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Skenc. Il n'eft devenu fameux que parce que les François y pafferent le Rhin à la Nage en 1672.

TOLI, lieu du duché de Lorraine, au diocèfe de Toul, office d'Arches. Son églife paroiffiale eft dédiée à S. Jofeph. Cette églife fut érigée en cure le 16 décembre 1663 de général des chanoines réguliers en eft patron; le cure n'a que le cafuel & une rente. Le feigneur eft le duc de

Lorraine.

TOLIAPIS. Ptolomée, Z. 2, c. 3, marque deux ifles fur la côte de la grande Bretagne, fur la côte des Tringantes, à l'embouchure de la Tamife, & il nomme ces ifles ToLIAPIS & COUNOS. On croit que la premiere eft SCHEPEY & la feconde CANVEY.* Cellar. Geogr. antiq. l. 2, c. 4. TOLING, ville de la Chine, dans la province de Quangfi, au département de Taiping, huitième métropole de la province. Elle eft de 11 30' plus occidentale que Pekin, fous les 23d 25' de latitude feptentrionale. *Atlas Sinenfis.

TOLISTOBOII ou TOLISTOBOGI, peuples de l'Afie mineure, dans la Galatie. Tite-Live, 1. 38, c. 19, fuit la premiere orthographe, comme s'il vouloit faire entendre que ce nom fut formé de celui des Boïens, peuples connus dans les Gaules & dans la Germanie. Strabon, l. 12, dans une même page, écrit TOLISTOBOGI & TOLISTOBO GII. Le dernier eft corrompu, felon Cellarius, Geogr. ant. 1.3, . 4, qui fe fonde fur ce que Ptolomée, Florus & Pline écrivent Toliftobogi. Ces peuples, felon Strabon, étoient limitrophes de la Bithynie & de la Phrygie. Epictete & Pline nous apprennent que leur capitale étoit Peflinunte. TOLKEMIT, appellée par quelques-uns TOLEREMIT Ou TOLMITH, petite ville du royaume de Pruffe, fituée au Hokerland, vers le Frischhaff, proche de Neukirch, Elle fut bâtie l'an 1356, & réduite en cendres l'an 1456. Les troupes du grand maître le margrave Albert de Brandebourg, s'en emparerent l'an 1521.* Zeyler, Topogr. Prufl. p. 50.

Selon toutes nos cartes, cette ville n'eft point comprife dans le Hokerland, mais dans le palatinat de Marienbourg.

TOLLENTINATES, peuples d'Italie, dans le Picenum. Pline, L. 3, c. 13, les met au nombre des peuples qui habitoient dans les terres. Leur ville, dont le nom eft aujourd'hui Tolentino, étoit municipale, felon une ancienne inscription rapportée dans le tréfor de Gruter P. 194, où on lit: PRÆF. FABR. MUNICIP. TOLLENTIN. Le territoire de cette ville eft appellé Ager Tolentinus par Balbus, de Limit.

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TOLLET ou THEOLLET, en latin Toletum, petit bourg de France, dans le Berri, diocèfe de Limoges, fous l'élection de Blanc. Cette paroifle eft fituée fur la riviere de Benaize, qui la fépare. Elle est sur les finages des diocèles de Poitiers & de Limoges, à quatorze lieues de la derniere. La cure vaut trois cents livres; elle eft à la collation de l'abbeffe de Notre-Dame, de la régle de Limoges, patrone & décimatrice du lieu. Elle y poffède un prieuré, dont la ferme rapporte fept cents cinquante livres, mais ce revenu eft employé à la penfion de la cure, au payement des décimes, & à l'entretien des moulins. Il y a deux fiefs, dont l'un releve de cette abbeffe; ils partagent avec elle la justice. Les terres font affez étendues; mais de peu de rapport; il y a quelques feigles & orges, peu de bled, glandée médiocre & felon les années; quelques vignes négligées, à caufe de la pauvreté des habitans qui fe répandent dans les lieux voifins, pour y gagner du grain pour leur fubfiftance, & de l'argent pour les tailles, ou qui s'occupent à faire de la toile ou des fabots. Il y avoit autrefois un pont fur la riviere fort néceffaire au commerce; il eft rompu. Il y a une fontaine d'eau minéral fort abondante, & quelques mines de fer, dont on fait peu d'ufage aujourd'hui.

TOLMEZO, petite ville d'Italie, dans les états de Venife, & dans la contrée appellée Cargna ou Carnia, dont elle eft capitale, fur le bord feptentrional du Tajamento, un peu au-deffous de l'endroit où cette riviere reçoit celle de Buti.

TOLMIDESSA, ville de la Syrie, dans la petite contrée appellée Chalcidique, felon Ptolomée, 1.5, c. 15. Simler dit que c'eft la même ville qui eft appellée Salminiada dans l'itinéraire d'Antonin.

*. TOLNA, comté de la baffe Hongrie, ainsi nommé

de fa capitale. Ce comté eft borné au nord par celui d'Albe, à l'orient par le Danube, au midi par le comté de Baranywar, & à l'occident, partie par le comté de Sigeth, partie par celui de Salavar. De l'Ifle, Atlas.

2. TOLNA, ville de la bafle Hongrie, fur la rive droite du Danube, dans le comté auquel elle donne fon nom. Edouard Brown, Voyage de Vienne à Larisse, p. 52, appelle cette ville SOLNA. Il croit, comme quelques autres géographes, que c'est l'ancienne ville Altinum ou Altinium, près de laquelle les habitans de la Pannonie ayant raflemblé leurs forces, livrerent une feconde bataille, dans laquelle ils gagnerent la victoire, & chafferent les Romains, quoiqu'ils euffent perdu eux-mêmes quarantė mille hommes de leurs propres troupes, Tolna étoit autre fois une très-belle place; mais les chrétiens l'ont brûlée. Les Hongrois & les Rasciens qui font deux nations qui demeurent dans ce quartier, ne s'accordent jamais bien enfemble, & font toujours en dispute.

TOLNRENSCHOW, forêt de Suéde, dans la Wetro

gothie.

TOLO ou Toro, ville de l'ifle de Gilolo, une des Mo lucques.

TOLOBRE, petite riviere de France, dans la Provence. Elle fe jette dans l'étang de Martigues, près de Saint-Cha

mas.

TOLOHA, ville de la Palestine, felon la notice des dignités de l'Empire, fect. 21, où on lit: Ala Constantiana Toloba.

TOLOPHON, ville de la Grece. Etienne le géographe & Thucydide, 7. 3, la donnent aux Locres Ozoles, I. TOLOSA. Voyez TOULOUSE.

2. TOLOSA, ville d'Espagne, dans le Guipuscoa ( a ) dont elle eft la capitale. Il eft dit dans une épitaphe de Sanche le Grand, roi de Navarre, qu'il étoit roi des monts Pyrénées & de Tolofa. Cette ville étoit autrefois une des dépendances du royaume de Navarre; elle eft fituée dans une vallée agréable, formée par deux montagnes (b), fur le bord de la grande riviere Araxes & d'Oria, fur laquelle on a bâti un beau pont avec une tour. Ces deux rivieres unies lavent fes murs & coulent fous deux beaux ponts de pierre. On y fait des lames d'épée fort renommées, & plufieurs fortes d'armes. Il y a une paroiffe, un couvent de moines, & un autre de religieufes; le marché s'y tient tous les famedis. Les archives de la province de Guipuscoa y font gardées. Alfonfe le Sage, roi de Caftille, la fonda'; fon fils Sanche IV acheva de la peupler l'an 1290, & lui accorda de beaux priviléges. Le terrein produit en abondance des pommes, peu de froment, du millet. La riviere donne de bons poiffons. On nomme auffi cette ville Tolofetta, pour la diftinguer de Toulouse en France; elle eft à quatre lieues de la mer de Biscaye, & de Saint-Sébastien au midi en allant vers le mont Saint-Adrien, on y compte quatre cents familles; elle eft fermée de murailles avec de bon follés, fes rues font belles, fes maisons bien bâties; elle a une belle place. (a) Longuerue, Descript. de la France, part. 1, p. 185. (b) Silva, Poblac. de España, p. 239.

Il y a dans cet article une contradiction manifefte. Si Sanche III, dit le Grand, mort l'an 1035, a été roi de Tolofa, Alfonfe le Sage, qui ne commença à régner que l'an 1252, ne peut pas en avoir été le fondateur..

3. TOLOSA, bourg d'Espagne, dans la partie orientale de l'Andaloufie, an nord de Bacça & d'Ubeda, fur le bord d'une petite riviere qui va fe perdre dans le Guadalquivir. Ce bourg eft près de la Sierra Morena, dont la partie orientale prend le nom de ce bourg; car on l'appelle NAVAS TOLOSA.* Jaillot, Atlas.

TOLOTÆ, peuple de la Mauritanie Céfarienfe. Prolo mée, l. 4, c. 2, le place avec d'autres peuples, entre le mont Durdus & les monts Garaphi.

TOLOUS, lieu de l'Espagne. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de la Gaule, en Espagne, entre Ilerde Pertufa, à trente-deux milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du fecond.

&

TOLPIA, village de la Gaule Belgique, felon l'itinéraire d'Antonin, qui le place fur la route de Tréves à Cologne, entre Belgica & la ville de Cologne. Au lieu de TOLPIA les meilleures éditions portent TOLBIACUM. Voyez ce mot.

TOLSBOURG, Voyez TOLESBURG.

TOLTS, bourg d'Allemagne, dans la haute Baviere, fur le bord de l'lfar. Il y a dans ce bourg une jurisdiction, qui, avec les dépendances, reffortit de la régence & de la chambre des finances de Munich.* Zeyler, Topogr. Bavar.

p. 92.

TOLU, ville de l'Amérique, dans la terre ferme, au gouvernement de Carthagène, à douze lieues de la ville de ce nom vers le fud-oueft, dans une contrée faine, dont le territoire eft couvert d'herbes, & produit toutes fortes de plantes & de fruits. Le chemin pour aller par terre de Carthagène à Tolu cft très difficile & presque impénétrable, à caufe des montagnes des marais,& des boues qu'on trouve fur la route. C'eft de ce lieu-là qu'on apporte en Europe l'excellent beaume nommé beaume de Tolu: on le tire d'un arbre femblable aux bas pins; il étend fes branches en rond, fes feuilles font femblables à celles du carougier, & toujours vertes; on eftime davantage ces fortes d'arbres quand ils ontlété cultivés. Les Indiens recueillent le beaume qui en découle, en incifant l'écorce de l'arbre qui eft fort tendre & fort déliée, ils appliquent au-deffous certaines petites cuillers faites de cire noire qu'on trouve dans ce pays. Elles reçoivent cette liqueur que l'on verfe enfuite dans les vaifleaux où l'on veut la conferver. Il faut faire cette opération lorsque le foleil eft fort ardent, afin que la liqueur puiffe couler, car la nuit il ne découle rien à caufe du froid. Ce beaume eft d'une couleur rouge tirant fur l'or, d'une confiftence médiocre, fort glutineux, & il s'attache par-tout où on le met. Il eft doux & agréable au goût, & ne provoque point le vomillement quand on le prend par la bouche. Son odeur eft excellente, elle approche de celle des limons, & elle eft fi forte qu'elle manifefte d'abord le lieu où l'on a caché le beaume. De Laet, Description des Indes occidentales, l. 8, c. 16.

TOLY ou MONASTER, ville de la Turquie Européenne, dans le Comenolitari, fur le bord occidental de la riviere Vardari, au nord du lac de Petriski. * De l'Ifle, Atlas.

TOM, riviere de Sibérie, fe divife en deux bras au-desfus de la ville de Tomskoi, pour fe réunir enfuite au desfous, après quoi elle coule au fud-eft & au sud-sud-eft, & enfin elle va fe jetter dans l'Oby.

TOMABEI, peuple de l'Arabie heureuse, felon Pline, 1.6, c. 28.

1. TOMACO, grande riviere de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans l'audience de Quito. Elle tire fon nom d'un village d'Indiens appellé TOMACO, & on dit qu'elle prend fa fource dans les riches montagnes qui font aux environs de la ville de Quito. Il y a fur fes bords quantité d'habitations d'Indiens, il y a même quelques Espagnols qui font commerce avec les Indiens. On trouve peu d'eau à l'embouchure de cette riviere; cependant les barques ne laiffent pas d'y entrer, * Dampier, Voyage autour du monde, t. 1, p. 218.

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2. TOMACO, village de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans l'audience de Quito. Ce village qui eft petit donne fon nom à une riviere confidérable, de l'embouchure de laquelle il eft peu éloigné: il eft peuplé d'Indiens, & c'eft un lieu pour recevoir les marchands Espagnols qui vont chercher du bois de charpente à GALLO, ille fituée dans une grande baie, environ à trois lieues de l'embouchure de la riviere Tomaco. Ce même village fert auffi à rece voir les Espagnols qui vont trafiquer en or avec les Indiens. C'est à Tomaco que fur tué en 1680, un certain Doleman, autrefois capitaine de la bande du capitaine Sharp. Sept ou huit autres de ceux qui étoient avec lui eurent le même fort. De la riviere de Sant-Jago à Tomaco, on compte environ cinq lieues. Le pays eft bas & plein de bras de mer, de forte que les canots peuvent entrer dans le pays par-là, & se rendre de-là dans la riviere de Tomaco.

TOMADÆORUM-INSULÆ, ifles du golfe Arabique, felon Ptolomée, l. 4, c. 8, qui dit qu'elles étoient au nombre de deux. Au lieu de Tomadæorum le manuscrit de la bibliotheque palatine lit GOMADEO

RUM.

TOMEA. Voyez ToмI. TOMÆUS, montagne du Péloponnéfe, dans la Messénie, près du promontoire Coryphafium; felon Thucydide, 1.4, & Etienne le géographe.

TOMALA, ville de l'Arabie heureufe, felon Pline, 49,6.8.

TOMALITZE. Leunclave, cité par Ortélius, donne ce nom au mont Tmolus. Voyez TмOLUS.

par

TOMANI, royaume d'Afrique, au sud de la riviere de Gambra, borné à l'oueft par celui de Jemarrow, & à l'eft celui de Kantor. Il s'étend l'espace de vingt-fix lieues le long de la riviere. Outre la ville capitale appellée Burdah, il y a Yamiamakunda, Sutema, Baffey & Morakunda. Ce royaume eft gouverné par un prince Mandingo. Voyage de Moore. Carte de la Gambra par le capitaine Leach. 1732.

*

TOMAR, bourg de Portugal, dans l'Eftremadoure, fur la route de Coimbre à Lisbonne, au bord de la riviere de Nabaon, à fept lieues de Santaren. Dans la grande route de Coimbre à Lisbonne, die l'auteur des délices de Portagal, p. 738 & fuiv. on fait douze lieues de chemin dans les montagnes: après les traversées on descend dans une belle plaine d'une vafte étendue, & l'on trouve un beau bourg nommé Tomar. Il eft fitué au pied de ces montagnes fur le bord de la riviere, au milieu d'une forêt d'oliviers. Ce bourg auquel on donne quelquefois le titre de ville, eit divifé en deux paroiffes collégiales. Il y a en outre trois mo naftères de religieux, un de religieufes, une maison de charité & un bon hôpital. Il y a un corregidor dont la jurisdic tion s'étend fur quarante bourg ou villages. Cette ville ou ce bourg a droit de fuffrage dans les affemblées des états. La foire s'y tient toutes les années au 20 d'octobre. Dom Galdin Paez, natif de Brague & grand-maître des Templiers en Portugal, la fonda l'an 1180, il commença à la bâtir par la fortereffe dans la même place où on la voit encore à préfent. Niramamolin-Aben-Jofeph, roi de Marocco, y mit le fiége l'an 1190, avec une armée de cinquante mille hommes d'infanterie, & de cinquante mille de cavalerie; mais les chevaliers Templiers le défendirent avec tant de fe bravoure, qu'il fut contraint d'en lever le fiége. Philippe II affembla à Tomar les états du royaume l'an 1581, ils lui prêterent ferment de fidélité, & le reconnurent pour roi de Portugal le 17 du mois d'avril de cette même

année.

Au-deffus de Tomar on voit un château fur la montagne, il appartenoit autrefois aux Templiers, & il dépend aujour d'hui des chevaliers de l'ordre de Chrift. Le roi eft grand maître de cet ordre, & le fous-grand maître eft ordinairement prieur de la maifon de Tomar, qui a le quart du revenu de toutes les commanderies de l'ordre. Cette maifon eft une des plus grandes & des plus riches; on y voic douze cloîtres, dont le principal est tout de pierres de taille d'une fort belleitecture & enrichi d'une bibliotheque, Le chœur de l'églile eft orné de huit colonnes peintes & do rées qui s'élevent jusqu'à la voûte. * Silva, Poblac. de España, p. 156.

Plufieurs géographes affurent que c'est l'ancienne Con cordia, & Haubert de Seville veut que ce foit l'ancienne Bifulcum.

TOMARA, ville de l'Inde, au delà du Gange, felon Prolomée, l. 7, c. 2.

TOMARUS, Voyez TMARUS.

TOMASROW, ville de Pologne, dans le palatinat de Ruffie, fur la rive gauche, & vers la fource du Wiepers, fur les confins du palatinat de Belz. * Atlas de de l'ifle.

TOMBE, (la) village de France, dans le diocète de Sens, fur le rivage gauche de la Seine, à une lieue ou deux de Montereau. Čet endroit eft célébre par quelques affemblées qui y ont été tenues. Il y avoit autrefois un prieuré dépendant de Faremoustier, abbaye du diocèle de Meaux; mais Guillaume de Melun, archevêque de Sens, qui vivoit fous le roi Jean, les renvoya à leur abbaye, & établit un prêtre en ce lieu pour en acquiter les fondations, felon Taveau, Hift. archiep. Senon. p. 116.

TOMBEAU, (riviere du,) riviere de l'Amérique fep tentrionale, dans la nouvelle France. Cette riviere vient du nord-nord-eft, & fe jette dans le Miffiffipi, à la bande de l'eft, au nord du lac des Pleurs; elle est pleine de rapi des. On peut aller par cette riviere du Mifliffipi au lac Su périeur, par la riviere Nimisla-Kouat, qui tombe dans ce

lac.

TOMBELAINE ou TOMBELLAINE, petite ifle ou ro cher de France, fur la côte de Normandie, dans un petic golfe, entre Avranches & Saint-Malo. Cette ifle & celle de Saint-Michel qui eft dans le voisinage, font tous les jours terre ferme & ifles, felon que la marée croît ou décroiç. Les auteurs latins les nomment toutes deux Ad-Ducase

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Tumbas. Les abbés réguliers du mont Saint-Michel avoient fait conftruire fur le fommet du rocher de Tombelaine une belle chapelle, accompagnée de lieux réguliers, avec un jardin, des citernes & les autres chofes néceffaires pour une communauté de dix ou douze religieux qu'ils y entretenoient fous un prévôt ou prieur. On fit fortifier ce même rocher pendant les guerres des François contre les Anglois, fous les rois Charles V & Charles VI. Les ouvrages qu'on y avoit faits en ce tems là ont été détruits par les ordres de Louis le Grand, & on a uni le monastère au mont Saint

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M. Bellin.

TOMBUT, royaume d'Afrique, dans la Nigritie, traverfé en grande partie par le Niger, & borné au nord par les royaumes de Chinquele & de Goubour, à l'orient par ceux de Gaby & d'Yaourry, au midi par la Guinée, & à l'occident, partie par le pays de Jarra-Saracole, partie par celui des Mandingues. Voici ce qu'en rapporte Jean Léon dans fa description d'Afrique, traduction de 1556, 1.7, p. 324. Je me contenterai d'ajouter à la fin les nouvelles connoiffances qui nous ont été données par les nouvelles relations de ce pays. * De l'Ifle, Atlas. Voici donc ce que difoit Jean Léon.

Ce nom (de Tombut) a été donné à ce royaume par des modernes, à cause d'une cité qui fut édifiée par un roi nommé Menfe Suleiman, en l'an de l'hégire fix cent & dix, proche un bras du fleuve Niger d'environ douze milles. Les maifons en font de torcis platrées & couvertes de paille; il y a un temple de pierres &fchaux, & un fomptueux palais dans lequel loge le roi. La ftructure en eft fort belle. La cité eft bien garnie de boutiques, de marchands & artifans, & de tiffeurs de toiles de coton. Les marchands de Barbarie y transportent plufieurs draps d'Europe. Les femmes vont ordinairement le vifage couvert, hors les esclaves qui vendent toutes les chofes de bouche. Les habitans font fort opulens, principalement les étrangers, dont deux qui étoient freres, épouferent les deux filles du roi. En cette cité il y a plufieurs puits d'eau douce; combien qu'au débord du Niger elle s'écoule par certains canals tout au plus près de la cité qui eft abondante en grains & bétail; au moyen de quoi leur beurre eft fort commun; mais le fel rare & chere, parce qu'il s'apporte de Tegaza, diftante de cinq milles de Tombut. Le roi eft fort opulent en platines & verges d'or, dont les aucunes font du pois de mille trois cents livres, & tient une cour bien rdonnée & magnifique. Quand il lui vient envie de s'aller ébatre d'une cité à autre, accompagné de fes courtifans, il chevauche des chameaux, & les eftafiers menent les chevaux en main; mais en cas qu'il s'achemine en quelque allemblée de guerre, on attache les chameaux & montent lors tous les foldats fur les chevaux. Ceux qui ne feirent jamais la révérence au roi,& qui ont quelque ambalfade à lui faire, mettent les gencuils en terre; puis prenant de la pousfiere, l'épandent fur leur tête, & le faluent en cette forte là. Il tient environ trois mille chevaux, & une grande fanterie ufant de certains arcs, qui font faits de bâtons de fenouil fauvage, avec lesquels ils décochent fort dextrement des fléches envenimées. Outre cela, il a coutume de mouvoir guerre contre fes ennemies prochains, & contre tous ceux qui refufent de lui rendre tribut : étant par lui furmontés, il les fait vendre à Tombut, jusqu'aux petits enfans. En ce pays ne naiffent nuls chevaux, fors aucunes petites haquenées, que les marchands ont coutume de chevaucher allans par le pays, & aucuns courtisans parmi la cité, mais les bons chevaux qui s'y trouvent, viennent de Barbarie, qui ne font pas plutôt arrivés avec la caravanne, que le roi envoie favoir & mettre par écrit le nombre d'iceux, & en cas qu'ils excedent le nombre de douze, il retient ce lui qui lui femble le meilleur & de plus belle taille, en payant ce qu'il eft raisonnablement eftimé. Ce roi ci eft mortel ennemi des Juifs, que ne les endureroit pour rien du monde mettre le pied dans fa cité ; & s'il étoit averti que les marchands de Barbarie euffent la moindre familiarité qui foit, ou qu'ils trafiquaffent avec eux, il feroit incontinent confisquer leurs biens. Il porte grand honneur à ceux qui font profeffion des lettres, & pour ce regard on apporte dans

cette cité des livres écrits à la main qui viennent de Barbarie, lesquels fe vendent fort bien ; tellement qu'on en retire plus grand profit que de quelqu'autre marchandise qu'on fache vendre. Il y a plufieurs prêtres & docteurs qui font tous affez raisonnablement par le roi salariés ; & en lieu de monnoie les habitans de ce lieu ont accoutumé d'employer quelques piéces de pur & fin or; & aux chofes de petite conféquence emploient de petites conques ou coquilles qui font apportées de Perle, dont les quatre cents font le ducat des leurs ; auquel entrent fix ou deux tiers pour une des onces romaines. Les habitans de cette cité font tous de plaifante nature, & le plus fouvent s'en vont le foir jusqu'à une heure de nuit danfans parmi la cité. Les citoyens fe fervent de plufieurs esclaves d'un & autre fexe. Cette cité eft fort fujette au feu ; & à la feconde fois que je m'y retrouvai, je la veys embrafer en moins de cinq heures. Il n'y a aucun jardin ni lieu produifant fruits.

Cabra, ajoute Jean Léon, eft une grande cité en forme de village au royaume de Tombut, fans qu'elle foit autrement ceinte de murailles. Elle eft prochaine de Tombut par l'espace de douze milles fur le fleuve Niger; là où s'embarquent les marchands pour naviger à Ghinée & Melli; ne différant en rien quant aux habitans & habitations, à la cité fusnommée. Il y a diverfes nations de Noirs, parce que là eft le port, auquel ils viennent aborder avec leurs barquettes de plufieurs lieux. Le roi de Tombut y envoye un fien lieutenant, tant pour faire droit à un chacun, comme pour le foulager, & n'avoir la peine de faire cent douze milles par terre, & du tems que je y fus, il y en avoit un parent du roi nommé Abu-Bacr, & en fon furnom Pargama, homme noir tant que rien plus; mais d'un grand esprit, très-jufte & raisonnable. Les habitans font fujets à plufieurs maladies, pour caufe de la qualité des viandes; comme poiffon, beurre, lait & chair tout mêlé enfemble. De cette cité vient la plus grande partie des vivres qui font transportés à Tombut.

Le pere Labat, nouvelle relation d'Afrique, t. 3. p. 661 & fuiv. rapporte que le fieur Brue ayant interrogé des marchands fur la fituation du royaume de Tombut ou Tonbouctou, où ils avoient fait divers voyages, ils lui dirent que la ville de ce nom n'étoit point fur le Niger, mais dans les terres; que pour y aller ils fuivoient le côté méridional du fleuve pendant plufieurs journées, & que depuis Caignou, dernier village, où la riviere eft navigable, il y a cinq journées jusqu'à Jaga; de Jaga à Baiogné une journée, de Baiogné à Congourou une journée; de Congourou à Sabaa une journée; de Sabaa à Boramaja deux journées ; de Boramaja à Gouri une journée ; de Gouri à Galama une journée; de Galama à Timbi quinze journées; que là on quittoit le bord de la riviere, & qu'en continuant fa marche à l'est-sud-eft, on arrivoit en cinq journées à Tonbouctou. Ils l'aflurerent qu'on voyoit là tous les ans une grande caravanne de blancs, qui avoient des armes à feu, qui apportoient quantité de marchandises, & en rapportoient d'autres, & particulierement de l'or. Ce font, felon les apparences, des Maures de la côte de Barbarie. Les trente-deux journées de marche, eftimées à dix lieues chacune, font trois cents vingt lieues, qu'on peut compter depuis le rocher Felou jusqu'à cette ville fi riche.

Le fieur Brue étant à Tripoli de Barbarie, a vu plufieurs fois des caravannes qui partoient de cette ville pour aller en un pays vers le fud, qu'on difoit être le royaume de Faifon, Faifan ou Faifaon, Faizzan, qui eft fans contredit Fafanea regio, connue des anciens. Ces gens employoient cinquante jours de marche pour s'y rendre. Nous avons de bonnes rai: fons pour croire que ces caravannes alloient plutôt à Tombut qu'à Faifon; car de Tripoli à Faison, il n'y a que cent ou cent vingt lieues, ce qui ne demande pas cinquante journées de marche ; d'ailleurs les Mandingues qui ont été à Tombat, difent qu'outre l'or que l'on tire du pays, on y en apporte encore du royaume de Zanfara, & que ces marchands employent cinquante jours de marche pour s'y rendre ce tems ne feroit pas néceflaire, pour aller de Zanfara à Faifon, puisqu'il n'y a pas deux cents lieues de l'un à l'autre. Il faut donc que les caravannes de Tripoli aillent à Tombut. Il y a quatre cents cinquante lieues ou environ entre ces deux villes; voilà de quoi employer cinquante jours de marche. Les marchands de Zanfara employent le même nombre de journées pour s'y rendre, parce qu'ils font à peu près dans le même éloignement, & il eft très-probable

que

que les barques mâtées que les marchands Mandingues ont vues fur le Niger, à quelques lieues de Tombut, font celles qui ont porté les Tripolins depuis l'endroit où ils ont joint ce fleuve, jusqu'au plus voifin de Tombut, qui, felon l'opinion des géographes, n'eft éloigné que de fix lieues. Ce qui oblige les marchands Mandingues à quitter le bord du Niger à Timbi, c'eft que ce fleuve fait un grand arc de cercle vers le nord, qui allongeroit beaucoup le voyage s'ils étoient obligés d'en fuivre le contour. Ils abregent leur chemin en quittant le voifinage du fleuve. Les caravannes de Tripoli font pour l'ordinaire de mille hommes ou environ. Elles font cinquante jours en marche; mais dans ce nombre il ne faut pas comprendre ceux qu'ils féjournent dans les lieux où l'eau & le fourrage leur donnent la commodité de fe rafraîchir, & de faire repofer leurs chevaux & leurs chameaux. Ils portent aux Négres de Tombut des draps ou ferges bleues, vertes, violettes, jaunes & rouges ; mais beaucoup plus de cette derniere couleur que des autres; ils en portent ordinairement pour vingt mille écus, pour autant de toutes fortes de verroteries qu'on leur apporte de Venife & autres lieux de l'Europe. Du corail travaillé de différentes façons pour douze mille écus, & pour dix mille écus de papier, de baffins de cuivre & autre chole de cette nature; de maniere que le fonds de leur commerce eft de foixantedeux mille écus. Ils en rapportent trois mille quintaux de dattes qu'ils vendent chez eux deux écus le quintal. Douze cents quintaux de féné qu'ils vendent quinze écus le quintal. Des plumes d'autruches, pour quinze mille écus. Huit cents ou mille es claves, & mille marcs d'or. Ce dernier article feul monte à cent mille écus. Ces cinq articles font enfemble cent foixante & dix-neuf mille écus, desquels fi on en ôte foixante & deux mille, il reste un profit de cent dix fept mille écus, qu'ils font en moins de cinq mois, & cela fur des marchandifes que nous pouvons avoir à meilleur compte qu'eux, & fur lesquelles par conféquent nous pouvons faire un profit encore plus confidérable. Il eft conftant que le royaume de Tombut produit de l'or en quantité; mais on y en apporte des pays de Gago, de Zanfara, ou des environs; ce qui fait que cette ville, déja très-riche par ellemême, devient encore plus confidérable par le commerce qui s'y fait de presque tous les endroits de l'Afrique. Le pays eft abondant en tout ce qui eft néceffaire à la vie, le mil, le riz, & les autres grains y viennent en perfection. Les beftiaux de toute espéce y font très-communs, on y a presque pour rien des fruits de toute espéce. On y trouve des palmiers de toutes fortes; en un mot, ce pays n'auroit rien à fouhaiter s'il avoit du fel, qui y eft rare & très-cher, parce qu'il vient de loin. Ce font les Mandingues qui leur en portent, après qu'eux-mêmes l'ont acheté des Européens ou des Maures. Ceft dommage que ce pays ne nous foit mieux connu : mais la compagnie a des établissemens à Calam, où il est aisé de pratiquer les marchands Mandingues qui y vont, & les engager d'y conduire quelques-uns de fes commis avec eux; mais il faudroit pour cela que ce fus fent des gens fages, fidéles, habiles, & expérimentés dans le commerce, qui fuffent lever le plan d'une ville & d'un pays, en prendre la hauteur; qui euffent quelques connois fances de la médecine, de la botanique & de la chirurgie, afin de s'introduire par ces fciences chez ces peuples. Il faudroit encore qu'ils fuffent la langue arabe & la mandingue, & qu'on leur fit des conditions affez avantageufes pour les engager à cette entreprise, qui, felon les apparences, ne manquera ni de difficultés ni de périls, & qu'on les affurât d'une récompense proportionnée à leur travail. Par ce moyen on auroit bientôt une connoiffance parfaite de ce pays, & peut-être de tout l'intérieur de l'Afrique, dont tous ceux qui en ont parlé ne nous ont débité que des conjectures la plupart très-mal fondées. On pourroit même faire un établiflement au-deffus du rocher de Govina, & y tenir les bâtimens, dont on fe ferviroit pour remonter le Niger jusques vis-à-vis de Tombut, & s'épargner ainfi plus des trois quarts de la dépense & des fatigues qu'il y a, en faisant le voyage par terre. Par ce moyen on acheteroit fur les lieux à un prix fort modique l'or, l'yvoire & les captifs que les Mandingues nous amenent, & on auroit tout le profit qu'ils font fur nos marchandifes, & on priveroit les autres Européens, nos concurrens, de la plus grande partie des marchandises & des esclaves qu'ils tirent de ce pays par le moyen du commerce qu'ils font dans leurs établiffemens de la riviere de Gambie. Selon de

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TOME CARTLE, fortereffe d'Irlande, dans la province d'Ulfter, au comté de Londonderry, fur le lac Lough Neagh: elle eft à vingt-fix milles à l'eft de Cumber. TOMEPENDA, village de l'Amérique méridionale au Pérou, dans l'audience de Quito, fur la droite de la riviere de Chinchipé, deux lieues au-deffous de Jaen, au confluent du Chinchipé & du Chachapoyos, avec le Maragnon. C'est la réfidence ordinaire du gouverneur de Jaen.* Voyage de M. de la Condamine, latitude méridionale sd 30.

TOMEROS, fleuve de la Carmanie, felon Arrien, in Indic. n°. 24. Voyez TONDEros.

TOMES. Voyez ТомI.

TOMEZ, petit peuple de l'Amérique feptentrionale, dans la Louifiane, fitué au confluent des deux rivieres de Chicachas ou Mobile, & des Alibamous, où elles forment la grande & profonde baie de la Mobile.

TOMI, ville de la bafle Mafie, vers l'embouchure du Danube, près du Pont-Euxin. Pomponius Méla, 7. 2, c. 2, Ptolomée, l. 3, c. 10, Pline, / 3, c. 11, & Ammien Marcellin, l. 22, c. 19, écrivent ToмI, au nominatif plurier. Strabon dit dans un endroit, l. 7, p. 319, Tomis au fingulier, & TOMAA dans un autre, l. 7, p. 318. Etienne le géographe lit TOMEUS; & fur une médaille de Caracalla, on trouve cette inscription, Troп. пONTOY TOMENC. Ovide, dont quelques exemplaires portent ToмIS, d'autres Тoмos & d'autres Toмi, a donné l'origine du nom de cette ville dans fon troifiéme livre des Triftes, Eleg. 9 en voici la traduction.

Qui croiroit qu'il y a auffi des villes grecques dans ces quartiers, au milieu des noms de la barbarie la plus inhumaine? Une colonie de Miléfiens fut autrefois envoyée ici; & des Grecs établirent leur demeure parmi les Gétes. Il eft certain du moins que le nom eft ancien, & qu'avant que la ville fût bâtie, le lieu où elle avoit été, fut ainsi appellé du meurtre d'Abfyrte: car on dit que l'impie Médée, fuyant fon pere, vint aborder fur ces bords avec le vaiffeau que lui avoit fait la guerriere Minerve, & qui fut le premier qui courut fur les eaux. D'abord que celui qui avoit été mis en fentinelle fur une éminence, vit venir de loin le pere

de Médée: Je découvre, dit-il à fes hôtes,

des voiles de Colchos. Tandis qu'à ces mots les Argonautes tombent dans l'effroi, qu'on délie les amarres du vaisfeau, & qu'on s'empreffe à lever les ancres; la princeffe de Colchos, dont la main avoit déja commis divers crimes, & qui étoit à la veille d'en commettre encore d'autres, demeuroit en proie aux remors de fa confcience, & la pâleur paroiffoit répandue fur fon vifage étonné, quoique fon esprit ne perdit rien de fon audace extrême. Quand elle vit donc approcher le vaiffeau de fon pere: Nous fommes pris, dit-elle, fi nous ne trouvons quelque expédient pour l'arrêter; & comme elle en cherche un, fe tournant de côté & d'autre, le hazard voulut qu'elle jettât les yeux fur fon frere. Elle n'eut pas plutôt attaché fes regards fur lui, qu'elle dit : Nous voilà hors d'affaire; la mort de celui-ci fera mon falut. En même tems elle plonge une épée dans le fein de cet innocent, qui ignoroit fon deffein, & ne s'attendoit à rien de pareil: elle le met en pièces, feme les morceaux dans divers endroits de la campagne, afin qu'il fallût plus de tems pour les ralfembler; & pour que fon pere en eût connoillance, elle met fur le haut d'un rocher qui fe trouvoit au paffage, les mains livides de fon frere, & fa tête toute fanglante. Elle cherchoit à arrêter fon pere par ce nouveau fujet de deuil, & à retarder fa pourfuite par le tems qu'il employeroit à raffembler les membres disperfés de fon fils. C'eft de-là que ce lieu fut appellé Tomes; parce qu'on veut que ce Tome V. FFffff

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Qua tibi

Dona Tomitanus mittere poffet ager.

Si Toмi étoit peu confidérable du tems de Strabon, 1.7, p. 319, qui ne lui donne que le titre de roxx, fon fort changea bien vite, puifque fous Caracalla, elle étoit la métropole du pays. La table de Peutinger la repréfente avec toutes les marques des grandes villes, & la notice d'Hiéroclès en fait la métropole de la Scythie. Comme c'étoit l'unique évêché pour toute la nation des Scythes foumis à l'Empire, nation néanmoins fort grande, & pourvue de beaucoup de bonnes villes; c'est ce qui rehausfoit la puillance de l'évêque, & qui lui donnoit un grand crédit. S. Bretannion en étoit évêque au quatrième fiècle, du tems de l'empereur Valens. S. Théotime, philofophe Grec, en fut évêque du tems des empereurs Théodofe & Arcade. Il pourroit bien avoir été le fuccefleur immédiat de faint Bretannion. * Baillet, Topogr. des faints P. 489.

Tomi fut le lieu d'exil du poëte Ovide, qui ne put jamais obtenir d'Auguste fon retour à Rome.

TOMISA. Voyez TOMISSA.

TOMISSA, petite contrée de l'Afie mineure. Etienne le géographe dit qu'elle féparoit la Cappadoce du mont

Taurus.

TOMISUM ou TOMISUS, village de la grande Arménie, dans la contrée appellée Sophené, felon Strabon, 1. 14, p. 663.

que

TOMOMIMES ou ТOMOMINI, peuples de l'Amériméridionale, au Bréfil, dans la capitainerie de Spiritu Sancto. C'est une nation farouche & cruelle. Leur prin cipale bourgade eft Morogegen. Ils en ont encore plufieurs autres dans les ifles de la riviere de Paraeiua. Elles font environnées de grandes pierres plantées en façon de peaux, & munies par derriere d'un rempart de terre ou de pierres. Leurs maifons font couvertes d'écorces d'arbres, & les parois font de pieux ou de cannes treilliffées, de façon qu'ils peuvent tirer leurs fleches entre deux. Antoine Knivet, Anglois, qui parle de ces Sauvages, dit qu'il fe trouva dans l'armée des Portugais, lorsqu'ils allerent affiéger Morogegen. Elle étoit compofée de cinq cents Portugais & de trois mille Sauvages de leurs alliés. Les Tomomimes faifoient de fi rudes forties fur eux, qu'ils furent contraints de fe retrancher, & d'envoyer chercher du fecours à la ville de Spiritu Santo. Ces Sauvages fe tenant fur leurs remparts, ornés de plumes, & ayant le corps teint de rouge, les attaquoient tous les jours, & allumant une petite roue embellie de plumes, qu'ils tournoient autour de leur tête, ils les menaçoient en leur langue de les bruler de la même forte; mais quand le fecours fut venu, ils commencerent à s'écouler peu à peu de la bourgade. Les Portugais & leurs alliés s'en étant apperçus, fe couvrirent de claies faites de longues cannes, qu'on appelle Pannesses, & approcherent du rempart où ils firent brêche, ils entrerent dans la bourgade, & environ feize mille des affiégés furent tués ou pris. Les Portugais fe rendirent encore maîtres de quelques autres bourgades, où les vieillards & les foibles furent tués. On fit les autres esclaves, & le pays de ces Sauvages fut ravagé pendant Lept jours. * De Laet, Description des Indes occidentales, 1. 15, c. 4.

TOMOSKOI ou Toмo, ville de Sibérie, eft entre les deux bras de la riviere Tom: on y trouve du poiflon & du bled en abondance, & de toutes les chofes néceffaires à la vie, & de belles fourrures blanches que les Rusfiens nomment Telarski Bielski. Il y a dans fon voifinage des mines de plomb, de fer & de cuivre. On découvre près de cette ville d'anciens tombeaux, d'où l'on a tiré des piéces antiques d'or & d'argent, comme des idoles, des poiffons, des oifeaux, des agrafes, des boucles, des felles, des uftenfiles de table, des bagues & des boucles d'oreille; ce qui marque que cette ville a été habitée par

un nation plus opulente que celle qui l'habite aujourd'hui : il y a auffi du cryftal de roche dans fon voifinage, & fur les bords de la riviere des pierres de diverfes couleurs, femblables aux pierres de Bristol, pour le brillant & la falidité.

TOMPÉQUE, felon Dampier, & TAMPICO, felon de l'lfle, lac de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Guasteca ou Panuco, au fud de la riviere de Panuco. Une des branches de cette riviere, dit Dampier, Voyages divers, II part. c. 5, fort du lac de Tompéque, & le mêle avec les eaux trois lieues avant que de fe jetter dans la mer. C'est pour cela qu'on l'appelle quelquefois la riviere de TOMPÉQUE. On trouve dans ce lac quantité de poiffons, & fur-tout des chevrettes. Il y a aufli une ville de ce même nom, qui eft bâtie fur le bord du lac, & dont la plupart des habitans font pêcheurs. Au-delà de ce lac, on en voit un autre d'une grande étendue, dans lequel il y a une ifle avec un bourg appellé Haniago, dont les habitans font presque tous pêcheurs, & s'exercent, fur-tout, à prendre des chevrettes. Ils les font bouillir avec de l'eau & du fel dans des grandes chaudieres; enfuite ils les fechent au foleil, ils les empaquetent & les envoyent dans toutes les bonnes villes du pays, fur-tout à Mexique, où l'on en fait beaucoup de cas, quoique ce foit un manger fort maigre.

TOMPORIS. Voyez TIMPORUM.
TOMUREX. Voyez MUREX.

TONACIACUM, village dont parle Fortunat, dans la vie de S. Hilaire, cité par Ortélius. Ce dernier croit que Tonaciacum étoit un lieu de la Gaule.

TONACHIN, village de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France; il appartient aux Hurons.

TONCAT, ville d'Afie, dans la partie occidentale du Turquestan, fur le bord du fleuve Jaxartes. Elle est fituée au quarante troifiéme degré de latitude. De l'Ifle la place dans fa carte de l'Afie feptentrionale au quarante feptiéme degré de latitude, & à quatre-vingt-neuf de longitude. Elle dépendoit en 1219 de la ville d'Afehasche, & fervoit de frontiere à la province d'Ilac, & de rendez-vous aux marchands de ces deux pays, qui y faifoient leur principal commerce. Cette ville fe trouve appellée dans Aboulcair Daralylm, nom qui veut dire le palais des fciences, à caufe de l'académie des arts & des fciences qui y étoit établie. Elle étoit plutôt un lieu de plaifir qu'un lieu de défenfe: des eaux coulantes arrofoient presque toutes les rues; le fauxbourg & les maifons de campagne n'en manquoient pas, & une infinité de jardins remplis d'arbres & de fruits en rendoient le féjour charmant. Ce n'étoient que fontaines jaillitlantes & promenades les plus agréables du monde. Enfin, l'on difoit de cette ville, que Dieu n'avoit rien fait de plus délicieux. Elle fut affiégée, prife & pillée par les Ibogols en 1219.* Petis de la Croix, Hist. du grand Genghizgan, l. 11, 6. 9.

TONDARBA, ville de Médie. Ptolomée, l. 6, c. 2, la marque dans les terres. Ses interprétes, au lieu de ToNDARBA, lifent TONZARMA.

TONDELO, riviere de l'Amérique feptentrionale, fur la côte de la baye de Campéche, entre l'embouchure d'un lac appellé Sainte-Anne & la riviere Guafickwalp. La riviere de Tondelo, dit Dampier, divers voy. t. 5, II part. p. 181, eft affez étroite; cependant elle peut porter des barques de cinquante ou foixante tonneaux : il y a ung barre à fon entrée, & le canal eft plein de détours. A l'ouest de la barre, il y a un monceau de fable, qui paroît au dehors; ainfi pour l'éviter au paffage, il faut tenir le côté de l'eft à bord; mais lorsqu'on eft une fois entré, on peut avancer deux ou trois lieues plus haut. Pour le côté à l'eft, à un quart de mille de l'embouchure, on peut mouiller en fureté. Il y a une fi grande quantité de coufins fur cette côte, & en particulier fur la riviere, qu'il n'eft pas poffible d'y dormir. Cette riviere eft guéable à quatre ou cinq lieues de fon embouchure, & c'eft là où paffe le grand chemin. Ce fut auffi dans cet endroit que deux canots françois intercepterent la caravanne de mulets qui s'en retournoient à la Vera-Cruz, chargés de cacao, dont ils prirent autant qu'ils en purent emporter.

De Sainte-Anne à Tondelo, il y a cinq licues. La côte s'étend toujours à l'oueft; le pays eft bas, & la baie fablonneufe du côté de la mer. Á quelque diftance de cette baie, il y a des dunes allez hautes, & couvertes de buis

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