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fut ordonné par le chapitre de l'ordre que, pour la fureté des habitans, cinquante chevaliers réfideroient dans le château de faint Pierre, & vingt cinq dans l'ifle de Lango, & que quarante monteroient la galere qui étoit de garde en tout tems dans le, port de Rhodes. Le grandmaître alors fit conftruire à fes dépens un fort dans le bourg d'Archangel.

Sous la grande maîtrife de Jacques de Milly, l'ordre eut guerre avec les Vénitiens à cette occafion. Le grandmaître, pour procurer la liberté à Delphin fon ambassadeur, & à plufieurs de fes fujets que le fuitan d'Egypte retenoit prifonniers contre le droit des gens, fit arrêter par repréfailles deux galeres vénitiennes chargées de marchandifes pour le compte des marchands farrafins, & fit mettre à la chaîne ce qui s'y trouva de fujets du fultan d'Egypte. Les marchandifes furent confisquées, & les Vénitiens eurent la permiflion de fe retirer avec leurs galeres. La république, que l'intérêt de fon commerce lioit étroitement avec les Sarrafins s'offenfa d'un procédé qui n'avoit rien que de conforme aux loix de la guerre. Elle demanda hautement la main-levée des effets faifis & la liberté des prifonniers. Quelques-uns de leurs gens de mer firent en même tems une descente dans l'ifle. Une flotte de quarante-deux galeres vénitiennes vint enfuite bloquer le port, & menacer la ville d'un fiége, fi l'on ne fe hâtoit pas à faire ce que la république demandoit. Les jeunes chevaliers vouloient qu'on ne répondît à cette propofition injufte qu'à coups de canon; mais le grand-maître étoit averti fecrétenient que l'amiral vénitien avoit ordre de ravager toutes les ifles de la région, & d'en enlever les habitans de la campagne, pour les livrer au fultan comme des ôtages qui répondroient des Sarrafins arrêtés à Rhodes. Il crut qu'il étoit plus fage de rendre quelques infideles, que d'expofer des familles entieres de chrétiens à tomber entre les mains de ces barbares, qui pourroient, à force de tourmens, les faire changer de religion. Les Sarrafins prifonniers & les marchandifes faifies furent remis à l'amiral vénitien.

Mahomet II, empereur des Turcs, voulant venger fes fujets des pertes que leur caufoient les galeres de la religion, envoya trente galeres chargées d'infanterie, avec ordre de faire des descentes dans les endroits de l'ifle les moins défendus, d'en enlever les habitans, & de porter de tous côtés le fer & la flamme. La fage conduite du grand-maître Jean-Baptifte des Urfins & la valeur des chevaliers rendirent cet armement inutile. Le grand-maître fit retirer les habitans dans tous les châteaux fortifiés, & les chevaliers partagés en plufieurs petits corps de cavalerie, laifferent débarquer les Turcs, tomberent fur ceux qui s'avançoient dans le pays, en tuerent beaucoup, firent grand nombre de prifonniers, & forcerent les autres à fe rembarquer promptement. Il étoit aifé de prévoir que Mahomet II chercheroit à fe venger; &le grand-maître Pierre d'Aubuffon, fucceffeur de Jean-Baptifte des Urfins, fit rem plir les magafins de munitions de guerre & de bouche, & fit une citation générale de tous les chevaliers, parce qu'il ne s'en trouvoit pas dans l'ifle un nombre fuffifant pour fa défenfe. Les chevaliers accoururent de toute part; & quelques fouverains, édifiés de leur zéle, envoyerent des fecours Rhodes. Les plus confidérables vinrent de France. Le roi Louis XI obtint du pape Sixte IV des indulgences en faveur de tous ceux qui dans cette occafion allifteroient les chevaliers; & ces indulgences produifirent en peu de jours des fommes confidérables, qui furent envoyées à Rhodes, & qui fervirent à faire à la ville & au château de Rhodes de nouvelles fortifications. La flotte turque, compofée de cent foixante vaiffeaux de haut bord, fans les felouques, les galiotes & les bâtimens de transport, parut devant Rhodes le 23 de mai 1480, & débarqua plus de cent mille hommes de troupes. Le fiége fut commencé, & l'amiral turc employa les fommations, les menaces, les promeffes, la trahifon & la force pour forcer la ville à fe rendre. Fout échoua, la ville parut imprenable, & les Turcs fe rembarquerent avec autant de honte que de defespoir. Le grand-feigneur fit enfuite fortir de fes ports une autre flotte très nombreuse commandée par le fameux corfaire Camali. Les ordres étoient de ravager Rhodes & les autres ifles de la religión. Quelques Turcs débarqués dans celle de Rhodes furent taillés en piéces par les chevaliers qui gardoient les côtes. D'autres chevaliers diftribués dans les au

pou

tres ifles, firent fi bonne garde aux endroits où l'on
voit aborder, que les Turcs n'y parent rien tenter. La feule
petite ifle de Caro, leur parut abordable; ils y mirent à
terre en effet cinq cents hommes, qui commencerent à bat-
tre le château; mais que la crainte des galeres de la reli-
gion força bien-tôt à regagner la flotte.

Le grand-maître Villiers de l'Ifle-Adam, bien informé
que l'empereur Soliman méditoit la conquête de Rhodes,
commença par citer tous les chevaliers, & prit enfuite,
en grand homme de guerre, toutes les précautions néces-
faires pour n'être pas lurpris, & pour être en état de faire
une longue & vigoureufe défenfe. La flotte
turque vint en-
fin jetter l'ancre à Parambolin, à fix milles de la ville de
Rhodes. Elle y fut jointe par un grand nombre de vaiffeaux
& de galeres chargés de troupes & de munitions, & fortis
des ports de Sirie, de Palestine & d'Egypte. Toutes les for-
ces des Turcs étant raffemblées, la flotte fut de quatre cents
voiles, & l'armée de terre de cent quarante mille hommes,
fans compter foixante mille pionniers. Les Turcs employe-
rent treize jours au débarquement des troupes & de l'artille-
rie, & le quatorziéme ils ouvrirent la tranchée. Le fiége alla
d'abord allez lentement; & le feu continuel des chevaliers,
joint à leurs forties fréquentes & meurtrieres découragea,
les Turcs; & dans leur camp on blâmoit hautement l'en-
treptile de ce fiége, lorsque Soliman fe rendit lui-même
dans l'ifle de Rhodes. Sa préfence renouvelle l'ardeur de
fes troupes, le courage des chevaliers s'augmente à pro-
portion que le danger devient plus grand. Durant toute la
durée du fiége, l'ille - Adam fait voir l'intelligence la plus
parfaite de l'art de la guerre, jointe à cette valeur froide
& tranquille qu'aucune efpéce de péril n'eft capable d'ébran-
ler. Après fix mois du fiége le plus meurtrier, ne fe
voyant aucune espérance de fecours, il céde aux prieres
des habitans, & capitule aux conditions les plus avanta-
geufes pour eux, & les plus honorables pour l'ordre. Rho-
des & les autres ifles pollédées par la religion restent au
pouvoir de Soliman, & le 1 de Janvier 1523, les cheva-
liers, fuivis de quatre mille habitans qui les avoient voulu
fuivre, font voile pour l'Italie, & fe retirent à Viterbe.
Peu de tems après, l'lfle-Adam eut une espérance bien
fondée de recouvrer Rhodes. Une intrigue liée fecrétement
avec les principaux Grecs, habitans de l'ifle, mécontens
de la domination des Turcs, devoit aboutir à chaffer ceux-
ci; mais quand tout parut bien dispofé, l'intrigue fut dé-
couverte. Il en couta la vie à beaucoup de gens ; & depuis
Rhodes eft refté au pouvoir des Turcs.

Le Brun, dans fon Voyage du Levant, t. 1, p. 548, donne une relation de l'état préfent de la ville & de l'ifle de Rhodes. Cette derniere ett fuperbement bâtie. Elle a deux portes, l'une du côté de la mer, & l'autre du côté de la terre. La premiere eft très-belle, & de ce côté la ville eft fermée en partie d'une double muraille. Du côté de la terre on voit une triple enceinte de murs, haut de dix-huit braffes, raifonnablement épais, & renforcés d'un grand nombre de tours. Il y a fur les remparts quatre cents foixante-dix piéces de canon dont plufieurs font de fonte, & d'une groffeur extraordinaire. Sur les deux châteaux il y a cent foixante autres canons.

Le château qui eft dans la ville, du côté de la terre, eft fort élevé & bien bâti. On y garde les prifonniers d'état, La rue des chevaliers de Malthe eft la plus belle de toutes. On y voit encore leurs armes fur le devant de plufieurs maifons, & des inscriptions à quelques-unes. Les portes font ornées auffi des armes du grand maître de l'ordre, qui les a fait faire. Les maifons font bâties de grandes pierres, de même que les dehors de la ville & le bourg des Grecs, auxquels il n'eft pas permis de demeurer dans la ville. Ces dehors ou fauxbourgs font plus grands que la ville même. On y voit plufieurs beaux jardins, où il y a beaucoup d'orangers, dont les fruits font excellens pour l'odeur & pour le goût.

A l'entrée du port, la premiere chofe qu'on voit eft un château rond, avançant un peu dans la mer, à l'endroit où les gros vaiffeaux fe tiennent à l'ancre. Auprès font plufieurs moulins à vent, bâtis de pierre de taille, & dont les aîles font en plus grand nombre qu'à ceux dont nous nous fervons. Vis-à-vis du château au nord du havre, en entrant à main droite eft une fort belle tour quarrée, dont on dit que la hauteur eft de plus de cent pieds. Ses angles font garnis de petites guérites, d'où l'on découvre tous les

vaiffeaux qui arrivent. Cette tour eft attachée aux murailles de la ville par une courtine, & l'eft de même à un bastion qui eft derriere, & qui eft garni de quelques gros canons, lesquels peuvent fervir à empêcher de tous les côtés l'entrée des vaiffeaux dans le port. Il y a un de ces canons qui eft long de douze pieds. Il porte un boulet d'une grofleur extraordinaire. On voit cette tour du côté de la terre, au travers d'un treillis de bois, dont elle eft renfermée. Les vailleaux médiocres fe mettent à l'ancre, entre cette tour & la porte de la ville. De l'autre côté du Port, au nord & vis-à-vis cette tour, eft le château S. Ange. L'espace entre deux eft de plus de cinquante braffes; & l'on croit que c'eft l'endroit où le coloffe du foleil étoit autrefois. Il y a au château faint Ange, qu'on nomme aufli le DIAMANT, parce qu'il eft octogone, un bon port pour les galéres. L'entrée en eft fort étroite, & elle le ferme le foir avec une chaîne, dont l'un des bouts eft attaché à une tour, qui eft fur le bout du rempart, & l'autre à une roche qui eft fur la terre, à quelques pas du château Sant Anfelmo.

L'ifle de Rhodes comprend en tout fix bourgs. Celui qui eft le plus près de la ville s'appelle CASAL-NOVA, Comme qui diroit le Bourg- Neuf. Les noms des autres font; faint Janargier, faint Naftaifia, Bakfimale, Theparia & Triauda. Ce dernier eft auprès d'une montagne, où l'on prétend qu'a été l'ancienne ville ; & il est éloigné d'environ huit milles d'Italie de la ville d'à préfent. A côté de ce bourg, fur le bord de la mer, on voit encore quelques vieux morceaux de murailles; mais quelque chofe qu'on dife à cet égard, il eft impoflible de l'accorder avec la fituation du port, & avec l'endroit où étoit autrefois le coloffe. Ainfi s'il y a eu anciennement une ville dans le lieu où eft aujourd'hui le bourg de TRIAUDA, il faut que ce foit une ville différente de celles de Rhodes.

L'air de cette ifle eft affez pur; & le terroir en feroit très-fertile, fi les Turcs prenoient la peine de le cultiver. * Strabon, Pline, &c. L'abbé de Vertot, hift. de Malthe. RHODIA. Voyez RHODIORUM-COLONIA. RHODIAS, fleuve de la Macédoine, felon Pline, l. 4, C. 10. Quoique beaucoup de manuscrits portent RHODIAS, le pere Hardouin croit qu'il faut Ludias, parce que Strabon, l. 4, c. 10, dit qu'un fleuve de ce nom fort d'un marais que le fleuve Axius remplit, & Prolomée met le Aeuve Ludias près de l'Axius. Pline ne les éloigne pas, puisqu'il dit que la ville Europus eft fur l'Axius, le Ludias palle par cette ville.

&

que

à

RHODIGIUM, bourg d'Italie, dans le Padouan. Corneille, Diction. cite les Délices d'Italie, & dit : ce bourg eft à trois milles du château de Confelve, qui appartient la maifon de Lazara, & à quatorze milles de la ville de Padouë fur le chemin de Ferrare. Il y a de tous côtés des marais qui l'environnent, & cela eft caufe que les habitans donnent le nom à fon territoire, di Rovigo.

RHODIORUM COLONIA, ville de l'Afie mineure, dans la Lycie, felon Mar. Niger, qui dit qu'on la nomme préfentement Machri. Ortelius croit que par Rhodiorum Colonia, Niger entend la ville appellée RHODIA par Strabon & par Ptolomée; Rhodopolis par Pline, & Rhodiorum Caftellum par Appien, . 4. Civil.

RHODIORUM - FONS, fontaine du Cherfonnèfe. C'eft Seneque qui en parle, in Naturalib.

RHODIUS, fleuve de la Troade. Il avoit fa fource au mont Ida, felon Homére, Iliad. a. v. 20, & Héliode, in Theogonia. Pline, l. 5, c. 30, dit qu'on ne voyoit aucune trace de ce fleuve de fon tems. Cependant Hefyche le connoit & lui donne le nom de Dardanus.

1. RHODOPE, montagne de la Thrace, felon Prolomée, l. 3, c. 11. Elle eft presque parallele au mont Hamus. Elle commence près du fleuve Neftus, & s'étend beaucoup au-delà de l'Hebrus. Selon Ortelius (Thefaur.) Rithamerus nomme cette montagne Valiza, Lazius la nomme Czernaniwerti, & ce dernier dans un autre endroit l'appelle Curiorowieza & Vafiglufe.

2. RHODOPE étoit, fuivant l'Atlas de de Lifle, une province de Thrace, fous le bas empire. Elle étoit bornée au nord par la province particuliere de Thrace, à l'eft par la province de Mimont, au fud partie par la mer Egée, partie par la Macédoine, à l'oueft par la Macédoine encore. Elle prenoit fon nom du mont Rhodope, qui la traverfoit. Les Notices Episcopales donnent à cette province une plus grande étendue. Celle d'Hieroclès y compte fept

villes épiscopales, dont la métropole eft Enus. Les autres font Maximianopolis, Trajanopolis, Marona, Pyrus ou Pirus, depuis Rufium, Nicopolis & Cercopyrgus. Il n'y avoit d'abord dans cette province aucunes places fortifiées, & comme elle étoit fort expofée aux incurfions des barbares, Juftinien fit réparer ou rebâtir les murs de Trajanopolis, de Tomere & de Maximianopolis; fit ceindre de murailles le bourg de Bellure, lequel égaloit les plus grandes villes du pays pour fes richeffes & pour le nombre des habitans, & fit enfuite conftruire dans la province quatre-vingt-dix-huit forts ou châteaux. Procope, (de adificiis) nous en a confervé les noms que voici :

Anagonclias, Anchiale, Antipari, Antoninum, Arzon, Asgarfe, Asgize, Auguftas.

Bafibunon, Béca, Bécule, Bépare, Bergifum, Bospare de Thrace, Bré, Brédas, Burdepto, Burtudgife.

Capifturie, Caraftatyra, Carbere, Cafeéra, Cafibon Caftrazarba, Carotonibe, Cérioparon, Cherenon, Chryfante, Clifura, Cascabiri, Cuscule, Cyridane, Cyrtuxure. Dalatarbe, Débre, Denizus, Dertalle, Dingium, Dixas, Dordas.

Emporium, Efimont.
Foffé de Gézile.

Getrinas, Gétiftrais.

Hémimont, Hyfafianes, Hymauparubri. Isdicée, Isgipère.

Marcerote, Marcien, Mundépe.

Nice.

Ozorme.

Pinzus, Potamo-Caftellum, Probin, Pufinum.
Rhacule.

Sacinus, Saint-Julien, Saint-Théodore, Saint-Trajan, Sarmuthon, Scariota-Salucra, Siemnas, Scitaces, Solban Suras.

Tamonbar, Taurocephaleon, Tharfandale, Theodopolis, Thocyodis, Thrafarique, Thrafa, Thudanelane, Thuleus Toparon, Turocème, Tzitate, Tzonpolegon, Tzyidon. Unci, Urdaus.

Vasque, Velaidiparu, Velaftrias, Veraiaros, Véripare; Verus, Vefiparum, Via.

Zbredin, Zemarque, Zofiterfum, Zycyre.

3. RHODOPE, ville qu'Etienne le géographe place dans l'Afie mineure.

RHODOPHOROS. Voyez PTOLEMAÏS. RHODOPOLIS, ville de la Colchide, felon Ortelius, Thefaur. qui cite les autentiques & Agathias.

RHODOS, petite contrée du Peloponnèfe, dans la Laconie. Paufanias, l. 3, c. 26, dit qu'elle étoit confacrée à Machaon fils d'Esculape.

RHODOSTOLON. Voyez DUROSTOLON. RHODUMNA, ville de la Gaule Lyonnoife: Ptolomée, I. 2, c. 8, la donne aux Segufiens. Voyez ROUANE.

RHODUNTIA, contrée de la Macédoine, proche du mont Oeta, felon Etienne le géographe : Tite Live, 1. 36, c. 16, donne ce nom au fommet du mont Oeta, & Strabon, 1. 9, le donne à un lieu fortifié des Thermopyles. RHODUS. Voyez RHODES.

RHODUSSA, ifle qu'Etienne le géographe met fur la côte de l'Argie. Pline, 1.5, c. 31, dit qu'elle étoit au voifinage de l'ifle Caunus. Voyez RHOSPHODUSA.

C.

RHODUSSÆ, ifle de la Propontide, felon Pline, 1. s.

C. 32.

RHOE, fleuve de la Bithynie. Il a fon embouchure dans le Pont-Euxin. Arrien dans fon 1. Péripl. p. 13, compte vingt ftades du port Calpé, à l'embouchure du fleuve Rhoë, & égal nombre de stades de l'embouchure de ce fleuve à l'ifle Apollonie.

RHOESUS. Voyez RHEBAS.

1. RHOETEUM, ville de l'Afie mineure, dans la Troade, fur la côte de l'Hellespont. Strabon, l. 13, p. 595, dit que cette ville eft fituée fur une hauteur, près du tombeau d'Ajax. Au lieu de Rhateum, Thucydide écrit RHOETIUM. L'adjectif eft RHOETEUS. Virgile s'en eft fervi dans plus d'un endroit. Silius Italicus a fait de Rhateus, Rhateius; & fert 1. 3, v. 43, pour défigner les Romains, Rhateius immo imperet aternum, dit-il.

2. RHOETEUM, promontoire de l'Afie mineure, fur la côte de l'Hellespont, felon la remarque de Leunclavius fur Xenophon, 1. Hift. Grace, p. 422. Il place ce l.

promontoire près de celui de Sigée qui n'en eft qu'à quatre milles. Il ajoute que préfentement le promontoire Rhoteum eft appellé Pefkia par les Turcs, & Capo Jenit zari par les Italiens.

RHOETIUM, lieu du Peloponnèfe, dont les géographes anciens ne parlent point; & qui n'eft connu, que par Plutarque qui ( in Cleomeno) dit : s'étant mis en tête de brusquer Megalopolis, commanda à fes troupes de prendre du pain pour cinq jours, & les mena d'abord de Sparte à SelLafie, comme pour aller faire le ravage dans le pays d'Argos mais s'étant rabattu tout d'un coup fur les terres de Mégalopolis, & ayant fait fouper fes gens près de RHOETIUM, il marcha droit à la ville. Dacier remarque que Rhaetium devoit être quelque pofte ou quelque place près de Mégalopolis.

RHOEXUS, port de la Cilicie, qu'Etienne le géographe met à l'embouchure du fleuve Sarus.

RHOGANA. Voyez GOGANA & RHOTANA.
RHOGANDANÍ. Voyez RHODAGANI.

1. RHOGE, ifle que Pline, l. 5, c. 31, place quelque part au voisinage de celle de Chypre.

2. RHOGE, isle fur la côte de la Lycie, felon Etienne le géographe. Ce pourroit être la même que la précé

dente.

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RHONDE, nom d'un lieu dont parle Feftus, l. 16.
RHÔNE. Voyez RHOSNE.

RHOPENSES, peuples dont parle Etienne le géographe d'après Phavorinus. Ortelius, Thefaur. foupçonne que ces peuples pouvoient habiter dans la Pamphilic. RHOPHEA. Voyez ALPHEE.

RHOR, abbaye d'Allemagne dans la Suabe. Voyez ROR.

RHOS, peuples de Scythie. Ils habitoient au fepten trion du mont Taurus, felon Cédrene & Curopalate, cités par Ortelius, qui croit que ce font les mêmes que les RUSSI.

RHOSCHAC ou RORSCHACH, en latin RoSAGUM, bourg de Suiffe fous le domaine de l'abbaye de faint Gall. C'est un grand & beau bourg, qui peut aller de pair avec plufieurs belles villes de la Suiffe. Il est conftruit au bord du lac de Conftance, vis à-vis de Lindau. L'avantage de fa fituation dans un pays agréable & fertile, l'a rendu confidérable depuis plufieurs fiécles. Dans le dixiéme l'empereur Otton I lui donna divers priviléges & beaux droits, comme ceux de foire, de péage & de monnoye. Il eft difficile de voir un plus beau pays, une plus agréable fituation, un lieu où il y ait généralement & à proportion un plus grand nombre de belles maifons. Il y a un port & de gros marchés, où l'on vient en foule de toutes les villes & de tous les bourgs qui font autour du lac. Il s'y fait grand commerce de grains, de fruits, de falé, de bétail, de toiles & de vin, les fruits & les vins y font également excellens. En 1499, ce beau bourg ayant été attaqué par quatre cents Impériaux, dans le tems de la guerre de Suabe, deux cents bourgeois fe défendireut avec une vigueur exnême & combattirent comme des lions, nonobftant la grande fupériorité des ennemis, jusqu'à ce qu'ils furent tous hachés en pieces. RHOSCHACH fut alors pris & brûlé: mais dans la fuite il s'eft peu-à-peu relevé de fes ruines, &

les maifons y font conftruites de belles pierres de taille. A
côté du bourg eft un couvent magnifique, bâti, vers la
fin du quinzième fiécle, par un abbé qui fe trouvoit trop
à l'étroit dans celui de faint Gall. Il eft dans une fituation
fort agréable, & fur une hauteur qui commande le bourg.
Il a un collège pour l'inftruction de la jeuneffe, un beau
verger & de grandes caves remplies ordinairement d'excel-
lent vin rouge par centaines de chars. Au-deffus du couvent
eft une vieille fortereffe, qui appartenoit autrefois aux
anciens feigneurs de Rhoschac. Aujourd'hui toutes ces pla-
ces, le bourg, le couvent & la forterelle appartiennent à
l'abbé de faint Gall. Ces terres font à peu près un quarré
long, entre le Thourgaw & le canton d'Appenzell, ayant
Wyl à l'un des bouts, & Rhoschach à l'autre bout. Sa
longueur eft d'environ huit lieues, & fa plus grande lar-
geur de quatre lieues. Le pays eft très-bon & très fertile
en toutes chofes, & bien peuplé. Les peuples y font fiers,
hardis, courageux, & même farouches & barbares en
quelques endroits. La religion y eft généralement catholi-
que. Les abbés y poffedent près des deux tiers des revenus,
& ils ont, dans le Rheintal, quantité de cenfes foncieres,
& des dixmes de vin qui font très-considérables. * Etat &
Délices de la Suiffe, t. 4, p. 305.

RHOSCYNUS. Voyez RUSCINO,
RHOSICUS. Voyez RHOSSICUS.
RHOSIUM. Voyez RHOSUS.

RHOSNE, ou RHÔNE, Rhodanus, fleuve de France. Il a fa fource dans la montagne de la Fourche, à l'extrémité orientale du Valais, qu'il fépare du canton d'Uri. Il eft formé par deux gros ruiffeaux qui coulent d'une glaciere. Delà vient que fon eau eft blanchâtre dans tout le Valais. Il coule dans un pays étroit parmi des rochers, portant fes eaux à l'oueft, & partageant le Valais en long. Il paffe entr'autres à Leuck célébre pour fes bains, à Sion capitale du pays, & à faint Maurice; après quoi, courant au nord-oueft, entre la Suifle & le refte du Valais, il entre dans le lac de Genève, qu'il traverse dans toute sa longueur d'orient en occident l'espace de huit lieues. Polybe, & plufieurs autres écrivains qui l'ont copié, difent que cette traverse se fait avec tant de rapidité, que les eaux du fleuve ne fe mêlent pas avec celles du lac. C'est une fable démentie par le fait même. A moins de tempête ou de vent un peu fort, il regne fur ce lac, dont la figure eft courbe, un calme fi parfait, qu'on n'y remarque de mouvement que dans l'endroit où le Rhône vient s'y jetter, & dans celui par où il en fort.

A quatre lieues au-deffous de Genève, ce fleuve fe perd en tombant dans la fente d'une roche, qui a un quart de licue de long fur deux ou trois toifes de large, dans les endroits les plus étroits, & fur vingt ou vingt-cinq toiles de profondeur. Au lieu des eaux du Rhône, on voit fur cette fondriere un brouillard épais, formé par leur brifement contre le fond & les côtés de cette fente, dans laquelle ce fleuve coule avec beaucoup de rapidité & de bruit. Son lit s'élargit enfuite après qu'il eft forti de ce goufre au pont d'Arlou; en forte qu'à Seiffel il eft presque auffi large que la Seine l'eft à Paris. C'est là qu'il commence à porter bateaux. Il reçoit diverfes rivieres confidérables, entr'autres la Sône à Lyon, l'Ifére, la Sorgue, la Durance, & fe jette dans la mer de Provence par deux principales embouchures, l'une à l'oueft & l'autre à l'eft. Elles ne font féparées que par une petite ifle appellée BAUDUF. C'est celle qui s'avance le plus au large ; & elle eft fort baffe. Il y a différentes autres moindres embouchures qu'on appelle GRAS. Voyez ce mot. On ne fauroit paffer par l'entrée du fud-oueft, nommée le GRAS-DE-SAINTE-ANNE, qu'avec de petits bâtimens. On reconnoît cette embouchure par deux cabanes de pécheurs qui font fur la gauche en entrant, & par une longue digue, qui reffemble à l'arbre d'un vaiffeau fur laquelle on met des matelots pour faire fignal aux bâtimens qui entrent. Cette précaution eft trèsnéceffaire à caufe de plufieurs bancs de fable qui font à l'entrée, auxquels le mouvement des eaux fait fouvent changer de place. On y tient aufli ordinairement une boye, ou fignal, pour marquer le lieu où l'on doit paffer. L'autre entrée du Rhône, qui eft du côté du nord-est de l'ifle Bauduf, eft la plus profonde. C'est par-là qu'entrent les tartanes, & autres petits bâtimens qui vont à Arles; mais comme il y a plufieurs petits bancs de fable à l'entrée, il eft néceffaire d'avoir des pilotes du lieu, parce que

ces bancs font tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, fuivant, les débordemens de la riviere, ou fuivant les tempêtes qui remuent les fables par-deffous les eaux. Aufli voit-on presque toujours brifer la mer, à moins qu'elle ne foit calme, ou que les vents ne foient à terre. Sur la pointe de la droite, en entrant dans le Rhosne, il y a plufiers cabanes de pêcheurs qui en donnent une connoillance, comme auffi quelques dunes de fable, qui paroiffent de loin comme de petites ifles.

Voici les noms des pays où paffe le Rhosne, avec ceux des villes & des principaux lieux qu'il arrose.

Dans le VALAIS, Leuck, d. Sion, d. Marfinach, g. Saint Maurice, g. Ville-Neuve, d.

Dans L'ETAT DE GENÈVE, Genève.

Dans le BUGEY, le Fort de la Clufe, d. Soiffol.
Dans la SAVOYE, Tenne, g. Saint-Genis-d Ofte, g.
Dans la BRESSE, Nieuroz, d.

Dans le VIENNOIs, Ofte, g. Quiricu, g. Amblerien, g. La Guillotiere, g. Saint-Saphorin-d'Ozon, g. Vienne, g. Dans le LIONNOIS, Lion, d. Givors, d. Sainte-Colombe, d. Chavanay, d.

Dans le VIVARAIS, Serrieres, d. Andame, d. Tournon, d. la Voute, d. le Pouzin, d. Baix, d. le Teil, d. Viviers, d. le bourg Saint Andiol, d.

Dans le VALENTINOIS, Saint-Vallier, g. Tein, g. Valeme, g. Livron, g. Lauriol, g. Mırmande, g. Monteli

mart, g

Dans le TRICASTIN, Donzerre, g. Pierre-Latte, g. la Palu, g.

Dans la PROVENCE, Montdragon, g.

Dans le COMTAT VENAISSAIN, Mornus, g. Piolenc, g. Caderouffe, g. Port de Sorgues, g. Avignon, g.

Dans le LANGUEDOC, Saint-Esprit, d. Roquemaure, Ville-Neuve, d. Beaucaire, d..

d.

Dans la VIGUERIE DE TARASCON, Tarascon, g. Dans le DIOCESE D'ARLES, Trinquetaille, d. Arles, g. Les principales rivieres qui fe jettent dans le Rhône, font:

Au-deffus du lac de Genève, la Visp, g. la Bietsch, d. la Lunza, d. le Sider, d. la Liena, d. la Brone, g. la Morgia, d. le Val-Bagnies, g. le Trient, g.

Au deffous du lac de Genève, l'Arve, 5. le Val-Serene, d. l'Uffes, g. le Sier, g le Bourget, g. la Bourbe, g. l'Ain, d. la Saône, d. le Garon, d. le Giez, d. le Verezy, g. le Limony, d. la Deume, d. la Galaure, g. le Dayer, d. le Doute, d. l'Ifere, g. la Barbeyrole, g. la Dromme, g. le Roubion, g.la Berre, g. l'Ardeche, d. le Letz, g. l'Eygues, g. la Ceze, d. la Nesque, g. la Sorgue, g. la Durance, g. le Gardon, d.

Depuis le pays de Gex jusqu'à fon embouchure dans la mer, le Rhosne roule des pailletes d'or. Les payfans font Occupés l'hyver à les ramaffer, & leurs journées leur valent depuis douze jusqu'à vingt sols.* Etat & Délices de la Suiffe, t. 1, p. 53. Piganiol de la Force, Descr. de la France, t. I, P. 4 Michelot, Portul. de la Méditer. p. 59. Mémoires de l'acad. des ferences, 1718, p. 87..

RHOSOLOGIA, ville de la Galatie. Ptolomée, l. 5, c. 4, la donne aux Tectofages, & la marque entre Vinzela & Sarmalia. Dans le manuscrit de la bibliothèque palatine, on lit Orofologia, au lieu de Rhofologia. Simler croit que c'est la même ville que l'itinéraire d'Antonin appelle Orfologiacum dans un endroit, & dans un autre Rofologiacum. Cet itineraire la marque fur la route de Conftantinople à Antioche, entre Corbeneunca & Aspona, à douze milles de la premiere, & à trente & un milles de la feconde.

RHOSPHODUSA, ifle du golfe Carcinite, felon Pline, l. 4, c. 13. Tous les exemplaires imprimés & tous les manuscrits, portent Rhosphodufa. Cependant le pere Hardouin feroit tenté de lire Rhodulla, comme écrivent Etienne le géographe & Pintaut. Pinet dit que le nom moderne eft Saline; & Ortelius, Thefaur. remarque qu'il y a aujourd'hui dans ce quartier-là une ifle nommée Roffa.

RHOSSICUS-SCOPULUS, promontoire de la Syrie, felon Ptolomée, l. 5, c. 15. Il s'avançoit fur le golfe Ilique. Etienne le géographe écrit Rhoficus, c'eft aujourd'hui Cabo-Gangir.

RHOSUS, felon Etienne le géographe & Rhoffus, felon Ptolomée, l. 5, c. 15, ville de la Syrie ou de la Ci

licie, fur le golfe Iffique, entre le fleuve Iffus & Séluecie. Polianus la nomme Rhofium.

RHOTALA, village voifin du Jourdain. Ortelius, Thef. qui cite Egefippe, l. 3, dit que ce village étoit aux confins de la haute Galilée. Voyez MERO.

RHOTANA, ville des Indes, felon Etienne le géogra-. phe. L'édition des Aldes lit Rhogane, & Ortelius, Thefaur. foutient que c'eft ainfi qu'il faut lire.

RHOTANUM, fleuve de l'ifle de Corfe. Ptolomée, 1. 3, c. 2, place l'embouchure de ce fleuve fur la côte orientale, entre Valeria Colonia & le port de Diane. Leander prétend que c'eft aujourd'hui le Tavignani.

RHOTOMAGUS. Voyez RITUMAGUM & ROUEN. RHOXONOCAEA, nom d'une ville dont parle Etienne le géographe

RHUACENSII, peuple de l'ifle de Sardaigne. Ptolomée, l. 3, c. 3, les place au midi des Cornenfii, & aut nord des Celfitani & des Corpicenfii

RHUADA, ville de l'Arabie heureufe. Elle étoit dans les terres, felon Ptolomée, l. 6, c 7, & entre Aria & Chabuata. Le manuscrit de la bibliothèque palatine porte Rhabana-regia pour Rhuada.

RHUADIS. Le texte grec de Ptolomée écrit ainfi le nom du fleuve Adris. Voyez ADRIS.

RHUADITÆ, peuples que Prolomée, l. 4, c. 5,. place dans la Libye extérieure, au couchant de l'Egypte. RHUBO. Voyez RUBO.

RHUBRA, ville de l'ifle de Corfe. Ptolomée, l 3 c. 2, la marque fur la côte méridionale, entre le port de Syracufe & le promontoire Graniacum.

RHUBRICÁTA, ville de l'Espagne Tarragonnoife. Ptolomée, . 2, c. 6, la donne aux Leitaniens. Voyez RUBRICATUS.

RHUBUNE, ville de la Libye intérieure. Elle étoit fur la rive feptentrionale du fleuve Gira, entre Artagira & Lynxama.

RHUCANTII, peuples de la Rhétie. Eux & les Cotuantii étoient, felon Strabon, l. 4, p. 206, les plus mutins de toute la Rhétie. Pline ni Ptolomée ne connoiffent point ces peuples. Il pourroit fe faire que les noms Rhucantii & Cotuantii feroient corompus dans ce dernier, qui met dans la Vindelicie deux peuples, appellés l'un Rounicata, & l'autre Confonanta.

1. RHUDA, ville de la Parthie. Elle eft marquée par Ptolomée, l. 6 Ptolomée, l. 6, c. 5, entre Pafacarta & Simpfimida. 2. RHUDA, ville de la Drangiane, entre Prophthafia & Inna, felon Ptolomée, l. 6, c. 19.

RHUDIANA, contrée de la Carmanie. C'eft Ptolomée, 1. 6, c. 8, qui en parle.

RHUERORT ou ROERORT, ville d'Allemagne, au duché de Clèves, fur le Rhin, dans l'endroit où ce fleuve reçoit la riviere de Rur ou Roer.

RHUIS, ifle, ou plutôt presqu'ifle, en France, fur la côte de Bretagne, au diocèfe de Vannes. Elle s'avance beaucoup dans la mer. Quoique l'océan n'en faffe pas une ifle parfaite, on ne laille pas de l'appeller l'ifle de Rhuis. Il y croît des vins, mais d'une fi perite qualité, qu'ils ne fe vendent ordinairement que trente livres la pipe.* Piganiol, Desc. de la France, t. 5, p. 236.

RHUMA, ville d'Ethiopie, fous l'Egypte, felon Pline, 1.6, c. 29.

RHUNICATE. Voyez THUNICATES.

RHUS, bourg de l'Attique. Paufanias, l. 1, c. 41, dit qu'on lui donna ce nom, à caufe qu'anciennement l'eau des montagnes voifines tomboit fur ce bourg. Spon, Voy. de Grece, t. 2, p. 170, dit que ce bourg eft entierement abandonné, & tombe en ruine. On y voit quelques inscriptions anciennes, & une entr'autres d'un certain Nicias, fils d'Hermias, qui fut le premier, à ce que dit Pline, 1. 7, c. 56, qui inventa le métier des foulons.

RHUSA. Ortelius. Thefaur. qui cite Cédréne, dit qu'on nommoit ainfi le palais du roi Cosroès en Perse.

RHUSIUM. La notice de Léon le Sage donne ce nom à une des métropoles foumifes au patriarche de Conftantinople, & à laquelle la foixante & dix-feptième place eft adjugée parmi les métropoles. Ortelius. Thefaur. qui cite Nicetas, dit que cette ville étoit dans la Thrace, & croit que c'eft la même que Topinium. Voyez ToPIRIS. RHUSPHÆ. Voyez RUSPÆ. RHUSPINA. Voyez RUSPINA.

RHUSTICANA ou RUSTICANA, ville de la Lufitanie. Ptolomée, l. 2, c. 5, la donne aux Lufitaniens, & la place dans les terres, entre Talabriga & Mendeculia. RHUSUNCORÆ, ville de la Mauritanie Céfarienfe. Elle étoit, felon Ptolomée, l. 4, 6. 2, entre Addyme & Jomnyum. C'eft la même que l'itinéraire d'Antonin appelle Rufuccurrum, & fans doute auffi la même qui eft nommée Rufucurium par Pline, 1.5, 6. 2. Cette ville a été colonie romaine, & enfuite honorée d'un fiége épiscopal. Dans la conférence de Carthage, Fortunatianus eft qualifié episco· pus plebis Rufuccurritana; & dans le concile de Carthage de l'an 419, n. 135, on trouve Ninellus Rufurrenfis ou Rufurrianenfis, qualifié député de la Mauritanie Céfarienfe. Dans l'édition du pere Labbe on lit Ruscuvienfis, & à la marge Rufuccurrenfis ou Rusocorenfis.

RHUTANI, RHUTENI & RUTENI. Voyez ROUER

GUE & RHODÉS.

RHYACUS, lieu maritime de la Sicile, au pied du mont Etna, felon Diodore de Sicile, 1. 14. Ortelius, Thefaur. qui cite Julius Firmicus, dit que ce lieu étoit près du fleuve Symethus, & que le nom moderne eft Paliscus. Platon, in Phadone, donne à un torrent de Sicile le nom de Rhyax, Poa Inλou, c'est-à-dire, le ruiffeau fangeux. Je ne fai fi ce mot n'auroit point quelque rapport à celui de Ryacus.

RHYAX. Voyez RHYACUS. RHYBDUS, nom qu'Etienne le géographe donne à une contrée de la Sicile.

RHYDDA, ville de la Paleftine : Jofeph, Ant. l. 14, c. 2, dit qu'elle appartenoit aux Arabes.

RHYMNICI MONTES, montagnes de Scythie, endeça de l'Imaüs, felon Ptolomée, l. 6, c. 14. C'eft dans ces montagnes que le fleuve Rhymnus prenoit fa fource. RHYMNUS, fleuve de la Scythie, en-deça de l'Imais: Ptolomée, l. 6, c. 14, qui dit que ce fleuve prenoit fa fource dans les monts Rhymnici, place fon embouchure entre celle du fleuve Rha, & celle du fleuve Daïs. Mercator l'appelle Jaeick. C'est le Rhamnus d'Ammien Marcellin.

RHYNCHÆ, contrée de l'Eubée, felon Etienne le géographe.

RHYNCHUS, nom d'un lieu voifin de l'Etolie: Athé née en parle d'après Polybe.

1. RHYNDACUS, fleuve de la Myfie afiatique, felon Ptolomée, l. 5, c. 1. Pomponius Mela, l. 1, c. 19, dit qu'il prend fa fource au mont Olympe; & Pline, l. 5, c. 32, nous apprend qu'on le nommoit auparavant Lycus. Il eft appellé Megiftus par le Scholiafte d'Apollonius, Lartacho par Niger, Lupidus & Lepadius par d'autres. Voyez LOUPADI, qui eft le nom moderne.

2. RHYNDACUS. Voyez Z10BERIS. 3. RHYNDACUS, ville qu'Etienne le géographe place entre la Phrygie & l'Hellespont.

RHYPE, ville de l'Achaïe. Strabon, 1. 8, p. 387, & Etienne le géographe en parlent. Le premier, qui dit qu'elle étoit ruinée de fon tems, lui donne un territoire nommé Rhypidis, & il y met un bourg appellé Leuctrum, qui dépendoit de la ville Rhypa. Ce territoire eft nommé Rypica par Thucydide, 1. 7, p. 513. Rhypaum par Nicander; Rhipes par Hérodote, l. 1, n. 145, & Rhipei par Paufanias, 1.7, c. 23, qui dit que de fon tems on voyoit les ruines de Rhipes, à trente milles d'Ægium, & un peu au-deffus du chemin Milliaire. Homère, qui écrit Ripe, a parlé de cette ville dans le fecond livre de l'iliade,

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RIAÇA on RIAZA, riviere d'Espagne, dans la Caftille vieille. Elle prend fa fource dans les montagnes qui féparent la Caftille vieille de la Caftille nouvelle. Elle court du fud-eft au nord-oueft, & fe jette dans le Duero, un peu au-deffous du bourg de Roa. Cette riviere n'est pas fort confidérable. * Jaillot, Atlas.

RIALEXA OU REALEIO, port de l'Amérique feptentrionale, dans la mer du Sud, fur la côte de la nouvelle Espagne. C'est une petite ifle plate & baffe, d'un mille de long, & d'environ un quart de mille de large. Elle eft éloignée de la terre d'un mille & demi. A chaque bout c'est un canal. Celui que l'on trouve à l'occident eft le plus large & le plus fûr. Il ne laiffe pas d'y avoir à la pointe de l'ifle du côté du nord-oueft, un endroit où l'eau eft baffe, à quoi les vaiffeaux qui entrent doivent prendre garde. Après avoir paffé cet endroit, il faut côtoyer l'ifle de près, à caufe d'une pointe baffe & fablonneufe, qui s'étend presque jusqu'au milieu de la Rade. Le canal du côté de l'orient n'eft pas fi large. D'ailleurs les courans y font fi forts, que les vaiffeaux n'y paffent presque jamais. Ce havre peut contenir deux cents voiles. La meilleure rade eft près de la terre, où il y a fept ou huit braffes d'eau, & un fable clair & dur. A trois lieues du havre de Rialexa eft une haute montagne que les Espagnols appellent Volcan Vejo. Elle fe voit de vingt lieues, à caufe que ce volcan fume toute la journée, & que quelquefois durant la nuit il jette des flammes. Il eft aifé à connoître, puisqu'il n'y a point de montagne fi haute aux environs, ni de la même figure tout le long de la côte. La ville de Rialexa eft à deux lieues du havre qui porte fon nom. Il y a deux anfes ou petites entrées qui baillent du côté de cette place. La plus occidentale descend jusques derriere la ville, & l'autre va jusqu'à la ville; mais les vaiffeaux ni les barques ne fauroient aller fi loin. Ces anfes ou entrées font fort étroites, & le pays eft rempli de mangles rouges de chaque côté. A un mille & demi ou environ au-deffous de Rialexa, les Espagnols ont élevé un bon parapet fur les bords de l'anfe orientale. La ville appellée aufli Realejo, eft fituée dans une plaine près d'une petite riviere. Elle eft affez grande, & a trois églifes & un hôpital, avec un fort beau jardin. Il y a plufieurs belles maifons entourées de cours, & à quelque diftance les unes des autres. L'air en eft mal fain, à caufe qu'elle eft fi proche des anfes & des marais. Le pays des environs eft une terre glaife, forte & jaunâtre. Cependant l'endroit où la ville eft fituée, paroît fablonneux. On y trouve divers fortes de fruits, comme guava, pommes de pins, melons, poires piquantes. Le guava croît fur un arbriffeau, qui a fon écorce unie & blanchâtre. Les branches en font menues, mais affez longues. La feuille a quelque chofe de reffemblant avec celle du noifetier. Le fruit dont l'écorce eft déliée, tient de la figure de la poire. Il eft plein de petits pepins durs, & on peut le manger verd, qui eft une chofe affez rare dans les Indes. Lorsqu'il eft mûril eft jaune, doux & fort agréable. On le cuit comme la poire, & étant pelé on en fait des pâtés. Le poirier piquant eft un arbriffeau de quatre ou cinq pieds de haut; il pouffe diverfes branches, dont chacune a trois ou quatre feuilles. Ces feuilles font rondes, larges par tous les bouts, comme la paume de la main, & de la même épaiffeur, & leur fubftance eft de la nature de celle de la Joubarbe. Elles ont pour défense tout à l'entour, de forts piquans de plus d'un pouce de long. Le fruit vient tout au bout de la feuille, il eft aufli gros qu'une groffe prune, petit du côté de la feuille, & groffillant jusqu'au bout où il eft ouvert comme une nefle. Il est d'abord verd comme fa feuille, d'où il fort environné de petits piquans, mais quand il eft mûr, il est d'un rouge foncé. Le dedans eft plein de petits pepins noirs, mêlés d'une fubftance, qui reffemble à du firop épais. Il eft froid, rafraîchiffant, & d'un goût fort agréable. * Dampier, Voyage autour du monde, t. 1, c. 5, & 6.

RIAN, bourg de France dans le Berry, diocèfe & élection de Bourges. Il eft fitué à quatre lieues de Bourges, & à une lieue des Aix. Il y a une petite fontaine, dont le courant fait tourner trois moulins. Plufieurs annexes dépendent de cette paroiffe. Le terroir eft médiocre en bleds, & a quelques bois. Il y a des eaux minérales. L'hôpital ou hôtel-Dieu des Aix jouit de la chapelle de faint Roch, qui est dans Rian, dont les habitans voudroient avoir droit d'entrer malade dans l'hôpital des Aix, puisque la chapelle & le meilleur revenu de cet hôpital, eft dans la paroifle de Rian.

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