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BELLOMER, Bellus Launomarus, monaftere de la France, dans le Perche. On prétend qu'il fut bâti par faint Lomer, dans une forêt, pour des hommes. C'est maintenant un monaftere de filles, de l'inftitut de Fontevraud. * Baillet, Topog. des Saints, p. 64. BELLOMONTIUM, nom de diverfes villes que T'on appelle BEAUMONT, OU BELMONTE en langue vulgaire.

BELLOQUADRA, ou plutôt BELLIQUADRUM. Voyez BEAUCAIRE

BELLOSANNA. Voyez BELLOZANE. BELLOVACE, Bellovaces, ou BELLOVAQUES en françois. Les anciens ont ainfi nommé un peuple de la Gaule, dans le pays qu'ils appelloient BELGIUM. Voyez ce mot. Ce peuple en étoit le principal. Ceux qui croient qu'il rempliffoit tout le Belgium, fe trompent. Il n'occupoit guères que ce que nous appellons préfentement le BEAUVAISIS.

BELLOZANE, abbaye de France en Normandie, au diocèse de Rouen, & à une lieue de Gournay. Elle eft de l'ordre de Prémontré, & fut dotée par Hugues de Gournay l'an 1198. Jacques Amyot, fils d'un petit marchand de Melun, s'éleva par fon mérite aux dignités d'évêque d'Auxerre, & de grand aumônier de France Entre autres ouvrages on a de lui une verfion françoife de l'hiftoire éthiopique de Théagéne & de Cariclée; une autre des poemeniques de Longus, & enfin une traduction de Plutarque, qui a confervé jusqu'à préfent fon ancienne réputation; quoiqu'au jugement de De Thou les traductions d'Amyot foient plus élégantes que fidelles. Il étoit abbé de Bellozane, & on ne l'appelloit pas autrement au concile de Trente, où il exécuta une commiffion très-délicate. On dit même que François I, voulant le récompenfer de la traduction des Ethiopiques, lui donna cette abbaye, vacante par la mort du docte Vatable qui l'avoit poffédée. Ainfi Bellozane peut fe vanter d'avoir eu fucceffivement deux abbés que l'on doit mettre entre les plus grands hommes de leur fiécle. * Thuani, Hift. 1. 100. ad ann. 1591. Teiffier, Eloge des Savans, t. 2. p. 176. éd. 1696.

BELLUNESE. Voyez BELLUNOIS. BELLUNO, ville d'Italie, dans l'état de Venife, & dans la Marche Trévifane. Elle est capitale du Bellunois, avec un évêché fuffragant de l'archevêché d'Udine. Elle eft fituée fur la Piave, & affez peuplée, quoique petite, à quinze milles de Feltri au levant d'été. Baudrand, édit. 1705. dit : c'eft la patrie de Titien Vecelli, un de plus grands peintres de fon tems. De Piles, Vie des Peintres, p. 250. plus croyable fur cette matiere, que Baudrand ne dit pas cela. Titien Vecelli, ou fimplement le Titien, naquit, felon lui, à Cador, dans le Frioul. Baudrand auroit il pris pour le nom de la patrie du Titien, celui du maître fous lequel il étudia la peinture? il fe nommoit Jean Bellin.

BELLUNOIS (le), petit pays d'Italie, dans l'état de la république de Venife, où il fait partie de la Marche Trévifane. Les cartes faites en Italie le nomment il Bellunefe; & on en trouve une dans l'Italie de Magin. Il est borné au nord par le Cadorin, & partie par le Frioal, à l'orient par le Frioul, au midi par le Trévifan & par le Feltrin, & au couchant partie par le Trentin & par le Tirol. A l'orient eft une grande forêt du feize milles de long, nommée Bosco da Remi di San Marco. Les principaux lieux du Bellunois font:

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BELLURUS, ville de Thrace, dans l'Europe proprement dite, felon Procope. Edific. I. 4.

BELMEN, Bλv, ville de la Judée, de laquelle il est fait mention dans le grec du livre de Judith, c. 4. v. 4. la Vulgate n'en parle point. Le même livre fait auffi mention de BELMA OU BELMON, c. 7. v. 3. on lit Belma dans la Vulgate, & Belmaim dans le grec. Reland, Palast. p. 622. fournit fur le mot Belmen les ob

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fervations fuivantes. Les Juifs envoyerent des députés à Bethchoron, à Belmen & à Jéricho, Judith, L. 4. v. 4. L'interprete latin rend ce mot par Baalmaim. Je crois qu'il faut lire Belthem; ou fi Belmen doit être confervé, il faut lire auffi de la même maniere ce nom au c. 7. v. 3. & qu'ainsi c'est le même lieu dont il est question en ces deux endroits; car dans l'un on arrivoit par des montagnes vers la Judée, & il étoit important d'avertir les habitans de bien garder les paffages des montagnes par où l'ennemi pouvoit venir. Or, au 7. chapitre, on lit que le camp d'Holopherne, qui s'étoit avancé pour affiéger Bethulie, s'étendoit depuis Dothaim jusqu'à Belthem. D'autres lifent BELMAIM & BELBAIM;. différence qui a pu naître facilement de la reffemblance des lettres 6, u, B, comme on les écrivoit anciennement. La Vulgate ne dit pas comme le grec que le camp d'Holopherne s'étendit depuis Dothaim jusqu'à Belmaim; mais on y lit ainfi le verset entier. Tous fe préparerent également contre les enfans d'Israël, & ils vinrent le long de la croupe de la montagne jusqu'à un fommet qui eft au-deffus de Dothaim; depuis le lieu nommé Belma jusqu'à Chelmon, qui eft auprès d'Esdrelon. D. Calmet, Dict. dit que Belmen eft apparemment la même que Beelmaim, peut-être Abel-Maim de la tribu de Nephthali, ou Abel-Mehula, comme lit le fyriaque dans les endroits du livre de Judith déjà cités; en forte que BELMA, BELMAIM, BELMEN, & BELME HULA, BELBAIM & BELTHEM ne feroient que des variations d'un nom, ou plufieurs noms qui ne défigneroient qu'un feul & même lieu. * Paralip. 1. 2. c. 16. v 4.

BELMINATIS, contrée des Lacédémoniens, dans le Péloponnèfe, felon Polybe, I. 2. Tite-Live, 1. 38. c. 34. la nomme BELBINITIS, comme dit Ortelius, ou comme d'autres exemplaires, AGER BELBINITES, ou BELBINATIS. C'étoit le territoire de la ville nommée, Belbina par Plutarque, dans la vie d'Agis & de Cleomene, Belemina par Paufanias, l. 8. c. 35. & l. 3. c. 21. & Blemmina par Ptolomée, l. 3.c. 16.

BELMINDON, fiége épiscopal de Syrie, fous la métropole Bostra, felon Guillaume de Tyr, cité par Ortelius.

1. BELMONT, monaftere de Grecs en Syrie, environ à deux lieues au midi de Tripoli. Le fondateur de ce couvent étoit un des comtes de Tripoli. Il eft fituée fur un rocher élevé, dont la vue donne fur la mer. L'accès en eft très-difficile, bien que les pauvres religieux l'ayent rendu auffi acceffible qu'ils l'ont pu. Leur chapelle eft grande, mais obfcure, & l'autel eft environné de telle maniere, qu'il n'y a que le prêtre qui en puisse approcher, à la maniere des églifes grecques: ils assemblent leur congrégation par une espece de fon que forment deux maillets contre une planche fuspendue à la porte de l'églife. Maundrell, Voyage d'Alep à Jérufalem, p. 45.

*

2. BELMONT, Bellus Mons,abbaye de filles en France, de l'ordre de Cîteaux, filiation du Tard en Champagne, au diocèfe de Langres, dont elle est à quatre lieues au fud-eft fur la petite riviere de Salon, au-deffus de Channite. Elle fut fondée l'an 1148 par Godefroi, évêque de Langres.

I. BELMONTE, felon Baudrand, château &bourg du royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, proche de la côte de la mer de Naples, & à trois milles de l'Amantea, vers le feptentrion.

2. BELMONTE, abbaye d'hommes, ordre de Cî-. teaux, de la Congrégation de Caftille en Espagne, dans la Galice, au diocèse d'Oviedo.

BELNA. Voyez BEAUNE.

BELO, Behar, ancienne ville d'Espagne, dans la Betique, fur une riviere de même nom. C'eft de là que fe faifoit le plus grand paffage d'Espagne à Tingis en Afrique, felon Strabon, l. 3. p. 140. Antonin dans fon itineraire maritime l'appelle BELLON, & compte deux cens vingt ftades de trajet de Bellon à Tingis de Mauritanie. Pline, L. 5. c. 1. l'appelle auffi Belon, & compl. te pour cette même diftance trente mille pas. Solin,c. 24. & Martianus Capella, l. 6, la font de trente trois mille' pas. Strabon, comme on vient de voir, ne la détermine point, & fe contente de dire que le paffage se fai

foit là; & que c'étoit un lieu de commerce. Mela parle auffi de Belo, mais la période où il en parle eft fi maltraitée par les copiftes, que jusqu'ici les plus habiles critiques n'ont fait que des efforts aflez inutiles pour Jui donner un fens fur lequel il ne reste aucun fcrupule. Je rapporte leurs conjectures au mot TINGIS. Quelques-uns croient que c'eft le Port de BARBATO, fur la riviere de même nom; d'autres que c'eft BELONA, lieu dont le nom convient affez, & qui a un port fur la côte d'Andalousie, auprès de la riviere Barbaro, entre Tariffa & la bourgade de Conil, qui, felon eux, s'eft accrue des ruines de l'ancienne Belon, & pourroit être nommée la nouvelle Belona.

BELOCASSES, BELLOCASSES. Voyez VELIO

CASSES.

BELONA, felon Baudrand, édit, 1705. village d'Espagne, dans l'Andaloufie, fur la côte du lac de Las Yeguas, près de la riviere de Barbato. Voyez BELO.

BELORADO, ou VILLORADO ; c'étoit autrefois une ville épiscopale de l'Espagne Tarragonoife, maintenant ce n'eft plus qu'un petit bourg de la Caftille vieille, au pied des montagnes de Cogollos, entre Burgos & S. Domingo des Calçada, à onze lieues de Burgos, & à cinq

de l'autre ville.

BELRIGUARDO, palais autrefois magnifique, en Italie, dans le Ferrarois. Il étoit fur une branche du Pô, à trois lieues de la ville de Ferrare, en tirant vers l'étang de Comachio.

BELSA. Hadrien de Valois, Notit. Gall. p. 81. remarque que les anciens hiftoriens de France ont ainfi nommé la Beauffe, que les modernes appellent préfentement Belfia en latin. Il observe encore que dans une lettre d'Alcuin à Charlemagne on lit, Per aridos Belgica latitudinis iter_agenti Campos, & qu'au lieu de Belgica il faut lire Belfica, adjectif formé de Balfia, n'étant là nullement queftion de la Belgique, mais de la Beauffe.

BELSEPHON. Jofeph, Antiquit. l. 7. c. 7. nomme ainti le lieu de la Palestine que l'écriture; Reg. 1. 2. c. 13. nomme BAAL HASOR.

BELSIA, nom latin de la Beauffe, province de France. BELSINNACA, ifle de France, en Normandie, dans la riviere de Seine. Il en eft fait mention dans la vie de faint Condéde, moine de l'abbaye de Fontenelle. Il y eft dit que ce faint religieux, charmé du filence & de la folitude, qui regnoient dans cette ifle, la demanda au roi de France Thierri, fils de Clovis & de Bathilde, qui lui en fit préfent. Fredegonde, dans la vie de faint Õuen, appelle cette ifle BELSIONACA. Les fentimens foot partagés, dit Hadrien de Valois, Notit. Gall. p. 82. Les uns difent que les violentes marées l'ont détruite, d'autres prétendent qu'elle fubfifte encore, & qu'elle conferve l'ancien nom de Belcinac, & que c'est l'ifle qui appartient au monaftere de Fontenelle, aujourd'hui l'abbaye de faint Vandrille.

BELSINUM, ville de l'Espagne Tarragonoife. Prolomée, l. 2. c. 6. la donne aux Celtiberiens; il y a bien de l'apparence que c'eft la même que la BALSIO d'Antonin, à vingt mille pas de Turiafo, qui eft aujourd'hui Taraçona. Cette distance ne convient pas avec l'opinion de ceux qui cherchent Belfinum, ou Belfio à Borja, village d'Aragon, entre Sarragoce & Taraçona, dont ils ne le mettent qu'à trois lieues. La distance eft trop courte de la moitié, fi celle d'Antonin eft véritable.

BELSONACUM. Voyez BASTOGNE. BELT; je ne crois pas qu'il foit aifé de déterminer ce que les anciens ont entendu par le nom de Belt. C'est de ce nom qu'eft venu celui de Beltia, ifle dont Xénophon de Lampfaque a fait mention, & que l'on croit être préfentement la Scandinavie que les Grecs & les Romains ont prife long-tems pour une ifle, quoique ce n'en foit pas une. C'eft auffi du nom de Belt que la mer Baltique a été appellée. Il est très-ancien, & l'on fait d'ailleurs que Belt, Balth & Bold, étoient des mots ufités dans la langue de Goths; il y avoit même une fainille de Balthes, qui ne cédoit en dignité qu'à celle des Amales, felon Jornandès, De Reb. Getic. c. 5. & 29. qui explique le mot Baltha par celui de hardieffe. Ces mots venoient fans doute de la même fource. Cependant on ne trouve dans les anciens Grecs ou Romains

aucune trace du nom Baltique que nous donnons aujourd'hui à cette mer, qui eft entre le Danemarck, l'Allemagne & la Suede. Les plus anciens qui l'ayent ainfi nommée font peut-être Helmold & Adam de Breme. Le premier donne une étymologie, qui ett une pure niaiferie: cette mer, dit-il, eft nommée ainfi parce que elle s'étend fort loin en forme de baudrier, in modum Balthei, jusqu'à la Grece. Albert Crantz releve fort cette étymologie, en quoi il a raifon; mais il a tort d'appeller tous les géographes & les cosmographes à fon fecours pour prouver que la mer Baltique ne communique point avec la Méditerranée. Auffi n'eft-ce pas le fens d'Helmold? Les écrivains, tels qu'Adam de Breme & Helmold, par les noms de Gréce & de Grecs entendent presque toujours la Ruffie & les Ruffiens, qui ont plufieurs fois conquis, perdu, puis reconquis des contrées à l'orient de la mer Baltique. On peut voir un des articles au mot GRECE, où j'éclaircis cette matiere. 11 dit beaucoup mieux dans fon hiftoire de Danemarck & des Lombards: Pline dit qu'elle eft appellée Beltia, par Xénophon de Lampfaque, d'où l'on doit croire que la mer, qui la baigne, a pris fon nom de Baltique. Ortelius, trompé par ce paffage de Crantz, s'eft figuré qu'il citoit Xénophon comme fi cet auteur eût parlé de la mer Baltique fous ce nom qui lui étoit inconnu C'est ce qui lui fait dire Balticum mare, Xenophonti en quoi il fe trompe, faute de n'avoir pas remarqué que ce n'eft pas une citation, mais une réflexion de l'hiftorien moderne fur la citation de l'auteur allégué fur l'autorité de Pline.* Hiftoire Eccléfiaftique, c. 216. édit. Lambec, p. 57. Chronic. Slavor. 1. 1. c. 1. Vandal. 1. 2. c. 17 & 20.

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Le nom de BELT, qui étoit autrefois d'une fignification plus d'étendue, eft maintenant restraint à deux détroits de Danemarck, auxquels il eft commun, & que l'on appelle le grand Belt & le petit Belt pour les diftinguer.

LE GRAND BELT est un bras de mer, qui fait la communication du Schager Rack avec la mer Baltique, & paffe entre l'ifle de Séelande à l'orient, & celle de Funen ou Fionie à l'occident.

LE PETIT BELT et entre cette derniere ifle à l'orient, le Jutland & le Sleswig à l'occident. Ce dernier eft quelquefois nommé Middelfart ou Mittelfart. Ce nom ne veut pas dire ici que ce foit le paffage du milieu, comme fa fignification femble le marquer, puisqu'au contraire c'est le troifiéme & le plus occidental des trois canaux qui menent dans la mer Baltique. Il prend fon nom de Middelfart ou Mittelfart, bourgade de la Fionie, fituée fur ce détroit, vis-à-vis du golfe qui fépare le Jutland d'avec le Sleswig. Voyez ou mot MER l'article MER BALTIQUE.

BELTIN. C'est, felon Bandrand, un village d'Egypte, fur la côte de la Méditerranée, proche l'un des bras du Nil, que l'on appelle, à caufe de cela, le bras de Beltin, dans l'Errif ou la Baffe Egypte, & au Califat de Menoufia; mais ce bras eft fort petit, en forte qu'à peine peut-il porter de petits bateaux : il eft entre Da miéte au levant & Rofette au couchant. Quelques-uns prennent Beltin pour l'ancienne Boltina, que d'autres mettent à Rofette.

Cet article, qui eft entierement de Baudrand, ne s'accorde guères avec les dernieres relations. Voyez BELKIN; car c'est ainsi que ce nom fe trouve écrit dans la meilleure carte que nous ayons de la Baffe Egypte. BELTURBET, petite ville d'Irlande, dans la province d'Ulfter, au comté de Cavan, à l'extrémité de Lough Earne, près des frontieres de Fermanagh à feize milles ou environ au fud eft d'Eniskilling, & à fept milles au nord de Cavant. * Etat préfent d'Irlande, p. 59.

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BELVAL, abbaye de France, en Champagne : c'eft la même que Belleval en Argonne.

1. BELVEDERE, contrée de l'Europe, & l'une des grandes provinces de la Morée : elle renferme l'Elide, la Meffenie, & partie de l'Arcadie des anciens, & c'est, à proprement parler, la côte orientale du Péloponnèfe. Bien des auteurs s'accordent à dire qu'elle a le duché de Clarence au couchant; mais il y a difficulté; car Belvedere, fa capitale eft plus feptenirionale, que la ville Tome I. Part. II. X

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2. BELVEDERE, ville de la Morée, dans la province de Belvedere, dont elle est la capitale : elle tient la place d'Elide, ville fituée fur le Penée, qui eft la mime riviere à l'embouchure de laquelle eft Coritichi. Belvedere eft une affez grande ville, fa fituation eft charmante, & fi on y avoit pris les mêmes foins que l'on prend en quelques autres lieux des peuples chrétiens, ce feroit un des plus agréables lieux de l'Europe; mais l'esclavage où font les Grecs, & l'indifférence barbare que les Turcs, à qui la Morée eft foumife, ont pour les embelliffemens que l'on peut faire à un pays, font caufe que celui-là n'a pas autant de charmes qu'il avoit du tems des anciens Grecs.

on ne peut néanmoins l'épuifer, & il fournit toujours
de nouvelles matieres. Jofeph, l. c. & Tacite, Hift.
1. 5. c. 7. en parlent de même que Pline; mais les au-
teurs des guerres faintes ne font mention de ce fable du
Belus que comme d'une chose qui de leur tems étoit
hors d'ufage, & que l'on ne connoiffoit que par les
écrits des anciens. On tient que ce fable a donné lieu à
l'invention du verre. Pline raconte ainsi l'hiftoire de cet-
te découverte, l. 36. c. 26. Un vaiffeau, chargé par des
marchands qui trafiquoient en nitre, ayant abordé en
cet endroit, l'équipage ayant mis pied à terre, voulut
faire la cuifine. Ne trouvant point de pierres pour éle-
ver les chaudieres, on tira du vaiffeau quelques piéces
de nitre, & le feu les ayant échauffées, & mêlées avec le
fable du rivage, on vit couler des ruiffeaux transparens
d'une liqueur toute nouvelle. Voilà, dit-il, l'origine du
verre. Je remarquerai ici, à la honte de l'esprit humain,
que la plupart des inventions les plus commodes font
dues au hafard.

3. BELVEDERE, château du royaume de Naples, dans le Calabre citérieure, fur la côte de la mer de Naples, & au pied de l'Apennin, entre Cirella & Citraro. Barri croit que c'est la Blanda que Tite-Live donne à la Lucanie. Baudrand, édit. 1705.

4. BELVEDERE, lieu autrefois agréable, dans la Sicile, près de la ville de Syracufe. Baudrand doute s'il n'auroit point été détruit avec la ville par le tremblement de terre, qui y a caufé tant de ravages. * Baudrand, édit. 1705.

BELVER, felon Baudrand, éd. 1705. château d'Espagne, en Catalogne, dans la Cerdaigne, fur la Segre, entre la Seu d'Urgel & Puicerda, Quelques-uns écrivent Belvert. Corneille n'en parle pas.

BELVES OU BELVEZ. Corneille écrit Belver, & en fait une ville. Belves eft un bourg de France, en Périgord, dans le Sarladois, fur une petite riviere, qui, coulant vers le midi, fe jette dans la Dordogne, à environ deux lieues au-deffus de Limeil. Ce bourg eft marqué pour fept cens huit feux dans le dénombrement de la France, t. I. p. 374.

BELUGARA, ville d'Afrique, au Monomotapa, fur la riviere de Sainte Luce, au-deffous de Sophala. Le pays y eft fertile, & abondant en chaffe, felon Corneille & Vincent le Blanc. Les Sanfons écrivent Belegura. De l'Ifle néglige ce lieu.

BELVOIR, BELVOIR-CASTLE OU BEVOIR CASTLE, château de d'Angleterre, au comté de Lincoln, entre la ville de Nottingham & le bourg Grantham. On croit que ce château a été bâti fur les ruines de Margidunum, ancienne ville des Coritains. Voyez ce mot, où cette opinion n'est pas fuivie. * Baudrand, édit. 1705. BELUNUM. Ptolomée nomme ainf la ville qui eft préfentement appellée Belluno.

1. BELUS OU BELEUS, felon D. Calmet, Dict. ruisfeau de la Palestine, dans la Galilée. Il tombe dans la Méditerranée à deux ftades de Prolemaïde, felon Jofeph, de Bell. l. 2. c. 9. Pline, l. 5. c. 19. dit qu'il a fa fource dans un lac ou marais nommé Cendevia. Il ne coule qu'environ dans l'espace de cinq milles : fes eaux ne font pas bonnes à boire: fon fond eft marécageux; mais l'eau de mer, qui remonte en fon lit, en lave le fable, dont on fait le verre. Le bord où l'on tire ce fable n'a pas plus de cinq cens pas d'étendue, & quoiqu'on en tire depuis tant de fiécles continuellement,

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2. BELUS, ville d'Espagne, près des colonnes d'Hercule, felon Etienne le géographe. C'eft apparem ment la même que Belo. Voyez ce mot.

BELYTES, peuple d'Afie. Quinte-Curfe, l. 4. c. 12. nomme les Belytes ou Bellites, felon les divers exemplaires, entre les troupes que Darius opposa à l'armée d'Alexandre, & il les met avec les Arméniens, les Babyloniens, & ceux qui habitent les montagnes des Cofféens.

BELZ, ville du royaume de Pologne, dans la Rusfie Rouge, au Palatinat auquel elle donne le nom : elle eft bâtie toute de bois, & eft affez petite: fa fitua tion eft dans des marais, entre Léopold & Zamoski, vers le levant, à cinq milles polonois de la riviere de Bug. * Baudrand, édit. 1705.

LE PALATINAT DE BELZ, petit pays de Pologne, dans la Ruffie Rouge, & l'un de fes gouvernemens, entre le palatinat de Léopold, la terre de Chelm & la Volhinie, & eft divifé en quatre territoires, qui font ceux de Beltzko, de Busk, Grodla & Grabaw, felon que remarque Starovolski. Baudrand, édit. 1705,

BELZELINGEN. Maty ayant malheureufement mal formé le T dans Betzelingen, qu'il trouvoit ainfi écrit dans l'hiftoire des Suiffes par Plantin, quoiqu'il donne pour nom latin Betfelinga, fes imprimeurs l'ont pris pour une L. Corneille, & l'éditeur françois de Baudrand, l'ont copié de même fans examen. Le nom de ce lieu n'eft pas Belzelingen, mais Botzelingen; l'O de la premiere fyllabe étant adouci, comme difent les grammairiens allemands, doit être prononcé comme ou dans oeuf. Pour exprimer à peu près cette prononciation. Plantin, qui écrivoit en françois, a changé cet o en e, & écrit Betzelingen. Voyez BOTZELINGEN.

BEM ou BEMBE, ville de Perfe, à trois journées de Multan, fur les frontieres de l'Inde. On tient qu'elle a été bâtie par le calife Mouktader. Les Orientaux lui donnent 74 deg. 15 minutes de longitude, & 28 deg. 20 min. de latitude. * Tavernier, Voyage de Perfe, 1. 3. c. dernier.

BEMA & BEMATIZEIN font deux mots grecs, dont le premier eft un nom, qui fignifie un pas, & le fecond eft un verbe, qui veut dire compter les pas d'un lieu à l'autre. Polybe, L. 3. c. 19. s'en fert pour marquer que l'on avoit mefuré l'Espagne de huit ftades en huit ftades, c'est-à-dire, par milles romains. Strabon, 1.7. p. 322. employe auffi le mot de Bebematismené, pour dire que la voie Egnatienne avoit été mefurée par milles depuis Apollonie vers la Macédoine. Helyche explique le mor Βηματίζειν par ποσὶ μετρείν, & c'eft ce que Strabon appelle ailleurs diastas. Nous ditions toifer un chemin, pour favoir combien il y a de pas géométriques d'un lieu à un autre.

BEMARIN, contrée de l'Amérique feptentrionale, dans la Floride, au pays des Apalaches, au nord de Saint Marc d'Alapache, & à l'orient de la riviere d'Apalache. Baudrand lui donne pour capitale Melilot; & Corneille, qui ne voulant pas le nommer, a mieux aimé citer De Laet, fans marquer ni le livre ni le cha pitre, contre fa coutume, change ce nom en Meliot, ville imaginaire.

BEMATRA. Voyez BIMATRA.

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BEMBÉ (la province de) en Afrique, au royaume d'Angola. On la partage en haute & baffe. Elle s'étend d'un côté fur le rivage de la mer, & de l'autre elle fé pare le royaume d'Angola des provinces voifines. Ce pays fourmille de bœufs, de vaches, de chèvres, de cerfs, de chevreuils & autres animaux fauvages & do meftiques. Les peuples fe fervent du fuif de ces animaux pour s'oindre la tête, & tout le corps. Il leur fert même de beurre ou de graiffe, pour accommoder leurs vivres mais comme ils n'ont pas l'induftrie de le cuire & de le conferver, ils en manquent affez fouvent. Ils font extrêmement attachés à leur culte idolâtre & barbare, & aux enchantemens; leur langage eft entierement différent de celui de leurs voifins. On l'entend difficilement, c'est une des raifon's qui les prive de commerce avec eux. Ils s'habillent de peaux de bêtes groffierement paffées, ou de dépouilles des ferpens au milieu desquelles ils font un trou par lequel ils pas fent la tête afin qu'ane partie leur tombe fur l'estomac & l'autre fur le dos. Les femmes entretiennent & accommodent avec art leurs cheveux, au lieu que les hommes ont la tête entierement rafée, excepté un flo→ con de cheveux qu'ils laiffent fur le fommet. Leurs armes font des piques, des fagaies avec des bâtons d'environ de quatre palmes, dont une des extrémités eft garnie d'une groffe boule toute femée de pointes de fer. Ils s'en fervent avec beaucoup de force & d'adreffe dans la mêlée, & font de terribles exécutions fur des gens nuds. Auffi leurs batailles & leurs guerres fe terminent elles en peu d'heures. Ils ont auffi l'ufage des fleches pour fraper de loin.

BEMBINA village du Péloponnère, dans l'Arcadie, au canton appellé Némée.

BEMBINADIA, contrée de l'Arcadie. C'est la mê me que Némée, région. Voyez ce mot. * Pline, 1. 4. c. 6.

BEMBINÆI. Théocrite, Eidyl. 32. nomme ainfi un peuple, qui ett apparemment le même que les habitans de la Némée.

BEMISTER, felon Allard, dans fon atlas, bourg d'Angleterre, en Dorfetshite, à la fource d'une petite riviere qui paffe à Lyme, au nord-ouest, & à quinze milles anglois de Dorfet. On y tient marché ; mais ce n'eit pas une ville comme le dit Corneille.

BEMKHOU, belle ville du Dagistan, du côté de la Géorgie. * Manuscrit de la bibliothéque du Roi.

BEMMARIS, lieu ou ville de Syrie, vers la Comagene. Antonin le met à huit milles de Batna. Voyez aux mots BETAMMARIA & BEAUMARIS.

1. BENA, ville de l'ifle de Créte, felon Suidas, cité par Ortelius.

2. BENA, royaume d'Afrique, en Nigritie, au milieu des terres, près de la riviere de Guinala; vers la Haute Guinée & le royaume de Melli, dans les montagnes de Sierra-Liona. Ce royaume porte le nom de fa capitale, & fes habitans celui de Soufes. Le terroir du pays eft fort raboteux; on n'y voit que monta gnes & côteaux couverts d'arbres, de verdures, & entrecoupés de rivieres. On connoît à la couleur de là terre des montagnes qu'il y a des mines de fer, & que ce métal y eft plus fin qu'en Europe. Il y a des ferpens auffi gros que la cuifle d'un homme, mouchetés de diverfes couleurs auffi vives qu'il fe puiffe. Le roi tient d'ordinaire un de ces ferpens entre les bras; auffi l'appelle-t-on pour cette raifon le Roi des Serpens : il le careffe comme on fait ici les petits chiens, & en fait tant de cas que perfonne n'oferoit le tuer.* Baudrand, édit. 1705. La Croix, Relat. de l'Afrique, t. 2. part. 2. p. 271.

Lorsque quelqu'un des habitans de ce royaume eft mort, le bruit s'en répand parmi tous les parens, & va même jusqu'à ceux qui demeurent dans d'autres villages. Ces gens fe metrent d'abord à jetter de grands cris, & s'affemblent enfuite pour affifter aux funérailles du défunt. Ils portent avec eux du drap, de l'or, & autres chofes néceffaires à la vie, pour en faire une offrande fur fon fepulcre: ils partagent cette offrande en trois parties, l'une eft pour le roi, l'autre pour ceux qui ont pris foin de l'enterrement du défunt, & ils mettent la troifiéme dans la biere, croyant que les

morts trouveront dans l'autre monde, tout ce que l'on
enterre avec eux. On ensevelit ordinairement les rois &
les grands feigneurs la nuit dans des lieux écartés, fans
bruit & fans fuite. C'eft fans doute pour empêcher
qu'on n'enleve les grands fommes d'or & d'argent qu'on
enterre avec eux, c'eft pourquoi on les ensevelit fou-
vent dans l'embouchure des rivieres, détournant leur
cours jusqu'à ce que le tombeau foit creufé & laissant
aller l'eau, lorsque le corps y a été depofé & que
la foffe eft recouverte. On met auffi quelquefois fur le
fepulcre des perfonnes de confidération une petite
tente de drap, qu'on y laiffe jusqu'à ce que l'air &
le tems l'ayent confumée. Les parens du défunt vien-
nent fouvent dans ces tentes décharger dans leur fein
les chagrins qu'ils ont fur le cœur, afin qu'ils prient
Dieu qu'ils les en délivre.

Le roi de Bena & tous fes fujets font idolâtres il
commande à fept royaumes, quoiqu'il foit vaffal, lui»
même du Conche, empereur de tous les Soufes.

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BENAC, Benacus, en italien LAGO DI GARDA
en allemand GARDSEE. Pline, 1. 9. c. 22. dit : le lac
Benac en Italie, eft dans le territoire de Veronne, &
le Mincio en fort. Les limites font changées depuis ;
car la partie orientale est du Veronnois
& la fep-
tentrionale eft de l'évêché de Trente. Les habitans des
environs de ce lac font nommés Benacenfes dans d'an-
ciennes infcriptions. Quelques auteurs ont prétendu
qu'il y a eu autrefois une ville nommée BENACUM au
bord de ce lac qui en tiroit le nom, & ils croient en
trouver les ruines au village nommé Tusculano. Mais
ils n'en fournissent aucune preuve tirée de l'antiquité,
& ce que dit Vopiscus, à la fin de la vie de l'empereur
Probus, que la postérité de Probus, pour se mettre à
couvert de la jaloufie, quitta Rome, & alla s'éta
blir en Italie circa Veronam, Benacum & Larium
peut auffi bien s'entendre du lac que d'une ville dont
perfonne n'a parlé. * Gruter, p. 260. n. 2. & 263. n. 8.

BENACAFIZ, ville d'Afrique, au royaume de Ma-
roc, dans la province de Duquela. Cette vilie eft à quin-
ze lieues d'Azamor & à deux de la montagne verte,
du côté du levant. Elle est au bord de l'Ommirabi,
fur un tertre affez haut & tout rond, & eft ceinte de
murs & de vieilles tours, comme étant de fondation
très-ancienne. Les Arabes de Charquié errent dans les
plaines qui l'environnent, qui font fort belles. Elle étoit
autrefois bien peuplée de Béréberes; mais après la con-
quête d'Azamor les Portugais l'allerent faccager avec unė
bicoque voifine, & les brûlerent toutes deux, fans qu'on
ait fongé depuis à les rétablir, à caufe de la pefte & de
la famine, de forte qu'elles font demeurées défertes
avec plufieurs autres, & les Arabes de Charquié poffe-
dent maintenant ces contrées. Il y a encore quelques
autres habitations en ces quartiers qui font peu de chose.
GUILEZ, TERRER & CEA, qui étoient de quelque con-
fidération, font maintenant inhabitées & leurs terres
poffédées par les Arabes. Marmol, Afrique, 1. 3. G.
30.

BENACUM, ville imaginaire. Voyez BEAUCE. BENADAD. Ortelius en fait le nom d'une ville; ayant mal expliqué ces paroles de Jérémie, c. 49. v.27. Et fuccendam ignem in muro Damasci, & devorabit mania Ben-Adad: j'allumerai un feu dans les murs de Damas, & il détruira les murailles de Ben-Adad. Ortelius a cru que les murailles de Ben-Adad fignifioient une ville de ce nom, au lieu que c'est le nom d'un rơi de Damas, comme on peut voir dans l'article de Damas; Dieu dit par fon prophéte qu'il allumera à Damas un feu qui détruira le palais de ce roi, qui y avoit fa cour. BENE. Voyez BENNA.

BENAGURUM, ville de l'Inde, en deçà du Gange, felon Ptolomée, 1. 7. c. 1. Elle étoit au pays des Salacenes, près des monts Arurai.

BENAKET, ville d'Afie, dans la Transoxane. Abulfeda lui donne yo deg. de longitude, & 41 deg. 20 min. ou 42 deg. 30 min. de latitude feptentrionale. Elle eft fituée fur une riviere qui porte fon nom, & fortifiée par un bon château. Cette ville fut prise pour fervir de limites entre les états du fultan Mohamed Khuarezm Schah, & ceux de Kufchlek, fils du roi de Cara-Cathai, D'Herbelot, Bibl, orient,

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1

BENARES OU BENNARA. Voyez BANARA. BENARNA, Voyez BENEHARNUM. BENAROU, ville de Perfe, fur les frontieres de la province de Fars & du royaume de Lar, au pied d'une montagne, fur laquelle on voit encore des reftes d'un grand château. Corn. Dict. Tavernier, Voyages de l'erfe, 1. 5. c. 22.

BENAROUS, pagode de l'Indouftan, bâtie fur le bord du Gange, dans la ville de même nom. Ondescend de cette pagode par un escalier jusqu'au fleuve pour s'y laver & pour y boire. Les faquirs portent fur leurs épaules de grands vafes pleins d'eau, fermés & fcellés par le grand brachmane pour éviter la fraude, à plufieurs centaines de milles de là, pour en avoir des récompenfes confidérables des perfonnes riches, & des marchands à qui ils la portent. Il y en a qui dans des jours de nôces en confument pour plus de cinq cens écus, la coutume étant d'en donner à la fin du repas un ou deux verres, que l'on boit avec le même plaifir qu'on feroit en Europe de l'excellent muscat ou de l'hypocras. L'idole, qu'on appelle Boinmadou, eft en fi grande vénération chez les gentils que, quand on ouvre la pagode, les brachmanes fe profternent le vifage contre terre, & d'autres avec de grands évantails vont chaffer les mouches d'autour de l'idole. Il y a là un brachmane qui frotte le front de tous les pèlerins d'une certaine liqueur jaune. Les femmes n'y peuvent point entrer.

BENAVARI, petite ville d'Espagne, au royaume d'Aragon, au comté de Ribagorça, dont elle eft la capitale, avec un ancien château, fur les confins de la Catalogne, & à fix lieues de Balbaftro au levant. Quelques-uns croient que c'est l'ancienne Bergidum; mais fans preuves. * Baudrand, édit. 1705.

BENAVENT. Voyez BENEVENT. 4. BENAUGES, petit pays de France, avec titre de comté, dans la Guienne propre, fur la Garonne, audeffus de Bordeaux, & au confins du Bazadois. Il n'a presque que Cadillac pour lieu de confidération. * Baudrand, édit. 1705.

BENAVIDES, abbaye d'hommes, de l'ordre de Cîteaux, en Espagne, au royaume de Leon, dans le diocèfe de Palentia.

BENCATH, ville d'Afie, dans la Transoxane. Elle eft des dépendances de celle de Schasche, qui eft comme la capitale d'une étendue de pays affez confidérable. Abulfeda lui donne 89 ou 90 deg. de long., & 41 ou 42 de latitude feptentrionale. Cette ville à un château, qui eft renfermé avec elle par la même enceinte mais hors de ce mur il y a un fort grand espace remplie de jardins, , par où l'on peut entrer dans la fortereffe fans entrer dans la ville, & tout cet espace est encore fermé par une feconde muraille, qui a deux lieues de tour. Tous ces jardins font arrofés d'eau courante, & il n'y en a pas moins hors de la feconde enceinte. * D'Herbelot, Bibl. orient.

BECENNENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconfulaire. La conférence de Carthage parle d'Adeodatus qui a occupé ce fiége. * Harduin. Coll.

conc.

BENBECULA, ifle d'Ecoffe, une des Westernes, entre celles de Northwift & de Southwift: elle a trois milles de longueur, & autant de largeur. Elle produit du bled du côté de l'orient. Il y a des lacs remplis de poiffons, & une baie à l'orient où on va pêcher les harengs. Les habitans de cette ifle font catholiques, & un des Maldonats en eft propriétaire.

d'un quart de mille de la mer, & tout proche de la
riviere, du même côté où est le fort, dont il n'eft guè,
res éloigné. Les maifons font petites & baffes, toutes
bâties fur des pieux, à caufe que le lieu eft fitué dans un
terrein marécageux. Les Malayens choififfent, ordinai-
rement de femblables endroits bas, proche des rivieres,
pour y bâtir, afin de pouvoir fe laver commodément,
à quoi ils prennent un plaifir extrême. C'est auffi pour
eux un point de religion, puisqu'ils font mahométans;
& lorsqu'ils le peuvent, ils bâtiffent fur des pieux dans
la riviere même. Il y a là de fort groffes pluies en fep-
tembre, octobre & novembre, & des chaleurs affez
violentes. Lorsqu'il fait gros vent, ce qui n'est pas rare,
l'air devient froid ; & dans le beau tems, les brifes de
mer font d'ordinaire affez fraîches & agréables. Les vents
de terre paffent fur les marais, & font ainfi presque tou-
jours accompagnés d'une odeur puante. Cet endroit en
général est un lieu affez mal-fain. On voit au fud du
fort une très belle prairie ou Savana, qui a un mile ou
deux en carré, & que les Anglois appellent GREEN-
HILL, c'est-à-dire, en leur langue, Coteau de verdure.
Elle produit de l'herbe longue & épaiffe, & fait face à
la mer du côté du nord-oueft, & fe trouve bordé au
fud eft par de grands bois & de haute futaie. Le terroir
de ce pays eft très-différent felon fa fituation. Le dedans
eft montagneux; quoique ces montagnes foient couver-
tes d'arbres, qui font connoître qu'il eft affez fertile.
Le pays bas auprès de la riviere, & fur-tout contre la
mer, étant fort humide, ne produit que des rofeaux ou
bambous. Le terroir plus élevé, qui eft d'une hauteur
médiocre, eft extrêmement fécond. La terre en eft pro-
fonde, noire ou jaune, & il y a de l'argille en quelques
endroits, ou une espéce de terre qui eft propre à faire
des briques. La plupart des arbres des forêts font gros,
droits & hauts; il y en a de diverfes fortes. Les fruits
du pays font des limons, oranges, guavas, plantains,
bananes, noix de coco, jacs, durians, mangos, man-
gaftans, citrouilles, pommes de pin & du poivre. Ils
ont pour racines des patates & des yames. Le riz y
vient affez bien. Les animaux terreftres font des bufles,
des taureaux, des daims, des cochons fauvages, des
porcs-épis, des lezards & autres: on y voit des oies,
des canards, des poules, des perroquets, des peruches,
des pigeons, des tourterelles, & diverfes fortes de pe-
tits oifcaux. Les naturels du pays font Indiens & bafa-
nés, minces de corps, droits, actifs, induftrieux, fo-
ciables pour le commerce; mais traîtres & vindicatifs,
fi on leur fait quelque injure. Ce fut le négoce du poi-
vre qui engagea les marchands Anglois à s'y établir, &
ils eurent le bonheur d'y arriver les premiers & de pré-
venir les Hollandois. Les Malayens qui demeurent au-
près du Fort Anglois, font d'ordinaire employés à tra-
vailler pour la compagnie des Indes orientales. Ceux de
la campagne s'occupent presque tous à l'agriculture.
Ils plantent des vignes, du riz, & les arbriffeaux qui
portent le poivre. * Corn. Dict. & Dampierre, Sup-
plément, 1. part. chap. 9.

BENCOULI, place des Indes orientales, fur la côte occidentale de l'Ile de Sumatra, à près de 4 degrés de latitude méridionale. Elle eft affez remarquable en mer, à caufe d'une haute montagne qui eft dans le pays. Cette place a devant elle une petite ifle, où les vaisfeaux peuvent jetter l'ancre. La pointe de Sillabar, qui eft à fon fud, en ett éloignée de deux ou trois lieues. Elle s'avance plus que tout le reste de la côte, & forme une petite baie. Outre ces marques, lorsqu'on eft à deux ou trois lieues du rivage, on voit le Fort Anglois, qui paroît très-beau, & qui fait face à la mer. Il y a une petite riviere au nord-ouest de ce fort, & à fon embouchure eft une grande maifon qui fert de magafin pour le poivre. On trouve un petit village indien à plus

BEND-EMIR, riviere d'Afie, dans la Perfe. Ce fleuve eft celui que les anciens ont appellé le petit Araxe, pour le diftinguer du grand Araxe, qui fépare la Haute Arménie de la Médie. Les géographes Perfans font naître le Bend-Emir dans le Khorafan, qui est la Bactriane des anciens, proche d'un lieu nommé Concourah. Il tire de cet endroit au midi, & va fe rendre à la mer à trois journées en- deçà d'Ormus, traverfant le grand chemin qui y mene, à un lieu nommé Kourefton. Ce fleuve eft furnommée KERVAN dans les anciens auteurs arabes; mais communément on l'appelle Bend-Emir, de BEND, mot perfan qui fignifie lien, barriere, digue; & EMIR, mot arabe qui fignifie Capitaine, Gouverneur, Regent, Chef, & qui répond à celui d'Emin, tant de fois employé dans les li vres de Moïse, & que les bibles françoifes (proteftantes) traduifent par le mot de Duc. Ce mot Emir elt aujourd'hui en ufage parmi les Arabes, parmi les peuples maritimes de l'Afrique, qu'on appelle Barbaresques, & généralement parmi tous les Mahométans, dans la même fignification. Bend-Emir eit donc comme qui diroit digue de prince. Ce nom lui a été donné depuis que Ezze deulet, comme qui diroit l'honneur du

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