the Walther edition (Dresden 1748) in eight volumes, with two more to follow. 3 see M.x.317; it is 'l'imprudence', not 'ceux' which 'a mis sa confiance'; Frederick adapted these lines when he revised his Epitre à Podewils of 1749; see the Œuvres de Frédéric, x.180n. 4 in Crébillon's Electre. 5 see Best.D3843, note 3. • Observations on the prophecy of Daniel and the apocalypse of st John (1733). D4104. Voltaire to Claire Josèphe Hippolyte Léris [c.20 January 1750] Vous avez dû recevoir, mademoiselle, un changement très léger, mais qui est très important. Je ne crois pas m'aveugler; je vois que tous les véritables gens de lettres rendent justice à cet ouvrage, comme on la rend à vos talents. Ce n'est que par un examen continuel et sévère de moi même, ce n'est que par une extrême docilité pour de sages conseils, que je parviens chaque jour à rendre la pièce moins indigne des charmes que vous lui prêtez. Si vous aviez le quart de la docilité dont je fais gloire, vous ajouteriez des perfections bien singulières à celles dont vous ornez votre rôle. Vous vous diriez à vous même quel effet prodigieux font les contrastes, les inflexions de voix, les passages du débit rapide à la déclamation douloureuse, les silences après la rapidité, l'abattement morne et s'exprimant d'une voix basse, après les éclats que donne l'espérance, ou qu'a fournis l'emportement. Vous auriez l'air abattu, consterné, les bras collés, la tête un peu baissée, la parole basse, sombre, entrecoupée. Quand Iphise vous dit: Pammène nous conjure De ne point approcher de sa retraite obscure; Il y va de ses jours... vous lui répondriez, non pas avec un ton ordinaire, mais avec tous ces symptômes du découragement, après un ah très douloureux, Ah!... que m'avez-vous dit? Vous vous êtes trompée....1 En observant ces petits artifices de l'art, en parlant quelquefois sans déclamer, en nuançant ainsi les belles couleurs que vous jetez sur le personnage d'Electre, vous arriveriez à cette perfection à laquelle vous touchez, et qui doit être l'objet d'une âme noble et sensible. La mienne se sent faite pour vous admirer et pour vous conseiller; mais, si vous voulez être parfaitte, songez que per sonne ne l'a jamais été sans écouter des avis, et qu'on doit être docile à proportion de ses grands talents. EDITIONS 1. Kehl liv.219-20. TEXTUAL NOTES "L. Delaruelle, 'Pour contribuer à l'annotation de la Correspondance de Voltaire', Rhl (janvier-mars 1914), xxi.183, judiciously suggests that 'non' should be inserted here. COMMENTARY 1 Oreste II.vii. 2 footnote in EDI 'Mademoiselle Clairon, en nous communiquant ces lettres, nous dit qu'elle s'honorait des leçons que M. de Voltaire lui avait données sur son art, bien loin d'en rougir....' D4105. Voltaire to Anne Louise Bénédicte de Bourbon-Condé, duchesse Du Maine Ma protectrice, [c.21 January 1750]a Quelle est donc votre cruauté de ne vouloir plus que les pièces grecques soient du premier genre? Auriez vous osé proférer ces blasphèmes du temps de Mr de Malezieu? Quoy, j'ay fait Electre pour plaire à votre altesse sérénissime, j'ay voulu vanger Sophocle et Ciceron en combattant sous vos étendarts, j'ay purgé la scène française d'une platte galanterie dont elle étoit infectée, j'ay forcé le public aux plus grands applaudissements, j'ay subjugué la caballe la plus envenimée, et L'âme du grand Condé qui réside dans votre tête, reste tranquilement chez elle, à jouer au cavagnole et à caresser son chien! et la princesse qui seule doit soutenir les beaux arts, et ranimer le goust de la nation, la princesse qui a daigné jouer Iphigenie en Tauride1 ne daigne pas honorer de sa présence cet Oreste que j'ay fait pour elle, cet Oreste que je luy dédie! Je vous demande en grâce madame de ne me pas faire l'affront de négliger ainsi mon offrande. Oreste et Ciceron sont vos enfans, protégez les également. Daignez venir lundy. Les comédiens viendront à votre loge et à vos pieds. Votre altesse leur dira un petit mot de Rome sauvée et ce petit mot sera baucoup. Je vais faire transcrire les rôles, mais il faut que madame la duchesse du Maine soit ma protectrice dans Athenes comme dans Rome. Montrez vous, achevez ma victoire. Je suis un de ces grecs qui avoient besoin de la présence de Minerve pour écraser leurs ennemis. Votre admirateur, votre courtisan, votre idolâtre, votre protégé, Je vous demande en grâce de ne venir que lundy. V. (Geneva, Suppl.65, pp.56-8). 4. oc (Th.D.N.B., Graffigny, pp.278-9). D4106. Pierre Robert Le Cornier de Cideville to Voltaire Le 22 janvier 1750 Vous avés de grands biens et de plus grands Talents: Que vous souhaiter cette année Que, dans un corps plus sain, une âme enfin bornée Un ample Revenu de Rentes et de gloire Avec bon cuisinier et nombreux auditoire Goûtés, en déposant le Laurier qui vous gène, Trompés, sans pitié, cette foule, Et quand, en vous cherchant, des yeux, elle s'écoule, Rentrés chés vous; après les faveurs du Parterre A l'autheur de Nanine et de Semiramis, Que Repos et gaÿeté, sa Nièce et ses amis; Et pour trouver Doris sait, se cachant sous l'Onde, MANUSCRIPTS 1. hd* (RouenAc, Lettres de Cideville à Voltaire, f.188). TEXTUAL NOTES Cideville headed MSI 'à mr. de Vol taire'. D4107. Voltaire to François Thomas Marie [c.25 January 1750] Mais vous avez le diable au corps. N'êtes Vous pas le maître? n'y a t'il pas ordre positif de vous laisser entrer par tout? Loges, téâtre, amphitéâtre, tout est à vous comme moy même. Venez nous voir aujourduy, nous ne soupons pas dans notre petit ménage. Mais on vous verra à Argos, et demain chez Bau[c]is et Philemon, rue Traversiere. [address:] à monsieur/monsieur Darnaud / V. Monsieur, D4108. Jean Jacques Rousseau to Voltaire Un Rousseau1 se déclara autrefois vôtre Ennemi de peur de se reconnoître vôtre inférieur. Un autre Rousseau ne pouvant approcher du prémier par le génie veut imiter ses mauvais procédés. Je porte le même nom qu'eux, mais n'ayant ni les talens de l'un, ni la suffisance de l'autre, je suis encore moins capable d'avoir leurs torts envers vous: Je consens bien de vivre inconnu, mais non déshonoré, et je croirois l'être si j'avois manqué au respect que vous doivent tous les Gens de Lettres, et qu'ont pour vous tous ceux qui en méritent eux-mêmes. Je ne veux point m'étendre sur ce sujet, ni enfreindre, même avec vous, la Loy que je me suis imposée de ne jamais loüer personne en face. Mais, Monsieur, je prendrai la liberté de vous dire que vous avez mal jugé d'un homme de bien en le croyant capable de payer d'ingratitude et d'arrogance la bonté et l'honnêteté dont vous avez usé envers lui au sujet des Fêtes de Ramire: je n'ai point oublié la Lettre dont vous m'honorâtes dans cette occasion; elle a achevé de me convaincre que, malgré de vaines calomnies, vous êtes véritablement le Protecteur des talens naissans qui en ont besoin. C'est en faveur de ceux dont je faisois l'essai que vous daignâtes me promettre de l'amitié. Leur sort fut malheureux et j'avois dû m'y attendre. Un solitaire qui ne sait point parler, un homme timide, découragé, n'osa se présenter à vous. Quel eût été mon titre? Ce ne fut point le Zèle qui me manqua, mais l'orgueil; et n'osant m'offrir à vos yeux, j'attendis du tems quelque occasion favorable pour vous témoigner mon respect et ma reconnoissance. Depuis ce jour j'ai renoncé aux Lettres et à la fantaisie d'acquérir de la réputation, et désespérant d'y arriver comme vous à force de génie, j'ai dédaigné de tenter comme les hommes vulgaires "d'y parvenira à force de manège; mais je ne renoncerai jamais à mon admiration pour vos ouvrages. Vous avez peint l'amitié et touttes les vertus en homme qui les connoit et les aime. J'ai entendu murmurer l'envie; j'ai méprisé ses clameurs et j'ai dit sans crainte de me tromper: Ces écrits qui m'élêvent l'âme et m'enflamment le courage ne sont point les productions d'un homme indifférent pour la vertu. Vous n'avez pas, non plus, bien jugé d'un Républicain, puisque j'étois connu de vous pour tel. J'adore la liberté: je déteste également la domination et la servitude, et ne veux en imposer à Personne. De tels sentimens sympathisent mal avec l'insolence. Elle est plus propre à des Esclaves, ou à des hommes plus vils encore, à de petits Auteurs jaloux des grands. Je vous proteste donc, Monsieur, que non seulement Rousseau de Genêve n'a point tenu les discours que vous lui avez attribuez, mais qu'il est incapable d'en tenir de pareils. Je ne me flatte pas de mériter l'honneur d'être connu de vous, mais si jamais ce bonheur m'arrive, ce ne sera, j'espère, que par des endroits dignes de vôtre estime. J'ai l'honneur d'être avec un profond respect |