Images de page
PDF
ePub

το

LE GRAND

ADUSUM C.FLAND

VOCABULAIRE FRANÇOIS.

S

SPA

PA; bourg d'Allemagne, au pays de Liége, dans le marquisat de Franchimont, à cinq lieues de Liège & à trois de Limbourg. Il est remarquable par ses eaux minérales qui font très-fréquentées. SPACIEUSEMENT; adverbe Spaciosè. Au large, en grand espace. Étre logé spacieusement.

SPACIEUX, EUSE; adjectif. Spaciofus. Qui est de grande étendue. Il ne se dit que du lieu & non du temps. Un terrain fpacieux. Une maison spacieuse.

Les deux premières syllabes font brèves, la troisième longue, & la quatrième du féminin très-brève. SPADASSIN; substantif masculin. Sicarius. Breteur, traîneur d'épée. Les spadassins sont fort odieux dans la fociété.

SPADILLE; substantif masc C'est le nom qu'on donne au jeu de l'hombre & à quelques autres, à l'as de pique, qui est la plus haute triomTome XXVII,

SPA

phe en quelque couleur qu'on fasse jouer. Spadille est le premier des matadors.

SPAGNOLI, (Baptiste) Religieux Carme, dit le Mantouan, parcequ'il étoit de Mantoue, né l'an 1444, étoit bâtard de la famille de Spagnoli. Il prit l'habit de Carme, & se diftingua tellement dans fon Ordre, qu'il parvint au généralat en 1513. Il mourut trois ans après en 1516, à 68 ans. Il est principalement connu par ses poëlies. Son esprit étoit si fécond, qu'il enfanta plus de cinquante-neuf mille vers, dont la plupart sont semés de pointes, & n'offrent qu'une facilité molle & languissante. Parmi ses poësies on diftingue ses églogues, dans lesquelles il est tour à tour épicurien & dévot. Il détruit dans l'une la croyance d'une autre vie & dans l'autre la Vierge apparoît à un berger, & lui promet que quand il aura passe sa vie sur le Carmel, elle, l'enlevera dans des lieux plus

A

,

:

agréables, & l'y fera à jamais habiter les cieux avec les Driades & les Harmadriades: nouvelles Saintes que nous ne connoissions pas encore dans le Paradis. Ses bergers sont d'une groffiéreté dégoûtante. Il s'emporte jusqu'à la fureur contre les femmes & contre les ecclésiastiques; contre les femmes, parceque le versificateur Mantouan n'avoit pas puleur plaire; & contre les eccléfiaftiques, parceque les charges de fon Oudre n'avoient pas pu fatisfaire fon ambition. Ses autres poëfies ont pour objet des sujets de morale, ou les éloges des Saints. Elles se trouvent dans le recueil de ses ouvrages, publié à Anvers en 4 vol. in-4°, & ensuite à Paris, en 4 vol. in-fol. Ce recueil renferme, 1. Un commentaire fur les Pfeaumes. 2°. La vie de Saint Bafile. 3°. Celle de Saint Nicolas de Tolentin, & quelques autres ouvrages en profe. SPAGYRIQUE, OU SPAGIRIQUE; adjectif féminin. Il se dit de la chi

1

ue qui s'occupe de l'analyse des * métaux & de la recherche de la pierre philosophale. La philofophie Spagirique.

SPAHI; substantif mafculin. Soldat Ture qui fert à cheval.

Les Spahis se servent de l'arc& de la lance plus commodément que des armes à fer. Quelques-uns portent à la main un girit, espèce de dard de deux pieds de long, qu'ils lanceut avec autant de force que d'adresse; mais leur arme la plus redoutable est le cimeterre; quelques-uns porrent auffi pour armes défensives dès cottes de mailles, des cuiraffes & - des casques; mais le plus grand nombre n'a que l'habillement ordinaire & le turban.

SPAHILARAGA; substantif mafculin & terme de relation. Colonel géné

ral des Spahis. C'est un des grands Officiers du Sultan. Il a la même autorité sur les Spahis, que l'Aga des Janiffaires sur ce corps d'Infanterie; elle fut même autrefois fi grande, qu'elle étoit redoutable au Grand Seigneur; mais le Visir Cuprogli la diminua en abaissant le corps des Spahis qui avoient d'étrôné l'Empereur Ofman.

SPALATRO; ville forte & Archiépiscopale capitale de la Dalmatie Vénitienne, fur le golfe de Venife, à quinze lieues, fud-est, de Sébénico, & 41 lieues, nord-ouest, de Raguse. Les Vénitiens la poflèdent depuis l'an 1124.

SPANDAW; ville forte d'Allemagne, au cercle de la haute Saxe, dans la moyenne marche de Brandebourg, fur le Havel, à quatre lienes, nord-ouest, de Berlin. SPANGENBERG; ville d'Allemagne, dans le bas Landgraviat de Heffe, à quatre lieues, fud-est, de Caffel. SPANHEIM; comté d'Allemagne, dans le bas Palatinat; il est borné au nord par l'électorat de Mayence, au midi par les duchés de Lorraine & de deux Ponts, à l'orient par l'électorat du Palatinat, & au couchans par l'électorat de Trèves. L'électeur Palatin poffède la plus grande partie de ce comté.

SPANHEIM, (Frédéric) né dans le haut Palatinat, en 1600, parcourut une partie de l'Allemagne & de la France, & s'arrêta à Genève. Il y disputa en 1626 une chaire de Philofophie, & l'emporta. Son mérite lui obtint en 1631 une chaire de Théologie, que Benoît Turretin laissoit vacante. Il remplit cet emploi avec une aprobation fi univerfelle, qu'il fut appelé à Leyde, en 1642, pour y remplir la même place.. Il y foutint & augmenta même sa

reputation; mais ses grands travauxna à Berlin sen 1689, il y tint la

place d'un des ministres d'état. Après la paix de Rytwick en 1697, il fut renvoyé en France, où il demeura

- lui caufèrent une maladie qui l'en leva à la république des lettres en 1649, à 49 ans. Ses principaux ou vrages font, I. Commentaire Histo-jusqu'en 1701. Delà il passa en

:

rique de la vie & de la mort de Meffire ...Christophe, vicomte de Dhona, in

4°. II. Dubia Evangelica, en sept parties. III. Exercitationes de gracia univerfali, en 3 vol. in-8°. IV. La vie de l'électrice Palatine, in-4°. Spanheim laissa sept enfans, dont les deux aînés marchèrent fur ses

traces.

Hollande, puis en Angleterre, en qualité d'Ambassadeur auprès de la Reine Anne. C'est vers ce temps-là que l'électeur de Brandebourg, qui avoit pris le titre de Roi de Prusse, lui donna la qualité de Baron que ses services lui avoient fi bien méritée. Ce favant mourut à Londres en 1710, à St ans. Son érudition étoit prodigieufe. Il savoit le Grec, le Latin, & parloit plusieurs autres langues avec facilité. Ses ouvrages les plus connus font: 1. De preftantia & ufu numifmatum antiquorum, dont

SPANHEIM, (Ezechiel) fils aîné du précédent, né à Genève en 1629, alla à Leyde en 1642. Son esprit & son caractère lui acquirent l'amitié de Daniel Heinfius & de Claude Saumaise, dont il fut toujours très-la meilleure édition est en 2 vol.

in-fol. ouvrage excellent, d'une érudition rare, & qui tient lieu d'une infinité d'autres livres aussi savans, mais moins méthodiques. II. Plusieurs lettres & differtations fur diverses médailles rares & curieuses. III. Une préface & des notes savantes, dans l'édition des œuvres de l'empereur Julien, à Leipsick, 1696, in-fol.

[ocr errors]

estimé, malgré l'animosité mutuelle
qui étoit entre ces deux savans. Sa
réputation s'étant répandue dans les
pays étrangers, Charles-Louis, élec-
teur Palatin, l'appella à sa cour quoi-
qu'il n'eût que vingt-cinq ans, pour
être gouverneur du prince électoral
Charles fon fils unique. Spanheim
parut dans cette place homme de
lettres & politique habile. Le Prince
l'envoya dans les cours des Princes
d'Italie, à Florence, à Mantoue, à
Parme, à Modene, à Rome, pour
observer les intrigues des électeurs
Catholiques en ces cours. Ces divers
voyages furent pour lui une nouvelle
source de lumières, sur-tout pour la
connoiffance des médailles & des
monumens antiques. De retour à
Heidelberg en 1665, l'électeur Pa-jugés du protestantisme près.
latin l'employå en diverses négocia-
tions importantes dans les cours
étrangères. L'electeur de Brande-
bourg le demanda à l'électeur Pala-
tin, qui voulut bien lui céder un
homme fi utile. On l'envoya en
France en 1680, & lorsqu'il retour,

SPANHEIM (Frédéric) frère du
précédent, fut professeur de Théo-
logie Leyde, où il mourut en
1701, à 69 ans. On a de lui une
Histoire Ecclésiastique, & plusieurs
autres savans ouvrages, recueillis
& imprimés en 3 vol. en latin. Il
y règne beaucoup d'érudition &
une critique judicieuse, aux pré-

SPARADRAP; substantif mafculin. Toile trempée dans un enplâtie fondu. On l'érend & on la laisse refroidir. Le sparadrap fert à former des bougies pour le canal de l'Urèthre, &c.

SPARE; substantif mafculin: Sparus.

A

Poisson de rivage à nageoires épineuses, ressemblant à la dorade par les écailles & par les aîlerons ou nageoires; mais fon corps est plus long, moins épais & plus plat; fon museau est pointu, ses nageoires font jaunâtres, principalement celles du ventre, celles des ouies le font moins: il a une tache noire fur la queue, la toite du ventre eft noire. Le spare entre dans les étangs marins avec la dorade, où il fraie en été. Il évite le froid, & reste attroupé pendant l'hiver: au printemps il fréquente souvent les rivages & mange ce qu'il trouve. Athenée dit que le spare ou sparaillon à la chair tendre, qu'elle est agréable au goût, & qu'elle provoque l'urine; étant boullie elle facilite la digestion; mais étant rotie elle est indigeste: d'ailleurs elle est plus molle que celle de la dorade; ce qui fait que celle-ci est beaucoup plus recherchée.

SPARGELLE; substantif mafculin. Plante ligneuse ou espèce de petit genêt, qui croît à la hauteur d'un pied & demi, poussant de petites branches molles, velues & frangées; ses feuilles font oblongues, velues & naiffent l'une de l'autre, comme articulées ensemble; ses fleurs naifsent à ses sommités: elles sont petites, légumineuses & jaunes; il leur succède des gouffes plattes, velues. La racine du spargelle est rameuse; cette plante croît aux lieux montagneux & dans les bois : on l'emploie en fomentation; fes fleurs sont détersives & apéritives. SPARRE, Baron & Sénateur de Suéde dans le seizième siècle, mérita par ses talens d'être employé dans les affaires du gouvernement. L'étude du droit naturel & public qu'il avoit approfondi, ne lui servit pas

peu à se distinguer dans les emplois Il avoit à cet égard des vues particulières qu'il consigna dans un fameux traité in-fol. intitulé, De lege, rege & grege. Ses idées déplurent au gouvernement suédois, qui fic exactement supprimer son ouvrage. Il est au nombre des livres défendus de la première classe dans ce royau

me.

SPARSILE; adjectif féminin & terme d'Astronomie qui fe dit des étoiles répandues dans le ciel, hors des constellations, & auxquelles les anciens ni les modernes n'ont pas donné cette forme: elles font aussi appelées informes & Sporades, & ces trois adjectifs sont presque toujours pris substantivement. Hévélius à réduit plusieurs sparfiles en constellations fous différentes figures.

SPARTE; voyez LACÉDEMONE, c'est la même chose. SPARTIATE; voyez LACÉDÉMO

NIEN.

SPASME; substantif mafculin & terme de Médecine, synonyme de convulfion. On doit distinguer le spafme ou convulfion, des mouvemens convulfifs. Dans le premier cas les parties demeurent fixes & immobiles; dans le second elles font agitées par des secousses plus ou moins violentes. Les mouvemensconvulfifs entraînent presque toujours la perte de la connoissance; on la conserve au contraire assez communément dans la convulfion: la respiration, dans l'un & l'autre cas souffre peu; mais le pouls est le plus souvent obfcur & quelquefois fébrile. On fait que ces maladies peuvent être générales ou particulières; & personne n'ignore que les muscles en font le fiége: leur durée est toujours très-incertaine; mais elles ont quel

« PrécédentContinuer »