans l'itinéraire d'Antonin, où elle eft placée en cet ordre dans la route d'Ancyre à Tavia:

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Dyrrhachium,
Panyaffi fluv. Oftia,

Pinéde, & près d'un autre village nommé MALGRAT, qui Villes maritimes. Apfi fluv. Oftia,

fe trouve entre celui de Taville & de Saint-Jean de Pinéde.
Il y a entre Malgrat & Taville une petite tour de garde &
quelques maifons, & au deffous du village de Taville est
une espéce de château fur une éminence, à environ une de-
mi-lieue de la mer.

TAVIRA ou TAVILA, ville de Portugal, dans la pro-
vince d'Algarve, dont elle est la capitale. Elle eft fituée fur
le bord de la mer, à l'embouchure d'une petite riviere
nommée Gilaon, entre le cap Saint-Vincent & le détroit
de Gibraltar. Elle eft partagée en deux par la riviere fur la
quelle elle a un pont. Ses murailles font bonnes, & elle a
un beau château qui fut aggrandi par le roi Denis. On y
compte deux paroiffes, quatre couvens d'hommes, un de
religieufes, une maison de charité, & un bon hôpital. Ta-
vira eft le chef-lieu de la jurisdiction d'un corregidor, &
elle a dans fon diftrict une autre ville, & fix bourgs. Elle a
droit de fuffrage dans les affemblées des états, avec privi-
légé pour tenir deux foires, l'une le 8 de feptembre, &
l'autre le 4 d'octobre. Quelques uns la prennent pour la
Balfa des anciens; mais on ne fait pas par qui elle a été
fondée. Le roi Emanuel l'érigea en ville. Du tems des Mau-
res, Alben-Falula en étoit le maître lorsqu'elle lui fut enle-
vée en 1242, par dom Payo-Perez-Correa, commandeur
de l'ordre de S. Jacques, & enfuite grand-maître de cet or-
dre en Caftille; elle fut après cela entierement ruinée par
les
guerres, de forte qu'elle refta abandonnée jusqu'au ro-

Dans les terres.

Apollonia,
Loi fluv. Oftia,
Aulon Civitas Navalis.

Arniffa.

TAULINGI, (nation des ) ils habitent de hautes montagnes presque toujours couvertes de neiges, & leur territoire touche à la Georgie. Ils font divifés entr'eux en beaucoup de territoires, à chacun desquels appartient un certain nombre de villages, fuivant qu'ils font fitués dans les vallées entre les montagnes : ils ne favent eux-mêmes comment les divifer. Ils ont diverfes langues, fuivant les divers territoires qu'ils habitent, & l'on y entend au moins dix langues qui n'ont aucun rapport les unes aux autres. Ils font mahométans Sunni à l'extérieur : mais en particulier ils font tous païens, ou plutôt idolâtres. Ils ont leurs anciens dans chacun de leurs territoires, les élifent ou les dépofent, felon qu'ils leur plaifent: ils les tuent même quelquefois. Leurs cadis, qui font auffi mallah ou gens d'églife, vuident tous les différends qui furviennent entr'eux. Suivant les traités & le reglement des limites entre la Rusfie & la Turquie, ce dernier empire regarde les Taulenzi comme les fujets: mais comme ils habitent bien avant dans les montagnes, & qu'il n'y auroit aucun profit à les foumettre, il y a apparence qu'on les laiffera en paix de part

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