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138. On ne doit pas appeler, mouchon de chandelle, un bout de chandelle.

139. Un ne dit pas, une bonne estomac, mais un bon estomac. D'ailleurs le C final ne se prononce pas dans ce mot, à moins qu'il ne soit suivi d'une voyelle. 140. On ne doit pas dire échirer, échirure, mais déchirer, déchirure.

141. On ne dit pas, une saule, arbre; mais un saule. 142. On ne doit jamais dire, un tirant, pour un tiroir. On peut dire les tirants d'une bourse, pour les cordons qui servent à l'ouvrir et à la fermer, etc.

On ne doit pas dire, un tirant d'air; je crois que courant d'air vaut beaucoup mieux.

Lorsque le vent se glisse au travers des fentes et des trous, on l'appelle vent coulis. Il vient un vent coulis par cette porte. Je sens un vent coulis qui me donne sur l'épaule. Les vents coulis sont dangereux.

On ne doit pas dire: : je crains la transpiration ou les transpirations, pour dire: je crains les courants d'air ou les vents coulis. La transpiration est la sortie des humeurs par les pores de la peau.

crois

Je ne

Mr. Dumaine dit que l'usage général emploie cependant aussi le mot transpiration pour exprimer l'entrée de l'air dans le corps par les pores. ni pas, l'air entre dans le corps par les que pores, ni qu'on attache ce sens au mot transpiration. D'ailleurs ce serait un usage contraire au bon langage, comme tant d'autres qu'on est forcé de critiquer. 143. On ne dit pas, le pommeau d'une canne, mais

la

pomme

d'une canne:

On dit le pommeau d'une épée, d'une selle.

144. On ne dit ni boucharder, ni bouchard, on dit barbouiller et barbouillé.

On dit aussi, máchurer et máchure; mais on ne dit pas du máchuron. Máchurer du papier, des habits, le visage, etc. Il est populaire.

145. On n'appelle pas pannosse un linge dont on se sert pour torcher, pour essuyer la vaisselle, etc. " on l'appelle torchon.

146. On

146. On n'appelle pas penne la graisse dont la peau de différens auimaux se trouve garnie, sur-tout au ventre, on la nomme panne.

Une penne est une grosse plume d'un oiseau de proie.

147. On ne doit pas dire, je me suis pensé, pour j'ai pensé.

mais un caramel.

148. On ne dit pas, une caramelle, 149. On ne dit pas, un poureau, mais un poireau ou

un porreau.

150. On ne dit pas, un bon horloge, mais une bonne horloge.

151. On ne dit pas qu'on s'est étanché ou ennocé ou ennoucé, pour exprimer qu'on s'est embarrassé le passage du gosier en avalant quelque chose; on dit qu'on s'est engoué.

152. On ne dit pas, voilà des beaux hommes, du bon pain, de la bonne viande, etc., on dit, voilà de beaux hommes, de bon pain, de bonne viande, etc. 153. On n'appelle pas mouchet un assemblage de plusieurs filets de laine ou de soie liés ensemble comme par bouquets, cela s'appelle une houppe.

Un plumet est une plume d'autruche, préparée et mise autour du chapeau.

Le panache et non le pennache, est un assemblage de plumes dont on ombrage un casque.

L'aigrette est un bouquet fait de plusieurs sortes de plumes.

Les mots floc et plumache ne sont pas français. 154. On ne dit pas, un apprentif, une apprentisse ; on dit, un apprenti, une apprentie.

155. On ne dit pas, l'haie, on dit, la haie, en aspi rant l'H.

156. On ne dit pas qu'on a pris quelqu'un au chaud du lit; mais qu'on l'a pris au saut du lit ou au sortir du lit; et l'on fait alors entendre par là qu'il se levait.

Si l'on veut exprimer qu'il n'était pas encore levé, on peut dire qu'on l'a pris au lit, ou qu'on l'a trouvé encore au lit.

157. On ne dit pas, avoir une enrouure, on dit, avoir un enrouement; c'est-à-dire, être enroué.

158. On ne dit pas, tirer le chapeau ou son chapeau à quelqu'un, on dit, ôter son chapeau à quelqu'un. 159. On n'appelle pas gy le plâtre, on peut l'appeler gypse.

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On ne dit, ni gysser, ni gysseur, ni gypier; on dit, plátrer un plafond, une cloison, etc., et l'on appelle plátrier, l'ouvrier qui fait le plâtre et le marchand qui le vend.

160. On n'appelle pas toast l'action de porter aux convives une santé, on l'appelle un toste; c'est du moins l'expression admise par l'Académie. Si l'on écrit toast, il ne faut pas en lisant prononcer l'a.

161. On ne doit pas dire, je m'étonne s'il viendra; on s'étonne d'une chose qui est, et non d'une chose incertaine.

162. On ne dit pas, une toupine de beurre, mais un pot de beurre.

On met aussi quelquefois le beurre dans des tinettes de bois.

163. On ne dit pas que du lait s'est tranché, on dit qu'il s'est caillé. Quand il est devenu en grumeaux, on dit qu'il s'est grumelé.

164. On n'appelle pas séret, ni sérassée le lait caillé dont on a séparé le petit lait, et qui fait masse l'appelle caillebotte subst. fém.

on

165. On ne dit pas, tergette; on dit, targette. 166. On n'appelle pas, ancelles, ni tavillons, de petits ais minces et courts dont on couvre des maisons, etc., on les appelle des bardeaux.

Dans quelques provinces de France, on appelle ces petits ais, des aisselles, et de là nous avons fait ancelles.

167. Ce que nous appelons un liteau est proprement une latte.

On nomme liteau le lieu où le loup se repose pendant le jour, et liteaux au pluriel, des raies bleues qui sont vers les extrêmités de quelques serviettes.

168. On ne doit pas dire bument pour fumier; ni embumenter un champ pour fumer un champ.

169. On n'appelle pas courtine un tas de fumier, on l'appelle tout simplement un fumier.

Si l'on fait un creux pour le recevoir, ce creux s'appelle une fosse à fumier.

Une courtine est un rideau de lit, ou une pièce de fortification. Mais dans le premier sens il est vieux. 170. On n'appelle pas luse, ni lisé, l'eau qui coule du fumier; on l'appelle eau de fumier.

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171. On n'appelle pas lissu l'eau qui a passé sur le linge de la lessive, ou sur des cendres; on l'appelle de la lessive.

172. On ne dit pas, du mouleton, on dit du molleton. 173. On ne dit pas, il y a deux heures de Lausanne à Morges, on dit, il y a deux lieues.

174. On ne dit pas, un civier de lièvre, on dit, un civet. 175. On ne dit pas, cette épisode est belle, on dit, cet

épisode est beau.

176. On ne dit pas, qu'une poule clousse, on dit qu'elle closse, ou qu'elle glousse.

177. On ne dit pas, un cocombre, on dit, un concombre. 178. On n'appelle pas galette la matière la plus grossière de la soie; on l'appelle bourre de soie.

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On appelle fleuret le fil fait de la même matière, ainsi que le ruban formé de ce fil.

Une galette est une espèce de gâteau plat.
On ne dit pas,
une chevillière, on dit, un ruban

179.
de fil.

En général, on appelle ruban, une espèce de tissu de soie, de fil, de laine, etc., qui est plat et mince, et qui ordinairement n'a pas plus de trois ou quatre doigts de large.

Le galon diffère du simple ruban en ce qu'il a plus de corps.

Le padou est un ruban moitié fil et moitié soie; il doit son nom à la ville de Padoue.

180. Attache et cordon; quelques exemples feront comprendre l'emploi de ces deux mots. On dit, l'at

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tache d'un limier, l'attache d'un lévrier, l'attache d'un cheval, mettre un chien à l'attache, mettre un cheval à l'attache. On dit en revanche, attacher quelque chose avec un cordon, les cordons d'une chemise, les cordons d'un soulier, etc.

Dans ce sens, on appelle cordon, le ruban qui sert à lier, à attacher ou à pendre quelque chose. Ensorte que le cordon n'est pas nécessairement rond. pas, réduisez ces hardes, ni cachez ces hardes, quand on veut les faire mettre à leur pladans un lieu convenable; on dit, serrez ces har

181. On ne dit

ce,

des.

On dit aussi, dans ce sens, resserrer une chose, pour la remettre dans le lieu d'où on l'avait tirée, et où elle était enfermée. Resserrez ces papiers dans le cabinet. Resserrez cette vaisselle dans le buffet, etc.

On ne dit pas non plus, réduire une chambre, pour mettre chaque chose à sa place dans une chambre; on dit, ranger une chambre.

, pour

182. On ne dit pas, je vais vers la fontaine dire, je vais à la fontaine. 183. On donne différens noms, dans le pays, à certains petits filets, souvent douloureux, qui s'enlèvent de peau autour des ongles; le véritable est celui d'envie; c'est-à-dire qu'on les appelle comme ces marques que les enfans apportent quelquefois en nais

la

sant.

184. Quand on va prendre un bain, on ne doit pas dire, allons baigner, on doit dire, allons nous baigner.

185. Chacun sait que le mot boute-frou n'est pas français, mais on sait moins généralement que le mot boute-hors le soit.

Ces deux expressions désignent également, la facilité de s'exprimer, et elles présentent la même image.

186. On ne doit pas dire, en parlant du froment, du seigle, etc., qu'il y a eu beaucoup de gràine au mar

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