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fur la garantie de Marco Paolo le Venitien, que je crois devoir rapporter ici ce que dit véritablement ce voyageur, non pas aux chapitres 24 & 46 du livre premier, comme Corneille le cite, quoiqu'il ne parle aucunement de ces plaines dans ces endroits, mais au 61 chap. du livre premier, felon les deux éditions que j'ai de cet auteur, l'une de Helmftad, 1585. in-4°. J'autre de Bâle, fol. 1532. Après que l'on eft forti de Carocaram, & que l'on a paffé le mont Alchai, en tirant vers le nord, on arrive aux plaines de Bargu, qui ont quarante jours de marche en longueur. Ceux qui les habitent, nommés Medites, Medita, obéiffent au grand Kham & reffemblent aux Taitares pour les ncurs. Ce font des hommes fauvages qui vivent de la chair des animaux qu'ils prennent à la chaffe, furtout des cerfs, ou plutôt des rennes, qu'ils ont en abondance, & qu'ils apprivoifent fi bien qu'ils s'en fervent comme d'ânes & de chevaux pour voitures. Ils n'ont ni bled ni vin: l'été ils font de grandes chaffes des oifeaux & des animaux fauvages dont ils fe nourriffent pendant l'hyver que l'on n'y en trouve point, parce que le grand froid fait fuir ailleurs le gibier. Après les quarante jours de chemin dont j'ai déjà parlé, on arrive à P'Océan, où l'on trouve fur les montagnes les nids des faucons, que l'on envoye de là au grand Kham. Il n'y a là que de ces oifcaux, avec d'autres d'une efpece différente, qui font la proie & la nourriture ordinaire de ces faucons. Dans ces contrées feptentrionales, il y a quelques ifles qui s'avancent fi fort vers le nord, que le pole arctique leur paroît fe détourner vers le midi. Voilà ce que dit Marco Paolo. J'ignore d'où Corneille a pris ce qu'il lui fait dire, & je fuis perfuadé qu'il ne l'a nullemeut confulté fur cet. article. Pour favoir maintenant où font ces plaines de Bargu, il faut fuivre les indices que fournit cet ancien voyageur. Elles doivent être au nord du mont Alchai, qui lui même eft au nord de Carocaram. Certe ville qui eft nommée fur les cartes Caracoram ou Calkahan, ou Thula, eft vers les fources de l'Amoer & au midi d'une montagne que de l'Ifle nomme Mont Kentay, & qui femble d'abord être celle d'Alchai; mais ce que ce même auteur nomme PLAINE DE BARGU, eft encore loin delà. Il appelle ainfi une vafte étendue de plat pays qui eft naturellemenr bornée par la mer d'Amoer à l'orient, & par-tout ailleurs par une lonque chaîne de montagnes qui font apparemment le mont Alchai de Marco Paolo. Cette plaine de Bargu demeura indécife dans le traité de Nipchou, conclu le 3 septembre 1689, entre les czars Jean & Pierre & l'empereur de la Chine. Depuis ce tems-là les Ruffiens s'y font établis.

BARGUA DE REGOA, village de Portugal, dans la province de Tra-los-Montes, a fept lieues de la ville de Bragance, du côté du couchant. Il eft remarquable pour avoir été l'ancienne Tunobriga, ville des Callaïquer Bracariens, qui étoient de l'Espagne Tarragonnoife. Baudrand, éd. 1682.

BARGULIA, comme lit Ortelius dans Tite-Live, 1. 29. c. 12. Ou

BARGULUS, comme portent les éditions plus récentes, place de l'Illyrie dans le voisinage du peuple Parthini. Cette place fut cédée aux Romains, par le traité qu'ils firent avec Philippe, 204 ans avant l'ere vulgaire.

BARGUS, riviere de l'Illyrie, aux deux côtés de laquelle habitoient les Scordisques. Elle fejette dans l'Ifter ou Danube, felon Strabon, /. 7. p. 318, qui dit qu'on l'appelloit auffi Martus ou Margus, comme le foupçonne Cafaubon. Niger croit que c'eft le Drin de Prolomée. Ortelius croit au contraire que ce pourroit être la Drave du même, fi cet auteur ne la nommoit pas auffi.

BARGUS. Pline met au nombre des rivieres qui tombent dans l'Hebre, une riviere nommée Bargus.. Seroit-ce la même riviere que la précédente, que l'erreur de l'un ou de l'autre de ces deux anciens auroit déguifée, ou font-ce deux rivieres différentes Comme on ne fait quelles des rivieres d'aujourd'hui ont autrefois porté ce nom, il n'eft pas fûr de décider.

BARGUSII, ancien peuple d'Espagne. C'est par eux

que les envoyés du peuple Romain commencerent la, commiffion qu'ils avoient de folliciter les peuples de préférer le parti de Rome à celui des Carthaginois. Annibal les fubjugua, après les llergetes, & foumit tout de fuite les Aufetaniens & la Lacetanie. Ils étoient éloignés des Pyrenées, & dans l'intérieur de l'Espagne, puisqu'ils étoient au-delà de l'Ebre ; & par conféquent ils ne fauroient être les habitans de Bergufia, avec qui bien des auteurs les confondent affez mal à propos Voyez BERGUSIA. *Tite-Live, 1, 21. c. 19. & C. 23. BARCYLA, ou BARGYLIA, ou même BARGILIA, ancienne ville de la Carie, proche de Jafos & de Myndos, felon Etienne le géographe. Dans une notice eccléfiaftique on lit Barbyli, fous la métropole Stauropolis, dans la province de la Carie; & l'on trouve que Dardanius, fon évêque, foufcrivit au concile de Chalcédoine. Il n'eft pas fûr que ce nom doive néceffairement s'écrire par un Y; car les manufcrits de Pline portent Bargila. Entre les médailles de Severe & d'Antonin, il y en a fur lesquelles on lit BAPIYAIHTON. Une ancienne notice grecque porte Barbyla. * Pline, 1. 5. c. 29. Strabon, 1. 14. p. 654. & Ptolom. Schelftr. Ant. Eccl. t. 2. p. 678. Carol. à S. Paolo, Géog. Sacr. p. 237.

BARGYLETICI CAMPI. Pline, l. 5. c. 29. nom-. me ainfi, la campagne d'autour de Bargyla. C'eft à l'oc cafion du Méandre, qui, dit cet auteur, parcourt premierement la contrée d'Apamée, enfuite celle d'Eumenie, puis les campagnes de Bargyla. Et ensuite, arrofant de fes eaux paifibles la Carie, & fournissant à toutes ces campagnes un limon qui les rend très-fertiles, il fe joint lentement à la mer, à dix ftades de Milet. Il y a ici une difficulté que je n'entreprendrai point de réfoudre. Sanfon, dans fa carte du patriarchat de Conftantinople, met très-bien Bargyla, qu'il nomme Bargylia, entre Juffus & Myndus, en quoi il s'accorde avec Pline. La difficulté confifte en ce que le Méandre étant à fon embouchure plus feptentrional de dix ftades, que Milet au midi duquel Bargylia, & par conféquent Bargyletici Campi, étoit fituée, il n'eft pas aifé de comprendre comment ce fleuve arrofoit les campagnes de Bargylia, qui n'étant pas une ville fort confi→ dérable, n'avoit pas un territoire affez grand pour s'étendre jusqu'à ce fleuve.

BARGYLUS, montagne de la Phénicie, aux confins de la Syrie, felon Pline, I. 5. c. 20. en tirant vers l'Antiochene. Ainfi cette montagne n'a point de rapport avec Bargylia, dans la Carie, ni avec les plaines qu'il nomme Bargyletici Campi, arrofées par le Méandre.

BARI, Barum, Barium, Bario, Barretum, Baria & Baris, ville du royaume de Naples, capitale de la province de Bari, dans la Pouille, avec un archevêché. Les François l'appellent BAR. Elle est bien munie, étant fur la côte de la mer Mediterranée, avec un port qui étoit autrefois affez bon, avant que les Vénitiens l'euffent gâté du tems des derniers rois de Naples. La ville eft affez grande & peuplée, dans un fort bon pays, entre Polignan & Trani, à vingt-sept milles de Matera vers le feptentrion, à vingt-quatre de Barlette, vers le levant, & à fix vingt milles de Naples. * Baudrand, éd. 1705.

LA PROVINCE DE BARI, felon Baudrand, Barianus, Barenfis ou Barienfis, eft une des douze provinces du royaume de Naples dans la Pouille, dont elle compofe la meilleure partie, parce qu'elle eft extrêmement fertile en huiles & en amandes, & qu'elle est bien cultivée, fur-tout vers la côte du golfe de Venife, dont elle eft bornée au feptentrion & au levant,comme elle l'eft au midi par la province d'Otrante & la Bafilicate, & au couchant par la Capitanate, dont elle eft divifée par la riviere d'Öfante. Elle s'étend en long du levant au couchant, & eft ainfi nommée de la ville de Bari fa capitale.

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BARIA & BARIANUS AGER. Voyez les deux ar perdirent deux ou trois mille hommes. Une partie fe ticles précédens.

BARIA. Voyez BAREA & VARIÀ.
BARJAC. Voyez, BARGEAC.

BARIANA, ville de la Méfopotamie, felon Ptolomée, 1. s. c. 18.

BARILLES ou VARILLES, Varillium, Varilla, bourg, châtellenie de France, au comté de Foix, diocèfe de Pàmiers, parlement de Touloufe. Il eft fur l'Arriege & au nord de Foix. Il y a un ancien château: C'est une des feize châtellenies du comté de Foix. Guy, frere de Simon, comte de Montfort fut tué au fiége de cette place durant la guerre des Albigeois.

BARJOLS, Barjolium, petite ville de France, en Provence, affez peuplée, à trois lieues de Brignole, au feptentrion, en allant vers Riez, dont elle eft à, cinq lieues. Cette ville étoit déjà bâtie au milieu de l'onziéme fiécle, & appartenoit à Rimbauld, archevêque d'Arles, qui en dota l'églife de Notre-Dame de l'Espinar, qu'il fonda l'an 1060, ce qui fut confirmé par Alexandre II, l'an 1061. Ce pape prit cette église Lous fa protection, l'exemptant de toute autre puiffance, moyennant un bezan d'or de cens ou tribut annuel, qui fut payé à l'églife romaine, par le chapitre de l'Espinar, jusqu'à l'an 1244. Ce fut pour lors que Jes longs différens qu'il y avoit eu entre l'évêque de Frejus, diocéfain, qui débattoit l'exemption de cette églife, & le prévôt de l'Espinar, furent terminés, & que ce prévôt fut obligé avec fon chapitre de reconnoître l'évêque à de certaines conditions. La ville de Bar jols étant chef-lieu du bailliage, a droit de députer aux états & affemblées du pays. * Baudrand, édit. 1705. Longuerue, Defc. de la France, part. 1. p. 362.

BARIQUESIMETÒ, province de l'Amérique méridionale, dans le pays de Venezuela, & affez avant dans les terres, felon Baudrand, éd. 1705. qui écrit ce nom Bariquitimeto. Il ajoute que cette contrée eft vers la fource d'une riviere de même nom, qui en reçoit quelques autres plus petites, & qui, après plu fieurs détours, fe joint à la riviere de Pato, & de là fe rend dans l'Orenoque, vis-à-vis de l'ifle de Cayenne. Je doute que Baudrand, en décrivant le cours de cette riviere, ait bien réfléchi fur la fituation où font entre elles la province de Venezuela, la riviere de l'Orenoque & l'ifle de Cayenne. De Laët dit que l'on va dans la contrée de Bariquefimeto, de la ville de Coro, ou Venezuela, par les montagnes nommées Xizaaras, en langue italienne, qui commencent près de cette ville.

BARK. Voyez BARCKSHIRE.

BARKAN, ville de Hongrie, qui n'eft proprement qu'un bourg au bout du pont de Gran on le pourroit même regarder comme un fauxbourg de cette ville, qui couvre & qui commande ce pont; mais il eft devenu fameux par les deux victoires que les Chrétiens y ont remportées fur les Turcs, l'une en 1664, & l'autre en 1683, après la levée du fiége de Vienne. L'avant-garde de l'armée polonoife, étant tombée le 8 d'octobre dans une embuscade, où le roi de Pologue & fon fils Alexandre coururent quelque risque, & où l'on perdit plus de quinze cens hommes, il fut réfolu d'attaquer les Turcs, qui, animés par cet avantage, fe préparoient de leur côté à attaquer l'armée polonoife. Sur cette réfolution les deux armées fe joignirent le 9, & s'avancerent le 10 vers Barkan. Dans une plaine derriere une descente, étoit un corps d'ennemis, de fix mille chevaux & de deux mille janiffaires, que le grand vizir avoit détachés, afin de couvrir le pont de Barkan, avec un ordre exprès de combattre, quand même ils feroient inférieurs en forces. La crainte qu'on eut qu'ils ne fuffent foutenus par quelque corps de réferve, fit qu'on marcha à eux lentement en les canonant toujours. Les Turcs qui effuyerent ce feu avec fermeté, commencerent le combat en attaquant les impériaux. Ceux-ci les ayant foutenus fort vaillamment, ces infidéles fe tournerent du côté des Polonois, & les chargerent vigoureufement, avec leurs cris ordinaire. Le grand général de Pologne foutint ce choc, & fut fi bien fecouru, que les Turcs contraints de prendre la fuite

retira vers Peft, & l'autre, s'étant jettée dans Barkan, voulut paffer le pont qui fe rompit par le milieu, ce qui acheva la déroute des Ottomans. Il y en eut un nombre prodigieux de noyés, & la plupart de ceuxqui échaperent, furent passés au fil de l'épée, ou faits prifonniers. Les Chrétiens prirent plufieurs étendards & timbales, & firent un grand butin, qui fut augmenté depuis par la dépouille des Turcs qu'ils repêcherent dans le Danube. Enfuite le prince de Bade avec fon régiment & trois autres de Dragons, emporta la ville de Batkan l'épée à la main. Le château capitula, mais: les Polonois ne laifferent pas de retenir cinq cens janisfaires prifonniers, & de faire main baffe fur le rette de. la garnifon, afin de venger la mort de ceux de leur nation qui avoient été tués dans l'embuscade du huit, & dont les têtes étoient encore expofées fur les remparts. Ils mirent aufli le feu à la ville', mais il fut éteint, & l'on y laiffa garnifon pour conferver ce pofte, où l'on trouva feize piéces de canon.

BARKLAY, ville d'Angleterre, en Glocestershire. fur le bord occidental de la Saverne, entre Glocester & Bristol, à cinq lieues de l'une & de l'autre. Quelques-uns écrivent BARKLEY, en faveur des étrangers qui prononcent l'A, comme A, & non pas comme E, à la maniere des Anglois. Elle a titre de comté. * Baudrand, édit. 1705. Etat de la Grande Bretagne & autres.

BARLASINA, bourg & château d'Italie, au Milanez, entre Côme & Milan. * Baudrand, éd. 1705. BARLEDUC. Voyez BAR-LE-DUC. 4.

1. BARLENGA, ville d'Espagne, dans la vieille Caftille, au gouvernement de Soria, dans les montaà quelques lieues vers le fud-ouest de Soria. C'est la même que BERLANGA OU VERLANGA. * La Forêt de Bourgon, Hift. géog. t. 2. p. 298.

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2. BARLENGA : les cartes de Sanfon & quelques auteurs mettent une ifle de ce nom, fur la côte de Portugal, vis à-vis de la ville de Santarein en Estramadure. Ils ajoutent que cette ifle en a plufieurs autres autour d'elle, entre autres la Barlengote, où il n'y a rien de remarquable qu'une tour qu'on y a bâtie contre les pirates. Baudrand, éd. 1682. in voce Londobris, croit que c'eft la LONDOBRIS de Ptolomée que Pline & Mela nomment ERYTHIA. Pour l'Erythia de Pline, ce ne fauroit l'être, parce qu'elle étoit près d'une autre nommée auffi Gadir, que Mariana dit être détruite, & que, Salazar dit au contraire être Illa de Leon, & tant la grande que la petite étoient aux environs du lieu où eft préfentement Cadix. Il eft vrai que Pline, 4 c. 22. ayant parlé de deux ifles nommées Erythie, l'une gran de, l'autre petite, & ayant dit que ce fut dans l'une de ces ifles qu'habitoient les Geryons de qui Hercule emmena les troupeaux, il ajoute: Il y en a qui veulent que ce foit une autre ifle proche de la Lufitanie, & qui portoit le même nom. Mais il ne nous en marque pas la pofition d'une maniere affez précife, pour dire que. c'eft l'ifle Barlengue qui ne paroît guères propre à nourrir des troupeaux. La Londobris de Ptolomée conviendroit mieux; mais il la met bien plus loin du continent qu'elle n'eft en effet. Le Neptune François & de l'Ifle ne marquent en ce lieu aucune ifle, mais finplement quelques roches & écueils par les 8 degrés 45 min. de longitude, & 39 degrés 25 min. de latitude. Leur plus grande étendue nord & fud-ouest est d'environ 10 min. entre le cap Fiferon & ces écueils que les cartes nomment BARLENGAS, les BARLENGUES OU LES BAR-LINGUES on peut mouiller fur 10, 15, 20 & 25 braffes d'eau.

BARLETTE, Barulum & Barolum, ville du royaume de Naples, dans la Pouille, & dans la province de Bari, fur la côte du golfe de Venife. Elle est affez gran-· de, & l'une des quatre places que l'on appelle les quatre châteaux d'Italie. C'est le féjour de l'archevêque de Nazareth. Elle eft à quatre milles de l'embouchure de l'Ofante, au levant vers Trani, & au milieu entre Trani au levant, & Manfredonia au couchant. * Baudrand, édit. 1705.

BARLINGUES. Voyez BARLENGA. 2.
BARLOVENTO (ifles de); on appelle ainfi celles.

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des Antilles, qui jouiffent les premieres d'un vent frais qui s'y éleve, comme je l'ai remarqué au mot ANTILLES. Corneille dit que les Latins les nomment Barlo ad ventum, & cite Mary, qui dit au contraire avec Baudrand qu'on les noimme en latin Infulæ ad ventum. Si Corneille avoit eu l'ufage de la vue, lorsqu'il compofoit fon livre, l'accufation feroit atroce.

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BARMACH, montagne de Perfe, dans le Schirvan, fituée à un quart de lieue de la mer Caspienne, & qui fe voit de fort loin à cause de fa hauteur extraordinaire. Elle est presque ronde, & du haut de fon fommet elle pouffe une grande roche fort droite & fort escarpée de tous côtés, ce qui lui a fait donner le nom de Barmach, qui veut dire Doigt, à cause qu'elle paroît comme un doigt étendu par deffus les autres montagnes voisines. Le froid eft fi grand fur celle-ci, que l'herbe y est toute couverte de glace, tandis que le tems eft doux & beau dans le bas. Sur la croupe de la montagne & au pied de la roche on voit une plaine de cinquante toifes en carré, au milieu de laquelle il y a un très-beau puits revêtu de pierre. Autour de ce puits font les ruines d'une très-groffe muraille, flanquée aux coins de quelques tours & de quelques bouledont ce bâtiment a été autrefois fortifié. Deux foffés à fond de cuve, revêtus de pierre de taille qui y font encore, font connoître que ce font les reftes d'une fortereffe. On trouve auffi quelques ruines d'un autre fort, vers la partie feptentrionale de la montagne. Ellès facilitent l'accès à une montée taillée dans le roc, qui conduit presque jusqu'à fon fommet, où l'on voit une voûte, & le reste d'un troifiéme bâtiment, qui a pu autrefois fervir de donjon ou de retraite, après la perte des deux autres forts. Il y en a qui fe perfuadent que c'est une de ces fortifications que les anciens appelloient Porta Caspia ou Ferrea, dont on trouve l'explication dans l'hiftoire grecque & dans la latine, Les Perfes croient que ces bâtimens ont été faits par Alexandre le Grand, & que Tamerlan les a démolis. A quelques lieues de cette montagne, & à trois de Scamachie, eft un lieu qu'on appelle Pyrmaraas, célèbre parmi eux à caufe d'un de leurs faints, nommé Seïd-Ibrahim, dont on voit le fépulcre en ce lieu. Les Perfes difent qu'il eft fort ancien & tellement révéré, que Tamerlan ne voulut point y toucher, quoiqu'il renverfat tout ce qu'il trouvoit en fon chemin. Ĉe bâtiment a fes murailles & deux cours comme un château, & il est compofé de divers appartemens voûtés qui ne reçoivent le jour que par de petites fenêtres. On voit dans le premier, vis-à-vis de la porte, un tombeau élevé à deux pieds, & clos d'une balustrade, avec deux degrés pour y monter. On entre à main gauche par une porte dans une grande galerie fort claire, dont les murailles font blanches, & qui a fon plancher couvert de deux tapis. A la droite dans un autre appartement vouté font huit tombes élevées, & de cette derniere voûte on paffe dans une troifiéme, où est le fépulcre de Seïd-Ibrahim; le tombeau est élevé de deux pieds de terre, & couvert d'un tapis de damas jaune. A la tête, aux pieds, & aux deux côtés font plufieurs cierges, fur de grands chandeliers de cuivre, & à la voûte pendent quelques lampes. A deux portées de mousquet de ce lieu vers le levant, on voit le fépulcre d'un autre faint appellé Tiribalba, fort bien bâti dans le roc. Les Perfes difent que Seïd Ibrahim, dont il étoit précepteur, avoit une telle vénération pour lui, qu'il pria Dieu de lui accorder, que même après fa mort, on le pût voir dans la posture en laquelle il fe mettoit en faifant fes dévotions, habillé d'une robe grife, & à genoux, en l'état où il étoit en priant, lorsqu'il vivoit. Ces deux lieux font fort célèbres, à caufe des pélerinages qu'y font les Perfes, fur-tout vers le tems que l'on couvre Tiribalba d'une robe neuve, & qu'on met la vieille en piéces pour la diftribuer aux pélerins. Sur la porte de ce fépulcre il y a une infcription en lettres arabesques, qui veulent dire, ô Dieu! ouvre cette porte. L'on a taillé dans le roc plufieurs chambres, niches, cavernes, où logent les pélerins, quand ils viennent en ce lieu faire leurs dévotions. Il y en a de fi hautes, qu'il faut des échelles de douze ou quinze pieds pour y monter. Olearius dit que ce qui le

furprit davantage quand il y alla, ce fut de trouver dans cette voûte, fur le haut de la montagne, des coquilles de moules en fi grande quantité, en quelques endroits, qu'il fembloit que toute cette roche ne fût compofée que de fable & de coquilles. * Corn. Dict. Olearius, Voyage, 1. 4. p. 376.

Une obfervation phyfique d'Olearius, qui me paroît trop curieufe pour être omife; c'est que l'on ne doit pas trouver étrange que ce corps fubfifte depuis fi longtems,s'il faut ajouter foi à ce que difent Camerarius dans fes méditations hiftoriques, Varron & Ammien Marcellin, que les corps des Perfes ne fe corrompent point, & qu'ils fe defféchent feulement. Mais l'opinion de notre voyageur est, que cela ne doit s'entendre que des corps que l'on n'enterre point, & que l'on laiffe à l'air, & encore faut-il que ce foient des corps fort extenués ou par l'âge ou par la maladie; car les corps replets font fujets à la corruption en Perfe, auffi bien qu'ailleurs.

BARMOUTH, lieu maritime d'Angleterre, dans la principauté de Galles, en Merionethshire. Les tables des Hollandois, p. 373. lui donnent 12 degrés 42 min. de longitude, & 52 degrés 53 min. de latitude. BARMUDE. Voyez BERMUDE.

BARN, felon Huet, Origines de Caën, c. 21. p. 428. ce mot anglo-faxon, qui fignifie Grenier, Grange, entre dans la compofition de plufieurs noms géographiques. Il fe trouve en ufage chez les Anglois : les Allemands difent BARNEN, & s'en fervent pour fignifier un Fenil. De là eft venu le nom de BERNIERES, commun à plufieurs villages & à quelques familles de Normandie. Il y en a une fort ancienne en Angleterre du nom de Berners, qui eft le même nom que Bernieres. On prononçoit autrefois BARNERES, comme il paroît par une bulle du pape Innocent III adreffée au prieur de l'Hôpital de Caen, où il est fait mention de Renaud Barneres, & cette prononciation approche davantage de l'origine. De là font auffi venus les noms de Bernay, de Bernefc, de Berneval, de Berendal, de Barneville & de Berigni, fi toutefois ce nom n'eft pas le même que Verigni. Je fais, dit l'auteur cité ci-dessus, que dans la langue gauloife Barner fignifie un juge; mais pourfuit-il, il y a plus d'apparence qu'il faut rapporter l'origine de ces noms aux Anglo-Saxons comme les plus proches de ces tems-ci. 1. BARNA. Voyez BADARA 2. 2. BARNA. Voyez ODYSSUS. 3. BARNA. Voyez BAROA. BARNABAL. Voyez VARNAVAL, ancienne ville d'Egypte, fur le Nil.

BARNACIS, ville de l'ancienne Espagne Tarrago noife, dans le territoire des Carpetaniens, felon Ptolomée, 1. 2. c. 6.

BARNAE, lieu dans le voisinage du Danube, où Nicetas & Cedrene difent que les Bulgares ont autrefois habité. Le traducteur latin de Procope, édit. de Rome 1506. fait mention d'un peuple nommé BARNÆ ou BARNI,chez qui Rifidulfe alla chercher un afyle contre fon oncle Ildiges. Coufin, dans fa traduction françoife du même hiftorien, rend ce mot par les Varnes. Ortelius demande fi ce ne feroit pas préfentement VARNA. Voyez ce mot.

BARNAGAS (Le). Quelques relations mal digérées mettent dans l'Abyffinie un royaume ou une province imaginaire, au royaume de Tigré, fur la mer Rouge. Cette erreur eft venue de ce que la partie maritime de ce royaume eft nommée dans la langue des Abyffins MIDRA-BAHR, c'est-à-dire, Regio maritima, la contrée maritime. Et dans la même langue le gouverneur de cette contrée eft nommé BAHR-NAGAH, c'est-àdire, le gouverneur de la mer ou de la côte. Ainfi il eft arrivé à ce canton la même chofe qu'à l'Indoustan, auquel des perfonnes mal inftruites ont donné le nom de Mogol, qui n'eft pas celui du pays, mais du fouverain qui y commande: de même on a mis fur les cartes, & dans les livres, une province dont on a sup primé le nom pour y mettre le nom du titre que prend celui qui en a le gouvernement.

BARNARD-CASTLE, felon Davity & Corneille. Voyez BERNARD CASTLE.

BARNESTABLE. Voyez BARNSTABLE.

1. BARNEVELDT (Ifle de), petite ifle d'Afie pro che le Japon. Les tables des Hollandois, p. 373. les mettent a 161 d. 20 min. de longitude, & à 34 d. to min. de latitude.

2. BARNEVELDT (Me de), près de l'Amérique méridionale, ou plutôt au midi de la terre de Feu, affez près du cap de Horne, au nord d'une autre petite ifle, qui porte le nom de Diego Ramirez. Elle gît par les 303 d. 40 min. de longitude, & 57 degrés de latitude, felon le calcul des Hollandois, & par les 314 d. de longitude, & 56 d. 20 min. felon les cartes de de l'Ifle. Je dis au mot MERIDIEN, d'où provient la différence entre les longitudes des divers peuples.

un fort beau logis. Les Hollandois y tiennent un facteur, afin de faire expédier plus ailément leurs marchandises aux bureaux des douanes. Il y a quantité de paons dans le territoire de Baroche. La chair des jeunes eft blanche & de bon goût, approchant de celui de nos dindons, & on les voit le jour par troupes dans les champs. *Tavernier, Voyage des Indes, 11. part. /. 1. CAROLUM out BARULUM. Voyez BARLETTE,

BARONIS, montagne d'Afrique, au royaume de Fez, dans la province de Chaus. Elle eft à trois milles. de la ville de Teza, tirant vers le nord, & contient trente-cinq villages. Autour de cette montagne, il croît force raifins rouges dont on fait de fort bon vin. Les femmes y font blanches, affez belles, & portent beaucoup d'ornemens d'argent.* Corn. Dict. De la Croix Relat. de l'Afrique, t. 1. p. 531. & suiv.

3. BARNEVELDT (le Fort de ), fort de l'ifle de Bachian, felon Baudrand, éd. 1705. mais il fe trompe Il est dans celle de Labova; de là vient qu'on l'appelle auffi le Fort de LABOVA. Voyez BACHIAN & LABOVA. BARNEVILLE, bourg de France, en Baffe Normandie. Il a haute justice, & eft fitué dans le diocèfe de Coutances, fur la côte de la mer, à deux ou trois lieues du bourg & de l'abbaye de S. Sauveur le Vicom-trefois on nommoit Barons les plus grand feigneurs du te. Corn. Dict.

BARNOLY, gros bourg de l'Indoustan, fur la route de Surate à Agra, à quatorze coffes ou lieues indiennes de Surate on y passe à gué une riviere, & le terroir des environs eft mêlé de bois & de terres fertiles en bled & en riz. * Corn. Dict. & Tavernier, Voyages des Indes, l. 1. c. 4

BARNOUL, ville de France, en Provence, felon Corneille, qui cite un atlas qu'il ne nomme point. C'eft celui de Blaew où le graveur a malheureufement écrit ainfi le nom de BARJOLS, ce qui a empêché Corneille de le reconnoître.

BARNSTABLE, petite ville d'Angleterre, en Devonshire. C'est un port de mer vers le nord de la province, quoiqu'un peu avancé dans le pays, fur la riviere de Taw: elle fait un bon négoce, & a un beau pont de pierre. Son havre eft fort bon, & gît, felon le calcul des Hollandois, p. 373. par les 12 d. 42 min. de longitude, & 52 d. 52 min. de latitude. Elle tient marché, & elle envoie fes députés au parlement. * Etat pref. de la Grande Bret. t. 1. p. 57.

BAROA on DEBAROA, OU BARUA, ou Debarua, ou plus mal encore BARNA; manieres vicieufes d'écrire le nom de DOBARWA, lieu où réfide le Bahrnagash, en Abyssinie, au royaume de Tigré. Voyez Do

BARWA.

BAROCHE, ville de l'Indoustan, au royaume de Gufurate, au bord feptentrional de la riviere de Nerdaba, à dix lieues (de 25 au degré,) de fon embouchure dans le golfe de Cambaye. Un peu à l'orient de la route ordinaire de Surate à Cambaye, & au 21 d. 55 min. de latitude. Baroche eft une grande villace accompagnée d'une vieille fortereffe; mais elle a été de tout tems fort renommée à caufe de fa riviere qui a une propriété particuliere pour blanchir les toiles, & on ý en apporte pour cet effet de tous les endroits de l'empire du grand Mogol, où l'on n'a pas la commodité des eaux. La ville eft fur le penchant, & au pied de la montagne. Elle a des murailles de pierre hautes d'environ trois toifes, qui font flanquées par de groffes tours rondes à 30 ou 35 pas l'une de l'autre. Les bafars ou marchés font dans une grande rue qui eft au pied de la montagne, & c'est où l'on fabrique des toiles de coton appellées Baftas, dont il fe fait un fi grand debit dans les Indes. * Tavernier, Voyages des Indes 11. part. I. 1. c. 5. Thevenot, Voyages des Indes,

p. 17.

La montagne étant haute & rude à monter, il feroit très-aifé de mettre la fortereffe hors d'état de craindre aucune attaque; mais elle eft fi négligée que les murailles ont plufieurs grandes breches du côté de terre que l'on ne fe met pas en devoir de réparer. Il y a des mosquées & des pagodes en cette ville, tant en haut qu'en bas, Outre la fabrique des toiles il fe vend encore de l'agathe en cette ville, mais c'eft presque tout le commerce qui s'y fait.

On paye la douane à Baroche de toutes les marchan difes qui y entrent, & qui en fortent. Les Anglois y ont

BARONNIE, feigneurie & terre qui donne le titre. de Baron à celui qui la poffede, pourvu d'ailleurs qu'il ait une naiffance digne de ce titre, ou que le prince lui confere ce qui pourroit lui manquer de ce côté-là. Au

royaume; mais aujourd'hui le baron & un gentilhomme, qui a un titre au-deffous de ceux de comte & de marquis, mais au-deffus de celui de châtelain. Il n'y a qu'en Allemagne, où il y ait des baronnies fouveraines. Ce font celles dont les feigneurs & propriétaires font membres de l'empire, & fe qualifient Libres Ba rons. En France, avant que les titres de ducs, de comtes, &c. fuffent auffi communs qu'ils le font, les hauts. feigneurs s'honoroient du titre de barons : leurs baronnies avoient fouvent plufieurs châtellenies ou hautes juftices. Il y en a eu dans la fuite, qui n'avoient qu'un feul village. On peut voir le gloffaire latin de Du Cange, fur les différentes fortes de barons.

BARONNIES (les), contrée de France, dans le Dauphiné, dont elle fait presque la cinquième partie fous un même bailliage. Le pays des Baronnies, fitué au midi du Diois & du Gapençois, & au nord du Comtat Venaiffin, eft une partie confidérable des états què le dauphin Humbert donna aux princes de France. On l'appelle les Baronnies, parce qu'il eft compofé de deux grandes baronnies, de Meüoillon & de Montauban, qui étoient libres & indépendantes d'aucun autre seigneur que de l'empereur, ayant été poffédées héréditairement par des barons, vaffaux du royaume d'Arles, durant trois cens ans. Celle de Montauban fut acquise par le dauphin Humbert I. Elle fut donnée en partage à Gui, fils cadet d'Humbert I. Après la mort de Gui & celle de fon frere Henri, elle fut unie au Dauphiné. Longuerue, Description de la France, partie 1. p. 329.

Quant à la baronnie de Meüoillon, Medullio, elle fut acquife de fon dernier feigneur nommé Raymond, par le dauphin Jean, fils de Humbert I, l'an 1300, qui la donna à fon frere Henri. Celui-ci fut le dernier baron de Meuoillon & de Montauban;car après la mort, le dauphin Humbert II les réunit à perpétuité au dauphiné; le dauphin Humbert I avoit acquis le haut domaine & la feigneurie directe de la baronnie de Meuoillon l'an 1293, & il l'avoit unie à ses états avec Montauban l'an 1307; ce qui ne fe peut entendre que de la feigneurie directe, & nom du domaine utile, qui n'a été uni à celui des dauphins que par Humbert II.

Il y a dans le territoire des Baronnies deux villes, le Buy capitale de la baronnie de Meuoillon, & NYON de celle de Montauban, Les dauphins ont eu en ce pays une cour fupérieure, pour terminer en dernier reffort les procès des vaffaux des Baronnies, qui font aujourd'hui du reffort du parlement de Grenoble. Le fiége royal eft au Buy, qui reconnoît, auffi bien que Nyon l'évêque de Vaifon, dans le Comtat Venaiffin; mais Montauban & Meuoillon font du diocèfe de Gap.

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BAROPHTHAS, villes des Perfes, vers la Perfe propre, felon Zozime, I. 3.

BAROS, lieu de la Méfopotamie. Il y avoit garnifon, dit Procope, Edific.l.2.

BARPANA, ifle de la mér de Toscane, felon Pline, l. 3. c. 6. C'eft fans doute celle que Pomponius Mela, l. 2. c. 7. appelle CARBANIA: c'eft présente

ment l'ifle de CARBOLI, voifine du cap de l'ifle d'Elbe, qui eft à l'oppofite de Piombino.

1. BARRA, ville d'Italie, dans le territoire des Orobiens, felon Pline, l. 3. c. 17. qui dit qu'elle ne fubfiftoit plus, & que les Bergamotes étoient venus de là. 2. BARRA, ifle de l'Océan à l'occident de l'Ecoffe. Elle eft fituée au midi de South-Wift, dont elle eft féparée par un détroit. Elle a cinq milles de long fur cinq de large. Elle a un bon havre au nord-eft qui abonde en poiffon, & fes rivieres à l'eft font remplies de faumons. Cette ifle & quelques autres encore plus petites du voisinage appartiennent à Mac Neil qui fe dit Roi de Barra, & prétend être le trente-quatrième fucceffeur de fa famille en ligne directe. Ses fujets font de la religion catholique, & ont une vénération particuliere pour S. Barr leur patron. Borg, Balnacarrig & Kilbara en font les principaux lieux. Etat préf. de la Grande Bret. t. 2. p. 287. Blaeu, Atlas.

3. BARRA, royaume d'Afrique, dans la Nigritie, à la bande du nord, & à l'embouchure de la riviere de Gambye. Le roi demeure à un quart de lieue de la mer. Les peuples & les habitans s'appellent MANDINGUES, & font la plupart Mahométans. De l'Ifle nomme ce lieu BAR.

BARRA-BOA, ville du prétendu royaume d'ADEA, & peut être auffi imaginaire que ce royaume. Ce mot eft portugais, & veut dire bonne Côte. Cette ville, fuppofée qu'elle existe, n'est pas au bord de la mer: on ne la trouve qu'en remontant le Jubo riviere, qui n'eft rien moins qu'un bras du Quilmanci; quoique de la Croix & Corneille le difent, de l'Ifle n'a pas jugé à propos d'en noircir fes cartes.

BARRA-CONDA, ville de la Nigritie en Afrique, fur la rive feptentrionale de la riviere de Gambye, au nord de l'ifle des Eléphans que cette riviere forme. Les cartes de de l'Ifle, où elle eft nommée BARECONDE, la mettent bien plus à l'occident, & plus bas que le village de Caffan, vis-à-vis duquel elle eft placée par Baudrand, qui fait une ville de Barraconde & de Caffan.

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BARRADI, riviere de Syrie, qui n'a pas plus de foixante pieds de large, & qui vient des montagnes du Liban. On la traverfe fur un pont appellé Dummar & à une demi-lieue de là ont vient au bord d'un précipice, au pied duquel elle paffe, la montagne étant fendue pour la laiffer couler dans la plaine de Damas, où elle fe divife en trois branches. Celle du milieu qui eft la plus grande, va fe rendre dans la ville de ce nom au travers d'un champ ouvert, & fes caux font diftribuées dans toutes les citernes & les fontaines; les deux autres en fourniffent à tous les jardins des environs, enfuite de quoi ces trois branches fe réuniffent au fud eft de la même ville, à trois ou quatre lieues de laquelle leurs eaux se jettent dans un marécage, où elles fe perdent fans parvenir jusqu'à la mer. Les Grecs & les Romains ont nommé cette riviere CHRYSORHOAS. Voyez ce mot.

BARRE Voyez BARE. BARRA-MAA, c'est-à-dire, mauvais rivage; au contraire de Barra-Boa, qui fignifie bon rivage, dans la langue portugaife. Quelques defcriptions de l'Afrique mettent une ville de ce nom dans le prétendu royaume de ce nom, à l'embouchute de la riviere de Sabale, où il est difficile d'aborder, * De la Croix, Relat. d'Afrique, t. 4. p. 130.

: BARRANIA, riviere de l'Amérique feptentriona le, dans la nouvelle Galice. Elle fort du lac de Mechoacan, court rapidement vers le nord-oueft, & fe précipitant à quatre lieues de Guadalajara du haut d'un faut de dix braffes, elle se va rendre dans la mer du fud. On ne la traverse à gué en aucun endroit; mais fur des radeaux faits de cannes & de courges, fur lesquels les hommes s'affeyent avec leurs hardes, tandis que les fauvages font paffer les chevaux à la nage. *Corn. Dict. De Laët, Ind. Occid. l. 6, c. I.

Selon les cartes de de l'Ifle, cette riviere ne paffe point à Guadalajara, mais à plus de dix lieues à l'orient de cette ville. Elle n'entre point dans la nouvelle Galice proprement dite, mais elle la borne du côté de la province de Xalisco : elle n'eft pas nommée

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fur ces cartes Barrania, mais RIO DE SAN JAGÒ'; c'est-à-dire riviere de St. Jacques.

BARRARDA ville du Paropamife, felon Prolomée, l. 6. c. 18. dont les interpretes écrivent BAGARDA.

BARRASSON. Ortelius, Thefaur. trouve dans l'hiftoire mifcellanée, l. 22, ce nom qu'il croit être celui d'un lieu en Afrique.

BARRATE. Corneille, Dict. trompé par les imprimeurs de Davity, t. 1. p. 184. fait une ville de ce nom en Espagne, dans l'Andaloufie, & la met fur une des pointes qui regardent le détroit. Voyez BARBATO 2.

BARRAUT, ou BARRAUX : ce dernier nom est préfentement le feul ufité. Le Fort des Barraux eft une fortereffe de France, en Dauphiné, dans la vallée de Graifivaudan, dont il défend l'entrée du côté de la Savoye. Elle eft fur la riviere de l'Ifere, environ à huit lieues de Grenoble, à trois de Chambery, & à deux de Montmelian. Charles Emanuel, duc de Savoye, le fit bâtir en 1594, fi l'on en croit Corneille, ou en 1597, felon l'abbé de Longuerue, Defc. de la France, part. 1. p. 319. & le P. Daniel. Ce dernier en parle ainfi à l'année 1597 de fon hift. de France, t. 6. p. 686. le duc de Savoye, qui, après le combat des Molettes, avoit repaffé l'Ifere, s'étoit campé à Barraux, & Les-· diguieres au château de Bayard, la riviere entre eux deux. Il prit fantaisie au duc de faire un fort à Barraux, dont on ne pûr comprendre l'utilité; car Montmelian n'étoit pas loin de là, & lui donnoit le moyen indépendamment de ce nouveau fort, de faire des courses dans le Dauphiné. On ne fauroit s'imaginer quel autre motif l'engageoit à cela, que la prétendue gloire d'avoir bâti un fort fur les terres de France, à la vue de l'armée françoife; & en effet, pour se faire honneur de ce beau projet, il en envoya le plan dans toutes les cours d'Italie. C'étoit un pentagone fortifié felon toutes les régles, & qui avoit une très belle apparence fur le papier. Lesdiguieres le lui laiffa conftruire, nonobftant que les principaux officiers de fon armée le pressaffent de s'y oppofer. Quelques-uns s'en plaignirent à la cour, & le roi en écrivit à Lesdiguieres avec quelque chagrin; mais il laissa parler fes officiers, & envoya au roi le baron de Luz; lui dire qu'un fort comme celui-là étoit très-néceffaire à fa majesté en cet endroit pour brider la garnison de Montmelian; que puisque le duc de Savoye vouloit bien en faire la dépenfe, il falloit le laiffer faire; & que dès qu'il feroit en défense, & bien fourni de canon & de munitions, il lui promettoit de le prendre fans qu'il en coutât rien à fon épargne. Lesdiguieres tint parole, & la nuit du 13 mars de l'année fuivante ( felon Mezerai, mars 1598.) il l'attaqua au clair de la lune, & l'emporta de vive force en moins de deux heures, quoique la garnifon, avertiè de fon deffein, attendît fous les armes. Avant la conftruction de ce fort, Barraux n'étoit qu'un simple bourg. Ilya nn gouverneur, lieutenant du roi, & major. BARRAZAN. Corneille écrit ainfi ce nom. Voyez BATRAZAN.

BARREME, bourg de France, dans la haute Pro vence, fur la riviere d'Affe, entre la ville de Senez & celle de Digne. Ce bourg donne le nom à la Vallée de BARREME, longue d'environ cinq lieues, fur deux de large, dont il eft le chef-lieu. * Baudrand, éd. 1705.

BARRIANO, bourg d'Italie, dans le Bergamasque, province de l'état de Venife, fur la frontiere du Mila nez, à trois lieues de la ville de la Creme, du côté du nord. Baudrand, éd. 1705.

BARROIS. Voyez BAR. 3.

BARROW (le), riviere d'Irlande, dans la province de Leinster. Elle coule à Caterlogh & à Leighlin; de là étant accrue de la Nure à Rosse, & peu après de la Sheire, elle fait le havre de Waterford, & s'y jette dans la mer d'Irlande. * Baudrand, éd. 1705.

BARROW-BRIDGE, ville d'Angleterre, felon Davity & Corneille. Voyez BOUROU BRIDGE.

BARRUT ou BARHUT, petite ville des états de l'électeur de Saxe, dans la Baffe Luzace, aux confins de la Marche de Brandebourg, fur le petit ruiffeau de Goila, qui tombe dans la Sprée, un peu au-deffous,

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