ADRASTÉE OU ADRASTIE, ville de la Troade, dans l'Afie mineure. Adraste, fils de Mérops, qui la fit bâtir, & lui donna fon nom, y fit élever un temple qu'il consacra à Némésis, déesse de la Vengeance. Cette ville n'a pas été moins célébre par ce temple que par un oracle d'Apollon Actéen & de Diane. On le confultoit dans une campagne qui étoit au-dessous de la ville, & qu'on appelloit auili Adrastée ou Adrastie. Paufanias, 1.2, 6.15, fait mention d'une fontaine nommée ADRASTÉE, dans l'Argolide. * Corn. Dict. Strabon, 1. 13. 'ADRASUS OU ADRASSUS. Une notice met dans l'Isaurie une ville nommée Adrafus, & lui donne Séleucie pour métropole; & la même notice place Adrasus dans l'Arabie avec Boftra pour métropole. Les autres villes nommées avec Adrasus dans l'Arabie, font connoître qu'il s'agit là d'Adraon, si ce n'étoit une autre notice, qui, comme je l'ai remarqué dans l'article ADRAON, diftingue dans l'Arabie dix-sept villes, dont la troifiéme est Adra, & la dix - septiéme Adraffus; ce qui marque qu'elles étoient différentes. Corneille la nomme Adrajee. * Schelft. p. 685, 688 & 716. 1. ADRIA, ville archiepiscopale, dans le patriarchat de Jérufalem. L'Archimandrite Nilus Doxapatrius, dans sa notice des patriarchats, imprimée dans les antiquités ecclésiastiques de Schelstrate, t. 2, p. 727, la met au nombre des vingt-cinq archevêchés qui ne relevoient d'aucun autre, & qui n'avoient point d'évêchés fous eux, & il lui donne le vingtiéme rang; il paroît qu'elle ne devoit pas être fort éloignée de Jérufalem. 2. ADRIA, ancien nom latin d'une colonie d'Italie, qu'on nomme à présent ATRI. Quelques - uns écrivent HADRIA. Il ne faut pas la confondre avec Atria de Pline, qui s'appelle à présent Adria. Celle dont il s'agit dans cet article étoit une colonie envoyée par l'empereur Adrien qui y étoit né, & qui la rendit célébre en la peuplant plus qu'elle n'étoit auparavant. Voyez ATRI. Adrianus Ager, nom latin d'une campagne de l'Abruzze ultérieure. On la nommoit ainsi à cause de la ville & colonie d'Adria': on en estimoit les bons vins. Je ne sais pourquoi ni fur quelle autorité Corneille met Adria dans la Marche d'Ancone. Etienne & Ptolomée, qu'il nomme pour ses garans, ne disent rien de pareil. 3. ADRIA, ville d'Italie, dans le Polesin de Rovigo, fur le Tartaro, dans les états des Vénitiens. Cette ville, que les Latins appelloient Atria, donna fon nom à tout le golfe, que l'on nomma Mer Atriatique, Hadriatique & enfin Adriatique. Long. 29 d. 40', lat. 45 d. 10'. Quelques-uns croyent que l'évêché en est fort ancien; mais le P. Charles de S. Paul, Geog. fac. pag. 63, dit n'avoir trouvé aucun de ses évêques avant le concile de Latran sous le pape Martin. Cette ville étoit comprise dans la Flaminie; quelques-uns écrivent ce nom ATRIA, comme Pline, 1.3, c. 16, d'autres HADRIA, comme de l'Isle, dans fon Atlas. Il n'y a plus que quelques restes d'une si grande ville, & elle a été si ravagée par les inondations, qu'elle n'est plus guères habitée que par des pêcheurs. L'évêque a sa résidence à Rovigo. Strabon nous apprend que de fon temps cette ville étoit peu considérable, mais qu'elle avoit été autrefois très-puissante; c'étoit une colonie Toscane. Les restes d'un théâtre trouvé sous les fondemens d'une église sont une preuve de fon ancienne fplendeur. * La Forêt de Bourgogne, Geogr. hift. t. 2, P. 459. 4. ADRIA, riviere d'Italie, selon Strabon, 1. 7, qui prétend que c'est elle qui donnoit son nom à la Mer Adriatique. De l'Isle, dans son Atlas, fait couler au midi d'Adria une riviere qu'il appelle HADRIANUS seu TARTARUS Fluvius. Elle a sa source dans une campagne nommée par les anciens Ambuleius Ager, & coule entre le Pô & l'Adige. Elle communique avec cette derniere par diverses coupures qui forment le Polefin de Rovigo. Voyez Tartaro, qui est le nom moderne. 5. ADRIA, petite ifle du golfe de Venise, de laquelle S. Jerôme fait mention dans une lettre à S. Augustin. On croit que c'est aujourd'hui Pelagofa, qui n'est qu'une roche on un écueil. * Ortel. Thefaur. 6. ADRIA. Ce mot se dit quelquefois simplement pour fignifier la Mer Adriatique. 1. ADRIANA, ville épiscopale de l'Hellespont, dans le patriarchat de Constantinople, sous la métropole de Cyzique. Socrate, dans fon Histoire ecclésiast. 1. 7, 0.25, fait mention d'Alexandre, évêque d'Adriana (Adrianos) & David, évêque d'Adriana de l'Hellespont, fouscrivit au concile de Chalcédoine & à la lettre fynodale de la province de Cyzique à l'empereur Léon. * Car. à S. Paul. Geog. Sac. p. 231. 2. ADRIANA, autre ville épiscopale. Elle étoit dans la seconde Pamphylie, dont Perges étoit la métropole. Cette ville étoit aufli nommée Adrianopolis, & Miccus son évêque souscrivit à la lettre synodale de cette province à l'empereur Léon. * Car. à S. Paulo, Geog. Sacr, p.233. ADRIANI, ancien nom d'une ville de la Mysie, que l'on appella enfuite BITHYNIE, selon Suidas. Philoftrate, qui nous apprend que c'étoit la patrie d'Arifstide, n'en parle que comme d'une petite ville. Eufebe, in Chronic. écrit que Bithynie fut bâtie par Phoenix, & qu'elle étoit auparavant nommée MARIANDYNA. Ortelius soupçonne que ce pourroit bien être la même que CLAUDIOPOLIS. Voyez ce mot. Une médaille de Septime Sévere fait connoître qu'elle étoit près du mont Olympe. * Ortel. Thef. in voce BITHYNIA. 1. ADRIANOPOLIS, ville de l'Epire. Elle est aussi nommée Juftinianopolis, à cause de l'empereur Juftinien, selon le témoignage de Procope. * Baudrand, éd. 1682. 2. ADRIANOPOLIS, ville de Thrace, dans la Turquse en Europe. Voyez ANDRINOPLE. 3. ADRIANOPOLIS AD ISTRUM, ville de la basse Mæsie, fur le Danube. * Baudrand, ed. 1682. On verra dans les articles DANUBE & ISTER, que quoique ce fût toujours le même fleuve, les anciens appelloient Danube tout l'espace qui est entre ses sources & la ville qu'ils nommoient Axiopolis, & qui étoit située vers l endroit où est aujourd'hui celle d'Aschioi, supposé que ce ne soit pas la même. Ils nommoient Ifter tout ce qui eft depuis Axiopolis jusqu'au Pont-Euxin. ADRIANOTHERAS, ville de Myfie. Dion rapporte qu'Adrien la fit bâtir, à cause que c'étoit un agréable lieu de chaffe. 1. ADRIANUM, château de la Macédoine. Procope dit que Justinien le fit réparer. 2. ADRIANUM MARE. ADRIAEUM MARE, & ADRIATICUM MARE, nom latin du golfe, au fond duquel Venise est située. Les Italiens le nomment IL GOLFO DI VENETIA, & IL MARE ADRIATICO. Nous l'appellons de même le GOLFE DE VENISE OU LA MER ADRIATIQUE. C'est une partie de la Mer Méditerrannée, & il s'étend du fud-eft au nord-ouest, depuis le 40 d. de latitude jusqu'au 45 d. 55'. Les pays qui y confinent, sont en commençant à l'est, 73 rivière; mais dans sa carte de Moscovie, dressée fur des mémoires plus fürs & plus récens, il en fait deux, qui, comme j'ai dit, se joignent vers le milieu de leur course pour se séparer presque aufli - tôt. Le bras le plus méridional est nommé SIN-ADROBE, & fe rend dans le Wolga, vis à-vis d une montagne d où on tire du fel. L'autre bras se perd dans le même fleuve, environ 26 verstes au-dessus. Mary ne considére pas ces deux sources comme une même riviere; car il dit qu'Adrobe prend fon origine vers la ville de Simberska, & reçoit la petite risous le nom d'Ufa. Ainfi il lui donne deux fources, & viere de Sook, & va enfuite se rendre dans le Wolga, une feule embouchure; Sanfon, au contraire, lui donne une fource & deux embouchures. Il faut s'en tenir à de l'ifle. ADROU, ville de l'Arabie Pétrée, felon Ptolomée, L.5, c. 17 à 67 d. de longit. & 29 d. 56' de latit. Cette ville est inconnue aux historiens, & différente d'Adra ou Adraa, qui étoit aussi une ville de l'Arabie Pétrée, mais plus feptentrionale de 2 d. 40'. ADRU. Voyez ADROU. ADRUMETTE, colonie en Afrique, selon Ptolomée, On le divise aussi en plusieurs mers qui prennent leur 1.4,6.3, qui la mer à 36 d. 4o de longitude, & à 32 d nom des pays voisins; savoir, Segna, Lietina, Ancona, Fano, Marano, Sinigaglia, Castel del Porto di S. Nicolo, ADRIS, ancien nom d'une riviere des Indes, selon Ptolomée, l. 7, c. 1, qui en met la source à 130 d. 30' de longit. & à 37 de latitude. Cellarius, Géog. ant. l. 3, c. 23, croit que ce peut bien être la même que l'HYDRAOTES qu'Alexandre passa à la nage sur son cheval, au rapport d'Arrien, 1. 6, c. 8, & que Strabon appelle HYAROTIS. Cette riviere tombe dans l'Hydapse, à l'orient de Caspira, felon les cartes de Mercator. ADRIUS MONS; c'est ainsi que Strabon appelle la montagne qui court le long de la Dalmatie, & qui la partage en deux ; savoir, en maritime & en méditer rannée. ADROBE, riviere d'Afie, dans le duché de Bulgar, province de la Tartarie Moscovite. Il y en a deux de même nom, pour parler juste; car ce font deux rivieres qui ont leurs fources & leurs embouchures différentes, & qui coulent séparément, excepté dans un espace assez court où elles se joignent dans le même lit. Le cours de cette riviere est de l'est à l'ouest, vers le 53 deg. 30' de latitude, & leur lit commun est au 72 d. de longitude. De l'Isle, dans sa carte de la Tartarie, ne lui donnoit que deux fources qui s'unissoient & formoient enfin une seule 40' de latitude. Cette ville qui étoit dans l'Afrique, proprement dite, étoit maritime, & située au fond d'un pe tit golfe, au couchant d'été de la petite Leptis. Son nom est écrit bien diversement dans les auteurs; car Strabon & Etienne le géographe écrivent Αδρύμη Adrymé ou Adrume; ce dernier l'écrit aufli Αδρομητος Adrymetus ; Plutarque, Αδρυμητος Adrumetus; Ptolomée, Αδρούμητος Adrumettus; Appien Αδρύμηττος, Adry mettus; Cefar Hirtius, & Pline Aarumetum; Mela, de l'édition de Gronovius, Hadrumentum ; & de l'édition de Voffius Hadrumentum ; la table de Peutinger l'écrit en abrégé Hadrito. On trouve dans Gruter, p. 362, une inscription: COLONI, COLONIA, CONCORDIA, ULPIA, TRAJANE, AUGUSTÆ, FRUGIFERA, HADRUMETINA. Le P. Hardouin prend occasion delà d'expliquer ainsi ces lettres C, C, I, H, P, qui se lisent sur quelques médailles. COLONIA, CONCORDIA, JULIA HADRUMENTINA PIA. Cette inscription, Ptolomée, l. 4, c. 3, & l'ancien Itinéraire, nous apprennent que c'étoit une colonie. Il y avoit devant la ville, Cothon, qui en étoit le port. C'étoit une petite ifle à laquelle on avoit donné ce nom à cause de sa ressemblance, avec une pareille qui étoit devant Carthage. Hirtius, dans ses mémoires de la guerre de Céfar en Afrique, c. 62, dit: Varus, ayant trouvé l'occasion favorable, fortit à la seconde veille d'Adrumete par Cothon, c'est-à-dire, par le port, & arriva avec toute sa flotte de grand matin à Leptis. Je remarquerai, en passant, que d'Ablancourt étant fans doute embarraffé de ces mots, Vigilia fecunda Adrumeto ex Cothone egreffus, les traduit ainsi : après être parti du port d'Adrumete fur la feconde veille de la nuit; & a laillé à l'auteur latin le nom de ce port, qui méritoit pourtant d'être nommé. Adrumete eft nommée par Pline, 1.5, c. 4, entre celles qui étoient libres, & qui se gouvernoient par leurs propres loix. Elle étoit à 18 mille pas de la petite Leptis, felon Antonin: la distance elt plus grande dans la table de Peutinger. Cette ville étoit honorée (a) du titre de métropole de la Bifacene, parce qu'elle furpassoit les autres villes de la province, & en grandeur & en toutes fortes d'avantages. On pourroit ajouter aufli à cause de son antiquité, s'il est vrai qu'elle fut bâtie par les Phéniciens. (b) Elle étoit une des villes épiscopales de la Bifacéne. Victor d'Utique, l.1, fait mention de Félix, évêque d'Adrumete. Ses autres évêques, les plus fameux dans l'Histoire eccléfiastique, font Abundantius, qui souscrivit au concile de Carthage sous Gratus; Philologe, qui fouscrivit à la conférence de Carthage; Polycarpe, dont il est parlé dans les lettres de S. Cyprien, Epift. 45, & qui afsista au Concile de Carthage, tenu sous le même faint. Florentius Donatifte, (c) natif d'Adrumete, se trouva au concile des Donatistes à Carthage. Le nom moderne d'Adrumete est SISSA NIGRA, felon le P. Charles de S. Paul, Geog. facr. p. 102. Corneille veut que ce soit MAHOMETTA; il ajoute que les Arabes la nomment HAMAMETTA; il cite Marmol, qui parle bien d'Hamametta, fans parler néanmoins d'Adrumete. Marmol dit au contraire qu' Hamamet est une ville affez nouvelle. La Croix, dans sa description de l'Afrique, 1. part. Sect. 5, dit, en parlant de Sust; il y en Tom. I. K a qui croyent que c'est l'Adrumetum, & Marmol, avec plus de vraisemblance, la Siagul de Ptolomée. Le même auteur ajoute, qu'on croit qu'Hammameth a été bâtie des ruines de l'ancienne Macomada. Le P. Hardouin, in Plin. 1. 5, c. 4, dit qu'Adrumetum est aujourd'hui МАНОMETA. * (a) Procop. de Ædific. Juftinian. 1. 6, c. 6, (b) Saluft. Deiph. p. 78. (c) Auguft, in pfalm. 36. ADSCENSUS SCORPIONIS, ou la montée du Scorpion. Voyez ACRABIM & SCORPION. ADSTAT. Corneille dit, petite ville du Dannemarck, en latin Aftatum & Aflalum. Elle est située sur la côte septentrionale de l'ifle d'Islande, affez près de la ville d'Holar; il cite le dictionnaire de Maty, qui écrit Holar ou Holen. Remarquez que dans toute l'Islande, il n'y a point de ville, mais fimplement deux villages, qui font Hola & Schatholt, qui ont néanmoins chacun leur évêque; le premier, qui est le plus grand, ne confifte qu'en fort peu de maisons contigues. Les autres lieux ne font que de pauvres habitations, presque toutes dans le voisinage de la mer; & la prétendue ville d'Aftat, & non pas Aditat, eft de ce nombre. * La Peyrere, Relat. de l'Islande, p. 48. ADUACA. Voyez ADUATICORUM OPPIDUM. ADUALLAS. Voyez ADULE. ADVANCÉ, cap de la côte méridionale du détroit de Magellan. Les géographes le nomment plus communément LE CAP FROWARD. Voyez FROWARD. ADUATICES, ancien peuple de la Gaule Belgique. Ils demeuroient dans le Namurois, s'étant emparés du pays qui est le long de la Meuse, lorsque les Cimbres & les Teutons qu'ils fuivirent jusque-là, entrerent dans les Gaules. Ils furent gouvernés par des rois, dont quelquesuns prirent le nom de prêtres de Neptune, en l'honneur de ce Dieu pour qui ils avoient une finguliere vénération. Les Nemetes, que les Allemands avoient obligés d'abandonner leur demeure, chafferent ces peuples du pays qu'ils occupoient, & les Romains s'en étant rendus les maîtres, bâtirent des châteaux fur la Meuse, à cause de l'importance du passage. Quand Auguste divisa la Gaule Belgique en quatre provinces confulaires, il fit comprendre les Aduatices dans la Germánie inférieure. Le P. Briet, Paral. 2 part. l. 6, p. 366, comprend dans leur territoire Geminiacum Gemblours, & Perniciacum Perveis. Céfar, Bell, Gall. l. 2, dit qu'ils avoient plusieurs villes & châteaux dont il ne nous apprend pas le nom, pas même celui de leur capitale. La ville Aduaca ou Atuacutum ne leur appartenoit pas. Cluvier & le P. Briet, ont jugé que les Aduatices font les mêmes que Pline, 1. 4, c. 17, & Tacite, Hift. l. 4, c. 56 & 66, appellent BETASI & BETASII, fur ce que ces deux auteurs ont donné au peuple de ce nom les mêmes voisins que Céfar donne aux Aduatices; savoir, les Eburons & les Nerviens. Cela érant, ce seroient aufli les mêmes que les Vétafiens, dont il est parlé dans la notice de l'Empire, fect. 52, Tribunus Cohortis prima VETASIORUM. Le changement du B en U étoit alors très-fréquent. * Audifret, t. 2. ADUATICORUM OPPIDUM, nom que l'on a donné à la principale ville des Aduatices, faute de savoir le véritable. Peut-être même le nom Aduatici étoit-il commun au peuple & à la ville, comme Abiani, Rhemi, & quantité d'autres. Céfar, Bell. Gall. l. 2, c. 29, la décrit ainfi: les Aduatices ayant abandonné leurs villes & leurs châteaux, transporterent tout ce qu'ils avoient dans une ville bien fortifiée par la nature, & qui, étant de tous côtés entourée de roches & de précipices, n'avoit qu'une avenue de deux cens pieds de large, qu'ils avoient munie d'un double mur fort haut. D'Ablancourt nomme cette ville Namur, dans sa traduction de Céfar. Sanfon, dans ses remarques sur l'ancienne Gaule, favorise ce sentiment; cependant tous ne conviennent pas qu'Aduaticorum oppidum fut où est aujourd'hui Namur; d'autres croyent que c'est BEAUMONT en Hainaut, à quatre lieues de Maubeuge; d'autres pensent que c'est Dovar. Adrien de Valois, Notit. Gall. p. 3, se mocque de ceux qui font de ce dernier fentiment, à cause de de quelque reffemblance entre les noms Aduatici & Duacum. Il remarque que Bekkeselenus prend Aduatici pour les habitans d'Anvers, & il blâme Joseph Scaliger de les avoir confondus avec les Tongrois, en prenant mal-à-propos Aduatuca, une de leurs villes, pour les Aduatici de Céfar, trompé par la ressemblance de ces noms. * Cellar. Geog. ant. l. 2, C. 3. ADVERSA, nom latin de la ville d'AVERSE, dans le royaume de Naples. ADULAS. Voyez ADULE. 1. ADULE, hautes montagnes qui font une partie des Alpes. (2) Les Grecs les ont diversement nommées αδούλας, Αδουάλλας & Διαδουέλλας. Les latins n'ont pas moins varié sur la maniere d'écrire ce nom; car on trouve Adualla, Aduella, Diaduelia, Adyla & Adia. Le nom leur viendroit d'Adula, ADLER, l'un des vingt princes d'Ascenas, fi la conjecture de Guler (b) étoit plus certaine. Tous les auteurs qui ont parlé de ces montagnes n'ont pas toujours donné ce nom à une même étendue. Quelques-uns lui attribuent une fignification plus vafte, & d'autres la refferrent dans des bornes plus étroites. Dans le sens le plus étendu, ce nom comprend cette chaîne des Alpes qui s'étend depuis la Savoye jusques dans l'Illyrie, ou jusques dans la Garniole Esclavone. Dans un fens moins étendu, il fignifie les principales montagnes des Alpes Lépontiennes & Rhétiques, comme dans Strabon, qui place diftinctement, & en plus d'un lieu de fon livre les fources du Rhin, & celles de l'Adda au mont Adule, quoiqu'il y ait au moins trois bonnes journées de chemin, ou même quatre de l'Adda aux fources du Rhin. Delà vient que ce géographe est blamé par Tíchudius, Helv. ant, qui le taxe d'erreur. Cet auteur & quelques autres n'appellent proprement Adute que les trois montagnes CRISPALT; S. BARNABÉ, en Allemand Luckmaniersberg, en latin Lucumonis mons, & S. BERNARDIN, en Allemand Vogelsberg. (c) Le mont Adule occupe tout le pays de Rhimyvald, & s'étend fort au long dans tous les pays d'alentour sous divers noms. Il forme plusieurs rivieres; sçavoir, la branche du Rhin que les Allemands nomment Vorder Rhin, c'est-à-dire, le Rhin de devant; les François la nomment le bas Rhin, parce que cette fource eft en effet moins haute que la troifiéme. Le bas Rhin fort du mont Crispalt, la seconde qui fort du mont Saint Barnabé, s'appelle le Rhin du milieu, & la troifiéme qui fort du mont Saint-Bernardin, est nommée par les Allemands Hinder Rhein, c'est-à-dire, le Rhin du milieu, & c'est ce que les François nomment le haut Rhin; ce qu'il ne faut pourtant pas confondre avec ce qu'on appelle en Allemagne le haut Rhin, qui font des notions fort différentes. De l'Isle, dans son Atlas, nomme mont ADEL le mont Saint-Bernardin, & le diftingue de Vogelsberg, qu'il nomme mont del'Oifeau.Corneille comprend fous le nom général d'Adule les monts Saint-Gothard, Crispalt, Saint-Bernardin, la Fourche qu'il nomme Furch, & le mont Adule, qui est le principal de tous. Rien n'est plus défectueux que les dénominations Allemandes & Grifonnes qu'il ajoute. Le Commentateur des poëfies de Despréaux n'a pas parlé exactement, quand il dit, en expliquant ce vers de la rv épître : Au pied du mont Adule entre mille rofeaux, &c. >> Montagne, dit-il, d'où le Rhin prend fa fource; Adu» la, felon Ptolomée & Strabon. On l'appelle mainte>> nant le mont de S. Godart. Le poëte a employé le nom >> ancien, foit parce qu'il est plus beau ou plus poëtique, دو دو دو دو دو foit aufli parce que voulant parler du dieu du Rhin & des Naïades, il auroit fait un anachronisme poëtique, s'il en avoit ufé autrement. Le lieu particulier où eft la principale fource du Rhin, (car il y en a deux) est >> une montagne qui fait partie du mont S. Godart, & >> qui eft appellé Vogfel-berg ou Monte d'Uccello: le >> mont de l'Oiseau, Avicula. Ce dernier mota éré peutêtre formé d'Adula. " Adule n'a jamais été le nom particulier de Saint-Gothard, mais un nom qui lui étoit commun avec les autres monts voisins; le mont de l'Oifeau, ou Vogelsberg, ne fait point partie du mont SaintGothard, ce font des montagnes distinctes l'une de l'autre. Voyez CRISPALT, LUCHMANIER & VOGEL. * (a) Scheuchzer. Iter. Alpin. IV, pag. 275. Strab. 1. 4, & 3. (b) Gul. Rheti. p. 5. (c) Délices de la Suiffe, p. 56. 2. ADULE ou ADULI, ancienne ville de l'Ethiopie, sous l'Egypte, felon Ptolomée, 1.4, c. 7. Pline, l. 6, c. 2, la nomme Aduliton Oppidum, c'est-à-dire la ville des Adulitains. Aduliton est le génitif grec Αδουλειτῶν. Etienne le géographe la nomme Adulis, ville des Ethiopiens. Corneille dit qu'on croit que c'est ARQUICO, dans la : haute Ethiopie, & le P. Hardouin dit que le nom moderne est ERCOCCA, sur la côte d'Abex, ce qui est la même chose, ce nom s'écrivant diversement. Voyez ArKIKO. Pline, dit que des esclaves s'étant sauvés de la maison des Egyptiens, leurs maîtres, bâtirent cette ville, qui devint la plus marchande de la Trogloditique, & même de l'Ethiopie. On y alloit, dit-il, de Ptolémai de en cinq jours de navigation; ce qui doit s'entendre de Ptolemais Ferarum. Les marchandises dont on y trafiquoit le plus, sont de l'yvoire, les cornes des rhinoceros, les cuirs d'hippopotames, des écailles de tortues, des finges & des esclaves. Huet, dans l'Histoire du commerce, p. 319, appelle cette ville LE PORT D'ADULI, l'ifle, ARCOVA. & de ADULICUS SINUS, ancien nom de la partie la plus méridionale de la Mer - Rouge, où les anciens concevoient un golfe bien plus enfoncé que nos cartes modernes ne le représentent. Selon Ptolomée, 1. 4, c. 7, ce golfe s'étendoit depuis Sabath, ville située au midi oriental du cap Colobon jusqu'au détroit, & on y trouvoit Sabath, ville située à 68 d. 20' de longitude, & à 12 d. 30 de latitude; la Chersonnese, ou presqu'ifle montagneufe; Adule, le promontoire de Chronos ou de Saturne, Solé d'Anthiochus; Mandaeth, village; & Arfinoć, ville voisine du détroit, au-delà duquel étoit la ville de Diræ. C'est aujourd'hui une partie de la côte d'Abex, le d'Adel. royau me de Dancali, & la pointe septentrionale du royaume ADULITÆ, peuple qui habitoit le long de la côte nommée le golfe Adulique par les anciens. Voyez ci-desfus ADULE & ADULICUS SINUS. ADUNAS, riviere d'Asie, dans la Sufiane, selon Pline, l. 6, c. 27. Nous avons l'obligation au P. Hardouin d'avoir rétabli le nom de cette riviere sur les manuscrits qui portent tous Adunam au lieu d' unum, que tous les imprimés lui avoient mal-à-propos substitué. ADUNICATES, peuple de la Gaule Narbonnoife, felon Pline, 1. 3, c. 4, qui les fait voisins des Quariates & des Suétri; ce qui peut aider à deviner quel peuple c'étoit. Le P. Hardouin croit avec Bouche, 1.3, , c. 2, l'Historien de Provence, que les Suétriens étoient à CASTELLANE sur le Verdon, en Provence, dans le diocèse de Senez, & conjecture que les Quariates étoient au lieu où sont à présent Senez & Digne. Ainsi il faut chercher les Adunicates dans le voisinage de ces villes, & non pas à Albengue, sur la côte de Génes, comme font quelquesuns que Baudrand blâme avec justice. ADVOCATENSIS. Ce mot adjectif est formé du nom d'un fiége épiscopal d'Afrique, duquel il eft fait mention dans la conférence de Carthage. Cresconius en étoit évêque. Nous ne savons ni le nom ni la position de ce lieu. * Ortel. Thefaur. Carol. à S. Paulo, Geog. Sacr. p. 216. ADVOCATORUM REGIO, nom latin du Voigtlandt, contrée de la Thuringe, en Allemagne. Voyez VOIGTLAND. 1. ADURA ou ATURA, nom latin d'AIRE, capitale de la Gascogne. 2. ADURA & ADURAM, ville de la Palestine. Salomon en fut le fondateur, Paralip. c. 2, & 11, v. 9, & Roboam la fortifia. On l'a nommée aussi ADORAIM, & peut-être eft-ce la même ville qu'ADAR, HAZER ADAR Ou ADDAR, ville de Juda. ADURNI PORTUS, ou ADURNUM, ville maritime de la Grande-Bretagne, felon les notices, fect. 52. Ortelius, Thes. dit avoir lû dans un manuscrit Madurnum. Cambden croit que c'est ADERINGTON, ou felon la prononciation Angloise, EDERINGTON, village, en Sussez, à fix milles Angl. de Lewes. ADYLISUS, montagne de la Béotie, selon Pline, cité par Ortelius, Thef. ADYRMARCHIDES, anciens peuples de la Lybie, Ptolomée, l. 4, с. 5, écrit ce nom par un T dans la derniere ΑΔΥΡΜΑΧΙTAI, & les met dans le voisinage de la Région Ammonienne, où étoit le temple de Jupiter Ammon. Ils en étoient au midi, felon les cartes dressées sur cet auteur. Etienne le géographe les nomme Αδαρχίδας, ce qui est peut-être une faute de ses copistes. Silius, 1.9, en parle comme de gens naturellement guerriers. دو En Maffyla acies & ferro vivere latum Vulgus Adyrmachidæ. 75 Hérodote, in Melpomene, parle aussi de ce peuple, & nous en apprend ces particularités. Iis observoient fcrupuleusement la loi du Talion: leurs mœurs étoient presque les mêmes que celles des Egyptiens; & pour maniere de s'habiller, ils ressembloient aux autres Lybiens. Leurs femmes portoient à chaque jambe des leurs cheveux. Le même historien leur attribue une forte anneaux de cuivre (armillas:) elles laissoient croître de malpropreté qui leur étoit particuliere entre les Lybiens; & ajoute qu'ils étoient auffi les seuls qui, avant que de marier leurs filles, les présentoient au roi, afin qu'il eût les premieres faveurs de celles qu'il trouvoit à fon gré. ADYRUS. Voyez CAICUS. ADYTOS, lieu particulier d'Egypte, aux environs de Memphis, felon Germanicus Céfar, sur les phénoménes d'Aratus. * Ortel. Thef. ADZEL, bourgade de la Livonie, au midi de la riviere d'Aa, dans la contrée de Letten ou Letrie, au fud ouest de Dorpt, & à dix lieues d'Allemagne de cette ville, en allant vers Riga. Quelques-uns écrivent ce nom АвSEL. * Atlas de de l'Isle. ADRENETA, petite ville d'Espagne, au royaume de couchant d'Oropesa, sur les frontieres de l'Aragon. DéValence fur une montagne appellée Pegna Golosa, au P.513. 1. ÆA, ville d'Afrique d'Afrique, felon Ortelius, qui cite à sujet ces vers de Silius, 1. 3. lices d'Espagne, Aaque Trinacrios Afris pramixta colonos, Et Tingin rapido mittebat ab aquore Lixus. ce Ce passage, où Æa est nommée après Tabraca & Leptis, villes d'Afrique, nous apprend que cette ville en lonie de étoit aufli; &, de plus, que les habitans étoient une coSiciliens mêlée avec les Africains. On en la ignore pofition. 2. ÆA, ville de Gréce, dans la Thessalie, felon Etienne le géographe, qui cite Sophocle, dont il rapporte ce vers, sans designer en quelle tragédie il l'a trouvé. Ε ́σιν τις Αία Θεσσαλῶν παγκληρία. Ily a une certaine Æa qui appartient toute entiere aux Theffaliens. 3. ÆA, fontaine de Macédoine, selon Etienne le géographe. Berkelius remarque très-bien que l'on ne s'accorde guères sur le nom de la contrée où elle étoit; car Hésyche dit que quelques-uns la mettoient dans la Paphlagonie, & l'auteur du grand Etymologique la transporte dans la Péonie. Berkelius soupçonne tous ces auteurs d'avoir confondu cette fontaine avec Eas, qui étoit une riviere de la Macédoine, & dont je parle plus bas. 4. ÆA, ville de la Colchide, felon Etienne le géographe, qui dit qu'elle fût bâtie par Ætas, à trois cens stades de la mer, & qu'elle étoit arrosée par deux rivières, Hippos & Cyanée, qui en faifoient une presqu'ifle Valerius Flaccus en fait mention dans son poëme des Argonautes, l. Barbarus in patriis feclatur montibus AAM, Etienne le géographe, au mot ΔΙΟΣΚΟΥΡΙΑΣ, dit que la ville nommée SEBASTOPOLIS de son tems, avoit été anciennement nommée Æa; on la nomme aufli DrosCURIAS, comme il paroît par l'article cité. Baudrand, édit. 1682, la donne pour une ville maritime, & cite Pline, l. 6, c. 4, qui la met à quinze mille pas de la mer, distance bien différente de celle d'Etienne, dont les trois cens stades valent 37500 pas. Les deux rivieres, Hippos & Cyanée, qui la baignoient, au rapport de Pline, tombent dans le Phase, & elle étoit à leur confluent. Ortelius, & les géographes plus modernes, ne doutent point que ce ne soit la même que l'EAPOLIS de Prolomée, 1.5, c. 10; car c'est ainsi que tous les interprètes Latins écrivent ce nom, fondés fur l'ancienne verfion & fur quelques manuscrits, au lieu que le Grec ordinaire porte Θιαπολις, Thiapolis: ce qui pourroit faire de la difKij Tome I. ficulté, c'est que le même Ptolomée place immédiatement après le Heuve Coras, Dioscurie ou Sébattopolis, qu'il nomme expreffément, en la diftinguant d'Eapolis. 11 fait cette derniere de so' plus orientale, & d'un d. 1 15' plus méridionale que l'autre ; mais ce qui me fait croire que les nombres font mêlés dans cet auteur, c'est que les passages cités de Pline & d'Etienne ne laiffent pas douter qu' Hippos & Cyanée ne paffaffent auprès d'Ea, & que ces rivieres, affez grandes, tomboient l'une & l'autre dans le Phase, chacune de leur côté, & qu'enfin Æa étoit située à leur confluent. Maximè autem inclaruit Æa xv mill. paffuum à mari, UBI Hippos & Cyaneos vasti amnes è diverfo in eum (Phafim) confluunt: or, Ptolomée renverse abfolument ces notions, en donnant à l'Hippos & au Cyanée des embouchures éloignées l'une de l'autre ; cependant je crois que l'Æapolis de Ptolomée & l'Æa, nommée enfuite Dioscuria, étoient des villes différentes; qu'Æapolis étoit maritime, plus occidentale d'un deg. 20' au moins que l'embouchure du Phase, laquelle étoit au moins de 15 milles plus occidentale que l'Ea de Pline & d'Etienne : & ce qui me perfuade que ces deux Æa, quoiqu'en Colchide l'une & l'autre, étoient différentes, c'est qu'Etienne en fait deux articles différens, l'un au mot AIA, & l'autre au mot Dioscourias. Molet les diftingue aufli; car il donne à Dioscuria pour noin moderne SEBASTROPORI, & à Æapolis LIPOTOмо: d'autres disent que c'est UTURET. De plus, Pline, dans l'endroit cité, fait mention de Sebastopolis, ville forte des Abfiles, & de Dioscuriade, ville des Coraxes, peuple de la Colchide; & le P. Hardouin dit que Sebaftopolis a confervé fon ancien nom en celui de SEVASTOPOLI, & que Dioscuriade est aujourd'hui PREZONDE, felon Niger, qu'il approuve. Ainfi, felen Pline, La, Sebaftopolis & Dioscurias étoient trois villes différentes l'une de l'autre, & qui peuvent bien avoir été nommées toutes trois Æa en divers tems. 5. EA, ifle de la Colchide, felon Baudrand, éd. 1682, quí la place vers l'embouchure du Phase. Il cite Apollonius, dont le paffage est appliqué par Berkelius, in Stephan. Bifant, à la ville d'Aa fur l'Hippos & le Cyanée. Baudrand ajoute que Molet la nomme Satabella , que les Turcs y avoient bâti une forteresse en 1578, & que les naturels du pays la détruifirent. Ortelius écrit ÆÆ, au plurier. ÆACIDES, ifles dont Etienne le géographe fait mention, & dont l'une étoit nommée Oenone. Ortelius conclut de deux passages de Thucydide, 1. 2, & de Strabon, 1. 8, qu'elles étoient dans le golfe Saronique, aujourd'hui d'Engia. ÆACIUM. Voyez ÆANTIUM. ÆACUS, nom d'une riviere, felon Ortelius, qui s'appuie fur l'autorité d'Etienne; mais cet ancien parle d'Atacus, dans l'endroit cité, & Æacus est une faute des copistes. ÆÆA. C'est ainsi que, dans les anciennes éditions d'Apulée, ce nom étoit écrit, au lieu d'Oea, colonie dans l'Afrique propre. Voyez OEA. * Ortel. Thef. ÆÆÆ. Voyez CIRCÆUM. ÆAMENE, contrée des Nabathéens, en Arabie, felon Etienne le géographe. 1. ÆANE, ville de Macédoine, felon le même, qui tire l'origine de ce nom d'Æanus, fils d'Elime, roi des Tyrrhéniens, lequel mena une colonie en Macédoine. Suidas dit la même chose qu'Etienne dans les mêmes termes. 2. ÆANE, ifle où demeuroit Circé. Voyez CIRCÆUM. ÆANIUM, bois de la Locride, que Strabon, lib. 9, p. 425, dit avoir été ainsi nommé en mémoire d'Eanes, qui y fut tué par Patrocle. Le même géographe parle aufli d'une Fontaine nommée ÆANIS, qui en a aufli pris fon nom, & qui étoit aussi dans la Locride. ÆANTIS, tribu dans l'Attique, felon Julius Pollux. Plutarque en fait aufli mention. * Ortel. Thef. ÆANT. Voyez ÆLANITICUS SINUS. 1. ÆANTIUM, ÆANTEIUM ou AJACIUM, les anciens donnoient ce nom au tombeau d'Ajax, dans la Troade, auprès de la ville Rhœærheum, au bord de la mer. On y y voyoit la statue de ce héros. Marc - Antoine qui vouloit gagner les cœurs des Egyptiens, avoit fait transporter chez eux toutes les statues & les plus beaux ornemens des temples, & la statue d'Ajax y fut aufli portée; mais Auguste ayant défait ce rival, fit remettre chaque chose dans le lie lieu d'où Antoine l'avoit enlevée. Ce tombeau d'Ajax étoit à quarante stades de celui d'Achille, felon Ortelius; mais Pline, 1. 5, c. 30, dit qu'Achilléon, ville située auprès du tombeau d'Achille, fut bâtie par les Mityléniens, & enfuite par les Athéniens, au lieu où sa flotte avoit mouillé au cap de Sigée; qu'à l'opposite il y avoit Æantium, bâti par les Rhodiens, dans un lieu où Ajax étoit enfeveli à la distance de trente stades de Sigée, & dans la même place où sa flotte s'étoit arrêtée. * Strabon, 1.10, p. 595. 2. ÆANTIUM, ville & promontoire de la Macédoine, dans la Pelasgiotide, selon Ptolomée, 1. 3. Cet au teur n'est pas exact pour la position de ce promontoire, car il le met fur le même méridien que Magnesie, & a 15 minutes plus au midi. Magnesie étoit à l'extrémité du nord-est de la province à laquelle elle donnoit fon nom; au lieu qu'Æantium étoit dans le golfe Pélasgique, vis-àvis de Thebes, & à l'occident du mont Pélius. 3. ÆANTIUM ou ÆANITIS, contrée des Nabatheens, dans l'Arabie, felon Etienne le géographe. Ortelius la nomme Ænitis, & citant cet ancien, lui attribue d'avoir du qu'elle se nommoit aussi Æantium. Etienne écrit Æanitis Αιανίτις, & cite Sophocle qui a écrit ce nom Αιαντια fans n ; c'est ainsi que porte le Grec qui est fort corrompu. Le traducteur Latin tâche de le rétablir, en disant que Sophocle a écrit Aanitis fans iota. EAPOLIS, THIAPOLIS, ville de la Colchide sur le Pont-Euxin, felon Ptolomée. Voyez ÆA 4 §. & DIOS CURIAS. 1. ÆAS, montagne d'Egypte sur la côte occidentale de la Mer - Rouge, entre les ports Philotéras & Leucos Limen; c'est-à-dire, le Port Blanc. Ptolomée, l. 4, c. 5, lui donne 64 d. 20' de longitude, & 26 deg. 30' de latit. Pline, l. 6, c. 29, en fait aufli mention. Les éditions qui ont précédé celle du P. Hardouin portoient Eos, & Ortelius le trouvant ainfi, l'a inféré de même dans son tréfor; mais ce Pere, autorisé par Ptolomée & par divers. manuscrits, a rétabli Æas, qui est le vrai nom de cette montagne. 2. ÆAS, antis, ancien nom d'une riviere de la Macédoine, dans la contrée des Taulantiens. Pline,1. 3, c. 23, la nomme Eas, & c'est ainsi que Strabon, l. 6, p. 271, & Mela, 1.2, c.3, p. 120, écrivent ce nom. Pline, semble pourtant préférer Aous. I lumen Aous à quibusdam Aas nominatum, & Strabon, qui ne le nomme qu'Æas dans un endroit, le nomme, 1.7, p. 316, Aous, & ajoute qu'Hécatée l'a nommé Æas. Strabon l'écrit Lous; c'est sans doute une faute de ses copistes à qui il a été aifé de prendre un A pour A. Vibius Sequefter le nomme ARAS; Dion, Avas; Plutarque, ANIUS, Appien, ALORUS; Tite-Live, 1. 32, le nomme Aous. Son nom moderne est POLINA, selon le P. Briet. LA POLLONA, felon le P. Hardouin, in Plinium, & peut-être, felon de l'Isle qui écrit dans sa carte, LA PALLONA. Ce nom moderne lui vient d'Apollonia, ancienne ville, dont il reste à peine quelques ruines. L'édition pofthume de Baudrand porte qu'elle prend quelquefois le nom de Pirgo, ville située à demi - lieue de fon embouchure. Selon les anciens, elle couloit entre les montagnes Asnaus & Ærope. Au rapport de Strabon, 1.7, Hécatée enseigne qu'Æas prenoit la source du même lieu de Lacmon, (l'un des fommets du mont Pindus,) d'où le fleuve Inachus couloit auffi, & que l'Inachus prenoit fon cours vers le midi du côté d'Argos (l'Amphilochique;) au lieu que l'Æas prenoit le sien vers le couchant, pour tomber dans le golfe Adriatique. L'embouchure de la Pollona eft à l'opposite de Brindisi, ville du royaume de Naples, & fa fource est dans la montagne de Temorit, felon de l'Ifle. Le pays où elle coule est l'Albanie.* Briet. paral. 2 part. 1. 3, P. 339. ÆBISOCENSES. ÆBISOCI. } Voyez CHAVES, dans la Galice. ÆBUDÆ. Voyez les EBUDES. ÆBURA, ville de l'Espagne Tarragonoise, dans le territoire des Carpétaniens, felon Tite-Live, 1. 40. C'est aujourd'hui TALAVERA de la Reyna, fur le bord septentrional du Tage, & à l'occident du confluent de la petite riviere d'Alberche, dans la Castille Nouvelle. * Baudrand, édit. 1682. |