à trois lieues de Lille au couchant, & à quatre d'Arras vers le feptentrion: les divers sieges qu'elle a fourenus l'ont fait connoître, & lui ont donné place dans Phistoire. Elle fut fortifiée sous la minorité de Louis XIV. Elle fur prise & reprise durant la longue guerre des Pays-Bas; mais fes fortifications furent rafées, & les Espagnols la céderent à la France en 1668, par le traité d'Aix la-Chapelle. BASSE-FONTAINE, abbaye de France, en Champagne. Elle est située sur le penchant des bois de Brienne, proche d'une belle fontaine, dans un lieu bas, qui à peu de distance se jette dans la riviere d'Aube, d'où le nom lui a été donné. Elle fut fondée l'an 1143, pat Gauthier, comte de Brienne, qui fit ajouter à l'église, dédiée à N. D. une chapelle pour lui, sous le titre de fainte Catherine; la charte de fondation est du 22 Janvier 1143. Le Pape Eugene approuva cette donation en 1198, & Errard, fils de Gauthier, l'augmenta en 1185. On voit dans l'Eglise de cette abbaye une dent de S. Laurent, un os du bras de S. Blaise, un du bras de S. Eloy, le doigt de S. Jean-Baptifte, avec lequel il montra notre Sauveur, en disant: Voilà l'Agneau de Dieu, voilà celui qui õte le péché du monde. Jean Leguifé, soixante & feiziéme évêque de Troyes, par sa lettre pastorale de l'année 1428, déclare que le doigt index de S. Jean-Bapriste est conservé dans l'église de BaffeFontaine, & accorde à certains jours des Indulgences, & confirme celles que Pierre d'Arcis, son prédécesseur, avoit octroyées. Gilles de Luxembourg, évêque de Châlons, par sa lettre pastorale de l'année 1504, reconnoit la même chose, & ordonne aux curés & aux paroisses de fon diocèse de recevoir cette relique avec révérence, lorsqu'elle y sera portée, & défend de travailler ces jours-là. En l'année 1166, Henri premier du nom, comte de Champagne, affranchit les maisons & tous les biens de cette abbaye. Le 9 mai de l'année 1602, le pape Clement VIII donna à l'abbé le droit de porter la mitre & les ornemens pontificaux. Il n'y a guères que trois ou quatre religieux. * Baugier, Mémoires hitt. de Champagne, t. 2. p. 216. BASSEMBOURG, place d'Allemagne, au marquifat de Culembac, en Franconie. Les habitans de Nuremberg la ruinerent en 1554, & furent obligés de la rétablir quelque tems après. Zeyler & Hubner n'en font aucune mention. * La Forêt de Bourgon, Hift. Geogr. t. 1. p. 425. BASSENTO (le), riviere du royaume de Naples, dans la Calabre citérieure. Elle passe près de Cosenza, & se jerte peu après dans le Grati. On dit que les Goths enterrerent fous son canal leur roi Alaric, qui mourut en ces quartiers-là. Il ne faut pas la confondre avec le Basiento, dont le cours est bien différent. * Baudrand, édit. 1705. BASSES: ce mot fignifie des écueils, des rochers, ou des sables amoncelés sous l'eau, qui sont fort dangereux, quand ils ne sont pas assez profonds. On marque les basses de sable sur les cartes par des points qui représentent des grains de fable, & celles des fochers par de petites croix. Ces basses étoient nommées SYRTES par les Latins, & les Portugais les nomment BAXOS, Il est indifférent que l'on trouve ce nom fur les cartes écrit en françois ou en portugais, dès qu'on est averti que Baffes & Baxos signifient la même chose. Voici les plus remarquables avec la pofition de quelques-uns. * Baudrand, éd. 1705. BASSES DE PADUA, dans la mér des Indes, sur la côte de Malabar, à 93 degrés 40 min. de longitude, & à 12 degrés de latitude septentrionale, selon les Hollandois. BASSES DE P. DOS BANHOS, dans la mer des Indes, à 94 degrés de longitude, & à 4 degrés 50 min. de latitude méridionale. BASSES D'OURO, dans la mer des Indes, à 100 degrés de longitude, pour leur partie orientale, & à environ 99 pour l'occidentale, & à 1 d. de latitude nord, felon De l'ifle. BASSES D'ACHAR BANIAVE, dans la même mer, à l'ouest de celles de Padua: le milieu est par le 87 d. de longitude, & par le 12 d. so min. de Jatitude nord, felon le même. BASSES DES CHAGAS, dans la même mer, au nord-eft de celles de P. des Bancs; leur milieu est par les 87 d. 30 min. de longitude, & par les 5 de latitude méridionale, selon le même. BASSES DE GARAYOS, dans la même mer, à Porient du banc de Nazareth, par le 78 d. de longitude. Leur extrémité septentrionale est par le 15 d. de latitude méridionale. BASSES DE ST. MICHEL, ou de S. MIGUEL, dans la même mer, par le 80 d. de longitude, & par le 9 d. de latitude méridionale, selon le même, BASSES DE ST. MARTIN, dans la même mer. Elles s'étendent depuis le 73 deg. de longitude, jus qu'aux ifles de l'Amirante; c'est-à-dire, jusqu'au 75 d. de longitude, & occupent tout le s d. de latitude australe, selon le même. BASSES DU PATRON, dans la même mer. Le milieu est par les 67 d. 30 min. de longit. & les 5 d de latitude australe, selon le même. BASSES DE ST. LAZARE, dans Pocéan Ethio pien, ou plutôt dans le canal de Mosambique, vers le levant de l'isfle de Querimba ou Quirimba, ifle fituée au sud du Cap del Gada, & au nord de Mo sambique, au septentrion de l'ifle de Madagascar, selon Baudrand, éd. 1705. BASSES DU PRACEL. Voyez PRACEL. BASSES DE LA JUDIA, entre l'isle de Madagascar & la terre ferme, vers le 57 d. de longitude, & le 22 degré de latitude méridionale. Baudrand les nomme les BASSES DE LA JUIVE. BASSES D'ANTOINE DE VIANA, sur la côte des Cimbebas, à l'occident de la Cafrerie, par les 25 d. de longitude, & le 17 d. de latitude méridionale, selon De l'Isle, qui n'en fait qu'une simple roche. BASSES DE SAINTE ANNE, fur la mer de Guinée, à la côte de Malaguette, au fud du cap Tigrin, & au nord du cap Ste Anne, par le 7 d. de latitude septentrionale, selon le même. BASSES DE BARBARIE. Voyez SEICHES de Barbarie. BASSES DE ST. PIERRE, dans la mer de Guinée, sur la côte du royaume de Melli, vers l'embouchure de Rio Grande & de Cacheo. Les Portugais les nomment BAXOS DE SAN PEDRO. Ils s'étendent plus de vingt lieues en long du nord ouest au sud-est, avec plusieurs rochers, felon Baudrand. Ce font apparemment les sables qui entourent les ifles de Bisagos au royaume des Mallous, entre Rio Grande & la riviere de St. Domingue ou de Farim, qui passe à Cacheo, selon De l'Isse. BASSES DE ST. ANTOINE, dans la mer du nord, vers les côtes du Brefil, & de la capitainie de Puerto Seguro, avec plusieurs rochers, felon Baudrand. BASSES DE ST. BARTHELEMI, dans la mer du fud, par les 198 d. 30 min. de longitude, & par les 13 d. 20 min. de latitude. Il y a d'autres BASSES DE S. BARTHELEMI, différentes de celles-ci. Elles font aux isles des Larrons, par les 159 d. 50 min. de longitude, & par les 14 d. 30 min. de latitude, selon le calcul des Hollandois. BASSES DE ST. ROCH, fur la côte du Bresil, par le 344 d. de longitude, & le 4 d. 30 min. de latitude, selon De l'Isle. BASSES DE SISAL, près de Jucatan, à 285 degrés 24 min. de longitude, & à 21 d. 40 min. de latitude, selon le calcul des Hollandois. BASSES DE TUSPA, au Mexique, par les 274 d. 35 min. de longitude, & par les 22 d. 10 min. de latitude, felon les mêmes. L'ISLE DES BASSES: les Portugais disent ILHA DOS Baxos. Elle est dans le golfe de Honduras, par les 289 d. so min. de longitude, & par 15 d. 56 min. de latitude, selon les mêmes. BASSE-TERRE. Ce mot est dans les isles Françoises, entre les Antilles, un terme consacré qui signifie la partie occidentale de l'isle, où les vents réglés se font moins fertir, parce qu'ils viennent de l'orient, & font, pour ainsi dire, interceptés par la partie orientale de l'isfle, pour peu qu'elle foit plus élevée. La partie orientale de l'isle, qui en jouit la premiere, est nom 1 , BASSIGNI (le), petit pays de France, dans la partie méridionale de la Champagne, & en partie aussi dans le Barrois vers le midi. Il est nommé Pagus Baciniacenfis, dans le partage du royaume de Lothaire l'an 870, & il paroît qu'alors le Bassigni étoit de ce royaume, & compris dans le diocèse de Toul, dans lequel il s'étend aujourd'hui; mais une bonne partie de celui de Langres a depuis été attribuée au Bassigni. Ce qui est dans le diocèse de Toul appartenoit en partie au duc de Lorraine, à cause de son duché de Bar, & le reste est des dépendances de la Champagne, & le lieu le plus célèbre de cette portion du Bassigni est Vaucouleurs, petite ville sur la Meuse, qui appartenoit d'ancienneté aux comtes de Champagne. Ce lieu où les empereurs s'abouchoient avec les rois de France, étoit censé être sur les confins des deux dominations. Chaumont, qui n'étoit autrefois qu'une bourgade & simple seigneurie, possédée par les contes de Troyes, qui en faifoient hommage aux évêques de Langres, est à présent la principale ville du Bassigni. Langres y est aujourd'hui comprise. Montigni-le-Roi, Andelot & Grand en font encore. * Longuerue, Desc. de la France, part. 1. p. 39. & part. 2. p. 183. , LE BAILLIAGE DU BASSIGNI, ne comprend pas tout le pays que l'on nomme aujourd'hui le Bassigni, mais seulement une partie : & ce bailliage, qui s'étend vers la Franche-Comté & la Vosge, a été divisé il y a long-tems en fix grandes châtellenies, selon les lettres du cardinal de Bar, de l'an 1419. Ces châtellenies sont Gondrecourt, qui est une prévôté, la Motte & Bourmont, qui font des sénéchauffées; la Marche, Châtillon & Conflans, qui font des prévôtés. Outre cela, ce bailliage comprend la terre de St. Thiebaud qui s'étend tout le long de la Meuse, & dont le cardinal ne fait pas mention. Henri, comte de Bar, dans ses lettres & fon dénombrement donné à Philippe le Bel, ne fait mention que des châtellenies de la Marche, de Châtillon & de Conflans en Bassigni, qu'il céda en propriété à Philippe le Bel, & à ses successeurs; mais peu après le roi les donna en fief à Thibaud de Bar évêque de Liége, & par là elles revinrent aux comtes de Bar, qui les ont toujours possédées depuis. Le comte en jouissoit l'an 1314, lorsqu'il engagea la châtellenie de la Motte à Ferri, duc de Lorraine, pour 20000 liv. par l'entremise de Louis, fils aîné du roi Philippe, & par l'acte, on reconnoît que cette châtellenie relevoit du comté de Champagne dont le même Louis, alors roi de Navarre, étoit en possession. On voit aussi que la prévôté de Gondrecourt, qui avoit eu long-tems ses seigneurs particuliers, étoit réunie au domaine de Champagné au tems du mariage de Jeanne avec Philippe le Bel, lequel donna l'an 1304 pour récompense à Thibaud de Bar, évêque de Liège, la terre de Gondrecourt, qui devoit passer, après la mort de l'évêque, aux comtes de Bar, qui seroient tenus d'en faire hommage au roi de France, à cause de son comté de Champagne. BASSINGTOKE. Voyez BASSINGSTOKE. BASSY, ville de Flandres, dans l'Artois : elle est fituée au bord d'un petit lac, à deux lieues de Bethune, & à trois de Fernes. Corneille a dressé cet article sur l'article de Blaew, où cela se trouve, comme il dit. C'est la même chose que la BASSÉE; le lac dont il parle est perdu dans les fossés de la ville, & le ruiffeau qui en couloit est préfentement ce qu'on appelle le canal de la Baffée. BASTA, ville de la Calabre, felon Pline, 1. 3. c. 11. qui la met entre Oirante, & Capo di S. Maria di Leuca Galatée met dans sa Japigie VASTA, & prétend que ce n'est plus qu'un village de quinze feux tout au plus. Ortelius doute que Vasta de l'auteur moderne foit la même place que la Basta de Pline. Le P. Hardouin l'assure, & dit que c'est présentement VASTE, bour gade entre Castro & Otrante. BASTALENSIS, fiége épiscopal d'Afrique: il en est fait mention dans la conférence de Carthage, felon un exemplaire qu'avoit Ortelius. Je l'ai cherché en vain dans l'édition de Dupin. BASTAN, felon d'Herbelot, Bibl. orient. Baudrand écrit BASTHAIM, ville d'Asie, dans le Khorasan, ou plutôt dans la petite province appellée Komus. Les tables arabiques donnent à cette ville 89 d. 30 min. de longitude, & 36 d. 10min. de latitude septentrionale. BASTANABOS, lieu ou station de l'Arabie, selon Etienne le géographe. BASTANEI, nation de l'Arabie Déserte, selon Prolomée, dans quelques exemplaires. L'édition d'Alde les nomme BATHANEI, autrement CATANEI, & plus loin BATANI. Celle de Bertius dit: CATANII, autreiment BATANAI, & plus loin BATANII. Celle de Michel Servet ne met que CATANII; & plus loin BATANAI. Celle de Strasbourg, in-fol. ann. 1520, met BATANAI, dans l'un & dans l'autre endroit. Ortelius trouve qu'entre les interpretes de Ptolomée, il y en a eu qui lisoient BATAVI, & d'autres BOTANI. BASTARNÆ, ancienne nation de l'Europe. On ne convient pas trop, ni de quel peuple ils faifoient partie, ni quelles étoient les bornes de leur pays. Je recueillerai ce que fournissent les anciens, & j'y ajouterai ce qu'en dit le savant Spener, Not. Germ. l. 6. c. 1. BASTARNA est le nom le plus usité. Appien, in Mithridat. les nomme BASTERNA. La table de Peutinger porte BLASTARNI au lieu de BASTARNI. Valerius Flaccus, 1. 6. les appelle BATARNE. Tacite, Germ. c. 46. dit : les Peucins, que quelques-uns nomment BASTARNE. Pline, 1. 4. c. 14. dit de même Pucini qui & Basterna. Zozime, 1. 1. les nomme PEUCA, Πεῦκαι; Suidas, Πευκίςαι, PEUCESTA, & Journandes, de reb. Get. les nomme PEUCENI; De l'Ifle, Peuce. C'est ainsi qu'une partie des habitans de la Poinéranic a été nommée Rugiani, à cause de l'isle de Rugen. Spener croit au contraire qu'ils ont donné le nom à l'isle de Peuce. On peut dire aussi qu'ils tiroient ce nom de PEUCA, montagne aux confins de la Sarmatie, selon Ptolomée, 1. 3. c. 5. Les auteurs ne s'accordent pas fur la nation à laquelle ils veulent les joindre. Tacite, l. c. balance; Je ne sais, dit-il, si je dois mettre entre les Germains ou les Sarmates les nations des Peucins, des Venedes, & des Fennes; quoique les Peucins, que quelques uns appellent Bastarnes, ressemblent assez aux Germains pour le langage, l'ajustement, & leur maniere de se loger. C'en est la craffe, & ce qu'il y a de plus engourdi. Du reste ils ressemblent assez aux Sarmates par les mariages inélangés, dont ils se deshonorent. Pline, 1. 4. c. 14. les met distinctement entre les cinq classes germaniques: la cinquiéme partie comprend, dit-il, les Peucins, que l'on nomme aussi Baftarne, & qui sont attenant les Daces. Strabon, 1.7. dit: Au milieu des terres sont les Bastarnes, qui confinent aux Tirigetes & aux Germains; & qui font peut-être une race de Germains. Ptolomée & Dion les comptent au rang des Scythes. Le premier, 1. 3.6.5. décrivant la Sarmatie , y met les Peucins fi bien au-delà de la Vistule, qui, felon le même auteur, bornoit alors la Germanie, que ses interpretes les prennent pour les Moscovites, dont la capitale est Moscou. Dion, 1. 38. & 51. les appelle Scythes, fans autre explication. Il y en a eu qui en ont fait un peuple Gaulois. Polybe, Excerpt. 61. après les avoir nommés Bastarnes, leur donne peu après le nom de Galates. Tite-Live, L. 40. C. 57. & 42. C. 51. dit que les Bastarnes ressembloient aux Scordisques Gaulois par le langage & par les mœurs, & il appelle expressement Gaulois, ceux qui certainement étoient des Bastarnes. Plutarque, in Emil. Paul. parle dans le même sens, lorsqu'il dit que Persée tâcha de débaucher les Gaulois qui habitent vers l'ister, & que l'on nomme Baftarnes. Il dit peu après: A sa priere arrivoient les Bastatues, consistant en dix mille hommes de cavalerie, & autant de fantassins, qui prenoient les chevaux dont les cavaliers s'étoient laissé démonter, tous gens à la paye, qui ne savoient ni labourer la terre, ni conduire une barque, ni se contenter de la vie que l'on passe à nourrir les bestiaux. Ils ne songeoient qu'à se battre, & à vaincre l'ennemi dans le combat. Lorsqu'ils furent dans la Medique campés avec les Macédoniens, leur grande taille & la maniere menaçante dont ils parloient des ennemis, fit croire aux Macédoniens que les Romains n'en pourroient pas foutenir la vue ni les bravades féroces & effrayantes. Le pays qu'ils occuperent ne fut pas toujours le même. Pline, 1. 4. c. 12. dit qu'ils habitoient vers les sources de la Vistule. Ils demeurerent aussi plus bas le long de la Vistule; selon Ptolomée, qui met au-dessus de Venedes, les Battarnes, enfuite les Peucins, au-dessous de la Dacie. Ils occuperent aussi les sommers du mont Krapack, de là vient que leur nom a été donné à une partie des Alpes. Alpes Bastarnica se trouvent sur la table de Peutinguer. Le consentement des historiens ne laisse pas douter qu'ils n'ayent été à l'embouchure de l'ister, & à l'ifle de Peuce. Strabon, 1. 7. dit que du tems d'Alexandre le Grand, les Triballiens habitoient l'isle de Peuce, & que les Getes habitoient le pays voisin au-delà du Danube. On peut en conclure que les Bastarnes n'y vinrent qu'après le regne d'Alexandre le Grand: il faut y ajouter qu'il paroît par le témoignage de Tite-Live, 1. 40. c. 57. qu'ils s'y établirent après la guerre de Philippe, roi de Macédoine, contre les Romains. Joignez-y l'autorité d'Appien, in Mithridat. d'Ovide, Trifst. 1. 2. v. 198. de Valerius Flaccus, Argonaut, l. 6. & de Dion, 1. 38. & SI. Nous voyons souvent dans l'histoire que des bandes de Bastarnes se jettoient fur les provinces romaines, qui étoient en-deçà du Danube. Ce qu'ils possédoient au-delà de ce fleuve étoit borné à l'orient par ses bouches, & par le Pont-Euxin. Au midi ils eurent d'abord pour limites l'Ister jusqu'à l'embouchure de la riviere Hierassus, enfuite cette même riviere, puis le mont Krapack. A l'occident, il semble qu'ils s'étendoient jusqu'au pied du mont Tatary, qu'enfuite la Vistule les séparoit des Ligiens, jusqu'à l'embouchure de la riviere de Wieprz. Au nord, on leur donne la même riviere de Wieprz, & celle de Turla; de forte qu'on ne fait pas trop bien les autres limites, qui distinguoient les Venedes & les autres Sarmates d'avec les Bastarnes. Jornandès, de reb. Getic. donne le même pays aux Esclavons & aux Antes, & il n'y a point d'inconvénient à dire que les Bastarnes s'enfoncerent dans la Dacie; qu'une partie ayant déjà quitté le pays pour aller avec les Goths, le reste demeura dans le pays, où changeant de nom il a confervé encore jusqu'à présent le langage & les manieres des Germains. même des hameaux; c'est fur quoi il ne faut pas dis puter. Ils avoient Carrodunum, Metonium, Clepidava, Vibantavarium & Eractum. On croit savoir aujourd'hui le lieu qu'elles occupoient, & fi l'on en croit d'habiles gens, Carrodunum, différente d'une autre de même nom, qui appartenoit aux Ligiens, a été le commencement de la ville nommée aujourd'hui Leopold; Matonium est présentement Rohatin, assez près de la Turla; Clepidava est Kaminieck, Vibantavarium est Bar, & Erattum est Rov. BASTE, ville d'Afrique, à fix journées de chemin de Carthage, felon Procope, Vandal. 1. 2. BASTERBINI, ancien peuple de la Calabre, felon Pline, 1.3.6. 11. Le P. Hardouin observe qu'ils ne tiroient pas leur nom de Bafta, ville de Calabre, dont j'ai fait mention ci-dessus, parce qu'elle étoit au rivage de la mer; au lieu que les Basterbini étoient plus loin de la côte; mais de quelque auure lieu que nous ne connoissons pas, ou même de BAUSTA, que Ptolomée, 1. 3. c. 1. place entre les villes des Salentins, affez loin de la mer. BASTERNÆ. Voyez BASTARNE. BASTETANS, ancien peuple d'Egypte. Ils trafiquoient par échange, sans se servir de monnoie, & avoient pour leurs malades les mêmes coutumes que les Babyloniens. Ils les exposoient dans des places publiques, afin que ceux qui avoient eu les mêmes maladies enseignassent les remedes qui avoient contribué à leur guérifon. Corneille cite fur cet article le dictionnaire de Juigné. Ces Bastetans d'Egypte font inconnus à Pline, à Pomponius Mela, à Strabon & à Ptolomée; en un mot à tous les anciens géographes. BASTI, ancienne ville d'Espagne, felon Antonin, itiner. Il y a apparence, dit Ortelius, qu'elle étoit aux Bastitains; & Mariana, Hift. Hisp. l. 6. c. 15. dit que c'est la même que Baza de fon tems. Elle a été autrefois épiscopale, & on trouve entre ses évêques Eutychien, qui souscrivit au concile d'Eliberi, & Théodore qui signa celui de Tolede. * Carol. à St. Paulo, Géog. Sacr. p. 179. 1. BASTIA. Antonin, dans son itineraire d'Espagne, met Mentefa Bastia, à vingt-cinq mille pas de Castullon, en venant de Basti en cette derniere ville. C'est ainsi que lisent quelques éditeurs, entre autres Zurita, p. 91. L'exemplaire du Vatican porte Mente Sebastia, en divisant autrement les syllabes de ces deux mots. Cette derniere leçon est la moins bonne; car Mentesa Bastia se rapporte aux Mentefani de Pline, qui, comme je l'ai dit ailleurs, en reconnoît de deux fortes. Ptolomée fait aussi mention de Mentesa Oretanorum. Voyez MENTESA. 2. BASTIA, bourg ou petite ville d'Italie, au duché de Modene, sur une petite ifle que forme la ri viere de Panaro, à quatre lieues au-dessous de la ville de Modene. * Baudrand, éd. 1705. 3. BASTIA, Baftia, quelques-uns disent Baftita, ville d'Italie dans l'isle de Corse, dont elle est la capitale. Elle est sur la côte orientale avec un bon porr.. C'est la demeure ordinaire du gouverneur génois de l'ifle, à environ fept milles de Saint Florent vers le levant, & à ving-deux du cap de Corse au midi, vers les ruines de Mariana. L'évêque de Mariana distrutta fait sa résidence à la Bastia. On croit que c'est l'ancienne MANTINUM OU MANTINORUM OPPIDUM. * Baudrand, éd. 1705. Sous le nom général de Bastarnes, on comprenoit diverses nations. Strabon nomme celles-ci les ATMONI, les SIDONS & les PEUCINS. Personne de fauroit dire où étoient les premiers. On conclut que les Sidons étoient fort voisins de la Vistule, de ce que Ptolomée les place entierement en-deçà de ce fleuve dans la Germanie, Les Peucins demeuroient vers les sources de l'Ister. Prolomée compte entre les diverses branches de ce peuple, les AVARINS, ICS OMBRONS, les ANATROPHRACTI, les BURGIONS, les ARSIĘTES, les SABOCI, les PIENGITES & les BIESSI, tous peuples qui se suivoient depuis la source de la Vistule, où étoient les 4. BASTIA, village de Savoye, au feptentrion de premiers, jusqu'au mont Krapack, où étoient les der-Grenoble, vers la Tarentaise. On prétend que c'est BASTILICA, bourg de l'isle de Corse, à l'orient de la ville d'Ajasso, entre celles de Corse & de Cafa di Santo Pietro. Quelques auteurs croient que c'est la mê-che, les corailleurs viennent au Bastion faire leur mar niers. Il est vrai qu'il ne les nomme point Bastarnes; mais il montre assez par leur position qu'ils en étoient. De plus il met entre les Bastarnes & les Peucins, les Carpiens (Carpiani.) Zozime, 1. 1. joint les Borani aux Carpiens. Quant aux Bourgions de Ptolomée, ils ont bien la mine d'être les mêmes qu'il nomme ailleurs Visburgiens. Comme Tacite, l. c. dit des Bastarnes qu'ils demeuroient dans des maisons, en quoi ils les oppose aux Sarmates qui vivoient sous des tentes, on est presque en droit d'attribuer aux premiers les villes que Proloinée donne à la Sarmatie; soit que ce fussent des villes formées, foit que ce ne fussent que des bourgades ou un reste de la ville de la Gaule Narbonnoise que l'on nommoit anciennement Obilumnum. * Baudrand, ed. 1705. 5. BASTIA, petite ville de Turquie, en Europe, dans l'Epire, vis-à-vis de l'ifle de Corfou, entre la ville de Butrinto & celle de Perga, environ à quatre lieues de l'une & de l'autre. * Baudrand, éd. 1705. BASTIÆI, peuple de la Beotie, selon Phavorin Lexic. BASTIDE: on nomme ainsi dans les provinces méridionales de la France, ce que les anciens nommoient Villa, c'est-à-dire une maison de campagne où le maître va dans la belle saison jouir des plaisirs de la vie champêtre, & se délasser des occupations tumultueuses de la ville. Autour des grandes villes de Provence, & des autres provinces voisines, il y a de très-bellesbastides. Ce mot au reste vient de bâtir, que quelques-uns écrivent encore avec une s, baftir, ce qui étoit autrefois un usage général, le mot bastide a conservé l'S dans la prononcia 2. P. 343. 2. BASTIDE SAINT AMAND, ville de France. Elle est située dans le Languedoc, au diocèse de Castres, & on l'a nommée ainsi à cause de son assiette, vis-à-vis de la ville de Saint Amand de Val Toret, dont elle n'est séparée que par le ruisseau de Tore. * Jaillot, Atlas. 3. BASTIDE DE SERON, petite ville de France, dans le gouvernement de Foix. Elle est très-petite & fituée fur une éminence. * Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 4. p. 113. fortifie, avec quelques foldats pour la fureté des mar chandises, entretenant pareillement une espéce de garnifon au cap de Rose pour le même sujet. * Savary, Dict. du Commerce, t. 1. p. 1037. Le principal établissement est le Bastion même ; c'est où réside le gouverneur, de qui les capitaines de la Calle & du cap de Rose prennent leurs ordres ; c'est aussi là où sont établis les magasins où les corailleurs viennent décharger leur corail, & où se trouvent l'église & les ecclésiastiques destinés pour l'administration des facremens aux François, qui ont été autrefois jusqu'à plus de huit cens, mais dont le nombre est beaucoup diminué. Les soldats des garnisons, les commis & les frégataires, c'est-à-dire ceux qui chargent les bleds ou autres marchandises à bord des frégates, font françois, établis au Bastion & entretenus aux dépens de la Compagnie. Les frégataires font nourris & ont neuf francs de gages par mois. Pour les corailleurs, ce font des pêcheurs qui ne travaillent que dans le tems de la pêche, & sous les conditions dont on parlera dans la suite. Cette pêche se fait depuis le commencement d'avril jusqu'à la fin de juillet. Quand la saison est pro me chose que ce que les anciens ont nommé TARABINORUM VICUS, quoique d'autres le mettent à Vico, bourg situé fur le Limone, près de fon embouchure, & d'autres à Carabeni, village des environs. BASTILLE (la), château de Paris, près de la porte faint Antoine. On dit qu'il fut bâti par le roi Charles V, I'an 1369, contre les courses des Anglois, & qu'Hugues Aubriot, prevôt des marchands, qui en avoit donné le dessein, & qui y avoit posé la premiere pierre le 22 Avril 1369, y fut le premier enfermé pour crime de religion. Il est compofé de huit grosses tours avec des appartemens qui les joignent. En 1634 il fut environné de fosses & de bastions. C'est le lieu où l'on enferme les prisonniers d'état. * Baudrand, édition 1705. BASTIMENTOS, isles de la côte de l'isthme de Darien, en Amérique, & qui paroiffent à un ou deux milles du port de Seriva. Elles font à l'embouchure de la baie de Nombre de Dios, & à un demi-mille du rivage. La plupart de ces isles font affez hautes & convertes de bois. Il y en a une dont une partie est une baie fablonneuse; on y trouve une source d'une eau excellente à boire. Elles font toutes entre elles & l'isthme un fort bon port, dont la profondeur est propre pour l'ancrage. On y entre avec le vent de mer, entre l'isle, du côté de l'orient & la plus voisine, & on en fort avec le vent de terre par le même endroit. Plus loin vers l'occident, avant qu'on arrive à Portobelo, on voit deux petites ifles plates, fans bois & fans eau douce, & qui ne font presque pas séparées l'une de l'autre. Le terrein en est sablonneux. Ces deux ifles font environnées de rochers vers la mer; & l'isthme en est si proche, qu'il n'y a entre deux qu'un canal étroit où les vaisseaux ne peuvent entrer. Le rivage de l'isthme aux environs, est composé de baies sablonneuses, après qu'on a passé une chaîne de rochers qui fort de la baie de Nombre de Dios, vers les Bastimentos; & au-delà jusqu'à Portobelo, la côte est généralement pleine de rochers, & le continent rempli de montagnes escarpées : c'est un fort bon pays. La plus grande partie est couverte de bois, & l'autre a été défrichée par les Indiens Espagnols tributaires de Portobelo, qui en ont fait des plantations. Ce font les premiers établissemens, qui ayent été faits fur cette côte, sous le gouvernement espagnol. * Corn. Dict. BASTION DE FRANCE, place d'Afrique, fur la côte de Barbarie, au royaume d'Alger, au nord-est de Bonne. Ce bastion n'a qu'un petit port, ou plutôt une simple plage, capable seulement de recevoir les barques ou chaloupes qui vont à la pêche du corail, en considération de laquelle les François se sont principalement établis dans ce poste. * Savary, Dict. du Commerce, t. 1. p. 1037. Le véritable port du Bastion où arrivent les vaisseaux de la Compagnie, efl LA CALLE, à sept milles plus haut vers le levant, où la Compagnie a aussi quelque réduit ché, recevoir les avances qu'on a coutume de leur faire, & prendre possession du fatteau ou barque que la compagnie leur fournit avec tous ses apparaux, dont néanmoins ils doivent rendre compte, quand la pêche est finie. Les avances que l'on fait aux corailleurs font environ de deux cens piastres, à condition que ni les maîtres de barque ni leurs compagnons ou matelots ne pourront vendre le corail de leur pêche qu'aux commis du magafin, à peine de punition corporelle, & feulement au prix fixé par la compagnie, qui est de cinquante-huit fols la livre. On emploie ordinairement vingt-cinq fatteaux, & chaque fatteau ne pêche guères moins de vingt à vingt cinq quintaux de corail par saison; & l'on compre année commune sur deux cens quintaux du prodnit de la pêche. Les patrons des satteaux & leurs gens payent tout ce qu'ils prennent au magasin sur le pied convenu avec eux, qui est d'une piastre pour le cent de pain, deux piastres ponr le millerolle de vin, & un aspre de la livre de viande: ils achetent même le fil propre à faire leurs engins à pêcher sur le pied de vingt-cinq livres le quintal. Le corail a beaucoup perdu de son prix en France; mais on en fait toujours ças dans plusieurs autres pays de l'Europe, comme en Italie & en Portugal, particulierement dans les échelles du Levant & aux Indes orientales. Celui de la pêche du Bastion de France, se met en caisse du poids de cent trente livres, poids de Marseille, où il se vend ordinairement à raison de trois cens piastres la caisse, s'il est beau, & au-dessous, s'il est moindre. La compagnie, outre le Bastion, la Calle & le cap de Rose, a encore dans sa concession les ports de Bonne & de Colle, dont, aussi bien que des trois autres, elle fait le commerce, à l'exclusion de tous négocians françois. Les grains, les légumes, les cuirs, les suifs, la cire, quelques laines surges, & les chevaux, qu'on nomme en France Barbes, à cause de la Barbarie d'où on les tire, sont les marchandises dont on peut trafiquer avec les Maures de la concession de la compagnie. Ceux du Bastion peuvent fournir douze mille mesures de froment, quatre mille d'orge, deux mille de féves, trois mille cuirs, & un peu de cire. Les chevaux qu'on y achete payent au checq ou gouverneur maure dix piastres de droits de fortie & deux à l'alcair: on donne aussi environ une piastre au truchement. A la Calle on peut traiter trente ou quarante mille mesures de bled, fix mille d'orge, trois mille de féves & six mille cuirs. Ce que fournit le cap de Rose est moins considérable; trois ou quatre mille mesures de bled, mille mesures d'orge, seulement trois à quatre cens de 104 féves, & mille peut tirer. BAS ou douze cens cuirs, est tout ce qu'on en BAS Betique. Strabon, 1. 3. p. 156. la nomme BASTULI & negoce des cuirs y est bon, & la compagnie y charge mille deux cens stades, qu'ils partageoient avec les OreOn n'enleve ni grains ni legumes de Bonne; mais le Calpe, & leur donne une étendue de côtes de deux tous les ans environ vingt mille peaux de toutes gran- tains. Pline appelle leur pays BASTITANIE. Ils s'éten deurs. Elle y achete aussi trois ou quatre cens quintaux doient même au-delà du détroit & pofledoient quelque de cire & autant de laines surges, le quintal de cent trente chose sur l'Océan. On les appelloit aufsi, dit Prolomée, livres, poids de Marseille. La cire y revient depuis seize 1. 2. C.4. POENI, c'est-à-dire Phaniciens ou Cartha. , & les laines depuis qua jusqu'à vingt piastres le quintal, tre jusqu'à seize. Enfin c'est à Colle où se fait le plus grand négoce de Cuirs, dont les achats vont quelquefois jusqu'à cent cinquante mille peaux par an: on en tire aussi quantité de cire, de conscouffons, de millet, de lentilles & de fuifs. La plus grande partie de ces marchandises se transporte à Marseille, à la réserve des grains & des légumes qu'on envoie en quelques lieux d'Italie, & particulierement à Genes, où il y a vingt pour cent de bénéfice fur la mesure, celle des Maures étant plus grande d'un cinquiéme que celle de cette ville. Le Bastion de France est présentement réuni à la compagnie du Cap Négre, place qui est dans la dépendance du royaume de Tunis. Cette compagnie se nomme aussi en Provence, Compagnie d'Afrique. ginois, BASTIRA. Voyez MASTIRA. BASTITANI, peuple ancien de l'Espagne Tarragonoise, selon Ptolomée, l. 2. c. 6. Le pays qu'ils occupoient étoit nommé Baftitania; & le P. Briet, Paral. 2. part. 1. 4. p. 266. croit qu'il répondoit au territoire de Murcie & à l'évêché de Guadix. Ptolomée leur donne pour ville Urce, qui est présentement Vera. Leurs autres villes, à quelque distance de la côte, font, felon cet auteur, Vergialia ou Vescelia, Murcie, selon le P. Briet. Il ne faut pas les confondre avec les Bastetani de Strabon, qui étoient entre Carthagène & Gibraltar, ou, comme patloient les géographes anciens, entre la nouvelle Carthage & Calpe. Ces derniers étoient les mêmes que les Bastules. Voyez BASTULI. Mentralia, Transducta, Barbefola, Carteia, Le mont Calpe,' c'est, selon ses interpretes, la Gerra de Melana, ou felon le P. Briet, Millares. Pline & le P. Briet nomment tout autrement les places des Bastules, & ce Pere ne s'accorde ni avec Pline ni avec Ptolomée. Il croit que les Bastules répondoient à une lifiere du duché de Medina Sidonia, les évêchés de Malaga, d'Almeria dans la Grenade, avec l'ifle de Cadix. BASVILLE, Bassivilla, ville de l'Amérique, dans l'isle de la Martinique, une des Antilles. Elle a été bâtie par les François il y a quelques années, du tems que le fsieur de Bas étoit gouverneur de ces isles; c'est pourquoi elle porte fon nom. Elle est proche du Fort-Royal, avec un très-bon port. * Baudrand, éd. 1705. BASTOGNE, Bastonia, Bastonacum ou Belfonacum. Le second de ces deux noms latins est formé de Bastonach, nom que donnent les Allemands à cette ville. Elle est dans le Pays Bas, au duché de Luxembourg & comté de Chiny, dans les Ardennes. Elle a un assez grand territoire, & étoit autrefois plus considérable qu'elle n'est présentement, lorsqu'on lui a donné le nom de Paris des Ardennes; car vu l'état où elle est aujourd'hui, ce nom sembleroit avoir été imposé par raillerie. Elle n'a jamais été une place de guerre, ni capable de soutenir un fiége. Elle n'est pas même fort ancienne, & on auroit peine à en trouver des traces avant l'onziéme fiécle. Les François l'ont possédée depuis 1681, jusqu'à la paix de Riswyck, qu'ils la céderent aux Espagnols. Elle n'est qu'à huit lieues de Luxembourg, vers le nord. Baudrand, éd. 1705. 1. BASTON, ville d'Angleterre. Voyez BOSTON. 2. BASTON ou BATON. Corneille met une ifle de ce nom à l'orient de celle de Macassar. Il a voulu dire l'isle BOUTON. Voyez ce mot. BASURURE, Bafurura, riviere de l'Amérique méridionale. Elle se jette dans celle des Amazônes audessus de Rio Negro, felon Pierre Texeira.* Baudrand, éd. 1705. BASY, Bafium, village des Pays-Bas, dans le Brabant Wallon, près de Geneppe, à deux lieues de Nivelle, au levant : il n'est remarquable que parce que Godefroi de Bouillon, roi de Jérusalem, y naquit. Baudrand, éd. 1705. BASTULI, ancienne nation de l'Espagne, dans la BATA, province d'Afrique, au royaume de Congo. dans la Basse Ethiopie. On l'appelloit anciennement AGHIRIMBA. Elle est au nord ou nord-est de Pango, à cent cinquante lieues de la côte, & s'étend vers l'est, au-dessus de la riviere de Barbela, jusqu'aux montagnes du Soleil & du Salpêtre. Au midi, elle passe au-delà de ces monts & va jusqu'aux montagnes brûlées, nommées par les Espagnols Montes Cremados. La ville principale a aussi le nom de BATA. Les terres qui font aux environs jusqu'à Pango, rapportent quantité de grains. Le long du chemin qui mene de cette ville à celle de San Salvador, on trouve un grand nombre de maisons & de hameaux. C'est là que se tient le gouverneur du pays, qui peut avoir des soldats arquebufiers, à cause que du côté d'orient, delà les monts du Soleil & du Salpêtre, vers le quartier oriental & occidental du Nil, habite une nation farouche, nommée Giaquas, du nom que lui donnent ceux du Congo, & Jagos, selond'autres. Cette nation est fort adonnée à la guerre & au pillage, & fait beaucoup de courses aux pays voisins, jusqu'à la province de Bata. * Corn. Dict. & La Croix, Relation de l'Afrique, 1.3. BATE, |