DES GIRONDINS par M. A. DE LAMARTINE CINQUIÈME ÉDITION 4 BRUXELLES IMPRIMERIE ET LIBRAIRIE DE V WOUTERS 37, rue du Champ-de-Mars Séance du 3 octobre 1793 à la convention.- Rapport d'Amar.-Les Girondins décrétés d'accusation.-Les soixante et treize députés de la plaine décrétés de suspicion et jetés en prison.-Procès des vingt et un Girondins.-Leur condamnation.-Leur dernier repas.—Leur exécution. -Appréciation du parti girondir. I. Le récit du procès et de la mort de Marie-Antoinette, que nous n'avons pas voulu interrompre, nous oblige à remonter de quelques semaines en arrière, jusqu'au 3 octobre, pour y reprendre la destinée des Girondins. Depuis le 2 juin, date de leur chute et de la captivité de leurs principaux orateurs, les Girondins étaient le ressentiment constant du peuple de Paris, plus altéré qu'assouvi de vengeances. Le comité de sûreté générale chargea Amar, un de ses membres les plus implacables, de livrer au tribunal les principaux chefs de ce parti, qui avaient été arrêtés au 31 mai, et de décréter d'accusasation les soixante et treize députés du centre suspects de complicité morale avec la Gironde, et qui avaient protesté les 6 et 19 juin, dans un acte courageux et public, contre la violence du peuple et contre la mutilation de la représentation nationale. Un profond mystère enveloppa cette mesure du comité de sûreté générale. Il agit comme le tribunal des Dix à Venise, rassurant par la dissimulation et le silence les victimes qu'il craignait de laisser échapper. Le 3 octobre, par une de ces splendides matinées de |