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DES

JUIFS,

Depuis JESUS-CHRIST
jufqu'à prefent.

CONTENANT

Leurs Antiquitez, leur Religion, leurs Rites, la
Difperfion des dix Tribus en Orient, & les perfecu-
tions que cette Nation a fouffertes en Occident.

Pour fervir de Suplément & de Continuation
à l'HISTOIRE de JOSEPH,

Par Mr. BASNAGE.
TOME CINQUIEME.

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L'HISTOIRE

DES

JUIFS.

LIVRE SEPTIEME ET DERNIER.

Contenant l'Hiftoire de leurs Difperfions en Orient, & en Occident, depuis le huitiéme jufqu'au dix-huitiéme fiecle.::

CHAPITRE

Hiftoire du Roi de Cozar.

I.

S'il embraffa le Judaïfme au buitiéme fiecle avec fon Roiaume. Lettres d'un autre Roi de Cozar

examinées.

I. Deffein de ce Chapitre. II. Cofréens, defcendans de Japhet. Juifs en ce païs-là. III. Diverfes defcriptions du Roiaume de Cozar. IV. Celle d'Ifaac, fils d'Abraham. V. Conference de Sangari avec le Roi de Cozar. V I. Converfion de ce Prince au Judaïsme. VII. Chafdai, qui en parle, a vecu au dixiéme fiecle. Faute de Bartolocci. VIII. Soins de Chafdai pour trouver ce Roiaume. IX. Sa lettre au Roi Jofeph. X. Reponfe du Roi. XI. Sur la converfion de Bula. XII. Sur Z 2

la

I.

la defcription de fon domaine & de fes Provinces. XIII. Sur le tems de la venue du Meffie. XIV. Remarques qui prouvent la faufferé de ces

faits.

L

A converfion du Roi de Cozar fait un des évenemens les plus confiderables de l'Hiftoire Judaïque. On a placé ce Prince dans le huitième fiecle; & on affûre qu'après avoir examiné toutes les Religions dans les conferences qu'il eut avec les Chretiens & les Philofophes, il fe determina en faveur de celle de Moïfe, & en fit profeffion publique. Judas Hallevy non feulement raporte ce fait dans toutes fes circonftances; mais il a confervé les raifonnemens & les objections qu'on fit au Roi de Cozar; & l'Ouvrage a paru fi folide aux Docteurs qu'ils voudroient qu'on l'aprit par cœur, & qu'on fit ufage de tout ce qu'il renferme. Ce Judas Halleyy étoit un Poëte Espagnol du douzième fiecle, qui après avoir compofé ce Livre, refolut de faire le pelerinage de la Terre Sainte. A la vuë de Jerufalem il dechira fes habits, & continua fa route pieds auds, en chantant un Cantique de fa façon avec ces paroles du Pfalmifte, Vos ferviteurs font attachez à ces pierres. Un Mufulman qui le prit pour un fou, ou que cette devotion chagrina, le tua à l'âge de cinquante ans. Voions prefentement ce qu'il raporte.

11. Cozar étoit le cadet des enfans de Japhet felon les Arabes ; mais les Juifs affûrent qu'il n'en étoit que le petit-fils par Thogarma. En effet, le Jofeph

* An. 1140.

Jofeph Hebreu compte Chozar entre les dix enfans de Thogarma. Il fe fepara de fes freres, pour peupler le monde que le Deluge avoit rendu defert; il arriva, dit-on, fur les bords du Volga, où il bâtit une ville, à laquelle il donna fon nom. Les habitans du païs voifin, fituez au Septentrion de la mer Cafpienne, prirent aufli le même titre, foit à caufe de l'Alliance qu'ils avoient avec les Cozariens, foit parce qu'ils defcendoient originairement de leur fondateur. Quoi qu'il en foit, il y avoit un Roiaume de Cozar, & on voioit dans ce Roiaume des villes, dont une des principales étoit Thogarma. Quelques-uns pretendent que les Juifs des dix Tribus, difperfez par Salmanazar dans la Medie au delà du fleuve Gozan, pafferent au deffus de la mer Cafpienne dans le païs que Cozar avoit peuplé, & qu'ils s'avancerent jufques fur les confins de la Tartarie, & de là dans la Chine. Ils fe maintinrent dans le Roiaume qu'ils avoient occupé; & ce fut là que Mahomet les alla voir en paffant pour aller au ciel, où il faifoit un voiage. Mais cette Tradition, qui place les Juifs dans le Roiaume de Cozar avant le Roi, dont nous allons parler, ne s'accorde pas avec le recit de la conference qui nous refte; car ce Prince étoit Paien ; & s'il y avoit quelques Juifs dans fon Roiaume, ou dans le voifinage, ils fe cachoient, & faifoient leurs exercices de Religion dans le creux des rochers & des montagnes.

III. On a de la peine à deterrer ce Roiaume de Cozar. On le place dans la Tartarie; mais perfonne ne l'y decouvre. L'un dit que ce Roiaume, fitué fur les bords de la mer Cafpienne, lui a denné le nom de Cufar chez les Arabes. L'autre, divifant la terre en fix climats differens, fou

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