du linge de table; dans l'armoire on met toutes sortes de hardes. Une garde-robe est une chambre où l'on met des habits, du linge, etc., et où l'on fait coucher un valet de chambre. La garde-robe est aussi l'ensemble A des habits et des hardęs d'une personne. Enfin ce mot signifie le lieu où l'on met la chaise percée. 49. On ne doit pas dire, les tablas, ni les étagères d'une bibliothèque; on doit dire les tablettes. On dit, une tablette, deux tablettes, etc. On dit aussi, la tablette d'une cheminée. Une layette est un tiroir d'armoire où l'on met des papiers. Il se dit aussi d'un petit coffret de bois : petite layette. Enfin il signifie le linge, les langes, le maillot, etc., d'un enfant nouveau né: donner une layette, une belle layette. Gadin n'est pas français. 50. On n'appelle pas patin, ni pied, le linge dont on enveloppe un enfant, sous son lange; on l'appelle braie. Attacher une braie à un enfant. Lui changer de braię. On l'appelle aussi couche. On a donné à la nourrice une douzaine de couches. Changer un enfant de couches. Couche à dentelle. Le mot drapeaux, au pluriel, se dit de ce qui sert à emmailloter un enfant. Sécher les drapeaux d'un enfant. On appelle aussi drapeau, un haillon, un vieux morceau de linge ou d'étoffe. Le papier se fait avec de vieux drapeaux de linge. Ramasser des drapeaux. Un chiffon de toile qui sert à faire du papier s'appelle aussi une drille, 51. On ne doit pas appeler patte un morceau de vieux linge. Si l'on veut lui donner un nom, il faut l'appeler chiffon; mais cette dénomination s'applique aussi à tout méchant morceau de quelque vieille * étoffe, 1 52. On ne dit pas, donner des errhes; on dit donner des arrhes. On dit aussi arrher, et non errher. 53. On ne doit pas appeler gourmand celui qui aime les bonnes choses; on doit l'appeler friand. Le gourmand est un glouton, un goulu, qui mange avec avidité et avec excès. On ne doit pas appeler des gourmandises des choses delicates et bonnes; on doit les appeler des friandises. La gourmandise et la friandise, au sin gulier, sont les vices du gourmand et du friand. 54. On ne doit pas dire, j'ai été en n'Hollande, mais en Hollande, en aspirant l'H. Cependant, on dit indifféremment, de la toile de Hollande ou de la toile d'Hollande. 55. Le mot Ange est masculin, lors même qu'on l'applique à une femme; et l'on ne dit pas angelique, mais angélique. 56. Le mot aigle est aussi masculin, excepté en terme d'armoiries et de devises: ainsi l'on dit l'aigle impériale, les aigles romaines, les aigles françaises. 57. On ne dit pas, une monticule, mais un monticule. 58. On n'appelle pas bouchère un bouton à la lèvre; une bouchère est la femme d'un boucher. On n'appelle pas orbet, ni urbet, ni urbec, un bouton à l'œil: ces mots ne sont pas français. 59. On ne doit pas dire: Fais que souffrants avec patience, etc., on doit dire: Fais que souffrant avec patience, quoiqu'il s'agisse de plusieurs personnes, parce que c'est le gérondif et non le participe. 60. On ne dit pas, aculer ou acculer un soulier; on dit, éculer un soulier. Acculer signifie pousser quelqu'un, et le réduire en un coin', en un endroit où il ne puisse plus reculer. 61. On appelle aboi ou aboiement le cri du chien, et non aboyement ou abayement. On dit, par conséquent, aboyer et non abayer. 62. On dit, abonnir, s'abonnir pour rendre bon, devenir bon, et non bon-ner, se bon-ner. 63. On ne doit jamais employer le mot d'affaire au masculin. 64. On ne doit pas dire, une somme très-conséquente, pour une somme considérable. On ne doit pas non plus dire, une affaire conséquente, une place consé quente, pour une affaire importante, une place importante. Mais on peut dire, dans ce cas, une affaire de conséquence, une place de conséquence, etc. 65. On ne dit pas, inventoriser, pour mettre dans un inventaire, on dit, inventorier. On a inventorié ces livres, ces meubles. 66. Le mot ail fait au pluriel aulx. Mais on évite de l'employer ainsi on dira, du mouton à l'ail, cela sent l'ail, etc. 67. Le fruit que l'on appelle souvent dans le pays ambroche, se nomme airelle ou mirtille, substantif féminin, 68. On n'appelle pas ajustage le bout du tuyau d'où sort un jet d'eau, mais ajutage. 69. On ne dit pas, il s'est en allé, elles se sont en allées; mais il s'en est allé, elles s'en sont allées. 70. On ne dit pas, une vieille almanach, mais un vieux almanach. Du reste, on ne prononce pas le c dans ce mot quand il est au pluriel ou suivi d'un autre mot. 71. On ne dit pas, la bonne amadou; mais le bon amadou. 72. On ne dit pas qu'une femme est amateuse ou amatrice de telle ou telle chose, le mot amateur n'a point de féminin, Il en est de même du mot auteur. 73. On ne dit pas, la belle amidon; mais le bel amidon. On ne dit pas de l'empois blanche, mais de l'empois blanc, Ces deux mots sont masculins. 74, On dit, anoblir et ennoblir pour rendre noble, mais le premier mot est relatif aux personnes, et le second aux choses. Le Roi l'a anobli. Il y a des 1 charges qui anoblissent. Les beaux arts ennoblissent une langue. que 75. Le mot aparté subst. masc. qui signifie ce qu'un acteur dit à part, ne prend point d'S au pluriel. Plusieurs mots sont dans ce cas, d'après quelques éditions du Dictionnaire de l'Académie, comme les mots zéro, numéro, opéra. Cependant on remarque de bons auteurs français écrivent des zéros, des numéros, etc., avec une S. 76. Certaines éditions du même Dictionnaire considérent les mots instantanée, simultanée, momentanée, spontanée, comme des adjectifs de tout genre, et disent: un mouvement instantanée, un effort simultanée, etc. Cependant l'usage contraire semble actuellement avoir prévalu. 77. On ne dit pas, une croûte au beurre, ni une tartine, pour une tranche de pain sur laquelle on a étendu du beurre, on dit une beurrée. 78. On ne dit pas, l'atmosphère est chargé de vapeurs, mais l'atmosphère est chargée; ce mot est féminin. 79. On ne dit pas, une coupille de montre, etc.; on dit, une goupille. 80. On ne doit pas dire, un baillif, mais un bailli. On peut dire, Madame la Baillive; mais il n'en est pas de même de la plupart des titres, l'on ne doit pas dire, Madame la Générale, la Conseillère, la Juge, la Docteuse, la Professeuse, la Ministre, etc. On dit cependant, Madame l'Ambassadrice, Madame la Présidente et Madame la Lieutenante. Voici ce que dit l'Académie à l'occasion de ce dernier titre: «En parlant des femmes des officiers de judi<< cature qu'on appelle Lieutenans, on dit Madame la « Lieutenante. Ainsi on dit, la Lieutenante civile, «la Lieutenante criminelle, la Lieutenante géné«rale. L'Académie ajoute On dit aussi, Madame «la Lieutenante de Roi, en parlant de la femme « d'un Lieutenant de Roi. » 81. On n'appelle pas baiser l'endroit par lequel un pain en a touché un autre dans le four, cela se nomme la baisure ou le biseau. 82. On ne dit pas, des balances pour un seul instrument à peser; dans ce cas c'est une balance. Ainsi l'on ne dira pas, à l'Hôtel des Balances, mais à l'Hôtel de la Balance. 83. On appelle une balançoire, ou une branloire, une pièce de bois mise en travers sur une autre, et sur laquelle des enfans se balancent. On appelle aussi ce jeu la bascule. Des enfans qui jouent à la bascule. Ce que l'on nomme fréquemment un branle, est proprement une escarpolette, Le branle est une espèce de danse. 84. Comme l'on dit affecté, ée, et que l'on dit aussi, presque dans le même sens, affété, ée, il importe de déterminer l'emploi de ces deux mots. L'un et l'autre désignent de l'affectation; mais le premier se joint à des substantifs qui par eux-mêmes expriment des vertus ou des qualités, et le second à des substantifs plus indéterminés que les précedens. Ainsi l'on dira, humilité affectée, modestie affectée, sagesse affectée, etc., mine affetée, discours affeté, manières affétées, paroles affétées, etc. sonnes, Le second de ces mots s'applique aussi aux peret sur-tout aux femmes et aux filles qui ont de la coquetterie. Elle est trop affétée. Enfin l'on appelle afféterie le défaut des personnes affétées. 85. On ne doit pas appeler poche l'instrument de cuisine qui sert à dresser la soupe, etc., c'est une cuiller. Cuiller de bois, cuiller à pot, cuiller à potage, à ragoút, etc. Du reste, l'R finale de ce mot se prononce fortement, comme dans fer et mer. Ce que nous appelons communément la casse est aussi une cuiller. 86. On ne dit pas un vis, un poutre, mais une vis, une poutre; et l'on fait sonner l'S du premier mot, tandis qu'on ne la prononce pas dans le mot avis. 87. On ne dit pas des culottes, lorsqu'il n'y en a qu'une seule, on dit une culotte. |