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tombeaux, ses conducteurs firent de grandes acclamations à la vue du serpent qui venoit à eux, & qui s'entortilla autour de leurs jambes. Paul Lucas s'avança pour pouvoir le regarder de plus près; le serpent qui l'apperçut, quitta les autres pour venir à lui, mais sa répugnance l'ayant fait reculer quelques pas, le ferpent s'arrêta incontinent, & s'éleva presque tout droit sur sa queue, devint large comme la main audeslous de la tête, & après l'avoir bien regardé, alla en rempant se cacher dans les tombeaux. Comme il fut impossible de le revoir après cela, les conducteurs de Paul Lucas en conclurent que l'ange ne lui vouloit pas de bien.* Paul Lucas, Voyage du Levant, t. 1, с. 7.

TAB. Baudrand, dans la table de son dictionnaire, fait entendre que c'est le nom moderne du fleuve Hytanis des anciens. Voyez HYTANIS.

TABA. Voyez TAVA. TABABCARIENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dansla Mauritanie Césariense. Dans la notice des évêques de cette province il est fait mention de Crispinus, évêque de ce lieu. * Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 875.

TABACHASAN, ville de l'Asie mineure, dans l'Anatolie. Baudrand qui cite Niger, dit que c'est l'ancienne Comana-Pontica. Il ajoute que le nom moderne est Cоm, & que Tabachasan est le nom qu'on lui donne dans le pays. Voyez Сом & СоMANA.

Baudrand admet, ainsi que les autres auteurs, deux villes du nom de Comana, surnommées l'une Pontica & l'autre Crufa. Il donne pour nom moderne à la premiere Kom & à l'autre Tabachasa , ce qui est bien différent de ce qu'on lui fait dire dans cet article.

1. TABACO. Voyez TABOGA.

2. TABACO OU TABAGO, ifle de l'Amérique septentrionale (*), & l'une des Antilles, dans la mer du nord au septentrion de l'isse de la Trinité, dont elle n'est séparée que par un canal assez large à la vérité. Cette isle (5) n'a commencé à être habitée & cultivée qu'en 1632, lorsqu'une compagnie de Hollandois & de Flessingois établirent une colonie, qui la nomma nouvelle OWACRE. Cette petite colonie fut détruite en 1678, (c) par le comte d'Etrées, qui avoit le commandement d'une flotte françoise, forte de vingt vaisseaux de guerre, & d'un trèsgrand nombre de brulots. On fut surptis qu'une si belle armée navale, qui pouvoit se promettre d'exécuter les plus grands projets, s'attachât à un miférable rocher qui n'est bon à rien. Pourchot, dans sa philosophie, s'est trompé quand il a dit que les Portugais ont apporté le tabac en Europe de l'isle de Tabaco; cette isle n'a jamais été en leur pouvoir: d'autres ont cru, avec aussi peu de fondement, que c'étoit cette ille qui avoit donné le nom au tabac; c'est plutôt le tabac qui lui a donné le sien. Les insulaires de l'ifle espagnole nommoient le tabac Cohiba, & appelloient Tabaco l'instrument dont ils se servoient pour fumer. On ne doute point aujourd'hui que ce ne soit là l'origine du mot tabac. Le sentiment du P. Labat, qui le fait venir de la ville de Tabasco, dans la nouvelle Espagne, ne paroît pas mieux fondé. Corneille paroît confondre cette ifle avec celle de Taboga, que Dampier appelle TABACO OU TABAGO. Ces deux ifles font bien différentes, puisque l'une est dans la mer du nord, & l'autre dans la mer du fud. (2) R. de Vaugondi, Atlas. (b) Labat, Voyage de l'Amérique, t. 2, p. 159. (c) Charlevoix, Hift. de SaintDomingue, liv. 8, p. 154.

TABADCARIENSIS. Voyez TABABCARIENSIS. 1. TABÆ, promontoire d'Ethiopie. Arrien, 2. Perib. p. 8, le place fur le golfe appellé Barbaricus.

2. TABÆ. Etienne le géographe connoît trois villes de ce nom; l'une qu'il marque dans la Carie, l'autre dans la Pérée, & l'autre dans la Lydie.

3. TABÆ, ville de Cilicie, selon Pline, 1.5, c. 27; mais le P. Hardouin, au lieu de TABE, lit JOTAPE.

4. TABÆ, ville que Tite-Live, 1. 38, c. 13, dit être aux confins de la Pisidie, du côté de la mer de Pamphylie.

TABAICARIENSIS, siége épiscopal d'Afrique, on ne fait dans quelle province. La conférence de Carthage fait mention de Victor, son évêque. * Hardouin, Collect. conc. t. 1, p. 109०.

TABAKIDES, fauxbourg ou village de Grece, dans la Bœotie, à trois cents pas de la ville de Thébes. On l'a nommé ainsi à cause qu'on y fait des pipes propres à

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fumer du tabac. On y voit un sépulcre de marbre, que ceux du pays disent être de S. Luc. Il est dans une église qui porte fon nom. On lit fur ce sépulcre une épitaphe païenne en vers, d'un certain Nedymus, sans qu'il y foit fait mention de S. Luc. Le papa de cette église en donne pour raison aux voyageurs, qu'un seigneur de ce pays-là avoit fait mettre le corps de S. Luc dans ce cercueil, & que pour ne pas l'exposer au zéle indiscret des ennemis du christianisme, il y avoit fait ajouter l'épitaphe d'un de ses fils. Cela ne nous fatisfit pas affez, dit Spon, Voyage de Gréce, t. 2, p. 55. Il me vint en pensée, pour ne pas tout à fait m'opposer à cette tradition, que ce pouvoit être S. Luc, l'hermite, de la montagne Stiri, où il y a un monastère bâti en l'honneur de ce faint, & qui porte fon nom. Il se peut faire que le corps de ce faint Luc ait d'abord été enterré dans ce tombeau de païen, qu'on avoit trouvé vuide, & que peut être depuis le monastère de S. Luc ayant été bâti, on l'y avoit transporté

TABALTHA, ville de l'Afrique propre. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Tuburbum à Tacape, entre Septimunicia & Cella Picentina, à vingt milles de la premiere de ces places & à trente milles de la seconde. Ortelius croit que c'est cette même ville que l'itinéraire d'Antonin appelle dans un autre endroit Thabaltha ou Tabalati, & qu'il place entre Augemmi & Thebelami, à trente milles de la premiere de ces places, & à vingt-cinq milles de la seconde. Ce pourroit être encore, selon Ortélius, la ville Tablatha de la notice des dignités de l'Empire; & peut-être aussi la Thasbalte de S. Augustin & de S. Cyprien. Tabaltha étoit une ville épiscopale. Voyez

TASBALTENSIS.

TABALUM, ville de l'Asie mineure, au voisinage de l'Ionie, selon Hérodote, in Clio. cité par Ortélius.

TABANA, ville de la Chersonnèse Taurique: elle étoit dans les terres, felon Ptolomée, 1.3, c. 6.

TABANE, bourg & monastère double d'hommes & de filles, en Espagne, dans l'Andalousie, à deux lieues & demie de Cordoue, vers le nord Ce lieu a produit des martyrs durant la persécution des Sarrazins. * Baillet, Topog. des saints, p. 672.

TABARCA, ville maritime d'Afrique, sur la côte de la mer Méditerranée, au royauine de Tunis, à vingt lieues à l'est de Bonne. Elle sépare la côte maritime de Tunis d'avec celle d'Alger. Vis-à vis de cette ville, il y a une ifle de même nom, à demi lieue de la terre ferme. Cette ifle fut autrefois conquise par l'Espagne. Elle appartient à présent en souveraineté à messieurs Lomellini, nobles Génois, qui y tiennent un gouverneur. Il y a un fort, une garnison, plusieurs maisons de particuliers qui y habitent, & un comptoir pour la pêche du corail & pour le commerce avec les Maures. Tout auprès de Tabarca, il y a une petite place nommée la Calle. * Laugier de Tassy, Relat. d'Alger, p. 132.

TABARESTAN. Voyez THABARESTAN.

TABARIE OU MER DE TABARIE. Philippe de la Rue, dans sa carte de la Sourie, ou de la Terre-Sainte moderne, donne le nom de TABARIE à la mer de Tibériade, autrement le lac de Génésareth. Voyez CENERETH.

1. TABAS, ville de la Parétacène, selon Quinte-Curse, 1. 5. Ortelius soupçonne que ce pourroit être la même que TANEA. Voyez ce mor.

2. TABAS, lieu de Sicile, à ce que croit Cluvier, Sicilia ant. p. 391. Silius-Italicus, 1. 14, v. 272, est le seul qui en parle :

Et bellare Tabas docilis Cossyraque parva.

Cluvier soupçonne pourtant que ce pourroit être la ville de Tavaca d'Étienne le géographe. Il ajoute qu'au voifinage de Castro-Giovanne, d'Afaro & de San - Philippe d'Argiron, il y a un château nommé Tavi, que la reffemblance du nom pourroit faire prendre pour l'ancienne Tabas ou Taba.

1. TABASCO, riviere de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de même nom, dans la baye de Campêche. C'est la riviere la plus remarquable de toutes celles qui ont leur embouchure dans la baye de Campêche. Elle prend sa source sur les hautes montagnes de Chiapo, & beaucoup plus à l'ouest que les rivieres de Saint-Pierre & de Saint-Paul. De-là elle coule

1

qui a

vers le nord-est jusqu'à ce qu'elle foit à quatre lieues de la mer, où elle reçoit une branche de la riviere de SaintPierre & de Saint-Paul; enfuite elle court vers le nord jusqu'à ce qu'elle se jette dans la mer, par une embouchure près de deux milles de large, & un peu au-delà, il y a une barre où l'on ne trouve qu'onze ou douze pieds d'eau; mais à un mille ou deux plus loin, vis-à-vis d'un enfoncement qu'on voit sur le bord de la riviere à l'eft, il y a trois brasles d'eau & un bon ancrage, fans qu'on ait rien à craindre de la force du courant. Le flot de la marée monte près de quatre licues dans la saison séche; mais dans le tems des pluies elle ne va pas si loin; car les torrens rendent l'Ebe fort rapide. Pendant que les vents du nord durent, elle inonde tout le pays bas jusqu'à quatorze ou quinze lieues, & alors on peut trouver de l'eau fraîche au-delà de la barre. Cette riviere abonde en chats marins auprès de fon embouchure, on y voit aussi quelques brochers, quantité de veaux marins qui trouvent de bonne pâture dans plusieurs de ces criques. C'est une espèce de poiffon d'eau douce qui n'est pas tout à fait fi gros que le franc veau marin qui vit dans la mer, mais du reste il a le même gout & la même figure. Le terrein auprès de la riviere, fur-tout à la droite, est marécageux & chargé de quantité d'arbres. On trouve aussi dans ce quartier quantité de tortues de terre extrêmement groffes, & l'on y voit des mangles & divers autres arbres peu connus. Dans quelques endroits autour de la riviere, & allez avant dans le pays il y a une suite de petites collines, dont le terrein est sec & couvert de cotons & d'arbres à chou; ce qui fait un paysage fort agréable. On ne trouve aucune habitation à huit lieues de l'embouchure de la riviere; mais on rencontre après cela un petit parapet, où il y a ordinairement un Espagnol avec huit ou neuf Indiens, postés des deux côtés de la riviere, pour veiller sur les bateaux qui prennent cette route; & comme il y a plusieurs criques qui répondent aux Savanes, quelques-unes de ces sentinelles sont postées de telle maniere dans les bois, qu'elles peuvent voir dans les Savanes, pour le garantir d'être surprises par derriere. * Dampier, Voyages divers, chap. 4.

2. TABASCO, ifle de l'Amérique septentrionale, dans la Nouvelle-Espagne au gouvernement de Tabasco, vers l'embouchure de la riviere de même nom. Après que la bran

che occidentale de la riviere de Saint-Pierre & de SaintPaul a parcouru huit ou neuf lieues verd le nord-ouest, elle se perd dans la riviere de Tabasco, à quatre lieues ou environ de la mer, & forme par ce moyen l'isle de Tabasco, qui a douze lieues de longueur, & quatre de largeur vers son nord; du moins on compte quatre lieues depuis l'embouchure de la riviere de Saint Pierre & de Saint-Paul, jusqu'à l'embouchure de celle de Tabasco. Le rivage s'étend de l'est à l'ouest. Durant la premiere lieue le terrein est couvert de mangles, & il y a quelques baies sablonneuses, d'où les tortues vont à terre poser leurs cœufs. * Dampier, Voyages divers, p. 161.

3. TABASCO, gouvernement de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne. Il est borné au nord par la baie de Campêche, à l'orient par le Yucatan, au midi par le gouvernement de Chiapa, & à l'occident par celui de Guaxaca. Sa longueur, en suivant la côte de la baie de Campêche, est d'environ quarante lieues de l'est à l'ouest. Elle a presque autant de largeur depuis la côte jusqu'aux montagnes de la province de Chiapa. Le terroir y est pour la plus grande partie plat & humide, entrecoupé par-tout de divers étangs, où sont plusieurs fortes de poillons & même de fort grands, principalement des manatis & des tortues de mer. Le pays ne laisse pas d'être couvert de beaucoup de forêts & d'épais bocages. Comme il pleut presque pendant neuf mois continus, l'air y est extrêmement humide, & pourtant fort chaud; ce qui fait qu'il s'y engendre un grand nombre de moucherons très-incommodes. La terre est fort fertile, elle fournit de pâture aux bêtes avec abondance, & produit du maïs, des cacaos en quantité, c'est ce qui fait la richefle du pays. On y recueille le maïs deux fois l'an & quelquefois trois. La fertilité eft presque égale pour lemiel. Cette province qui abonde en tigres, lions, cerfs, daims, sangliers, lapins, armadilles & autres, a été autrefois plus habitée qu'elle n'est présentement, la plupart des naturels étant morts de peste, à quoi on peut ajouter la dangereuse coutume qu'ils ont de se laver d'eau froide, lorsqu'ils font atteints de quelque mal. Depuis qu'ils ont com.

mencé à se faire aux mœurs des Espagnols, ils vivent en plus grand nombre ensemble dans les bourgades, & pren

nent leurs repas à certaines heures. Ils se nourrissent de chair de bœuf & de pourceau, & ufent d'un breuvage fait de maïs cuit & de cacao, & où il entre diverses choses aromatiques. Les Espagnols n'ont qu'une ville dans cette province; on l'appelle auffi Tabasco. Voyez l'article suivant. * Robert de Vaugondy, Atlas.

4. TABASCO, ville de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, sur la côte de la baye de Campêche, au gouvernement de Tabasco, dont elle est la seule ville. On la nomme souvent NUESTRA-SENORA DE LA VITTORIA. Voyez cet article en son rang.

TABASI OU TABASSI, peuples de l'Inde, en-deçà du Gange. Ptolomée, 1. 7, 6. 1, dit qu'ils habitoient entre les monts Sardonicus & Bittigus. Le grec porte que ce peuple étoit très-grand; au lieu de quoi le manuscrit de la bibliotheque palatine dit Magorum gens, une nation de Mages.

TABASO OU TABASSO, ville de l'Inde en-deçà du Gange. Ptolomée la marque entre le Bynda & le Pfeudostomus, près de Nagaruris.

TABASSARAN, (leterritoire de) dans le Schirwan, eft borné du côté du nord, par le fleuve Diarbach, qui le sé pare des Chaitaki & des Kura Chaitaki. Il s'étend au levant presque jusqu'à la ville de Derbend. Il est borné au sud par le Kuræli; dont il est séparé par une chaîne de montagnes, & la petite riviere d'Agulali le sépare au couchant des Chassah Kumakı. Ce territoire est assez grand: on y trouve beaucoup de villages, les uns beaux, les autres mauvais, & cela suivant qu'ils sont situés entre les montagnes. Ils étoient sujets de la Perse, étoient foumis à un mach-tum ou régent, & à un rustanbeg ou cady, lesquels relevoient du sultan de Derbend. Depuis 1725, ils font fujets de la Perse, & leur mach-fum dépend du commandant de Derbend. Les habitans vivent en partie du provenu de leurs terres, & en partie du provenu de leurs beftiaux. Ceux qui habitent près de Derbend sont un peu civilises, ont des terres très-bonnes pour le bled, & de très-bons jardins; mais ceux qui habitent les montagnes font de véritables sauvages: ils ne recueillent point de grains, à cause du froid continuel qui regne en ces quartiers, & des neiges qui couvrent toujours leurs montagnes: ils n'ont ni forêts, ni bois. En un mot, ce sont des sauvages qui ignorent jusqu'à l'usage du pain, ne vivant que de leurs beftiaux & de brigandages: ils font armés de fleches & de mousquets à mêche, quelques-uns ont cependant de bons sabres & de bons fufils. Comme ils sont tous portés à la révolte, on les tient continuellement en crainte; & lorsque quelque village s'oppose à ce qu'on veut exiger de lui, on le ruine aussi-tôt pour tenir les autres dans la crainte. Les revenus qui se montent à peu, retournent au mach sum, auquel le seigneur territorial est obligé de donner une certaine somme par an, & qui est obligé d'aller à la guerre lorsqu'on en a besoin. La dignité de mach-fum est héréditaire, & le fils, pour succéder au pere, n'attend point la confirmation du seigneur territorial, mais seulement de celui qui a le commandement de Derbend. On demande cependant, pour la forme , aux habitans leur consentement. Ils font tous mahométans fuscui, & ont une langue qui n'a de rapport à aucune autre. * Descr. des bords occidentaux de la mer Caspienne par M. Garber, officier dans ces pays, au service de la Ruffie.

TABATH. Voyez THEBATH.

TABATHE, bourgade de la Palestine, à cinq milles de la ville de Gaza, vers le midi. C'est à Tabathe que S. Hilarion avoit pris naissance, & ce fut le lieu de la premiere retraite. Nicéphore Calliste met Tabathe, ou comme il l'appelle THABASE, à quinze milles de Gaze. * Baillet, Top. des faints, p. 672.

TABATHRA. Voyez THABRACA. TABARAGENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. On ne fait dans quelle province La conférence de Carthage fait men

tion de Marcianus, son évêque. * Harduin. Collect. conc.

t. 1, p. 1102.

1. TABEA, ville de l'Asie mineure, dans la grande Phrygie, selon Strabon, 1. 12, p. 575.

2. TABEA, ville de l'Afrique, selon Ortelius, qui cite le concile de Carthage, tenu sous S. Cyprien.

TABÉÉRA, campement des enfans d'Israël dans le désert (a). Il est nommé Incendium dans le latin, & c'est la TABENNE, lieu d'Egypte, dans la haute Thébaïde, sur

TABELBELT. Marmol. 1. 7, 6.33, dit dans sa descrip-

tion de la Numidie: Tabelbelt est une habitation au milieu
du désert de Numidie, à soixante-dix lieues du grand Atlas,
du côté du midi, & à trente-quatre de la province de Sugul-
messe. Il y a trois petites villes bien peuplées, & de vastes
contrées de palmiers, dont le fruit est excellent; mais on y
manque d'eau & de viande. On chasse aux autruches que
l'on mange, & quoique ces habitans trafiquent au pays des
Négres, ils vivent pourtant fort mal, parce qu'ils relevent
des Arabes d'Uled Hembrun.

TABENI, peuples qu'Etienne le géographe place vers les
déserts de la Carmanie. Voyez TABIS.

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Ammien Marcellin, 1. 16,6.3, a encore parlé de ce
lieu, où il nomme les villes du Rhin de la forte: Audiens,
Argentoratum, Brocomagum, Tabernas, Salifonem, Ne-
metas & Vangionas, & Mogontiacum civitates Barbaros
habitare. Il auroit dû pourtant placer Salifonem avant
Tabernas.

TABERNÆ-MONTANÆ. Voyez TABERNÆ.
TABERNÆ AD RHENUM. Voyez TABERNÆ.
TABERNÆ-RIGUÆ. On trouve ce nom dans Ausone,

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TABENSIS, siége épiscopal, dans la Carie, selon des
notices grecques. On trouve sur d'anciennes médailles
ΤΑΒΗΝΩΝ. Ifaac son évêque assista au concile d'Ephese, de
l'an 431.* Harduin. Collect. conc. t. 1, p. 1431.

TABENUS-CAMPUS, pays de l'Asie mineure, dans la
Mysie, apparemment aux confins de la Phrygie: car Stra-
bon, lib. 13, p. 629, dit qu'il y avoit des villes à demi-phry-
giennes: Oppida habens semi Phrygia. Suidas fait mention
de Marsyas de Tabène, historien.

TABERENI. Voyez TIBARENI.

TABERNA. Mot latin qui signifie hôtellerie, auberge,

cabaret, taverne. Il a été employé dans la géographie pour

désigner certains lieux où les voyageurs s'arrêtoient, il y

avoit une hôtellerie ou un cabaret, & comme quelquefois

il s'est formé des villes dans ces sortes d'endroits, elles en

ont pris leur nom.

TABERNÆ, lieu de la Gaule Belgique. La table de Peu-

tinger & la notice des dignités de l'Empire, sect. 64, mettent

ce lieu près de Saletio. C'est ce qu'on appelle autrement Ta-

BERNÆ AD RHENUM, vulgairement Rhein-Zabern. II

faut diftinguer ce lieu d'un autre nommé TABERNA TRI-

BOCORUM, vulgairement Elfas-Zabern: celui-ci est plus

éloigné du Rhin en tirant vers la Lorraine. Dans ce même

quartier du Rhin, il y a un troisiéme lieu appellé TABER-

NA OU TABERNA MONTANA, vulgairement Bern-Za-

bern; mais, dit Cellarius, Geogr. ant. lib. 2, c. 3, je ne sais

si aucun monument ancien en a parlé. Le lieu appellé TA-

BERNE TRIBOCORUM est marqué, par l'itinéraire d'An-

tonin, sur la route de la Pannonie, dans la Gaule dans cet

ordre:

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le

le roi de Coulan étoit leur allié & leur ami. Ce prince

faifoit actuellement la guerre à un de ses voisins, & il

n'avoit pas lieu de s'attendre de leur part à aucune hoftili-

té. C'est pourquoi les gens du pays, voyant les Portugais

en armes, n'en prirent aucun ombrage; ainsi ils s'avance-

rent fans obstacle jusques à la pagode. Sofa y entra avec

un petit nombre de confidens. Ses envieux firent courir le

bruit qu'il en tira deux barils d'or pur, & des pierres pré-

cieuses, qu'on disoit être deux barils d'eau, quoiqu'à l'ef-

fort de ceux qui les portoient, on dût juger que c'étoit au-

tre chose. Le seul butin qui parut, fut un vase d'or de la

valeur de quatre mille écus, dont on se servoit pour laver

l'idole, cependant les Indiens sentant réveiller toute leur

indignation, en voyant la profanation de leur sanctuaire,

l'infraction de la paix & l'indignité d'une avarice qui ne

respectoit ni la sainteté des lieux, ni celle des sermens

courent aux armes, s'attroupent, ayant plus de deux cents

naires à leur tête, & se mettent à la poursuite de ces pré-

tendus facrileges profanateurs. Ils atteignirent les Portu-

gais dans un chemin serré, étroit & dominé par le côté de

L'attaque: ceux-ci ne pouvoient se servir de leurs leurs armes, ni

éviter celles des ennemis qui les prenoient à leur avantage.

Ils y eurent trente hommes tués & cent cinquante bleslés.

Le général de Sosa n'évita la mort qu'en descendant de

fon cheval pour se confondre dans la foule. Il eut bien de

la peine à se tirer de cette affaire, dont il ne fortit point à

son honneur, ni du côté des ennemis qui l'avoient si mal-

traité, ni du côté même de la cour de Lisbonne, qui,

ayant mieux examiné le cas de conscience de ces fortes

d'entreprises, les condamna après les avoir approuvées, &

donna ordre à Sofa de restituer le vase d'or, avec quelque

autre argent monnoyé qu'on avoit enlevé dans une autre

pagode, & de faire fatisfaction personnelle au roi de Cou-

lan qu'il avoit offensé.

TABIS, ville de l'Arabie, selon Etienne le géographe,

qui cite Hécatée. Le nom national, ajoute-t-il, est TABENI.

Voyez ce mot.

TABLE, lieu de l'isle des Bataves, selon la carré de

Peutinger, qui le marque à dix-huit milles de Caspingium,
& à douze milles de Flenium. On croit que c'est aujour-
d'hui ALBLAS.

TABLARIENSE-CASTELIUM, lieu fortifié dans le
Pont, felon la notice des dignités de l'Empire, fect. 27.
TABLAS, isle d'Asie, une des Philippines, au cou-

chant de l'isle de Panay, dont elle est éloignée de cinq

lienes: elle a douze ou quatorze lieues de circuit, & quatre

de large.

TABLATHA. Voyez TABATTHA.

TABLE OU MONTAGNE DE LA TABLE. Voyez au

mot MONTAGNE, l'article MONTAGNE DE LA TABLE.
TABLENSIS. Voyez TALENSIS.

TABLIER, lieu de France, dans le Poitou, élection
des Sables d'Olonne.

,

TABOGA, isle de la mer du sud, dans la baye de Pa-
nama, à cinq lieues. de la ville de ce nom, en tirant vers
le fud. Dampier, Voyage autour du monde t. 1, p. 201,
nomme cette isle TABACO; mais fon vrai nom est TABOGA.
Elle a environ trois milles de long & deux de large, & elle
est élevée & montueuse. Du côté du nord elle forme une
colline, dont la pente s'étend jusqu'à la mer. Le terroir
près de la mer est noir & profond, mais en tirant vers le
haut de la colline, il est sec & aride. Ce côté du nord
présente une très belle perspective. On diroit que c'est un
jardin fruitier enfermé de plusieurs grands arbres. Les
principaux sont des plantains & des bananes qui y crois-
fent fort bien depuis le bas jusqu'au milieu de la pente;
mais plus haut ils deviennent petits parce qu'ils manquent
d'humidité. Tout proche de la mer il y a quantité d'arbres
à cacao, qui font un fort agréable effet à la vue. Parmi
ces arbres de cacao, il croît beaucoup de mammets: cet
arbre est large, grand, droit & fans nœuds, ni branches,
qui croiffent affez près à près, & font fort entrelacées.
L'écorce est d'un gris foncé, épaisse, rude & pleine d'éle-
vures. Son fruit est plus gros que le coing, rond & couvert
d'une peau épaiffe & grife. Lorsqu'il est mûr, sa pean est

jaune & dure, & s'écorche comme le cuir, avant qu'il

foit mûr elle est caffante. Le jus eft alors blanc & visqueux.

Il n'en est pas de même quand il est mûr. Si on le pele, on

letrouve fort jaune; & au milieu il y a deux noyaux plats,

chacun plus gros qu'une amande. Ce fruit a fort bonne

TABORENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la

province proconsulaire. Son évêque est nommé Victor

episcopus civitatis Taborenfis, dans la conférence de Car-

thage, no. 126. Il ne faut pas confondre cet évêché avec

celui de la Mauritanie Célariense, appelé Taborentenfis.

TABORENTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans

la Mauritanie Césariense, selon la notice des évêchés

d'Afrique, où l'évêque de ce fiége est nommé Victor.

TABORENTENSIS & TABORENSIS, sont deux évêchés

différens; ce dernier étoit dans la province proconfu-

laire.

TABORNOST, château d'Afrique, selon Marmol,

1.3, 1. 7,6 19, qui le met dans la Numidie, aux fron-

tieres de la Libye. Le cherif, ajoute-t-il, y tient un gou-

vernement avec une garnison, à cause des Arabes du dé-

fert qui avoient accoutumé de ravager tous ces quartiers-

là; il n'y demeure que des foldats, appellés magazenis.

Les cherifs ont fait bâtir ce château qui n'est pas an-

cien; il y a du bled aux environs avec quantité de dates &

de chevres.

TABORO ou TABURO, selon Corneille, & TAUUR-

NO, felon Magin, carte de la terre de Labour, montagne

d'Italie, au royaume de Naples, dans la partie occidentale

de la principauté citérieure, aux confins de la terre de La-

bour, affez près d'une riviere qui se jetre dans le Volturno.

Corneille met cette montagne dans la terre de Labour

& près du Volturno. Il ne s'accorde pas en cela avec Ma-

gin.

TABORUM, ville épiscopale de la Carie, selon la no-

tice de Léon le Sage.

TABOZA, abbaye de filles, ordre de' cîteaux, en

Portugal, dans la province de Beira, au diocèse de La-

mego.

TABRACENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la

Mauritanie Césariense. Son évêque est qualifié Rufticianus

episcopus plebis Tabracenfis, dans la conférence de Cartha-

ge, no. 126. La ville de TABRACA est connue dans les an-

ciens auteurs qui la mettent aux confins de la province pro-

confulaire & de la Mauritanie. Son évêque qui se qualifie

Victoricus à Tabraca, assista au concile de Carthage tenu

sous saint Cyprien.

TABRACHA. Voyez l'article précédent.

TABRÆSII, peuples de l'Inde au-delà du Gange, selon

Diodore de Sicile. Voyez PRASIANA.

TABREK, nom d'un fort château de l'Iraque persique,
selon d'Herbelot dans sa bibliotheque orientale. Takasch
le prit fur Thogrul fils d'Arslan, dernier roi des Selgiuci-
des de la dynastie de Perse.

TABRESIUM, ville de l'Assyrie, aux environs de la
Médie, selon Cédréne, Curopalate & Chalcondyle.
Leunclavius dit que Chalcondyle lui donne le nom de
Tabretze, & qu'elle est appellée Tebris ou Taciris par les
Turcs. Quelques uns prétendent que Tabrefium est le nom
de la ville de TAURIS. Voyez ce mot. * Ortelius The-
saur.

TABBRITZ, nom que les Persans donnent à la ville
de Tauris. Voyez TAURIS.

TABUC, ville fituée entre Hag'r & la Syrie; on y trouve
des eaux & des palmiers. On dit que les compagnons d'Ai-
kah auxquels Dieu envoya Schoaib, ont vécu dans ce lieu-
là. Schoaib n'étoit pas né parmi eux, mais parmi les habi-
tans de Madyan. L'auteur du Kanum dit que Tabuc eft
située à l'orient & Madyan à l'occident.
TABUCENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la pro-
Ccccc

vince proconsulaire. On trouve la signature de Paulus episcopus fancta ecclefia Tabucenfis, parmi les souscriptions de la lettre synodique des peres de la province proconsulaire dans le concile de Latran tenu sous le pape Martin. 1. TABUDA. Voyez TABUDENSIS.

2. TABUDA, fleuve de la Gaule Belgique. Ptolomée, 1. 2, c. 9, le marque dans le pays des Morini, entre Gessoriacumnavale & l'embouchure de la Meufe. On le nomme aujourd'hui l'Escaut, selon de Valois, Notit. Gal. Dans le moyen âge on l'appella par corruption TABUL & TABULA.

TABUDENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, selon la notice d'Afrique qui nomme l'évêque de ce siége Fluminius. Dans la conférence de Carthage, no. 133, Victorinus eft qualifié episcopus plebis Ta budenfis.

TABUL. Voyez TABUDA, no. 2.
TABULA. Voyez TABUDA, no. 2.

TABULEIUM & TABULARIUM, noms latins de l'abbaye de Tholey au diocèse de Tréves. Voyez Tho

LEY.

TABULUM, ville de l'Asie mineure, selon Hérodote, in Clio cité par Ortelius.

TABUNIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfariense. Son évêque est nommé Quintus dans la notice des évêchés d'Afrique Le nom moderne de cett ville est TOBNA, selon Dupin.

TABURNUS, montagne d'italie, dans le Samnium, au voisinage de Caudium, ce qui lui a fait donner le surnom de Caudinus. Vibius Sequester en parlant de cette montagne dit, Taburnus Samnitum Olivifer. Gratius, Cyneget. v. 5,8, néanmoins ne la décrit pas comme une montagne agréable & chargée d'oliviers, mais comme une montagne hérissée de rochers.

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Juvat Ismara Baccho

Conferere, atque olea magnum vestire Taburnum.

Tout cela peut se concilier; une partie de cette montagne pouvoit être fertile & l'autre hérissée de rochers. Quelques commentateurs de Virgile mettent le mont Taburnus dans la Campanie, & d'autres le transportent dans l'Apouille Les uns & les autres se trompent. Ce mont, felon Gratius, étoit au voisinage de Caudium, qui étoit dans le Samnium, & Vibius Sequester dit positivement, Taburnus Samnitum. Le nom moderne est Tabor, selon quelques uns, & Taboro ou Taburo, selon d'autres ; mais ni Tabor, ni Taboro, ni Taburo, ne font point le mont Taburnus. Voyez LABORO.

TACAMPSO. Voyez METACOMPSO. TACANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconsulaire. Dans le concile tenu à Carthage l'an 348, on voit la souscription de Metus qualifié episcopus Tacanenfis.

TACAPE ou TACAPES. Voyez TACAPITANUS. TACAPHORIS, ville de la Marmarique. Ptolomée, 1. 4, c. 5, la place dans les terres, entre Luca ou Alba

Naba & Dioscoron.

TACAPISDIVUM, lieu dont il est parlé dans le code Théodosien, tit. de appellationib.

TACAPITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province de Tripoli, selon la notice des évêchés d'Afrique, où l'évêque de ce siége est qualifié Servilius Tacapitanus. Le nom de la ville est TACAPES. Elle est connue de Pline, 1.5, c. 4, de Ptolomée, 1.4, c. 3, de Procop. Edif. 1. 6, & de la table de Peutinger. L'évêque de ce siége est nommé dans la conférence de Carthage Dulcitius episcopus plebis Tacapitane, & il avoit un adversaire donatiste appellé Felix. Ce même Dulcitius est nommé dans les actes du concile de Carthage de l'an 403, & Gais, évêque de la même ville & député de sa province, fouscrivit au concile de Carthage tenu sous Boniface en 525. Cependant il est appellé Gallus dans les actes du concile. Le nom moderne est Capé ou Capès.

TACARATENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. La notice des évéchés d'Afrique le met dans la Nundie, & nom. me son évêque Crescentius. Dans la conférence de Carthage, no. 121, l'évêque de ce tiége est appellé Aspidius episcopus plebis Tacaratenfis.

TACAZE, anciennement connu sous le nom d'Aftaberas, riviere d'Abiffinie, qui a ses sources dans les montagnes qui séparent les royaumes d'Angoste & de Bagameder. Elle prend fon cours au couchant, & étant au délett d'Oldeba, où elle coule dans un lit de table large & fpacieux, & après avoir traversé une partie du royaume de Teghin, elle tombe dans le Nil. Elle nourrit des crocodiles, des chevaux marins & des torpilles.

TACARÉE OU TACAZE, fleuve d'Ethiopie. Il tire sa source de l'extrémité du royaume d'Angot du côté de l'occident, près du royaume de Bagamedri. Il fort de trois fontaines voisines l'une de l'autre, dans la montagne d' Axquaqua, du côté de l'orient, & de-là il coule vers l'occident, entre les territoires de Dagaharra & d'Hoaga, tournant enfuite du côté du septentrion, il fait divers tours dans le royaume de Tigré, & particuliereinent dans la province de Sire, la plus fertile de celles de ce royaume, après quoi il tourne vers l'occident par le royaume de Deghin, qui eft aux Maures Mahométans en Nubie, dont les habitans font nommés Baullones ; & enfin il entre dans le Nil aussi grand & aussi large que le Nil même. Ce fleuve renferme quantité de crocodiles & de chevaux marins. * Corn. Dict. Antoine Almeide, jésuite, 1. 1, c. 8.

TACASARTA, ville d'Egypte. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Memphis à Péluse, entre Daphnès & Thou, à dix huit milles de la premiere de ces places, & à vingt quatre milles de la seconde. Simler croit que c'est la même ville qui est nommée TACASIRIS dans la notice des dignités de l'Empire, fect. 18.

TACATALPO, ville de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Tabasco, sur la riviere de ce nom, à trois lieues au-dessus de Halpo. Les Espagnols appellent cette ville TACATALPO DE SIERRA. Je ne fais, dit Dampier, voyages divers, part 2, p. 167, s'ils lui donnent ce nom pour la diftinguer d'une autre Tacatulpo, ou pour marquer seulement qu'elle est située auprès des montagnes. Quoi qu'il en soit, c'est la plus considérable des villes qu'on trouve sur la riviere de Tabasco Ilya trois églises & plusieurs riches marchands. Entre Tacatalpo & villa de Mofe, on voit quantité de vastes allées de cacaos de chaque côté de la riviere. On y voit entre autres une e pece de cacao blanc qu'on ne trouve point ailleurs; il est de la même groff.ur & de la même couleur au dehors, & couvert d'une coquille mince, aussi bien que l'autre; mais le dedans est blanc comme la fleur de farine, & lorsque l'écorce extérieure est rompue, cette substance blanche s'émie toute. Ceux qui fréquentent la baye de Campêche, appelle ce cacao spuma, & disent que les Espagnols s'en servent beaucoup dans ces quartiers pour faire moufser leur chocolat, & qu'ils l'estiment infiniment à cause de cela.

TACATOCOROU, riviere dans l'Amérique septentrionale de la Louisiane, entre celle de Caouitas & celle des Chaouanons. Les anciens François l'avoient appellée RIVIERE DE SEINE, sous le regne de Charles

IX.

TACATUA, ville de l'Afrique propre, selon Pline, 1.5, c.3, & Ptolomée, l. 4, c. 3. Elle étoit sur la côte, entre Ruficades & Hippone. Le nom moderne est Mabra, selon le pere Hardouin. Ortelius soupçonne que c'est la même ville que l'itinéraire d'Antonin nomme Tacata. Il n'est pas le seul de ce sentiment qui est très bien fondé, puisque Tacata est seulement un nom corrompu dans quelques manuscrits de cet itinéraire.

TACEU, montagne de la Chine, dans la province de Huquang, au territoire de Hengcheu, dixième métropole de la province, & à l'occident de cette ville. On dit qu'il y a dans cette montagne des mines d'argent fort abondantes, & qu'autrefois elles ont été ouvertes. * Atlas Sinenfis.

TACHA, ville du royaume de Boheme, sur la riviere de Mies, vers la forêt de Boheme, aux confins du haut Palatinat. Sobiefslas duc de Boheme la répara. Zischka, chef des Huffites ou Thaborites, l'affiégea en 1421, mais il fut obligé d'en lever le siége: il brûla ses fauxbourgs. Il y

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