SUR LE LANGAGE DU PAYS DE VAUD; PAR EMAN. DEVELEY. SECONDE ÉDITION, REVUE ET AUGMENTÉE. A LAUSANNE, Chez LOUIS LACOMBE, Libraire. 1824. PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION. QUOIQUE le but essentiel de cet écrit soit de recueillir les expressions vicieuses particulières à notre pays, on y trouvera un grand nombre d'articles qui ne contiennent autre chose que des fautes de grammaire, d'orthographe ou de prononciation. Je les ai notées parce que j'ai remarqué que bien des personnes d'ailleurs très-instruites faisaient quelquefois ces fautes-là. Quant aux termes véritablement du Pays de Vaud, j'ai dû laisser de côté ceux qui ne sont employés que dans la classe qui ne lit point. La limite était assez difficile à poser; les personnes qui trouveront ici des expressions qui leur paraîtront trop triviales, voudront bien se rappeler que ce n'est pas pour elles que je les ai indiquées. En général, je n'ai pas écrit pour ceux qui n'ont rien à apprendre. C'est le Dictionnaire de l'Académie que j'ai sur-tout consulté: Cet ouvrage est jusqu'à présent (en 1808) l'autorité la plus respectable que l'on ait dans ce genre. J'en ai copié les définitions presque mot à mot lorsque j'en avais besoin. Mon recueil n'étant point encore complet, je n'ai pas cru devoir lui donner l'ordre alphabétique. Je pourrai l'étendre par la suite, ou d'autres entreprendront cette tâche, et alors il recevra sans doute une forme plus avantageuse. On sentira, je l'espère, que je n'ai point mis de prétentions à cet opuscule. Il s'agit ici de la pratique du langage et non de sa théorie. Je me suis borné à indiquer les fautes que j'avais observées. Moi - même sans doute je me serai trompé quelquefois; on me rendra service si l'on veut bien me faire apercevoir les erreurs que j'aurai commises, et auxquelles il eût été presque impossible que je pusse échapper. PRÉFACE DE CETTE SECONDE ÉDITION. QUELQUES personnes se sont trompées, je crois, sur le but que je m'étais proposé en publiant ce recueil: on a pensé que je voulais m'ériger en réformateur sévère de l'idiome vaudois; et véritablement je, n'ai jamais eu cette prétention ridicule. J'ose même dire qu'elle ne serait point dans mon caractère; et que l'idée ne me viendrait jamais que j'eusse le droit, ou si l'on veut la capacité, de ine charger d'une pareille tâche. Je déclarerai donc ici, de bien bonne foi, qu'en entreprenant ce travail aride, je n'avais d'abord eu d'autre motif que celui de ma propre instruction; et que si je me suis décidé ensuite à le publier, c'était dans l'espoir d'éviter à d'autres une bonne partie de toute la peine que je m'étais donnée. Bien plus, je dois convenir que chaque province de France, en y comprenant le Pays de Vaud et les contrées qui nous avoisinent, a son langage particulier, et que le nôtre n'est point, à beaucoup près, le plus défectueux de tous. Je sais aussi que les habitans du Canton de Genève et de notre pays, comparés, classes |