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pour recueillir les contributions du pays, qui rapportent beaucoup de dattes, & abonde en bled, en orge & en trou

peaux.

c.

TIMETHUS, fleuve de Sicile. Son embouchure eft placée par Prolomée, lib. 3, 6. 4, fur la côte feptentrionale, entre Tyndarium & Agatbyrium. Le nom moderne eft Traina & Patti, felon Fazel, qui dit que ce même fleuve eft appellé Symæthus par Strabon & par Pline; mais c'eft une erreur car Ptolomée fait deux fleuves du Symathus & dy Timethus, & leur donne une pofition bien différente.

TIMICE. Voyez TIMICITANUS.

TIMICITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe. L'évêque de ce fiége eft nommé Honoratus dans la notice de cette province, & Victor dans la conférence de Carthage, num. 135. Pline, lib. 5, cap. 2, connoît une ville appellée Timici, & Ptolomée, 1. 4, 6.29 place Timice avec les villes de la Mauri

tanie.

TIMIDA-REGIA. Voyez TIMIDENSIS. TIMIDANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe. La notice des évêchés de cette province appelle l'évêque de ce fiége Securus.

TIMIDENSIS, Gége épiscopal d'Afrique, dans la province proconfulaire, où Benenatus eft qualifié Timidenfis episcopus. La fête des martyrs Timidenfes eft marquée au XIe des calendes de juin dans un ancien calendrier de l'églife de Carthage. Le nom de cette ville étoit TIMIDA-REGIA. Saint Auguftin, lib. 7, de Baptismo, contra Donat. cap. 22, parle de fon évêque Fauftus, à qui il donne le titre de confelleur, & qui affifta au concile de Carthage tenu fous faint Cyprien. Reftitutus, qui prenoit le titre d'episcopus Timidenfum Regionum, fe trouva au concile de Carthage, fous Boniface, & la fignature de Felix episcopus ecclefia Timidenfis, fe trouve parmi celles des évêques de la province proconfulaire, dans le concile de Latran, tenu fous le pape Martin.

TIMII. Voyez OSISIMII. TIMNAS. Voyez HYMNAS.

TIMO, fleuve d'Italie. Il en est parlé dans la vie de faint Corbinien, cirée par Ortélius.

TIMOGITTIA, ville de la Scythie, fur la côte du PontEuxin. Elle eft marquée dans l'itinéraire d'Antonin, fur la route de Viminacium, à Nicomédie, en prenant le long de la côte, & elle eft placée entre Calatis & Dionyfopolis, à dix-huit milles de la premiere de ces places, & à vingt-quatre milles de la feconde.

TIMOK, (le) riviere de Turquie, en Europe, dans la Bulgarie, où elle fe joint au Danube. On croit que c'eft le Cebrus dont il eft parlé dans l'itinéraire d'Antonin. TIMOLUS. Voyez TMOLUS

1.TIMONIUM, lieu fortifié dans la Paphlagonie, felon Etienne le géographe. Elle donnoit fon nom à une contrée qui eft appellée TIMONITIS, par Strabon, l. 12, 7. p. 562, & Prolomée, l. 5, c. 1. C'étoit la partie de la Paphlagonie, qui étoit limitrophe de la Bithinie. Les peuples de cette contrée font appellés TIMONIACENSES, par 'Pline, l. 5, c. 32.

2. TIMONIUM. Strabon, l. 17, p. 794, nomme ainfi la maison qu'Antoine bâtit auprès d'Alexandrie d'Egypte, pour fa retraite. Plutarque, in Antonio, parle aufli de cette maison. Antoine quittant la ville d'Alexandrie, & renonçant au commerce de fes amis, fe fit une retraite maritime auprès du Phare, fur une jettée qu'il fit dans la mer, fe tint là, fuyant la compagnie des hommes, & difant qu'il aimoit & vouloit imiter la vie de Timon, parce qu'il avoit éprouvé la même infidélité & la même perfidie: car, comme lui, il n'avoit reçu de fes amis qu'injuftice & qu'ingratitude; c'eft pourquoi il fe défioit de tous les autres, & les haïffoit tous également. C'eft l'origine du nom de TIMONIUM, ou de la maifon de Timon, qu'il avoit donné à fa petite retraite maritime.

TIMOR, ifle de l'Océan oriental, au midi des Moluques, & la plus éloignée de celles qui font à l'orient de la grande Java. Elle gît à peu près nord-eft & fud-eft. On lui donne foixante lieues de longueur, & quinze dans fa plus grande largeur. Cette ifle fournit beaucoup de bois de fantal, de cire & de miel. On y débite bien les marchandifes de la Chine, de même que les toiles blanches avec des bordures jaunes, qu'on nomme Fériades; les toiles de

Cain- Drogom, femées de bouquets, les toiles rouges de Cufurate pliées en carré, les taffetas du plus bas prix, les perles de verre, les petites pelles de fer carrées, le plomb, l'acier, l'étain, & particulierement le fer. On y vend fort bien auffi un métal fait d'un alliage moitié d'or, moitié d'argent, mis en barres ou en lames d'un empan de longueur & d'un pouce d'épaiffeur. Toutes fortes de vivres font à bon marché dans cette ifle, & s'y trouvent en abondance.

Les Hollandois ont un fort dans cette ifle; mais il est petit & de peu d'importance. Il eft pourtant affez bien fitué pour le commerce de la compagnie, qui, dans le fond, n'eft pas fuffifant pour fubvenir à l'entretien du comptoir qu'elle y a établi. On garde cependant ce fort pour débiter des esclaves qu'on y négocie, & à cause du bois de fantal qu'on y trouve, & qui eft une marchandife dont le débit fe fait autli facilement que profitablement tant à la Chine que dans les autres états des Indes.* Recueil des voyages de la compagnie des Indes orient. t. 4, p. 363. éd. de Rouen.

TIMOTIANI. Voyez GUDUSCANI.

TIMPHADUM. Voyez TINPHADUM.

TIMPORUM, TIMERUM, TIMPIRIS OU TOMPIRIS, C'eft ainfi que les divers manuscrits lifent le nom d'un lieu que l'itinéraire d'Antonin marque fur la route de Dyrra chium à Byzance, entre Milolitum & Trajanapolis, à feize milles de la premiere de ces places, & à neuf milles de la feconde. Ortelius a de la peine à croire que ce foit les TEMPYRUM de Tite-Live; mais Cellarius, geog. ant. l. 2, c. 15, ne balance pas à dire que c'eft le même lieu. Si je ne me trompe, dit-il, il faut lire Tempyrum, au lieu de TIMPORUM, dans l'itinéraire d'Antonin, & placer ce lieu près des Aëniens, du côté du feptentrion. C'eft la pofition que lui donne Tite-Live, l. 38, 6. 41: Inde Aeniorum fines prater Apollinis (Zerynthum quem vocant incola) templum fuperant. Alia anguftia circa Tempyra excipiunt ( hoc loco nomen eft) nec minus confragofa. Cela s'accorde avec ce que dit Ovide, l. 1, Trift. Eleg. 9.

Idne levi vento Zerynthia litora naitis,
Threiciam tetigit feffa carina Samon.
Saltus ab hac terra brevis eft Tempyra petenti.

TIMULA. Voyez SIMYLLA.

TIMUS, ville de l'Afie mineure, felon Nicéphore Callifte, cité par Ortelius. Il ajoute que cette ville fut renverfée par un tremblement de terre arrivé fous l'empire de Tibere. Ortélius foupçonne que cette ville Timus pourroit être celle que Tacite nomme Temnos, & qui eft appellée Temis dans la chronique d'Eusébe.

1. TIMYRA, ville qu'Etienne le géographe place aux environs de l'Ifaurie.

2. TIMYRA, fleuve de l'Inde. C'est Etienne le géographe qui en parle.

1. TIN ou TINO, ifle de la mer Méditerranée, fur la côte d'Italie, à l'entrée du golfe de la Specie, au midi oriental de l'ifle de Palmaria, felon Magin. Michelot,, Portul de la Médit. pag. 95, parle ainfi de cette ifle : Tout proche de l'ifle Palmaria, du côté du fud, il y en a une plus petite qu'on appelle le TIN, qui eft aufli fort haute, fur le fonimet de laquelle il y a un petit fort abandonné, & un vieux débris d'un monastère: elle eft auffi remplie d'arbres de pins. Au fud-ouest de cette ifle, environ trois cents toifes, il y a un écueil hors de l'eau, & quelques roches fous l'eau, dont il faut s'éloigner. Venant du côté de l'ouest, pour aller mouiller à Porto-Venere, on paffe ordinairement entre ces deux ifles, où il ne manque pas de fond, enfuite, on fait le tour de l'ifle Palmaria, & on entre dans le golfe Specia, rangeant à discrétion un petit, fort carré, qui eft fur un écueil à fleur d'eau, à l'extrémité de l'ifle Palmaria du côté de l'eft. On peut auffi paffer entre cette ifle & le Fortin, approchant plus du fort que de l'ifle, ou du moins par le milieu, y ayant trois bralles au moins profond, & il faut prendre garde à quelques rochers, qui font à fleur d'eau de part & d'autre. Ayant donc doublé ce fortin d'une maniere ou d'autre, on va enfuite mouiller par le milieu d'une anfe, qui eft du côté du nordoueft, où il y a quelque peu de plages de grave: elle est remplie d'oliviers jusqu'auprès de la mer: on mouille le premier fer du large, par huit à dix braffes d'eau, vers le BB b b b b iij

fud eft, eufuite on porte une amarre à terre vers le nordbueft, proche les oliviers, à un grélin & demi loin de la plage, pour lors on fera par quatre à cinq braffes d'eau fond d'herbe vafeux : les autres galéres mouillent aux environs, & quelques unes demeurent affourchées fur deux

ancres.

On y peat même venir mouiller avec des vaiffeaux, & lorsqu'on vient dans cette rade, il ne faut pas approcher plus de deux longueurs de cables la pointe où eft le couvent de faint François, parce que le fond manque tout-à-coup de part & d'autre. On fait de l'eau à un puits qui eft hors de la ville, & quelquefois dans le cloître de ce couvent. Le traverfier de la grande paffe eft l'eft-fud-eft. Celui de la petite paffe le fud-oueft; mais ni l'un ni l'autre ne peuvent caufer de groffe mer. La latitude eft 44d 8'.

2. TIN, riviere de la Ruffie. Voyez DON.. TINA, riviere d'Angleterre, felon Béde, cité par Ortélius. Le nom moderne de cette riviere eft Tine. Voyez TINE.

TINAS, * la montagne des Figuiers. C'eft ainfi que les Arabes Mafulmans appellent une montagne de la TerreSainte, qu'ils ont forgée, pour correspondre au nom de celle qu'ils nomment Sina, qui eft le mont Sinaï. Mahomet jura dans fon alcoran par les montagnes de Tina & de Sina'; car ces mots de même cadence lui plaifent extrêmement, & l'on pourroit croire que cette montagne des Figuiers n'eft autre que celle des Oliviers, dont parlent les évangéliftes, & de laquelle Mahomet avoit appris quelque chofe, par le moyen des chrétiens. * D'Herbelot, Biblioth.

orient.

TINCAUSARIS, lieu d'Afrique, dans la Cyrénaïque. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Carthage à Alexandrie, entre Boreum & Atticis, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à vingt-cinq milles du fecond. Quelques manuscrits, au lieu de TINCAUSARIS, bfent TINCIAUSARIS.

TINCHEBRAY, petite ville de France, dans la BaffeNormandie, au diocèle de Bayeux, entre les villes de Vire, de Mortain, de Domfront & de Condé. Elle a deux paroiffes, dont l'une eft fous l'invocation de faint Pierre. On y tient un gros marché le lundi, & deux foires dans l'année, l'une à la Quafimodo & l'autre à la Magdeléne. Son territoire produit des grains, & on y trouve de bons pâturages En 1105, Robert, frere de Guillaume le Roux, roi d'Angleterre, ayant perdu une bataille à Tinchebray, fut fait prifonnier par fon frere, qui eut l'inhumanité de le priver de la vue, en lui faifant mettre devant les yeux un baffin de cuivre tout ardent ; & Robert en mourut dans fa prifon. * Corneille, Diction. Herman, Hift. du diocèfe de Bayeux.

TINCONTIUM ou TINCONCIUM, ville de la Gaule Lyonnoife. Elle eft marquée dans l'itinéraire d'Antonin fur la route de Bordeaux à Autun, entre Avaricum & Deccida, à vingt milles du premier de ces lieux, & à vingt-deux milles du fecond.

TINDA, ville de Thrace, felon Pline, l. 4, c. 11, qui dit qu'elle ne fubfiftoit plus de fon tems. Etienne le géographe met une ville nommée Tinde dans la Chalcidie, contrée de la Thrace. C'eft le STABULUM DIOMEDIS de l'itinéraire d'Antonin, & la TURRIS-DIOMEDIS de Pomponius Mela. Au lieu de TINDA, Martianus Capella lit Tyrida, c'est une faute.

TINDIUM, ville de la Lybie, felon Etienne le géographe. Athénée, 7. rs, la met dans l'Egypte..

TINDUS, ville de l'Angleterre, felon Béde, cité par Ortélius. Il ajoute que ce fleuve couloit près du monastère appellé Mailta.

1. TINE, en latin Tinia ou Querca, petite ville des états du Turc, en Europe, dans la Bosnie, fur le Tis. Les rois de Croatie y firent ériger un évêché, fous Spalatro, vers la fin du onzième fiécle. L'évêque de Tine devoit être l'évêque de la cour, par-tout où elle pourroit aller. * Commainville, Table des évêchés, p. 238.

2. TINE, Thinus, riviere d'Angleterre. Elle fépare une partie de la province de Durham de celle de Northumberland, & palle auprès de Newcastle, qu'on appelle Newcaftle fur la Tine, pour le diftinguer de Neucattle fous la Line, dans la province de Stafford. A fept milles au-desfous de Newcastle, la Tine fe jette dans la mer du Nord à Tinmouth. Cette riviere eft fameufe par fon prodigieux

négoce de charbon. * Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 1, p. 15.

3. TINE, ifle de l'Archipel, & l'une des Cyclades, au midi oriental d'Andros, au couchant de l'ifle de Nicaria, au nord de l'ifle de Micone, & à l'orient de l'ifle Jura. Cette le fut anciennement nommée Tenos, fuivant Etienne le géographe, d'un certain Tenos, qui la peupla le premier. Hérodote, 1.8, nous apprend qu'elle fit partie de l'empire des Cyclades, que les Naxiotes polléderent dans les premiers tems. Il eit parlé des Téniens parmi les peuples de Grece qui avoient fourni des troupes à la bataille de Platée, où Mardonius, général des Perfes, fut défait ; & les noms de tous ces peuples furent gravés fur la droite d'une base de la ftatue de Jupiter regardant l'orient : & l'inscription, rapportée par Paufanias, femble annoncer que ces infulaires étoient, pour le moins, auffi puiffans que ceux de Naxos. Néanmoins ceux de Tenos, les Andriens & la plupart des autres infulaires, dont les intérêts étoient communs, effrayés de la puiffance formidable des Orientaux, le tournerent de leur côté. Xerxès fe fervit d'eux & des peuples de l'ifle Eubée, pour réparer les pertes qu'il faifoit dans fes armées. Les forces maritimes des Téniens font marquées fur une médaille fort ancienne, frappée à la tête de Neptune, révéré particulierement dans cette ifle; le revers repréfente le trident de ce dieu, accompagné de deux dauphins. Goltzius a fait auffi mention de deux médailles de Tenos, au même type. Triftan parle d'une médaille d'argent des Teniens à la tête de Neptune, avec un trident au revers. * Tournefort, Voyage du Levant, t. I, p. 136.

Le bourg de San Nicolo, bâti fur les ruines de l'ancienne ville de Tenos, n'a pour port qu'une méchante plage, qui regarde le fud, & d'où l'on découvre l'ifle de Syra, au fudfud-oueft. Quoiqu'il n'y ait dans ce bourg qu'environ cent cinquante maifons, le nom de Polis qu'il porte encore, les médailles & les marbres antiques qu'on y trouve en travaillant la terre, prouve que ç'a été la capitale de l'ifle. Strabon aflure que cette ville n'étoit pas grande, mais il y avoit un fort beau temple de Neptune dans un bois voifin, où l'on venoit célébrer les fêtes de cette divinité, & où l'on étoit régalé dans des appartemens magnifiques : ce temple avoit un afyle, dont Tibére régla les droits, avec ceux des plus fameux temples du Levant. A l'égard de Neptune, Philocore, cité par Clément d'Alexandrie, rapporte qu'il étoit honoré dans Tenos comme un grand médecin, & cela fe confirme par quelques médailles : il y en a une chez le roi, dont Triftan & Patin font mention. La tête eft d'Alexandre Sévére; au revers c'eft un trident, autour duquel eft tortillé un ferpent, fymbole de la médecine chez les anciens. D'ailleurs, cette ifle avoit été appellée l'isle aux Serpens. Hefychius de Milet dit que Neptune les fit exterminer par les Cigales. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on n'y en voit plus.

Elle a foixante milles de tour, & s'étend du nord-nordoueft au fud-fud-eft. Elle eft pleine de montagnes pelées : c'est cependant la mieux cultivée de l'Archipel. Tous les fruits y font excellens : melons, figues, raifins, la vigne y vient admirablement bien, & c'eft fans doute depuis longtems; puisque Vaillant fait mention d'une médaille frappée à fa légende, fur le revers de laquelle eft repréfenté Bacchus tenant un raifin de la main droite & un thyrfe de la gauche ; la tête eft d'Antonin Pie. La médaille que Spon acheta dans la même ifle eft plus ancienne : d'un côté, c'est la tête de Jupiter Hammon, & de l'autre une grappe de raifin. On feme fort peu de froment dans cette ifle; mais on y recueille beaucoup d'orge.

Les figuiers de Tine font fort bas & fort touffus: les oliviers y viennent fort bien; mais il y en a peu, & leur fruit n'eft deftiné que pour être falé: on y manqueroit de bois & de moutons, fi on ne les tiroit d'Andros: d'ailleurs le pays cft agréable & arrofé de beaucoup de fontaines, qui lui avoient attiré chez les anciens le nom d'Hydruffa, de même que la plupart des ifles où il y a quelques fources.

La foie fait aujourd'hui la richeffe de Tine; chaque année on y en recueille environ seize mille livres pefant : elle vaut quelquefois un fequin la livre, & quelquefois jusqu'à trois écus: quoique ce foit la foie la mieux préparée de toute la Grece, elle n'eft pas pourtant affez fine pour faire des étoffes, mais fort propre à coudre & à faire des rubans: on fait de bons bas de foie dans cette ifle ; rien n'approche de la beauté des gants que l'on y tricote pour les

dames. Ceux qui font embarquer de la foie pour Venife, ne payent aucun droit de fortie à Tine; ils donnent caution, & la caution paye fi l'on découvre que la foie ait été conduite autre part; la raison en eft, que cette marchandife payant l'entrée à Venife, elle payeroit deux fois fur les terres de la république, fi l'on en faifoit payer la fortie

à Tine.

La fortereffe de Tine eft fur la roche dominante du pays, & où la nature a plus travaillé que l'art; la garde en eft confiée à quatorze foldats mal vêtus. On y compte environ quarante canons de bronze, & deux ou trois de fer. C'eft le féjour des plus honnêtes gens de l'ifle, quoiqu'il n'y ait pas plus de cinq cents mailons, que le vent du nord & le froid, aufli âpre qu'à Paris, rendent fort incommodes. Le palais du provéditeur eft mal bâti. La grande humidité que les brouillards & les crevaffes des terres entretiennent daus cette ifle, font caufe qu'on n'y peut conferver aucun meuble. Les jéfuites y font affez bien logés; mais leur églife eft petite. Le fauxbourg, hors la fortereffe, n'a qu'en viron cent cinquante maifons; mais on a la liberté d'en fortir & d'y entrer quand on veut, au lieu que les portes de la fortereffe fe ferment de bonne-heure, & ne s'ouvrent que tard.

Outre la fortereffe de San-Nicolo, les principaux villages de cette ifle font:

Il Campo, il Terebado, Lotra, Lazaro, Peraftra, Cumi, Carcado, Cataclisma, Aitofolia, Maftro - Mercato, Micrado, Carea, Filipado, Comiado, Arnado, Pergado, Cazerado, Cuticado, Smordea, Cozonara, Tripotamo, Cigalado, Agapi, Chilia, Oxameria, qui contient cinq bourgades; favoir, Pyrgos, Vacalado, Cozenari, Bernardado & Platia.) Cifternia, Cardiani, Tifado, Mondado, Volacos, Fallatado, Meffi, Muofulu, Stigni, Potamia, Cacro, Triandaro, Dour Caftelli, Diocarea, Cicalada, Sclavo corio, Croio, Monafterio.

Le provéditeur ne retire qu'environ deux mille écus de fon gouvernement, auffi le regarde-t-on à Venife comme un lieu de mortification : ce gouverneur a la dixième partie des dentées ; de dix charges d'orge, par exemple, on lui en paye une: pour la foie, ceux qui en font embarquer pour autre part que pour Venife ne payent que trois écus, & trois quarts pour chaque centaine de livres, le provédi teur n'a rien à voir fur ces droits.

L'évêque de Tine a trois cents écus de revenu fixe, & près de deux cents écus des émolumens de fon églife; fon clergé d'ailleurs eft illuftre, & compofé de plus de cent vingt prêtres. Les Grecs y ont bien deux cents papas, foumis à un protopapas; mais ils n'ont point dans l'ifle d'évêque de leur rite, & même ils dépendent de l'évêque latin en plufieurs chofes : un Grec ne fauroit être prêtre que cet évêque ne l'ait fait examiner; après que l'aspirant a juré qu'il reconnoît le pape, & l'églife apoftolique & romaine, l'évêque latin lui fait donner fon dimiffoire, pourvu qu'il ait vingt-cinq ans, enfuite il eft facré par un évêque grec, venu de quelqu'ifle voifine, auquel il ne donne que dix ou douze écus pour fon voyage; le jour du facre, le nouveau prêtre donne trois livres de foie au provéditeur, autant à l'évêque latin, & un écu & demi au protopapas, qui lui a donné fon atteflation de vie & de moeurs. Dans toutes les fonctions eccléfiaftiques le clergé latin a toujours le pas. Quand les prêtres grecs entrent en corps dans les églifes latines, ils fe découvrent, fuivant la coutume des latins, & ne fe découvrent pas dans leurs propres églifes. Lorsque la meffe fe dit en préfence des deux clergés, après que le foudiacre Latin a chanté l'épitre, la feconde dignité du clergé Grec la chante en grec; & lorsque le diacre Latin a chanté l'évangile, la premiere dignité du clergé Grec, ou le chef des prêtres, chante aufli l'évangile en grec. Dans toutes les églifes grecques de l'ifle, il y a un autel destiné pour les prêtres Latins. On prêche dans les églifes grecques avec pleine liberté fur les matieres conteftées entre les Latins & les Grecs. Il n'y a dans les églifes latines que de. fimples chapelains amovibles au gré de l'évêque.

Les femmes des bourgeois & contadins, comme on parle dans le pays, font vêtues à la vénitienne; les autres ont un habit approchant de celui des Candiotes.

Tine eft la feule conquête qui foit restée aux Vénitiens de toutes celles qu'ils firent fous les empereurs Latins de Conftantinople. André Gizi fe rendit maître de Tine vers l'an 1207, & la république en a toujours joui depuis. Peu

s'en fallut que Barbe-Rouffe, II du nom, dit Chereddin ou Cheriaden, capitan bacha, qui foumit en 1537 presque tout l'Archipel à Soliman II, ne s'emparât aufli de Tine. André Morofini affure que cette ifle fe rendit fans rélistance, mais que peu de tems après, honteuse d'une pareille lâcheté, elle députa vers le provéditeur de Candie, de qui elle reçut affez de fecours pour fe remettre fous la puisfance de fes premiers maîtres. On raconte le fait autrement à Tine: on dit que Barbe Roulle, preffant extraor dinairement la fortereffe, obligea la garnifon de battre la chamnade, mais que la noblefle, voyant qu'il n'y avoit que les habitans des villages d'Arnado, de Triandaro & Doui Caftelli dispofés à capituler, vint fondre i brusquement fur les Turcs, qu'elle les força de lever le fiége ; on ajoute même que les foldats de la garnison dans leur furie, firent fauter du haut des remparts l'officier que le capitan bacha avoit envoyé pour régler les articles de la capitulation. Depuis ce tems, pour reprocher aux habitans de ces trois villages leur lâcheté en cette occafion, le premier jour de mai le provéditeur, accompagné des cortadins & des feudataires de la république, & fuivi de la milice, avec l'étendard de faint Marc, va tous les ans à cheval à l'église de fainte Vénérande, fur la montagne de Cecro, où l'on fait une grande décharge de mousqueterie, après avoir crié trois fois: Vive faint Marc, enfuite l'on danfe, & la fête finit par un repas. Les feudataires qui manquent de fe trouver à cette cérémonie, payent un écu pour la premiere fois, & ils perdent leur fief à la troifiéme. Leunclave, Supplem. annal. Turc. allure qu'en 1570, l'empereur Selim fit demander au fénat de Venife la reftitution de l'ifle de Cypre, & que fur fon refus, l'ialis, capitan bacha, fit une descente à Tine, où il mit tout à feu & à fang. Morofini hift. Venit. l. 9&11, dit que dans la même année les Turcs affiégerent vigoureufement la forterelle de Tine; qu'Eve Mustapha mit à terre huit mille hommes des troupes de la flotte qu'il conduifoit à Chypre, & que cette descente fe fit à la follicitation preffante des Audriens, mais qu'elle échoua, parce que le provéditeur Paruta avoit fi bien pourvu à tout, que les Turcs, malgré leur diligence, furent contraints de lever le fiége & de fe retirer, après avoir brûlé les plus beaux villages de l'ifle. Deux ans après, ils la ravagerent pour la troitiéme fois fous le commandement de Cangi-Alis. Hift. Venet. I. 5.

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Quoique les Vénitiens n'ayent pas de troupes réglées dans cette ifle, on y pourroit pourtant ramaffer au premier fignal plus de cinq mille hommes; chaque village entretient une compagnie de milice, à laquelle le prince fournit des armes, & que l'on fait exercer & paffer en revue fort fouvent. Dans la derniere guerre, Mezomorto, capitan bacha, menaça l'ifle de la mettre à feu & à fang, fi on ne lui payoit pas la capitation ; on répondit qu'il n'avoit qu'à venir la recevoir, & lorsqu'il parut avec les galeres, le provéditeur Moro, bon homme de guerre, fit fortir mille ou douze cents hommes des retranchemens de la marine à San Nicolo. Ces troupes repouflerent les Turcs, & le capitad bacha fit retirer fes galeres.

Du haut de la fortereffe de Tine on découvre facilement les ifles voisines.

Joura refte à l'oueft.

Syra au fud-ouest.

Andros entre le nord-oueft & le nord-nord-ouest. Paros au fud.

Delos entre le fud-fud-eft & le fud

Scio entre le nord-eft & le nord-nord-eft.
Le cap Carabouron au nord-cft.

Scala Nova à l'eft-nord-eft.

Samos entre l'eft & l'eft-nord-eft.
Nicaria à l'eft.

Fourni à l'eft-fud-eft.
Mycone au fud-eft.

Amorgo entre le fud-eft & le fud-fud-eft.
Naxie entre le fud-eft & le fud.

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province de Pekin, au département de Chinting, quatrié me métropole de la province. Elle eft de 2d 26 plus occidentale que Pekin, fous les 39d o' de latitude.

TINGA. Voyez TINGIS.

TINGARIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe, felon la notice des évêchés de cette province, où ce fiége eft dit vacant.

TINGCHEU, ville de la Chine, dans la province de Fokien, où elle a le rang de fixiéme métropole. Elle eft de ods' plus occidentale que Pekin, fous les 25d 40' de latitude. Le territoire de cette ville dépendoit autrefois des princes de Min. Le roi Cynus lui donna le nom de SINLO, &la famille Tinga lui donna celui qu'elle porte aujourd'hui. Du tems que régnoit cette derniere famille, Tingcheu n'avoit que le titre de cité; mais la famille Taïminga, fans changer fon nom, l'éleva à la dignité de métropole & lui foumit huit villes ; favoir,

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Quoique le territoire de Tingcheu foit presque tout cou vert de montagnes, on ne laille pas d'y trouver toutes les chofes néceffaires à la vie; mais l'air qu'on y respire eft très mal fain. Dans les endroits les moins cultivés de cette province, & où les montagnes & les forêts font plus fré quentes, il y a encore une nation fauvage qui n'a point été fubjugée. Elle se maintient en liberté à la faveur des inontagnes de trois provinces qui fe joignent dans ce quartier, & qui forment des vallées profondes & presque inacceflible.

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TINGERI. Voyez TINGRI & TENCTERI. TINGES, ville de l'Afrique propre, felon Procope, Vandalic. I. 2. Elle étoit au voisinage de Byzacium.

TINGEZ, vallée de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans l'audience de Lima, à quatre lieues de la ville de Valverde, du côté de l'orient. Quoique cette vallée n'ait ni rivieres ni ruiffeaux, & que même elle ne foit jamais arrofée de pluie, elle porte néanmoins des poids chiches, les meilleurs de tout le Pérou, beaucoup de vin, avec d'autres fruits, & force coton, ce qui fait qu'elle eft très-peuplée des naturels du pays, qui y ont leurs cabanes. Le chemin qui mene aux montagnes, palle par cette vallée; on va d'abord à la bourgade de Cordaba, & de-là à Lucanes, province habitée d'Indiens. Ceux qui vont avec beaucoup de marchandifes de Lima à Cusco, prennent cette route.* De Laet, Description des Indes occidentales, 1. 10, c. 25.

TINGGAN, ville de la Chine, dans la province de Quantung, au département de Kiuncheu, dixième métropole de la province. Elle eft de 64 58' plus occidentale que Pekin, fous les 19d 26' de latitude. * Atlas Sinenfis.

1. TINGHAI, forterefle de la Chine, dans la province de Fokien, au département de P'unuen, premiere forte reffe de la province. Elle eft de 3d 22' plus orientale que Pekin, fous les 264 10' de latitude.

2. TINGHAI, fortereffe de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Chinxan, premiere fortereffe de la province. Elle eft de 5d 38' plus orientale que Pekin, fous les 29d 56' de latitude.

3. TINGHAI, ville de la Chine dans la province de Chekiang, au département de Ning'po, neuvième métropole de la province. Elle eft de 5d 18' plus orientale que Pekin, fous les 30d o' de latitude.

TINGHANG, ville de la Chine, dans la province de Channfi, au département de Taiyen, premiere métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pekin de 4 36', par les 394 de latitude. Atlas Sinenfis.

·TINGHING, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Paoting, feconde métropole de la province. Elle eft de 14 52' plus occidentale que Pekin, fous les 394 42' de latitude.

T'INGING, fortereffe de la Chine, dans la province de Queicheu, au département de Jungning, feconde

grande cité de la province. Elle eft de 12d 25' plus occidentale que Pekin, fous les 24d 42' de latitude.

TINGIS, ville d'Afrique, dans la Mauritanie Tingitane, dont elle étoit la capitale, & à laquelle elle donnoit fon nom. Pomponius Mela, Z. 1, c. 5, & Pline, l. 5, c. 1, difent que c'est une ville très-ancienne, qu'on difoit avoir été bâtie par Antée. Le dernier ajoute que dans la fuite, lorsque l'empereur Claude y transporta une colonie l'ancien nom fut changé en celui de TRADUCTA JULIA. Le nom de cette ville eft différemment écrit par les anciens. Pomponius Mela dit TINGE, Pline TINGI, & Prolomée TINGIS, orthographe qui a été fuivie par l'itinéraire d'Antonin, dont quelques manuscrits portent TINGEN & TINGI. Dans un endroit de Strabon, . 17, on lit TIGA, mais ce nom eft corrompu: car ce même auteur, dans le livré troifiéme, lit Tylos au génitif. Selon Plutarque, in Sertorio, qui nomme cette ville TINGENA, ce ne fut pas Antée qui en fut le fondateur. Les habitans de Tingis, dit-il, racontent qu'après la mort d'Antée, fa veuve appellée Tinga, coucha avec Hercule, & en eut un fils nommé Sophax, qui régna dans le pays, & fonda cette ville, à qui il donna le nom de fa mere. Plutarque ajoute que Sertorius ayant pris d'affaut la ville de Tingis, & ne pouvant croire ce que les Africains dífoient de la grandeur monftrueufe d'Antée, qui y étoit enterré, il fit ouvrir fon tombeau, où ayant trouvé, à ce qu'on dit, un corps de foixante coudées de haut, il fut très-étonné, immola des victimes, fit religieufement renfermer le tombeau, & parlà augmenta beaucoup le respect & la vénération qu'on avoit pour ce géant, autfi-bien que les fables qu'on débitoit fur fon compte. Strabon, dans fon dernier livre donne auffi foixante coudées à ce corps d'Antée; mais il fait entendre en même tems que c'eft une fable que Gabinius avoit débitée dans fon hiftoire romaine, avec plufieurs autres.

La ville de Tingis étoit fituée fur le détroit, entre le promontoire, les côtes & l'embouchure du fleuve Valon, felon Ptolomée, 1. 4, c. 1, qui la furnomine Cafarea. L'itinéraire d'Antonin la marque à dix-huit milles du lieu nommé ad Mercuri. C'est aujourd'hui la ville de Tanger. Voyez TANGER.

TINGLEAO, lieu de la Chine, au royaume de Leaotung, où il a le rang de huitiéme petit lieu du département de Tieling, premier petit lieu de la province. Il eft de 5d 20' plus oriental que Pekin, fous les 39° 44′ de latitude. * Atlas Sinenfis.

TINGNAN, ville de la Chine, dans la province de Kiangli, au département de Cancheu, douzième métropole de la province. Elle eft de 2d 30' plus occidentale que Pekin, fous les 25d 20' de latitude.

ayant

TINGOESY ou TINGOESES, peuples de l'empire Rusfien, dans la Sibérie ; ils habitent le long du fleuve Jéniscea, & leur origine vient du fud-eft, quoiqu'on ne fache pas précisément de quel endroit. Ils ont un double menton, c'est-à-dire, une groffeur qui s'étend du menton à la gorge, apparemment ce que nous connoiffons fous le nom de Goitres. En parlant, ils glouffent comme des coqs d'inde; les Tartares n'entendent point leur langage. Les Samoïedes y comprennent quelque chofe, le langage de ceux-ci quelque rapport avec celui des Tingoéfes. A l'eft de la riviere Jéniscea, il y a, felon la description de la Sibérie, inférée dans le recueil des voyages de la compagnie des Indes, t. 1, p. 242, édit. de Rouen, de hautes montagnes, quatre desquelles jettent du foufre; mais en-deçà vers l'oueft eft un pays bas, couvert d'agréables pâcages & de divers arbres fruitiers, & où l'on trouve quantité d'oifeaux. Le Jéniscea fe déborde au printems, à peu près comme fait le Nil en Egypte, & couvre plus de foixantedix lieues de bas pays. Pendant ce tems les Tingoefes pasfent de l'autre côté du fleuve, & fe tiennent fur les montagnes jusqu'à ce que l'eau foit retirée; its retournent alors dans ce beau pays avec leur bétail. Ces peuples font paisibles & doux ; ils fe foumirent volontiers aux gouverneurs de la Sibérie, à quoi ils furent incités par les Samoïedes, qui leur dirent que ces gouverneurs étoient comme des dieux. On ne fait point quelle eft la religion de ces gens,. les Moscovites étant trop négligens, & ne faifant point à divers égards tout ce qu'ils pourroient faire dans ces payslà pour leur avantage. Ces peuples peuvent être les mêmes que les PODKAMENA-TOUNGOUSI. Voyez TONGOUS.

TINGPIEN,

TINGPIEN, ville de la Chine, dans la province d'Iunnan, au département de Çuhiung, quatrième métropole de la province. Elle eft de 16° 9' plus occidentale que Pekin, fous les 25d 18' de latitude. * Atlas Sinenfis. TINGRI, peuples de la Germanie. C'est Ptolomée, 1.1, C. II, qui en fait mention, mais fes interprétes lifent TENCTERI, au lieu de Tingri.

TINGRY, petite ville de France, dans le Baffigny, avec titre de principauté. La place eft bonne & confidérable; elle reffortit à Langres, & eft frontiere de la Lorrai ne. Ceux de la maifon de Luxembourg la poffédent aujourd'hui, & s'en difent princes & fouverains. * Daviti, Champagne.

TINGTAO, ville de la Chine, dans la province de Xantung, au département d'Yencheu, feconde métropole de la province. Elle eft de 1d 20' plus occidentale que Pekin, fous les 35d 50' de latitude. * Atlas Sinenfis.

I. TINGYVEN, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Chungking, cinquiéme métropole de la province. Elle eft de 11d 8' plus occidensale que Pekin, fous les 31a o' de latitude.

2. TINGYVEN, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Fungyang, feconde métropole de la province. Elle eft de od 30' plus orientale que Pekin, fous les 33d 31' de latitude.

TINGYUEN, ville de la Chine, dans la province d'lunnan, au département de Çuhiung, quatrième métropole de la province. Elle eft de 15d 51' plus occidentale que Pekin, fous les 25d 23' de latitude.

TINIA, felon Pline, l. 3, c. 5, & TENEAS, felon Strabon, 1.5, p. 225, fleuve d'Italie, dans l'Umbrie. Silius Italicus, . 8, v. 454, fait entendre que c'étoit un petit fleuve qui fe jettoit dans le Tibre.

... Narque albescentibus undis

au

In Tybrim properans, Teneaque inglorius humor. Quelques manuscrits de Silius Italicus, lifent Tunia, lieu de Tinia. Parmi les exemplaires imprimés, il y en a qui portent Tinia, & d'autres Teneas. Le nom moderne, felon Cluvier, Ital. ant. l. 2, c. 10, eft il Topino.

TINIAN, ifle de l'Océan oriental, & l'une de celles qu'on nomme les ifles Marianes. Elle eft fituée à 1624 de longitude, & fous les 14d 50 de latitude feptentrionale, à l'orient méridional de l'ifle de Saypan. Le pere Gobien, jéfuite, dans fon hiftoire des ifles Marianes, donne à l'ifle de Tinian quinze lieues de circuit; il ajoute qu'on lui a donné le nom de Buena vista Mariana, parce qu'on prétend que la Vierge s'apparut à Taga, l'un des infulaires, l'exhortant à fe faire chrétien, & à donner du fecours aux Espagnols, qui venoient de faire naufrage près de cette isle. Taga obéit, affifta les Espagnols, fe fit instruire & reçut le baptême des mains de dom Marco Fernandez de Torcuera, ce qui attira des miffionnaires à Tinian, où ils trouverent les habitans dispofés à profiter des inftructions qu'ils leur donnerent. La foi y fit de fort grands progrès en peu de tems, & elle s'y eft établie folidement. *De l'Ifle, Atlas.

TINICA. Voyez TINISA.

TINIORIDI, TIMORIDI OU TINIO DIRI, lieu d'Afrique, dans la Cyrénaïque, fur la route de Carthage à Alexandrie. L'itinéraire d'Antonin le marque entre Anabucis & Boreum, à vingt-cinq milles du premier de ces lieux, & à douze milles du fecond.

TINISA, ville d'Afrique, felon Ortélius, qui cite le concile de Carthage fous S. Cyprien. Voyez l'article TI

NISTENSIS.

TINISSA, ville de la grande Arménie, felon Prolomée, l. 5, c. 13. L'édition de Molet lit TINIA, au lieu de TINISSA.

TINISTENSIS ou TINISENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, à ce qu'on croit. Dans la conférence de Carthage, no. 180, fon évêque eft nommé Colonicus episcopus Tiniftenfis ; & Venantius à Tinifa, affifta au concile de Carthage fous S. Cyprien. Ptolomée, l. 4, .3, fait mention d'une ville nommée Tiniffa, qui pourroît être la même.

TINMOUTH, château d'Angleterre, dans le Northumberland, à l'embouchure de la Tine, fur le bord feptentrional de cette riviere. Le nom de ce château lui vient

de fa fituation, car TINMOUTH ne veut dire autre chofe que l'embouchure de la Tine. En 795, fous le regne d'Ethelred, les Danois étant entrés dans l'embouchure de la Thyne ou Tine, y pillerent le monastère de TYNMOUTH, fondé par le roi Egfrid. Ils ne purent, pour cette fois, porter plus loin leurs ravages, parce qu'Ethelred, affifté d'Oifaroi de Mercie fon beau-pere, les repouffa dans leurs vaisfeaux. * Rapin, Hiftoire d'Angleterre, t. 1, p. 173. TINNA. Voyez TINUS.

TINNEIA, TINEIA OU THINNEIA. Servius fait la remarque fuivante fur ces vers de Virgile, Eneid, l. 3,

V. 399.

Hic & Naritii pofuerunt mænia Locri.

Les Locres Epizéphyriens & Ozoles, furent, dit il, les compagnons d'Ajax Oiléen; mais ayant été féparés par la tempête, les Epizéphyriens aborderent en Italie, dans le pays des Brutiens, & s'y établirent, tandis que les Ozo. les, jettés fur les côtes d'Afrique, s'établissoient dans la Pentapole. On lit encore, par rapport aux Ozoles, ajoute Servius, qu'ayant été portés à TINNEIA, ils pénétrerent dans le pays & y bâtirent une ville qu'on nomme aujourd'hui Ufalis ou Ozalis.

TINNEN, ville des états de l'empire Ruffien. La description de la Sibérie, inférée dans les voyages de la compagnie des Indes, t. 1, p. 234, éd. de Rouen, parle ainsi de cette ville: De la riviere de Tora on entre dans une autre grande riviere qu'on appelle Tabal, à peu près à deux cents lieues de Vergateria, & fur laquelle on va jusqu'à Tinnen, ville peuplée, bâtie depuis vingt-un ans. En hiver il y a beaucoup de gens qui prennent des traîneaux à Saphanim, pour aller en douze jours à Tinnen, place où il le fait préfentement un grand trafic de pelleteries entre les Moscovites, les Tartares & les Samoïedes, & ce lieulà eft commode pour ceux qui ne veulent paffer que fix mois en voyage; mais il y en a qui veulent pénétrer plus avant, & qui passent bien loin au-delà de l'Oby, tant à l'eft qu'au fud.

TINNETO, village de la Rhétie. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Bregentz à Milan, en prenant le long du lac; il étoit entre Coire & Murum, à vingt milles du premier de ces lieux, & à quinze milles du fecond. Scudus, dit Ortélius, veut que ce foit présentement Tintschen ou Tinzen, & Simler aime mieux le placer à Tinnezono; mais Ortélius n'a pas pris garde que Tinschen ou Tinzen, & Tinnezono ou Tenezono font le même lieu. Les Allemands le nomment de la premiere maniere, & les Italiens de la feconde.

Ce lieu eft aujourd'hui une bourgade appellée Tenezone. Voyez ce mot.

TINNIS. Le géographe Perfien écrit, dans fon troifiéme climat, que c'eft le nom d'une des isles du Nil, qui étoit autrefois habitée & cultivée; mais qu'elle étoit de fon tems entierement ruinée. * D'Herbelot, Bibliotheque orientale, pag. 889.

TINNISENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconfulaire, felon la notice des évêchés d'Afrique, qui nomme fon évêque Dalmatius.

TINNISENSIS. Voyez UTINISENSIS.

TINPHADUM ou TIMPHADUM, lieu d'Afrique, dans la Numidie. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Theveste à Sitifis, entre Thevefte & Vegefela, à vingtdeux milles du premier de ces lieux, & à vingt milles du fecond.

TINTIBERITANUS-LIMES, contrée d'Afrique, dans la province de Tripoli, felon la notice des dignités de l'empire, fect. 55, où on lit ces mots : Prapofitus limitis Tintiberitani.

TINTILLANT, monaftère de France fur le territoire de Vannes en Bretagne. S. Aubin y fut élevé, & il en fut abbé pendant vintgt-cinq ans, avant que d'être fait évêque d'Angers. Cette abbaye, qui fut bâtie dès le cinquiéme fiécle, avant que les François fuffent chrétiens, & qui étoit fort célébre au fixiéme fiécle, pour fa régularité, a été ruinée du tems des Normands.* Baillet, Topogr. des faints, p. 436.

TINTO, riviere d'Espagne. Voyez RIO TINTO. TINTON, nation des prairies, dans l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France. Cette nation est une Tome V. Ccccce

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