AVIS SUR LA STÉRÉOTYPIE. LA STÉRÉOTYPIE, ou l'art d'imprimer sur des planches solides que l'on conserve, offre seule le moyen de parvenir à la correction parfaite des textes. Dès qu'une faute qui seroit échappée est découverte, elle est corrigée à l'instant et irrévocablement; en la corrigeant, on n'est point exposé à en faire de nouvelles, comme il arive dans les éditions en caractères mobiles. Ainsi, le public est sûr d'avoir des livres exempts de fautes, et de jouir du grand avantage de remplacer, dans un ouvrage composé de plusieurs volumes, le tome manquant, gâté ou déchiré. Nous invitons les personnes qui découvriront des fautes dans le texte des éditions stéréotypes, à nous les indiquer. CHEZ L. DUPRAT-DUVERGER, rue des Grands-Augustins, Do 21. UNIVERSEL DES SYNONYMES DE LA LANGUE FRANÇAISE, CONTENANT LES SYNONYMES DE GIRARD; ET CEUX DE BEAUZEE, ROUBAUD, DALEMBERT, DIDEROT, NOUVELLE ÉDITION, Corrigée sur les Éditions originales de chaque Auteur, avec 1 Benoit Morin PARIS, CHEZ L. DUPRAT-DUVERGER, rue des Grands-Augustins, no 21. DE L'IMPRIMERIE STEREOTYPE DE MAME, FRERES. 1810. AVERTISSEMENT SUR CETTE ÉDITION. LA tichesse d'une Langue consiste-t-elle toujours dans la pluralité des mots? Cela n'est pas vrai, si l'on entend une pluralité purement numérale, dit l'abbé Girard; ce qui la constitue cette richesse, c'est leur diversité, telle que la nature nous l'offre dans ses productions. Ainsi une Langue n'est véritablement riche qu'autant qu'il y aura de valeurs et d'idées renfermées dans le nombre de ses mots. Cette vérité commune, mais sensible, peut nous faire sentir combien est importante l'étude des SYNONYMES, pour la Langue française. Peu riche par le nombre de ses mots, elle le devient par la variété de leurs significations. On peut donc parvenir à suppléer à son indigence, en déterminant par des distinctions fines, mais toujours vraies, la différence qu'offrent ses mots dans leur Synonymie. Cette idée d'observer les différences des SYNONYMES est fort ancienne. Dans toutes les Langues, les bons écrivains se sont toujours étudiés à assigner la véritable valeur des termes, à en marquer la différence. Mais il n'est pas toujours facile de saisir la juste distinction de ces termes, qui semblent d'abord présenter une même idée. Il en est dans toutes les Langues une foule qu'on appelle im proprement SYNONYMES, qui se ressemblent par une idée commune, et qui sont néanmoins distingués l'un de l'autre par quelque idée accessoire et particulière à chacun d'eux. C'est pourquoi il est très-nécessaire de se rendre difficile et scrupuleux sur leur choix, et de ne point croire que ceux qu'on nomme SYNONYMES le soient dans toute la rigueur d'une ressemblance parfaite, «S'il y avoit des SYNONYMES parfaits, dit Dumarsais, «il y auroit deux Langues dans une même Langue. Quand « on a trouvé le signe exact d'une même idée, on n'en «cherche pas un autre. » (Trop, III, 12.) Et ailleurs : « Il y a des occasions où il est indifférent de se servir «d'un de ces mots qu'on appelle SYNONYMES, plutôt que «d'un autre; mais aussi il y a des occasions où il est beau coup mieux de faire un choix. Il y a donc de la diffé«rence entre ces mots; ils ne sont donc pas exactement << SYNONYMES,» On voit donc par-là que, dans beaucoup d'occasions, il est nécessaire de savoir bien choisir les mots, de les placer à propos pour parler avec justesse. Mais il faut avouer que ce choix devient quelquefois embarrassant pour les gens instruits comme pour le vulgaire; parce que rien n'est plus aisé, dít M. Beauzée, que de se méprendre sur des différences toujours très-délicates, et souvent assez peu sensibles. Ce qui peut nous confirmer combien ce juste choix des mots est important, et que de tout temps on s'est occupé d'observer les différences des SYNONYMES, sans remonter |